Échange de bons procédés

Échange de bons procédés

Feat. Xera

Les rues de Liberty - Milieu de l'an 5.

Le calme est loin d'être revenu à Liberty, les suites de l'attaque du début d'année sont encore visibles, quand bien même la Cité est déjà en pleine reconstruction. Nombre des bâtiments sont encore partiellement détruits, ou font encore état de dégâts des eaux importants, les citoyens travaillent mains dans la mains, à la reconstruction de cette dernière et je n'y fais pas abstraction, usant de mes pouvoirs de télékinésie afin de pouvoir soulever de relativement lourdes charges, des gravats divers et variés, ou encore des pans d'habitations qui se seraient effondrés.

Dans toutes les rues de la ville, quand on ne nettoie pas, on reconstruit, et les Libertéens se réveillent avec le bruit des marteaux, de l'outillage et des chantiers constants. C'est devenu une habitude pour tous, après le temps des pleurs, vient finalement le temps de la reconstruction, et quand bien même les plaies des pertes humaines qui ont fait suite à ce désastre sont encore récentes et vives, chacun mets de côté sa douleur afin d'aider au redressement de la capitale de la République.

Je venais déposer une des nombreuses briques sur un des nombreux murs à moitié détruit, par la seule force de ma pensée, serrant quelque peu les dents avant de venir à m'écrouler sur mon derrière, pour souffler quelque peu et chasser des gouttes de sueurs qui perlaient sur mon front, d'un revers de la main.

- Mpf. Je crois que.. je vais m'accorder une petite pause.. !

Attendant quelques minutes de reprendre un peu de contenance, je tâchais finalement de me relever et me dirigeais finalement vers la forge, qui avait déjà été remise en ordre, les dirigeants ayant décidés qu'ils étaient préférables de commencer la reconstruction par les bâtisses se trouvant les plus au cœur de la cité, pour une raison qui m'échappait; mais que je n'allais pas contester au vu de la position géographique de mon atelier.

La ruelle néanmoins, était encore marquée par quelques traces de boue et de poussière, ça et là, le dallage n'ayant guère retrouvé l'éclat que je lui connaissais auparavant. Je manquais d'ailleurs de glisser, au moment de pousser la porte du bâtiment, mais tâchait néanmoins de rentrer en soupirant quelque peu. J'attrapais alors le balai qui traînait là, contre le comptoir, et entamait de balayer devant la porte d'entrée, histoire qu'un potentiel client, qui se faisaient déjà assez rare au vu des circonstances, ne soit pas victime d'une glissade impromptue.

Je me concentrais sur ma tâche, en soit si simple, mais qui me permettait en outre de ne pas penser à autre chose. La perte de mon paternel était encore récente, et il arrivait que mes nuits soient encore agitées, passer le palier de la forge était une épreuve de tous les jours, en soi, alors le moindre échappatoire que pouvait me procurer une activité était le bienvenue, et ce, encore plus quand elle me prenait du temps, quitte à s'oublier quelque peu au passage.

CENDRES

Malgré les efforts de l'administration et de la population, toutes les traces du siège de la capitale n’avaient pas été effacées, mais elles le seront avec le temps. Malgré tout, le principal moteur de la nation bleu, le commerce, lui avait déjà bien repris ses droits. Certaines mauvaises langues laissent entendre qu’ une bonne bataille ou guerre est un moteur formidable pour l'économie, au moins dans le bâtiment. Si L’argent était le nerfs de la guerre, la reconstruction qui la suivait était elle source de profit.

Xera après tous ces événements avait constaté que Nareim, le cercle de pierre et le territoire de l’esprit Sylvestre manquait cruellement de surveillance et de protecteurs, surtout quand elle n’était pas présente. Après en avoir discuté avec le bourgmestre et le reste du conseil du village, ils avaient accepté sa proposition de renforcer la milice du Nareim et la création d’un groupe de gardien sylvestre, communément appelé Rôdeurs ou Rangers par la population. En contrepartie, la demi-Fae s'était vu nommée au poste de conseillère en charge de la gestion de la milice et des gardiens sylvestre. De fait, l'équipement, la formation, le recrutement et tout ce qui était nécessaire au bon fonctionnement de ces deux entités étaient désormais sous sa responsabilité et dépendent de ses fonds propres.

Sa première action dans ce nouveau rôle de membre du Conseil municipal de Nareim en charge de la sûreté, fut de s'occuper du renouvellement de l’équipement des miliciens. Xera appréciait la famille de forgeron de Nareim, mais ces derniers n'étaient pas des experts en armement neuf. Autant, ils pouvaient assurer l'entretien, autant leur forge n’était pas suffisamment performante pour couler de l’acier. Non, pour cela, l’herboriste de Nareim fit le déplacement jusqu'à Liberty, autant pour la qualité de l’acier que pour contribuer à la relance économique de la capitale. Le plus âgé des membres de la milice lui avait indiqué une forge en particulier de la capitale.

Quand elle arriva enfin en vue de la dite forge familiale, elle aperçut un jeune homme occupé à balayer consciencieusement devant l’entrée de l'établissement.

- Bonjour, la forge est elle toujours en activité ? J’aimerais passer une commande pour renouveler l’équipement des miliciens de mon village…