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Noble de La République
Matthew Isayah
Messages : 10
crédits : 207
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L'eau oublie le nom des noyés.
Feat. Lyna Gretsky
Les rues de Liberty - Janvier de l'an 5.
L'eau, insidieuse, elle s'était engouffrée partout, alors même qu'une bataille faisait rage dans les rues de Liberty. Une puissante et énorme vague, inarrêtable, avait ravagé la majeure partie de la Cité, emportant tout sur son passage, et provoquant des dégâts considérables, d'innombrables pertes humaines qui trois jours après cette débâcle, n'avaient toujours pas reçu d'estimations précises.
Parmi elles, mon père, dont j'avais encore la vision d'horreur. Nous étions en train de défendre la forge contre les mécréants, lorsqu'un bruit sourd s'était élevé des rues non loin, ainsi qu'une sorte dévalement dont je n'avais, moi, aucune idée. Enserrant mon marteau entre mes mains, je venais d'envoyer valdinguer un des types qui été venu à nous attaquer lorsque mon père s'exclama, autoritaire :
- Matthew ! Monte à l'étage, dépêche toi ! Je te rejoins immédiatement.
J'avais essayé de protester, mais le regard noir qu'il m'avait lancé m'avait fait dire qu'il valait mieux que j'écoute, et je m'étais donc rapidement engouffré dans la forge, me précipitant vers l'étage tandis qu'il tenait les derniers brigands à l'écart. Grimpant les marches deux à deux, l'horreur n'avait pas tardé à tomber, alors qu'un torrent venait à vrombir dans l'allée, boueux, aux teintes brunes, de nombreuses fournitures avaient été charriées dans son champ et je me retournais vers l'extérieur au son du déferlement, ouvrant grand les yeux et tendant mon bras vers mon père, qui n'eu pour moi qu'un dernier regard compatissant, et un dernier sourire.
Puis la vague avait dévoré les deux types, avant de le submerger, d'un coup. Son ombre à peine visible au cœur du torrent qui ne tarda pas à pulvériser la verrière à côté de la porte d'entrée de la forge, et prit d'assaut les lieux, faisant grimper le niveau de celle-ci à une vitesse astronomique alors que je tâchais de grimper les dernières marches afin d'être hors d'atteinte. Des bruits stridents, d'ustensiles se brisant, se faisant emporter par les eaux, les fourneaux s'éteignant, bien vite, le mur de fond de la masure s'était partiellement effondré pour laisser au flux aqueux le loisir de poursuivre sa route, au travers des rues et ruelles de la majeure partie de la cité.
**
- PÈÈÈRE !
J'ouvrais les yeux en me redressant d'un coup, le souffle saccadé et le corps tendu. Ma main droite sur le torse, venait enserrer ma chemise alors que je me tenais là, sur une des nombreuses couchettes qui avaient été mise en place dans des lieux d'accueil, aux quatre coins de la ville. Certains autres réfugiés, qui étaient déjà réveillés, s'étaient tournés vers moi et m'avaient offert un regard compatissant, alors que je tâchais de reprendre contenance.
J'inspirais, expirais, le regard perdu dans le vague, cerné par les nuits qui avaient suivi la tragédie, qui devait avoir eu lieu il y a deux ou trois jours. Ces dernières n'avaient pas été reposantes, pas du tout, pour ainsi dire. Je n'avais aucunes nouvelles de ma famille, ni de mon père, que j'avais vu emporté par les flots, ni de ma mère, que je savais avoir été présente à Liberty à cet instant fatidique. Repliant les jambes contre mon torse en position assise, je venais à les encadrer de mes bras, les yeux quelque peu embués alors que je revenais à cette dure réalité.
Une barbe de trois jours, les cheveux en bataille et aucune notion réelle d'hygiène, si ce n'est le minimum syndicale, j'avais connu de meilleurs jours, sans compter cette atèle, au niveau de mon mollet droit, qui avait été du à des bris de pierre ayant été projetés contre ce dernier, au moment de l'inondation de la forge. Avec l'adrénaline, je n'avais guère fais attention, mais je n'étais pas des plus à plaindre, alors on m'avait posé une atèle, histoire de ne pas non plus me laisser sans rien.
Prenant finalement une grande inspiration, et attrapant le bâton appuyé contre ma couche, je tâchais alors de me redresser quelque peu, grimaçant légèrement en me dirigeant vers l'extérieur du campement de fortune.
CENDRES
L'eau, insidieuse, elle s'était engouffrée partout, alors même qu'une bataille faisait rage dans les rues de Liberty. Une puissante et énorme vague, inarrêtable, avait ravagé la majeure partie de la Cité, emportant tout sur son passage, et provoquant des dégâts considérables, d'innombrables pertes humaines qui trois jours après cette débâcle, n'avaient toujours pas reçu d'estimations précises.
Parmi elles, mon père, dont j'avais encore la vision d'horreur. Nous étions en train de défendre la forge contre les mécréants, lorsqu'un bruit sourd s'était élevé des rues non loin, ainsi qu'une sorte dévalement dont je n'avais, moi, aucune idée. Enserrant mon marteau entre mes mains, je venais d'envoyer valdinguer un des types qui été venu à nous attaquer lorsque mon père s'exclama, autoritaire :
- Matthew ! Monte à l'étage, dépêche toi ! Je te rejoins immédiatement.
J'avais essayé de protester, mais le regard noir qu'il m'avait lancé m'avait fait dire qu'il valait mieux que j'écoute, et je m'étais donc rapidement engouffré dans la forge, me précipitant vers l'étage tandis qu'il tenait les derniers brigands à l'écart. Grimpant les marches deux à deux, l'horreur n'avait pas tardé à tomber, alors qu'un torrent venait à vrombir dans l'allée, boueux, aux teintes brunes, de nombreuses fournitures avaient été charriées dans son champ et je me retournais vers l'extérieur au son du déferlement, ouvrant grand les yeux et tendant mon bras vers mon père, qui n'eu pour moi qu'un dernier regard compatissant, et un dernier sourire.
Puis la vague avait dévoré les deux types, avant de le submerger, d'un coup. Son ombre à peine visible au cœur du torrent qui ne tarda pas à pulvériser la verrière à côté de la porte d'entrée de la forge, et prit d'assaut les lieux, faisant grimper le niveau de celle-ci à une vitesse astronomique alors que je tâchais de grimper les dernières marches afin d'être hors d'atteinte. Des bruits stridents, d'ustensiles se brisant, se faisant emporter par les eaux, les fourneaux s'éteignant, bien vite, le mur de fond de la masure s'était partiellement effondré pour laisser au flux aqueux le loisir de poursuivre sa route, au travers des rues et ruelles de la majeure partie de la cité.
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- PÈÈÈRE !
J'ouvrais les yeux en me redressant d'un coup, le souffle saccadé et le corps tendu. Ma main droite sur le torse, venait enserrer ma chemise alors que je me tenais là, sur une des nombreuses couchettes qui avaient été mise en place dans des lieux d'accueil, aux quatre coins de la ville. Certains autres réfugiés, qui étaient déjà réveillés, s'étaient tournés vers moi et m'avaient offert un regard compatissant, alors que je tâchais de reprendre contenance.
J'inspirais, expirais, le regard perdu dans le vague, cerné par les nuits qui avaient suivi la tragédie, qui devait avoir eu lieu il y a deux ou trois jours. Ces dernières n'avaient pas été reposantes, pas du tout, pour ainsi dire. Je n'avais aucunes nouvelles de ma famille, ni de mon père, que j'avais vu emporté par les flots, ni de ma mère, que je savais avoir été présente à Liberty à cet instant fatidique. Repliant les jambes contre mon torse en position assise, je venais à les encadrer de mes bras, les yeux quelque peu embués alors que je revenais à cette dure réalité.
Une barbe de trois jours, les cheveux en bataille et aucune notion réelle d'hygiène, si ce n'est le minimum syndicale, j'avais connu de meilleurs jours, sans compter cette atèle, au niveau de mon mollet droit, qui avait été du à des bris de pierre ayant été projetés contre ce dernier, au moment de l'inondation de la forge. Avec l'adrénaline, je n'avais guère fais attention, mais je n'étais pas des plus à plaindre, alors on m'avait posé une atèle, histoire de ne pas non plus me laisser sans rien.
Prenant finalement une grande inspiration, et attrapant le bâton appuyé contre ma couche, je tâchais alors de me redresser quelque peu, grimaçant légèrement en me dirigeant vers l'extérieur du campement de fortune.
CENDRES
Citoyen de La République
Lyna Gretsky
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L’eau oublie le nom des noyés
Feat Matthew Isayah
Des décombres à perte de vue. Les Flots avaient traversé la ville comme un couteau sur du beurre. Partout dans ces rues boueuses se trouvaient des objets de vie devenus inutiles et brisés. Par endroits de l’eau stagnait toujours, inondant les quartiers plus bas, même certains rez-de-chaussée des hautes maisons étaient infranchissables. Des gens étaient toujours prisonniers ça et là. Les trouver et les en sortir demandait aux sauveteurs patience, persévérance et précision.
Lyna avait été dépêchée d’urgence lorsque la catastrophe s'est produite. Sa maîtrise de l’eau et ses capacités de guérison faisaient d’elle un renfort efficace. De plus, il se trouvait qu’elle n'était pas loin de Liberty ce jour-là. Il n’en fallait pas bien plus pour que la sirène accourt sur les lieux. Sa présence et son expertise avaient pu sauver de nombreuses vies. Pas assez, se répétait elle pourtant.
Cela faisait des jours qu'elle s'activait, inlassable malgré la fatigue qui creusait son visage. La jeune femme n’avait que peu dormi. Le moindre temps de repos étant une perte à ses yeux. La veille avait été particulièrement éprouvante : les sauveteurs avaient repéré deux enfants coincés sous des débris difficiles à retirer sans risquer l'effondrement. Ce n’est qu’à la nuit tombée qu’ils parvinrent à se frayer un chemin mais il était déjà trop tard pour le plus jeune et le second avait été pris en charge immédiatement car son état était plus que préoccupant. Lyna s’était dévouée aussitôt pour lui apporter les premiers soins. Elle et un médecin d’un niveau plus avancé avaient travaillé de concert pour lui sauver la vie.
Deux heures. C’est le temps où la sirène garda les yeux fermés après s’être écroulée d’épuisement. Jusqu’à ce qu’elle se réveille, l’esprit déjà en alerte. Il y avait tant à faire entre les recherches de survivants, les soins à apporter aux blessés…
Lyna allait pénétrer dans le bâtiment lorsqu’elle tomba nez-à-nez avec un homme se tenant fébrilement sur un long bâton. Ce fut presque imperceptible mais pourtant la guérisseuse se précipita pour venir en soutien lorsque celui-ci perdit l’équilibre.
« Ola doucement, vous tenez à peine debout ! » lui intime-t-elle malgré sa voix bien moins affirmée qu’à l’ordinaire.
A la voir, on se serait demandé si ce n'était pas elle qui devrait prendre du repos. Ses vêtements étaient tachés et déchirés à force de soulever des débris. Quant à ses mains écorchées, ses jambes boueuses à traverser les rues inondées et son visage creusé par la fatigue, la jeune femme n’avait rien d’enviable. Malgré tout, il était aisé de comprendre qu'il s'agissait d’une guérisseuse expérimentée à son uniforme surmonté d’une étoile de Dangshuan. Elle avait noué sa longue chevelure en une tresse serrée tombant dans son dos, sans doute pour plus de praticité. Dans son dos se trouvait également une lourde besace avec du matériel de premiers secours.
« Je venais vous apporter quelques vivres. Tout va bien ici, personne de gravement blessé ? » s’enquit-elle auprès du jeune homme désarçonné.
CENDRES
Lyna parle en #ffcccc
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