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AN 3, DÉCEMBRE // En périphérie du quartier marchand-
En s'étant jointe à une caravane marchande, Mirelys avait profité de la tranquillité relative d'un trajet entre Kyouji et Taisen. Elle était rassurée de voir que personne ne l'importunait, quand bien même les regards insistants de certains marchands pouvaient être malaisants. A tous les coups, certains individus peu scrupuleux cherchaient le moyen de l'acquérir par diverses ruses, elle qui était une esclave connue. Ce n'était certainement pas son physique qui attirait les regards, sa taille de géante ou sa carrure de combattante. La verte ne concevait pas que son apparence puisse être source d'attention plus que ce qu'elle représentait: une criminelle condamnée à un éternel esclavage et qui n'avait techniquement, aucun droit dans cet immense Empire.
Taisen était un autre monde. La ville avait été bâtie dans la plus dure austérité, conçue pour fonctionner de manière pratique et efficace. Les bâtiments semblaient terriblement robustes, à l'épreuve du vent, des tempêtes et de la fournaise du désert. L'admiration qu'éprouvait Mirelys envers cet endroit ne tarissait pas, elle s'était surprise à flâner d'une rue à l'autre sans vraiment réfléchir, le regard perdu sur cet environnement nostalgique. Elle était déjà venue dans cette ville, c'était ici qu'elle avait été jugée et châtiée pour le reste de son existence. Les lieux n'étaient-ils pas plus sombres dans ses souvenirs? Et aussi plus exigus? Sa mémoire défaillante lui jouait probablement des tours, à moins qu'il ne s'agissait d'une version cauchemardesque qui avait germé dans ses songes au fils des années.
- Vous souvenez-vous de moi?
Ce marchand qui fuyait son regard et qu'elle avait soudainement interpellé semblait très bien se souvenir d'elle.
- Vous m'avez vendue à la maison Leotoris, Maître Kalhede lui-même vous a payé de sa main.
- J-Je ne suis qu'un marchand d'esclave, je ne faisais que mon travail, si tu cherches à te venger...
- Non, non absolument pas! Je tenais à vous remercier, bien au contraire. Vous m'avez nourrie, lavée, vêtue. Je n'ai pas été acquise par hasard, c'est en partie grâce à vos adéquates attentions.
- Il te manque une case ou quoi?! Q-quoi qu'il en soit, je suis pressé, laisse moi tranquille!
L'homme s'écartait très vite, s'engouffrant dans une allée dérobée loin du vacarme des échoppes alentours. Si la verte se demandait pourquoi elle avait l'impression de voir un fugitif prendre ses jambes à son cou, elle réalisait aussi très vite que l'individu avait fait tomber sa bourse. Même si l'allée était un peu trop étroite pour une personne de grande carrure comme elle, l'esclave ne se laissait pas décourager. Elle s'y engouffrait en esquivant obstacles et autres coins de murs sinueux, essayant de ne pas perdre l'esclavagiste de vue. C'était typiquement le genre d'endroit isolé où les brigands dépouillaient les voyageurs perdus, un véritable coupe-gorge. Son instinct ne lui mentait guère, et une sensation de danger vint très vite sonner dans sa tête. Le temps de s'élancer d'un bond et elle se jetait sur l'homme, l'envoyant au sol avec juste assez de timing pour éviter le brillant d'une lame.
Mirelys n'eut pas le temps de voir qui était la figure sombre qui menait l'attaque, mais sa hallebarde était dressée en direction de ce qu'elle percevait comme étant la menace. Qui que c'était, il ne tenait qu'à elle de défendre la vie de l'esclavagiste.
- Cessez vos actes de violences sur le champs ou j'y ferais réponse!
En s'étant jointe à une caravane marchande, Mirelys avait profité de la tranquillité relative d'un trajet entre Kyouji et Taisen. Elle était rassurée de voir que personne ne l'importunait, quand bien même les regards insistants de certains marchands pouvaient être malaisants. A tous les coups, certains individus peu scrupuleux cherchaient le moyen de l'acquérir par diverses ruses, elle qui était une esclave connue. Ce n'était certainement pas son physique qui attirait les regards, sa taille de géante ou sa carrure de combattante. La verte ne concevait pas que son apparence puisse être source d'attention plus que ce qu'elle représentait: une criminelle condamnée à un éternel esclavage et qui n'avait techniquement, aucun droit dans cet immense Empire.
Taisen était un autre monde. La ville avait été bâtie dans la plus dure austérité, conçue pour fonctionner de manière pratique et efficace. Les bâtiments semblaient terriblement robustes, à l'épreuve du vent, des tempêtes et de la fournaise du désert. L'admiration qu'éprouvait Mirelys envers cet endroit ne tarissait pas, elle s'était surprise à flâner d'une rue à l'autre sans vraiment réfléchir, le regard perdu sur cet environnement nostalgique. Elle était déjà venue dans cette ville, c'était ici qu'elle avait été jugée et châtiée pour le reste de son existence. Les lieux n'étaient-ils pas plus sombres dans ses souvenirs? Et aussi plus exigus? Sa mémoire défaillante lui jouait probablement des tours, à moins qu'il ne s'agissait d'une version cauchemardesque qui avait germé dans ses songes au fils des années.
- Vous souvenez-vous de moi?
Ce marchand qui fuyait son regard et qu'elle avait soudainement interpellé semblait très bien se souvenir d'elle.
- Vous m'avez vendue à la maison Leotoris, Maître Kalhede lui-même vous a payé de sa main.
- J-Je ne suis qu'un marchand d'esclave, je ne faisais que mon travail, si tu cherches à te venger...
- Non, non absolument pas! Je tenais à vous remercier, bien au contraire. Vous m'avez nourrie, lavée, vêtue. Je n'ai pas été acquise par hasard, c'est en partie grâce à vos adéquates attentions.
- Il te manque une case ou quoi?! Q-quoi qu'il en soit, je suis pressé, laisse moi tranquille!
L'homme s'écartait très vite, s'engouffrant dans une allée dérobée loin du vacarme des échoppes alentours. Si la verte se demandait pourquoi elle avait l'impression de voir un fugitif prendre ses jambes à son cou, elle réalisait aussi très vite que l'individu avait fait tomber sa bourse. Même si l'allée était un peu trop étroite pour une personne de grande carrure comme elle, l'esclave ne se laissait pas décourager. Elle s'y engouffrait en esquivant obstacles et autres coins de murs sinueux, essayant de ne pas perdre l'esclavagiste de vue. C'était typiquement le genre d'endroit isolé où les brigands dépouillaient les voyageurs perdus, un véritable coupe-gorge. Son instinct ne lui mentait guère, et une sensation de danger vint très vite sonner dans sa tête. Le temps de s'élancer d'un bond et elle se jetait sur l'homme, l'envoyant au sol avec juste assez de timing pour éviter le brillant d'une lame.
Mirelys n'eut pas le temps de voir qui était la figure sombre qui menait l'attaque, mais sa hallebarde était dressée en direction de ce qu'elle percevait comme étant la menace. Qui que c'était, il ne tenait qu'à elle de défendre la vie de l'esclavagiste.
- Cessez vos actes de violences sur le champs ou j'y ferais réponse!
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Elle ne connaissait pas spécialement cette ville. Et, autant dire qu'elle ne le voulait pas. Depuis qu'elle y avait éliminé quelqu'un dont le comportement n'avait rien de celui d'un criminel, elle était rongée par le remords. Oh, elle le savait, elle avait agi pour cette petite hybride, en suivant les indications de son père et ne regrettait pas d'avoir un peu soulagé son fardeau, à sa manière. Mais elle aurait aimé que sa victime se montre sous son vrai jour, au moins quelques instants avant sa mort. Pendant toute la soirée, elle avait espéré, attendu... Mais il y avait toujours trop de monde, elle n'avait jamais pu lui révéler ses ailes, comme elle le faisait d'ordinaire avec ses cibles avant de sortir sa lame, juste pour s'assurer de ne pas se tromper. D'un autre côté, la situation était particulière. Sa main n'avait pas été guidée par ses convictions, mais par son sentiment de devoir porter assistance à ce pauvre homme. Son forfait accompli, elle avait disparu, n'était même pas retournée voir l'homme pour lui dire que c'était fait. Elle lui avait dit qu'elle ne lui demanderait aucun paiement et avait tenu parole. Vous pouvez penser ce que vous voulez de Kilanna, mais vous ne pouvez pas lui retirer ceci : elle tient toujours ses promesses. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle n'en jamais fait beaucoup. La parole donnée n'était pas quelque chose dont elle pensait qu'on pouvait se moquer.
Elle en était là de ses réflexions, errant comme une âme en peine au milieu des rues, lorsqu'elle entendit quelque chose qui ne lui plaisait pas vraiment. Un marchand d'esclaves, hein ? On allait bien voir. Elle réfléchit. Il ne semblait pas y avoir d'hybride parmi sa "marchandise". Alors, peut-être que saboter son commerce pour le faire couler suffirait ? Et qu'elle pourrait régler tout cela sans verser de sang ? Néanmoins, il y avait trop de monde autour de lui, elle ne pouvait pas s'y introduire sans se faire repérer. Ou alors... Elle pourrait tester ses talents d'actrice en se faisant passer pour une esclave voulant rejoindre son étal ? Sauf qu'elle imaginait difficilement une esclave pouvoir se balader seule. Et puis, ce n'était pas un secret, seule, elle n'était pas douée pour jouer la comédie.
C'est alors qu'elle vit quelqu'un s'approcher. Tiens, elle aurait ainsi peut-être l'occasion de...
- Mademoiselle ?
Elle se retourna. Une femme d'âge mûr venait de l'interpeler. Une fois certaine d'avoir capté l'attention de l'hybride aux cheveux rouges, elle disparut dans une ruelle. Le message était clair : "suivez-moi si vous voulez en savoir plus". Kilanna hésita. À ce stade, elle pouvait encore reculer. Mais si elle suivait la femme, ce ne serait sans doute plus le cas.
Finalement, elle soupira. Les personnes qui agissaient ainsi étaient souvent des employeurs potentiels. Elle ne cracherait pas sur un salaire supplémentaire... À condition qu'il soit justifié. Alors, elle la rejoignit.
- Je suis ravie que vous ayez accepté de m'écouter. Voyez-vous, je...
- Au but. Je n'ai pas le temps d'écouter vos histoires. Que voulez-vous ?
La femme observa la rue autour d'elles, dans l'attitude typique de ceux qui veulent s'assurer d'être seuls. Puis, baissant la voix, elle reprit :
- J'ai vu que vous observiez ce marchand. Voyez-vous, il y a quelques jours, il a vendu ma fille... J'ai l'intuition que vous pouvez le faire payer.
- C'est possible.
Elle posa ostensiblement la main sur la dague à sa ceinture et attendit que la femme l'aie vue et aie compris son message silencieux.
- Cependant, pouvez-vous vous offrir mes services ?
Elle ne dut alors qu'à ses réflexes le fait de pouvoir récupérer la bourse bien fournie qu'elle lui lança.
- Vous aurez la même chose une fois terminé. Je suis prête à tout pour ma fille. Et si vous pouviez aussi la libérer...
- Pas dans mes compétences. Je punis les coupables, pour réparer les conséquences de leurs actions, il vous faudra vous en occuper vous-même, ou embaucher quelqu'un d'autre. Rendez-vous ici demain soir.
Puis, sans lui laisser le temps de répliquer, elle empocha l'argent et s'envola. Sa cible se trouvait dans une ruelle parallèle... Mais il était idiot, en fait. Quelle personne saine d'esprit allait s'engouffrer dans un tel lieu ? Il était pourtant évident que c'était une invitation bien trop tentante pour un assassin. Elle fut tentée de rattraper son employeuse du moment en lui donnant rendez-vous plutôt quelques heures plus tard. Mais il était hors de question de prendre le risque de perdre sa cible. Cette mission s'annonçait facile, et elle était bien trop payée pour le niveau de difficulté. Mais elle n'allait pas se plaindre.
Alors, sans réfléchir plus longtemps, elle descendit en piqué, les ailes plaquées contre son corps, la lame brandie devant elle. L'élan de sa chute suffirait à en finir... Attendez. D'un battement d'ailes, elle freina sa chute. Sa cible n'était plus là. N'ayant pas la place de se maintenir correctement à faible altitude, elle préféra atterrir et posa sur la garde du corps improvisée un regard dur.
- Il n'y aurait eu aucune violence si vous n'étiez pas intervenue.
Son regard glissa jusqu'au visage de l'homme.
- Vous êtes pitoyable. Mais il y a peut-être un moyen. Dites-moi à qui vous avez vendu des humaines récemment. Si vous m'aidez à les libérer, je pourrais peut-être vous laisser en vie.
Puis son regard se reporta sur cette femme qui semblait s'improviser protectrice. La luminosité était faible, mais il lui semblait voir quelqu'un que la vie avait éprouvé.
- Quant à vous... J'aimerais ne pas avoir à vous faire du mal. Eloignez-vous.
Elle en était là de ses réflexions, errant comme une âme en peine au milieu des rues, lorsqu'elle entendit quelque chose qui ne lui plaisait pas vraiment. Un marchand d'esclaves, hein ? On allait bien voir. Elle réfléchit. Il ne semblait pas y avoir d'hybride parmi sa "marchandise". Alors, peut-être que saboter son commerce pour le faire couler suffirait ? Et qu'elle pourrait régler tout cela sans verser de sang ? Néanmoins, il y avait trop de monde autour de lui, elle ne pouvait pas s'y introduire sans se faire repérer. Ou alors... Elle pourrait tester ses talents d'actrice en se faisant passer pour une esclave voulant rejoindre son étal ? Sauf qu'elle imaginait difficilement une esclave pouvoir se balader seule. Et puis, ce n'était pas un secret, seule, elle n'était pas douée pour jouer la comédie.
C'est alors qu'elle vit quelqu'un s'approcher. Tiens, elle aurait ainsi peut-être l'occasion de...
- Mademoiselle ?
Elle se retourna. Une femme d'âge mûr venait de l'interpeler. Une fois certaine d'avoir capté l'attention de l'hybride aux cheveux rouges, elle disparut dans une ruelle. Le message était clair : "suivez-moi si vous voulez en savoir plus". Kilanna hésita. À ce stade, elle pouvait encore reculer. Mais si elle suivait la femme, ce ne serait sans doute plus le cas.
Finalement, elle soupira. Les personnes qui agissaient ainsi étaient souvent des employeurs potentiels. Elle ne cracherait pas sur un salaire supplémentaire... À condition qu'il soit justifié. Alors, elle la rejoignit.
- Je suis ravie que vous ayez accepté de m'écouter. Voyez-vous, je...
- Au but. Je n'ai pas le temps d'écouter vos histoires. Que voulez-vous ?
La femme observa la rue autour d'elles, dans l'attitude typique de ceux qui veulent s'assurer d'être seuls. Puis, baissant la voix, elle reprit :
- J'ai vu que vous observiez ce marchand. Voyez-vous, il y a quelques jours, il a vendu ma fille... J'ai l'intuition que vous pouvez le faire payer.
- C'est possible.
Elle posa ostensiblement la main sur la dague à sa ceinture et attendit que la femme l'aie vue et aie compris son message silencieux.
- Cependant, pouvez-vous vous offrir mes services ?
Elle ne dut alors qu'à ses réflexes le fait de pouvoir récupérer la bourse bien fournie qu'elle lui lança.
- Vous aurez la même chose une fois terminé. Je suis prête à tout pour ma fille. Et si vous pouviez aussi la libérer...
- Pas dans mes compétences. Je punis les coupables, pour réparer les conséquences de leurs actions, il vous faudra vous en occuper vous-même, ou embaucher quelqu'un d'autre. Rendez-vous ici demain soir.
Puis, sans lui laisser le temps de répliquer, elle empocha l'argent et s'envola. Sa cible se trouvait dans une ruelle parallèle... Mais il était idiot, en fait. Quelle personne saine d'esprit allait s'engouffrer dans un tel lieu ? Il était pourtant évident que c'était une invitation bien trop tentante pour un assassin. Elle fut tentée de rattraper son employeuse du moment en lui donnant rendez-vous plutôt quelques heures plus tard. Mais il était hors de question de prendre le risque de perdre sa cible. Cette mission s'annonçait facile, et elle était bien trop payée pour le niveau de difficulté. Mais elle n'allait pas se plaindre.
Alors, sans réfléchir plus longtemps, elle descendit en piqué, les ailes plaquées contre son corps, la lame brandie devant elle. L'élan de sa chute suffirait à en finir... Attendez. D'un battement d'ailes, elle freina sa chute. Sa cible n'était plus là. N'ayant pas la place de se maintenir correctement à faible altitude, elle préféra atterrir et posa sur la garde du corps improvisée un regard dur.
- Il n'y aurait eu aucune violence si vous n'étiez pas intervenue.
Son regard glissa jusqu'au visage de l'homme.
- Vous êtes pitoyable. Mais il y a peut-être un moyen. Dites-moi à qui vous avez vendu des humaines récemment. Si vous m'aidez à les libérer, je pourrais peut-être vous laisser en vie.
Puis son regard se reporta sur cette femme qui semblait s'improviser protectrice. La luminosité était faible, mais il lui semblait voir quelqu'un que la vie avait éprouvé.
- Quant à vous... J'aimerais ne pas avoir à vous faire du mal. Eloignez-vous.
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Impossible de savoir d'où était venue l'attaque sur l'instant, mais la verte avait sa réponse une fois dressée face à son adversaire. Des ailes? Elle était venue d'en haut? Cela expliquait sa rapidité malgré l'étroitesse de cette allée. Difficile de distinguer correctement les traits de l'ennemi, l'ombre causée par ces murs très rapprochés rendait toute identification certaine délicate. Une chose était sûre, son opposant était de taille commune, sans doute frêle de physique, et définitivement expérimenté dans le maniement des armes blanches. Le simple fait que Mirelys avait ressenti un danger n'était pas vide de sens, cela voulait dire que la menace était bien plus réelle qu'elle ne voulait se l'imaginer. Hors de question de se fier à la carrure de l'assassin, elle ne pouvait pas se sentir en sécurité sous prétexte qu'elle faisait plus de deux mètres de hauteur. Non en vérité, c'était la verte qui était désavantagée.
Dans cette allée exigüe, sa corpulence présentait un réel handicap, elle ne pouvait pas se mouvoir comme elle le voudrait. Qui plus était, derrière elle et le marchand apeuré se trouvait une impasse. Elle était acculée, sans possibilité de fuite autre que le combat. Oh, elle ne craignait pas de perdre un bras de fer avec son ennemi, là n'était pas la question. Une dague bien aiguisée et bien maniée était plus redoutable dans cette situation qu'une immense hallebarde allongée qui touchait les murs de chaque côté. D'autant que l'esclave se voyait mal asséner de grands coups de haches comme une barbare. Et si en plus l'adversaire s'amusait à attaquer par la voie des airs, il deviendrait difficile de se défendre convenablement. Oui, Mirelys était définitivement dans une mauvaise posture, mais le simple fait que l'assassin prenait la parole montrait qu'il y avait encore un espoir d'éviter un sanglant combat. Peut être serait-il possible de discuter ou de négocier? La verte préfèrerait!
- Attenter à la vie de quelqu'un est une forme de violence il me semble! Le marchand longeait les murs, à croire qu'il cherchait un quelconque moment d’inattention pour essayer de s'enfuir. Vous, ne bougez pas! Je ne pourrais jamais vous protéger si vous tentez de fuir! Restez derrière moi d'accord?
Son attention était reportée sur l'assassin. Cette voix semblait appartenir à une jeune femme. Bien que cela n'avançait pas la verte à grand chose.
- Je ne sais qui vous êtes, ni ce que vous avez vécu, mais cet homme est un esclavagiste reconnu par le Reike, et...
- Oui c'est ça, dis lui! S'exclamait l'homme, dont la peur laissait peu à peu place à la colère. Tu ne sais pas qui je suis, je travaille pour les plus grands nobles de l'Empire! Porter la main sur moi, c'est porter la main sur les seigneurs les plus respectés du coin! Le seigneur de Kyouji lui-même a recommandé mes services! Et celle qui me défends est l'esclave d'une des plus anciennes familles nobles de la cité! Dis lui, la barbare!
- Cessez donc, je ne suis plus une barbare depuis que je suis au service des Leotoris! Et puis calmez vous! J'aimerai parlementer avec cette personne, vous me déconcentrez!
La crainte d'un bref moment d’inattention, d'une attaque soudaine de la part de l'assassin, rendait Mirelys plus que nerveuse. Elle avait effectivement du mal à guetter les moindres faits et gestes de son adversaire tout en devant calmer en prime les ardeurs du marchand dans son dos. La verte craignait l'escalade, elle se demandait si tout ça n'allait pas finir dans un bain de sang. L'intelligence n'était pas vraiment son fort et son instinct de guerrière enfoui mais toujours présent, quelque part, lui criait de réduire la menace à néant le plus vite possible. Une légère prière flottant dans un coin de sa tête, puis les paroles avisées de son Maître, ses conseils... Elle se décidait. Quittant sa posture défensive pour se redresser, son hallebarde simplement posée au sol. Mirelys expirait profondément, combattant ses craintes et ses conflits internes pour apaiser son esprit et ses émotions.
- Je suis désolée. Je n'approuve pas l'esclavage, c'est une sombre pratique souvent pratiquée par des individus abjects. J'en suis la première informée, cela fait sept années que je suis marquée au fer rouge. Notre Reine a pratiquement aboli l'esclavagisme, mais la sentence est toujours en vigueur pour les crimes graves. Vous ne pouvez pas reprocher à ce marchand d'exercer son métier, ni chercher à venger vos amies de cette manière. Il serait plus sage de prier pour le salut de leurs âmes, en espérant qu'elles puissent expier leurs crimes un jour et trouver une voie vers la rédemption. La verte fit un sourire. Un peu comme moi, en somme!
Est-ce qu'elle avait désamorcé la situation? Elle l'espérait! Si son discours tombait dans l'oreille d'une sourde, elle était parfaitement vulnérable postée comme elle l'était. Mais il n'y avait aucune crainte dans son regard, elle était sûre d'elle. Expier ses péchés, ses crimes, accepter sa sentence pour pouvoir un jour trouver le salut. C'était ce qu'elle avait fait de sa vie et c'était ce qu'elle faisait encore aujourd'hui. La seule raison pour laquelle une barbare cannibale meurtrière prêchait la vie et la protection des faibles. Sans doute lui manquait-il une case. Sans doute était-elle stupide. Sans doute vivait-elle ainsi pour trouver un sens à sa vie de souffrances. Ce n'était pas grave, ce qui était important c'était ce qu'elle faisait maintenant! Debout devant une future meurtrière atteinte d'humeur vengeresse, bien décidée à lui faire changer d'avis. Elle parviendrait à toucher son cœur et à éviter un drame, elle en était sûre!
Si seulement elle savait qu'il s'agissait d'esclavagisme illégal et que les humaines avaient été kidnappées.
Elle aurait vraiment de quoi se sentir stupide pour une fois.
Dans cette allée exigüe, sa corpulence présentait un réel handicap, elle ne pouvait pas se mouvoir comme elle le voudrait. Qui plus était, derrière elle et le marchand apeuré se trouvait une impasse. Elle était acculée, sans possibilité de fuite autre que le combat. Oh, elle ne craignait pas de perdre un bras de fer avec son ennemi, là n'était pas la question. Une dague bien aiguisée et bien maniée était plus redoutable dans cette situation qu'une immense hallebarde allongée qui touchait les murs de chaque côté. D'autant que l'esclave se voyait mal asséner de grands coups de haches comme une barbare. Et si en plus l'adversaire s'amusait à attaquer par la voie des airs, il deviendrait difficile de se défendre convenablement. Oui, Mirelys était définitivement dans une mauvaise posture, mais le simple fait que l'assassin prenait la parole montrait qu'il y avait encore un espoir d'éviter un sanglant combat. Peut être serait-il possible de discuter ou de négocier? La verte préfèrerait!
- Attenter à la vie de quelqu'un est une forme de violence il me semble! Le marchand longeait les murs, à croire qu'il cherchait un quelconque moment d’inattention pour essayer de s'enfuir. Vous, ne bougez pas! Je ne pourrais jamais vous protéger si vous tentez de fuir! Restez derrière moi d'accord?
Son attention était reportée sur l'assassin. Cette voix semblait appartenir à une jeune femme. Bien que cela n'avançait pas la verte à grand chose.
- Je ne sais qui vous êtes, ni ce que vous avez vécu, mais cet homme est un esclavagiste reconnu par le Reike, et...
- Oui c'est ça, dis lui! S'exclamait l'homme, dont la peur laissait peu à peu place à la colère. Tu ne sais pas qui je suis, je travaille pour les plus grands nobles de l'Empire! Porter la main sur moi, c'est porter la main sur les seigneurs les plus respectés du coin! Le seigneur de Kyouji lui-même a recommandé mes services! Et celle qui me défends est l'esclave d'une des plus anciennes familles nobles de la cité! Dis lui, la barbare!
- Cessez donc, je ne suis plus une barbare depuis que je suis au service des Leotoris! Et puis calmez vous! J'aimerai parlementer avec cette personne, vous me déconcentrez!
La crainte d'un bref moment d’inattention, d'une attaque soudaine de la part de l'assassin, rendait Mirelys plus que nerveuse. Elle avait effectivement du mal à guetter les moindres faits et gestes de son adversaire tout en devant calmer en prime les ardeurs du marchand dans son dos. La verte craignait l'escalade, elle se demandait si tout ça n'allait pas finir dans un bain de sang. L'intelligence n'était pas vraiment son fort et son instinct de guerrière enfoui mais toujours présent, quelque part, lui criait de réduire la menace à néant le plus vite possible. Une légère prière flottant dans un coin de sa tête, puis les paroles avisées de son Maître, ses conseils... Elle se décidait. Quittant sa posture défensive pour se redresser, son hallebarde simplement posée au sol. Mirelys expirait profondément, combattant ses craintes et ses conflits internes pour apaiser son esprit et ses émotions.
- Je suis désolée. Je n'approuve pas l'esclavage, c'est une sombre pratique souvent pratiquée par des individus abjects. J'en suis la première informée, cela fait sept années que je suis marquée au fer rouge. Notre Reine a pratiquement aboli l'esclavagisme, mais la sentence est toujours en vigueur pour les crimes graves. Vous ne pouvez pas reprocher à ce marchand d'exercer son métier, ni chercher à venger vos amies de cette manière. Il serait plus sage de prier pour le salut de leurs âmes, en espérant qu'elles puissent expier leurs crimes un jour et trouver une voie vers la rédemption. La verte fit un sourire. Un peu comme moi, en somme!
Est-ce qu'elle avait désamorcé la situation? Elle l'espérait! Si son discours tombait dans l'oreille d'une sourde, elle était parfaitement vulnérable postée comme elle l'était. Mais il n'y avait aucune crainte dans son regard, elle était sûre d'elle. Expier ses péchés, ses crimes, accepter sa sentence pour pouvoir un jour trouver le salut. C'était ce qu'elle avait fait de sa vie et c'était ce qu'elle faisait encore aujourd'hui. La seule raison pour laquelle une barbare cannibale meurtrière prêchait la vie et la protection des faibles. Sans doute lui manquait-il une case. Sans doute était-elle stupide. Sans doute vivait-elle ainsi pour trouver un sens à sa vie de souffrances. Ce n'était pas grave, ce qui était important c'était ce qu'elle faisait maintenant! Debout devant une future meurtrière atteinte d'humeur vengeresse, bien décidée à lui faire changer d'avis. Elle parviendrait à toucher son cœur et à éviter un drame, elle en était sûre!
Si seulement elle savait qu'il s'agissait d'esclavagisme illégal et que les humaines avaient été kidnappées.
Elle aurait vraiment de quoi se sentir stupide pour une fois.
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C'en était assez. Elle n'était pas là pour parlementer. Et puis, plus elle perdait de temps à discuter, plus sa cible avait de chances de lui échapper. Finalement, sa commanditaire avait-elle prévu un tel obstacle ? Cela expliquerait la paie importante... Kilanna avait mis cela sur le compte de l'amour que toute mère portait à son enfant, mais peut-être s'agissait-il simplement d'une employeuse comme les autres, qui fixait son prix en fonction de la difficulté de la mission. Si tel était le cas... Elle fixa l'homme, songeuse. Peut-être disposait-il d'un pouvoir qui le rendait dangereux ? Peut-être savait-il se battre? Ou jouer la comédie, pour sembler plus inoffensif qu'il ne l'était en réalité ?
- Monsieur. Sachez que les seigneurs, je m'en contrefiche. S'ils ne sont pas d'accord avec moi, ils n'ont qu'à bien se tenir ! Et s'ils sont d'accord... Ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent, je m'en contrefiche. Sachez qu'ici, personne ne nous verra. Vous pourriez bien être un seigneur vous-même, personne ne remontera jamais ma trace. Et quant à vous, mademoiselle... ça m'étonnerait sincèrement que des criminelles aient une famille assez inconsciente pour dilapider toute sa fortune dans un assassinat, n'est-ce pas ? Ce serait bien trop imprudent. Maintenant, sortez d'ici, vous me gênez !
Mais elle n'était pas la seule. L'étroitesse de la ruelle elle-même jouait contre elle. À présent, au sol, elle ne pouvait plus s'envoler, les murs lui laissant moins d'espace que ce dont elle avait besoin pour déployer son envergure. Néanmoins... Elle était agile et entraînée. Ce colosse lui en voudrait-il de l'utiliser comme terrain d'escalade pour pouvoir atteindre la mauviette cachée derrière ? Certainement. Alors, elle préféra grimper sur le mur et se percher sur le rebord d'une fenêtre condamnée.
- Monsieur, je vous propose un marché. Je vous donne une chance de vous expliquer. Si vous êtes convaincant, on pourra peut-être régler tout ça sans verser le sang. Alors allez-y. Je vous écoute.
Elle ne lui laissait même pas la possibilité de refuser. Et, ayant elle-même rejoint une troupe de théâtre, elle le saurait rapidement s'il tentait de mentir. D'autant plus que la situation ne lui était clairement pas favorable, ce qui augmenterait son malaise en cas de tentative de mensonge.
- Monsieur. Sachez que les seigneurs, je m'en contrefiche. S'ils ne sont pas d'accord avec moi, ils n'ont qu'à bien se tenir ! Et s'ils sont d'accord... Ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent, je m'en contrefiche. Sachez qu'ici, personne ne nous verra. Vous pourriez bien être un seigneur vous-même, personne ne remontera jamais ma trace. Et quant à vous, mademoiselle... ça m'étonnerait sincèrement que des criminelles aient une famille assez inconsciente pour dilapider toute sa fortune dans un assassinat, n'est-ce pas ? Ce serait bien trop imprudent. Maintenant, sortez d'ici, vous me gênez !
Mais elle n'était pas la seule. L'étroitesse de la ruelle elle-même jouait contre elle. À présent, au sol, elle ne pouvait plus s'envoler, les murs lui laissant moins d'espace que ce dont elle avait besoin pour déployer son envergure. Néanmoins... Elle était agile et entraînée. Ce colosse lui en voudrait-il de l'utiliser comme terrain d'escalade pour pouvoir atteindre la mauviette cachée derrière ? Certainement. Alors, elle préféra grimper sur le mur et se percher sur le rebord d'une fenêtre condamnée.
- Monsieur, je vous propose un marché. Je vous donne une chance de vous expliquer. Si vous êtes convaincant, on pourra peut-être régler tout ça sans verser le sang. Alors allez-y. Je vous écoute.
Elle ne lui laissait même pas la possibilité de refuser. Et, ayant elle-même rejoint une troupe de théâtre, elle le saurait rapidement s'il tentait de mentir. D'autant plus que la situation ne lui était clairement pas favorable, ce qui augmenterait son malaise en cas de tentative de mensonge.
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L'assaillante était définitivement têtue.
Mirelys ne saurait lui en vouloir, elle semblait avoir toutes les raisons de mener à bien son assassinat. Les marchands d'esclaves étaient rarement bien vus, encore plus à une époque où la pratique tendait à disparaître. Comment se dépêtrer de cette situation? Le discours de la barbare était littéralement tombé dans l'oreille d'une sourde, elle ne savait même pas si elle avait vraiment été écoutée. Avait-elle gâché son souffle pour rien? Non! Derrière elle, un homme commençait à bouillonner de rage, les doigts crispés sur sa dague cachée. Si la volonté de parlementer d'une Mirelys naïve n'avait pas eu d'effet sur l'assassin, c'était loin d'être le cas de celui qu'elle protégeait. Et les marmonnements confus de la géante furent très vite supplantés par une voix emplie de colère.
- Inutile! Incapable! Tu es censée me protéger, maudite barbare!! Il sortait sa dague, la pointant aussi bien vers l'assassin que l'esclave, laissant une Mirelys encore plus confuse sur la conduite à tenir. - Tout ça pour des bâtardes à peine nobles... je savais que je n'aurais pas dû accepter!
- Attendez, veuillez garder votre calme! Elle tendait une main vers lui en signe d'apaisement. - Ne faites rien qui...
Tchac.
La dague avait sifflé, traçant toute la longueur d'une paume jusqu'au pouce. Du sang s'écoulait très vite de la blessure à la grande surprise de la verte. La douleur était aussi intense que l'incompréhension qu'elle ressentait. Une grimace marquait son visage et elle avait retiré sa main aussitôt. Pour autant, elle n'avait pas bougé, restant entre l'homme et son assassin en dépit des circonstances. Le liquide vermeil perlait abondamment de sa peau, tâchant les pavés sales de la ruelle. Le marchand pointait sa lame en direction de son visage, avec une expression de colère et de dégoût.
- La seule raison pour laquelle tu es en vie c'est grâce à moi, chienne! Tu ferais mieux d'en être un peu plus reconnaissante. Son attention revenait vers l'assassin, perché sur une fenêtre désormais.
- Tu veux savoir la vérité? Très bien, de toute façon j'étais sur le point de quitter Tensai. Ceux qui t'envoie sont endettés auprès de personnes peu recommandables. Pour leur faire comprendre le message, quoi de mieux que de leur enlever une ou deux filles et de me les amener? Je les marque au fer, je fournis de faux documents de condamnation, et je les vends. A l'heure actuelle, elles doivent être dans une caravane, perdue quelque part dans le désert.
Un sourire marquait les lèvres du marchand, avec une expression de supériorité. Telle était donc la vraie nature de cet individu. Ses souvenirs d'esclave remontant à la période où elle n'était qu'un objet entre les mains de cet homme étaient diffus, confus. Elle ignorait totalement à quel point cet être était ignoble, qu'il était un criminel de la pire espèce. Il n'avait même pas pris la peine de mentir, comme s'il était fier de son acte pernicieux. Un couard qui se pensait intouchable probablement sous prétexte qu'il avait des liens avec des êtres méprisables.
- Comment avez-vous osé faire une telle chose à d'innocentes personnes?! S'exclamait-elle, faisant un pas dans sa direction. L'homme acculé au mur semblait surpris par son geste.
- N'approche pas, chienne d'esclave! Il brandissait sa dague sous la gorge de la verte, un peu trop proche et menaçante à son goût. - Ne crois pas que j'hésiterais à te châtier sous prétexte que tu appartiens aux Leotoris. Cela ne te ferait guère de mal d'être rééduquée correctement! Je vais te renvoyer à ton Maître un peu plus obéissante, ça te fera pas de mal. Il se tournait une ultime fois vers l'assassin aux multiples ailes. - Osmund Wirlkurd. L'acheteur des humaines. Tu le trouveras quelque part dans le désert, avec ses... partenaires. Si tu n'as pas peur de te faire détrousser! Laisse nous maintenant, j'ai deux mots à dire à cette maudite barbare.
Mirelys était perdue. Elle avait affaire à un horrible criminel sans pouvoir réellement agir. Quel poids pouvait bien avoir la parole d'une esclave face à celle d'un marchand, citoyen du Reike? Elle ressentait une profonde injustice bien qu'il lui était impossible de faire quoi que ce soit. Pire encore, elle craignait de finir entre les griffes de cet individu monstrueux. La verte pensait avoir remonté la pente depuis sa renaissance au service des Leotoris mais elle se retrouvait figée, affligée d'un puissant malaise face à cet homme qui était son précédent vendeur. Elle se tournait alors vers l'assassin. L'hybride qui était venue prendre la vie de cet homme à l'origine et qui possédait désormais les informations qu'elle désirait. Si la verte ne pouvait pas échapper à son statut, si elle ne pouvait pas agir, au moins restait-il un espoir de venir en aide à ces pauvres jeunes filles.
- Dame pourfendeuse dont j'ignore le nom. Vous devez sauver ces innocentes, elles ne méritent pas cette injustice. Je prierais pour votre succès.
La barbare allait bien trouver un moyen d'échapper à ce triste individu. Et si elle devait subir quelques châtiments de sa part, peu importait du moment qu'il n'y avait pas plus de sang versé.
Le sien suffisait amplement.
Mirelys ne saurait lui en vouloir, elle semblait avoir toutes les raisons de mener à bien son assassinat. Les marchands d'esclaves étaient rarement bien vus, encore plus à une époque où la pratique tendait à disparaître. Comment se dépêtrer de cette situation? Le discours de la barbare était littéralement tombé dans l'oreille d'une sourde, elle ne savait même pas si elle avait vraiment été écoutée. Avait-elle gâché son souffle pour rien? Non! Derrière elle, un homme commençait à bouillonner de rage, les doigts crispés sur sa dague cachée. Si la volonté de parlementer d'une Mirelys naïve n'avait pas eu d'effet sur l'assassin, c'était loin d'être le cas de celui qu'elle protégeait. Et les marmonnements confus de la géante furent très vite supplantés par une voix emplie de colère.
- Inutile! Incapable! Tu es censée me protéger, maudite barbare!! Il sortait sa dague, la pointant aussi bien vers l'assassin que l'esclave, laissant une Mirelys encore plus confuse sur la conduite à tenir. - Tout ça pour des bâtardes à peine nobles... je savais que je n'aurais pas dû accepter!
- Attendez, veuillez garder votre calme! Elle tendait une main vers lui en signe d'apaisement. - Ne faites rien qui...
Tchac.
La dague avait sifflé, traçant toute la longueur d'une paume jusqu'au pouce. Du sang s'écoulait très vite de la blessure à la grande surprise de la verte. La douleur était aussi intense que l'incompréhension qu'elle ressentait. Une grimace marquait son visage et elle avait retiré sa main aussitôt. Pour autant, elle n'avait pas bougé, restant entre l'homme et son assassin en dépit des circonstances. Le liquide vermeil perlait abondamment de sa peau, tâchant les pavés sales de la ruelle. Le marchand pointait sa lame en direction de son visage, avec une expression de colère et de dégoût.
- La seule raison pour laquelle tu es en vie c'est grâce à moi, chienne! Tu ferais mieux d'en être un peu plus reconnaissante. Son attention revenait vers l'assassin, perché sur une fenêtre désormais.
- Tu veux savoir la vérité? Très bien, de toute façon j'étais sur le point de quitter Tensai. Ceux qui t'envoie sont endettés auprès de personnes peu recommandables. Pour leur faire comprendre le message, quoi de mieux que de leur enlever une ou deux filles et de me les amener? Je les marque au fer, je fournis de faux documents de condamnation, et je les vends. A l'heure actuelle, elles doivent être dans une caravane, perdue quelque part dans le désert.
Un sourire marquait les lèvres du marchand, avec une expression de supériorité. Telle était donc la vraie nature de cet individu. Ses souvenirs d'esclave remontant à la période où elle n'était qu'un objet entre les mains de cet homme étaient diffus, confus. Elle ignorait totalement à quel point cet être était ignoble, qu'il était un criminel de la pire espèce. Il n'avait même pas pris la peine de mentir, comme s'il était fier de son acte pernicieux. Un couard qui se pensait intouchable probablement sous prétexte qu'il avait des liens avec des êtres méprisables.
- Comment avez-vous osé faire une telle chose à d'innocentes personnes?! S'exclamait-elle, faisant un pas dans sa direction. L'homme acculé au mur semblait surpris par son geste.
- N'approche pas, chienne d'esclave! Il brandissait sa dague sous la gorge de la verte, un peu trop proche et menaçante à son goût. - Ne crois pas que j'hésiterais à te châtier sous prétexte que tu appartiens aux Leotoris. Cela ne te ferait guère de mal d'être rééduquée correctement! Je vais te renvoyer à ton Maître un peu plus obéissante, ça te fera pas de mal. Il se tournait une ultime fois vers l'assassin aux multiples ailes. - Osmund Wirlkurd. L'acheteur des humaines. Tu le trouveras quelque part dans le désert, avec ses... partenaires. Si tu n'as pas peur de te faire détrousser! Laisse nous maintenant, j'ai deux mots à dire à cette maudite barbare.
Mirelys était perdue. Elle avait affaire à un horrible criminel sans pouvoir réellement agir. Quel poids pouvait bien avoir la parole d'une esclave face à celle d'un marchand, citoyen du Reike? Elle ressentait une profonde injustice bien qu'il lui était impossible de faire quoi que ce soit. Pire encore, elle craignait de finir entre les griffes de cet individu monstrueux. La verte pensait avoir remonté la pente depuis sa renaissance au service des Leotoris mais elle se retrouvait figée, affligée d'un puissant malaise face à cet homme qui était son précédent vendeur. Elle se tournait alors vers l'assassin. L'hybride qui était venue prendre la vie de cet homme à l'origine et qui possédait désormais les informations qu'elle désirait. Si la verte ne pouvait pas échapper à son statut, si elle ne pouvait pas agir, au moins restait-il un espoir de venir en aide à ces pauvres jeunes filles.
- Dame pourfendeuse dont j'ignore le nom. Vous devez sauver ces innocentes, elles ne méritent pas cette injustice. Je prierais pour votre succès.
La barbare allait bien trouver un moyen d'échapper à ce triste individu. Et si elle devait subir quelques châtiments de sa part, peu importait du moment qu'il n'y avait pas plus de sang versé.
Le sien suffisait amplement.
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Elle sut que le sang allait couler avant même que l'homme ait amorcé son geste. L'habitude ? Certainement. Toujours perchée sur sa fenêtre, elle observa l'échange sans intervenir. Néanmoins, lorsque celle qui était à présent, de source sûre, une esclave, commença à s'insurger, Kilanna rejoignit le sol pour lui plcer sa dague dans la main. Si elle avait réussi à trouver une aide providentielle... Elle lui offrirait une partie de sa paie, ou achèterait sa liberté, elle s'en faisait la promesse. En effet, elle n'avait pas l'habitude de travailler en équipe, mais, lorsque cela arrivait, elle tenait à s'assurer que personne n'en parte perdant... Hormis la victime, bien sûr.
- Voyez. Voulez-vous toujours le protéger ? Si tel est le cas... Allez-y, achevez-moi.
Elle se trouvait bien face à elle, ne montrant aucun signe d'agressivité ou de volonté de fuir. En apparence seulement. Evidemment, elle ne se laisserait pas tuer sans rien faire. Elle pouvait toujours rejoindre la même fenêtre que quelques instants auparavant, et puis, même si elle avait cédé sa lame habituelle... Sa main effleura discrètement celle obtenue en compagnie de l'Oreille, à travers ses vêtements qui la dissimulaient. Malgré tout le temps écoulé depuis son acquisition, elle ne s'en était jamais servie. La considérait-elle plus comme un objet de collection que comme un outil ? Pas spécialement. Simplement, jamais auparavant elle ne s'était défaite de sa première dague... Qu'il lui faudrait aller faire entretenir à l'occasion, d'ailleurs.
L'homme lui parlait... Alors, elle profita du fait qu'à présent, elle semblait désarmée pour s'approcher de lui.
- Comme je l'ai dit à ma commanditaire. Si elle veut les retrouver, elle embauchera quelqu'un d'autre. Mais merci, je pourrai donner ces informations à cette personne. Quoi qu'il en soit, ça ne change rien à nos affaires. À moins que Madame n'aie quelque chose à dire ?
Elle s'écarta pour laisser la voie libre à la nouvelle propriétaire (temporaire ?) de sa dague, si jamais elle voulait se venger... Ce qui simplifierait la vie de Kilanna. Mais cette femme semblait décidemment bien bavarde.
- Comme je viens de le dire, je ne suis pas une aventurière ou quoi que ce soit dans ce genre. Vous aussi, vous pouvez aller demander de l'aide à quelqu'un d'autre si vous voulez... Ou y aller vous-même, je pense que vous avez de quoi vous en sortir. Et sachez qu'il est inutile de prier pour moi, la religion ne veut rien dire pour moi. Concentrez-vous sur votre survie !
Elle avait jeté ces derniers mots alors qu'elle se jetait entre eux, sa nouvelle dague en avant, pour stopper l'élan de l'homme qui, visiblement lassé de ces conversations, avait fait un geste en direction de l'inconnue. Le sang coula, souillant la lame, et faisant grogner l'assassin :
- Maintenant, j'ai une raison personnelle de vous achever. Ce n'est pas comme ça que je voyais sa première utilisation.
Néanmoins, elle dut ravaler sa rage, alors qu'elle éloignait la lame et se contentait d'immobiliser l'homme, s'adressant à la femme :
- Allez-y. Vous devez avoir plus d'une chose à lui reprocher, défoulez-vous.
Pourquoi tout cela devait-il être si compliqué ? Il lui serait très facile de lui trancher la gorge, dans la situation actuelle... Mais cela lui ferait également excessivement plaisir de voir une victime de sa cible se venger... Et de l'y aider, tout en accomplissant sa mission.
- Voyez. Voulez-vous toujours le protéger ? Si tel est le cas... Allez-y, achevez-moi.
Elle se trouvait bien face à elle, ne montrant aucun signe d'agressivité ou de volonté de fuir. En apparence seulement. Evidemment, elle ne se laisserait pas tuer sans rien faire. Elle pouvait toujours rejoindre la même fenêtre que quelques instants auparavant, et puis, même si elle avait cédé sa lame habituelle... Sa main effleura discrètement celle obtenue en compagnie de l'Oreille, à travers ses vêtements qui la dissimulaient. Malgré tout le temps écoulé depuis son acquisition, elle ne s'en était jamais servie. La considérait-elle plus comme un objet de collection que comme un outil ? Pas spécialement. Simplement, jamais auparavant elle ne s'était défaite de sa première dague... Qu'il lui faudrait aller faire entretenir à l'occasion, d'ailleurs.
L'homme lui parlait... Alors, elle profita du fait qu'à présent, elle semblait désarmée pour s'approcher de lui.
- Comme je l'ai dit à ma commanditaire. Si elle veut les retrouver, elle embauchera quelqu'un d'autre. Mais merci, je pourrai donner ces informations à cette personne. Quoi qu'il en soit, ça ne change rien à nos affaires. À moins que Madame n'aie quelque chose à dire ?
Elle s'écarta pour laisser la voie libre à la nouvelle propriétaire (temporaire ?) de sa dague, si jamais elle voulait se venger... Ce qui simplifierait la vie de Kilanna. Mais cette femme semblait décidemment bien bavarde.
- Comme je viens de le dire, je ne suis pas une aventurière ou quoi que ce soit dans ce genre. Vous aussi, vous pouvez aller demander de l'aide à quelqu'un d'autre si vous voulez... Ou y aller vous-même, je pense que vous avez de quoi vous en sortir. Et sachez qu'il est inutile de prier pour moi, la religion ne veut rien dire pour moi. Concentrez-vous sur votre survie !
Elle avait jeté ces derniers mots alors qu'elle se jetait entre eux, sa nouvelle dague en avant, pour stopper l'élan de l'homme qui, visiblement lassé de ces conversations, avait fait un geste en direction de l'inconnue. Le sang coula, souillant la lame, et faisant grogner l'assassin :
- Maintenant, j'ai une raison personnelle de vous achever. Ce n'est pas comme ça que je voyais sa première utilisation.
Néanmoins, elle dut ravaler sa rage, alors qu'elle éloignait la lame et se contentait d'immobiliser l'homme, s'adressant à la femme :
- Allez-y. Vous devez avoir plus d'une chose à lui reprocher, défoulez-vous.
Pourquoi tout cela devait-il être si compliqué ? Il lui serait très facile de lui trancher la gorge, dans la situation actuelle... Mais cela lui ferait également excessivement plaisir de voir une victime de sa cible se venger... Et de l'y aider, tout en accomplissant sa mission.
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