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  • Mer 1 Jan - 22:01
    Dans cette forêt,
    Les chênes entourent un pin,
    Il semble très seul.

    L’oni comprenait que certaines nécessités logistiques puissent s’imposer, et il ne pensait pas être spécialement difficile. En vérité, il pensait même être particulièrement conciliant. Sympathique. Amical. Compréhensif. Il aurait pu laisser la liste s’allonger encore longtemps, et le sentiment criant d’irritation qui l’étreignait se serait agrandi lui aussi. Il comprenait que les récolteurs doivent opérer en groupe. Les avantages étaient évidents. Il comprenait qu’emmener avec lui dans une forêt connue pour son hostilité les centaines de litres nécessaires à sa consommation hebdomadaire d’alcool soit complètement irréaliste. Il comprenait également que ses camarades puissent encore être méfiant à cause de sa réputation, de sa race, ou de ce qu’il avait accepté de leur montrer pendant le bref voyage qu’ils avaient partagé. Il comprenait tout cela, et en vérité ne s’en formalisait aucunement.

    Il passa une main légère dans la crinière d’un de ses singes. Ce dernier piaillait depuis une demi-heure dans son oreille, se plaignant d’à peu près tout autour d’eux, alors que ses petits camarades étaient parfaitement heureux de retrouver des arbres et de s’égayer joyeusement. Ils restaient vigilants, certes : la petite expédition, en deux jours de marche, avait été attaquée plusieurs fois par ce que la faune locale produisait de spécimens vicieux. Ces interruptions avaient été pour l’oni une source diffuse de joie, brisant la monotonie du trajet et lui permettant de se défouler un peu.

    Seulement, il semblait depuis un moment que leurs nouveaux compagnons de jeu évitaient maintenant leur groupe. Rivage doutait que ce soit parce que leurs exploits martiaux avaient définitivement insufflé en eux la peur de la mort. Ses collègues ne partageaient pas son avis. Sa langue lécha ses crocs, soigneusement, un à un, cherchant le relief de son repas précédent. Au moins les bestiaux du coin avaient-il bon goût. Une consistance coriace qui agaçait la dent, une saveur forte et piquante : la chair d’un prédateur. Il était à peu près certain que si l’un d’entre eux lui sautait dessus d’entre les ombres complices jetées par l’épaisse canopée et lui brisait d’un coup de mâchoire la nuque, sa propre viande aurait le même goût. Un souffle amusé distendit brièvement ses narines, avant qu’il ne se concentre de nouveau pleinement sur l’instant présent.

    Il fallait toujours s’assurer de guider correctement ses congénères, après tout. Ces derniers avaient un sens de l’orientation particulièrement lacunaire, à tel point que Rivage se demandait parfois comment ils avaient fait pour fonctionner correctement avant qu’il ne leur fasse la grâce de sa présence.

    Il se retourna : ses collègues suivaient toujours, alignés en une file vigilante. Deux mages, un archer, et un autre combattant au corps-à-corps. Une formation standard typique de l’Empire, qui avait fait ses preuves.

    « Nous allons nous arrêter pour cette nuit, leur dit-il, son sourire s’élargissant comme une lune en croissant. On y verra bientôt plus rien, et vu le bestiau qui s’est établi sur cette partie de la forêt, prendre des risques serait malvenu.

    - Quel bestiau ? lui répondit-on presque immédiatement. »

    La réponse était attendue, mais elle acheva tout de même de rendre à l’oni toute sa bonne humeur. Il s’esclaffa bruyamment, et haussa les épaules. Il n’en avait pas la moindre idée, et savait juste que cette dernière était suffisamment taciturne pour chasser d’une vaste zone toute forme de concurrence, et suffisamment forte pour que cet acte ne soit pas un suicide grossier. Avec un peu de chance, elle leur fournirait un combat distrayant. Ou alors, ils mourraient. Ce n’était pas la manière de se libérer de la poussière du monde vivant qui soit, se dit-il. En vérité, c’était, s’il était honnête, celle qu’il avait toujours envisagé. La violence avait beau ne pas être pour lui une fin en soi, elle restait un élément quotidien et apprécié de son existence. Il doutait donc fortement qu’il s’éteigne paisiblement dans son lit après avoir passé quelques siècles à errer sur le Sekai.

    Il huma l’air ambiant, ses sens surhumains en plein éveil. Rien de particulier, pour l’instant. Rien que le vent ne vienne lui porter, en tout cas.

    Dommage.

    Il se détourna, et posa son bardas avec celui du reste du groupe. Déjà, ses amis simiesques apportaient leur contribution : branchages séchés, fruits, et pour l’un d’entre eux, un bout difficilement identifiable de carcasse (probablement une sorte de gros volatile) déjà passablement faisandée. Rivage aurait en temps normal été ravi d’incorporer ça dans le repas du soir, mais il n’eut pas besoin de son regard perçant pour remarquer comment la couleur de la peau de ses camardes passait du fromage en train de se faire au lait caillé. C’était une chose étrange, que de porter ainsi sur soi ses émotions ou son état de santé.

    La curiosité académique de rivage lui fit brièvement se demander si les petites races ne finiraient par se parer de photophores divers. Leur faiblesse physique et leur intolérance à la douleur rendaient la cohésion sociale particulièrement importante pour elles. De son avis, ça ne compensait pas tout. Mais il devait bien avouer que le monde, de façon générale, appartenait aux elfes et aux humains.

    Encore que ces derniers temps et les incursions surnaturelles de vieux monstres oubliés viennent quelque peu disputer cette idée. Tout ça promettait en tout cas beaucoup d’amusement. Il se releva brusquement, laissant tomber le bout de carcasse qu’il faisait tourner distraitement entre ses doigts, et sa main se serra sur le chakram qu’il avait déposé à côté de lui. Il l’avait entendu. Un bruit. Tout proche d’eux.

    Le rictus qui déformait sa face était maintenant si large qu’il semblait menacer d’engloutir ses lèvres dans sa gueule.
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  • Mer 1 Jan - 23:00
    Depuis deux jours, une rumeur se répandait dans la forêt, quelque chose de nouveau se déplaçait discrètement sous la frondaison des arbres. Un groupe bipède suffisamment redoutable pour ne pas avoir été déjà consumé par les prédateurs vivant au cœur de la Sylphe de l’Esprit Sylvestre. La rumeur continue de se propager jusqu’aux abords du village de Nareim et finit par arriver aux oreilles de Xera. La demi-fae demanda aux rapaces forestiers de sa connaissance de localiser la source de cette rumeur, le temps pour elle de s’organiser pour laisser sa boutique aux humains de sa famille et de prévenir les miliciens surveillant les alentours du village afin qu’ils ouvrent l'œil et le bon.

    Depuis qu’elle avait été bombardée conseillère chargée de la milice, elle avait déjà pris des dispositions pour renouveler le matériel de la milice, mais n'avait pas encore réussi à trouver un instructeur décent pour entraîner les volontaires. Une fois prête, elle s’envola par-dessus la cime des arbres pour rejoindre la zone ou les oiseaux de proie estimaient que le groupe devait se trouver.

    Même en volant, il lui fallut plusieurs heures pour approcher la zone qu’elle identifia grâce au vol circulaire d’un faucon décrit dans le ciel. La fidèle de L’Esprit Sylvestre le remercia mentalement et le laissa reprendre ses activités de prédations habituelles, quoique vu l’heure, il allait plus probablement rejoindre son nid pour y passer la nuit. Silencieusement, l’herboriste de Nareim se posa au pied d’un arbre entourant un tout petit espace dégagé dans l'enchevêtrement d'arbres typique de cette partie de la forêt. La lumière déclinait, mais pour l’heure elle y voyait encore suffisamment bien. Elle ne se doutait pas qu’en bas quelqu’un l'avait entendu se poser derrière son arbre. Se pensant à l'abri, elle commença à observer le groupe d’étranger qui semblait se préparer à passer la nuit, l’un d’entre eux était nettement plus imposant que les autres et autour de lui, elle reconnut des espèces de petits singes. La vue de ce groupe organisé et armé lui fit prendre la précaution de se munir d’une peau d’écorce en faisant appel à sa magie de la nature. La jeune femme occupée à son observation ne remarqua aucunement le laconda de 6 mètres de long qui se rapprochait dans son dos.
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  • Jeu 2 Jan - 6:05
    Son corps répondit immédiatement à son impulsion, guidé par des décennies d’expérience. Tous les onis avaient le combat dans le sang ; du moins, c’était ce qu’aimaient prétendre les autres races. La vérité était légèrement différente : ils ressentaient des émotions plus violentes. Plus intenses, aussi. Mais surtout plus violente. Rien chez eux n’était libéré de ce courant primaire, de cette espèce d’impulsion qui promettait au moindre relâchement de refaire surface. Certains, simplement, vivaient avec cette part d’eux-même plus vive, plus proéminente. Lui-même ne savait pas où il se situait. Son éducation avait mis l’accent sur la discipline très tôt - son maître, avant de devenir une liche, avait lui aussi été un oni - mais n’avait jamais eu pour objectif de le couper de ce pan de lui-même.

    La leçon, pensa-t-il en raffermissant sa prise sur son arme, était simple : avant l’illumination, il fallait être, et respirer. Après l’illumination, il fallait être, et respirer.

    De bien belles paroles, que chacun pouvait interpréter à sa sauce. Comme à chaque fois que l’image de son père-tortionnaire-mentor remontait à la surface, il sentit les impulsions familières chauffer son sang, jusqu’à ce que les flots ardents qui parcouraient en mugissaient les canaux épais de ses artères menacent de déborder. Il serra les dents, son sourire maniaque disparaissant sous une grimace d’effort, et il jeta en avant son arme.

    Le chakram était une pièce en métal circulaire de vingt kilos. Il n’avait pas probablement pas été conçu comme une arme, mais comme un objet de cérémonie quelconque. Et il n’avait certainement pas été conçu pour être utilisé comme arme de jet. Rivage laissa tous les muscles de son corps se tendre et se détendre en un grand mouvement successif de vague, tournant sur lui-même en même temps qu’il avançait pour donner à l’objet le plus d’amplitude possible. Et quand ce dernier quitta ses doigts serrés, ce fut pour jaillir dans un grand vrombissement de fin du monde, déplaçant l’air dans un souffle violent. Il ne prêta pas attention aux cris d’encouragement de ses camarades simiesques, et suivit immédiatement le projectile. Ce dernier fendit les airs, puis le tronc d’un arbre bouffé par les lianes, et le craquement du bois avertit sa proie.

    Le serpent se redressa, son épaisse collerette se déployant autour de son crâne triangulaire comme une voile difforme, et une langue épaisse et fourchue claqua hors de sa bouche. Les petites billes bleutées qui lui servaient d’yeux se fixèrent sur lui, et il se jeta sur le côté. L’impact du chakram, qui aurait dû être suffisant pour enfoncer profondément son crâne, ne fit à la place que déraper sur le côté de son torse, prélevant tout de même son tribut de chair. Une blessure de laquelle coulait lentement un sang poisseux décorant maintenant son flanc, l’animal courroucé se redressa, ouvrit grand la gueule, et laissa s’en échapper un avertissement sifflant.

    L’oni, lui, n’avait pas arrêté sa course. Derrière lui s’organisait déjà le reste du groupe, les gens du Reike répondant à l’intrusion avec l’efficacité consommée qu’on était en droit d’attendre de ces troupes d’élites. Arrivant droit sur la bête, il bondit par-dessus la queue que l’animal avait envoyé dans sa direction comme la lanière d’un fouet, balayant les sous-bois et arrachant la végétation avec la même facilité insolente que l’arme du combattant. Ce dernier s’autorisa un bref coup d’œil en direction de l’autre intruse. Une jeune femme, la peau durcie par un enchantement. Un examen plus approfondi en aurait sans doute révélé plus, mais il n’avait pas le temps pour ça. L’animal l’avait pris pour cible, au moins pouvait-il estimer pour le moment qu’elle n’était pas hostile.

    S’il s’avérait qu’il s’était trompé, il n’aurait qu’à corriger le tir. Il n’était pas de ceux qui se refusaient ce genre de petit plaisir, après tout.

    « Créature stupide ! hurla-t-il en direction de l’animal. Ce soir, je mange ton cœur ! »

    C’était un avantage, que de pouvoir communiquer avec les animaux. Ces derniers rangeaient instinctivement dans la même catégorie la plupart des bipèdes, et lorsque l’un d’eux se révélait capable de communiquer avec elles, l’impossibilité de la chose avait tendance à provoquer un bref moment d’effarement.

    Rivage profita gracieusement de ce dernier pour porter un coup vicieux à l’animal. Retombant vers le sol, il tourna sur lui-même, envoyant le grand étau de métal qui serrait sa jambe droite dans le corps annelé de la bête. Le coup porta, mais fut insuffisant pour réellement l’empêcher de contre-attaquer : Le serpent jeta sa gueule ouverte dans sa direction, cherchant à le déchirer de ses crocs.

    Rivage bondit en arrière en se contorsionnant, évitant de justesse un coup qui lui aurait sans doute été fatal. Les crocs de son ennemi étaient suffisamment imposants pour transpercer son torse de part en part. Derrière eux, ses camarades s’agitaient et plus proche, l’inconnue allait sans doute agir aussi. Il inspira profondément, s’imprégnant de l’odeur humide de la forêt et de la senteur aigre de la peau squameuse du serpent.

    « Qui que tu sois, lâcha-t-il à l’adresse de la jeune femme, il va falloir te rendre utile. Maintenant. »

    Elle avait survécu seule à la forêt. C’était suffisant pour comprendre qu’elle pouvait l’être, utile. Restait à savoir si elle le voudrait bien.
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  • Jeu 2 Jan - 15:00
    Quand l'impressionnant Oni a la peau-rouge, du moins Xera supposa qu’il s'agissait là d’un Oni même si elle n’en avait jamais vu de cette couleur de peau. Quand l'impressionnant Oni donc se mit à balancer autour de lui l’objet imposant de forme circulaire autour de lui, elle comprit l'intention de ce mouvement. Il allait le jeter, et probablement dans sa direction, l'herboriste de Nareim chercha à se mettre à couvert derrière le tronc de l’arbre au pied duquel elle se trouvait. En se retournant pour le faire, c’est là que son regard émeraude se posa sur le reptile, un Laconda de plus de 5 mètres. Elle avait déjà vu un spécimen bien plus impressionnant, mais pour autant, cela ne voulait pas dire que celui-ci n’était pas dangereux.

    Le projectile métallique avait été propulsé avec une telle puissance qu’elle le vit littéralement passer au travers d'un tronc d’un arbre se situant sur sa trajectoire et continuer sa course vers le serpent géant. Sans le bruit du craquement de l'arbre, la cible du projectile circulaire n’aurait probablement eu aucune chance, mais le Laconda averti fit une démonstration de ses réflexes monstrueux et évita en partie l’impact s’en sortant avec une plaie sur son corps lui évitant d’avoir la boîte crânienne défoncée.

    Le guerrier rouge lui n’avait pas arrêté sa course pour autant, et ses compagnons mettaient déjà ce temps à profit pour s’organiser et organiser une riposte. La fidèle de l'Esprit Sylvestre fut intriguée quand elle entendit l’Oni invectiver le serpent géant, mais surtout surprise par les échanges de coup que ses deux forces de la nature s'échangent. D’après ce qu’elle avait observé, le combattant Oni était légèrement plus rapide que le Laconda, qui lui comme tous ceux de son espèce quand ils atteignent des tailles imposantes, faisait preuve d’une endurance extraordinaire et d’une force équivalente.

    Xera aurait bien pris le temps de répondre à ses intrus dans la forêt de L’Esprit Sylvestre de déguerpir et qu’ils n'avaient rien à faire là, mais elle était tout autant qu’eux une proie pour le reptile. Toute seule, elle aurait pu calmer la bête, mais maintenant qu’elle était blessée, la demi-fae n’avait quasiment aucune chance de contrôler les émotions de l’animal.

    Le laconda ne comptait pas en rester là, et profita que son principale adversaire soit occupé à parler avec la jeune femme rousse pour propulser son venin acide sur les compagnons de l’oni. Le jet fit mouche et toucha de plein fouet l’archer, la bête avait appris à se méfier de ceux qui portaient des arcs. L’archer lâcha un cri alors que le venin lui brûlait chaque partie de sa peau en contact direct et commençait à ronger ses protections de cuir. Le deuxième effet du poison venait quelques secondes après, le combattant sentait tout son corps s’engourdir. Elle entre alors en contact mental avec le groupe de Reikois.

    - Couvrez-moi, si je ne fais rien votre compagnon sera bientôt mort ! Le poison des Lacondas est acide, mais paralyse aussi ses victimes…

    Xera devait agir vite, si les toxines du poison atteignent le cœur du malheureux, c’était la mort assurée pour lui. Elle se releva et se mit à courir le plus vite qu’elle pouvait vers le blessé qui hurlait de moins en moins, arrivé à sa hauteur elle fait appel à la terre et érige un mur de pierre pour mettre le malheureux à l'abri et elle aussi le temps qu’elle puisse le soigner. Elle devait neutraliser le poison dans son organisme avant de pouvoir soigner les brûlures occasionnées. À l’aide de son couteau de chasse, elle coupa les liens de l’armure pour la retirer au plus vite avant que plus de poison ne rentre en contact avec l’épiderme de son nouveau patient. Sans la moindre hésitation, elle pose ses mains sur les chairs brûlées par l’acide, de l'eau charger de sa mana se met a suinter de ses paumes pour stopper les brûlures. Xera menait dans le même temps une autre bataille contre les toxines paralysantes. De l’autre côté, le combat contre la bête faisait rage.
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  • Jeu 2 Jan - 21:23
    Il ne sut pas s’il devait se sentir vexé. Il fallait dire qu’il n’avait que rarement eu l’occasion de ne pas être au centre de l’attention : aussi bien son gabarit que sa personnalité impressionnaient et à captaient les regards. Mais la bête ophidienne, quand elle se redressa, décida de l’ignorer. Il avait projeté dans sa direction un projectile qui s’apparentait plus à ce qu’envoyait en temps normal un trébuchet, et avait porté un coup qu’il savait douloureux. Il s’estimait donc en droit d’avoir son attention et de profiter d’un combat à même de lui fouetter convenablement le sang. Mais quand le jet d’acide jaillit de la gueule de l’animal pour aller s’écraser contre l’archer du groupe (Rivage n’avait pas vraiment fait l’effort de vraiment retenir son nom. Quelque chose comme Sanë ou Salleh), ce dernier s’écroula au sol dans une chute désordonnée, un cri de douleur fuyant d’entre ses lèvres. Le combattant ne s’en préoccupa pas, sa propre langue claquant dans sa bouche comme la lanière d’un laniste.

    Il était vexé, décida-t-il. Affreusement et terriblement vexé.

    Il nota l’impulsion mentale qui se manifesta dans son esprit. L’inconnue était télépathe. Une mage, donc, ou tout du moins, quelqu’un avec suffisamment d’affinité pour les arts arcanes pour développé des capacités équivalentes. Il fallait avouer qu’il était relativement de trouver des érudits disposant d’une formation rigoureuse loin de leurs halls engrisés par le manque de lumière, mais lui-même en était un bon exemple. Il grogna doucement, et inspira profondément. Il allait falloir être performant, maintenant que l’effet de surprise s’était totalement dissipé et que la bête s’était complètement redressée. Il n’était pas certain, en fait, de pouvoir lui tenir tête seul, mais ce genre de considération comptait très peu face à l’urgence de la situation et au plaisir intense qu’allait lui procurer leur échange.

    Les décharges magiques invoquées par ses camarades fusèrent au-dessus de sa tête, deux traits épais de lumière couleur beurre fondu qui se répandirent dans les airs en laissant derrière eux une odeur d’ozone et de camphre. Le premier manqua de peu sa cible, s’écrasant là où l’animal se trouvait quelques instants auparavant. Le serpent s’était tendu puis avait bondit, plus pour attaquer l’insolent oni qui lui faisait face que pour esquiver un assaut magique qu’il n’avait pas vu venir. Mais l’effet avait été similaire, et le trait arcane avait eu beau fracasser le sol avec toute la violence d’un dieu enragé, il n’avait rien provoqué d’avantageux. Le second, au moins, fit mouche. Un courant électrique embrasa les écailles de la queue de la bête, dernier segment de son corps à avoir suivi le mouvement, et remonta presque jusqu’à sa cage thoracique avant de se dissiper. L’animal fut pris d’un spasme violent, mais déjà lancé les airs, sa trajectoire n’en fut pas infléchie pour autant.

    Rivage avait de toute façon déjà entamé son propre mouvement, la nécessité d’esquiver l’assaut l’empêchant d’attendre une potentielle intervention de ses camarades. Il n’eut pas non plus le temps de répondre à l’injonction de l’autre intruse.

    Il se plaqua au sol, son torse venant caresser le tapis herbeux de la forêt, avant de se projeter en avant. L’animal passa au-dessus de lui, et il put sentir son dos qui touchait son ventre, le contact lisse de ses écailles l’informant tout autant que le bruit chuintant au-dessus de lui de la position de l’animal. Quand ce dernier fut passé au-dessus de lui, l’oni se retourna, et serra entre ses bras la queue de la créature. Même pour lui, elle était lourde, et il manqua de peu de la lâcher. Il raffermit sa prise, et enfonça ses doigts dans sa chair. Son ennemi siffla, et se retourna vers lui, mais Rivage n’attendit pas qu’il finisse de réagir. Se contorsionnant avec une agilité salvatrice, il enfonça fermement ses pieds dans le sol, et se redressa en tournant sur lui-même, entraînant derrière lui le corps de la créature avant de la relâcher et de l’envoyer s’écraser à son tour contre les arbres.

    Il nota avec un certain amusement qu’à ce rythme là, il aurait tôt fait de s’être fabriqué sa propre clairière.

    La créature, en giclant hors de ses bras, en avait profité pour lui envoyer un coup qu’il n’eut pas le temps d’esquiver, son corps claquant comme un fouet pour abattre contre sa joue. Ses idées amusées balayées par l’impact, Rivage bondit instinctivement en arrière, voulant mettre autant de distance que possible entre lui et l’animal le temps que son crâne transformé en cloche effrénée se calme. Il secoua la tête, et prit la mesure de la situation.

    Les mages avaient repris leurs incantations, et le son compagnon épéiste gardait le petit groupe, surveillant autant les agissements de la soigneuse que ceux de la bête ou de tout autre potentiel intrus.

    Rivage renifla, le goût épais de la morve et du sang se répandant sur sa langue. Une saveur familière, et toujours appréciée. Il cracha tout de même l’imposant globule qui encombrait sa bouche, révélant ses dents rosies, se préparant au deuxième assaut. Ses idées se remettaient lentement en place, et celles de leur ennemi du moment aussi, visiblement. Déjà ce dernier se redressait de toute sa hauteur, considérant les proies qu’il avait en face de lui. L’oni connaissait cette attitude. L’animal hésitait quant à la marche à suivre : les six bipèdes représentaient un repas alléchant, certes, mais ils ne valaient pas la peine de souffrir que la moitié de son squelette soit brisé avant qu’il ne puisse s’en repaître. Pressé par l’urgence de la situation, Rivage lui hurla dans la langue amorphe des bêtes :

    « Tu ne fuis pas, créature. On en finit, ici et maintenant, parce que je t’ai fait une promesse. »

    Il refusait de se voir privé de l’exutoire qui lui revenait de droit.
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  • Ven 3 Jan - 0:43
    Le poison du Laconda était plus résistant que ce à quoi l’herboriste s’attendait, peut-être un effet de la corruption de l’arbre-monde dont elle avait entendu parler. Quoi qu’il en soit, elle savait qu’elle était de taille pour éliminer les toxines, surtout depuis qu’elle avait affronté le Rassasié sur les quais de Courage. Elle devait juste rester concentrée et ne pas se laisser distraire par ce qu’il se passait autour d’elle et pour cela, elle ferma ses yeux pour se focaliser sur l’essentiel.

    Quand elle rouvrit de nouveau les yeux, les battements du cœur de son patient avaient repris un rythme normal, il ne lui restait plus qu'à soigner les brûlures de la chair par l’acide contenu dans le venin du serpent géant. Jusque-là elle c'était contentée de calmer le feu des brûlures maintenant elle devait soigner plus en profondeur l’archer Reikoi. Elle s’écarta, tendit les mains vers le combattant et fit appel cette foi si à la terre, son premier élément, celui avec qui elle avait développé le lien le plus fort. Du néant pour les profanes, en convertissant sa mana pour les initiés, elle créa une gangue d’ambre qui recouvrir entièrement le corps de son patient, comme l’un de ses insectes que l’on retrouvait parfois intacte dans des morceaux de cette pierre créer à partir de sève végétale.

    Le guerrier qui était resté en arrière pour protéger les deux lanceurs de sort offensif cru à une attaque de la part de cette inconnue et marcha vers elle menaçant.

    - Libère-le, sorcière !

    - j’ai éliminé les toxines de son organisme maintenant je dois neutraliser l’acide et soigner sa chair, mais je peux le libérer et laisser ses blessures s’infecter et se gangréner, à toi de voir.

    Le guerrier ne savait pas qu’il venait d’échapper à une chute mortelle, Xera pouvait être féroce quand on la dérangeait pendant ses soins pour sauver une vie. Si la graine de la corruption, le cadeau que lui avait fait Sublime ne marquait plus son corps, sa présence se manifestait encore par des réactions impulsives chez la demi-fae.

    La voix puissante de l’Oni fit tourner la tête de la fidèle de l’Esprit Sylvestre dans sa direction. Elle put constater que le Laconda sembla hésiter avant de répondre au colérique Oni rouge.

    - seulement toi et moi bipède, les autres ne doivent pas intervenir, la fae s’en assurera…

    Xera se devait d’accorder ce que le serpent géant demandait, contrairement à ce que la plupart des personnes pensaient, les Lacondas en atteignant des tailles monstrueuses, développent une forme d’intelligence suffisante pour dialoguer avec ceux qui les comprenaient. Elle tourna donc son regard vers les 2 mages et le guerrier avant de les immobiliser dans le sol, la terre sous leurs pieds les avala littéralement jusqu'à ne laisser que leur tête dépasser du sol.

    - même si tu gagnes, je ne te laisserais pas ses compagnons, je m’assure seulement que ce défi est équitable.
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  • Ven 3 Jan - 6:06
    Il existait dans nombres d’anciens recueils des légendes qui parlaient de serpents. Certaines les associaient avec le concept hérétique d’immortalité. De façon générale, Rivage considérait avec un détachement désintéressé les pratiques religieuses de ses pairs. Quelque soit l’avatar de la cendre originelle que l’on prétendait adorait, on ne pouvait au final qu’aimer une incomplétude. Un mirage. Ce constat simple rendait logique nombre d’autres considérations, et aidait au détachement. Mais l’immortalité était une des rares choses qui allait réellement à l’encontre de ce que l’oni croyait. Essayer de se soustraire au cycle des réincarnations, c’était privilégier au savoir et à la sagesse véritable qui devait l’en libérer un attachement si puissant qu’il solidifiait la poussière du monde en une forme répugnante. C’était tenter de rendre tangible l’illusion, et si c’était un acte voué à l’échec, cela n’empêchait pas Rivage de concevoir pour lui un profond dégoût, comme d’autres pouvaient être répugnés par la vue de cafards ou d’autres bêtes grouillantes. D’autres textes parlaient d’épreuves et de méditations, de seuils franchis et de rivières remontées, de métamorphoses et d’ascensions. Bien plus agréables, il lui avait malgré cela toujours paru logique d’avoir à faire à des métaphores et des images variées.

    Peut-être, dut-il s’avouer en entendant le sifflement chuintant du serpent moduler des syllabes intelligibles, peut-être y avait-il une part de concret dans ces vieux récits. Peut-être.

    Si tel était le cas, il était sur le point d’empêcher de façon définitive une bête d’accéder à l’étape suivante de son long voyage. Il entendit derrière lui les protestations de ses alliés, et l’assurance de l’inconnue. Son groupe l’implorait de venir lui fracasser le crâne et de les tirer de là, mais il refusa silencieusement, détournant le regard pour fixer celui du serpent. La jeune femme avait eu comme réflexe premier de les aider, et n’avait emprisonné ses collègues que sous l’injonction de l’animal. C’était un comportement qui lui inspirait confiance. Plus important que ça, on lui promettait un défi singulier, un moyen de se mesurer à l’animal. Son défunt maître l’aurait sans doute assailli de remontrances, lui expliquant que l’amour du combat propre à leur race n’était pas bonne chose. Qu’il les détournait de la sagesse et de la vérité. Son maître était un squelette sans veine et sans sang capable de porter ses passions.

    Rivage pensait également que c’était en s’unissant à ses passions, en les exprimant librement qu’il parviendrait à les chevaucher. Il ne fallait pas craindre le fleuve tumultueux, se dit-il en s’élançant vers son adversaire désigné. Il fallait s’immerger dans ses tréfonds, et nager.

    Que l’on coule ou que l’on émerge à la crête lumineuse des rapides, on aurait appris.

    Son poing fusa brutalement, se projetant devant lui avec toute la force du geste mille fois répété. Chaque fibre de son corps répondait à ses injonctions mentales, chaque particule de son être se tournait complètement vers son objectif. Les pensées subalternes, fondues dans l’urgence du combat, disparurent, et il ne reste que la parfaite violence de l’instant présent. Il sentit sous ses phalanges la chair de la bête s’enfoncer profondément, et sous elle l’arrête tranchante de son squelette. Le coup, contrairement au premier, porta pleinement. Mais il n’avait pas touché un point vital, et déjà la créature annelée se resserrait autour de lui, cherchant à le broyer sous sa masse. Rivage bondit prestement, s’échappant par le haut du piège, et, prenant appui sur le crâne de l’animal, sauta dans la direction de son arme.

    Il l’avait envoyé loin, mais la retrouver était facile : elle avait laissé un sillage derrière elle, emportant indifféremment branches et herbes, jusqu’à labourer le sol en y creusant un sillon profond. L’oni s’en saisit, les longs doigts de son pied droit se refermant dessus, alors que derrière l’animal le poursuivait. Il pivota sur lui-même, et opposa au claquement des mâchoires de la créature son arme retrouvée. Les crocs du monstre vinrent crisser contre la surface de métal dans un bruit strident, et le serpent étourdi se redressa vivement, sa langue fendu frottant dans un mouvement colérique contre son croc nouvellement émoussé. Rivage grogna, un bruit simple qui se passait de toute traduction, exprimant son vif contentement.

    Son adversaire se jeta de nouveau sur lui, et l’oni voulut de nouveau mettre à parti son agilité et son expérience supérieures. Son ennemi, après tout, était un chasseur. Un prédateur embusqué, habitué à tuer d’un coup. Ce genre de confrontation restait pour lui que rare. Mais ce ne fut pas suffisant, et l’animal rusé montra qu’il était capable d’apprendre. Au dernier moment, il infléchit son mouvement, et le combattant se fit cueillir au niveau du plastron. Seule l’activation rapide de sa capacité à durcir sa peau le sauva. Sans elle, sa cage thoracique aurait été pulvérisée, et avec elle ses poumons et son cœur.

    Il vola tout de même, creusant comme son arme l’avait fait une tranchée dans le sol meuble du bois, stoppé seulement par un arbre qui souffla hors de lui l’air de son torse. Son ennemi, impitoyable, entendit capitaliser sur ce moment d’effarement, et le temps que l’oni ne reprenne tous ses esprits, il était déjà en train de fondre dans sa direction. Dans un grand cri inarticulé de défi, il se jeta de nouveau en avant.

    Il n’avait cette fois pas cherché à créer de la distance entre lui et la bête, non. La prenant de vitesse, il passa au-dessus de sa gueule, qui mordit l’endroit qu’il occupait une fraction de seconde plus tôt, et passa pendant qu’elle se refermait son grand cercle de métal entre ses mâchoires, s’en faisant un mors improvisé. Il tira, forçant la tête du serpent à se rejeter en arrière, s’arc-boutant de toute ses forces, prenant appui sur la base de sa nuque de ses deux pieds.

    La créature se jeta en avant, cherchant à le déstabiliser, mais Rivage tint bon, et tira un peu plus. Elle se débattit, et manqua de peu de réussir à l’écraser de sa queue, mais l’oni eut bientôt l’immense plaisir d’entre le craquement sec de ses os.

    Et puis, d’un coup, plus rien. Le cadavre inutile de son ennemi s’écroula brusquement au sol, et leur lutte s’arrêta là. Triomphant, il s’accorda quelques secondes pour reprendre son souffle, avant de hurler sa joie la plus impudique d’un rugissement assourdissant.

    Puis, il descendit de sa monture improvisée, sa main libre maintenant le contact avec ses écailles chauffées par l’effort, et il tira hors de sa gueule son arme, avant d’étudier un peu plus tranquillement l’anatomie du monstre. Repérant ce qu’il cherchait, il tendit les doigts de sa main, et les plongea profondément dans le torse de la créature. Il dut s’y reprendre à plusieurs, mais il eut finalement la satisfaction de les refermer sur son cœur, qui rendait ses dernières palpitations obstinées. Il l’arracha sommairement, et se retourna vers son groupe, agitant au-dessus de sa tête son trophée sanguinolent dans un mouvement de bonheur presque enfantin. Puis, il se dirigea en trottinant vers eux. Le combat l’avait un peu éloigné du groupe.

    « Merci de m’avoir permis de profiter de cette expérience, fit-il en s’adressant à l’inconnue. Je suis Rivage, et c’est un bonheur que de faire ta connaissance. »

    Il hésita à lui tendre la main, mais outre le fait qu’aucune n’était libre, elles étaient couvertes de sang. La plupart des petites races évitaient de toute façon autant que possible de lui serrer la main. Il avait d’abord pensé à une forme de rejet, avant de comprendre que c’était dû à la différence de gabarit et à la peur de remettre entre ses doigts épais le cartilage chétif qui leur tenait lieu d’ossature. Il se contenta donc à la place d’un hochement enthousiaste de la tête pour marque l’occasion.

    Finalement, il aimait bien les serpents, se dit-il distraitement.
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  • Dim 5 Jan - 0:33
    Xera assista au combat titanesque entre le Laconda et l’Oni écarlate en simple spectatrice ou presque. Oui presque, en effet pendant qu’elle regardait les deux brutes monstrueuses se taper joyeusement sur la tronche, elle devait maintenir son sort de soin sur l’archer dans sa gangue d’ambre, de plus elle calmait la colère et la peur des 3 autres Reikois ainsi que des compagnons simiesque de Rivage. Quand le duel mortel prit fin, le vainqueur récupéra son prix palpitant des derniers souffles de vie de la bête écailleuse, il le brandit victorieux dans sa main, inondant les alentours d’ondes de bonheurs.

    Quand il arriva devant la demi-fae il la remercia pour lui avoir permis ce face-à-face avec le Laconda, et se présenta à elle. Ce qu’il venait de réaliser était certes un exploit, mais face à un spécimen de 15 mètres de long ou plus, l’histoire n’aurait pas été la même.

    - Le Laconda avait accepté ton défi, il n’y a donc pas offense envers l’Esprit Sylvestre, je suis Xera. Que comptes-tu faire du reste du corps ? La chair de laconda est très recherchée.

    La jeune femme rousse affichait un air concentré, une goutte de sueur perla sur son front, quand elle répondit au colosse récupérateur.

    - l’archer est désormais complètement soigné, la gangue d’ambre ne va pas tarder à s’étioler pour rejoindre la mana ambiante, j’hésite à relâcher les autres tout de suite, mais ce serait mesquin et peut aviser de ma part de les garder captifs, au vu de ta propre puissance.

    L’herboriste de Nareim ferme les yeux alors qu’elle réalise un nouvel effort magique pour relâcher les 3 derniers compagnons de l’Oni. Rivage peut voir la terre les libérer en donnant l’impression que ses derniers émergent du sol un peu comme des plantes. Étrangement, ils sont très calmes, tout comme les singes.

    - Vous n’êtes pas des braconniers, et vous n’êtes pas du coin, qu’est ce qui vous amène au cœur de la grande forêt ?

    Alors qu’elle pose sa question, le moine la voit récupérer tranquillement son couteau de chasse, puis se diriger vers le corps encore chaud du reptile.

    - vous allez bivouaquer ici, alors pendant que vous préparez votre campement, je vais m’occuper de récupérer ce qui est récupérable, ici, on ne gâche rien. Un peu de lumière serait la bienvenue la nuit ne va pas tarder.

    Sans attendre aucune autorisation, et pourquoi le ferait-elle, elle est ici chez elle, Xera entame le travail de dépeçage, et au vu de ses gestes elle sait ce qu’elle doit faire. Elle ouvre le corps de la bête et commence par retirer tous les viscères du serpent.

    - Les viscères serviront d’offrandes, ce soir, je peux vous préparer de la viande de Laconda, si vous ne voulez pas le surplus de viande, et il va en avoir, je le figerai dans de l’ambre pour le récupérer plus tard.

    Elle prend ensuite de récupérer le “cuir” de la bête, avant de finir par découper les parties du corps propre à la consommation. Comme promis une fois débarbouillé du sang sur elle, dû à son labeur, elle cuit de bons morceaux de viande pour le groupe de Reikois, assaisonnant le tout avec des herbes aromatiques qu’elle déniche dans la zone.
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  • Mar 7 Jan - 22:51
    L’esprit sylvestre. Voilà qui retenait son attention. Il ne prêtait normalement pas une attention particulière aux croyances folkloriques des gens qui habitaient le Sekai. Que l’on se pense sorti d’un œuf de dragon ou en communication directe avec l’incarnation de la volonté des arbres, on ne faisait jamais face qu’à un miroir déformant dont la seule capacité était de détourner le regard de la vérité. Certes, il n’était pas spécialement au fait des spécificités de cet esprit particulier, mais il ne lui fut pas difficile de le rapprocher de ce qu’il connaissait en regardant le comportement de la jeune femme. Une croyance animiste, chamanique probablement. Des rituels simples, et une proximité travaillée avec la nature. Une union avec elle, en vérité, là où tant d’autre voulaient s’en séparer. Il nota tout cela dans un coin de son esprit, étudiant avec un grand sourire de satisfaction la créature qui semblait s’être découvert un penchant pour le bavardage.

    Il la regarda extraire ses camarades du sol, et ses singes revinrent vers lui, retrouvant dans ses cheveux et sur ses épaules leurs perchoirs habituels. Il les dévisagea brièvement, son regard allant du groupe de récolteurs passés sous sédatif à la jeune femme, avant de revenir à ses amis. Il en tapota un du doigt, doucement, et ce dernier tenta maladroitement de l’attraper. Il semblait apaisé, et ce n’était pas une chose normale. Ses singes n’étaient pas des créatures apaisées. Il plissa les yeux, un souffle profond remontant de l’intérieur de sa cage thoracique, charriant des effluves lourdes qui s’attardèrent sur sa langue. Le regard braqué sur la jeune femme, il l’écouta terminer son exposé. Elle les avait soigné. Elle allait prendre possession des restes de sa chasse. Elle allait cuisiner pour eux. Elle avait assuré, comme un arbitre, les règles de leur confrontation, et entendait, comme un juge, prendre connaissance de la raison de leur présence ici.

    Rivage sentit son poing se refermer, et il le força à se rouvrir.

    Pas comme ça, se répéta-t-il mentalement pour dissiper le voile rouge qui menaçait d’occulter sa vision.

    Ses collègues autant que ses amis se tirèrent à leur tour lentement de leur état second, retrouvant progressivement leurs esprits. La réaction initiale de ses camarades fut celle qui était attendue dans cette situation : leurs mains se portèrent lentement mais sûrement vers la poignée de leurs armes. Il leur fit un rapide signe de la main alors que la jeune femme dépeçait le monstre. Elle pouvait être utile. Ses camarades le dévisagèrent avec méfiance, et Rivage crut un moment qu’ils allaient l’ignorer. Il n’était après tout pas techniquement leur supérieur, et il guidait le groupe simplement parce qu’il était le plus à même de le faire.

    Mais l’un des mages, lisant quelque chose dans la tension qui animait les traits de l’oni, vint le soutenir, et invita les autres à se calmer. La forestière avait après tout soigné l’un des leurs, et ses intentions étaient pour le moment amicales. Certes, la discrétion et la prudence imposaient de simplement lui trancher rapidement la gorge pour se débarrasser d’une variable qui avait fait la démonstration de sa dangerosité, mais la possibilité restait quoi qu’il arrive ouverte. Rivage ne jugea pas utile de leur rappeler qu’elle avait seule été parfaitement capable de les mettre hors-service, et qu’il n’était pas spécialement convaincu que lui-même obtienne un résultat plus probant.

    Ils obtempérèrent donc, dressant rapidement leur bivouac, une grande tente dans laquelle ils pouvaient dormir à cinq. Rivage, lui, préférait sous son dos l’herbe molle au tissu. Quand la jeune femme revint, les bras chargés d’herbe et de viande, l’oni lui désigna brièvement le nécessaire de cuisine qu’ils avaient installé, et la regarda s’affairer. Ses collègues, eux, s’étaient regroupés à quelques pas de là, et gardaient autant sur l’inconnue que sur les environs un œil vigilant.

    « Tu peux conserver le cadavre, répondit-il enfin. J’ai pris ce que je désirais. »

    Appuyant du geste ses propos, il croqua dans le cœur qu’il transportait depuis tout à l’heure. Il était tragique de ne pas pouvoir extraire de ce dernier le sang pour l’utiliser convenablement, mais il n’avait pas au milieu de nulle part le luxe de faire la fine bouche. La chair, au moins, était encore coriace et chaude. Il n’attribuait pas de pouvoir particulier au coeur, et ne pensait pas non plus que le manger lui conférerait des pouvoirs ou des capacités spéciales. Mais il avait fait une promesse à l’animal, et elle était facile à tenir.

    « Nous cherchons un artefact, Xera, fit-il entre deux bouchées gourmandes. Un ancien artefact. Une sorte de bas-relief dont les inscriptions même porteraient en elles à la fois la force et la source de l’enchantement qui les anime. Et toi ? Tu parles comme quelqu'un qui se serait attaché à cette terre, presque aussi fermement qu'un arbre le fait par ses racines. »

    Il avait déjà sa propre idée sur la chose, mais entendre ce que son interlocutrice avait à raconter le renseignerait plus avant. Au-delà de ça, il devait avouer que sa présence était une surprise bienvenue : tout ce qui en vérité pouvait contribuer à le distraire des faces fermées de ses compagnons d’aventure était bienvenu. Il comprenait que l’austérité et la sévérité soient des vertus martiales très appréciées, mais il se lassait rapidement de leurs visages de statues. S’il devait traîner derrière lui quelqu’un, autant que ce soit quelqu’un d’intéressant.

    Ses singes, qui plus est, semblaient apprécier l’odeur qui se dégageait de la cuisine en plein air, et c’était déjà pour lui une raison suffisante pour tolérer la présence de l’étrangère.
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  • Sam 11 Jan - 17:45
    Avait-elle remarqué la tentation de vengeance puérile quand elle avait relâché son emprise sur leurs émotions, si ce fut le cas, elle ne montra aucun signe d'inquiétude. Une chose est certaine, c’est que Xera n’avait pas besoin de regarder l’Oni écarlate pour percevoir la colère qui bouillonnait en permanence en lui. Elle était plus intriguée par la maîtrise qu’il montrait de cette dernière. Rarement, elle avait ressenti un tel niveau d’ondes colériques chez un être sentient sans que ce dernier n’y succombe. De toute la troupe, il n’y avait que Rivage qui pouvait réellement représenter une menace sérieuse pour la fidèle de l’Esprit Sylvestre.

    Néanmoins un statu quo s’établit, ce qui pouvait souvent arriver à la vue d'un repas de choix, ce n’est pas tous les jours que l’on s’apprêtait à manger de la viande de laconda après tout. Toute la viande qu’elle avait récupérée, en plus de ce qui allait lui servir pour le dîner, elle l’emprisonna dans un bloc d’ambre. Puis elle s’attela à la confection du repas sous la vigilance du colosse et de ses “petit-frères”. La demi-fae piocha dans les quelques réserves qu'avaient apporté les étrangers avec eux, et en particulier l’huile et leur sel. Pour le reste de l'assaisonnement, elle utilisa l’ail des ours, les oignons sauvages et quelques autres herbes aromatiques qu’elle avait récolté elle-même.

    - un bas-relief magique si je résume, c’est ce que vous êtes venu chercher ici au cœur de la grande forêt républicaine… À ma connaissance, il n’y a pas de ruine dans le coin, mais je suis loin de connaître tous les secrets de la sylphe. J’en connais les dangers, par contre, la nature n’est pas à prendre à la légère. Je suis effectivement attaché à cette terre….

    Comme pour illustrer son propos, un rayon de lune éclaire la rousse un court moment, révélant ses ailes de Fae invisible sans la lune ou quand elle y infuse du mana.

    - Après tout, le sang de Fae coule dans mes veines, la forêt est mon élément, et mon échoppe se trouve à Nareim, le village le plus proche d’ici. Je suis herboriste, soigneuse, accoucheuse, guérisseuse, et je veille sur la grande forêt.  Cet artefact que toi et tes compagnons vous cherchez, qu’est ce qui vous fait penser qu’il se trouve quelque part par ici ?

    Les singes n'arrêtaient pas de tourner autour du repas en préparation, mais cela ne semblait nullement incommoder l'herboriste de Nareim. La viande de laconda baignait dans un bain d'huile avec les autres ingrédients, une odeur agréable se dégageait désormais de la cuisine improvisée.

    - un peu d'alcool, ce serait parfait pour accompagner cette viande...
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  • Sam 11 Jan - 22:20
    La situation, au moins pour le moment, semblait se calmer un peu. Elle cuisinait, il parlait, elle répondait, ses singes dansaient autour d’eux, et tout ce petit manège donnait l’impression d’une scène harmonieuse. Il suffisait de s’en convaincre - et d’oublier les alentours et le reste des récolteurs, qui leur lançait encore des regards assassins - pour que la tension qui avait animé leurs premiers échanges s’apaise quelque peu. Il ne fut pas vraiment surpris quand elle lui avoua ne pas connaître l’emplacement du bas-relief. Si ce dernier avait été connaissance publique, nul doute que les récolteurs n’auraient pas eu l’occasion d’organiser ce voyage dans la forêt ; il aurait été nécessaire de l’extraire d’il-ne-savait quel collège arcane, ou de la collection de tel ou tel riche magnat se prenant pour un philanthrope et un gardien de l’histoire. C’était, de fait, un excellent signe. Si même une personne se réclamant d’une race aussi unie à la nature ne savait pas où se trouvait l’artefact dans son territoire, ce dernier avait de grande chance d’être resté jusqu’à présent dérobé aux convoitises malvenues.

    Cela voulait aussi dire qu’ils allaient probablement devoir faire un effort d’excavation. La forêt semblait vivace, et avait sans le moindre doute eut le temps en plusieurs siècle d’étreindre durablement l’écrin qui renfermait l’objet de leurs convoitises. Il se demanda brièvement si son interlocutrice comptait les accompagner jusque là-bas, et si elle se formaliserait s’ils entreprenaient une fois arrivés un rapide travail d’éclaircissement. C’était qu’ils n’avaient pas spécialement le luxe du temps, et qu’il fallait privilégier à la préservation de vieilles ruines la vitesse exécution. Enfin, sans pour autant risquer de détruire le but de leur venue. Il n’eut pas le temps de continuer le fil de ses pensées, son interlocutrice prononçant un mot qui le tira brutalement de ses réflexions. Lui et ses singes s’immobilisèrent brusquement, les yeux braqués sur elle, quand elle leur parla d’alcool. Il se passa quelques secondes pesantes dans un silence tendu, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’elle n’était pas en train d’offrir de partager ses réserves, mais qu’elle demandait au contraire qu’on lui fournisse de quoi boire.

    Rivage et ses amis grognèrent de concert, se rendant compte de la supercherie. Mais il se leva tout de même, lui faisant signe d’attendre un peu. Il avait tenté pour ce voyage une nouvelle approche : se rationner. Normalement, il se préparait mentalement à la terrible épreuve avant chaque expédition. C’était une affaire de profondes méditations, de mise à contribution de sa volonté de fer et de résignation. Sa consommation quotidienne variant entre dix et vingt litres, il était tout simplement impossible d’emporter dans une telle expédition assez de provisions pour s’assurer qu’il ne souffre pas de la soif. Certes, ils avaient utilisé une charrette pour amener la demi-tonne nécessaire à sa consommation de Kyouji à Liberty, l’utilisant en même temps pour se fournir un alibi : ils n’étaient pas récolteurs, mais marchands de vin. Ou de liqueur, dans ce cas. Rivage refusait que l’on compare ses créations, capables d’une gorgée d’ouvrir la voie vers les vérités fondamentales du cosmos à du vulgaire jus de raisin.

    Et pour le voyage, il s’était encombré de deux jarres épaisses, qu’il avait transporté en les harnachant à son dos. La première avait été vidée, et son cadavre gisait quelques dizaines de kilomètres en amont. La seconde, déjà à moitié vide, avait été transvasée dans un récipient plus facile à transporter, avant d’être pareillement abandonnée. Rivage n’était pas stupide : il était impossible qu’il tienne à ce rythme jusqu’à son retour vers les précieuses réserves qui l’attendaient à Liberty. Et s’il consentait à partager avec ses petits camarades, l’étrangère était loin, très loin de pouvoir prétendre au degré d’intimité nécessaire pour un tel privilège. L’un de ses propres collègues, quand il s’était montré trop insistant, avait faillit perdre la main qui s’était porté jusqu’au récipient sacré.

    Pourtant, il ramena l’une des grandes gourdes qu’il employait pour le transport du précieux liquide. Elle l’avait aidé, et plus important que cela, il avait grâce à elle put profiter d’un combat plaisant. La décence réclamait qu’il se montrasse gracieux. Il revint à sa place, se laissant tomber sur le derrière, et déboucha précautionneusement la gourde, jetant par le goulot un œil à son contenu. Luttant contre la douleur qui écrasait son cœur, il la lui tendit, forçant un rictus jovial à s’inscrire sur sa face.

    « Attention, précisa-t-il tout de même. C’est relevé. »

    La recette ancestrale partagé par ses singes était, effectivement, réservée à des constitutions solides. Ces derniers suivirent dans un silence solennel le mouvement de la gourde qui traversait l’espace qui le séparait de la cuisinière du soir, attentifs à tout potentiel accident. L’oni, lui, voulut dissiper au moins un peu du tragique de l’instant en reprenant la conversation :

    « Au sujet de l’artefact... Eh bien, cela fait longtemps que je me renseigne dessus, et sur d’autres en vérité. Je recoupe des textes, je collecte des informations, je compare des cartes des siècles passés à celles d’aujourd’hui, je recoupe des témoignages. Enfin bref, c’est un travail besogneux, mais qui livre régulièrement ses fruits. Et j’ai pu, à force d’efforts, déterminer avec une relative précision l’endroit exact où il se trouvait. Il y a effectivement des chances que les ruines soient camouflées par la forêt, conclut-il en haussant les épaules. Mais nous trouverons. Nous trouvons toujours. »

    Il marqua une pause, semblant brièvement se plonger dans ses pensées, le front vaguement plissé, avant de reprendre :

    « Ca m’étonne, que la forêt ait besoin de gardien. Elle ne me semble pas particulièrement vulnérable, si ? »

    C’était même plutôt le contraire, et une très bonne chose sans doute. Il termina les derniers morceaux du cœur qu’il était depuis tout à l’heure occuper à manger, avant de se suçoter un à un ses doigts. Il craignait ici la soif à venir, mais au moins ne serait pas réduit à la même indigente misère au niveau des aliments solides. Les rations de voyage du Reike n’étaient pas connues pour leur goût exquis.
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