DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Hiraeth

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    [FB] Antithèse | Elias   QIZeEX7
    Gazette des cendres
    Automne 2024
    Lire le journal
    #8
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Vieux Borgne
    Derniers sujets
    [Event] Le Temple du DragonAujourd'hui à 2:11Rachelle Virsce
    Fureur de vaincre [Kieran]Aujourd'hui à 0:11Aurelia Vrak'Tyr
    A mon seul désir [Chrisabelle / Désir]Hier à 23:02Athénaïs de Noirvitrail
    PHAM CASARDHAY [Terminé]Hier à 22:54Tensai Ryssen
    Pluie verglaçanteHier à 21:50Falconi Genova
    Idées de liens d'une dragonneHier à 19:52Ayshara Ryssen
    2 participants
    Aller en bas
    Noble de La République
    Noble de La République
    Hélénaïs de Casteille
    Hélénaïs de Casteille
    Messages : 159
    crédits : 2294

    Info personnage
    Race: Humaine
    Vocation: Mage soutien
    Alignement: Neutre Bon
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2875-helenais-de-casteille-termineehttps://www.rp-cendres.com/t4043-les-liens-d-helenaishttps://www.rp-cendres.com/t2897-chronologie-helenais
  • Ven 3 Jan - 23:51
    Les pieds d’Hélénaïs raclaient sur le sol depuis qu’elle avait pris place sur le banc de velours qui faisait dos à la route. Elle les agitaient d’avant en arrière avec un rythme aussi régulier que celui d’un métronome, manquant d’éjecter ses chaussons à chaque mouvement tandis que ses mains étaient agrippés au rebord de la fenêtre dont elle avait repoussé le rideau qui lui gâchait la vue. Dehors, le paysage défilait au rythme du pas rapide des chevaux. Le soleil était haut dans le ciel lorsqu’elle avait quitté le domaine De Casteille avec ses parents mais maintenant qu’il avait presque terminé de décrire sa courbe, le ciel se teintait d’un étrange camaïeu de rose, de orange et de parme qui tiraient sur un bleu marine presque noir. C’était un spectacle qui lui avait toujours plut ; toutes ces couleurs, ces reflets et ces mélanges improbables qu’elle était incapable de reproduire sur ses propres tableaux. Il fallait dire qu’Hélénaïs n’était pas très douée pour cela. Pas plus qu’elle ne l’était pour les points en croix, le crochet, la couture, le piano, le violoncelle ou le dessin. A vrai dire, dès qu’il s’agissait de rester sagement assise à bavarder, les choses finissaient indiscutablement mal. Quand elle ne s’endormait pas.

    - Quand arrivons-nous ? Demanda-t-elle pour la énième fois en collant son nez contre la vitre. Tant et si bien qu’elle y imprima la trace de sa peau.

    - Bientôt, ma chérie.

    - Cela fait longtemps que vous dites “bientôt”, maman.

    Théa arqua un sourcil avant que ses lèvres ne s’étirent en un sourire moqueur.

    - Quoi ? Interrogea Hélénaïs en plissant ses yeux noisettes dont la couleur était déjà ternie par la maladie.

    - Tu manque de patience pour une dame. Renchérit son père et sa fille fronça le nez pour toute réponse.

    Elle garda un silence boudeur tout le reste du trajet, gesticulant sur son siège de temps à autre pour espérer apercevoir la maison où ils avaient été conviés pour passer la soirée. “Une petite sauterie, ce serait une bonne occasion pour présenter officiellement Hélénaïs.” Avait dit sa mère, et son père n’avait pas objecté. La fille quant à elle avait trépigné d’impatience jusqu’à aujourd’hui. Ce n’était pas la première fois qu’Hélénaïs participerait à ce genre de mondanités, mais c’était bien la première fois que ses parents n’en étaient pas les hôtes et aussi, la première fois que l’on avait pris soin de la vêtir aux couleurs des De Casteille. Qu’elle était fière dans sa robe de brocarts d’or et de tissu aussi clair que le ciel un matin de printemps. Ses cheveux avaient également été coiffés avec peine puisque contrairement à la tignasse lisse et soignée de sa mère, elle avait hérité d’une montagne de boucles blanches aussi récalcitrantes qu’elle devant un pinceau. Déotille -la suivante de sa mère- avait au moins eu le mérite de réussir à la rendre présentable. Et puis il y avait ce maudit corset qui lui broyait les côtes, elle le détestait. Même si elle adorait la manière dont il flattait sa silhouette.

    Cela faisait maintenant de longues minutes que le soleil s’était couché et que les arbres qui jalonnaient la route avaient été remplacés par un dédale de rues et de ruelles qui avaient autant d’intérêts pour l’adolescente que sa première culotte. Hélénais repoussa ses lunettes sur le bout de son nez pour la cinquième fois consécutive avant de finalement les retirer pour les ranger dans leur étui.

    - Tu devrais les garder.

    - Je n’en ai pas besoin.

    - Hélénaïs…

    - Je n’en ai pas besoin. Insista-t-elle en rangeant la boîte dans une poche que l’on avait cousue dans les pans de sa robe. Et comme si un dieu quelconque avait attendu cet instant, la voiture s’ébranla, les roues crissèrent légèrement sur les graviers puis elle s’immobilisa. - On est arrivé ?! S’écria-t-elle en se ruant sur la porte que son père maintint close en posant la main sur la poignée.

    - Je sais que tu as déjà assisté à ce genre d'événements à la maison, ici ce sera un peu différent. J’aimerais que tu sois exemplaire. Il en va de ton avenir et de la réputation de notre famille.

    Et ce n’était pas rien pour ses frêles épaules, peut-être un peu trop d’ailleurs puisqu’elle fit subitement machine arrière pour se placer sagement aux côtés de sa mère qui lui caressa doucement les cheveux.

    - Tout ira bien. Lui assura-t-elle d’un ton chaleureux. Théa De Casteille avait toujours eu le don de voir le bon où qu’il soit. Une qualité dont sa fille unique avait sans aucun doute hérité. Elle lui répondit d’ailleurs par un simple sourire qui portait mille merci.

    Bastian De Casteille fut le premier à s'extirper de la voiture, Théa la seconde et en dernier vint Hélénaïs qui se glissa en dehors avec l’élégance d’une biche à trois pattes. C’était toujours mieux que pas d’élégance du tout, songea-t-elle en lançant un regard contrit à son père qui soupira bruyamment. Il leva les yeux au ciel, probablement pour prier qui voulait bien l’entendre d’offrir à sa fille un quart, si ce n’était une goutte de la grâce de sa tendre mère, puis invita d’un geste les deux femmes à le suivre. Ensemble, ils traversèrent la cour gigantesque jusqu’au perron d’une maison qui équivalait bien deux ou trois fois celle de leur maison secondaire de Liberty. En fait, à bien y regarder, peut-être même que sa maison au domaine était moins somptueuse.

    - Euh… Ce n’est pas ce que je qualifierais de petite sauterie… Bredouilla Hélénaïs soudainement moins confiante.

    Mais ses objections moururent sur ses lèvres lorsque le bras de sa mère s’enroula autour du sien et la tira vers l’entrée. Enfer et damnation, voilà qu’elle était tombée dans un guet-apens !
    Noble de La République
    Noble de La République
    Elias Goldheart
    Elias Goldheart
    Messages : 11
    crédits : 390

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Mage soutien
    Alignement: Loyal - Mauvais
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4671-terminee-elias-goldheart-you-should-see-me-in-a-crown
  • Sam 4 Jan - 6:57
    Antithèse
    Hélénaïs de Castelle



    La nuit serait longue.

    Perché devant un immense tableau, perdu – bien volontairement – dans les tréfonds du manoir des Beauregard, le jeune homme fixait la toile comme s’il espérait y pénétrer pour y fuir. La peinture à l’huile, exécutée visiblement d’un travail de maître, devait représenter la chute d’un Titan aux mains du Reike. De part et d’autre de l’image, les détails démontraient la cruauté de la guerre, d’un côté comme de l’autre, et la barbarie qui pouvait en découler. Néanmoins, et ce malgré l’illustration d’atrocités qui s’exhibaient devant son regard écarlate, Elias aurait désiré être sur ce champs de bataille plutôt que d’endurer le terrible rire de… Ça recommençait.

    Au loin, le son tonitruant et strident de la voix d’Éloise Beauregard, maîtresse des lieux, vint percer ses tympans en lui arrachant bien malgré lui un rictus malaisé. Comme une si petite femme pouvait-elle émettre un vacarme de fin du monde ?

    La nuit serait très longue.

    La porte de la bibliothèque s’ouvrit en grand, dévoilant un Lorenz Goldheart à l’allure furibonde. Le fils n’émit pas le moindre mouvement lorsque son père le rejoignit en deux grandes enjambées. « Veux-tu bien me dire ce que tu fiches ici ? Tout le monde est au salon ! » D’un index sous le nez du jeune homme bientôt en fin d’adolescence, il le morigéna sans douceur. « Madame Beauregard s’attend à ce que tu fasses une bonne impression ce soir. Dois-je te rappeler qu’elle finance une bonne partie de mes campagnes électorales ? Un jour, elle en fera peut-être de même pour toi. » Lorenz était un homme aux multiples visages, d’une minute suave, de l’autre acariâtre, et Elias se désolait parfois de ne pas pouvoir lui-même s’exprimer aussi ouvertement lorsque quelque chose lui déplaisait.

    La nuit serait extrêmement longue.

    Le jeune Goldheart revint ainsi jusqu’à la mezzanine surplombant un majestueux hall d’entrée au plancher si impeccablement ciré qu’on pouvait y admirer son reflet. Du haut de son perchoir, il constata que Dame Beauregard y était pour accueillir de nouveaux arrivants, sa chevelure bouclée et ornée de rubans verts accentuant son excentricité déjà bien trop présente à son humble opinion. Dans sa robe couleur d’émeraude aux tulles exagérément bouffantes, Elias se demandait comment elle ferait pour passer à la salle de réception sans se retrouver coincée dans l’encadrement des portes.

    Ses petites médisances internes furent interrompues par la voix criarde de la femme dont les yeux avaient vite fait de le harponner. « Oh Elias ! Descend ! Descend ! » Elle agita sa main dans sa direction comme si elle tentait de chasser une mouche, et le nobliau fut contraint d’obéir à la demande de son hôtesse, le regard de son père contre sa nuque comme une main directrice. À destination, il put mettre un nom sur le trio d’arrivants, les ayant déjà côtoyés dans diverses soirées – peut-être un peu moins fantasque que celle-ci – auparavant. En bon garçon, et surtout parce que son patriarche ne le mêlait à l’époque pas à ses jeux de politique, il avait souvent dû se résoudre à tenir compagnie à leur enfant. Leurs premières rencontres avaient été un peu laborieuses, l’héritier Goldheart peinant à s’ouvrir à autrui sans reproduire les masques de son père, mais l’enfant presque devenue femme avait toujours été en mesure de lui soutirer quelques éclats de personnalité francs.

    Éloise Beauregard tapa dans ses mains à la manière d’une morveuse surexcitée malgré son âge – le début de la 40aine, au pif – et Elias dut rassembler l’ensemble de son contrôle pour ne pas laisser sa bouche se tordre d'un nouveau malaise. La dame était veuve depuis quelques années, dilapidant ça et là l’héritage d’un richissime époux. Soirées, fêtes, gala, dons de charité, financement, tout y passait, et il n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne laisse tomber sa toute dernière pièce d’or, à ce rythme. Par conséquent, les charognards lui rôdait autour pour s'attirer des faveurs monétaires. D’une pensée parasite, Elias se demanda si tous les veuvages apportaient la folie.

    « Je suis si heureuse que vous soyez là ! » s’extasia la maîtresse des lieux en embrassant les joues de Théa de Casteille sans pudeur. « Je n’étais plus certaine de devoir vous attendre ! » Ses yeux verts se braquèrent sur les deux ‘’enfants’’, à tour de rôle. « C’est fou, comme ils ont grandi ! Le temps passe si vite, vous savez ? Et je… » Lorenz eut la bonté d’âme d’interrompre le monologue naissant de la femme en rappelant à son fils d’offrir des politesses.

    Elias lissa machinalement son pourpoint blanc brodé de fils d’or avant de faire un pas en avant pour se dresser devant le couple. « Il m’est toujours très agréable de vous voir, Messire et Madame de Casteille. » Son regard, qui contrastait drastiquement à la clarté de tout son être physique, s’attarda alors sur Hélénaïs. « Vous êtes ravissante, Mademoiselle de Casteille. J’ose espérer que la route fut agréable pour vous ? » Pour une fois, l’attention y était, et sa sincérité se détachait de sa politesse laconique. Sa main se tendit, presque hésitante, vers l’une des siennes afin d’en saisir les doigts et les presser délicatement entre ses paumes. « Je suis content que vous ayez pu venir. »

    « Ravi. » corrigea Lorenz sans quitter des yeux la petite famille.
    « … ravi que vous ayez pu venir. » répéta Elias sans sourciller devant la gêne qu’une telle reprise lui apportait.

    Elias délaissa la main de la jeune noble pour subir les instructions d’Éloise qui les invitait à rejoindre le tumulte d’invités au salon de réception.

    Si la demeure des Goldheart était d’un naturel éclatant, ça n’avait rien à voir avec la surcharge de décorations qui ornait chaque recoin des lieux. Comme si elle avait peur du vide, Éloise avait rempli les pièces d’œuvres d’art de toutes les nations, sans agencement aucun, et le mélange des couleurs et des formes auraient pu aisément donner le tournis à n’importe qui.
    Noble de La République
    Noble de La République
    Hélénaïs de Casteille
    Hélénaïs de Casteille
    Messages : 159
    crédits : 2294

    Info personnage
    Race: Humaine
    Vocation: Mage soutien
    Alignement: Neutre Bon
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2875-helenais-de-casteille-termineehttps://www.rp-cendres.com/t4043-les-liens-d-helenaishttps://www.rp-cendres.com/t2897-chronologie-helenais
  • Sam 4 Jan - 21:56
    Hélénaïs avançait à reculons. Elle avait toujours bien aimé les mondanités tant que cela se faisait en petit comité, comme ç’avait toujours été le cas jusqu’ici. Il était bien plus facile de discuter mais également de ne pas fauter lorsqu’il n’y avait pas tout le gratin de République pour avoir les yeux sur vous.

    - Vous auriez dû me dire que c’était… Maman, c’est le gala le plus imposant auquel j’ai assisté ! Pesta tout bas la jeune demoiselle. Ses yeux se plissèrent et même si elle peinait à discerner les traits de sa mère, elle devina le sourire qui étirait ses lèvres pleines.

    - Tu n’aurais jamais accepté de venir.

    - C’est faux ! J’aurais… La matriarche lui pressa le bras pour la prévenir de la volée de marche qui l’attendait. - Bon, peut-être que vous avez raison. Mais vous savez que si cela vous tenait vraiment à cœur, je serais venu. Vous n’aviez pas besoin de… Elle leva les yeux vers la gigantesque porte qui donnait sur l’entrée. -... Me tendre un piège.

    - Ne le prends pas comme ça. C’était important pour ton père que tu fasses enfin ton entrée dans la société. Tu es sa fille unique et il porte de grands espoirs à ton égard.

    Hélénaïs le savait, et c’était peut-être pour cette raison qu’elle était aussi réticente à l’idée d’être officiellement présentée comme l’héritière de son père. Parce que désormais, ses erreurs auraient des conséquences, ses mots aussi et c’était sans parler de ses fréquentations. Elle serait -au moins durant les premières années, si ce n’était toute sa vie- épiée dans l’attente du moindre mot ou du moindre pas de travers. Les ennemis politiques de son père deviendrait les siens, il lui faudrait louvoyer parmi les intrigues de "cour" mais aussi familiales. Puis comme si ce n’était pas suffisamment compliqué, il lui faudrait ensuite prendre époux, perpétuer leur lignée et gérer le domaine viticole. Rien qu’à y penser, elle sentait pointer le mal de tête. Pourtant, l’idée de prendre la tête de sa famille ne lui déplaisait pas. Hélénaïs était ambitieuse et elle aimait l’idée d’être une femme influente. Le problème résidait dans le fait qu’elle était presque incapable de mentir ou de comploter et que l’idée de causer du tort à qui que ce fut la rendait malade.

    - Je sais… Soupira-t-elle alors qu’ils entraient.

    Somptueux était presque une insulte pour décrire l’endroit où ils se trouvaient. Tout ici respirait le luxe et même si la jeune héritière n’avait pas le plaisir d’admirer les détails les plus fins des moulures des hauts plafonds, de la gigantesque peinture sous la mezzanine ou du miroir qui lui renvoyait son reflet aux contours indistincts, elle y voyait bien assez pour savoir que tout ou presque était fastueux. Si bien qu’elle avait presque l’impression de faire tâche ici. Sa mère la guida tranquillement entre les convives, les faisant louvoyer avec aisance jusqu’au centre de la pièce où une voix criarde lui fit légèrement froncer les sourcils.

    - Eloïse Beauregard, veuve depuis plusieurs années, alliée conséquente des Goldheart. C’est notre hôte de ce soir. Glissa sa mère à son oreille avant d’y ranger une mèche de cheveux blanc indisciplinée. - Lorenz Goldheart et son fils sont avec elle. Ajouta-t-elle discrètement, sachant qu’Hélénaïs peinerait sans doute à les reconnaître sans lunettes.

    - Son fils ? Elias ? Demanda cette dernière dont l’intérêt vif lui valut un regard suspicieux.

    Hélénaïs n’avait pas beaucoup d’amis, même parmi les enfants des proches de ses parents. Ils étaient assez peu nombreux en vérité et Elias, probablement bien malgré lui, avait toujours attiré son attention. D’abord parce qu’elle avait toujours aimé ses cheveux blancs qui lui rappelaient les siens, ensuite parce qu’elle aimait leur contraste avec le carmin de ses yeux. Mais ce qu’elle préférait chez lui c’était cet air emprunté qu’il arborait depuis leur première rencontre. Il lui avait toujours fait penser à un adulte prisonnier du corps d’un petit garçon. Heureusement et non sans effort, elle avait découvert que lui aussi était un enfant, à l'époque. Seule leur éducation différait. Mais cela faisait bien longtemps maintenant qu’ils ne s’étaient pas vraiment côtoyés et le garçonnet était probablement plus un homme qu’il ne l’avait jamais été. Quant à elle… Eh bien, elle était aussi femme que pouvait l’être une demoiselle de son âge. Tout ce qu’elle pouvait espérer fut qu’il soit aussi sympathique qu’autrefois.

    Sa mère n’eut cependant pas le loisir de lui confirmer qu’il s’agissait bien d’Elias puisque qu’une femme ou plutôt, pour les yeux abimés d’Hélénaïs, une meringue verdâtre fonça sur la matriarche. Tant et si bien qu’elle dû faire un pas de côté. Théa, tout à son honneur, accueillit l’intruse avec une douceur et une gentillesse sans égale. Son sourire fleurit sur ses lèvres avec un naturel qui fascinait et rien dans son regard noisette n’indiquait que les effusions de joies d’Eloïse lui déplaisait. Au contraire du léger tressaillement de son sourire lorsque Lorenz Goldheart s’invita dans la conversation avec son fils. Bastian quant à lui, pressa de la main l’épaule d’Hélénaïs en une injonction muette : je compte sur toi. Elle aurait aussi bien pu avaler dix kilos de sable.

    Elias avait changé. Énormément changé et beaucoup grandit surtout. Fut un temps où il avait été plus petit qu’elle. Désormais il lui rendait deux bonnes têtes. Les rondeurs de l’enfance avait laissé place à un visage qui, dans les yeux de la jeune De Casteille, lui était inconnu. Elle regrettait de ne pas avoir porté ses lunettes ou de pouvoir le découvrir du bout des doigts -ses parents le lui permettait, mais c’eut été on ne peut plus déplacé avec un presque inconnu, qu’elle ait gardé un bon souvenir de lui ou pas-. Alors elle se contenta de glisser ses doigts dans la main qu’il lui tendait et de les serrer chaleureusement.

    - J’ai l’impression que cela fait une éternité que je vous ai pas vu, Monsieur Goldhear, Madame Beauregard. Leur dit-elle en les saluant d’un hochement de tête déférent. - Ni vous, Elias. Et elle l’observa peut-être un peu trop longtemps, comme si le brouillard de sa vision allait se dissiper pour préciser son visage. Sans surprise ce ne fut pas le cas alors, à la place, elle lui offrit un sourire franc avant d’emboiter le pas à ses parents.

    - Eloïse, tu n’as encore pas lésiné sur les moyens ! C’est splendide, tu as du goût quand il s’agit de recevoir. Lança Théa pour amoindrir le malaise qui était tombé sur leur petit groupe.

    - Je suis plutôt d’accord. Acquiesça Bastian. - C’est un plaisir pour nous de nous joindre à vous ce soir. Nous n’avons rien loupé j’espère ? Le trajet à été un peu plus lent que prévu.

    - Les routes ne sont plus très sûres ces derniers temps ! Dit Eloïse d’un air pincé.

    - En tout cas, Lorenz, votre fils à bien grandit. Il fera un bel homme quand il sera adulte. Vous entendez le lancer sur le chemin de la politique ? Demanda Bastian d’un ton affable. - D’ailleurs, j’aimerais vous entretenir au sujet de…

    Hélénaïs cessa d’écouter, la politique l’ennuyait la plupart du temps. Enfin, c’était surtout la manière qu’ils avaient d’en parler qui l’agaçait, toutes ces manigances et ces langues de vipères… Elle n’aimait pas ça. Pas plus qu’elle n’aimait l’homme que devenait son père lorsqu’il revêtait son masque de sénateur.

    Ils débouchèrent ainsi dans le salon de réception qui n’avait rien à envier au hall d’entrée. Les convives étaient déjà presque tous arrivés, certains se massaient sur les côtés près d’un buffet fort bien garni, tandis que d’autres discutaient au centre de la pièce. Les échanges étaient souvent animés et il lui parvenait des éclats de voix tantôt à droite, tantôt à gauche, si bien qu’au bout d’un moment, elle ne sut plus où donner de la tête. De toute façon, elle était parfaitement incapable de reconnaître les visages qui les saluèrent, tout au plus reconnaissait-elle les voix. En particulier celle de Zelevas, un proche ami de la famille, à qui elle serra la main avec affection avant de se remettre à suivre ses parents à l’instar d’un caneton. Théa attendit qu’ils aient finit de déambuler pour se permettre de demander :

    - Messieurs, la route à été longue et je suis certaine que les enfants sont fascinés par vos affaires mais ne croyez vous pas que nous pourrions les en dispenser au moins quelques minutes ?

    Sa fille lui adressa un sourire en coin ainsi qu’un coup d'œil amusé. A vrai dire, elle avait hâte de découvrir aussi bien les lieux que les personnalités qu’elle portait en son sein. Mais d’abord elle dû essuyer une nouvelle consigne discrètement adressée par son père : ne pas faire de grabuge, représenter la famille, fierté, blablablabla. Quand il en eut terminé, un sourire barrait son visage, de ceux qui n’augurait jamais rien de bon aux yeux de Bastian. Alors il soupira à nouveau et Hélénaïs se détourna de lui, peut-être un peu vite, pour s’adresser à Elias.

    - M’accompagnez-vous ?
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum