Terrifiant tant par son attitude que par son physique atypique, Kahl a tout d'un véritable monstre. Imposant même parmi les Onis, il semble avoir été taillé pour le combat et rien d'autre. Son visage aux traits durs est celui d'un être bestial, défiguré par des batailles sanglantes. Sa peau épaisse d'un bleu profond contraste avec le blanc immaculé de sa crinière géante, qui descend jusqu'au bas de son dos, lui conférant des airs de bête mythique et étrange. Ses mouvements sont souvent lents et mesurés, comme s'il peinait à déplacer la masse immense qu'est son enveloppe mais, lorsque l'heure est à la violence, le colosse de chair se change alors en une véritable furie, dansant sur les champs de bataille avec l'aisance d'un lion.

Tout son corps est parsemé d'une myriade de cicatrices, vestiges de ses nombreux combats, ainsi que d'ornements dorés faisant office de tatouages. Son visage n'a pas non plus été épargné, ayant subi d'ignobles déchirures que même le temps n'a pas su effacer. Sa voix est puissante et gutturale et lorsqu'il rugit, ses adversaires tremblent. Préférant un accoutrement léger, il porte généralement de simples guenilles qu'il vient décorer avec des parures visant à effrayer ses opposants. Sur sa tenue débrayée, on trouve donc des ossements, crânes brisées et autres résidus d'armes qui représentent pour lui des bijoux arborés avec une fierté malsaine. Si les apparences sont parfois trompeuses, il n'en est rien dans le cas de Kahl, car ce dernier est tout aussi terrible que ce l'on pourrait supposer en l'apercevant.

Animé par une soif de violence qu'il ne semble jamais à même de pouvoir étancher, l'Ogre est un personnage d'un naturel jovial et enthousiaste, riant à gorge déployée et profitant de chaque plaisir de la vie avec gourmandise. Cependant, il demeure profondément sadique, écrasant tout ce qui se trouve sur sa route et dominant son prochain par la force, le tout avec une excitation et une joie qu'il ne prend pas la peine de dissimuler. Malgré sa folie qui n'est plus à démontrer, il est doté d'un intellect et d'une obstination tels qu'il parvient parfois à accomplir des miracles, tant en matière de stratégie militaire que de prouesses guerrières.

Sa rage de vaincre et son égo surdimensionné le rendent souvent plus bête qu'il ne l'est réellement mais il sait parfois se tempérer afin de se constituer des alliés, ce dans l'unique but de mener à bien les massacres sanguinaires qui sont pour l'heure sa plus grande joie de vivre. Rongé par une haine qui l'aveugle, il n'accorde sa confiance qu'à une poignée de malchanceux et ceux qui ont eu jadis la naïveté de croire en sa loyauté ne sont, pour la plupart, plus à même de regretter cette erreur.

Une quinzaine de jours plus tôt, celui que l'on surnommait l'Ogre avait enfin été appréhendé, non sans avoir commis un ultime massacre. Assis en tailleur au fin-fond de sa cellule, l'énigmatique personnage demeurait parfaitement immobile, semblant méditer sous les regards inquisiteurs d'une poignée de gardes. Au creux de sa paume ouverte, un fragment de glace lévitait lentement, ce qui semblait accaparer toute son attention. Il y avait dans le calme apparent de cet Oni quelque chose d'effroyable, car tous ici savaient de quelles exactions monstrueuses il s'était rendu responsable en compagnie de ses acolytes.

Cela faisait déjà plusieurs mois que sa bande commettait de nombreux méfaits aux alentours de Justice, faisant régner la terreur jusqu'aux abords du Lac Rebirth en embusquant chaque convoi qui croisait leur route. Les seuls éléments réunis concernant les assauts se trouvaient dans des restes calcinés, car aucun survivant ne se manifestait jamais. Qu'il s'agisse de diligences marchandes ou de patrouilles armées, chaque rencontre avec le groupe de brigands se soldait toujours dans un véritable bain de sang et aucun témoin n'était parvenu à rapporter la moindre information sur les motivations des agresseurs, les autorités n'avaient donc pas tardé à se mobiliser afin d'endiguer cette menace grandissante.

La patrouille qui fut détachée afin de venir à bout de ces ennemis de la République y fut rapidement confrontée mais découvrit avec stupeur l'arme secrète que cette troupe de voyous dissimulait au sein de leurs rangs. Après une bataille acharné entre représentants de l'ordre et malfrats, un Oni monstrueux adepte de la magie et doté d'une force herculéenne se révéla enfin. Son premier coup fut le plus terrible car, lorsqu'il agita furieusement son gourdin géant pour frapper ses adversaires, ce furent cinq hommes qui furent projetés en l'air tels de vulgaires poupées de chiffon. Suite à ce premier assaut, il manifesta par magie un brassard de givre afin de se protéger d'une volée de flèches puis se jeta dans la mêlée avec une férocité inhumaine. La surprise laissa bien vite place à l'effroi lorsque le monstre pris d'une rage sanguinaire se jeta à corps perdu dans les rangs des soldats, massacrant tout sur son passage dans une symphonie de hurlements, d'os brisés et de métal broyé.

Ce fut au prix d'une quinzaine de vies humaines que la bête démoniaque fut enfin maitrisée, mettant fin à cette série de massacres dont il s'était rendu responsable. Du fait de sa puissance terrible, l'Oni fut séparé de ses hommes et escorté jusqu'à la prison du Razkaal, où il subit divers interrogatoires quant à ses origines, ses revendications ainsi que ses affiliations. Il était bel et bien doué de parole, mais refusait toutefois de s'ouvrir à la majeure partie des questions, qu'il accueillait généralement sur un ton de plaisanterie malsaine.

Evasif dans son expression, il accepta toutefois d'apporter de maigres éléments quant à sa venue en ces terres, mais l'ensemble demeura nébuleux. Il fit allusion aux Terres du Nord, expliquant qu'il avait erré de tribu en tribu au gré des assauts menés par les uns contre les autres. De par sa force, il avait survécu, d'abord en tant que prisonnier puis en tant que combattant esclave. Il avait su gravir les échelons progressivement mais n'avait pas su se satisfaire de ce pauvre morceau de terre glacé, selon ses propres termes. Il avait décidé de quitter le Grand Froid, s'aventurant en bien mauvaise compagnie dans des terres inconnues en quête de sang et de richesse.

De fil en aiguille, ses périples guerriers l'avaient ultimement mené jusqu'aux abords du Lac Rebirth, où il avait rencontré cette cuisante défaite qui l'avait mené à l'emprisonnement.

Lorsqu'on lui demandait d'apporter des justifications sur les actes irréparables qu'il avait commis, il n'offrait qu'une seule réponse :

"Parce que je le peux."

Bien entendu, la République n'allait pas prendre le risque de libérer un être si chaotique malgré sa puissance évidente, car personne ne ressentait la volonté de museler et d'éduquer une bête telle que celle-ci.  Ceux qui le tenaient captifs, peu surpris de découvrir en lui un être si profondément mauvais, abandonnèrent tout intérêt le concernant. Une étude approfondie n'était pas nécessaire pour établir que cette maudite créature était tout bonnement folle à lier. Que faire d'un simple bandit à l'esprit ravagé par une vie de conflit armé ? La réponse était simple : rien du tout. Il fut donc isolé et oublié ici, abandonné dans les tréfonds de cette prison qui resterait sans doute son ultime demeure. Déçu par cette finalité, Kahl patientait, attendait l'heure de son exécution sans exprimer le moindre regret.

Après tout, qui serait assez fou pour libérer l'Ogre du Blizzard ?

La Pègre : Malgré les compétences martiales impressionnantes de l'Ogre, peu d'employeurs se risqueraient à composer avec les impulsions meurtrières d'un tel monstre. Seuls certains membres de la Pègre seraient assez fous pour espérer maîtriser sa force primale afin d'en faire une arme.

La Piraterie : Second domaine où les recrutements ont tendance à être moins regardants concernant les origines ainsi que la santé mentale des hommes qui composent leurs rangs. C'est un milieu parfaitement adapté pour un combattant sanguinaire.