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  • Jeu 2 Mar 2023 - 20:39
    Désenchantée
    Feat Myriem de Boktor
    La notion de cobaye lui fait doucement étirer un sourire sur ses lèvres. Ce n'est peut-être pas le mot qu'il aurait choisi et pourtant il est très familier avec celui-ci. La coïncidence est amusante. Bien qu'en apparence il n'ait aucun mal à maintenir sa magie dans la pièce afin de réguler les excès de Myriem, il se surprend tout de même à devoir lutter pour que la situation ne devienne pas invivable. Ses émotions sont fortes, puissantes. Elles pourraient être destructrices pour quelqu'un qui n'y est pas habitué et qui ne s'y est pas préparé en amont. L'aubergiste n'aurait certainement pas encaissé beaucoup plus si Eliëndir ne l'avait pas congédié. Même pour lui, bien qu'il n'en montre pas les signes, l'air est particulièrement pesant sur ses épaules. La Baronne ne le ménage pas et c'est plus amusant ainsi.

    Tout en régulant constamment le don incontrôlable de son élève du jour, il sonde ses nouvelles inquiétudes. Il surveille la tournure des choses d'un oeil très attentif tout en prenant le temps de savourer ce vin en amenant son verre à ses lèvres de temps à autres. Il lui a laissé des consignes simplistes et limpides comme de l'eau de roche, précisant qu'elle n'avait pas à avoir peur de laisser libre cours à son don. L'Elfe de toute évidence, ne craint pas de devoir y faire face. Il est parfaitement apte à se protéger lui-même. Alors quand la jeune femme ferme les yeux pour s'accrocher le plus fermement possible à son fauteuil, Eliëndir se redresse doucement, courbant légèrement le dos dans son mouvement. Il croise calmement une jambe par-dessus l'autre, posant son coude sur son genoux le plus haut afin de venir déposer son menton sur sa paume de main ouverte. La magie est à l'oeuvre et la suite promet d'être très intéressante. Il observe ses gestes superflus causés par son intense concentration. Il écoute le calme apparent de la pièce, il n'y a pas un bruit, le calme plat. Il ressent la moindre émotion qui émane de Myriem jusqu'au détail le plus infime.

    Malheureusement, Myriem ne lui transmet pas les images qui traversent son esprit. Il est incapable de voir clairement la même chose qu'elle mais c'est l'occasion de faire travailler son imagination. Les émotions sont parfois assez vagues, ce n'est pas une science très exacte. Mais d'autres fois, elles sont bien plus précises notamment lorsqu'elles sont très fortes. Il est capable d'en reconnaitre certaines qu'il a lui-même connu car elles ne doivent pas être bien différente d'un individu à un autre. La chaleur bienveillante d'un foyer, d'une maison. Là-bas, se trouve une pièce qui a de l'importance pour Myriem. Il sent une chaleur et une atmosphère rafraichissante comme une brise d'été, un grand jardin peut-être. Avec son lot de plantes et de fleurs. Une senteur, spéciale et différente des autres car elle nous replonge dans notre enfance. Elle est agréable et rassurante.

    C'est au fur et à mesure de cette "expérience" que Myriem retrouve son calme grâce à ses propres efforts. Elle a eu de bons conseils, certes. Et un petit coup de main non négligeable mais tout de même. Cela a pris le temps nécessaire mais pour un premier exercice qui aurait pu mal tourner, c'est plutôt prometteur. Tapotant calmement son index sur sa joue, il lui rend son sourire lorsqu'elle retrouve enfin ses esprits.

    « Vous avez repris des couleurs, c'est plus agréable de vous voir ainsi. Merci d'avoir partagé tout ceci avec moi. Cela peut paraître idiot mais, vous m'avez dit votre nom plus tôt dans la journée. Mais votre prénom est toujours un mystère pour moi. »

    Laissant le temps à son interlocutrice de répondre, il plisse brièvement les yeux avant de déposer son verre sur la table, celui-ci n'est pas encore vide. Néanmoins, il se saisit du deuxième verre encore vierge pour le rapprocher de Myriem.

    « Toutes mes félicitations. Ce n'est pas tous les jours qu'on se surpasse de cette manière. Cela se fête. Vous prendrez bien un verre avec moi ? Ne me laissez pas boire seul, c'est d'une tristesse. »

    Bien sûr, il ne lui force pas la main si elle n'en veut pas. Mais il se tient à sa disposition pour remplir son verre si elle accepte, histoire d'au moins trinquer à cette petite victoire.

    « Parlez-moi de chez vous, je suis curieux. Sans dire un mot, vous m'avez décrit un endroit très chaleureux. Vous aviez l'air d'être très heureuse de vous remémorer ces souvenirs. Votre foyer compte beaucoup pour vous, n'est-ce pas ? »

    CENDRES



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  • Dim 12 Mar 2023 - 15:49

    Désenchantée feat Eliendir
    Dans l'Académie de Maël

    17 septembre de l’An 3

    L'exercice est particulière complexe car si je suis empathe et à l'écoute des émotions et réactions des autres, je n'étais jamais encore passée de l'autre côté du tableau en un sens. Je me sens littéralement mise à nue et c'est particulièrement effrayant de se dire que ce que je ressens est perceptible aux autres sans que je n'y puisse rien pour le moment. Mais la présence et surtout les capacités d'Eliendir sont des gardes fous qui me permettent de ne pas me perdre dans ce maelstrom émotionnel, de paniquer, de tout lacher sans rien contrôler, cela me rassure.


    Son approche permet de calmer les vagues d'émotions qui souhaitent déferler, je me sens comme la mer que j'affectionne tant. Calme en apparence mais pouvant se révéler dangereuse si l'on y prend pas attention. Malgré tout l'exercice proposé m'apaise, je suis partie chez moi, dans ma demeure ou du moins dans ce qu'elle était dans mon souvenir, je ne saurais que d'ici quelques jours ce qu'il en est vraiment après un peu plus d'une année d'absence.


    Je fixe finalement Eliendir une fois que j'ai repris le contrôle de moi-même, de mes émotions, je me sens mieux grâce à ses conseils. Je hoche la tête plutôt timidement en réponse à ses mots d'encouragements.


    - C'est moi qui doit vous remercier de m'avoir montrer le chemin vers l'apaisement. Quand à mon nom je me prénomme Myriem, Myriem de Boktor.


    Je n'avais en réalité pas fait attention que j'avais moi même omis ce détail dans nos échanges en début de journée.
    Il me propose ensuite un verre de vin, je ne bois pas ou peu mais dans le fond il a raison, je peux grâce à lui fêter ma victoire sur moi-même en ce jour et l'accompagner et ainsi découvrir ce qu'on appelle un vin d'exception même si je doute d'avoir la capacité de l'apprécier à sa juste valeur.


    - Je vous accompagne avec plaisir Eliendir.


    Je n'ai pas entendu qu'il existe un vin qui nous rende ivre en un simple verre, mon divinisme survivra donc à l'étiquette et la politesse sans le moindre problème. La suite m'arrache un franc sourire.


    - J'ai grandi près de Mael en effet, mes terres, celle de mes aïeux bordent la cité sur tout le flanc sud est avec un vaste accès à la mer intérieure. Ce sont des terres agricoles, il y a de nombreux petits hameaux, deux villages plus importants dont un aux abords de mon Manoir. C'est une bâtisse de pierre ancienne, il doit avoir quatre cents ans je pense dans sa structure originelle. L'architecture n'a rien de spécial, le lieu est... convivial. Un grand corps solide domine une vaste cours bordée de jardins, des écuries, des dépendances diverses et variées et certains détails qui me donnent en effet le sourire rien qu'en y songeant. Sur le parvis du Manoir, il y a un espace pavé et en son centre une ancienne fontaine qui est toujours en fonction, j'ai fait rajouter des bassins naturels dans les jardins car j'aime la fraicheur de l'eau, elle m'apaise littéralement. Et si le Manoir n'a rien de spécial et semble très rustique ou pauvre pour certains nobles citadins, il possède un lieu caché, accessible par les couloirs intérieurs. C'est un vaste serre, un jardin d'hiver dans lequel j'ai planté et entretenu aussi de nombreuses plantes médicinales. Dans ce lieu odorant et vivant en toute saison, on respire la nature, c'est... c'était mon havre de paix. J'ai plus de souvenirs de mes heures passées en ce lieu à surveiller les plantes que d'autres choses. Mes parents ne recevaient pas, mon père voyageait beaucoup avec la compagnie maritime familiale et ma mère était une solitaire. Mais cela me convenait au final et puis... la vie a fait que même devenue adulte je n'ai pas eu l'occasion de faire mon entrée dans le monde de la noblesse. J'ai bien reçu mon titre ici à Mael, jurant sur le bouclier de Viviane et devant le peuple que je les servirai toujours mais entre la Purge et la guerre...


    Je laissais ma phrase en suspens pour lever mon verre et ne pas gâcher ce moment par des pensées moins joyeuses. La Purge était finie, j'avais survécu à l'épreuve et la guerre aussi était terminée maintenant, un demain devait se construire !


    - Et vous,, avez vous une demeure ou un lieu qui vous tient à coeur à Melorn? Enfin si ce n'est pas trop indiscret.


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  • Mar 14 Mar 2023 - 18:28
    Désenchantée
    Feat Myriem de Boktor
    Myriem de Boktor, noble de Maël bien déterminée à reprendre ses terres et ses droits dans la cité blanche. Surprenante rencontre mais bien loin d'être déplaisante, une aubaine pour lui, une opportunité dont il compte bien mettre à profit dans un avenir plus ou moins proche. Il acquiesce donc de la tête pendant qu'il vient servir un verre de vin à sa distinguée partenaire du jour. Il tend l'oreille, très intrigué par le récit de Myriem et de toute évidence il n'y a pas besoin de sortir d'une grande école pour voir à quel point son visage s'illumine lorsqu'elle mentionne son foyer. Elle le décrit d'ailleurs avec une grande précision, comme si ses souvenirs étaient encore très frais dans son esprit. Des souvenirs joyeux, inoubliables. Il note tout de même qu'elle utilise le passé pour parler de ses parents, c'est assez explicite comme ça. A son tour, il lève son verre et l'amène à nouveau à ses lèvres juste avant de rebondir sur ses propos.

    « Croyez-moi, vous ne ratez pas grand-chose. Les réceptions sont bien souvent ennuyantes à en mourir et le mode de vie de la noblesse que tout le monde convoite est parfois tout le contraire de ce qu'on imagine. Les titres ne sont que des ornements là pour gonfler notre égo. Peu importe ce qu'il s'est passé avant et pendant la guerre. Ce qui est véritablement important, est ce que vous ferez de vos privilèges et des opportunités qui s'offriront à vous. Il ne tient qu'à vous d'écrire une nouvelle page de l'histoire. »

    Il repose finalement son verre sur la petite table en se penchant en avant pour porter son attention sur les ouvrages que les deux protagonistes ont récupérés à l'académie de Maël. Il se permet de poser la main sur les quelques trouvailles de Myriem, en particulier sur cette unique page jaunie par le temps dont il reconnaît le dialecte puisqu'il s'agit de sa langue natale. En parallèle, son regard se porte sur la gravure d'Yggdrasil sur la couverture d'un second ouvrage. Il est magiquement vérrouillé ce qui l'intrigue d'autant plus, son contenu doit être particulièrement intéressant pour vouloir empêcher n'importe qui d'y jeter un œil. Le temps d'une seconde, il relève le regard en direction de Myriem qui lui retourne la curiosité. Réfléchissant un moment avant de répondre.

    « Melorn tout entière est mon foyer. Vous vous y êtes déjà rendue ? Je connais ses rues et ses bâtiments presque sur le bout des doigts. Naturellement, j'affectionne tout particulièrement la demeure de mon père. Elle se trouve à l'intérieur des remparts immaculées de la millénaire cité elfique, près des quartiers des grandes familles et du Conseil des Érudits. J'y ai grandi et j'y ai passé un incalculable nombre d'années, j'ai moi aussi de très bons souvenirs de mon enfance bien que cela me semble si loin à présent. Après avoir terminé de parcourir le Sekai en long et en large, je suis rentré à Melorn. J'ai fait agrandir le domaine en faisant construire une aile adjacente au bâtiment principal pour pouvoir m'y installer durablement en restant à proximité de ma famille. »

    Il vient doucement reposer son dos contre le dossier du canapé. Son sourire se fait un peu plus prononcé quand il se remémore certains souvenirs.

    « C'est un grand bâtiment sur trois étages en pierre blanche, se fondant parfaitement dans le paysage de la ville. Imperméable aux affres du temps, le bâtiment a des milliers d'années et pourtant il a toujours l'air d'être comme au premier jour. La magie elfique fait des miracles il faut croire. Un vaste terrain entoure le bâtiment, principalement de grands jardins luxuriants. Je me souviens que j'étudiais souvent au rez-de-chaussée, la fenêtre grande ouverte donnant sur un grand espace fleuri qui dansait au rythme du vent. Mais nous avons aussi nos propres écuries, mon père m'emmenait souvent avec lui pour s'occuper des chevaux. C'est lui qui m'a appris à monter. »

    Il souffle discrètement du nez, tout ceci est si loin à présent qu'il a l'impression de parler d'une de ses vies antérieures.

    « Néanmoins, ma famille n'a jamais vraiment profité de nos parcelles pour cultiver et participer à la production agricole de la cité. Il faut dire que je suis issu d'une famille de mage et non d'agriculteur. Ce n'est que très récemment, que j'ai fais installer un vignoble que je compte bien mettre à profit dans les années à venir. J'ai aussi pour ambition d'agrandir les écuries et potentiellement d'exporter mes affaires à l'étranger dès que j'en ai la possibilité. J'aimerais participer plus activement à la politique Melornoise, me rendre utile. Comme vous à Maël, finalement. Nous ne sommes peut-être pas si différents que ça, vous et moi. »

    Il redépose les ouvrages de Myriem sur la table afin de libérer ses mains et pouvoir se saisir à nouveau de son verre de vin qui commence déjà à lui manquer.

    « Avez-vous déjà une idée de ce que vous allez faire une fois que vous aurez retrouvé vos terres ? Vous avez dit que votre père possédait une compagnie maritime. Si vous voulez mon avis, le commerce est exactement ce dont Maël a besoin pour s'ouvrir à nouveau au reste du monde. Disons, que ce serait un bon début. Et, qui sait, peut-être que nous pourrions faire des affaires ensemble à l'avenir. Qu'en pensez-vous, mademoiselle de Boktor ? Une route commerciale vers Melorn vous semble-t-elle être une perspective d'avenir intéressante ? »

    Toisant la jeune femme face à lui de ses deux yeux violets, il vient calmement tendre son verre dans sa direction pour venir trinquer à un futur radieux entre Shoumeiens et Elfes.

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  • Jeu 23 Mar 2023 - 22:13
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    17 septembre de l’An 3

    J'écoute à mon tour les descriptions qu'Eliendir fait de la vie des nobles, de leur vacuité aussi, et pourtant je n'ai de cesse de tenter d'imaginer ce que je n'ai pas eu la chance de vivre et que je ne vivrai jamais vu l'état du Shoumeï, et comme je doute de courber l'échine devant le Reike et de me glisser dans leurs rangs, c'est juste impensable.

    - J'aurais pourtant aimé le voir, le vivre pour me faire ma propre idée. Les récits sont agréables mais rien n'égale l'expérience et le vécu, surtout quand comme moi on a une vie brève. Je ne compte pas rester oisive et profiter de ma fortune pour couler des jours heureux avec des œillères sur les yeux, non cela m'est impossible, je veux faire parti de ceux qui écrivent l'histoire pour les habitants de la région, de ceux qui donneront une impulsion, une main tendue efficiente.

    Je bois une gorgée de vin, savourant sa délicatesse, bien qu'inculte je sais reconnaître l'absence de sa douceur en bouche, sa saveur fruitée.
    Je laisse sans mal le melornien observer les ouvrages que j'ai trouvé dignes d'intérêt, choisissant de les lui confier jusqu'au jour ou l'Académie de Mael serait de nouveau le siège des études de la jeunesse du pays.

    - Je ne connais pas Melorn hors des récits que j'ai pu entendre ou de ce que j'ai pu lire mais dans mon imaginaire, ses rues et bâtiments devaient être aussi beaux que ceux de Mael du temps de sa splendeur quand bien même nos mode de vie étaient différents. Vous avez donc aussi beaucoup sur le Sekaï, c'est quelque chose que je vous envie, la longévité des vôtres vous permet de vivre et voir plus de choses, d'expérimenter, vous avez si je puis me le permettre le temps de commettre des erreurs et de les réparer.

    Je me cale à mon tour contre le fauteuil, on y est bien, et je me sens à place dans la Blanche Mael.

    - Mon père aussi fut celui qui m'enseigna l'équitation quand je n'étais encore qu'une enfant.

    Il m'avait aidé à me replonger dans mes souvenirs et cette chaleur surgie du passé me réchauffait l'âme, le coeur aussi. Mes souvenirs bien présents, étaient la preuve que j'avais gardé une part d'ici en moi et que malgré les épreuves passées cette part ne s'était pas éteinte, il y avait de l'espoir, j'avais de l'espoir et rien ne peut tuer l'espoir.

    - Notre vision de l'avenir a des similitudes en effet ainsi que nos éducations respectives en un sens vous avez raison, nous voulons donner du sens à tout cela, que nos vies ne soient pas vaines et inutiles. Et oui je sais ce que j'espère accomplir quand j'aurais récupérer mes terres.

    J'attendais des courriers en provenance de la République pour finaliser mes contrats et accords avec leurs banques, guidée par le banquier de la famille des Ironsoul j'avais pu entrer dans un cercle fermé, une élite triée sur le volet à laquelle on proposait des accords que le commun des mortels ne pouvait envisager. Il y a un détail cependant qui avait changé, oui nous avions une compagnie maritime par le passé mais elle était en piteux état actuellement pour me montrer honnête.

    - Eh bien notre compagnie maritime s'est hélas réduite à une peau de chagrin avec la guerre. Nous avions, j'avais deux trois mâts et une frégate et à ce jour je ne possède plus qu'un trois mâts. Je ne pars pas de rien mais ce sera déjà plus compliqué. Mais je vous rejoins sur l'idée que pour renaître de ses Cendres et espérer devenir autonome il lui faut un commerce fort. J'envisage...

    J'hésitais un instant mais je décidais que cet homme de Melorn ne pouvait avoir des visées identiques aux miennes mais que nous pouvions avancer ensemble dans un sens.

    - Je pense ouvrir des chantiers de construction navale sur mes terres, elles jouxtent le Port de Mael voyez vous. Et cela me semble être l'endroit le plus approprié pour cela. Deux criques séparent l'endroit que je pense parfait pour ce projet avec le Port. Alors si vous souhaitez faire affaire avec une habitante de la région au nom de vos intérêts propres ou ceux de Melorn, je suis votre femme ! Enfin vous comprenez le sens de mes propos j'imagine bien. Je pense utiliser mon navire pour faire transiter les matières premières qui serviront à la construction du chantier puis ensuite aux matières premières pour les navires que l'on me commandera probablement quand on saura que ce chantier est maelien, sans financement aucun de... l'Empire.

    Ces derniers mots dit à voix basse comme si j'avais peur qu'ils ne fussent dangereux en cet endroit que j'espérais protégé pourtant.

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  • Lun 27 Mar 2023 - 22:10
    Désenchantée
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    L'elfe se met à acquiescer les paroles de son vis-à-vis, l'air songeur tout d'abord. Sa longévité naturelle et sa soif d'aventure du temps de sa jeunesse ont fait de lui un voyageur chevronné. Il a eu la chance de voir le Sekai dans sa globalité de ses propres yeux et même plusieurs fois. Tout le monde ne peut pas s'en vanter.

    « Il est vrai que j'ai eu le temps et les occasions de voir le monde. J'ai connu la blanche Maël quand elle était encore majestueuse et qu'elle faisait la fierté de toute une nation. À raison d'ailleurs, sa réputation n'était pas volée. C'est une ville que j'ai toujours appréciée pour être honnête et bien qu'elle ait malheureusement subit la guerre, c'est rassurant de la voir toujours debout. »

    Il marque une courte pause, juste le temps de faire apparaitre un sourire qui étire ses traits sur son visage pâle.

    « Malgré tout, je ne connais pas plus belle ville que Melorn. Vous me direz sûrement que je ne suis pas très objectif et vous auriez sûrement raison. Mais vous savez, je crois que c'est quelque chose que nos deux villes ont en commun. Cette capacité à survivre à une catastrophe, cela a peut-être un rapport avec l'aura rayonnante qu'elles dégagent à travers le monde. Cela rend la population inévitablement plus tenace, plus solidaire. L'histoire parle pour nous, je suis sûr que Maël en sortira plus forte encore. On dit que le temps guérit toutes les blessures n'est-ce pas ? »

    Maël a survécu a une guerre et à l'apparition des Titans tout comme ce fut le cas pour Melorn il y a de ça des millénaires lors de la chute de l'Empire Elfique. Décroisant les jambes juste avant de se redresser pour faire quelques pas vers la fenêtre donnant sur le port de la cité blanche. Il embarque bien évidemment son verre dans une main pour venir à nouveau tremper ses lèvres. Toujours très attentif, il en apprend un peu plus sur les projets de la jeune femme et sur l'état de la compagnie maritime familiale. Il constate effectivement que les affaires sont au plus bas mais comme il l'a déjà dit, il est assez confiant sur l'avenir de Maël. Ne serait-ce pas le moment parfait pour faire des affaires après tout ? Il sourit aux propos de Myriemet pivote sur ses talons aux trois quarts en la laissant terminer avant de pouvoir s'exprimer.

    « J'ai bien compris le sens de vos mots. C'est une très bonne idée, si vous avez la place et les fonds bien sûr mais je n'en doute pas. J'aimerais beaucoup voir vos installations de mes propres yeux quand votre chantier naval sera lancée. C'est ambitieux de votre part, surtout si vous refusez un quelconque financement de l'Empire et de ses entreprises. Mais je vous rejoins sur ce point, cela pourrait vous ouvrir des portes, notamment avec la République. Croyez-moi, dès que votre société fera quelques bénéfices, les rapaces se jetteront sur l'opportunité de faire du profit sur votre dos. Ils viendront d'eux-mêmes toquer à votre porte, soyez en certaine. »

    Il hoche la tête en commençant à déambuler calmement dans la pièce, il reprend donc aussitôt pour appuyer ses mots.

    « Et si je vous disais que je crois en l'avenir de votre projet et en l'avenir de Maël ? J'aimerais investir dans votre compagnie. Dès à présent, si vous l'acceptez bien sûr. Je suis prêt à investir une somme disons... non négligeable, pour l'installation du chantier naval et la construction de futurs navires marchands. En échange d'une part sur les bénéfices de l'entreprise cela va de soit. Néanmoins, vous resterez majoritaire et unique décisionnaire de l'avenir de votre compagnie. Ce qui ferait de nous des associés, de toute évidence. »

    Faisant demi-tour pendant qu'il fait les cents pas, il tourne le regard vers Myriem en s'approchant du canapé.

    « Si c'est une perspective acceptable pour vous, nous pourrions discuter des détails et des prérogatives pendant mon séjour à Maël. Nous avons aussi une route commerciale à ouvrir entre nos deux belles cités, n'est-ce pas ? Une route vers Melorn dont vous aurez l'exclusivité. Le plus difficile reste à faire, mais à partir de maintenant vous pourrez compter sur mon total soutien. Qu'en pensez-vous, mademoiselle de Boktor ? »

    Un pari risqué au vu de la situation de Maël et de ce qu'il reste de la compagnie maritime en question. Un pari pour lui mais une main tendue très alléchante pour Myriem. Investir dans une cause qui semble perdue, cela parait complètement stupide. Mais c'est exactement pour ça qu'il le fait en un sens, ça l'amuse beaucoup. Bien sûr, il a bien d'autres intérêts derrière la tête notamment un accès important au port de Maël. Et pour être honnête, l'Elfe a de l'or qui dort depuis bien trop longtemps dans ses coffres. Le financement en question n'est pas un problème pour lui et même si son investissement venait à ne faire aucun profit, disons qu'il en souffrira un moment mais qu'il y survivra assez aisément.

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  • Ven 14 Avr 2023 - 22:24
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    Dans l'Académie de Maël

    17 septembre de l’An 3

    Le tavernier était revenu accompagné de sa fille qui officiait en temps que serveuse dans l'établissement. Ensemble ils portaient les plats que nous avions commandé sous mes recommandations.. Il nous portait donc des carpaccios de crabe marinés avec herbes et épices. Une salade d'algues accompagnait le met délicatement préparé. Une panière de petits pains fumants au sésame accompagnait le tout. Aussi discrètement qu'ils étaient venus ils nous laissèrent avec nos plats.

    - Je vous rejoins la dessus, quand bien même ses trésors et ses oeuvres ont été volées et réparties chez les nobles Reikois, il n'en demeure pas moins que Mael reste majestueuse. Fière, droite, blanche comme la lumière qui inonde le monde chaque jour. Elle a souffert mais ses fondations sont solides et anciennes et ce ne sont pas des soldats d'une autre nation qui vont tuer son âme, elle vit en chacun de nous ici. Mais nous sommes comme un verre tombé au sol, brisé en mille morceaux, et seul un maitre verrier de talent aurait la capacité et la volonté de tout recoller, de rendre son unité, de redonner une solidité à cette édifice. Il nous reste cependant à trouver cet artisan.

    Bien sûr dans mon esprit j'avais un nom en tête, après avoir rencontré l'ancienne régente du Shoumei, Gunnhildr, j'espérais avant l'hiver affronter les rigueurs de Célestia et croiser la route de Seagan. Ils avaient été les visages et voies du Shoumeï durant le dernier millénaire et ils étaient peut-être l'avenir. Les mots d'Eliendir cependant se teintèrent d'une fierté franche et directe, alors qu'il parlait de Melorn, je pouvais sentir combien il aimait lui aussi la ville de sa naissance, la ville de sa vie, celle à qui il avait voué son existence et lié son avenir.

    - Eh bien je dois vous avouer que vous me donnez l'envie d'aller découvrir les beautés de Melorn. Et oui nos villes se tiennent toujours debout pour encore des éons j'en suis certaine.

    J'entamais tout en discutant la chair fraiche et crue du crabe, j'appréciais ces saveurs fortes et iodées en même temps. Et la petite salade d'algues qui accompagnait le carpaccio était délicieuse, et elle avait un goût d'enfance pour moi. Je savourais quelques bouchées délicatement tout en réfléchissant aux mots prononcés par Eliendir. Un partenariat, avec un étranger de surcroit, mais une éminence reconnue de Melorn et donc pas un investisseur Reikois ou Républicain. Je savais bien qu'une chose était primordiale en affaires, il ne faut jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier, c'est bien connu.

    - J'ai l'endroit oui, accessible par la mer via la crique qui l'entoure, par une des routes de mon domaine, proche de Mael, ce n'est donc pas un lieu trop isolé. Quand aux fonds je vous l'ai dit, j'ai engagé mon nom et mes terres et la banque des chaines me soutient mais il est vrai que plus j'apporte de fonds moins ils auront de prise sur ma société.

    Je suis réaliste, même si je n'ai pas encore reçu le contrat final, j'en connais la teneur globale que j'ai déjà négocié avec le banquier de la famille Ironsoul.

    - Je me méfie forcément et je ferai attention. A force d'entendre tous mes amis me dire de me méfier de tout le monde, de ne pas être... trop moi-même j'en viens à douter de tout, de vous aussi en un sens, sans vouloir vous vexer bien entendu. Mais vous me proposez d'investir dans ma société à venir sur mes simples paroles, cela peut paraître surprenant non? L'on me targue d'être une grande naïve et d'une grande crédulité mais je doute que ces mots soient applicables à un 'homme' tel que vous Eliendir non? Votre proposition est tentante et ce n'est pas l'envie de dire oui directement qui me manque mais j'entends comme une voix de la raison qui me souffle de prendre mon temps, pour nous deux en réalité.

    Je me permis une petite pause, buvant une gorgée de vin de nouveau tout en réfléchissant quelques secondes avant de reprendre.

    - Je suis intéressée c'est un fait, pour la simple raison que vous êtes melornien et que nos villes ont tout à gagner à coopérer comme vous l'avez souligné. Mais une route commerciale, une aide conséquente pour assurer une trésorerie convenable à mes chantiers le temps d'obtenir des contrats et des demandes de travaux, c'est... La promesse d'un lendemain joyeux pour Mael.

    Je levais mon verre vers Eliendir afin de trinquer.

    - Trinquons à l'idée que nous allons faire affaire ensemble, que nos noms seront associés dans ma société et dans l'ouverture d'une route entre nos villes de naissance. Trinquons donc à l'avenir et aux contrats que nous ferons établir par des notaires compétents dans les jours à venir, car je l'avoue je ne suis ni habilité à cela ni assez connaisseuse pour réaliser ce genre de contrat. Je connais néanmoins des hommes de lettres compétents et droits qui pourront nous aider à formaliser des accords.

    Pour le coup cette journée qui avait si mal débuté dans l'Académie de Mael se révélait être plus que palpitante et mes chantiers me semblaient encore plus concrets.

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  • Lun 17 Avr 2023 - 19:48
    Désenchantée
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    L'Elfe prend une seconde pour remercier le tavernier et sa fille d'un petit geste de la tête, il jette un œil aux mets qu'ils apportent avec eux sans s'y attarder plus que ça. Myriem parle de Maël avec beaucoup de candeur, il ne peut pas lui en vouloir bien sûr. Elle a grandi ici, c'est son foyer et rien ne changera ça. Néanmoins, bien qu'il n'émet aucun commentaire à ce sujet, Eliëndir est tout de même assez perplexe au sujet de l'avenir de la cité blanche surtout sous le joug de l'Empire. Elle restera debout mais elle ne sera sûrement plus jamais la même. Si Maël est un verre tombé au sol, alors il est possible qu'on ne retrouve jamais certains bouts. Pire encore, le maître verrier que les Shoumeiens attendent avec impatience pourrait s'avérer être Reikois. Remplaçant petit à petit les mœurs et les croyances de ce peuple qui n'a plus sa place nulle part. En commençant par remplacer le Divinisme par le Shierak plus en vogue au sein de cette nation conquérante. C'est déjà ce qui est en train de se passer, enfermant les divinistes les plus dissidents qui refusent de se soumettre car c'est exactement ce que fait un tyran pour se donner un semblant de légitimité. Shoumei meurt et s'éteint en silence. Peut-être des sacrifices nécessaires, pour une paix durable. Mais ce n'est pas à lui d'en juger.

    Il se met à sourire, lorsque la Shoumeienne mentionne très brièvement Melorn.

    « Je ne peux que vous inviter à en constater de vos propres yeux. Lorsque vous aurez remis votre société en état et que vous vous accorderez un moment de répit, passez donc me voir à Melorn. Je suis régulièrement en déplacement mais je suis sûr qu'on trouvera un moyen de faire concorder nos emplois du temps. »

    Puisque Myriem entame le repas, Eliëndir ira sagement la rejoindre. C'est qu'il n'a rien mangé de la journée et leurs nombreuses lectures au sein de l'académie de Maël n'ont rien fait pour lui remplir l'estomac. Dans un premier temps, il s'attaque à la petite salade qui l'attend sur le côté, une simple mise en bouche loin d'être désagréable. Tout ceci prend rapidement l'apparence d'un repas d'affaire, attendant sagement ce que peut bien penser Myriem de sa proposition. Il dévie le regard en direction de la Baronne lorsqu'il entend le nom de la Banque des Chaînes. Tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir le soutien de la plus grande banque du monde, il faut des moyens importants et surtout des contacts prestigieux. Une nouvelle qui le réconforte largement dans sa décision de vouloir faire des affaires avec cette femme en particulier, Myriem de Boktor n'est pas n'importe qui décidément.

    Il entend ses méfiances et Myriem serait bien idiote de ne pas se méfier de qui que ce soit. En particulier de lui bien qu'il n'ait aucun intérêt à lui vouloir du mal, au contraire même dans le cadre d'un accord prolifique dont il pourrait tirer des avantages non négligeables. Il acquiesce silencieusement, naturellement la confiance devra se gagner dans un sens comme dans l'autre et cela prendra du temps. Fort heureusement, les Elfes ont des siècles à revendre. Finissant son entrée, il repose le petit bol vide sur la table.

    « Vous avez parfaitement raison, vous devez y réfléchir et je le comprends totalement. Méfiance est mère de sûreté malgré ce qu'il s'est passé aujourd'hui, nous ne nous connaissons pas encore assez. Bien que j'espère pouvoir y remédier lors de mon séjour sur vos terres, si vous m'acceptez. »

    Malgré tout, Eliëndir est bien loin d'être en proie au doute. Il sait exactement ce qu'il fait et la proposition qu'il vient de lui faire est bien trop intéressante pour être simplement déclinée sans aucune autre forme de procès. Une véritable Shoumeienne, se refusant par principe de s'associer à des investisseurs Reikois et ayant déjà fait des démarches administratives au sein de la République. Les probabilités qu'elle puisse trouver du soutien pour son chantier, ailleurs que dans les grandes nations sont assez faibles. Et pourtant, chance est le deuxième prénom d'Eliëndir. Il n'a même pas besoin de surenchérir, la perspective d'un avenir radieux autant pour Melorn que pour Maël finit de convaincre son interlocutrice des bienfaits de cette collaboration.

    Hochant calmement la tête, il se penche pour récupérer son verre de vin et venir le faire doucement tinter contre celui de Myriem, scellant au moins oralement une entente entre deux nations ayant survécu à l'apocalypse.

    « Trinquons à cette entente entre nos deux belles nations et à cette amitié naissante qui, je l'espère, pourra perdurer entre les générations. Que cet accord nous soit profitable. Je vais donc prolonger mon passage dans votre sublime cité, nous devrions avoir tout le temps nécessaire pour convenir ensemble des derniers détails et pour la mise en place des contrats. Je m'en remets à vous, mademoiselle de Boktor. Ou plutôt devrais-je vous appeler Myriem à présent ? »

    Amenant son verre à ses lèvres pour en prendre une gorgée bien méritée. Finalement, ce qui aurait dû n'être qu'un très bref passage par Maël, s'est avéré plus intéressant qu'il l'aurait cru à la base. Il n'est pas mécontent de cette rencontre insoupçonnée et il compte bien rentabiliser son temps, et accessoirement son argent. Il finit par s'intéresser au plat de résistance, avant que Myriem ne lui laisse plus que les restes.

    « J'imagine aussi que nous aurons le temps de nous pencher à nouveau sur vos émotions débordantes et sur les quelques ouvrages que nous avons récupérés. En tant que professeur, je ne peux que vous conseiller de pratiquer et de continuer de vous exercer. Je serais là pour vous aider, bien sûr. Mais vous avez déjà fait un pas très important vers la compréhension de votre pouvoir. C'est plus qu'un bon début. »

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  • Mer 19 Avr 2023 - 19:11
    Désenchantée feat Eliendir
    Dans l'Auberge


    Je souris confiante en songeant à Melorn, j'avoue c'est une ville qu'il me plairait de voir et découvrir, Melorn et sa culture atypique, j'ai le souvenir plaisant de ma rencontre avec Gerda, cette melornienne au grand coeur.

    -Eh bien en ce cas actons que lorsque j'aurais l'opportunité de venir à Melorn, peut-être pour valider la création de la ligne maritime entre les deux villes que nous aimons, que vous pourrez être mon guide pour me faire découvrir cet endroit. Je ne suis pas si importante que mon emploi du temps est complexe à gérer croyez le, ma venue dépendra de vos disponibilités mais j'aimerais vraiment voir la grande cité des Efles, cité qui vit sans argent. J'avoue, je concède c'est un point qui reste étrange même pour une shoumeienne, j'entends qu'on fait du troc, ou qu'on échange des services, des travaux mais cela me semble plus compliqué en un sens. N'est-il pas dur de jauger et juger de la valeur d'un service? Comment établir l'équivalence? La monnaie est la même partout ailleurs et il suffit en un sens de demander à plusieurs endroits pour comparer les coûts. Mais j'imagine que lorsqu'on grandit dans ce système on s'y glisse aisément et qu'ensuite la découverte de l'argent et des systèmes monétaires ou pire de banques paraissent obscurs non?

    Je suis confiante et optimiste, des qualités qui parfois se transforment en défaut selon mon interlocuteur mais cela me permet de voir la vie de manière plus douce et agréable au quotidien. Et pour tout avouer, cette journée qui avait débutée de triste manière en constatant les vols de livres subis par la bibliothèque de l'Académie je m'estime chanceuse au final. Une rencontre passionnante, un elfe des plus curieux et intrigant et surtout des conseils pour m'aider, qui aurait cru que le vent tournerait ainsi en une simple journée?

    Je suis cependant soulagée de voir qu'il ne prend pas ombrage de ma demande de réflexion, je n'ai rien contre le principe d'avoir un associé, même si je ne l'avais jamais envisagé encore mais je ne peux me lancer tête baissée dans cela, je dois protéger mes arrières, mes avoirs et surtout mes gens. Si j'échoue dans ce projet ce sont des maeliens qui en souffriront de manière détournée, des espoirs brisés, des emplois perdus à peine créés.

    - Ce sera avec plaisir que je vous accueillerai. Je vous demanderai juste de m'accorder quelques jours le temps de rentrer moi-même, constater les dégâts ou pas chez moi et je vous enverrai un coursier pour que vous me rejoigniez si cela vous convient.

    Car je rentrais après deux ans d'absence, et j'avais cru comprendre que le Reike avait placé contre l'avis de mes gens un administrateur sur mes terres quand bien même j'envoyais régulièrement des instructions, étaient-elles suivies ou pas? Mystère mais j'en doutais car je n'avais jamais eu de retour. Je devais donc d'abord reprendre possession de mes propres biens pour pouvoir accueillir un invité comme il se devait.

    Tout en parlant j'ai terminé mon entrée tout comme mon compagnon du soir. Je reprends moi aussi le verre de vin pour trinquer et sceller nos engagements de manière orale, ce qui en soit a de l'importance à mes yeux, l'honneur, la parole, ce sont des valeurs que je défends.

    - Trinquons aux lendemains que nous allons rendre meilleurs et aux générations suivantes. *je souris* vous avez des enfants peut-être ?

    Et je ne connais pas les moeurs de Melorn, une union se symbolise-t-elle par un anneau, un bracelet, une marque magique, qu'en savais je ? Pour la suite j'inclinais la tête en signe d'acceptation.

    - Et bien soit Eliendir cela me convient, même si je l'avoue être honorée par cette demande.

    Un instant je rougis, gênée par ce qu'il vient de rappeler, je n'ai pas oublié mes égarements, mes débordements émotionnels mais comment avouer que je suis une âme torturée et déchirée depuis longtemps, que mes émotions à fleur de peau ne sont pas encore prêtes à se taire... Mais de fait il a raison, je vais avoir besoin de son aide pour apprendre à mieux les contrôler, les cacher, les dissimuler car l'heure de leur acceptation n'a pas encore sonné je le sais bien, cela reste trop frais dans mon esprit.

    - J'ai toujours été une élève assidue et patiente voyez vous. Même durant mes études et lors de la validation de mon cursus de médecin et guérisseuse j'ai été parfois qualifié de zélée, appliquée... Enfin ceci étant la version polie ou édulcorée, mes camarades de cursus me trouvaient pénible et ... enfin vous voyez...

    Une rougeur apparait sur mes joues car oui j'étais régulièrement la chouchou des professeurs, gentille, attentive, passionnée... ne refusant jamais le labeur... une plaie pour les autres étudiants, pas étonnant que je n'ai pas eu d'amis durant mes études. Je suis cependant sauvée par le retour de l'aubergiste et de sa fille qui viennent récupérer les entrées, s'assurer que tout va bien et nous déposer les plats, nous découvrons de faits de la lotte rôtie accompagnée d'une déclinaison de carottes et échalotes confites accompagnés d'une tempura de sauge. Le plat est odorant et frais, le cuisinier est un maitre en son domaine et c'est une chance pour les connaisseurs de Mael qu'il ait refusé de quitté sa ville natale car l'on dit que de grandes tables de Liberty ou Courage lui ont fait des propositions.

    - Mais vous avez raison Eliendir, vous m'avez montré le chemin pour ne pas diffuser mes émotions à tout va mais la route est longue pour que je maitrise ce don. Et nous avons des ouvrages à compulser aussi. Ma foi les journées à venir seront riches d'enseignements pour nos esprits.

    Mais j'étais dans tous les cas ravie à cette idée, apprendre, étudier, j'aimais cela tant qu'on ne me demandait pas de faire de la théorie magique, ou de schématiser quoi que ce soit, je travaillais malgré tout à l'instinct, au ressenti, je doutais de pouvoir changer cela.

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  • Ven 21 Avr 2023 - 20:45
    Désenchantée
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    Eliëndir se met à sourire de manière un peu plus prononcée. La société Melornoise est assez spéciale sur bien des points, il doit bien l'admettre. Et Myriem n'est pas la première et ne sera pas la dernière à exprimer son incompréhension sur cette communauté très fermée qui prospère sans les vices de l'or et des grandes banques.

    « J'ai suffisamment voyagé pour comprendre le fonctionnement du système monétaire du reste du Sekai. Je sais comment fonctionnent les banques et ce qu'elles veulent vraiment, ce n'est pas un monde qui m'est inconnu bien au contraire. J'ai quelques acquis à l'étranger, loin de Melorn, là où l'or règne en maître. Je l'utilise quand c'est nécessaire. Je ne comptais pas investir dans votre société en vous échangeant quelques chevaux ou quelques parcelles de terre, Myriem. »

    Quoi que ça aurait pu être amusant. Plus pour Eliëndir que pour la Baronne ceci dit. Non, Myriem a besoin d'or pour ses futurs projets et il en a bien conscience. Fort heureusement, Eliëndir bien que Mélornois de naissance, a aussi de l'or à dépenser et en quantité.

    « Disons que la valeur d'un service, ou d'un bien, est celle que vous lui assignez. Quelque chose qui serait hors de prix chez vous pourrait tout à fait être accessible par n'importe qui à Melorn et l'inverse est tout aussi vrai. L'art de la négociation est une part importante de tout ceci, vous ne trouverez sûrement pas meilleur marchand, négociant ou escroc qu'un Elfe du nord. Les Mélornois sont solidaires, c'est ce qui fait la force de cette société presque coupée du reste du monde. Chacun a besoin des autres pour vivre. Croyez-moi, il faut le vivre pour le comprendre. »

    Il y a quelques exceptions à cette règle, Eliëndir n'est pas non plus du genre à se reposer sur autrui, mais globalement c'est une grande réalité dans la belle cité elfique. Les Elfes du nord sont soudés, le peuple est uni et marche dans la même direction. Les grandes nations peuvent-elles en dire autant ? Il hoche humblement la tête pour son vis-à-vis, c'est un immense plaisir pour lui que de passer un peu plus de temps à Maël en bonne compagnie. Si tant est que son manoir tient toujours debout. Avec la guerre et l'occupation Reikoise, reste à savoir ce qui a fait le plus de dégâts même s'il a déjà sa petite idée sur la question.

    « Absolument, je comprends. Prenez tout le temps qu'il vous faudra. »

    Les générations suivantes, il est presque surpris alors que c'est bien lui qui en a fait la mention en premier. Il penche légèrement la tête sur le côté, exprimant un petit rire étouffé à sa dernière question. Le décalage est absolument colossal même s'il ne le sait pas encore, il a bien une jeune mère de famille devant les yeux. Quatre siècles d'existence et il n'a toujours pas trouvé le temps de se poser, toujours à courir partout et sans arrêt, au grand désarroi de Dahlia d'ailleurs. Certes, la vie des Humains et des Elfes ne sont en rien comparable mais c'est tout de même un constat un peu particulier à faire.

    « Non, je n'ai pas d'enfants. Je n'ai pas encore trouvé le temps. Ironique, pour un Elfe. Un jour, peut-être. Qui sait. Et vous, des enfants ? »

    Eliëndir est accoutumé aux ornements et bijoux, tout en sobriété cela va de soi. S'il porte des anneaux, ce n'est en rien symbole d'un quelconque engagement. Il ne se pose pas vraiment ce genre de questions, ceci dit ce n'est pas une perspective désagréable loin de là. Être père pourrait devenir un objectif plus tôt qu’il ne le pense. Ça lui plairait certainement même mais cela viendra quand ce sera le bon moment. Ça ne se fait pas tout seul et pour ce qui est de trouver la bonne personne avec qui partager ce bonheur, en réalité c'est déjà fait.

    Le mage noir se met à nouveau à sourire, il avait largement deviné quel genre d'élève était Myriem à l'académie sans qu'elle le lui dise. Lui aussi a été élève particulièrement studieux, peut-être pas au point de se mettre ses camarades à dos tout de même. La pression familiale faisait aussi qu'il devait frôler l'excellence, rien que dans l'espoir d'attirer un peu l'attention de son froid de père. Son éducation a fait qu'il doit constamment être meilleur que les autres. Et maintenant, en tant que professeur, il cherche toujours à tirer le meilleur de ses élèves les plus prometteurs quitte à avoir cette image un peu sévère. Il n'a pas le temps de répliquer quoi que ce soit, l'aubergiste est de retour pour récupérer les entrées et déposer le plat de résistance. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le chef de cuisine a un talent indéniable à la fois dans la présentation de ses assiettes que dans les saveurs qu'il propose.

    « Au moins, on ne risque pas de s'ennuyer. Ma foi, tout ceci a l'air très appétissant, mes compliments au chef. Je vous souhaite un très bon appétit. »

    Les deux protagonistes passeront le reste de la soirée à converser autour d'un bon repas. Profitant du plat principal puis d'un dessert léger, spécialement conçu par le chef lui-même. Échangeant sur des sujets divers et variés jusqu'à pas d'heure, le temps passe si vite quand on s'amuse dit-on. Quittant le salon, Eliëndir en profitera pour régler l'addition juste avant de raccompagner Myriem jusqu'à sa chambre en bon gentleman. L'Elfe prendra une chambre dans cette même auberge, ça lui évite de faire le tour de la ville à cette heure tardive et puis il apprécie sincèrement l'endroit alors pourquoi faire le difficile.

    ***

    Eliëndir se fera discret les jours suivants, prolongeant donc son séjour d'au moins une bonne semaine si ce n'est plus, le temps que Myriem retrouve ses terres et qu'ils finalisent leurs accords de partenariat. Il en profite pour écrire une lettre qu'il envoie à Melorn, pour justement prévenir Yéléna qu'il ne rentre pas tout de suite et qu'elle devra faire sans lui pendant encore quelques jours. Rien de surprenant, elle est déjà bien habituée. Eliëndir est du genre à changer ses plans sur un coup de tête, ça lui ressemble bien. Quelques jours plus tard, un beau matin, un coursier vient le trouver à l'auberge pendant qu'il prend son café en terrasse. Un long et sans sucre, c'est important. Une petite lettre manuscrite l'invite sur les terres nouvellement retrouvées de la Baronne de Boktor.

    Il laisse une pièce au coursier, pour son labeur et prend le temps de finir son petit rituel du matin avant de se mettre en route. Des terres, à l'extérieur de la ville, légèrement reculées et près de la mer. C'est à peu près tout ce qu'il en sait. Récupérant ses affaires, il loue une petite calèche pour se rendre à l'adresse en question. C'est une belle journée ensoleillée, même si les nuages sont nombreux dans le ciel et que le vent marin est parfois un peu frais quand il souffle trop fort. Le mage noir de Melorn se présentera donc à la porte du manoir des Boktor, attendant que quelqu'un vienne l'accueillir.

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  • Mar 25 Avr 2023 - 11:57
    Désenchantée feat Eliendir
    Dans le Manoir de Boktor

    Fin septembre de l’An 3

    Il est simple de perdre le fil du temps lorsqu'on le passe avec un passionné et j'ai un Homme à mes côtés qui aime sa ville autant que j'aime la mienne. Son récit fait écho à mes propres passions et je sens naître en moi la curiosité réelle et l'envie d'aller un jour prochain découvrir sa ville.

    - Les banques... un monde à part en effet, mais j'ai eu la chance d'être bien conseillée pour tout avouer par une amie Républicaine.

    Je fronce un instant les sourcils.. Rowena... Mais elle est mon amie j'en ai la certitude, l'intime conviction mais pourquoi est-ce que je suis incapable de voir son visage , sa silhouette ou quoi que ce soit de précis la concernant. Je secoue la tête, cela doit être lié à ma fatigue, j'y songerai plus tard tout simplement. Je hoche la tête à son explication sur le coût des services, en somme c'est parfaitement et totalement subjectif.
    La soirée avançait et nos échanges concernant nos villes, nos découvertes s'enrichissaient de nombreuses anecdotes. A un moment donné j'avais posé innocemment une question dont je n'avais pas envisagé le retour, ce qui était légitime au demeurant mais malgré tout je ne m'y habituais pas encore.

    - La vie est parfois étrange, j'ai un fils, nous dirons qu'il est le seul point positif d'une rencontre... malheureuse.

    La seule pensée de Kirig m'emplit d'une bouffée de haine pure, je le détestais, chaque parcelle de mon corps réagissait de manière épidermique à sa simple évocation. Pour le coup j'eus besoin de quelques minutes pour me reprendre et ne pas déverser cela sur Eliendir, même si avant que je ne trouve le contrôle il avait forcément senti monter cette bouffée émotionnelle, mais j'avais réussi à la canaliser. Quand ce fut passé je souris maladroitement.

    - Je... j'ai des choses que je n'ai pas encore réglé avec moi même dirons nous et qui sont probablement la raison de l'apparition de mon don.

    Parce que plus j'y songeais plus je me disais que ce don était une défense que mon esprit avait développé pour que sorte ce que je ressentais.
    Le repas avait ensuite repris son cours, l'apaisement revenu la fin de soirée avait été des plus parfaite.

    ***

    Après avoir étudié avec des hommes de loi les possibilités d'un accord avec un partenaire financier extérieur, plusieurs contrats furent préparés pour que je puisse les présenter à Eliendir quand il viendrait me voir au Manoir. Mon retour à ce dernier fut assez épique au demeurant vu que des brigands avaient pris possession des lieux. Ce ne fut qu'avec l'aide d'un elfe rencontré, mis sur ma route par les desseins des divins, j'ai nommé Lorindol que j'ai pu me débarrasser des intrus.

    J'avais une fois cela fait mis une semaine à prendre la mesure de la situation, cela avait permis aussi à Mélyssa, sa fille Vin, mon mentor Wan et mon fils Amael d'arriver avec d'autres personnes de mes terres. Chacun avait repris ses marques et la vie allait pouvoir reprendre son cours. Je passais mes soirées à relire l'ouvrage  “Les émotions simples outils ou véritables armes” signé par Melian et Leoniel Excelior. J'avais bien en main une des premières versions car il était annoté par un des élèves des maîtres Elfes, il avait commenté assez régulièrement et de ses écrits était née une idée dont j'espérais ensuite pouvoir parler avec Eliendir quand il viendrait.

    J'avais fait préparé une des chambres d'invités du Manoir pour son confort et fait venir une jeune fille du village pour qu'elle puisse être à son service durant son séjour, je savais recevoir et retour de guerre ou pas, j'avais une éducation et un rang à tenir.

    Eliendir est donc arrivé aux portes de ma propriété, il put apercevoir une bâtisse ancienne, un manoir de campagne, solidement ancré dans la terre.

    Désenchantée feat Eliendir - Page 2 Pt127839.1336403

    Devant le Manoir de vastes jardins qui tranchent avec l’austérité du bâtiment.. Jardins qui avaient du être beau , mais en un an et demi ils n’avaient guère été entretenus. Les dépendances étaient utilisées encore et dans un coin, des vestiges de tentes militaires démontées, dont les matières premières seraient réutilisées, pas de gaspillage ! Ce qui restait bien visible par contre était l’immense puits qui trônait au milieu de la cour. Devant le Manoir personne, chacun était occupé visiblement. Eliendir frappa donc et une voix retentit.

    - J'arrive !

    Des bruits de chaussures claquant sur un sol carrelé retentirent et les grandes portes s'ouvrirent sur une jeune femme d'une vingtaine d'années, une humaine, vêtue d'une robe de coton épaisse bleu, une épaisse chevelure rousse sommairement coiffée encadrait un visage souriant bien que fatigué.

    Mélyssa:

    - Je vous salue Messire. Je suis Mélyssa, gouvernante du Manoir, en quoi puis-je vous aider?

    Dans le vaste hall une fillette jouait avec des cubes de bois colorés et elle les empilait pour monter une structure. Quand Eliendir se sera présenté, elle le saluera avec déférence de nouveau en souriant.

    - Bienvenue au Manoir de Boktor. Vous pouvez laisser vos affaires sur le banc à l'entrée, je vais prendre votre manteau aussi et vous conduire à Dame Myriem. Si vous voulez bien me suivre.

    Cela étant dit, elle avait pris le manteau, hélant la jeune Lyson pour qu'elle le monte dans la chambre de l'invité, ses bagages suivront ensuite. Mais Mélyssa indiqua au Mélornien le chemin. Ils quittèrent le vaste hall pour traverser la pièce névralgique du Manoir, une salle à manger immense avec une vaste table de chêne pouvant recevoir une douzaine d'invités, une large cheminée trônait fièrement en ce lieu et près d'elle tapis et fauteuils. Il y avait plusieurs accès à cette pièce et elle sortit, un couloir menant devant une nouvelle porte ou elle toqua.

    - Myriem? Euh Dame Myriem, pouvons nous entrer, votre invité est là.

    Une réponse étouffée sortit de la pièce qui s'ouvrit assez rapidement. J'étais contente de voir qu'il n'avait pas changé d'avis et prit la poudre d'escampette pour Melorn, après tout rien ne le retenait vraiment, des accords verbaux restaient verbaux.

    - Eliendir, quel plaisir de vous revoir. Mais allez y entrez je vous en prie. Bienvenue dans mon Manoir et ici dans mon bureau ou mon antre actuellement.

    Je me poussais pour le laisser avancer dans la vaste pièce qui me servait un peu à tout. Il y avait un vaste bureau recouvert de livres de comptes que j'épluchais actuellement, de parchemins divers et variés. Il y avait aussi deux lourds fauteuils près de la cheminée chauffant l'endroit avec une table basse entre les deux. Mais aussi une sorte d'établi recouvert de pots, plantes, onguents, un petit laboratoire digne d'un apothicaire. Et enfin pièce maitresse du lieu une harpe ancienne, ouvrage travaillé.

    - Souhaitez vous boire quelque chose?

    Mélyssa n'était pas encore partie, prête à répondre à cette demande avant de s'occuper des affaires.


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  • Jeu 27 Avr 2023 - 22:30
    Désenchantée
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    Une fin de soirée des plus instructives. Une Shoumeienne ayant une amie Républicaine assez haut placée pour avoir des contacts auprès de la Banque des Chaînes. Le carnet d'adresse d'Eliëndir est bien rempli et pourtant même lui ne pourrait pas se vanter d'une telle chose. Quoi qu'il ne serait pas contre agrandir encore un peu plus son réseau. Qui sait, cet accord avec Myriem pourrait s'avérer bien plus rentable qu'il n'y paraît aux premiers abords. C'est tout l'intérêt du pari qu'il prend en s'engageant avec l'aquamancienne. Il est légèrement surpris d'apprendre que la Baronne est une jeune maman. Aussi curieux que ça puisse être, il s'était déjà fait une certaine idée de la femme qu'il a devant lui et il ne l'imaginait pas déjà mère de famille. Il n'y a pas de raison particulière à ça, il ne connaît pas son âge exact et de toute façon on ne demande pas l'âge d'une dame c'est bien connu. Myriem semble assez jeune, de toute évidence elle a encore le temps devant elle. Mais finalement, fonder un foyer assez tôt n'est pas quelque chose de rare parmi la noblesse. Eliëndir, lui aussi issu de la noblesse, a tendance à oublier que son cas est un peu particulier et que tout le monde n'a pas la chance de fuir ses responsabilités aussi longtemps.

    Il aurait été tenté de la féliciter, avant d'apprendre que son fils n'est pas forcément le fruit d'une union qu'elle souhaitait. Encore quelque chose qui n'est pas rare au sein de grandes familles, les mariages arrangés ne finissent pas toujours bien même s'il se fourvoie complètement sur la nature de la relation qui l'attache au père de son enfant. Difficile pour Eliëndir d'imaginer ce qu'il s'est vraiment passé et il n'a aucune intention de faire preuve d'indiscrétion à ce sujet. Il peut clairement ressentir les émotions qui émanent à nouveau de Myriem en envahissant la pièce. Un sentiment qu'il ne connaît que trop bien, une haine viscérale et presque incontrôlable qui surgit à la mention du mystérieux géniteur. Ce n'est visiblement pas un sujet avec lequel elle est à l'aise et à raison.

    « Je suis vraiment désolé de l'apprendre, Myriem. Si un jour vous souhaitez en parler ou si je peux vous être d'une quelconque utilité, n'hésitez surtout pas. »

    Il acquiesce respectueusement de la tête. Eliëndir l'aidera avec son don bien sûr mais il saura aussi être une oreille attentive si le besoin s'en fait sentir. Mais effectivement, cela fait tout de suite écho avec l'apparition de son don. Un puissant traumatisme physique et/ou mental peut tout à fait être le point de départ de toute cette histoire. Un jour viendra où Myriem devra extérioriser son mal être, lorsqu'elle sera prête à affronter cette épreuve. Pour le moment et maintenant que Myriem est capable de canaliser son don dans une certaine mesure, la soirée peut se terminer dans le calme.

    ***

    Après avoir toqué à la porte pour annoncer sa présence, Eliëndir prit le temps d'observer les jardins et l'architecture extérieure du bâtiment. Un endroit qui était sûrement magnifique avant la guerre, à n'en point douter. Le terrain est grand et il y a suffisamment de place notamment pour les préparatifs du chantier qui sera installé un peu plus loin. Faire pousser quelques arbustes n'est pas ce qu'il y a de plus difficile, avec du temps et des efforts les jardins retrouveront leurs splendeurs d'antan c'est une certitude. Le bâtiment lui est un peu spartiate, faute de ne pas avoir été entretenu pendant si longtemps. C'est déjà un miracle que le bâtiment soit encore debout, il va peut-être falloir refaire la façade mais... Il est soudainement coupé dans sa réflexion en entendant les portes s'ouvrirent devant lui. Il pose ses deux yeux améthystes sur la jeune femme aux cheveux roux qui vient l'accueillir. De manière bienveillante, il lui rend son sourire avant de se présenter.

    « Mademoiselle, je suis enchanté de faire votre connaissance. Je suis Eliëndir, professeur à l'Académie de Magie de Melorn. J'ai été convié par la Baronne Myriem de Boktor à lui rendre visite dans son humble demeure. »

    Glissant sa main droite sur son ventre et sa main gauche dans son dos, il incline respectueusement le buste. L'Elfe s'est bien sûr apprêté pour l'occasion, attachant assez sobrement une partie de ses cheveux à l'arrière, sa longue crinière argentée n'a toujours aucun mal à tomber sur ses épaules et dans son dos. Il porte sur lui une tunique intégrale grise et noire aux tissus légers et raffinés, un fin manteau noir aux ornements dorées délicatement déposé sur ses épaules. Volonté propre d'être élégant et voyant tout en simplicité bien qu'en général les autres n'ont pas exactement la même définition que lui de la sobriété.

    Tenue:

    Son hôtesse d'accueil doit être parfaitement au courant de sa visite mais dans le doute et si besoin, Eliëndir lui montrera la lettre qu'il a reçue en guise de preuve même si ça ne sera sûrement pas nécessaire. Il acquiesce aux consignes de Melyssa avant de faire son entrée dans le hall qu'il prend le temps d'observer du sol au plafond, par pure curiosité. Il peut enfin se faire une image de la description qu'à pu lui faire Myriem lors de leur dernière rencontre à l'auberge. Il retire son manteau et le laisse aux soins des deux jeunes femmes qui viennent s'occuper de lui alors que son regard se pose soudainement sur la fillette qui joue dans un coin de la pièce. Un petit sourire apparaissant sur le visage de l'Elfe, en regardant l'enfant jouer jusqu'à ce que Melyssa l'invite à la suivre.

    Il s'exécute donc, emboitant le pas derrière la gouvernante pour découvrir un peu plus le manoir dont il a tant entendu parlé. Traversant une immense salle à manger assez rustique. Il s'attarde un moment sur la grande table et les nombreuses chaises avant d'emprunter le même couloir que Melyssa jusqu'à enfin arriver à destination. Il attend sagement d'en avoir l'autorisation pour entrer une fois la porte ouverte par sa guide, remerciant Melyssa d'un hoche de tête et d'un sourire enjôleur. Un sourire assez habituel quand on connaît l'individu.

    « Mademoiselle de Boktor, le plaisir est partagé soyez en certaine. Permettez-moi de vous remercier pour votre invitation. C'est un bâtiment splendide et très impressionnant je dois bien l'avouer, à l'image de sa propriétaire. Et avant que vous ne me posiez la question, non je n'ai pas eu de mal à trouver l'adresse. »

    Dit-il sur une pointe d'humour. Faut-dire que le manoir est difficile à rater. Avant de s'intéresser un peu plus à la pièce en elle-même, il inclinera légèrement le buste devant son hôte pour se saisir délicatement de la main de Myriem et finement déposer le bout de ses lèvres sur le dos de celle-ci comme le veut son éducation et ses manières les plus charmeuses. Il se redresse en lui adressant un autre de ses sourires, déviant progressivement le regard sur la pièce dans laquelle il se trouve. Un bureau donc. Quelques livres, quelques plantes et bien sûr une cheminée pour réchauffer la pièce. Ses yeux trouvent naturellement leur chemin jusqu'à ses quelques expositions les plus importantes, en particulier cette harpe bien en évidence.

    Il pivote légèrement sur ses talons à l'interrogation de Myriem, mettant quelques secondes à tourner la tête en direction de Melyssa qui attend déjà sa réponse.

    « Oh, ce ne sera pas nécessaire. Ne vous embêtez pas pour moi, Melyssa. Je vous remercie. »

    Cette femme va déjà devoir s'occuper de ses affaires et même s'il n'est pas venu avec une dizaine de valises, Eliëndir est un homme coquet qui aime pendre soin de lui, surtout quand il voyage d'ailleurs alors ses affaires se résument un peu plus qu'au "strict minimum". Pas besoin de lui donner plus de travail. Il attend calmement que Melyssa quitte la pièce en refermant la porte pour reprendre la parole en s'adressant directement à Myriem.

    « Comment allez-vous ? Vous avez donc enfin retrouvé votre demeure, au bout de quelques affaires administratives éreintantes, j'imagine. Vous n'avez pas eu trop de mal j'espère ? Peut-être avez-vous eu des mauvaises surprises en revenant ? »

    La question est assez large. Peut-être qu'il fallait attendre que les Reikois quittent enfin les lieux. Peut-être même que des gens très peu enviables, sous-entendant encore moins que des soldats du Reike, avaient élu domicile dans le manoir. Pire encore, quand on abandonne trop longtemps un endroit aussi grand, on peut vite se retrouver face à une invasion de nuisibles. Les Titans ont laissé leur lot de maladies proliférer à travers le Sekai depuis la guerre, ça n'aurait rien de surprenant de voir des rats élire domicile dans la cave.

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  • Lun 22 Mai 2023 - 19:28
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    Dans le Manoir de Boktor

    24septembre de l’An 3

    Mélyssa avait accueilli le professeur avec son tact habituel, elle en appréciait l'élégance et la bonne éducation qu'il portait sur lui comme un manteau, une seconde peau.

    Je lui avais parlé de la venue probable d'Eliendir mais pour tout avouer elle n'y avait pas vraiment et surtout son arrivée récente, son retour au Manoir l'avait occupé plus que de raison. Néanmoins elle avait accompagné notre invité à mon bureau et nous avait laissé pour retourner à ses occupations premières, s'occuper de sa fille et de mon fils, une occupation à temps plein.

    Quand je reçois les compliments d'Eliendir je souris franchement, pour le coup si je me sentais un peu sur la défensive dans la ville de Mael à mon arrivée, de retour chez moi, je me sens parfaitement bien, à ma place totalement.

    - La demeure est ancienne, ma famille vit sur ses terres depuis plusieurs centaines d'années, nous avons une certaine longévité nous aussi en un sens, la force du nom est celle de sa pérennité et de sa renommée construite au gré des générations qui se suivent. Et j'espère que mon fils portera ce nom dignement quand son heure sera venue lui aussi et je ferai tout ce qui doit l'être pour que cela arrive.


    Je congédie finalement Mélyssa, nul besoin de ses services pour le moment et je n'envisage pas avoir le moindre besoin d'avoir un chaperon, je suis de toutes façons passée du côté obscur de la société noble, je suis mère et sans époux, une paria pour les anciens nobles du Shoumei mais peu m'importe, je n'ai rien à me reprocher mon attitude est irréprochable, ma conscience est tranquille quoi qu'il arrive.
    Reportant mon attention sur mon invité je souris avec une certaine fierté en repensant à mon retour sur mes terres, ce fut... spécial pour tout avouer mais ce qui compte c'est que j'ai repris le contrôle de mes terres, de mes biens et de ma vie tout simplement.

    - Je me porte à merveille pour tout vous avouer. Le chemin obscur de l'administration a perdu sa bataille et je suis officiellement en possession de mes biens et terres et une partie de mes gens est revenue et ceux qui n'avaient jamais quitté les lieux semblent contents de nous avoir retrouvés. En un sens je ne pourrais rien souhaiter de mieux voyez vous. Quand aux surprises, mon retour fut digne d'un roman d'aventure. Si vous aimez ce genre d'histoire je vous la conterai avec plaisir Eliendir.


    Invitant l'éminent professeur à prendre place sur un des fauteuils. M'approchant de mon bureau j'attrape le livre que je cherchais quand nous nous sommes rencontrés et je le montre le regard brillant.

    - Je pense que je suis tombée sur une des premières copies de leur ouvrage, il est ancien c'est déjà un gage mais ... le copiste a pris la peine de recopier aussi les annotations faites à certaines pages, probablement issues de la première version de l'ouvrage des deux frères, donc leurs théories non encore formalisées. Je me sens comme une enfant qui vient de découvrir ce qu'elle pense être un trésor. Et leurs écrits m'aident à mieux me concentrer, couplés avec vos conseils je parviens à contrôler mon nouveau don presque tout le temps maintenant. Et vous avez vous pu profiter pleinement de votre séjour dans la ville de Mael ?



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  • Ven 26 Mai 2023 - 19:44
    Désenchantée
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    L'architecture du manoir est bien différente de ce qui se fait dans le nord derrière les remparts immaculés de Melorn. Assurément que sans la présence omniprésente de magie, les splendides bâtiments en pierre blanche de la cité elfique serait bien plus vulnérable aux affres du temps. Ceci dit, ça n'enlève rien à la beauté du manoir des Boktor. Il sourit au commentaire de la magicienne sur la longévité qui, dans sa famille, se mesure plutôt aux nombres de générations qui font perdurer le nom plutôt qu'à la vie d'un seul individu. En tout cas, c'est joliment dit et de toute évidence, l'héritage est déjà assuré à travers le petit Amaël qu'il n'a pas encore eu l'honneur de rencontrer. Ensuite, il acquiesce très largement à la suite de la conversation. Pour sûr que l'administration a dû être une bataille de tous les instants mais Myriem a fini par récupérer ses biens plus ou moins en bon état. C'est le principal.

    « Vraiment ? J'adore les histoires, vous savez. Vous avez piqué ma curiosité et j'ai très envie de savoir ce qu'il s'est passé pendant votre absence. J'espère que vous me raconterez mais rien ne presse, je ne compte pas m'enfuir. »

    Puisqu'il y est gentiment invité, Eliëndir va s'installer sur l'un des fauteuils pour se mettre à son aise. Il tourne le regard vers Myriem et ses yeux se posent sur le livre qu'elle tient dans ses mains. Avec son récent séjour prolongé à Maël, il en avait presque oublié la véritable raison qui l'a amené sur les terres Shoumeiennes. Faut dire que sur le chemin, il a trouvé quelqu'un de bien plus intéressant que n'importe quel ouvrage que renferme l'académie de Maël. Il s'agit donc d'une très ancienne copie des travaux des deux frères sur les magies de l'esprit. Quelle chance qu'il soit encore en état et qu'il n'ait pas été jeté ou pire encore, brûlé par les soldats du Reike. Un sourire vient orner son visage alors qu'il reprend la parole.

    « C'est un ouvrage important et il sera bien plus en sécurité dans votre bibliothèque, ainsi que les autres livres que nous avons récupéré. Vous m'en voyez sincèrement ravi au sujet de votre don. Vous avez fait de gros progrès en très peu de temps, honnêtement c'est assez bluffant. Les écrits sont importants bien sûr mais ne négligez pas la pratique, en particulier lorsque vous pensez ne plus en avoir besoin. »

    Marquant une pause pour se remémorer ses quelques jours passés à Maël. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas voyagé aussi loin simplement pour le loisir même si ce n'était pas son intention initiale. Finalement, ça lui a fait beaucoup de bien mais en étant parfaitement honnête, Maël a perdu de sa superbe à cause de la guerre et de l'occupation Reikoise. Pas sûr que ce soit une destination de vacances qu'il recommandera à l'avenir.

    « Et oui, mon séjour à Maël était très agréable, je vous remercie. Un peu moins après votre départ mais j'ai trouvé de quoi me consoler sur place. Maintenant, j'avoue être impatient de découvrir vos terres natales et ce que vous aviez prévu pour votre chantier naval. »

    Parce qu'en dehors de la visite du manoir ou de l'agréable compagnie de Myriem, l’Elfe n'oublie pas qu'il y a un peu plus important que ça derrière toute cette histoire. Puis l'air songeur, c'est la curiosité du mage noir qui revient à la charge et une question lui brûle les lèvres.

    « Pardonnez ma curiosité. Lorsque Mélyssa est venue m'accueillir, il y avait une petite fille qui jouait dans le hall de votre maison. Etant donné que je suis à peu près sûr que vous avez un fils unique, je me demandais à qui appartient cette enfant ? »

    Pas que ce soit très important, simple curiosité de sa part. Eliëndir n'est tout simplement pas très habitué à avoir la présence d'enfants dans son entourage, en voyageur solitaire qui maintient une relation longue distance depuis quelques siècles déjà. C'est assez récent mais c'est un sujet qui a déjà commencé à fleurir naturellement dans son esprit.

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  • Mer 21 Juin 2023 - 21:56

    Désenchantée feat Eliendir
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    24 septembre de l’An 3


    Forcément je suis amusée par la réponse de mon invité, il est un parfait courtisan c'est l'évidence, il en a l'étoffe, le charme redoutable, la verve, et la culture.


    - Méfiez vous cependant des histoires je peux en conter des nombreuses d'ores et déjà mais l'on me dit bavarde et parfois je me perds dans des détails insignifiants et sans intérêt hélas. Mais je vous livrerai volontiers quelques anecdotes intéressantes, dirons nous.


    Je souris alors qu'il dit que l'ouvrage sera mieux dans ma bibliothèque qu'ailleurs, flattée forcément par cela. Le reste par contre me fait froncer les sourcils, pas que je ne sois pas d'accord avec lui en un sens mais d'un autre il ne me connaît pas finalement.


    - Disons que je ne supporte pas à peu près et encore moins de ne pas avoir le contrôle sur ce qui m'entoure. Être impuissante est ce qui me paraît le pire, le plus dur à vivre, ne pas savoir réagir, ne pas comprendre. Vous m'avez donné les bases de la réflexion, le chemin à suivre et je pense pouvoir me considérer comme une fourmi travailleuse. Une vie éphémère d'humain m'attend mais elle sera riche et intense et je ne me laisserai pas étouffer par le reste de l'univers. Je choisis ma destinée, j'ai baissé les bras à un moment donné de ma vie, j'en paie aujourd'hui le poids des conséquences mais cela m'aide à grandir et avancer. Je mentirai si je disais que je maîtrise mon nouveau don mais je commence à en saisir la portée et la puissance surtout. Le reste n'est qu'une question de temps et les écrits des jumeaux apportent un éclairage technique et théorique que je suis incapable d'avoir par moi même.


    Confortablement installée dans le fauteuil je l'écoute et souris.


    - Au moins n'avez vous pas été ennuyé par les Reikois, un bon début actuellement. Si cela vous fait envie nous pourrons faire un tour à cheval demain, je pourrai vous montrer la crique où seront construits les chantiers. J'ai avancé avec un maître charpentier sur les plans, nous avons établi la liste des bâtiments principaux, primordiaux, de ceux qui viendront dans un second temps et surtout il a commencé à calculer les matières premières nécessaires à tout cela. La banque des chaînes attend un retour de ma part confirmant mes sources de financement pour finaliser le prêt. voyez tout s'annonce pour le mieux de ce point de vue là.


    La question posée sur Mélyssa me surprend en un sens, mais nous n'avons rien à cacher après tout ici.


    - Mélyssa est mariée à mon ami d'enfance Ruyven Mistborne, un chevalier au service de ma famille depuis sa prime jeunesse. Éduqué ici tant aux lettres qu'aux arts du combat. Vin est leur fille, une adorable enfant de trois ans maintenant. Elle sera compagne de jeu d'Amael quand il sera en âge de jouer tout simplement. Les rôles inversés en un sens. Mélyssa est ma Dame de Compagnie depuis que nous avons eu quinze ans, question de protocole, chaperonnage, la société de Shoumei était... est très stricte au final et même si nous allons devoir nous adapter, évoluer si nous voulons survivre, perdurer malgré la situation actuelle, je pense que les bonnes mœurs sont importantes et représentatives de la tradition diviniste dans laquelle nous avons grandi. Dites moi Eliendir j'y songeais justement, cela ne sera pas mal perçu pour vous d'être associé à une noble diviniste de Mael ? Cela ne risque pas de nuire à votre... rôle ou réputation? Nous ne sommes pas en odeur de sainteté actuellement avouons le.


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  • Mar 27 Juin 2023 - 20:08
    Désenchantée
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    Plus il prend le temps d'écouter la jeune femme, plus il constate qu'il a véritablement une acharnée de travail face à lui. Du moins, elle en a le tempérament et la façon de penser. Si sa mémoire est bonne, il se souvient qu'elle lui avait révélée être une élève assidue, presque zélée de son temps à l'académie de Maël. De toute évidence, elle n'a pas menti et c'est toujours le cas aujourd'hui. De la persévérance dans son labeur, Myriem en aura grand besoin si elle cherche effectivement à libérer Maël du joug impérial.

    « Je ne peux qu'approuver vos dires. Il se trouve que moi aussi j'abhorre profondément les notions d'ignorance et d'incompétence. J'ai ce besoin irréductible de constamment savoir car finalement, la vie n'est-elle pas un éternel apprentissage ? Comprendre ce qui d'ordinaire, est en dehors de la portée des simples mortels que nous sommes. Les fondements même de notre monde et ses secrets m'intrigue au plus haut point et de manière très contradictoire aux rudiments de la science moderne, je suis convaincu qu'aucun savoir n'est véritablement hors d'atteinte pour un esprit savant et suffisamment ouvert sur ce qui nous entoure au-delà même de ce qui est visible. »

    Il un temps d'arrêt dans sa réflexion, notamment pour se refocaliser sur l'essentiel dont il s'éloigne peu à peu.

    « Pardon, je m'égare. Tout ça pour dire que je vous comprends. Vous avez raison, nous ne pouvons pas revenir en arrière pour effacer nos fautes et je pense qu'il ne tient qu'à nous de décider de notre avenir et de prendre notre vie en main. Même si vous ne maitrisez pas encore totalement votre don, cela viendra avec le temps et la rigueur nécessaire. Rien d'insurmontable pour une femme telle que vous, j'en suis sûr. »

    Un franc sourire sur le visage, l'Elfe hoche de la tête l'air ravi, et peut-être un peu rassuré, de constater qu'il ne s'est pas lancé bêtement dans une entreprise sans avenir même si en réalité, l'or est bien la dernière de ses motivations.

    « Ce serait pour moi un immense plaisir que de vous accompagner demain. Pour ne rien vous cacher, je meurs déjà d'impatience de passer un peu plus de temps en votre agréable compagnie. Mon bref trajet entre Maël et votre manoir m'a déjà donné un avant-goût des paysages absolument splendides que l'on peut trouver dans la région et j'ai aussi très hâte de les découvrir pendant mon séjour. Concernant le chantier, vous avez toute ma confiance à ce sujet, vous et votre maître charpentier. Je sais qu'il vous tient particulièrement à cœur de faire prospérer votre entreprise et croyez-bien que c'est aussi mon cas. J'ai beaucoup d'espoir pour notre future collaboration. »

    Eliëndir écoute la réponse à sa petite indiscrétion concernant les quelques âmes qui vivent dans ce château. Pour lui, c'est tout simplement une façon d'en apprendre un peu plus sur la Baronne et son entourage sans aucune arrière pensée. Hochant une dernière fois la tête avant d'être directement interrogé par son hôte, un petit sourire vint étirer encore un peu plus les traits de l'Elfe à la peau d'ivoire. Venant joindre ses deux mains sur ses genoux, le menton légèrement levé de manière un peu hautaine sans être inconvenant pour autant. Ses deux améthystes divaguent quelques instants dans la pièce avant de venir quérir les iris sombres de sa charmante interlocutrice.

    « C'est une bonne question. Pertinente et justifiée. Permettez-moi de vous répondre par l'interrogative. Ai-je l'air d'un homme qui se soucie de l'opinion des médisants ? »

    Question rhétorique, dont il n'attend pas forcément de réponse en réalité et d'ailleurs, il ne tarde pas à reprendre la parole.

    « Je suis Mélornois de par mon sang et mon droit de naissance. Si je m'étais préoccupé de l'avis de mes congénères au sujet du reste du monde, je n'aurais sûrement pas fait grand-chose de ma vie. Dîtes-moi, Myriem. Selon vous, devrait-on juger quelqu'un de par son origine, sa classe sociale ou même sa religion ? Et bientôt peut-être que nous jugerons quelqu'un de part la couleur de sa peau ? Quelle affreuse perspective. Bien sûr, ce sont des facteurs déterminants car parties intégrantes d'une personne mais je ne crois pas que cela doit être essentiel dans le jugement que l'on porte sur un individu quelconque. Peut-être est-ce ainsi que le monde fonctionne. Ce n'est pas mon cas. »

    Dit-il en décroisant les jambes, s'appuyant légèrement sur le canapé pour pouvoir se relever. S'il reste trop longtemps assis après avoir fait de la route, il risque d'être incapable de quitter son fauteuil. Les mains jointes dans son dos, l'Elfe entreprend d'aller s'intéresser à nouveau à la collection de son hôte.

    « Vous par exemple, pouvez-vous affirmer avoir du ressenti pour toute la population de l'Empire ? Je ne vous crois pas si mesquine, Myriem. Certainement que nos opinions divergent sur la question religieuse, entre autre, pourtant cela ne m'empêche pas de vous apprécier pour la personne que vous êtes et pour les valeurs que vous défendez. Si ce n'était pas le cas, je n'aurais pas fait le déplacement jusqu'à chez vous. Alors non, je n'ai que faire de ce que peuvent bien penser les autres. J'ai l'habitude de nager à contre-courant. Est-ce une réponse satisfaisante pour vous ? »

    S'approchant calmement du petit établi d'apothicaire de Myriem, observant les différentes plantes avec une pointe de curiosté dans le fond des yeux. Relevant finalement son regard en direction de la principale concernée.

    « Je constate que nous partageons une passion commune pour la botanique. Si je ne m'abuse, lors de notre dernière rencontre, vous m'avez parlé de la serre familiale. Celle de votre mère, si ma mémoire est bonne. Accepteriez-vous de me faire visiter ? »

    CENDRES



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