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Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 236
crédits : 1880
crédits : 1880
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Entre deux réunions, je me pose contre un mur et je ferme les yeux.
Fermer les yeux n’est pas indispensable à une bonne télépathie, mais elle permet de se concentrer pour certains. Pour moi, ça me permet de profiter pleinement de cet instant. Il y a quelque chose de très étrange que d’entrer en communication télépathique avec quelqu’un. Ce n’est pas qu’une voix qui, soudainement, survient dans votre esprit pour venir vous obnubiler l’esprit avec des tas d’informations pas toujours très utiles. On sent venir l’esprit qui tente de communiquer et l’on peut bloquer la conversation sans attendre qu’elle ait commencé à parler. Enfin, pas vraiment parler, mais vous aurez compris. C’est quand même indispensable, car une conversation télépathique, ça vous distrait. Imaginez, vous êtes dans un duel particulièrement important et un individu tente une télépathie avec vous. vous êtes distrait, vous êtes une seconde trop tard, vous perdez la vie. Un peu con, non ? Il y a moyen de truquer des combats comme ça. Je me note cette réflexion pour plus tard, ça peut toujours servir.
Pour en revenir au sujet, j’ai appris que l’on pouvait jouer de cette approche. c’est aussi impressionnant cette façon dont l’esprit, par la magie, arrive à atteindre l’esprit de son interlocuteur même au milieu d’une grande ville fourmillant d’esprit. Si, certes, il faut connaître son interlocuteur, j’ai quand même le désavantage de croiser pas mal de monde avec mon métier et les esprits potentiellement réceptifs sont nombreux. Mais il y’en a un qui m’intéresse plus que les autres. Si cet esprit avait une odeur dans cette dimension éthérée, je pourrais la flairer jusqu’à l’autre bout du continent. Il m’appelle. Je n’ai aucun mal à le trouver.
Mais je ne rentre pas tout de suite en communication. J'erre non loin, chuchotant ma présence. Approchant puis reculant, je caresse la surface de cet esprit. Une sensation familière qui l’entoure, l’englobe,l'obnubile. Une attente qui pourrait être insoutenable. Un petit plaisir taquin, certes, mais un plaisir quand même. Il m’en vient à regretter de ne pas voir en cet instant son regard, de sentir le battement de son cœur, de ressentir son étreinte et de blottir ma tête dans ces cheveux. J’ai un planning chargé aujourd’hui, c’est ma façon aujourd’hui de lui signaler ma présence en ville. Sur le papier, elle me paraissait bien. Dans la réalité, la frustration de ne pas le revoir tout de suite m’est insupportable. Je sais qu’elle s'entraîne dans cet art. Ce sera la dernière fois qu’elle ne pourra pas me répondre, sans doute. Ce n’est pas plus mal.
Je finis par la rejoindre. Si nos esprits pouvaient s’embrasser, c’est ce qui se passerait. Si je pouvais rayonner de bonheur par la pensée, c’est ce que je ferais maintenant. Mais la télépathie a ses limites. Sans doute. Alors je me contente d’enfin lui chuchoter quelques mots.
Une heure. Une adresse. Un mot doux.
Puis je pars comme un voleur. Et dans la réalité vraie des coursives de l’étage administratif de l’Office Républicain, je pars rejoindre mon groupe de travail avant qu’on ne me fasse de gros yeux.
Ça s'est fait à l’improviste. Patoche m’a emmené dans ces bagages. Il pense m’avoir fait une fleur pour me montrer à ceux qui ont du pouvoir à la capitale alors que mon esprit était totalement tourné vers un seul objectif. Une seule personne. Léonora. Je savais qu’elle était en ville. Je n’ai pas hésité longtemps. J’aurais pu la prévenir, mais je me suis dit que la surprise n’en serait que plus savoureuse.
A l’heure dite, je me retrouve devant le restaurant. C’est une adresse dont on m’a parlé. Un truc assez réputé avec une file d’attente longue comme mon bras. Un endroit discret, intimiste, assez authentique et pas trop prétentieux. Totalement ce que je recherche. Pour avoir trouvé une table, j’ai fait fonctionner le réseau, évidemment. C’est Patôche qui m’a fait cette fleur. Je lui ai parlé de mon “problème” sur la route et il a été très compréhensif. Je me rappelle encore cette petite lumière dans le regard dans le genre “Va, fils”. On pourrait croire que je fais un complexe vers Patôche, dans le genre qui prend la place du père absent, mais je ferai une psychanalyse une autre fois. Dans l’instant présent, je me suis surtout félicité qu’il me fasse cette fleur là.
Je suis arrivé plus tôt, histoire d’être prêt à la table, pour l’attendre. Dans la pénombre, je fixe la porte d’entrée, attendant son arrivée, me morfondant à chaque seconde de crainte qu’elle ait eu un empêchement. C’est que dans toute cette histoire, j’ai pensé qu’il n’y aurait aucun problème, mais Léo a des responsabilités et je suis bien con de ne pas y avoir pensé. Dans mon bel uniforme de divisionnaire, seul à ma table, je sens qu’on me jette des regards. J’en fais abstraction. Il n'y a que son arrivée qui m’intéresse.
Fermer les yeux n’est pas indispensable à une bonne télépathie, mais elle permet de se concentrer pour certains. Pour moi, ça me permet de profiter pleinement de cet instant. Il y a quelque chose de très étrange que d’entrer en communication télépathique avec quelqu’un. Ce n’est pas qu’une voix qui, soudainement, survient dans votre esprit pour venir vous obnubiler l’esprit avec des tas d’informations pas toujours très utiles. On sent venir l’esprit qui tente de communiquer et l’on peut bloquer la conversation sans attendre qu’elle ait commencé à parler. Enfin, pas vraiment parler, mais vous aurez compris. C’est quand même indispensable, car une conversation télépathique, ça vous distrait. Imaginez, vous êtes dans un duel particulièrement important et un individu tente une télépathie avec vous. vous êtes distrait, vous êtes une seconde trop tard, vous perdez la vie. Un peu con, non ? Il y a moyen de truquer des combats comme ça. Je me note cette réflexion pour plus tard, ça peut toujours servir.
Pour en revenir au sujet, j’ai appris que l’on pouvait jouer de cette approche. c’est aussi impressionnant cette façon dont l’esprit, par la magie, arrive à atteindre l’esprit de son interlocuteur même au milieu d’une grande ville fourmillant d’esprit. Si, certes, il faut connaître son interlocuteur, j’ai quand même le désavantage de croiser pas mal de monde avec mon métier et les esprits potentiellement réceptifs sont nombreux. Mais il y’en a un qui m’intéresse plus que les autres. Si cet esprit avait une odeur dans cette dimension éthérée, je pourrais la flairer jusqu’à l’autre bout du continent. Il m’appelle. Je n’ai aucun mal à le trouver.
Mais je ne rentre pas tout de suite en communication. J'erre non loin, chuchotant ma présence. Approchant puis reculant, je caresse la surface de cet esprit. Une sensation familière qui l’entoure, l’englobe,l'obnubile. Une attente qui pourrait être insoutenable. Un petit plaisir taquin, certes, mais un plaisir quand même. Il m’en vient à regretter de ne pas voir en cet instant son regard, de sentir le battement de son cœur, de ressentir son étreinte et de blottir ma tête dans ces cheveux. J’ai un planning chargé aujourd’hui, c’est ma façon aujourd’hui de lui signaler ma présence en ville. Sur le papier, elle me paraissait bien. Dans la réalité, la frustration de ne pas le revoir tout de suite m’est insupportable. Je sais qu’elle s'entraîne dans cet art. Ce sera la dernière fois qu’elle ne pourra pas me répondre, sans doute. Ce n’est pas plus mal.
Je finis par la rejoindre. Si nos esprits pouvaient s’embrasser, c’est ce qui se passerait. Si je pouvais rayonner de bonheur par la pensée, c’est ce que je ferais maintenant. Mais la télépathie a ses limites. Sans doute. Alors je me contente d’enfin lui chuchoter quelques mots.
Une heure. Une adresse. Un mot doux.
Puis je pars comme un voleur. Et dans la réalité vraie des coursives de l’étage administratif de l’Office Républicain, je pars rejoindre mon groupe de travail avant qu’on ne me fasse de gros yeux.
Ça s'est fait à l’improviste. Patoche m’a emmené dans ces bagages. Il pense m’avoir fait une fleur pour me montrer à ceux qui ont du pouvoir à la capitale alors que mon esprit était totalement tourné vers un seul objectif. Une seule personne. Léonora. Je savais qu’elle était en ville. Je n’ai pas hésité longtemps. J’aurais pu la prévenir, mais je me suis dit que la surprise n’en serait que plus savoureuse.
A l’heure dite, je me retrouve devant le restaurant. C’est une adresse dont on m’a parlé. Un truc assez réputé avec une file d’attente longue comme mon bras. Un endroit discret, intimiste, assez authentique et pas trop prétentieux. Totalement ce que je recherche. Pour avoir trouvé une table, j’ai fait fonctionner le réseau, évidemment. C’est Patôche qui m’a fait cette fleur. Je lui ai parlé de mon “problème” sur la route et il a été très compréhensif. Je me rappelle encore cette petite lumière dans le regard dans le genre “Va, fils”. On pourrait croire que je fais un complexe vers Patôche, dans le genre qui prend la place du père absent, mais je ferai une psychanalyse une autre fois. Dans l’instant présent, je me suis surtout félicité qu’il me fasse cette fleur là.
Je suis arrivé plus tôt, histoire d’être prêt à la table, pour l’attendre. Dans la pénombre, je fixe la porte d’entrée, attendant son arrivée, me morfondant à chaque seconde de crainte qu’elle ait eu un empêchement. C’est que dans toute cette histoire, j’ai pensé qu’il n’y aurait aucun problème, mais Léo a des responsabilités et je suis bien con de ne pas y avoir pensé. Dans mon bel uniforme de divisionnaire, seul à ma table, je sens qu’on me jette des regards. J’en fais abstraction. Il n'y a que son arrivée qui m’intéresse.
La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
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crédits : 2114
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyale neutre
Rang: B
Léonora se tenait droite, en pleine réunion avec ses commandants de la troisième dans son petit bureau de la caserne de Liberty. Tous discutaient des nouvelles recrues, des défis qu'elles posaient et des moyens de les rendre aptes au combat dans un délai toujours trop court. Toujours plus de rapports, de stratégies discutées dans l'urgence. Léonora, concentrée, hochait la tête, écoutait chaque mot, pesait chaque décision.
Et puis, sans s’y attendre, quelque chose la tira brusquement de ce cadre sérieux. Une empreinte subtile, une douce caresse mentale. Elle tressaillit imperceptiblement, ses paupières battaient une fois de trop. C'était lui. Elle a reconnu immédiatement cette signature intime, ce jeu qu'il aimait tant. Une intrusion douce, espiègle, tendre. Elle inspira profondément en tâchant de garder contenance, simula une profonde réflexion devant ces hommes qui attendaient une réponse, un ordre. Mais son esprit vacillait. Comment ignorer cette chaleur rassurante, cette caresse qui faisait battre son cœur plus vite ? Lui, cet être qu'elle aimait avec une intensité qu'elle n'avouerait à personne, qu’elle n’avouait déjà pas au principal intéressé. Il se rappelait à elle avec une telle précision qu’il rendait maintenant toute concentration impossible. Léonora sentit un sourire menaçant se dessiner sur ses lèvres, mais elle le réprima aussitôt, redressa les épaules pour masquer son trouble et le laissa faire.
Dans son esprit, un rendez-vous. Il se trouvait ici, à Liberty ! Pourtant, même en se reprenant, son esprit restait irrésistiblement attiré par cette connexion, profiter encore de ce que le devoir et la distance lui arrachaient trop souvent.
Puis, sans plus de cérémonie, il laissa son esprit se refermer sur lui-même, comme une porte que l'on claque doucement mais fermement. Léonora ressentit un vide soudain, une absence cruelle après cette intrusion. Elle restait immobile, fixait les documents devant elle sans vraiment les voir. Il était là. À la Liberty, elle avait du mal à croire cette information. Elle en était désormais certaine et son cœur ne pouvait plus attendre. La réunion continuait autour d'elle, les voix devenaient un bruit de fond lointain, mais son esprit ne pouvait plus suivre le fil. L'emploi du temps de la journée s'annonçait serré. Entre une énième nouvelle simulation tactique à superviser, une inspection imprévue à préparer... et pourtant, l'idée de rester enfermée dans la caserne alors qu'il l'attendait quelque part dehors lui était insupportable.
Son regard se fit plus acéré alors qu'elle reprenait la parole d'une voix ferme, participa à la discussion pour mieux masquer son agitation intérieure. Tout dans son attitude disait qu'elle était là, présente, concentrée. Mais au fond, son esprit était déjà ailleurs, tracé sur un chemin invisible qui la menait vers lui.
La journée s'était avérée bien plus longue qu’elle ne l'avait espéré. Même si elle avait subtilement accéléré les choses là où elle le pouvait, coupé court à certains débats ou en déléguant des tâches secondaires, l'heure fatidique l'avait tout de même prise de court.
Lorsque le soleil commença à décliner, elle réalisa qu’elle n’aurait pas le temps de repasser chez elle. Un rapide coup d’œil à son uniforme confirma ce qu’elle redoutait. Définitivement pas ce qu’elle aurait choisi pour une soirée qu’elle espérait particulière. Il l’avait prévenue à la dernière minute, à peine quelques heures avant. Il ne le faisait pas par négligence. Alors, non, elle ne lui en voulait pas. Comment l’aurait-elle pu ? Le simple fait qu’il soit là, dans la ville, prêt à briser la monotonie de ses jours chargés, suffisait à effacer toutes les frustrations. Peu importait qu’elle soit encore dans son uniforme, peu importait les regards curieux ou les jugements qu’elle pourrait croiser dans le restaurant. Ce qui comptait, c’était de le voir. Léonora passa une main rapide sur son col, ajustant le tissu pour le rendre un peu plus présentable, puis elle attrapa son manteau. Elle irait à lui, telle qu’elle était.
Léonora arriva enfin devant le restaurant. La façade était élégante, baignée par les lueurs tamisées des lanternes. Elle poussa la porte avec assurance. À peine entrée, un serveur s’approcha pour prendre son vestiaire mais elle nota l'éclat de surprise dans son regard, encore un uniforme qui pénétrait dans cet écrin de calme, il se doutait vers quelle table il devait la diriger. Léonora le remercia d’un sourire poli avant de laisser son regard balayer la salle. L’endroit était impeccablement décoré, les conversations feutrées, les lumières chaudes. Et au milieu de cette ambiance tranquille, il était là. Elle le vit immédiatement. Assis à une table dans un coin légèrement en retrait, il l’attendait. Il imposait sa présence comme s’il dominait la pièce entière. Son uniforme de divisionnaire, parfaitement ajusté, rehaussait la prestance naturelle qu’elle lui connaissait. Léonora sentit son cœur s’emballer encore une fois. Il était beau, terriblement beau son divisionnaire. Et ce sourire qu’il lui adressa en la voyant approcher…
Son propre visage s’illumina. Elle oublia aussitôt la journée harassante, ses inquiétudes sur sa tenue. Plus rien n’existait à part lui. Tandis qu’elle traversait la salle pour le rejoindre, les regards se tournaient, intrigués. Deux officiers en uniforme, ce n’était pas un spectacle courant ici. Tous les deux étaient bien conscients qu’ils ne passaient pas inaperçus. Pour la discrétion, on repassera, pensa-t-elle avec une pointe d’amusement.
Arrivée à sa hauteur, elle s’arrêta un instant, son sourire s’élargissant encore.
- Bonsoir.
Le serveur, tira délicatement la chaise. Elle s’installa avec une grâce naturelle, la longue journée derrière elle n’avait laissé aucune trace de fatigue. Une fois assise, elle ajusta légèrement sa posture droite et releva les yeux sur lui.
Lentement, presque imperceptiblement, elle tendit sa main sur la table. Dans un geste tendre, discret, ses doigts effleurèrent les siens, une légère caresse mais chargée de mille émotions. Elle sentit sa chaleur, ce contact subtil mais suffisant pour créer un pont entre eux, au-delà des regards des curieux qui les entouraient. C’était un rappel de leur complicité, une manière douce de dire tout ce qu’elle ne pouvait pas formuler à voix haute. Puis, elle retira sa main, laissant derrière elle sa douceur. Elle savait qu’ils étaient observés, que leur présence attirait l’attention, mais pour elle c’était leur moment, à eux seuls et elle entendait le savourer malgré tout.
Adossée légèrement à sa chaise, son regard toujours ancré dans le sien. Un sourire éclairait son visage, teinté d’une joie sincère.
- C’est une agréable surprise. Je ne m’attendais pas à te voir ici.
Elle marqua une légère pause, comme pour savourer l’instant, ses yeux détaillaient chaque trait de son visage, mémorisa à nouveau ce qu’elle avait tant de fois rêvé de revoir. Puis, son ton se fit un peu plus sérieux.
- Combien de temps resteras-tu ?
Ses responsabilités, tout comme les siennes, dictaient souvent leur emploi du temps. Mais elle espérait secrètement que sa réponse offrirait un répit, une parenthèse un peu plus longue qu’un simple battement de cils dans leurs vies souvent si fragmentées.
Et puis, sans s’y attendre, quelque chose la tira brusquement de ce cadre sérieux. Une empreinte subtile, une douce caresse mentale. Elle tressaillit imperceptiblement, ses paupières battaient une fois de trop. C'était lui. Elle a reconnu immédiatement cette signature intime, ce jeu qu'il aimait tant. Une intrusion douce, espiègle, tendre. Elle inspira profondément en tâchant de garder contenance, simula une profonde réflexion devant ces hommes qui attendaient une réponse, un ordre. Mais son esprit vacillait. Comment ignorer cette chaleur rassurante, cette caresse qui faisait battre son cœur plus vite ? Lui, cet être qu'elle aimait avec une intensité qu'elle n'avouerait à personne, qu’elle n’avouait déjà pas au principal intéressé. Il se rappelait à elle avec une telle précision qu’il rendait maintenant toute concentration impossible. Léonora sentit un sourire menaçant se dessiner sur ses lèvres, mais elle le réprima aussitôt, redressa les épaules pour masquer son trouble et le laissa faire.
Dans son esprit, un rendez-vous. Il se trouvait ici, à Liberty ! Pourtant, même en se reprenant, son esprit restait irrésistiblement attiré par cette connexion, profiter encore de ce que le devoir et la distance lui arrachaient trop souvent.
Puis, sans plus de cérémonie, il laissa son esprit se refermer sur lui-même, comme une porte que l'on claque doucement mais fermement. Léonora ressentit un vide soudain, une absence cruelle après cette intrusion. Elle restait immobile, fixait les documents devant elle sans vraiment les voir. Il était là. À la Liberty, elle avait du mal à croire cette information. Elle en était désormais certaine et son cœur ne pouvait plus attendre. La réunion continuait autour d'elle, les voix devenaient un bruit de fond lointain, mais son esprit ne pouvait plus suivre le fil. L'emploi du temps de la journée s'annonçait serré. Entre une énième nouvelle simulation tactique à superviser, une inspection imprévue à préparer... et pourtant, l'idée de rester enfermée dans la caserne alors qu'il l'attendait quelque part dehors lui était insupportable.
Son regard se fit plus acéré alors qu'elle reprenait la parole d'une voix ferme, participa à la discussion pour mieux masquer son agitation intérieure. Tout dans son attitude disait qu'elle était là, présente, concentrée. Mais au fond, son esprit était déjà ailleurs, tracé sur un chemin invisible qui la menait vers lui.
La journée s'était avérée bien plus longue qu’elle ne l'avait espéré. Même si elle avait subtilement accéléré les choses là où elle le pouvait, coupé court à certains débats ou en déléguant des tâches secondaires, l'heure fatidique l'avait tout de même prise de court.
Lorsque le soleil commença à décliner, elle réalisa qu’elle n’aurait pas le temps de repasser chez elle. Un rapide coup d’œil à son uniforme confirma ce qu’elle redoutait. Définitivement pas ce qu’elle aurait choisi pour une soirée qu’elle espérait particulière. Il l’avait prévenue à la dernière minute, à peine quelques heures avant. Il ne le faisait pas par négligence. Alors, non, elle ne lui en voulait pas. Comment l’aurait-elle pu ? Le simple fait qu’il soit là, dans la ville, prêt à briser la monotonie de ses jours chargés, suffisait à effacer toutes les frustrations. Peu importait qu’elle soit encore dans son uniforme, peu importait les regards curieux ou les jugements qu’elle pourrait croiser dans le restaurant. Ce qui comptait, c’était de le voir. Léonora passa une main rapide sur son col, ajustant le tissu pour le rendre un peu plus présentable, puis elle attrapa son manteau. Elle irait à lui, telle qu’elle était.
Léonora arriva enfin devant le restaurant. La façade était élégante, baignée par les lueurs tamisées des lanternes. Elle poussa la porte avec assurance. À peine entrée, un serveur s’approcha pour prendre son vestiaire mais elle nota l'éclat de surprise dans son regard, encore un uniforme qui pénétrait dans cet écrin de calme, il se doutait vers quelle table il devait la diriger. Léonora le remercia d’un sourire poli avant de laisser son regard balayer la salle. L’endroit était impeccablement décoré, les conversations feutrées, les lumières chaudes. Et au milieu de cette ambiance tranquille, il était là. Elle le vit immédiatement. Assis à une table dans un coin légèrement en retrait, il l’attendait. Il imposait sa présence comme s’il dominait la pièce entière. Son uniforme de divisionnaire, parfaitement ajusté, rehaussait la prestance naturelle qu’elle lui connaissait. Léonora sentit son cœur s’emballer encore une fois. Il était beau, terriblement beau son divisionnaire. Et ce sourire qu’il lui adressa en la voyant approcher…
Son propre visage s’illumina. Elle oublia aussitôt la journée harassante, ses inquiétudes sur sa tenue. Plus rien n’existait à part lui. Tandis qu’elle traversait la salle pour le rejoindre, les regards se tournaient, intrigués. Deux officiers en uniforme, ce n’était pas un spectacle courant ici. Tous les deux étaient bien conscients qu’ils ne passaient pas inaperçus. Pour la discrétion, on repassera, pensa-t-elle avec une pointe d’amusement.
Arrivée à sa hauteur, elle s’arrêta un instant, son sourire s’élargissant encore.
- Bonsoir.
Le serveur, tira délicatement la chaise. Elle s’installa avec une grâce naturelle, la longue journée derrière elle n’avait laissé aucune trace de fatigue. Une fois assise, elle ajusta légèrement sa posture droite et releva les yeux sur lui.
Lentement, presque imperceptiblement, elle tendit sa main sur la table. Dans un geste tendre, discret, ses doigts effleurèrent les siens, une légère caresse mais chargée de mille émotions. Elle sentit sa chaleur, ce contact subtil mais suffisant pour créer un pont entre eux, au-delà des regards des curieux qui les entouraient. C’était un rappel de leur complicité, une manière douce de dire tout ce qu’elle ne pouvait pas formuler à voix haute. Puis, elle retira sa main, laissant derrière elle sa douceur. Elle savait qu’ils étaient observés, que leur présence attirait l’attention, mais pour elle c’était leur moment, à eux seuls et elle entendait le savourer malgré tout.
Adossée légèrement à sa chaise, son regard toujours ancré dans le sien. Un sourire éclairait son visage, teinté d’une joie sincère.
- C’est une agréable surprise. Je ne m’attendais pas à te voir ici.
Elle marqua une légère pause, comme pour savourer l’instant, ses yeux détaillaient chaque trait de son visage, mémorisa à nouveau ce qu’elle avait tant de fois rêvé de revoir. Puis, son ton se fit un peu plus sérieux.
- Combien de temps resteras-tu ?
Ses responsabilités, tout comme les siennes, dictaient souvent leur emploi du temps. Mais elle espérait secrètement que sa réponse offrirait un répit, une parenthèse un peu plus longue qu’un simple battement de cils dans leurs vies souvent si fragmentées.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 236
crédits : 1880
crédits : 1880
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Je souris dans une grimace.
Ouai, les responsabilités s’imposent à nous, mais s’il y a une chose que l’on peut chérir en ce moment précis, c’est que j’ai réussi à traverser le pays pour la retrouver et elle a su trouver le temps de répondre à mon invitation à l’improviste. J’ose espérer que l’avenir sera pavé de rendez-vous prévu autant à l’avance que régulier, ce qui devrait faciliter les choses, mais le dîner de ce soir est déjà une belle promesse pour l’avenir. Les emplois du temps, oui.
-J’accompagne le commissaire Patoche pour la semaine. Des tas de détails à régler et de visite à faire.
Mais sur ce point, je ne viens pas les mains vides. Je laisse traîner le silence un instant, souriant d’un air entendu de celui se délectant de révéler le secret qui arrive.
-Patôche étant plutôt arrangeant, il ne voit pas d’objection à ce que je n’assiste pas à tout, me laissant un peu de temps libre. Et puis, j’ai quelques jours de repos à prendre et il est plutôt commun d’enchainer ces déplacements en capitale pour profiter de ces congés dans la foulée.
Je la détaille du regard, m’arrêtant sur ses lèvres s’entrouvrant légèrement dans un “o” de surprise avant de s’étirer dans un mignon petit sourire dont elle a le secret. Son regard pétille d'un plaisir certain à cette nouvelle ouvrant maintes opportunités. Je remercie le chef sur ce coup, mais faut dire que les résultats récents parlent pour moi et même à mon niveau, je récompense les hommes quand ils font du bon travail. Ça me donne davantage envie d’en faire plus. Ironique, non ? Il y a encore peu, je voulais pas trop me fouler, ne pas être visible. Dorénavant, je pourrais accepter n’importe quoi, tant que ça peut m’aider à ma hiérarchie d’accepter des demandes m’approchant toujours plus de Léonora.
-Imagine tout ce qu’on pourrait faire pendant tout ce temps.
J’ai un instant un petit sourire amusé avant de l’effacer rapidement, la contemplant, tout simplement. Car c’est là le centre de tout ce qui m’intéresse. Être avec elle. Que ce soit pour contempler le soleil couchant, faire la tournée des magasins, se promener ou même partager un dîner. Un moment entre nous. Se créer des souvenirs qui nous habitent et qui vont vivre l’affection que l’on se porte mutuellement. Je n’ai pas bougé mes mains du centre de la table et par quelques gestes lents dans sa direction, je la réclame. Au diable les regards. La plupart des clients sont des couples et la majorité des alcôves plus privatifs doit contenir des couples infidèles. Pas que l’établissement ait basé sa clientèle sur les rendez-vous galants, mais le cadre se prête plutôt bien à ce genre de rencontre.
Il ne faut pas longtemps pour que les doigts de Léonora viennent à nouveau se glisser entre les miens. Comment s’en passer ?
-J’espère que tu connais bien la ville, parce que moi, pas trop.
-Pourtant, tu connais ce genre d’endroit.
-Juste de la chance. Je suis plus expert de Courage.
-Comme les planques de l’Office gérée par des vieilles dames.
Je grimace. Touché. On fait tous des erreurs et puis, est-ce vraiment une erreur ? Peut-être que c’est le moment qui a tout scellé. On ne saura jamais. Contentant nous de profiter de l’instant présent. A nouveau, on doit se séparer, mais c’est parce qu’un serveur vient s’enquérir de nos désirs. Si la carte est assez limitée, compensée par un renouvellement hebdomadaire, les caves sont plutôt bien dotés. Après une brève prise de connaissance des boissons proposées, Léonora opte pour un vin qui ne me dit pas grand chose. C’est que ce n’est pas trop mon domaine de prédilection.
-La même chose.
-Tu sais qu’ils font de la bière aussi.
-Ça ira.
Petit sourire moqueur relevé d’un regard par-dessus de sa part. Je résiste assez mal, mon visage faussement impassible tressaillant dans une grimace coupable. La situation ne se prête pas à mes habitudes. Déjà, faut le dire, rien n’est habituel pour moi. Si je devais me concentrer deux minutes juste sur moi, ma présence en ce lieu, ma tenue, l’ambiance et les gens autours, je me sentirais rapidement pas à ma place. Léonora est mon ancre. Je m’accroche à elle et rien d'autre ne comptent. Je pourrais boire un verre avec le Président si elle est à mes côtés.
Même si cette idée semble parfaitement saugrenue.
Alors que le personnel s’en va chercher ce que l’on a demandé, je prends une attitude un peu sérieuse. Léonora s’adapte tout de suite.
-Avant d’aller plus loin, j’ai un petit problème.
-Dis-moi tout.
-C’est difficile à dire…
-Tu me fais marcher, je te connais.
Elle est forte. Ma culpabilité transpire dans mon regard malicieux.
-Pas du touuut. C’est juste que j’ai eu un problème de réservation. Un imbroglio avec le service concerné. Il se trouve que je n'ai finalement pas d'hôtel réservé. Pour ce soir et le reste de mon séjour.
On oublie totalement que les casernes offrent des solutions à cela, mais depuis que je suis devenu Divisionnaire ; ou depuis que je fréquente Léo ; mes standards ont évolué. Et puis, je ne vais pas penser à ces solutions quand j’en ai une toute trouvée.
-Est-ce… par hasard… tu aurais une solution pour moi ?
Coulant un regard vers elle entre posture interrogative et regard entendu. Vous ai-je dit que j'ai toujours été du genre subtil ?
Ouai, les responsabilités s’imposent à nous, mais s’il y a une chose que l’on peut chérir en ce moment précis, c’est que j’ai réussi à traverser le pays pour la retrouver et elle a su trouver le temps de répondre à mon invitation à l’improviste. J’ose espérer que l’avenir sera pavé de rendez-vous prévu autant à l’avance que régulier, ce qui devrait faciliter les choses, mais le dîner de ce soir est déjà une belle promesse pour l’avenir. Les emplois du temps, oui.
-J’accompagne le commissaire Patoche pour la semaine. Des tas de détails à régler et de visite à faire.
Mais sur ce point, je ne viens pas les mains vides. Je laisse traîner le silence un instant, souriant d’un air entendu de celui se délectant de révéler le secret qui arrive.
-Patôche étant plutôt arrangeant, il ne voit pas d’objection à ce que je n’assiste pas à tout, me laissant un peu de temps libre. Et puis, j’ai quelques jours de repos à prendre et il est plutôt commun d’enchainer ces déplacements en capitale pour profiter de ces congés dans la foulée.
Je la détaille du regard, m’arrêtant sur ses lèvres s’entrouvrant légèrement dans un “o” de surprise avant de s’étirer dans un mignon petit sourire dont elle a le secret. Son regard pétille d'un plaisir certain à cette nouvelle ouvrant maintes opportunités. Je remercie le chef sur ce coup, mais faut dire que les résultats récents parlent pour moi et même à mon niveau, je récompense les hommes quand ils font du bon travail. Ça me donne davantage envie d’en faire plus. Ironique, non ? Il y a encore peu, je voulais pas trop me fouler, ne pas être visible. Dorénavant, je pourrais accepter n’importe quoi, tant que ça peut m’aider à ma hiérarchie d’accepter des demandes m’approchant toujours plus de Léonora.
-Imagine tout ce qu’on pourrait faire pendant tout ce temps.
J’ai un instant un petit sourire amusé avant de l’effacer rapidement, la contemplant, tout simplement. Car c’est là le centre de tout ce qui m’intéresse. Être avec elle. Que ce soit pour contempler le soleil couchant, faire la tournée des magasins, se promener ou même partager un dîner. Un moment entre nous. Se créer des souvenirs qui nous habitent et qui vont vivre l’affection que l’on se porte mutuellement. Je n’ai pas bougé mes mains du centre de la table et par quelques gestes lents dans sa direction, je la réclame. Au diable les regards. La plupart des clients sont des couples et la majorité des alcôves plus privatifs doit contenir des couples infidèles. Pas que l’établissement ait basé sa clientèle sur les rendez-vous galants, mais le cadre se prête plutôt bien à ce genre de rencontre.
Il ne faut pas longtemps pour que les doigts de Léonora viennent à nouveau se glisser entre les miens. Comment s’en passer ?
-J’espère que tu connais bien la ville, parce que moi, pas trop.
-Pourtant, tu connais ce genre d’endroit.
-Juste de la chance. Je suis plus expert de Courage.
-Comme les planques de l’Office gérée par des vieilles dames.
Je grimace. Touché. On fait tous des erreurs et puis, est-ce vraiment une erreur ? Peut-être que c’est le moment qui a tout scellé. On ne saura jamais. Contentant nous de profiter de l’instant présent. A nouveau, on doit se séparer, mais c’est parce qu’un serveur vient s’enquérir de nos désirs. Si la carte est assez limitée, compensée par un renouvellement hebdomadaire, les caves sont plutôt bien dotés. Après une brève prise de connaissance des boissons proposées, Léonora opte pour un vin qui ne me dit pas grand chose. C’est que ce n’est pas trop mon domaine de prédilection.
-La même chose.
-Tu sais qu’ils font de la bière aussi.
-Ça ira.
Petit sourire moqueur relevé d’un regard par-dessus de sa part. Je résiste assez mal, mon visage faussement impassible tressaillant dans une grimace coupable. La situation ne se prête pas à mes habitudes. Déjà, faut le dire, rien n’est habituel pour moi. Si je devais me concentrer deux minutes juste sur moi, ma présence en ce lieu, ma tenue, l’ambiance et les gens autours, je me sentirais rapidement pas à ma place. Léonora est mon ancre. Je m’accroche à elle et rien d'autre ne comptent. Je pourrais boire un verre avec le Président si elle est à mes côtés.
Même si cette idée semble parfaitement saugrenue.
Alors que le personnel s’en va chercher ce que l’on a demandé, je prends une attitude un peu sérieuse. Léonora s’adapte tout de suite.
-Avant d’aller plus loin, j’ai un petit problème.
-Dis-moi tout.
-C’est difficile à dire…
-Tu me fais marcher, je te connais.
Elle est forte. Ma culpabilité transpire dans mon regard malicieux.
-Pas du touuut. C’est juste que j’ai eu un problème de réservation. Un imbroglio avec le service concerné. Il se trouve que je n'ai finalement pas d'hôtel réservé. Pour ce soir et le reste de mon séjour.
On oublie totalement que les casernes offrent des solutions à cela, mais depuis que je suis devenu Divisionnaire ; ou depuis que je fréquente Léo ; mes standards ont évolué. Et puis, je ne vais pas penser à ces solutions quand j’en ai une toute trouvée.
-Est-ce… par hasard… tu aurais une solution pour moi ?
Coulant un regard vers elle entre posture interrogative et regard entendu. Vous ai-je dit que j'ai toujours été du genre subtil ?
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