2 participants
Affilié au Reike
Hiraeth
Messages : 190
crédits : 693
crédits : 693
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Justice.
C'est pas une ville qu'il connaît bien, mais y'a des docks, un port, des quais et c'est tout ce qu'il lui demande. Les autres ont choisi de s'encanailler dans la vieille ville, et il a déserté, une fois de plus. Peut-être une fois de trop à en juger par le regard inquiet de ses lieutenants. Quoi, ils peuvent pas lui reprocher de pas manger liquide un soir de plus.
La solitude.
Le lac est immense, et a cette odeur propre aux étendues d'eau douce que le Caravanier adore. La mer aussi, bien sûr, mais le lac a sa douceur, sa fraîcheur particulière qui adoucit l'âme.
C'est exactement ce dont il a besoin.
Ces derniers temps ont été intenses. Trop intenses. On peut pas dire qu'il se soit vraiment posé depuis des années, non, c'est pas ça, mais là...
Il a l'impression d'arriver, doucement, à un nouveau point de rupture. Trop fatigué, trop tendu, trop...
Pourtant, il a vraiment vécu de bonnes choses cette année.
Il a trouvé un remède l'empêchant de s'écrouler comme un château de cartes à la moindre faiblesse.
Touchant la fiole sous le tissu de sa chemise, il penche la tête, laissant le soleil chauffer son visage de ses derniers rayons.
Il a développé son réseau, fait de belles rencontres. De moins sympathiques, mais dans l'ensemble, son entreprise prospère, ses villageois prospèrent, ses œuvres répandent du beau et du bon.
Peut-être est-il vraiment sur la voie de la rédemption ?
Il l'espère. Un sourire lumineux de lèvres féminines étreint les pensées qu'il n'ose faire remonter à la surface et il suffit pourtant à le réchauffer suffisamment pour qu'un rictus bête anime sa face émaciée et lui apporte la sensation du sang à ses joues.
Je suis stupide...
Il n'en a encore parlé à personne. Personne de la Caravane.
Tant d'aventures depuis. Et comme par hasard, au moment où il remet en question ses mauvais penchants, il reçoit le plus gros coup de sa carrière.
Le Baron Vaenys lui-même, avec son argent qui brûle les doigts... Que va-t-il faire ?
Coincé entre un fou et une menace inconnue, allié à une organisation qui ne lui ressemble plus, lui a-t-elle déjà ressemblé ? A-t-il pensé lui ressembler ?
Sans doute.
Car depuis, Hiraeth a retrouvé le chemin du meurtre.
Une fois de plus, il observe ses mains, ses ongles qu'il a lavé du sang depuis des lustres mais qui lui donnent toujours l'impression d'être poisseuses. Des mains longues, des doigts fins, sans doute trop maigres, qui donnent l'impression d'être de tendons et d'os. Des poignets étroits.
Il n'a jamais faim, il a toujours soif. Il fuit en avant. Jusqu'où ?
Comment inverser la donne ? Comment devenir une meilleure version de lui-même ?
Les responsabilités, loin de le calmer et de l'obliger à se poser, ont ajouté le surmenage des paperasses et des peurs par anticipation aux aléas de la route, à la lutte pour la survie. Même ses entraînements, son seul moment de recentrage, d'exercice, sont devenus irréguliers et il en paie le prix.
Faut dire que les blessures sont allées de pair avec les combats.
Les blessures de l'âme bien davantage que celles de la chair.
Cette impression de s'abîmer chaque jour davantage.
Alors, il ferme les yeux et tente d'oublier ses tourments dans le vent. L'air d'une valse lui vient, réconfortant. Quelques souvenirs clairs, qui dérivent sur le lac sombre de son marasme, telles les feuilles dorées d'un automne déjà froid.
Hiraeth râle en #ff9900
Epigraphe
Epigraphe
- Pouvoirs:
- Agilité & Précision P2, Vue Augmentée P2, Pétrification, Invisibilité, Nyctalopie
Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
Messages : 225
crédits : 851
crédits : 851
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
La lumière mourante du crépuscule noyait les eaux calmes et sombres du lac Rebirth tout comme les quais de Justice happés par l’obscurité. Didier, les mains croisées derrière son dos, arpentait les planches usées, chaque craquement sous ses pas évoquant une confession discrète. À distance, les murmures des marins, le cris de mouettes et le bruit des navires dont le vent se prenait dans les voiles ou les cordages formaient une mélodie à peine audible, trop fragile pour briser le tumulte de ses pensées.
*Peutiez... Ce nom. Ce visage. Il n’était rien de plus qu’un infâme fils de pute qui pensait se débarrasser de moi comme d’un insecte. Maintenant, il est devenu mon ombre. *
D’un geste machinal, Didier ajusta le col de son manteau et tirait sur son cigare. Le vent, dont la fraîcheur annonçait l’automne, s’insinuait presque jusqu’à sa peau, glissant comme une lame froide entre les plis de son vêtement. Depuis son arrivée à Justice, il occupait une chambre du manoir de Hélénaïs de Casteille une sénatrice du courant humaniste rencontrée à Courage et de Cécilia Genova, la nièce du Président Falconi.
Ces deux présences, contrastées mais nécessaires, formaient des pôles opposés d’un équilibre fragile : Hélénaïs, vive et chaleureuse, telle une flamme indomptable illuminant les ombres ; Cécilia, dont la froideurs et les relent de vengeance commençaient à transparaître. Hélénaïs, avec sa spontanéité audacieuse et son optimisme presque enfantin, offrait à Didier un contraste saisissant avec la gravité de ses propres pensées. Bien qu’élevée dans un milieu empreint de rigueur, sa nature effrontée la poussait souvent à briser les convenances, cherchant la liberté et l’aventure là où d’autres ne voyaient que des chaînes. Pourtant, ni l’une ni l’autre ne parvenaient à museler la voix intérieure qui le hantait, réitérant le poids du double meurtre qu’il portait comme une seconde peau.
* Il a voulu me planter. C'était lui ou moi… et j’ai remporté la mise. Mais à quel prix ? Les bougeoirs, son sourire figé, ce souffle brisé... Ces fragments refusent de s’effacer, gravés dans la pierre de ma mémoire. *
Le grondement des vagues, lent et régulier, ramena Didier à l’instant présent. Une autre bouffée de son cigare avant d’expirer un panache de fumée immédiatement emporté par la brise. Le contact du vent frais sur sa peau était un rappel tactile du monde qu’il habitait encore. Le républicain s’immobilisa, ses yeux capturant la surface sombre du lac, vaste et insondable. La lumière se dérobait à cette étendue liquide, laissant un miroir brisé, reflet d’une absence oppressante. À l’horizon, des voiles de plusieurs navires flottaient tels des spectres, suspendus dans une brise si légère qu’elle semblait hésiter à troubler leur solennité.
« Le repos… Une fiction parmi tant d’autres. » Murmura-t-il, les mots s’éteignant dans l’obscurité grandissante.
Il reprit sa marche, longeant une zone des quais où les entrepôts, figés dans une immobilité presque funèbre, semblaient des mausolées abandonnés. Loin des éclats de la ville, Didier cherchait une trêve, même illusoire. Ici, l’isolement devenait presque tangible, un rempart contre les vestiges de sa conscience.
* Le retour à Liberty approche et les premières cargaisons de chaux vont arriver à courage. Cécilia s’adapte, trouve sa place dans cet échiquier mouvant. Mais moi ? Quelle est ma place ? Marchand. Manipulateur. Survivant. Meurtrier. Je suis toutes ces choses et aucune d’entre elles. La justice… Est-ce une fable que nous inventons pour donner un sens à nos propres ruines ? *
Un bruit de pas, discret mais régulier, le sortit de sa rêverie. Didier emprunta un chemin plus étroit, son regard s’aiguisant alors qu’il apercevait une silhouette qu’il aurait reconnue entre mille.
Hiraeth, son collègue caravanier, penché sur une rambarde, semblant dialoguer dans le vide, visiblement en pleine réflexion lui aussi. Ses cheveux ébouriffés encadraient un visage marqué par l’épreuve. Le cache-œil qu’il portait conférait à sa présence une gravité insaisissable, rappel d'un passé mouvementé que le marchand ne s’était pas encore permis de sonder.
« Hiraeth ? »
La voix de Didier, basse, presque inaudible, portait une hésitation rare alors que le libertéen se rapprochait de l’homme qu’il venait de reconnaître.
En s’approchant, Didier perçut une fatigue chez Hiraeth qui semblait aller au-delà de l’épuisement physique, une tension palpable émanait de sa posture. C’était un équilibre fragile, comme une danse sur le fil entre résilience et capitulation.
« Je ne m’attendais pas à te croiser ici. Est-ce que ça va? Tu semble… Pensif. » Demanda Didier, s’arrêta à quelques pas de lui.
Le silence qui s’ensuivit était dense, saturé de mots non prononcés. Didier détourna un instant le regard, observant les mains de Hiraeth posées sur la rambarde. Longues, fines, presque squelettiques, elles portaient une histoire qu’il devinait sans peine. Instinctivement, il portait le regard à ses propres mains.
* Ces mains... On dirait qu’elles racontent la même histoire que les miennes. Est-ce cela, notre sort ? Porter des poids qui finissent par nous broyer ? *
Le vent se leva, vif et indifférent, emportant avec lui un fragment de leur silence. Didier inspira profondément, laissant l’air glacial brûler ses poumons.
*Peutiez... Ce nom. Ce visage. Il n’était rien de plus qu’un infâme fils de pute qui pensait se débarrasser de moi comme d’un insecte. Maintenant, il est devenu mon ombre. *
D’un geste machinal, Didier ajusta le col de son manteau et tirait sur son cigare. Le vent, dont la fraîcheur annonçait l’automne, s’insinuait presque jusqu’à sa peau, glissant comme une lame froide entre les plis de son vêtement. Depuis son arrivée à Justice, il occupait une chambre du manoir de Hélénaïs de Casteille une sénatrice du courant humaniste rencontrée à Courage et de Cécilia Genova, la nièce du Président Falconi.
Ces deux présences, contrastées mais nécessaires, formaient des pôles opposés d’un équilibre fragile : Hélénaïs, vive et chaleureuse, telle une flamme indomptable illuminant les ombres ; Cécilia, dont la froideurs et les relent de vengeance commençaient à transparaître. Hélénaïs, avec sa spontanéité audacieuse et son optimisme presque enfantin, offrait à Didier un contraste saisissant avec la gravité de ses propres pensées. Bien qu’élevée dans un milieu empreint de rigueur, sa nature effrontée la poussait souvent à briser les convenances, cherchant la liberté et l’aventure là où d’autres ne voyaient que des chaînes. Pourtant, ni l’une ni l’autre ne parvenaient à museler la voix intérieure qui le hantait, réitérant le poids du double meurtre qu’il portait comme une seconde peau.
* Il a voulu me planter. C'était lui ou moi… et j’ai remporté la mise. Mais à quel prix ? Les bougeoirs, son sourire figé, ce souffle brisé... Ces fragments refusent de s’effacer, gravés dans la pierre de ma mémoire. *
Le grondement des vagues, lent et régulier, ramena Didier à l’instant présent. Une autre bouffée de son cigare avant d’expirer un panache de fumée immédiatement emporté par la brise. Le contact du vent frais sur sa peau était un rappel tactile du monde qu’il habitait encore. Le républicain s’immobilisa, ses yeux capturant la surface sombre du lac, vaste et insondable. La lumière se dérobait à cette étendue liquide, laissant un miroir brisé, reflet d’une absence oppressante. À l’horizon, des voiles de plusieurs navires flottaient tels des spectres, suspendus dans une brise si légère qu’elle semblait hésiter à troubler leur solennité.
« Le repos… Une fiction parmi tant d’autres. » Murmura-t-il, les mots s’éteignant dans l’obscurité grandissante.
Il reprit sa marche, longeant une zone des quais où les entrepôts, figés dans une immobilité presque funèbre, semblaient des mausolées abandonnés. Loin des éclats de la ville, Didier cherchait une trêve, même illusoire. Ici, l’isolement devenait presque tangible, un rempart contre les vestiges de sa conscience.
* Le retour à Liberty approche et les premières cargaisons de chaux vont arriver à courage. Cécilia s’adapte, trouve sa place dans cet échiquier mouvant. Mais moi ? Quelle est ma place ? Marchand. Manipulateur. Survivant. Meurtrier. Je suis toutes ces choses et aucune d’entre elles. La justice… Est-ce une fable que nous inventons pour donner un sens à nos propres ruines ? *
Un bruit de pas, discret mais régulier, le sortit de sa rêverie. Didier emprunta un chemin plus étroit, son regard s’aiguisant alors qu’il apercevait une silhouette qu’il aurait reconnue entre mille.
Hiraeth, son collègue caravanier, penché sur une rambarde, semblant dialoguer dans le vide, visiblement en pleine réflexion lui aussi. Ses cheveux ébouriffés encadraient un visage marqué par l’épreuve. Le cache-œil qu’il portait conférait à sa présence une gravité insaisissable, rappel d'un passé mouvementé que le marchand ne s’était pas encore permis de sonder.
« Hiraeth ? »
La voix de Didier, basse, presque inaudible, portait une hésitation rare alors que le libertéen se rapprochait de l’homme qu’il venait de reconnaître.
En s’approchant, Didier perçut une fatigue chez Hiraeth qui semblait aller au-delà de l’épuisement physique, une tension palpable émanait de sa posture. C’était un équilibre fragile, comme une danse sur le fil entre résilience et capitulation.
« Je ne m’attendais pas à te croiser ici. Est-ce que ça va? Tu semble… Pensif. » Demanda Didier, s’arrêta à quelques pas de lui.
Le silence qui s’ensuivit était dense, saturé de mots non prononcés. Didier détourna un instant le regard, observant les mains de Hiraeth posées sur la rambarde. Longues, fines, presque squelettiques, elles portaient une histoire qu’il devinait sans peine. Instinctivement, il portait le regard à ses propres mains.
* Ces mains... On dirait qu’elles racontent la même histoire que les miennes. Est-ce cela, notre sort ? Porter des poids qui finissent par nous broyer ? *
Le vent se leva, vif et indifférent, emportant avec lui un fragment de leur silence. Didier inspira profondément, laissant l’air glacial brûler ses poumons.
Affilié au Reike
Hiraeth
Messages : 190
crédits : 693
crédits : 693
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Je mis quelque temps à sortir de ma rêverie, plus fatigué que je ne l'aurais cru. L'ombre de l'homme, qui m'évoque quelque chose avant même que je le reconnaisse, s'était arrêtée à quelque distance de moi. Je me demande quel tableau je donne, et si l'autre avait hésité parce qu'il craignait de rompre le fil de mes pensées ou parce que j'ai pas l'air commode. Les deux ?
Des belles bottes et un chapeau... Mon regard finit par s'arrêter quelque part entre les deux. Didier Van Strijdonck ?
Bah ça, pour une surprise...
« Didier ! »
Je m'avançais vers l'homme en riant, lui offrant une accolade sans doute plus chaleureuse que ne le mérite notre niveau de relation. De voir une tête connue sous des auspices agréables me fait du bien, même si je devais le retrouver vers cette date à Liberty et que du coup je me demande ce qu'il fout à Justice. Peu importe.
« Purin, toujours aussi classe, hein ? A l'odeur, j'aurais dû te reconnaître... »
J'examine son cigare, son chapeau, sa tenue de p'tit riche républicain, ouais, toujours stylé mais y'a un chais pas quoi de négligé dans son allure qui dénote de la dernière fois. En même temps, j'l'ai vu qu'un soir, en taverne dédiée à la gaudriole, avant qu'il ne se barre pour la nuit en embarquant mon lieutenant sous le bras. Astuce l'avait esquivé, le lendemain, mais bon, cette fille est tellement bizarre avec ses plans culs que j'ai arrêté d'essayer de comprendre.
« Bah alors, t'as perdu ton chemin ? Tu devrais pas être à la capitale, à c't'heure ? Boarf, tu me diras, j'ai rien à foutre ici non plus... Les aléas du métier, hein ? »
Il me semble bien fatigué aussi. Creusées, ses joues de bébé bien rasées. Caves, ces yeux bruns que j'avais vu brillants d'intelligence et de passion contenue l'autre soir. Des cernes en couilles d'hirondelle. Bon j'exagère un brin, et puis je dois pas donner un meilleur tableau. Me vient à l'idée que je sais rien d'autre de sa vie et que pourtant, en l'espace d'une soirée, je m'étais bien attaché à ce type. Est-ce que c'est parce qu'il est une porte possible sur Kaizoku ?
Peut-être.
En tout cas, là tout de suite, je m'en bats de Kaizoku. Je sais pas comment ça se fait, mais je suis là, il est là, et on a l'air aussi marraves l'un que l'autre. J'ai beau avoir vécu des coïncidences de malade ces derniers temps, ça continue de me stupéfier. Un peu comme si quelque part, on avait vraiment nos créateurs là au-dessus qui s'éclatent à nous mettre en présence et à nous faire vivre des situations de fou, juste pour leur plaisir.
J'écarte cette pensée œcuméniste et sa question à lui d'un geste vague de la main.
« Nan, ça va pas, mais que veux-tu, on traverse tous des mauvaises passes. Ça a l'air d'être ton cas aussi, j'veux pas dire mais je t'ai connu plus fringant. Et moi je parlais mieux, attends. »
Je rajuste mon col, je me recoiffe, disciplinant mes mèches folles en un catogan qui ressemblera plus à rien dans quelques minutes de toute façon, et je roule un peu des épaules pour remettre mon manteau en place. Je m'éclaircis la gorge et je lui présente ma main, comme un vrai bonhomme. Même ma voix a pris un timbre plus grave, moins éraillé. Quel sens du spectacle.
« Ah, ce cher Didier Van Strijdonck ! Quelle surprise ! Je suis ravi de croiser un gentilhomme de votre stature dans ces lieux qui pourtant, ne sont pas ceux qui étaient prévus à cette date. Le hasard a néanmoins l'air de vouloir nous fourrer dans le même panier, ahah ! Alors, que ferons-nous de cette bonne fortune ? On se balade, on boit un coup ? La nuit est jeune... »
Oui, la nuit est encore jeune. Les derniers rayons du soleil nous moirent encore de leur vague prestance. Bientôt, nous ne serons plus que deux hommes et leurs malheurs à partager. Si ça ne s'appelle pas une nuit beuverie-et-papote, ça, j'y connais plus rien.
Des belles bottes et un chapeau... Mon regard finit par s'arrêter quelque part entre les deux. Didier Van Strijdonck ?
Bah ça, pour une surprise...
« Didier ! »
Je m'avançais vers l'homme en riant, lui offrant une accolade sans doute plus chaleureuse que ne le mérite notre niveau de relation. De voir une tête connue sous des auspices agréables me fait du bien, même si je devais le retrouver vers cette date à Liberty et que du coup je me demande ce qu'il fout à Justice. Peu importe.
« Purin, toujours aussi classe, hein ? A l'odeur, j'aurais dû te reconnaître... »
J'examine son cigare, son chapeau, sa tenue de p'tit riche républicain, ouais, toujours stylé mais y'a un chais pas quoi de négligé dans son allure qui dénote de la dernière fois. En même temps, j'l'ai vu qu'un soir, en taverne dédiée à la gaudriole, avant qu'il ne se barre pour la nuit en embarquant mon lieutenant sous le bras. Astuce l'avait esquivé, le lendemain, mais bon, cette fille est tellement bizarre avec ses plans culs que j'ai arrêté d'essayer de comprendre.
« Bah alors, t'as perdu ton chemin ? Tu devrais pas être à la capitale, à c't'heure ? Boarf, tu me diras, j'ai rien à foutre ici non plus... Les aléas du métier, hein ? »
Il me semble bien fatigué aussi. Creusées, ses joues de bébé bien rasées. Caves, ces yeux bruns que j'avais vu brillants d'intelligence et de passion contenue l'autre soir. Des cernes en couilles d'hirondelle. Bon j'exagère un brin, et puis je dois pas donner un meilleur tableau. Me vient à l'idée que je sais rien d'autre de sa vie et que pourtant, en l'espace d'une soirée, je m'étais bien attaché à ce type. Est-ce que c'est parce qu'il est une porte possible sur Kaizoku ?
Peut-être.
En tout cas, là tout de suite, je m'en bats de Kaizoku. Je sais pas comment ça se fait, mais je suis là, il est là, et on a l'air aussi marraves l'un que l'autre. J'ai beau avoir vécu des coïncidences de malade ces derniers temps, ça continue de me stupéfier. Un peu comme si quelque part, on avait vraiment nos créateurs là au-dessus qui s'éclatent à nous mettre en présence et à nous faire vivre des situations de fou, juste pour leur plaisir.
J'écarte cette pensée œcuméniste et sa question à lui d'un geste vague de la main.
« Nan, ça va pas, mais que veux-tu, on traverse tous des mauvaises passes. Ça a l'air d'être ton cas aussi, j'veux pas dire mais je t'ai connu plus fringant. Et moi je parlais mieux, attends. »
Je rajuste mon col, je me recoiffe, disciplinant mes mèches folles en un catogan qui ressemblera plus à rien dans quelques minutes de toute façon, et je roule un peu des épaules pour remettre mon manteau en place. Je m'éclaircis la gorge et je lui présente ma main, comme un vrai bonhomme. Même ma voix a pris un timbre plus grave, moins éraillé. Quel sens du spectacle.
« Ah, ce cher Didier Van Strijdonck ! Quelle surprise ! Je suis ravi de croiser un gentilhomme de votre stature dans ces lieux qui pourtant, ne sont pas ceux qui étaient prévus à cette date. Le hasard a néanmoins l'air de vouloir nous fourrer dans le même panier, ahah ! Alors, que ferons-nous de cette bonne fortune ? On se balade, on boit un coup ? La nuit est jeune... »
Oui, la nuit est encore jeune. Les derniers rayons du soleil nous moirent encore de leur vague prestance. Bientôt, nous ne serons plus que deux hommes et leurs malheurs à partager. Si ça ne s'appelle pas une nuit beuverie-et-papote, ça, j'y connais plus rien.
Hiraeth râle en #ff9900
Epigraphe
Epigraphe
- Pouvoirs:
- Agilité & Précision P2, Vue Augmentée P2, Pétrification, Invisibilité, Nyctalopie
Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
Messages : 225
crédits : 851
crédits : 851
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
La lumière mourante du crépuscule effleurait les eaux calmes du lac Rebirth, leur conférant un éclat irréel. Didier, toujours droit et impassible, accueillit la voix d’Hiraeth avec un sourire léger, à peine perceptible, mais sincère. Lorsque ce dernier s’avança pour une accolade, Didier répondit avec une réserve naturelle, empreinte d’une satisfaction discrète mais réelle. Retrouver une figure familière en ces lieux, si loin des intrigues habituelles, avait quelque chose d’apaisant, presque rassurant.
« Arrête tu va me faire rougir. » réplicait-il en émettant un léger rire, hochant la tête. Son regard glissant brièvement sur le visage marqué de son interlocuteur avant de se perdre à nouveau sur l’étendue sombre du lac. « Tu n’as pas changé... Ou peut-être que si, tout comme moi... »
Didier expira une longue bouffée de son cigare, observant la fumée s’élever pour disparaître dans le vent. Il laissa un instant de silence s’installer, le poids des non-dits semblant s’accorder avec le calme pesant du lac.
« Oui... les aléas..» Il fit une pause, reprennant une bouffée de son cigare, cherchant ses mots avec soin. « Ces dernières semaines n’ont pas été de tout repos. Tu as entendu des émeutes de Courage ? J'y étais. »
Didier s'appuyait de ses mains sur le garde-fou, ses doigts gantés crispés contre le bois humide. * Si près... Si près de tout perdre. *
« J’ai dû me battre, Hiraeth... défendre ma vie...» Didier pouffait alors légèrement avant d'arborer un sourire mélancolique étira ses lèvres, un sourire sans joie. « Pardon, cela doit être quelque chose de dérisoire pour quelqu'un comme toi. Je ne suis pas un combattant tu sais, les gens ont plus de valeur vivant que mort pour moi... »
Le vent, vif et indifférent, s’éleva à nouveau, jouant avec les mèches sombres de Didier. Il tourna légèrement la tête vers Hiraeth, étudiant son expression, cherchant quelque chose dans ses traits fatigués.
« Et toi mon ami ? Que fais-tu ici ? Les aléas ont frappé de ton coté aussi on dirait. Je te croyais à Liberty. » Ses paroles étaient directes, mais son ton restait empreint de cette douceur que seuls les moments de vulnérabilité partagée permettent. Didier portait de nouveau son Senkaï au lèvres avant d'expirer une nouvelle une fumée immédiatement emportée par le vent.
Hiraeth, fidèle à son habitude, répondit avec une répartie empreinte d’humour et d’ironie. Didier haussa un sourcil, un léger éclat d’amusement dans ses yeux sombres, mais le sérieux de leur échange n’était pas. Chaque mot, chaque nuance, semblait trouver un écho dans ses propres réflexions. Lorsqu’il reprit la parole, ce fut avec une gravité adoucie par la chaleur de leur échange.
Il se tourna vers Hiraeth, une étincelle d’humanité dans son regard fatigué. « Pourquoi pas ! » répondit-il avec un sourire plus franc, presque insouciant. « Allons boire un coup. La nuit est jeune, après tout. Et je crois qu’on mérite bien un peu de répit. »
* Ou de vider notre sac… *
Didier se reculait alors légèrement, ouvrant le passage à Hiraeth, l’invitant à marcher à ses côtés. Leurs pas résonnèrent doucement sur les planches du quai, accompagnés par le clapotis des vagues. Deux hommes, portant chacun leurs fardeaux, partageant un instant de répit dans une nuit où même les étoiles semblaient suspendues.
« Arrête tu va me faire rougir. » réplicait-il en émettant un léger rire, hochant la tête. Son regard glissant brièvement sur le visage marqué de son interlocuteur avant de se perdre à nouveau sur l’étendue sombre du lac. « Tu n’as pas changé... Ou peut-être que si, tout comme moi... »
Didier expira une longue bouffée de son cigare, observant la fumée s’élever pour disparaître dans le vent. Il laissa un instant de silence s’installer, le poids des non-dits semblant s’accorder avec le calme pesant du lac.
« Oui... les aléas..» Il fit une pause, reprennant une bouffée de son cigare, cherchant ses mots avec soin. « Ces dernières semaines n’ont pas été de tout repos. Tu as entendu des émeutes de Courage ? J'y étais. »
Didier s'appuyait de ses mains sur le garde-fou, ses doigts gantés crispés contre le bois humide. * Si près... Si près de tout perdre. *
« J’ai dû me battre, Hiraeth... défendre ma vie...» Didier pouffait alors légèrement avant d'arborer un sourire mélancolique étira ses lèvres, un sourire sans joie. « Pardon, cela doit être quelque chose de dérisoire pour quelqu'un comme toi. Je ne suis pas un combattant tu sais, les gens ont plus de valeur vivant que mort pour moi... »
Le vent, vif et indifférent, s’éleva à nouveau, jouant avec les mèches sombres de Didier. Il tourna légèrement la tête vers Hiraeth, étudiant son expression, cherchant quelque chose dans ses traits fatigués.
« Et toi mon ami ? Que fais-tu ici ? Les aléas ont frappé de ton coté aussi on dirait. Je te croyais à Liberty. » Ses paroles étaient directes, mais son ton restait empreint de cette douceur que seuls les moments de vulnérabilité partagée permettent. Didier portait de nouveau son Senkaï au lèvres avant d'expirer une nouvelle une fumée immédiatement emportée par le vent.
Hiraeth, fidèle à son habitude, répondit avec une répartie empreinte d’humour et d’ironie. Didier haussa un sourcil, un léger éclat d’amusement dans ses yeux sombres, mais le sérieux de leur échange n’était pas. Chaque mot, chaque nuance, semblait trouver un écho dans ses propres réflexions. Lorsqu’il reprit la parole, ce fut avec une gravité adoucie par la chaleur de leur échange.
Il se tourna vers Hiraeth, une étincelle d’humanité dans son regard fatigué. « Pourquoi pas ! » répondit-il avec un sourire plus franc, presque insouciant. « Allons boire un coup. La nuit est jeune, après tout. Et je crois qu’on mérite bien un peu de répit. »
* Ou de vider notre sac… *
Didier se reculait alors légèrement, ouvrant le passage à Hiraeth, l’invitant à marcher à ses côtés. Leurs pas résonnèrent doucement sur les planches du quai, accompagnés par le clapotis des vagues. Deux hommes, portant chacun leurs fardeaux, partageant un instant de répit dans une nuit où même les étoiles semblaient suspendues.
Message N°2
Affilié au Reike
Hiraeth
Messages : 190
crédits : 693
crédits : 693
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Oh, oui, il est abîmé, mon ami libertéen.
Ses paroles, son enthousiasme creux, la sensation que ce lieu et cette heure mélancoliques correspondent terriblement bien à son humeur du moment.
Nous marchons quelque temps en silence, alors que les derniers rayons du soleil s'éteignent. Nous n'avons fixé aucune destination mais ce n'est pas désagréable. Cette sensation qu'il ordonne ses pensées, qu'il prépare ses confidences.
Alors, pour mettre un peu de légèreté dans l'ensemble, endossant mon rôle de pitre, je décide de caqueter un peu.
« Je connais rien à cette ville, je te laisse choisir où tu nous emmènes.
Oui, les événements de Courage ! J'avais peur que ça pète, et j'ai appris sur la route ce qui s'est passé, ou une version du moins.
Figure-toi, mon ami, que j'ai croisé dans un relais il y a deux jours une huile, un dessus-du-gratin, une pointure : j'ai nommé Madame la Grande Mécène de la République !
Moi, petit caravanier poussiéreux, saltimbanque de misère, homme rude des chemins, j'ai taillé la bavette avec Azura Aiwenor !
Bon, j'ai aucun mérite, elle est super accessible. J'étais au bon endroit au bon moment, finalement... Pour une fois !
C'était une bonne expérience, qui est devenue moins agréable quand j'ai appris ce qui s'était passé. »
Soudain, je réalise quelque chose. Lorsque j'ai croisé Didier, j'aurais pu l'informer de mes intuitions. On aurait pu discuter du pourrissement de la situation à Courage. Peut-être n'y serait-il pas allé, peut-être se serait-il davantage méfié. Je réfléchis aux dates, et ça correspond. J'aurais pu lui éviter cette expérience, et au lieu de ça, on a causé cigares, marchandage et Astuce se l'est approprié sans façons.
Je m'en veux terriblement, en cet instant.
Il a l'air très affecté. Ses quelques paroles m'offusquent en même temps qu'elles me prouvent la profondeur de son ressenti.
Comment imagine-t-il que je mène ma vie ?
M'assimile-t-il aux gens qui considèrent que la vie n'a que peu de valeur ? Ou fait-il simplement référence à mon allure plus proche du combattant des routes que de l'honnête marchand, comme lui ?
Il est perturbé. C'est pas le moment de relever ce gant-là.
« Je sens que ça te poigne profondément, mon ami.
Tu sais, combattant ou quoi, même si l'expérience joue, même si les souvenirs s'estompent avec le temps... »
Je grimace, c'est une confession à demi-mot que je ne pensais pas faire ainsi.
« On n'oublie jamais son premier sang. On n'apprécie jamais de faire ça. Et peu importe le nombre, à moins d'être fou ou amoral, ou peut-être que l'on parle d'un criminel de premier rang et encore... personne n'a davantage de valeur mort que vivant. »
Je renifle.
« C'est mon opinion, en tout cas. Je ne sais pas comment tu me perçois, peut-être te fais-tu des idées sur mon expérience... »
Oh, non, et il n'imagine sans doute même pas le nombre de vies que tu as ôtées. Tu en as perdu le compte toi-même, tu te souviens ?
« ...mais que je sois combattant ou non n'y change rien. Chaque affrontement se vit avec la même peur, celle de ne pas survivre. Chaque affrontement se fait avec la même peur, celle de prendre la vie de l'autre.
Tu as vécu quelque chose de dur, tu as réagi pour sauver ta peau. C'est ce que tout homme aurait fait.
Tu veux m'expliquer ce qu'il s'est passé ? »
Autant vider le gros de la mare d'abord.
L'alcool raclera la boue du fond.
Hiraeth râle en #ff9900
Epigraphe
Epigraphe
- Pouvoirs:
- Agilité & Précision P2, Vue Augmentée P2, Pétrification, Invisibilité, Nyctalopie
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum