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Vice-Président de La République
Soren Goldheart
Messages : 287
crédits : 1803
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Info personnage
Race: Ange / Humain
Vocation: Mage soutien
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: A - Vice président
L'ombre d'un frère
feat. Elias
Le silence emplissait le bureau de Soren Goldheart, un espace résolument fastueux à l'image d'un homme riche et complexe. L’alchimiste, assis dans son fauteuil de cuir noir, observait la missive posée sur son bureau. Le papier, jauni et froissé à certains endroits, témoin de la transmission entre discrètes mains, portait une écriture nette et assurée, chaque lettre taillée avec une précision presque mathématique. C’était un style qui dénotait la rigueur, mais également une forme de supériorité latente.
« Fils unique », disait-on. C’était évidemment faux, si ce qu’il avait lu était vrai. Le SCAR — son système confidentiel d’archivage et de recherches/espionnages — avait confirmé qu’Elias Goldheart partageait des fragments de sa lignée. Des fragments on-ne-peut-plus proches. Lorenz semblait de toute évidence être leur point commun, leur père, cet homme que Soren n’avait jamais rencontré. Sa gorge se serra à cette pensée, un mélange d’amertume et de nostalgie pour quelque chose qu’il n’avait jamais eu : une vraie famille. Il avait depuis des années abandonné toute recherche, Mirelda n'ayant jamais mentionné une quelconque descendance de cet homme, ce frère dont elle ne semblait absolument pas proche, de toute sa nombreuses fratrie. Combien avaient-ils été déjà ? Six, sept, huit ? Soren a autant d'oncles et de tantes, en vie ou morts, que de cousins et cousines, avec qui il n'a presque aucun contact. De Goldheart, il avait le nom. De Lorenz Goldheart, les traits du visage, selon Mirelda-même. Et c'était tout ce qu'il avait pu réunir ces dernières années. Du reste, l'homme était mort, laissant une épouse veuve qui n'avait absolument aucune envie d'entendre quoique ce soit de l'enfant né hors mariage, si toutefois elle connaissait l'existence de Soren. Ce que celui-ci doutait, tant il avait bien été caché de tous, sous la tutelle de Thomas Kai, un érudit sans plus de talent ni de réputation particulière.
Il se redressa, la missive encore une fois entre ses mains. Un œil avisé aurait perçu leur léger tremblement. Les mots d’Elias Goldheart étaient polis, mais une froideur sous-jacente transparaissait. Ce bout de papier signalait clairement un homme qui avait procédé à des mois d'enquêtes, de recherches approfondies au sujet de son père. Quelque chose semblait avoir trahi Lorenz et son bâtard caché, qu'il avait élevé indirectement. Cela pinçait Soren : le SCAR avait des failles. Jusqu'où le sénateur conservateur avait-il remonté la piste ? La falsification de son dossier était-elle devenue obsolète ? Que savait ce sénateur de lui ?
Soren se sentait... étrange. L’étrangeté était une sous-estimation à la limite du ridicule. Non, ce n’était pas étrange, c’était perturbant, bouleversant même. Lui, un fils illégitime né d’une liaison avec une ange, reikoise qui plus est, face au fils parfait, élevé dans le luxe et l’éducation des Goldheart. Qu’avaient-ils en commun, à part le sang d’un père mort et un nom partagé ?
Une quinte de toux discrète le sortit de ses pensées. Son assistante entra dans la pièce, annonçant que l’invitation avait été acceptée. Elias Goldheart était attendu d’ici une heure.
"Parfait, laissez-nous seuls quand il arrivera", ordonna Soren, sa voix trahissant un brin d'anxiété. La porte se referma doucement, le laissant une fois de plus dans le silence. Il tapota nerveusement sur le bord de son bureau, ses pensées s’emballant.
Un demi-frère... que cherche-t-il ? murmura-t-il pour lui-même. Cette rencontre n’était pas un hasard. Elias était un homme politique, un stratège. Peut-être voyait-il un avantage à exploiter. Peut-être était-il simplement en quête de vérité. Soren savait que l’une de ses forces résidait dans sa capacité à analyser rapidement ses adversaires. Il suffirait d’un échange de regards pour déterminer ce qu’Elias voulait vraiment. Le demi-ange présageait déjà la situation : il a le teint mat, bronzé, les traits de son père, indéniables, il est un bâtard, mi-humain mi-créature des titans, il est le Vice-Président, il est l'aîné. Elias ne se manifestait que maintenant que Soren était en haut d'une tour d'ivoire. Alors, celui-ci ne voyait aucun monde où Elias Goldheart ne venait pas habité par le mépris, le dégoût, la haine ou l'intérêt. Les croisements avec les anges semblaient pourtant être une petite faiblesse Goldheart, au vu de l'existence de Mikael Goldheart qui avait été Vice-Président aux côtés de Mirelda, mère parfaitement humaine et mortelle.
Malgré son assurance habituelle, une sensation étrange s’était installée en lui. Soren était pour la première fois depuis longtemps plongé dans l’inconnu. Il n’avait aucun plan préparé, aucune stratégie préétablie. Il n’avait qu’une lettre, une hypothèse et des années de colère contenue.
Quand l’heure fut venue, il se leva et ajusta son costume d'or et de blanc. Le Vice-Président quitta son bureau pour rejoindre la grande salle de réunion, où Elias allait être reçu. La pièce, éclairée par une lumière tamisée et l’éclat froid d’une fenêtre donnant sur la ville, était à la fois majestueuse et intimidante.
Les minutes s’étirèrent, mais enfin, un bruit de pas retentit dans le couloir. La porte s’ouvrit doucement. Soren se tourna, fixant intensément l’homme qui entrait. Pendant un instant, le temps sembla suspendu. Aucun mot ne fut prononcé, mais tout était dit dans ce silence tendu.
"Sénateur Goldheart. Elias", finit par dire Soren, d’une voix calme.
Il fit quelques pas vers le nouvel arrivé pour lui tendre la main. Elias Goldheart était un homme imposant, vêtu d’une tenue qui respirait l’élégance et la discipline. Une tête de plus ou deux que Soren. Son regard était perturbant : des rubis faisaient face à l'or. Soren avait l'impression de faire face à un miroir déformé de lui, une version albinos. La ressemblance était effroyablement troublante.
"Voilà qui est... fascinant", lâcha-t-il. "Ravi de faire votre connaissance, bien que nous nous sommes certainement déjà croisés au Sénat auparavant. Appelez-moi Soren, je vous en prie."
Il fit signe à son assistante, qui s'empressa d'amener du vin de première qualité tendit que Soren se détournait déjà vers la fenêtre, prenant une large inspiration. Une chaise était déjà disposée si toutefois ce prétendu demi-frère désirait s'y asseoir.
"Je crois que nous avons beaucoup à discuter."
#f6efd8
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Elias Goldheart
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L’ombre d’un frère
Soren
Dès la première faille financière trouvée dans les rapports qu’il avait consulté peu après le décès de son père, Elias avait su que quelque chose de plus insidieux se cachait derrière les chiffres manquants. S’il avait d’abord espéré un simple coquille administrative, ses nombreuses discussions – pour ne pas dire séance d’indignation – avec les banques avaient fini par confirmer le pire ; son père avait détourné des fonds vers une zone grise. Petites, les sommes s’étaient ensuite multipliées, devenant de plus en plus importantes, et s’écoulaient sur une vingtaine d'année, peut-être plus. Remonter le fil de ces « dons » lui avait pris un temps fou, et son attitude enorgueillie s’était même refusée à remercier son majordome pour les nombreuses nuits blanches passée à veiller sur l’état de son maître.
Car Elias Goldheart ne supportait ni les erreurs…ni le mensonge.
Avec bienveillance, Jasper, toujours à sa botte depuis quelques années, avait bien tenté de le dissuader de creuser plus loin, de veiller à ce que sa santé mentale prévale sur le reste, en vain. Quand quelque chose ne tournait plus rond, Elias n’en démordait pas, quitte à en devenir complètement malade. Avec l’attentat, ses recherches s’étaient vues interrompues, à raisons, et il avait presque été tenté d’abandonner l’affaire pour concentrer l’entièreté de son temps à dorer son image auprès de la populace. Malheureusement pour lui, pour Jasper, pour cette figure mystérieuse qui recevait de l’or depuis trop longtemps déjà, le Sénateur était retourné en chasse d’informations aussitôt que les choses s’étaient stabilisées.
Ce qui était intéressant, quand on avait les moyens, c’était qu’il était aisé de tout s’acheter, vivres, luxe… informations. La personne à qui il remit ses dossiers travaillait depuis longtemps à son propre compte. Véreux et avec peu de remords, cet individu avait repris là où Elias frappait un mur. Puis, de fil en aiguille, les révélations – troublantes, Elias n’aurait su mentir – s’étaient mises à affluer. Le clou dans le cercueil fut bien évidemment la réaction de sa mère lors qu’il aborda le sujet avec cette dernière. Avait-elle été cocufiée ? Sa lente et profonde lamentation, ses épaules secouées par des sanglots asséchés par l’oreiller dans lequel elle étouffait son visage lui avait suffi comme réponse. Il l’avait alors de nouveau abandonnée aux ténèbres d’une chambre glaciale dans une aile presque déserte de l'imposante demeure.
Semblait-il que le hasard faisait également « bien » les choses, même si le trentenaire dédaignait s’en remettre aux coups du sort. L’extrémité de l’intrigue avait également fait son bout de chemin dans sa direction, et les deux partis devraient faire face à une confrontation qui se dirigeait dans une voie plus que scabreuse. Pour une rare fois depuis ses trente glorieuses années d’existence, Elias ne pouvait pas prévoir ses propres réactions. Encore une fois, il était un peu tard pour reculer, puisqu’il parvenait enfin au lieu de rendez-vous avec le Vice-Président.
Terrain inconnu, désavantage certain.
« Monsieur le Vice-Président Goldheart vous attend, Sénateur. » avait simplement déclaré l’assistante, tout en délicatesse.
Lorsqu’il pénétra dans la pièce, son regard bien ancré devant lui, sa démarche souple, presque féline, une étrange sensation parcourut son corps, rongea ses nerfs, fit bouillir son sang. Une vision nouvelle du second en chef des affaires républicaines s’offrait à son esprit, et il n’aurait alors pas su dire s’il souhaitait enlacer Soren Goldheart ou lui refermer les doigts autour du cou. Ses pas dévorèrent trop vite à son goût la distance entre eux, et Elias se planta devant l’homme avec cet air impérial qu’on lui connaissait si bien, ses yeux cramoisis harponnant le regard couleur fortune de ce qui n’était désormais plus un cousin d’une quelconque branche nébuleuse. Si près de lui, il constata leur ressemblance frappante, troublante.
Dérangeante.
Il pouvait compter sur les doigts d’une seule main les occasions où il avait pu converser avec lui sur des platitudes, ou encore sur l’avenir de la Nation. Ils ne suivaient pas le même courant, ne partageaient pas les mêmes opinions. Tout semblait destiné à les opposer dans l’ensemble des domaines de leur vie respective.
D’un effort presque surhumain, Elias éleva un bras pour serrer brièvement la patte de son interlocuteur de sa main gantée de blanc. Il les retirait rarement hors de chez lui, l’impression que les tissus protégeant sa peau de contacts physiques non désirés avaient toujours eu tendance à le rassurer dans cette anomalie de sa psyché.
« Merci de me recevoir. » articula-t-il en ramenant sa main contre son flanc.
On lui servit du vin, qu’il accepta sans toutefois s’y tremper les lèvres pour l’instant, et se contenta un moment de suivre des yeux la trajectoire du politicien. Une parcelle de lui-même se demanda ce qu’il fichait ici, dans cette pièce, avec lui, mais il balaya mentalement ses doutes avant de se lover dans une confortable chaise mise à disposition.
« Très juste. » Il lorgna Soren durant de longues secondes, sa bouche pincée et barrée d’une cicatrice, bizarrement semblable à celle qui insultait la beauté de son comparse également, avant de sauter droit dans le gouffre. « Je veux surtout savoir, avant toute chose, ce que vous comptez faire de ce que vous savez. » La demande pouvait peut-être paraître un peu floue, mais pour Elias, elle prenait tout son sens lorsque l’on connaissait un minimum les hommes de sa lignée. « Si mon père… » et il appuya bien le deuxième mot. « … s’est lancé dans une telle mascarade financière, c’est qu’il avait vraisemblablement des raisons de croire que la vérité ferait ombrage à sa réputation. » Le ton était un peu sec, et il s’en rendit compte avant de le noyer sous une lampée de vin, modérant par la suite sa voix pour l’adoucir.
« À l’image de mon courant politique, j’abhorre les changements soudains, j’ose espérer que vous me comprenez là-dessus, Soren. Je n’aime pas parler de crainte lorsque cela me concerne, mais je me dois d’être parfaitement honnête ; je redoute que vous réclamiez des biens… ou des droits dont j’ai acquis la possession à la suite du départ de mon paternel. »
Elias ? Un matérialiste ? Oh, si peu…
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Soren Goldheart
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L'ombre d'un frère
feat. Elias
Le physique, propre, carré, austère, allait avec le ton du Elias. Un brin de gêne résonnait en celui-ci, mais Soren n'y perçut ni le dégoût, ni le mépris qu'il avait pressenti. Un peu sec, sans ménagement, mais adoucit par une gorgée de vin et le rappel à l'ordre de la bienséance qu'il semblait incarner-même.
Soren leva un sourcil. Ainsi donc, son frère Goldheart venait pour s'assurer de la main-mise sur son héritage ? Le Vice-Président maintint un temps le silence entre les deux hommes, lorgnant lui aussi sur la cicatrice, quoique légèrement déplacée car fendant entièrement les lèvres, d'Elias, avant de le darder de ses yeux mordorés. Et de se mettre à ricaner, d'un rire pincé.
"Pas d'inquiétudes, mon cher frère", finit-il par dire, fendu d'un grande sourire soulignant ses fossettes, "je n'ai absolument rien à réclamer. Ce que je n'ai pas eu, je me les suis procuré par la force de mes bras, à la sueur de mon front et par des années d'études, de recherches, d'intellect, de stratégie savamment organisée. Je ne compte rien faire."
Saisissant à son tour un verre, d'un geste délicat, il but son contenant... cul sec, avant de le laisser se reposer sur un plateau au loin par télékinésie, se détournant vers la fenêtre pour observer les faibles rayons de ce jour percer avec grande peine les épais nuages de grisaille hivernale.
"Votre père, Lorenz, a versé certaines sommes à un tuteur pour m'élever et afin que je puisse faire des études. Mascarade financière, comme vous l'appelez. Afin également que je ne sois pas un demeuré coincé au reike avec une mère ange aliénée, illuminée, rendue folle par tout l'amour qu'a pu lui offrir votre père et son abandon, avant de s'éclipser peu avant ma naissance."
Les ailes de Soren se dessinèrent doucement dans son dos, la magie angélique les dévoilant petit à petit. Elles brillaient comme de l'or fondu, moulé à chaud et cristallisé au soleil. Quand elles prirent véritable consistance, le Vice-Président se retourna vers Elias, l'air las, pourtant auréolé d'or.
"Il y a quelques années, je vous aurais dit que Lorenz est un véritable connard doublé d'un lâche. En vérité, il m'a offert une vie décente en me maintenant loin de la sienne pour éviter la honte de l'adultère, éviter de voir l'hybridation, l'abomination issue de sa petite aventure." Et de voir tout le mal que j'ai causé à de trop nombreuses personnes des bas-quartiers. Le mauvais départ dans la vie, les mauvaises décisions. "J'imagine que s'il était toujours vivant, il se serait sûrement réveillé un beau matin, comme vous, pour enfin venir me faire face et constater que je ne suis pas juste une déviation déshonorante des Goldheart."
Lissant sa tunique d'or et de blanc, il finit par soupirer.
"Je n’abhorre pas les changements soudains, je suis un homme de sciences, innovant dans l'âme. La vie est en perpétuel mouvement, la vie n'est que changements. La question cruciale qui assure la survie est l'adaptation. J'en ai fait mon art." Il saisit un autre verre. Cette fois-ci, seuls le bout de ses lèvres s'y trempèrent, tandis que ses pupilles s'étrécirent sous le rayon de soleil, théâtral, qui était venu percer la barrière nuageuse dans le ciel et éclairer le sol tapissé d'un rouge lie-de-vin séparant les deux individus. "Et vous ? J'imagine que vous n'êtes pas juste là pour vérifier que je vais pas vous piquer le fric. Pourquoi êtes-vous là, maintenant, devant moi ?"
Il croisa les bras sous la poitrine, tenant toujours son verre du bout des doigts.
"Pour rattraper un peu de temps, peut-être ? Vous êtes au courant au moins que vous avez un neveu et une nièce ?"
Soren laissa un franc sourire se dessiner sur ses lèvres. En vérité, lui, vibrait de joie d'avoir quelqu'un de son sang, aussi proche, devant lui.
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