Après une quatrième bousculade, Sabran en eut assez. Trop, c’est trop ! Le port, semblable à cette mer à qui il devait tout, se déchaînait dans une cacophonie de corps, victuailles et armes. Un flot irrégulier mais envahissant de marins s'agglutinaient sur les quais, où leurs familles semblaient les attendre. Il ne fallait pas être très observateur pour déduire qu’il s’agissait là du premier départ de nouvelles recrues. La majorité des soldats avaient tout juste la vingtaine, fraîchement sortis de leur service militaire. Et la mage était de toute évidence sur leur chemin. Elle voulait voir la mer, et Jeremy avait insisté pour voir les bâteaux, un combo qui était mal -ou bien selon les points de vues- tombé parce le port était occupé par la cérémonie de départ d’une nouvelle génération de marins.

L’agacement silencieux de Sabran ne ternissait en rien leur superbe. Dans un autre monde, si elle n’avait pas eu autant de préjugés sur les militaires, elle se serait peut-être enrôlée elle aussi mais telle quelle l’idée la mettait mal à l’aise. L’appel de l’aventure battait fort et il fallait reconnaître que les encouragement de la foule et le tintamarre avait un effet galvanisant. Les héros de la République, prêts à prendre la mer pour défendre leur patrie. Elle eut un sourire moqueur alors qu’elle s’écartait du passage principal pour se caler contre un mur, assez désabusée du soi-disant honneur qui habitait les hommes, elle doutait qu’il fasse long feu.

Dans la capuche de son manteau finement taillé et absolument trop cher pour l’endroit, Jeremy remue. Le petit corbeau laisse dépasser sa tête pour que ses grands yeux s’abreuvent encore mieux du spectacle. Ô qu’est-ce qu’il aimait voir les soldats avancer vers la gloire et l’aventure !

« Tu crois qu’ils accepteraient un corbeau dans leurs rangs ?
- N’y compte pas trop. T’es une pistache à côté d’eux. Clac ! En un tour de bras, ils te plient en deux.
- Même pas vrai ! J’suis fort comme un dragon moi !
- Si ton dragon est du même gabarit qu’un lézard pourquoi pas… »

Un rire s’échappe des lèvres de la mage alors que son compagnon à plumes picore vigoureusement le haut de son crâne. Elle finit par déclarer forfait, le chassant à grands coups de bras. Insupportable petit coquin, c’était à cause de lui qu’elle était dans cette galère. Elle voulait juste voir la mer mais voilà qu’une armée de tête se tenait entre elle et le paysage désiré, elle aurait dû aller à la plage plutôt que de l’écouter. Ce mur de chaire, elle n’était pas prête de le passer de sitôt. Certes, elle aurait pu voler par dessus mais c’était aussi terriblement impoli et dangereux avec les grues qui chargent les rations.

C’est  au final, un heureux hasard qu’une tête rousse à l’air familier lui passe juste devant.

« Wilsa ? Wilsa Bertham ? »

Sabran s’avance vers elle, la dévisage, surprise et confuse de la voir ici dans… dans un uniforme qui n’est pas celui de leur Université. Il ne lui faut pas longtemps pour faire l’addition. La rousse avait disparu pendant la débâcle de l’enlèvement de la Dame et laissé derrière elle un vide dans la vie de la demi-ange qui avait perdu une précieuse amie. Aussitôt, elle se sent presque mal pour toutes ses pensées aigries à l’égard des jeunes marins et les questions débordent de ses lèvres.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Attend, non question stupide, depuis quand tu as rejoinds la Marine ? Je-  tu vas bien ? »

Elle est prise de court par cette rencontre mais le sourire qui s’étire sur son visage en dit long sur sa prédisposition. C’est une heureuse rencontre qui redonne un peu de soleil à cette fraîche journée.

Amusée par la démonstration de son amie, Sabran se crut presque renvoyée quelques années en arrière quand le monde n’était pas encore devenu fou. Il n’y avait rien à redire, l’uniforme bleu seyait à Wilsa plus que celui de l’université MAGIC ne l'avait jamais fait. Elle était radieuse et l’énergie qu’elle exsudait était contagieuse. Sur la pointe des pieds, Sabran chercha à observer les grandes voiles blanches du navire qui dépassaient par dessus la foule. C’était loin d’être un petit navire. La demi-ange ne s’y connaissait que peu en vaisseau de guerre, les rares bateaux qu’elle avait pu voir étaient faits pour naviguer sur les eaux calmes du Lac Rebirth, pas pour braver les vagues et tempêtes de mer mais, elle pouvait aisément affirmer que celui-là était le plus impressionnant bateau qui lui ait été donné de voir.

« Il est presque trop grand ! Tu vas vivre dedans combien de temps ? »

« Wilsa ! »

Le cri de Jeremy résonna dans le crâne de Sabran avant même que l’oiseau ne fasse son apparition, pour le reste du monde, c'était un simple croassement. Il rate légèrement son atterrissage sur l’épaule de son amie mais se rattrape avec une courbette en direction de la soldate. Toujours à vouloir se faire bien voir celui-ci. Il gazouilla joyeusement lorsque Wilsa lui rendit son salut, fier d’avoir fait une impression sur la rousse.

A la question de Wilsa, Sabran tourna brièvement la tête à sa gauche, mais Even ne s’y trouvait pas. C’était l’habitude, quand ils étaient ensemble, il n’était jamais bien loin, comme son ombre. Aujourd’hui, le blond avait été appelé pour la journée ce expliquait aussi pourquoi la mage s’était rendue au port, hors de question de rester enfermée et ce même si le ciel grondait. Tant qu’il ne pleuvait pas, elle comptait en profiter.

« Je vais bien, surtout heureuse d’être loin des cours pour un temps, je commençais à saturer. C'est bien si tu as pu trouver ta voie. » Il y avait une pointe d'amertume dans son ton. Jamais Wilsa ne reviendrait à l'université, c'était acté. Ce serait mentir que de dire que Sabran ne l'avait pas espéré. La rousse comprenait ses difficultés comme aucun autre étudiant ne le faisait. Elle allait lui manquer. Pourtant, elle était aussi fière de voir ce que son amie était devenue et celle qu'elle pouvait devenir. « T'as intérêt à vite monter de grade, comme ça je pourrais me venter que je connais un héro de la Marine ! »

Son sourire était sincère. Sabran n'avait pas le moindre doute sur le fait que Wilsa irait loin. Elle avait ce petit quelque chose de magnétique en elle, un charisme et une bonté qui sans aucun doute saurait la mener vers les sommets. La République avait vraiment besoin de personnes comme elle et puis, qui sait ? Peut-être pourra-t-elle redorer le blason de l'armée aux yeux de la demi-ange. C'est plus facile de croire en quelque chose quand celui-ci possède un visage familier.

« Je visite un ami, Even. Tu as dû le croiser quelques fois à l’université lorsqu’il m'a rendu visite. Blond, yeux rouges, l’air pas commode. Il est soldat ici. » Elle ne pouvait pas vraiment lui donner plus de précisions, Even ne lui avait jamais dit à quelle unité il était assigné, évidemment... Et de toute manière, elle doute qu’elle le connaisse, il était GAR pas de la Marine. « Il travaille aujourd’hui donc je pensais profiter de la mer mais… la foule a l'air de s'y opposer. Tu as déjà aménagé toutes tes affaires ou tu as besoin d’aide ? Je peux visiter ta cabine ? »

Sabran proposait mais son aide n’allait pas être des plus impressionnantes. Elle soufflait déjà en soulevant certains des tomes les plus impressionnants de la bibliothèque, alors des caisses de matériel certainement pas. Au mieux, elle pourrait donner des indications malvenues qui étaient vouées à agacer la personne qui ferait l’effort de soulever les dites caisses.

« Et par pitié, enfile quelque chose ! Tu me donne froid ! » grelota la demi-ange en dévisageant la tenue légère de la jeune femme.

L’uniforme n’était pas fin mais tout de même, on était en plein mois d’hiver ! Et elle-même se gelait malgré ses couches de vêtements, le vent se glissait dans le moindre orifice comme pour l’embêter, alors elle n’osait imaginer ce que c’était pour Wilsa.

Sabran hausse un sourcil amusé à la remarque de son amie, néanmoins satisfaite de la voir ajouter une couche contre le froid, aussi maigre soit-elle. Poing sur la hanche, elle lui demande avec un ton de défi.

« Et depuis quand l’opinion des autres importe ? Ils auront l’air bien bêtes quand le rhume les clouera au lit. M’enfin, merci, c’est déjà mieux. »

C’était audacieux de sa part, pour autant que Sabran souhaitait se convaincre du contraire, l'opinion des autres lui importait. Elle avait juste appris à encaisser les déceptions et remontrances comme un rocher affronte la tempête. Solide mais l’usure entame sa muraille.

La mage se décale légèrement  pour laisser de l’espace à son amie. Elle retrouve la connivence de leurs jeunes années où elles s’échangeaient des histoires entre deux couloirs. Que ce soit les ragots dont Sabran raffolait tant, ou les mésaventures durant les cours. Il y avait toujours quelque chose à dire après un cours de Pratique de la Magie.

« Ca tombe bien, j’avais pas prévu de cadeau d’au revoir. Préviens moi en avance la prochaine fois ! » Si elle avait sû qu’elle allait croiser Wilsa, la jeune femme aurait dû prévoir au moins le double de ce qu’elle avait actuellement. Hors de question de laisser son amie partir, les Gardiens seuls savent combien de temps en mer sans le strict nécessaire pour le confort ! Le brune jugea d’un œil critique la petite valise, bien trop maigrichonne à son goût. Est-ce que c’était ça l’armée ? Un cours de frugalité prolongé ? Parce qu’entre Wilsa et Even… elle commençait  à avoir des doutes.

Doutes qui ne concernaient pas seulement les choix de vie de ses deux amies mais aussi les siens. La question de Wilsa ne la prend pas vraiment pas surprise, Sabran l’a entendu suffisamment de fois pour s’y attendre, mais elle ne peut se résoudre à mentir à son amie.

Elle hausse les épaules, l’air légèrement découragé. Ses principes la poussaient dans le sens inverse de ses envies et au final, elle se retrouvait dans un brouillard qui loin de s’éclaircir, semblait prendre en densité chaque jour passant.

« On approche de la fin, oui. Heureusement dans un sens, ça veut dire que j’ai pas encore été virée de l’Université. Pour la suite c’est.. Je sais que l’armée c’est pas pour moi. Professeure peut-être ? » Elle grimace légèrement. « Je crois que Mr.Fruppins aurait vite fait de sauter par la fenêtre si ça arrivait. »

Sabran attrape sa tresse, la fait glisser entre ses doigts d’un air pensif. Elle savait qu’elle voulait se battre pour Liberty, pour la République. Il n’y avait pas dix-milles options, peu importe à quel point l’idée lui déplait. Pourtant, plus encore que Liberty, ou aucune des citées, son cœur appartenait à l’Université, ses longs couloirs et ses cours plus longs encore et de là était né son dilemme. Non pas qu’elle soit capable de mettre le doigt sur l’origine du problème. Tout était juste…

« C’est confus. Je ne sais pas. » Elle lève les yeux vers son amie. « J’ai envie de tout faire à la fois. J’avais espéré trouver une voie pendant mes études mais… hmm… disons que ça n’a pas aidé. Au pire, je finis poissonnière. Y’en a un au moins qui sera content. »

Jeremy piaille joyeusement. Après le chocolat, les poissons étaient son plat préféré. Sabran aurait juré qu’il avait été un chat dans une vie antérieure. Elle s’amuse légèrement de la réflexion avant de reprendre son sérieux, une pensée en amenant une autre, la voilà replongée dans des souvenirs pas si lointains.

« Le jour de l’attaque, j’ai cru que je servais à quelque chose. J’ai pu sauver quelques personnes ! Et puis… Et puis ça a été catastrophique. » Elle soupire. « Je sais juste que je ne veux pas rester les bras croisés quand ça arrivera de nouveau et si toi tu protèges la République… alors je m’assurerais de protéger l’Université. »

Sabran se tend légèrement, son ton assuré cachait, elle l’espérait, le doute sous-jacent. L’Université avait souffert ces dernières années et elle aurait sincèrement aimé lui redonner sa gloire d’antan mais pour cela, elle allait devoir se bouger. Surtout quand les ennemis peuvent si aisément frapper de l’intérieur et qu’elle-même n’avait pas pu faire ses preuves.

Les mots de Wilsa faisaient écho aux craintes de Sabran. Sur bien des aspects les deux étaient miroir l’une de l’autre. Ainsi, elle ne pouvait que comprendre le fardeau des attentes familiales et l’amertume de la déception qui finissait toujours par l’accompagner. Cela faisait longtemps qu’elle redoutait le jour des missives à l’Université de la même manière qu’un enfant évite le bulletin scolaire. Par acquis de conscience, elle finissait toujours par lire les lettres de sa mère mais ce n’était pas l’envie de les laisser goûter à la cheminée qui lui manquait. Sabran gardait toujours une boule au ventre et un sentiment de malaise après. Sentiment que la présence de Wilsa avait toujours su alléger.

Pourtant, pour la rousse, c’était une toute autre histoire. Le conflit venait d’un trop plein d’amour et d’angoisse. Difficile de lutter contre ça. Sabran au moins avait la possibilité d’en vouloir à ses parents et de rationaliser sa révolte. C’était un bon échappatoire. Wilsa à l’inverse… Disons que la demi-ange n’était que plus admirative encore de la force de caractère de son amie.

« Oh, ma route. » murmure-t-elle. Elle avait tenté de la suivre une fois. Le Culte des Ombres, son précieux secret qu’elle s’était résolue de ne jamais dévoiler. Elle avait abandonné cette voie de peur des représailles et avait tenté de rester discrète mais… Sabran se perd un instant dans le regard de Wilsa. Elle doute que ce soit ce que son amie avait en tête mais elle trouvait en ses mots un écho qui réveille de vieux rêves. Ses ailes s'agitent dans son dos avec un peu plus d’entrain. « Ma route, hein ? Je vais faire de mon mieux. Je- tu me donne des idées. Merci. »

Sans juste s’arrêter au Culte, il est aussi vrai que Sabran n’avait jamais songé à juste poursuivre la quête de l’étoile de Dangshuan, elle avait toujours vu l’Université comme une étape parce que c’était ce qui lui avait été présenté. Aider les autres, les soigner, peut-être qu’elle pouvait attraper quelques cours du cursus de Médecine sur le côté.

Son corps penche imperceptiblement en direction de Wilsa, comme s’il cherchait un contact. Sabran n’avait jamais été très douée pour lire les gens mais même ainsi, l’air morne de Wilsa ne pouvait pas être manqué. Elle n’avait au final, jamais sû se qu’il s’était passé de son côté lors de l’attaque et comment cela avait pu l’affecter. Tout s’était enchaîné si vite.

Pleine de vie et de passion, la jeune marine la tient face à elle et la force à encaisser son regard plein de compassion. La fermeté de sa voie ancre de force la brune dans la réalité et elle est contrainte de contempler la chance si merveilleuse qu’elle a, d’avoir pu, un jour, rencontrer ce petit brin de femme au caractère si touchant.

« Arrête ça tu vas me faire pleurer et je vais avoir l'air stupide ! Je sais même plus quoi dire ! » Rouspète-t-elle sans aucune animosité alors que l’émotion la prend à la gorge. Wilsa avait touché juste, comme souvent. Ses paroles avaient trouvé leur place dans le cœur de la demi-ange pour s’y loger avec conviction. « Oh, tu n’as pas idée à quel point tu m’as manqué ! » C’est à son tour d’attraper la rousse et cette fois Sabran ne se retient pas, ses bras s'enroulent autour de ses épaules et elle la serre tout contre elle. « C’est moi qui suis tellement, tellement, chanceuse de t’avoir rencontrée. » Parfois elle se disait qu'elle ne la méritait pas.

Elle se recule légèrement pour la laisser respirer mais ne peut cacher le sourire franc qui illumine ses traits et l’humidité de son regard. Sabran avait été réellement inquiète de ne plus avoir de ses nouvelles et la retrouver là, déterminée et forte… c’était un souhait qu’elle n’avait même pas eu conscience d’avoir mais le voir exaucer le rendait si évident. Wilsa méritait son uniforme et sa liberté comme nul autre.

Et s’il n’a pas d’uniforme, cela n’empêche pas Jeremy de bomber fièrement le torse. Voilà qu’un vrai soldat lui confie une mission ! A lui ! Et pas n’importe qui, Wilsa ! Oh par tous les Gardiens et Titans de ce monde, il allait tenir cette promesse ! Son enthousiasme est contagieux et arrache un sourire à la demi-ange.

« Vraiment dommage. » marmonne-t-elle avec acidité et un brin d’amusement. « Un jour je lui ferait manger ses traités sur les arcanes élémentaires. »

Elle profite de la plaisanterie pour laisser retomber la tension et si elle ne répond pas tout de suite aux idées de la rousse, le bourgeon d’inspiration a été planté.

« Je sais que j’ai dit que j’avais rien prévu mais j’aimerais quand même t’offrir quelque chose pour ton départ. Au moins quelque chose à grignoter. Tu pourras me raconter les anecdotes de tes entraînements. J’ai l’impression d’avoir loupé tout ce qui était important et c’est hors de question que je reste dans le flou ! »

Elle glisse ses doigts dans ceux de son amie pour la guider vers la foule. Quelques enfants passent en courant avec des petits drapeaux dans les mains et il faut un peu jouer des coudes pour pouvoir se déplacer mais ce n’est pas pire que le jour de la rentrée à l’université. Sabran envoie Jeremy en éclaireur et le petit corbeau prend les airs en quête d’un restaurant en bord de port. Quelque chose de cosy et suffisamment près des quais pour ne pas risquer de louper le départ du bâteau.

« Tu as déjà mangé ? » demande-t-elle lorsqu’elles s’approchent d’une petite bâtisse en coin de rue qui a étalé ses tables sur la place principale.

Sabran juge d’un œil critique l’endroit sélectionné par son ami à plumes mais ne trouve rien à redire. Charmant compte tenu de l’endroit, le restaurant n’égalait pas les lieux les plus chics de Liberty mais il y avait quand même une petite foule attablée, de quoi pouvoir juger de la qualité des plats.

« C’est moi qui paye évidemment. » prévient-elle en tirant une chaise pour s’asseoir et en faisant signe à un serveur. « C’est ta journée aujourd’hui, donc régale toi ! » Elle sourit à Wilsa avant de poser son coude sur la table et son menton sur la paume de sa main, une curiosité espiègle sur le visage. « Alors ! Raconte-moi tout, comment s'est passé l'entraînement ? C’était mieux que MAGIC ? Tu as rencontré quelqu’un ? »

Elle ne comptait pas la lâcher de sitôt.