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Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
Messages : 225
crédits : 851
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Novembre de l'an 5
Les Ombres d’Ikusa
Les pavés de la rue renvoyaient un éclat diffus sous la lumière chaude des l’éclairage public raikois, conférant à Ikusa une aura de mystère et d’aventure. Dans l'air flottait une odeur de pierre humide, mélangée aux effluves de suie provenant des cheminées alentour, ou encore des immondices qui s'accumulaient de-ci de-là tandis que le bruit lointain d'une cloche ou d’une diligence brisait parfois le silence pesant de la nuit fraîche de novembre. De temps en temps, on pouvait croiser quelqu’animal domestique errant dans les rues.
Ce soir-là, la capitale du Reike était étrangement calme, comme si un événement imminent pesait sur ses habitants. Didier déambulait, herrant à pas mesurés, le regard pensif et les lèvres légèrement pincées, trahissant une tension latente qui l’empêchait de fermer l’oeil. Sa tenue sobre mais distinguée se fondait dans l’atmosphère sombre et feutrée, tandis qu’il ajustait machinalement le revers de sa veste, un geste répétitif qui semblait canaliser une nervosité subtile mais latente. De temps à autre, il s’arrêtait, savourant le parfum capiteux des volutes de fumée s’échappant de son Senkaï robusto – un luxe rare et hors de prix depuis l’éruption du mont Héphaïs à Kaizoku et les calamité qui ont secoué l’île depuis.
* Philippe Peutiez... Pourquoi n’a-t-il pas su rester à sa place ? Cela aurait été si simple. Mais non, il a fallu qu’il tente de me supprimer ce con! Avais-je vraiment eu le choix ? C’était lui ou moi. Mais à quel prix…* Songeait Didier, tandis qu’un léger frisson le traversait. Il se remémorait la lame ensanglantée, le regard fixe de Peutiez, et cet étrange mélange d’excitation et de culpabilité qui suivit.
Une Capitale sous Surveillance
Les imposantes constructions d’Ikusa s'élevaient à la fois gardiennes et symboles de l’ordre impérial. Ces édifices imposants semblaient chuchoter des secrets de guerre aux rares passants nocturnes. Le Palais Impérial, avec ses tours et ses murs imposants, dominait le paysage nocturne, rappelant à chacun la puissance du Reike et du couple impérial. Didier, prudent, évita de fixer trop longtemps ce colosse; attirer l’attention était une erreur que seuls les imprudents commettaient, surtout quand ils venaient de république.
Les patrouilles impériales s’étaient renforcée depuis quelque temps du fait des effet de la corruption élevée de l’arbre-monde. Il en avait résulté une hausse significative de la criminalité et, bien qu’il ne fut pas instauré de couvre-feu, les gens avaient tendance à vite rentrer chez eux à la tombée de la nuit, donnant des apparences de ville fantôme la nuit.
Bien que la scène fut relativement calme, Didier ne pouvait se débarrasser de cette sensation diffuse et désagréable qui s’était insinuée en lui. Un malaise grandissait au fur et à mesure de ses pas avec l’impression qu’il était suivis. Didier, cependant, tentait de réfréner ce ressentis en minimisant la chose, la mettant sur le dos de ces tourments récents et d’une certaine forme de paranoïa dû au contexte du moment. Néanmoins, il se décida doucement à revenir à “L’impériale” l’auberge où il séjournait à Ikusa.
Le Chemin vers ‘L’Impériale’
Le claquement régulier de ses bottes sur les pavés accompagnait le rythme de ses réflexions. En traversant un quartier d’habitations austère, Didier ressentit l’écrasante présence de l’ordre militaire au travers de leur style simple et carré. Les rares passants semblaient aussi préoccupés que lui d’éviter toute interaction superflue et que dire des patrouilles, rares, mais présentes.
* Et cette mission, par tous les diables… Le cavalier macabre et ses desseins obscurs. Shoumeï n’a jamais été dans mes plans. Que fais-je dans cette situation absurde ? * Une moue désabusée passa furtivement sur son visage avant qu’il ne la dissimule derrière une nouvelle bouffée de fumée.
Le brouhaha d’une taverne animée interrompit momentanément la monotonie nocturne. Des éclats de rire rauques et des voix avinées s’échappaient dans l’air, tandis qu’une silhouette massive, probablement un client ivre, tanguait près de l’entrée en proférant des jurons. À l’intérieur, le tintement des chopes entrechoquées ajoutait une couche musicale à ce tableau bruyant.
Didier accéléra son allure, ses doigts effleurant machinalement sa montre, un rituel qui lui rappelait qu’il restait un homme de discipline et de contrôle, même face à l’adversité. L’homme s’était figé en croyant voir une ombre disparaître un peu plus loin dans la rue.
* Bon sang mais je ne suis pas fou! On dirait que quelque chose me surveille ou me suit. Me dis pas que ce salopard de cavalier merde me fait suivre ?!* Pestait Didier intérieurement.
La Rencontre
Pour atteindre son auberge, il devait emprunter une ruelle où l’éclairage faisait un peu plus défaut qu’ailleurs, les ombres dansant comme des spectres sous la lumière tremblotante des lanternes.
Réticent mais sans autre option, Didier s’y engagea non sans adresser une brève prière intérieure à Zeï. Chaque pas était amplifié par l’écho du silence environnant. Parfois, en levant le regard vers le ciel, il lui semblait voir une masse sombre se mouvoir sur les toits, amplifiant son anxiété.
Alors qu’il progresse, un bruit un peu plus dérangeant que les autres se fait entendre dans la nuit – un mélange de froissement et de bruit de pas léger. Didier s’arrêta net, ses sens en alerte. Ses doigts cherchèrent alors instinctivement le manche de son braquemart dissimulée sous sa veste.
« Qui va là ? Montrez-vous. Je n’ai pas de temps à perdre avec vos enfantillages. »
Une pause oppressante s'installe alors dans la ruelle. Il n’y avait personne devant, ni derrière lui et pourtant il sentait une présence. Didier pouvait sentir son coeur battre dans ses tempes. Il marmonnait alors un juron avant d’amorcer des pas à reculons vers la rue précédente, déjà dans l’idée de rejoindre la taverne animée de tout à l’heure…
Citoyen du Reike
Nazg-Sash
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crédits : 370
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Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Etudier la flore locale
Feat "@Didier Von Strijdonck"
La nuit d’Ikusa était une mer d’ombres, chaque ruelle un labyrinthe de ténèbres où le silence régnait en maître. La Vampire s’y mouvait comme un spectre, une silhouette discrète glissant d’un coin d’ombre à un autre, ses pas absorbés par le murmure des pavés humides. La Soif la rongeait de l’intérieur, une bête affamée qu’elle ne pouvait plus ignorer. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas goûté à l’essence vitale d’un être humain. Trop longtemps qu’elle avait contenu ce besoin primordial.
Didier était devant elle, une proie idéale. Son pas, régulier mais nerveux, trahissait une vigilance presque surnaturelle. Chaque mouvement semblait contrôlé, mesuré, comme s’il pressentait le danger qui le suivait. Elle l’observait de loin, ses yeux écarlates brillant d’une lueur prédatrice. Elle suivait sa respiration, entendait les battements de son cœur, le rythme de son pouls accélérant chaque fois qu’il jetait un regard furtif derrière lui. Il savait. Mais il ne savait pas quoi.
Elle s’appliquait à rester invisible, une ombre parmi les ombres. Pourtant, l’urgence de sa Soif brouillait ses sens. Ce n’était plus une chasse contrôlée ; c’était une lutte entre le prédateur qu’elle était et le monstre qu’elle risquait de devenir. Chaque fois qu’elle sentait son contrôle lui échapper, elle prenait une inspiration profonde, ses griffes s’allongeant et se rétractant dans une danse involontaire. Elle devait attendre. Juste un peu plus longtemps.
Puis le mortel s’arrêta soudainement.
Dans une ruelle à peine éclairée, il scruta les environs, ses yeux cherchant désespérément à percer le voile de la nuit. Ses doigts effleurèrent le manche de son arme cachée sous sa veste. Figée dans les ombre, elle le fixait, immobile. Mais ses propres pensées devenaient un chaos assourdissant. L’odeur du sang, la crainte de sa proie, la tension palpable dans l’air … Tout cela nourrissait la créature qu’elle contenait avec difficulté.
C’est alors que l’erreur survint.
Un pavé mal ajusté roula sous son pied, produisant un bruit qui brisa le silence comme une lame tranchant l’air. Didier se retourna immédiatement, son regard s’agrippant à l’obscurité. Il ne vit qu’un éclat de rouge, une ombre mouvante.
- Qui va là ? Montrez-vous ! lança-t-il, sa voix rauque résonnant dans la ruelle vide.
Nazg ne répondit pas. Son esprit était en ébullition, partagé entre le désir irrésistible de bondir et la conscience froide de sa propre erreur. Mais c’était trop tard. La Soif avait gagné.
Dans un éclat de mouvement, elle jaillit de l’ombre.
Son corps, jusqu’alors retenu, se libéra dans une frénésie sauvage. Ses griffes s’étaient allongées, ses crocs brillaient à la lueur tremblotante d’une lanterne proche. Elle était rapide, terriblement rapide, et pourtant, il y avait une panique visible dans ses gestes, une frénésie incontrôlée. Le mortel aurait amplement le temps de tirer son arme et mieux vallait, tant l’assaut semblait inévitable.
Le visage de l'Immortelle était un masque de faim et de fureur. Ses yeux écarlates brillaient comme deux braises, et son souffle rauque trahissait une lutte interne qu’elle n’arrivait plus à maîtriser. La Soif hurlait, exigeant satisfaction, et pour la première fois depuis des décennies, elle n’avait pas de plan. Pas de stratégie. Juste ce besoin viscéral, primaire.
À l’instant critique, elle s’arrêta.
Elle demeura immobile, son corps tendu comme la corde d’un arc, ses griffes encore légèrement visibles. Son regard écarlate détaillait sa cible, mais ce fut son souffle qui trahit un changement subtil. Elle humait l’air, cherchant quelque chose, sondant les effluves invisibles qui flottaient autour de lui. Une fragrance inhabituelle attira son attention, un mélange presque étranger à ce qu’elle connaissait si bien du Reike.
Il n’y avait pas cette odeur familière d’encens, mêlée à la sueur et au sang, qui imprégnait les habitants de l’Empire. Non, ici se trouvaient des arômes différents, plus secs, plus âpres, comme un vent venu d’au-delà des frontières. Une brise lointaine chargée de sels et d'iodes.
Elle plissa légèrement les yeux, une étincelle de réflexion troublant son regard brûlant.
-Tu n’es pas d’ici, pensa-t-elle à haute-voix, ses lèvres se pinçant dans une expression indéchiffrable. Les étrangers étaient des inconnus, des variables dangereuses dans le grand échiquier qu’elle jouait. Tuer un homme du Reike aurait pu être excusé ou dissimulé. Mais un étranger ? C’était une autre affaire. Un risque inutile, une attention qu’elle ne pouvait se permettre d’attirer.
Un frisson imperceptible la parcourut alors qu’elle reculait d’un pas supplémentaire, ses griffes se rétractant lentement, ses crocs disparaissant derrière un sourire glacé. Une seconde erreur, un second faux-pas en une seule nuit ... Non, pas cette fois. Pas ce soir.
D'ailleurs, concernant l'étranger ... Devait-elle s'excuser ou s'enfuir ?
Elle resta là, planté devant lui, sans savoir réellement ce qu'elle devait faire.
CENDRES
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