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    https://www.rp-cendres.com/t502-rachelle-virsce-devouee-au-reike-terminee
  • Sam 12 Aoû - 3:11
    Mille excuses II


    Assise sur un simple banc de pierre, Rachelle laissait le calme environnant la bercer. Ces derniers jours n’avaient pas été des plus simples. Entre ses propres erreurs, la saute d’humeur de Marceline ou encore l’enfant sous son toit qui pouvait se montrer invivable lorsqu’elle le désirait, la souris se sentait dépassée par les évènements. Le monde changeait autour d’elle et elle se sentait entravée de sa condition handicapante. Elle se sentait impuissante et se rendait compte qu’il ne suffisait pas de grands discours éloquents ou d’un mental à toute épreuve pour parvenir à régler les soucis qui gravitaient autour d’elle. Peu à peu, la souris comprenait que les attaches étaient aussi source d’angoisse. Les choses étaient tout de même plus simples lorsqu’elle était encore une fraîche recrue arrivée au Reike. Se remémorant des temps passés, un sourire parcouru son museau. Elle se revoyait poser tout un tas de questions autour d’elle, s’entraînant sans relâche et crier à qui voulait l’entendre qu’un jour elle se tiendrait fièrement dans les hautes sphères du Reike. Et aujourd’hui ? Elle était assise en tentant de trouver un certain calme intérieur, devant l’un des enclos du refuge Ayshara Ryssen, une place de calme et de paix pour les animaux trop vieux ou trop mal en point pour continuer de servir le Reike. Elle se promit de ne pas faire la blague de mauvais goût de penser que sa place se trouvait, à elle aussi, derrière la barrière de l’enclos, maintenant qu’elle était dépourvue de ses yeux et incapable de servir sa nation.

    Et pourtant, pas une seule fois la souris aurait échangé celle qu’elle était devenue aujourd’hui contre sa version plus jeune. Les temps étaient durs, mais quand bien même sa relation était une source d’inquiétude supplémentaire, elle lui apportait également un bonheur sans précédent ainsi qu’une certaine sensation de stabilité. Les inquiétudes qu’elle éprouvait vis-à-vis de sa compagne et du futur qui les concernaient, n’étaient rien en opposition à ses rêves portés sur ce même futur. En un sens, la présence de Marceline l’avait aussi fait grandir, lui permettant d’accepter un peu plus sa propre mortalité et son temps de vie effroyablement court. Elle savait également qu'ensemble, elles seraient capables de faire face aux tracas du quotidien. Car même si les problèmes de l’elfe au teint ébène se retrouvaient sur les épaules de la souris, l’hybride savait que le contraire était également vrai. Marceline l’aiderait à porter ses propres fardeaux. Elle avait ainsi plus de soucis, mais également plus de bras pour les porter.

    C’était ainsi, que pour commencer à résoudre une bonne fois pour toutes certains démons de sa bien aimée, que la souris s’était arrangée pour convenir d’un rendez-vous dans ce lieu de paix. Un rendez vous réunissant Marceline Cornebouc et Tagar Reys, le Cœur du royaume et autrefois ministre des finances. Un homme qui avait agi en mentor vis-à-vis de la souris lors de sa toute première mission officielle de soldat quelques années auparavant. Evidemment, Rachelle avait un immense respect pour cet homme et les quelques fois où elle avait pu lui parler, il s’était toujours montré sage et juste.

    Malheureusement, pour une raison particulière, Marceline semblait vouer une haine sans fin au noble. Selon elle, il était responsable de divers maux qui lui étaient tombés dessus lors du triste événement de la flèche. (Une tragédie ayant frappée le Reike il y a de cela quelques années, où la reine, Ayshara Ryssen, manqua de rejoindre les astres, transpercée par une flèche. Toute une enquête s’était montée et, de fil en aiguille, Marceline, qui à l’époque faisait dans la négociation d’informations, s’était retrouvée aux prises d’un interrogatoire par les forces d’espionnage reikoise. Ce dernier se rapprochant plus d’une torture que d’un simple questionnement car après tout, il s’agissait d’informations sensibles au niveau territorial et que l’impératrice se trouvait entre la vie et la mort alors que le coupable courait toujours dans les rues reikoises. Marceline pensait dur comme fer que la personne ayant envoyé, consciemment ou non, l’espion chez elle était Tagar Reys. Peut-être était-ce le cas. Peut-être pas. La souris qui avait pu écouter le témoignage de sa compagne et connaissait les ficelles de l’armée reikoise, savait que même si Tagar était responsable d’avoir laissé entendre à l’armée que Marceline était en possessions d’informations en lien avec l’enquête, ainsi que peut-être d’un lien avec le coupable, prévenir le service d’espionnage était la chose à faire. Trouver le criminel était une tâche primordiale. Le Reike ne pouvait se permettre de se montrer faible, surtout à l’époque alors que la nation était en proie à divers problèmes qui seraient trop longs à expliquer. Ainsi, elle n’éprouvait aucun grief contre Tagar Reys. Toutefois, elle avait pu comprendre qu’une odieuse femme, aujourd’hui ayant disparue du Reike comme par hasard peu après les événements de la flèche, s’était amusée à lancer de fausses accusations au sein des représentants de la loi et Marceline avait sauté à pieds joints dedans, réléguant ainsi de fausses informations, la mettant par la suite, encore plus dans la panade. Cette femme ayant disparue, et n’ayant aucun moyen de savoir qui était l’espion l’ayant torturé, il était naturel que tout son ressentiment se porte sur le seul potentiel coupable sur qui elle pouvait poser un nom et un visage. Un coupable qui était encore bien présent et non un spectre du passé ayant fui lâchement le Reike.)

    Et c’est donc pour ça, que Rachelle s’efforçait de faire taire les démons qui hantaient Marceline. Bien qu’aveugle, elle ne pouvait lui offrir un support inconditionnel dans un chemin qu’elle pensait néfaste à long terme. Il était temps pour Marceline de laisser aller ses griefs et se concentrer sur le futur. Rachelle était bien placée pour savoir à quel point les chaînes des peurs et ressentis passés pouvaient se montrer entravantes. Forçant quiconque les portait à se retrouver dans un état léthargique, incapable d’avancer et de grandir. S’enfermant dans une boucle sans fin, trop terrifié pour agir, trop hargneux pour grandir. Et cette boucle, symbolisée par Tagar Reys aux yeux de Marceline, devait prendre fin aujourd’hui. Rachelle serait présente en tant que médiatrice et soutien psychologique pour l’elfe. Voulant tenter de l’aider à briser cette chaîne qui prenait bien trop de place. Malheureusement, alors que l’heure du rendez-vous approchait, la souris se sentait de plus en plus angoissée. Tout allait-il vraiment se dérouler comme elle le désirait ? Cette fois-ci, elle ne ferait pas l’erreur du festival. Ce serait à Marceline d’y aller à son rythme. De s’expliquer avec Tagar et, si les astres sont de bonne humeur, de finalement le pardonner.

    Elle avait ainsi choisi ce lieu apaisant pour le rendez-vous et espérait qu’ils pourraient tous en rire d’ici quelques années. Bien qu’elle était à deux doigts de se ronger les griffes.

    Une voix vint alors la sortir de sa torpeur. Une voix qui à première vue lui paraissait inconnue mais teintée tout de même d’une certaine familiarité. Une voix profonde et grave, masculine.

    —Un lieu de paix. Où les animaux épuisés et blessés peuvent profiter des dernières années qu’il leur reste sans craindre le sang ou les horreurs du combat. Finalement, ces animaux ne sont pas bien loin de ta condition. Finalement, ta place est peut-être aussi dans ce refuge, petite souris.

    Rachelle sursauta presque, se levant d’un bond, les sens en alerte. Bien qu’aveugle, elle n’était néanmoins pas dépourvue d’ouïe. De plus, sa condition d’hybride lui avait octroyé un certain odorat hors du commun. Elle avait au moins ça pour elle.
    Quoi qu’il en fût, il était impossible qu’elle ne se rende pas compte de l’approche de quelqu’un à moins que ce dernier n'ait expressément pas cherché à cacher sa présence. D’autant plus que seul le vent pouvait se faire entendre. Le vent, et quelques animaux dans les enclos qui se prélassaient au soleil. Elle abaissa son chapeau avant de s’asseoir de nouveau. Les bras croisés. Cherchant à comprendre qui était son interlocuteur.

    —C’est très drôle ça dites moi, siffla la souris entre ses dents. Votre quotidien est-il si morne au point de venir chercher querelle à une ancienne soldate ?

    Un silence se fit entendre quelques secondes avant que la voix de l’inconnu ne se fasse entendre à nouveau.

    —Peut-être bien. Est-ce la monotonie qui me conduit à venir te prendre de haut ? Ou est-ce peut-être par agacement ? Non, je pense qu’il s’agit surtout de déception.

    —Eh bien je suis sincèrement désolée de ne pas vivre à la hauteur de vos attentes, qui que vous soyez. La voix de la souris peinait à cacher un certain agacement. Venez-en au fait. Je n’ai ni le temps, ni la lubie d’échanger des piques avec un inconnu.

    La souris tentait de rester calme, mais tous ses sens restaient en alerte. Le fait qu’elle ne parvenait pas à localiser précisément la voix commençait à l’effrayer lentement. Ses jours sur le front avaient éveillé en l’hybride une certaine prédisposition à la prudence. Par réflexe, elle toucha le manche de sa lance, qu’elle transportait avec elle presque partout. Tel un trophée de sa gloire passée. Une gloire éphémère et bien courte.

    —Tu n’auras pas besoin de ton arme. C’est même à se demander si tu en auras de nouveau l’utilité un jour. Tu n’es qu’une souris effrayée. Qui se complait grassement dans son état de handicap. Faible. Voilà le mot qui te définit. Faible et lâche. Si la guerrière qui était prête à donner sa vie pour le Reike te voyait aujourd’hui, elle aurait honte de toi.

    Rachelle resta sans voix quelques instants. Cherchant une réplique sans la trouver. Ne tenant plus, elle serra finalement les poings.

    —Je ne suis pas faible et encore moins lâche. J’ai simplement dû réorienter mes choix de vie suite à ma blessure. J’ai beaucoup à faire même si je ne prends plus les armes.

    —Balivernes. Le ton était sec. Impassible et n’invitait à aucune réponse. Rachelle Virsce, soldate du Reike, n’aurait jamais abandonné ses rêves à cause d’une si petite blessure. Tu peux continuer de te mentir à toi même, te dire que tout ce que tu veux, c’est une petite vie paisible bien remplie, te voir t’éteindre dans un lit confortable après une vie de félicité. Mais nous savons tous deux que ce n’est pas ce que tu désire. Non, tu as besoin de ce sentiment d’accomplissement. Tu as goûté une fois à la ferveur du combat et tu n'en oublieras jamais le goût. Pour le restant des tes jours, tu ne pourras t’empêcher de te demander “Est-ce vraiment la vie que j’ai souhaité ?” Tu as simplement abandonné. Et lorsque tu rencontreras ta fin, ce qui arrivera prochainement avec ta pathétique espérance de vie, il sera trop tard pour faire marche arrière. Car au fond de toi, ce qui te terrifie le plus, ce n’est pas de mourir. C’est de ne pas avoir assez vécu. Aider les gens, te battre pour eux, ce n’est pas seulement par bonté d’âme. Tu te sens vivante lorsque tu agis ainsi, tu te sens importante lorsque tu te rends compte que c’est grâce à toi, l’hybride défavorisée, qu’ils sont sains et saufs. Lorsqu’ils te remercient, tu tente de rester humble, mais en réalité, tu raffoles de ces compliments.

    —Assez, souffla la souris entre ses lèvres. Se sentant légèrement mal à l’aise. Ce n’est pas vrai. Et puis je n’ai plus le temps pour ça, je dois m’occuper de mes proches, ils ont besoin de moi.

    —Encore des excuses. L’un n'empêche pas l’autre. Penses-tu que les héros du Reike n’ont aucune famille ? Non bien sûr. Au contraire, en protégeant la nation, ils protègent également leur famille. Dis moi, souris. Lorsque tu étais sur le front, au bord du précipice. Alors que la mort te tendait les bras. D'où as-tu tiré la force de te relever pour combattre jusqu’à ta fin supposée ?

    Rachelle resta quelques instants interdite. Ne comprenant pas où son interlocuteur souhaitait en venir. Ce dernier l’enjoignit à répondre.
    —Toutes mes pensées étaient tournées vers ma nation, les soldats de mon régiment et… vers celle que j’aime.

    —Tu comprends donc ton hypocrisie. Tu as le pouvoir de les protéger. Peu m’importe que tu tires ta force et ta résolution de tes sentiments, de ton goût pour le combat ou même d’un sentiment d’infériorité. Ce qui me gêne, c’est de te voir ainsi. Léthargique, les bras baissés. Depuis combien de temps ne t’es tu pas entraînée ? Si demain un bandit attrapait ta compagne dans le but de lui trancher la gorge, serais-tu en mesure de l’en empêcher ? Toutes tes promesses ne valent rien si tu n’es pas capable de tenir celles que tu te fais à toi-même. Tu as juré de servir le Reike et d’en protéger les habitants. De donner ta vie pour eux. C’est la vie que tu souhaitais, la vie pour laquelle tu t’es battue. Et maintenant que tu as trouvé un semblant de tranquillité, tu as peur. Tu es terrifiée à l’idée d’échouer. De perdre le peu que tu as gagné. Pourtant ta soif insatiable d’héroïsme continue de te tirailler de l’intérieur. Et tu es incapable de l’étancher. Alors tu te complais avec ce que tu as mais la vérité, c’est que tu aimerais bien plus.

    —Vous êtes qui au juste ? demanda Rachelle dont la gorge était devenue particulièrement sèche.

    —Quelqu’un qui a accordé sa confiance envers une hybride. Mais vraisemblablement, je me suis trompé. Tu n’es rien de plus qu’une erreur de la nature. Une faible et pathétique forme de vie qui s’éteindra sous peu. Nous n’avons rien de plus à nous dire. Je ne faisais que te faire part de mon mécontentement. Continue de profiter des aides financières de la nation, continue de vivre cette vie monotone et insipide qui est la tienne. Lorsque tu disparaîtras, tu resteras oubliée de tous. Tu n’auras jamais marqué l’histoire et tu retourneras à la cendre telle l’inconnue que tu as toujours été. Tu es une honte pour le Reike.

    C’étaient là les mots de trop. Rachelle empoigna sa lance avant de lancer un coup circulaire de la hampe autour d’elle.

    —Assez ! Hurla-t-elle enfin alors que son poil se hérissait un peu. Tu ne sais rien de moi ! De ce que j’ai vécu ou de mes envies !

    Elle ne sentit aucun contact avec son arme et la voix ne lui répondit plus. Pourtant, elle se sentait mal à l’aise. Terriblement mal à l’aise. Il y avait du vrai dans les paroles de l’inconnu. Qui était-il ? Pourquoi ne l’avait-elle pas entendu approcher ou partir ? Pourquoi ces reproches ? Que lui avait-elle fait ?

    Elle n’eut pas le luxe d’y penser bien longtemps car bien vite, un “Coin” sonore se fit entendre non loin d’elle. Elle entendait les petites pattes d’un canard qui se dirigeait bien vite vers sa direction. Elle pu sentir ce dernier bondir dans les airs avant de lui asséner un violent coup de bec sur l’arrière de la tête. Rachelle, légèrement sonnée par l’impact, prit quelques secondes pour retrouver ses esprits. Elle entendit un pas lourd arriver en courant.

    —Oh peuchère, se fit alors entendre une voix mi-amusée mi-inquiète. Appartenant au propriétaire des pas que Rachelle imaginait être l’un des gérants du refuge. Faut pas crier comme ça ma p’tite dame. Ça à le chic d’énerver le caneton. Je suis désolé pour le coup à la tête, mais si vous comptez troubler le calme des animaux ici, je vais vous demander de partir.

    Rachelle se releva avec difficulté avant de se laisser tomber de nouveau sur le banc. Elle se massa doucement l’arrière de la tête.
    —Je vous présente mes plus plates excuses messire, répondit la souris par bienséance bien que toutes ses pensées étaient tournées vers sa discussion de plutôt. Cela ne se reproduira plus, vous avez ma parole. (Vaut elle encore quelque chose ? pensa-t-elle en réprimant une grimace.)

    Elle entendit l’employé lui faire une dernière remontrance alors que ce dernier s’en allait finalement en essayant de bercer le canard qui continuait de lancer des “Coin-coin” agressifs à l’attention de la souris.

    Se sentant bien misérable, Rachelle commença à s’allonger sur le banc pour souffler un coup. Encore bouleversée émotionnellement. Elle n’eut pas le temps de profiter longtemps de ce répit car bien vite, elle entendit au loin le pas de Marceline. Au fil des années, elle avait réussi à le reconnaître entre mille. Sa démarche avait quelque chose de réconfortant pour la souris qui se releva et s’efforça de faire taire le moindre doute sur son visage. Lorsqu’elle entendit l’elfe suffisamment proche, elle l'accueillit avec un sourire.

    —Marceline, je suis contente de t’entendre. Prend place, il ne manquera plus que Tagar.

    Elle enlaça cette dernière.

    —Tu es prête ? Je veux dire, à clôturer une bonne fois pour toute cette affaire ?

    Un sourire sur le visage, Rachelle finit par enfouir cette rencontre étrange au plus profond d'elle-même. Pour l’heure, une autre affaire plus urgente allait accaparer son attention.

    CENDRES
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  • Sam 2 Sep - 14:29
    Mes doigts dansant sur ma vielle à roue je chantais à gorge déployée une chanson joyeuse et entraînante dans une taverne que j’avais eu l’habitude de fréquenter du temps où j’étais insouciante.

    Mes amis, avait crié le tenancier, j’aimerais vous présenter une amie qui revient de loin ! Une amie chère qui avait l’habitude de venir jouer dans mon établissement toutes les semaines ; je suis d’ailleurs ravi de voir que certains qui la connaissaient de cette époque sont toujours là ! Pour les autres je vous présente l’elfe cornue aux doigts magiques dont nous attendons le retour après plus de trois ans, Marceline !!

    Et puis j’étais montée sur la scène rejoindre l’homme qui m’avait présenté et les autres musiciens. Celui-ci m’avait laissé tout l’espace personnel dont j’avais besoin tout en se montrant autant amical qu’à l’époque.

    Ravi de te revoir parmi nous Marceline, m’avait-il dit avant de s’écarter pour me laisser la place.

    C’était un vieil ami que j’avais délaissé après mon interrogatoire, et que je revenais voir aujourd’hui comme pour prouver que j’étais guérie. Je ne l’étais pas, je ne le serais probablement jamais, mais en cet instant, après tant d’épreuves, j’étais aussi proche que je ne l’avais été depuis trois ans.

    Il m’avait accueilli à bras ouverts et quand je l’eus poliment repoussé j’avais dû lui expliquer mon manque d’enthousiasme pour le contact physique. Il avait bien été me voir depuis tout ce temps, mais je l’avais alors repoussé poliment, et il avait bien vu que j’étais crispée, et n’avait pas insisté. Aujourd’hui, ça avait été différent. J’avais pu tout lui dire, au nom de notre vieille amitié, et après m’avoir écouté avec le sérieux qu’une telle situation demandait, il m’avait fait part de son affection inchangée envers moi et de la joie qu’il éprouvait à l’idée de me revoir régulièrement. Il m’avait ensuite présentée à la foule, puisque j’étais venue jouer et chanter.

    Jouant désormais en rythme, je chantais une chanson qui parlait de vaincre ses démons la tête haute, une chanson qui collait tout à fait à la situation, puisque pas plus de deux heures plus tard, je serais en compagnie de Rachelle et de Tagar pour clore ce chapitre de ma vie. Ou peut-être ne le pourrais-je jamais. Cela dépendrait de moi, de Tagar, et de Rachelle. Mais j’étais confiante. Après avoir tant essayé de faire la paix avec mon passé, après avoir tant essayé de me reconstruire, il ne restait plus qu’une étape à franchir. Celle de pardonner à Tagar Reys.

    Après avoir salué chaleureusement la foule et les gens que je connaissais, j’étais partie, l’estomac tout de même serré, vers le refuge Ayshara Ryssen où je retrouverais ma petite amie et l’homme qui représentait pour moi la source de mes plus grands maux. Mais tout allait bien se passer, car je ne reproduirais pas l’erreur du festival.

    Je ne me faisais cependant pas d’illusions. Je resterais probablement froide avec lui pour toujours. J’aurais beau essayer de mon mieux de lui pardonner, une partie de moi continuerai à lui attribuer ma souffrance passée.

    Je chassais ces mauvaises pensées en secouant la tête. Il faisait beau, j’étais en chemin pour aller voir ma petite amie et je venais de beaucoup m’amuser à la taverne. Ce jour là, tout irait bien.

    Passant l’enclos d’un cheval dont une profonde cicatrice barrait le visage et l’épaule, je ne pus m’empêcher de m’arrêter, une profonde compassion s’imprimant sur le mien. À quel point étions-nous similaires ? Notre mode de vie, notre rôle dans la société, et même notre identité à jamais marqués par nos blessures ?

    Il était temps que je rejoigne ma future compagne, aussi ne m’attardais-je pas.

    J’arrivais enfin en vue de Rachelle qui se leva en m’entendant – elle était incroyable à pouvoir ainsi m’entendre et me reconnaître d’aussi loin – et m’enlaça quand j’arrivais à sa hauteur après m’avoir fait part de sa joie de me voir.

    Tu es prête ? Je veux dire, à clôturer une bonne fois pour toute cette affaire ?

    Je pris une profonde inspiration.

    Je suis prête.

    Je m’assis à côté d’elle.

    je pense avoir beaucoup guéri ces derniers temps. Je me sens beaucoup mieux, j’ai le contact plus facile. Je suis allée voir un vieil ami ce midi avant de venir, quelqu’un que j’avais pas vu depuis trois ans, et tout s’est très bien passé. Je pense que je suis prête à pardonner à Tagar… Et toi, es-tu prête à nous aider à faire la paix ?

    Je lui souriais bien qu’elle ne puisse le voir, mais j’étais persuadée qu’elle pouvais entendre mon sourire dans ma manière de lui parler. J’avais hâte que Tagar ne vienne à cause du stress, et en même temps je voulais profiter que nous ne soyons que toutes les deux pour passer un moment heureux ensemble.
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    Rachelle Virsce
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  • Mer 6 Sep - 21:36
    Mille excuses prt.2


    La souris fût prise d’un immense soulagement. Entendre dire Marceline qu’elle était sur le chemin de la guérison, qu’elle recommençait à s’ouvrir comme autrefois et mieux, qu’elle était prête à enterrer la hache de guerre avec Tagar, ne pouvait que combler Rachelle. C’était un souci de moins qui la pèserait, elle n’aurait plus à s’inquiéter en tout temps de l’état de Marceline.

    —Tant mieux, laissa-t-elle entendre dans un soupir de joie. Je suis heureuse de te savoir entourée d’amis qui seront également là pour te soutenir. J’étais angoissée à l’idée de cette journée, mais t’entendre si résolue a suffit à chasser mes doutes. Nous allons conclure ce chapitre de nos vies. Mais ça ne veut pas dire que c’est la fin, bien au contraire. Il nous reste encore beaucoup à vivre. D’ailleurs, j’ai besoin d’un renseignement. Ton amie de Melorn, la naine nommée Grisepierre. Pourrais-tu me renseigner son adresse ? J’aimerai lui écrire une lettre pour demander ses services. Un projet d’ordre personnel, rien de bien extravagant. Mais quitte à demander à quelqu’un, autant faire marcher le commerce d’une de tes amies.

    Évidemment, c’était là un mensonge. Mais elle ne laisserait pas Marceline au courant des préparations de la souris concernant sa future demande officielle en mariage. Il lui fallait quelqu’un pour forger les alliances et Rachelle avait cru comprendre que la naine était loin d’être une débutante sur le sujet. Peut-être même qu’elle accepterait de marchander un prix.
    Tout devait être parfait et suivre à la lettre les traditions reikoises. La souris n’imaginait pas son mariage autrement.

    Laissant l’elfe lui répondre, Rachelle en profita pour laisser ses pensées se perdre sur sa discussion de plus tôt. Pouvait-elle vraiment lutter contre le destin de la sorte ? Sortir victorieuse alors que toutes les chances la donnaient perdante ? Elle n’était qu’une hybride dépourvue de vision. Faible et qui n’avait pas osé reprendre efficacement les armes après sa convalescence. Elle attrapa la main de Marceline par réflexe. La serrant avec force. Pouvait-elle vraiment être un soutien pour autrui si elle n’était pas capable de croire en elle-même ? Marceline faisait preuve d’une force morale certaine en confrontant Tagar. Plus que le confronter, elle était prête à lui pardonner. Et ça, pouvoir pardonner, peu de gens possédaient cette force en eux.
    Finalement, à ce moment présent, Rachelle se sentit bien inapte en comparaison de sa bien aimée qui avait trouvé la force de faire taire ses peurs.

    La souris relâcha finalement la pression sur la main de l’elfe d’ébène. Un sourire sur le coin des lèvres, elle comprenait que ses mots de jadis étaient loin d’être faux. Ensemble, elles étaient plus fortes. Chacune pouvant tirer l’autre à agir, sortant de la spirale de l’inaction. La souris comprenait, que ce besoin de force n’était plus simplement par intérêt personnel. Elle avait besoin de cette force pour protéger ce qui lui était cher. Le Reike évidemment, mais aussi tous ceux à qui elle avait promis protection. Marceline en faisait partie, tout comme la petite June. Comment pouvait-elle être en mesure d’assurer leur protection si elle n’était pas capable de se battre efficacement ? Qu’était-il advenu de la souris qui terminait chacun de ses entraînements à cracher ses poumons, le corps recouvert d'ecchymoses ?

    —J’ai pris une décision, dit-elle alors. Je me suis laissé sombrer dans le déshonneur bien trop longtemps. J’ai tenté de me chercher des excuses, d’expliquer que j’étais face à un destin impassible et absolu. Ce n’est pas comme ça que je veux vivre. Pas comme une gentille petite handicapée qui profite de sa pension. Pas comme une souris indolente qui serait incapable de protéger ses convictions et son honneur. Et quand je parle de mon honneur, tu en fais partie. Je ne laisserai personne te faire du mal à nouveau.

    Elle se retint d’ajouter que lors du futur mariage, elle serait de toute manière obligée de promettre protection à son épouse devant les astres. Il était donc hors de question de demander officiellement la main de Marceline tant qu’elle n’était pas redevenue la guerrière qu’elle était. Elle n’avait plus la vue ? La belle affaire. La souris se débrouillerait sans. La nature l’avait pourvu de sens aigus, elle se reposerait sur ses autres sens.

    —C’est peut-être soudain. Mais je devais te mettre au courant. T’entendre si confiante a réveillé quelque chose en moi. Tu m’as, si tu m’accorde ce trait d’esprit, ouvert les yeux. Je ne peux pas te promettre quelque chose dont je suis incapable de t’offrir. Je t’ai promis protection, alors je n’ai qu’à faire en sorte d’être capable de te l’offrir. J’ai eu peur d’échouer. De me confronter à un défi impossible à cause de la perte de mes yeux. Et finalement, je me rends compte que mon absence de vue est bien triviale à côté de la force contenue derrière ma promesse. Alors je te le redis encore une fois. Merci Marceline. Merci d’être là. Et de me donner cette force qui me fait parfois défaut.

    Elle se leva alors. Tendant l’oreille. Toujours aucune trace du Reys. Avait-il dû faire face à un contretemps ? Rachelle haussa doucement les épaules avec un sourire. Peu importait si Tagar était en retard. Elle pourrait se reposer un peu dans le cadre du refuge au milieu des animaux. Elle se demanda alors si le gardien accepterait qu’elles nourrissent le canard qui lui avait montré un peu plus tôt qui était le chef.

    Elle tendit sa main à Marceline.
    —Tagar est probablement en retard. Tu le connais, il est parfois un peu dissipé. Que dirais tu de nourrir les anima-

    Sa voix fût coupée par une douleur sourde. Ses oreilles bourdonnaient et l’hybride tituba sur le côté. Comment n’avait-elle pas pu entendre le danger ? Une preuve de plus qu’elle s’était encore trop relâchée.

    [...]

    Un homme et une femme affublés tous deux d’un simple turban pourpre s’étaient approchés du couple en silence. Se faisant tout d’abord passer pour un simple couple venant admirer les animaux, l’homme avait fini par sortir un gourdin qu’il avait abattu avec fracas sur le crâne de l’hybride qui s’était retrouvée à genoux, déstabilisée.

    —C’est bien elle ? demanda l’homme à la femme qui l’accompagnait tandis qu’il dégainait une dague qu’il pointa vers Marceline. Je te déconseille de crier ou de faire le moindre geste brusque, il pourrait t’arriver des bricoles.

    La femme plaqua la souris au sol, lui forçant à manger un peu d’herbe.
    —Pas de doute, c’est bien notre cible, répondit la femme qui remarqua que la souris tentait de lui attraper la jambe. Elle sortit un couteau qu’elle planta dans la main de l’hybride pour lui faire comprendre de ne pas bouger.
    Je crois que t’as pas compris l’animal. Essaye de bouger encore une fois et c’est pas ta main que j’amocherai. Mieux encore, reste tranquille si tu ne veux pas que j’aille esquinter ta copine.

    En entendant ces mots, la souris laissa échapper un grognement mais cessa de se débattre.
    —Touchez à un seul de ses cheveux et je vous éventre comme les chiens que vous êtes.

    —Tu n’es pas en mesure de demander quoi que ce soit,, répondit l’homme avant de lui asséner un coup de pied dans les côtes qui fit cracher à la souris un peu de sang aux pieds de sa bien aimée.

    —Qu’est-ce que vous voulez au juste ? grogna Rachelle en réponse. Je n’ai pas souvenir avoir de contentieux avec quiconque. Si c’est de l’argent que vous voulez, vous tombez mal également. Je suis loin d’être une fortune du Reike.

    —Nous avons mis du temps à te retrouver, petite souris. Oh, ne va pas t’imaginer des choses, ça n’a rien de personnel entre toi et nous. Nous avons simplement perçus un joli pactole pour te ramener devant quelqu’un qui à hâte de s’entretenir avec toi. Stromboli, ça te dit quelque chose petite voleuse ?

    A ce nom, la souris perdit toutes ses couleurs. Même derrière son imposant pelage gris, son malaise était palpable. Voilà un nom qu’elle n’avait pas entendu depuis longtemps. Un nom qu’elle aurait préféré enterré au plus profond de sa mémoire. Ses peurs primaires lui remontèrent d’un coup. Elle tenta de se débattre, de supplier, mais rien n’y fait. La femme lui assena un nouveau coup derrière la tête pour la maîtriser.

    —Couine tant que tu le désire. Tu n’as pas d'échappatoire. Qu’est ce qu’on fait de l’elfe ? On la réduit au silence ?

    —Arrêtez ! cria presque la souris. C’est moi que votre employeur veut. Je peux vous suivre sagement ou causer un tantrum. Je suis sûre que vous n’avez pas envie de prendre le risque de faire face à la garde. Je n’ai qu’une unique condition. (La souris déglutit avec difficulté. Même dans cette situation extrême, ses pensées se tournaient vers sa promesse.) Laissez Marceline. Elle a suffisamment souffert comme ça. Laissez la partir sans heurt, et je vous suivrai sans faire de vague.

    L’homme lança un regard furtif à l’elfe. La jaugeant un moment du regard. Puis il laissa échapper un petit rire.
    —L’amour. C’est d’un ridicule. Très bien, souris. Je vais t’accorder ton vœu. Quant à toi, la Cornebouc, si jamais tu tente quoi que ce soit, ton très cher animal de compagnie à fourrure grise perdra bien plus que quelques gouttes de sang.

    Il empoigna Rachelle par les cheveux, la relevant alors que son chapeau tomba au sol. Cette dernière toussa, crachant de nouveau un peu de sang. Elle tentait tant bien que mal de cacher l’expression de douleur et de peur qui se propageaient sur son visage, mais rien n’y faisait. Pour la première fois, Marceline put voir une véritable terreur sur le visage de la souris.

    —Je crois, commença à tousser la souris. Que je ne vais pas pouvoir être présente pour t’aider avec Tagar. Tu ne m’en veux pas trop ? Je serais rentrée pour le dîner. J’espère. (Elle tenta un sourire, mais le cœur n’y était pas.) Promets moi de prendre soin de toi. Et ne fais rien d’inconsidéré, d’accord ?

    —Allez. Ça suffit. En route.
    L’homme plaque le bras de Rachelle contre le dos de cette dernière avant de commencer à reculer en silence. La femme gardait un œil sur Marceline, lui montrant une dague qu’elle plaquait contre la poitrine de la souris. Lui faisant comprendre que ses menaces pouvaient très bien se concrétiser.

    Marceline se retrouva avec à ses pieds, la lance et le chapeau de la souris. Le silence refit rapidement surface. Le calme du refuge en devenait presque étouffant.

    CENDRES
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  • Jeu 7 Sep - 20:35
    Je sentis son soulagement à mes paroles et ses paroles à elle m’enchantèrent. Je lui donnais avec joie l’adresse de Gerda et en mon for intérieur j’espérais que c’était pour faire fabriquer les alliances de notre mariage. Cela signifierai que celui-ci approchait à grands pas et cette idée me donnait des crampes aux joues.

    Je fus tentée de m’ouvrir à elle quand ma bien-aimée m’agrippa la main et la serra fort dans la sienne, et par réflexe je la serrait fort aussi, au cas où elle en avait besoin. Je m’étais posé pas mal de questions récemment, notamment celle de savoir si c’était bien ou pas de lire les pensées des gens que j’aimais sans leur consentement. Les inconnu·e·s, ça faisait partie du jeu. Mon métier l’exigeait en quelques sortes. Mais mes proches, alors que je n’avais pas besoin de le faire, ce n’était pas aussi simple. Si iels voulaient partager leurs pensées avec moi, iels le feraient non ?

    Ma future épouse relâcha la pression sur ma main. Je n’avais pas su à quoi elle pensait, et je ne le saurai que si elle décidait de m’en parler. C’était ainsi, et pour une fois dans ma vie, j’étais prête à l’accepter. Mais elle souriait, ses pensées devaient donc être heureuses.

    Rachelle reprit la parole, et me parla de la décision qu’elle avait prise. Je posais ma main libre sur son bras et m’approchais pour lui faire un bisou sur la joue. Elle enchaîna avant que je n’aie pu formuler ma réponse.

    Elle voulait être forte, digne de ses promesses. Ce qui était autrefois de la fierté mal placée était aujourd’hui la noble cause de vouloir protéger les siens, et donc d’en être capable. Je l’avais vue fière, je l’avais vue honteuse, je l’avais vue amorphe, je l’avais vue lutter, et aujourd’hui je la voyais se relever. Peut-être mes paroles de jadis, quand je lui avait parlé de fierté mal placée, l’avaient influencée dans la mauvaise direction, mais ce jour là elle avait elle-même trouvé un bon chemin à parcourir. Elle disait que je l’avais inspirée et j’en étais fière, mais pas autant que je n’étais fière d’elle.

    Elle se leva et me tendit la main pour me proposer d’aller–

    Je ne l’avais pas vu venir. D’un bon je me levais et tentais d’invoquer immédiatement mes étoiles de métal. En vain. L’homme pointait une dague vers moi, et la femme s’était jetée vers Rachelle. J’étais en position de combat, mais j’étais tétanisée. La dernière fois qu’on s’en était pris à moi, j’avais à peine pu esquisser un geste de défense. Ce jour là on s’en prenait à mon soleil et j’en était paralysée.

    J’aurais pu la sauver. J’aurais pu me battre et triompher contre ces deux monstres. Mais en cet instant j’en étais incapable. Des larmes roulaient sur mes joues tandis que la femme perçait la main de ma bien aimée avec un couteau.

    La scène se déroulait sous mes yeux comme en accéléré. Le sang à mes pieds me fit trembler, les mots échangés glissaient sur moi sans jamais vraiment atteindre ma conscience, et pourtant plus les deux chiens parlaient, plus je tremblais.

    Mais les mots de Rachelle me firent comme un coup de poing au ventre. Elle était en train de se sacrifier pour moi, et je ne faisais rien pour la protéger. Mais que faire ? Je n’avais pas encore bougé d’un cil et voilà qu’il l’empoignait par les cheveux pour la relever, un couteau sous la gorge. Je pus alors voir son visage terrifié.

    Ses mots assaillirent mon esprit et je tombait à genoux, manquant de m’évanouir sous la tempête qui faisait rage dans ma tête. Je savais ce qu’ils allaient lui faire subir, je savais que je devais la sauver, mais en plus de mon état, si je tentais quoi que ce soit elle souffrirait encore plus, ou elle mourrait. Je dû donc les regarder partir sans pouvoir rien faire. Ce ne fut que quand je les perdis de vue que la pression dans mon coeur se relâcha en un torrent de larmes et de soubresauts.

    Je ne pus me maîtriser de nouveau qu’une éternité plus tard, ramassant le chapeau et la lance de celle que j’aimais, mes épaules encore secouées de hoquets larmoyants et tremblants.

    Je ne pouvais laisser faire ce que ce Stromboli voulait faire à ma future épouse. Je devais agir, et je savais comment.

    Bah alors, ma p’tite demoiselle, ‘faut pas pleurer comme ça.

    Je lui passai devant à grandes enjambées.

    On va fermer ma’m’zelle ! ‘faut sortir !

    Je fis le vide dans mon esprit tout en marchant d’un pas vif vers la sortie. Quand je fus suffisamment concentrée, j’envoyais à tous mes informateurs présents à Ikusa, et même à ceux de Taisen un message télépathique, un par un, pendant que je me dirigeais vers ma roulotte.

    C’est Marceline. Trois Pièces d’or par information importante concernant un certain Stromboli qui pourrait en vouloir à Rachelle, une hybride souris ancienne soldate ayant perdu la vue pendant la guerre. Je suis prête à monter jusqu’à 15 pièces d’or si tu me dis tout ce qu’il y a à savoir sur lui en premier. Fais vite, je dois mettre la main sur lui ce soir. Je serais dans ma roulotte, à la sortie Nord du refuge Ayshara Ryssen. Je paye les moyens de communications dont tu auras besoin.

    Quand j’eus fini, j’étais dans ma roulotte à dégager de la place pour croiser les informations et noter en même temps ce que je devais à tout le monde. Je pris alors un court instant pour envoyer un dernier message destiné à celle qui comptait pour moi plus que tout au monde :

    Je serais là dans peu de temps, Rachelle, tiens bon.
    Citoyen du Reike
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    Rachelle Virsce
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  • Ven 8 Sep - 1:02
    Mille excuses prt.2


    Un pas après l’autre, la souris avançait avec difficulté. Ce n’était pas la douleur qui entravait ses déplacements, pourtant sa main sanguinolente était à deux doigts de lui créer une syncope. Non, si la souris avait le plus grand des maux à mettre une patte devant l’autre, c’était la peur lancinante qui lui traversait l’estomac. Elle se rendait compte que chaque pas la rapprochait inévitablement un peu plus de celui qui se ferait une joie de la ramener à l’état de monstre de foire. Stromboli, l’homme qui avait fondé sa fortune sur un cirque itinérant faisant fit des lois et de tout bon sens. Proche du marché noir et de la pègre, ses représentations clandestines auraient pu lui attirer bien des soucis avec les lois. républicaines comme reikoises. Mais les faits étaient là, comme tout bon républicain, Stromboli avait des contacts et une somme conséquente de fonds. Il n’avait qu’à graisser quelques pattes pour que la garde républicaine ne ferme les yeux sur ses agissements. C’était aussi une des raisons du dégoût constant qu’arborait la souris vis-à-vis de la nation bleue. Elle avait pu échapper à sa spectaculaire exécution par un coup de chance. Une prière envers les astres qui s’était réalisée.

    La souris avait échappé à l’homme non sans lui prendre une possession par vengeance des tourments qu’elle avait subi. L’amulette reikoise qu’elle portait autour du cou en tout temps. Les années s’étaient finalement écoulées sans que le fameux maître de cirque ne vienne réclamer ses dus. Son esclave et son amulette. Rachelle avait pu mûrir s’affranchir en tant que citoyenne reikoise et de fil en aiguille, sa vie au sein du cirque Stromboli n’avait plus été qu’un simple mauvais rêve. La souris en était venue à penser que son bourreau était passé à autre chose. Mais c’était là bien mal connaître le client. Stromboli, aussi fourbe fut-il, était un homme avec une véritable mémoire d’éléphant quant aux personnes lui ayant causé du tort. Peu lui importait les années, ses ennemis finissaient par payer. Et l’addition était toujours salée.

    Rachelle, si fière, si courageuse, était redevenue la petite souris misérable de cirque qui se battait pour sa vie. Ses jambes tremblaient un peu plus à chaque pas alors que les souvenirs des fois où elle avait dû échapper au lion refaisaient surface. Elle avait envie de disparaître. De s’enfuir très loin. Elle ne voulait pas y retourner. Elle était une reikoise, elle avait sa vie ici. Tout ce dont elle avait besoin. Elle ne pouvait pas retourner dans sa cage.
    Elle commença à hyperventiler et sentit une pression douloureuse sur son flanc. L’homme qui marchait à ses côtés venait de la planter en surface de sa dague avec une grande discrétion.

    —N’oublie pas notre marché, lui chuchota-t-il en lui intimant de presser le pas. Ta copine est en vie, mais on peut toujours retourner la voir si tu veux. Ma soeur ne sera pas aussi clémente cette fois-ci.

    —Non c’est bon… laissa échapper la souris, au bord de l’effondrement. Je marche, je marche. (Elle se fit violence pour reprendre une marche qui attirait moins l’intention.) Stromboli vous paye bien au moins ? Pour retrouver une simple souris perdue au sein du Reike ?

    —Ça va. C’est bien payé pour un travail facile. Encore une fois, rien de personnel hein. Ce n’est rien de moins que du business. Allez, grimpe là dedans.

    Il la poussa dans ce qui semblait être une charette avant de monter avec elle. Rachelle entendit la femme prendre les rènes et quelques secondes plus tard, le véhicule se mit en marche. Quittant peu à peu le brouhaha des rues pour un environnement plus calme.
    La souris se recroquevilla sur elle-même. Affublée par le désespoir. Elle se voyait déjà perdre la vie, à la merci du lion d’autrefois. C’était ainsi que se terminait l’histoire de Rachelle Virsce. Une hybride pathétique qui avait pu effleurer le bonheur et la gloire du bout des doigts pour finalement retrouver sa place d’animal. Elle allait mourir comme elle était née. Dans l’indifférence totale. Ses pensées étaient brouillées, elle n’arrivait plus à se raccrocher à ce qui faisait d’elle ce qu’elle était. Peu à peu, elle s’éteignait.

    C’est alors qu’elle entendit la voix de Marceline au sein de son esprit. La souris releva tout d’abord la tête avec incompréhension avant de se souvenir des talents de cette dernière pour la discussion par la pensée. Bien sûr, Marceline ne pouvait pas se trouver ici, cette voix si chère à l’hybride souffla les nuages obscurs qui commençaient à obscurcir ses pensées. Marceline, venir ? Braver mille dangers et risquer sa propre vie ? La souris se sentit tout d’abord inquiète vis-à-vis de sa douce. Elle n’avait pas envie de voir cette dernière mettre sa vie en jeu de la sorte. Mais n’était-elle pas un peu hypocrite de penser ainsi ? Elle était la première à vouloir sacrifier sa vie pour les siens, pour le Reike. Comment pouvait-elle exiger à autrui qu’ils n’en fassent pas de même pour elle ?

    Puis ce fût l’épiphanie. Elle n’était plus la pauvre petite souris sans ami, perdue au fond d’une cage bien trop grande pour elle. Elle était citoyenne reikoise. Et elle savait qu’elle avait désormais des gens qui étaient prêts à lui tendre la main si elle en avait besoin.
    Marceline n’était pas simplement une pauvre demoiselle en détresse sur qui elle devait veiller. Non, elle était également reikoise et s’il y avait bien quelque chose à ne jamais faire à un reikois, c’était de s’en prendre à son honneur.

    Un sourire narquois commença à naître sur les lèvres de Rachelle avant de finalement se changer en rire franc.

    —Qu’est ce qui te fait rire ? la questionna l’homme d’un ton interrogateur. Le désespoir et l’acceptation de ton sort ont-ils eu raison de toi ?

    —Oh bien au contraire, répondit la souris en affichant un sourire carnassier. Je crois que vous ne comprenez pas encore dans quelle panade vous venez de vous mettre. Vous avez réveillé un véritable dragon qui dormait jusqu’à présent. Et je n’ai pas peur de mettre ma vie entre ses griffes. Le courage peut vraiment jaillir où l’on si attend le moins. Je suis loin d’être la seule ennemie que s’est faite votre employeur aujourd’hui. Un républicain ne comprendra jamais que pour nous reikois, nous n’avons pas peur de nous dresser face aux titans eux même. Encore plus si la vie des nôtres est sur le fil du rasoir. S’en prendre à une reikoise était la dernière erreur de Stromboli. Je le jure devant l’astre solaire, je prendrais sa vie aujourd’hui.

    —C’est bien d’avoir de l’espoir j’imagine… répondit l’homme d’un ton incertain.

    —Si tu parles de ta copine ? ajouta la femme qui conduisait les chevaux. Je doute qu’elle fasse quoi que ce soit. Si tu avais vu sa tête, la pauvre était tétanisée. C’est juste une fille de riche qui s’est cru poussée des ailes en quittant le cocon familial. Mais ces gens là sont incapables de se dresser face à quiconque une fois la vue du sang établie. Elle a dû rentrer en pleurs chez ses parents ou aller se plaindre à la garde. Mais nous serons déjà loin. Je doute qu’elle ne vienne à ta rescousse fais-toi une idée.

    —Nous verrons cela, lui rétorqua Rachelle avec une pointe de défi.

    {...}

    A la nuit tombée, un homme de bonne stature vint frapper à la roulotte de l’elfe d’ébène.
    —Un bouillon de légumes, supplément coriandre. A emporter.
    Sans attendre de réponse de la part de l'intéressée, il se posa au comptoir et balaya les lieux du regard. Comme il l’avait vérifié, personne ne l’avait suivi. Il alluma sa pipe, gardant le dos tourné à l’elfe et commença à parler à voix basse.
    —C’est un gros poisson que vous chassez, le genre à avoir des amis un peu partout et la poche toujours pleine d’or. Mais j’imagine que si vous mettez un tel prix, c’est que vous savez ce que vous faites. (Il souffla une volute de fumée avant de continuer.) Il est arrivé au Reike il y a quelques mois et a commencé à acheter des infos ici et là en plus de commencer des représentation de cirque la nuit. Le genre qui attire les riches n’ayant pas eu leur dose de sang de l’arène ou avec des penchants louches.

    Il s’étira un peu et en profita pour glisser de son coude un parchemin sur le comptoir. Profitant de la pénombre de la soirée.
    —Il y a justement une représentation ce soir. Le billet d’entrée est assez cher, mais je vous en ai dégoté un au cas où. Vous trouverez l’adresse et le mot de passe pour entrer dessus. C’est quelque part dans le désert, vous trouverez bien où.

    Il se leva finalement, récupérant son bol de soupe qui contenait son prix pour les informations.
    —Toujours un plaisir de prendre un bon repas avant d’aller au lit. J’espère que j’aurai de nouveau la chance de goûter votre cuisine. (Il commença à s’éloigner avant de lâcher un “Bonne chance” entre ses lèvres.)

    Et en quelques secondes, l’informateur n’était déjà plus là.

    CENDRES
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  • Ven 8 Sep - 3:05
    Le premier informateur arriva à la nuit tombée. C’était très tard, mais d’autres informateurs avaient déjà fait téléporter des articles concernant ce stromboli. Rien de suffisamment concret pour vraiment m’aider dans ma quête mais avec suffisamment de croisement d’information, j’en conclut qu’il était dangereux. Assez pour que je ne doive agir avec prudence.

    Plus le temps passait, plus je tremblais et m’énervais, mais ce n’était pas le moment de perdre mon sang-froid, aussi tentais-je de me contenir.

    L’homme qui vint en premier me faire un vrai rapport confirma mes soupçons, et me donna de quoi le retrouver. C’était assez pour valoir le prix que j’avais indiqué plus tôt et je n’avais pas le temps de négocier te toutes façons. Je lui payait donc son dû, un mois de bénéfices d’un guérisseur, et me mis immédiatement à déchiffrer fébrilement les indications sur le billet, tout en informant mes plus importants informateurs que j’avais ce qu’il me fallait et que maintenant je ne payait que les infos qui pourraient m’aider à le capturer. Oh, il saurait sûrement que je le cherchais. Probablement aurait-il un rapport plus ou moins détaillé sur mes capacités. Mais pourquoi m’étais-je toujours embêtée à cacher l’étendue de mes réels pouvoirs, si ce n’était pour ce genre de situations ?

    Le billet utilisait les étoiles, ainsi que la triangulation à partir de bâtiments connus surtout des gens de la nuit pour indiquer l’emplacement du cirque. Cet homme là savait se cacher, et n’en était pas à son premier rodéo. Il devait avoir autant d’ennemis que d’amis mais ce qui m’inquiétais, ce n’était pas que je n’avait pas le temps de les chercher. Non, c’était qu’il savait échapper à ses ennemis et aux autorités.

    Cela importait peu. Ce soir, c’était lui, ou Rachelle et moi.

    Je pris les rennes de ma roulotte et me dirigea le plus rapidement possible vers la sortie de la ville la plus proche, puis contournait ladite ville au grand gallop pour me rapprocher le plus vite possible de l’endroit où était retenue ma tendre.

    Je t’ai retrouvée, Rachelle. J’arrive.

    Une fois arrivée à la périphérie la plus proche du cirque clandestin, Je commençai par me changer pour une tenue à la fois plus distinguée et plus souple pour me permettre de me battre en tout confort tout en permettant de cacher mes potions et mes armes dans les replis. Ensuite, je pris la peine de me maquiller pour modifier mes traits et être moins reconnaissable. Puis j’enfilai la capuche. Ce n’était que quelques précautions supplémentaires, mais je doutais que cela serve à grand-chose. Il allait me repérer rapidement, de toutes façons.

    Tenue de Marceline:

    je déclenchais bien tous mes verrous alchimiques avant de détacher une de mes juments pour partir au gallop vers mon objectif, m’aidant des astres. C’était plutôt ironique, non ? Cette ordure se cachait des lois divines du Reike en utilisant les astres pour attirer ses clients, et voilà que les astres annonçaient sa chute en m’aidant à le trouver.

    Je ralentis en arrivant en vue du chapiteau. Rachelle se trouvait quelque part là bas, prisonnière et probablement à bout de forces, meurtrie, mais fière et digne. Elle n’avait plus que quelques instants à tenir.

    Tiens bon.

    Je laissai ma jument dans l’endroit prévu à cet effet, avec les autres. Je pris la peine de l’attacher, mais avec un nœud que je pouvais défaire d’un coup de télékinésie.

    Je te laisse faire connaissance, j’ai une affaire à régler, soufflais-je à ma jument en lui caressant la joue.

    Et ainsi je me présentai à l’entrée munie du billet et soufflait le mot de passe, ce qui suffit à ce qu’ils me laissent entrer. Je ne doutais pas qu’ils avaient eu mon signalement et qu’ils m’avaient reconnue, et probablement que Stromboli comptais me faire faire partie du spectacle. Tremblante, j’entrais sous le chapiteau, avec la certitude que j’allais leur donner un spectacle qu’ils n’oublieraient pas.
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    Rachelle Virsce
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  • Mar 12 Sep - 1:45
    Mille excuses prt.2


    Assise dans une cage au sol froid, la souris attendait avec patience la venue de celui qui fût autrefois son cauchemar. Elle avait été emmenée au sein d’une roulotte dont elle avait immédiatement reconnu le plancher au toucher. Les mercenaires l’avaient attaché à l’intérieur d’une cage légèrement trop petite pour elle, ce qui l’obligeait à se replier sur son être. Ces derniers lui avaient souhaité bonne chance, l’homme lui rappelant une nouvelle fois que ce n’était pas personnel. Ce à quoi, la souris qui avait retrouvé une certaine sérénité, lui avait répondu qu’elle comprenait. Et qu’à son tour, il n’y aurait rien de personnel lorsqu’elle prendrait sa vie en retour pour ses actions contraires aux lois du Reike.

    Depuis, elle était plongée dans un long silence. Seule dans sa cage, elle entendait parfois des bribes de mouvement à l’extérieur de la roulotte. Encore blessée, elle tentait d’ignorer la douleur. Dépossédée de tout objet, ses chances de s’évader étaient minces. Aussi, préféra-t-elle économiser ses forces pour ce qui restait à venir.

    Les minutes passèrent et se transformèrent rapidement en heures. Peut-être avait-elle été oubliée ici ? Un brin d’espoir enveloppa l’hybride avant de finalement s’envoler en éclat en entendant la porte s’ouvrir avec fracas suivi d’un bruit de pas uni au choc d’une canne sur le sol. Elle ne pouvait le voir mais le visage diabolique et méprisable du républicain nommé Stromboli. Sa voix ne tarda pas à raisonner dans la pièce.

    —Ah ! Rachelle ! s’écria-t-il avec une joie sadique non dissimulée dans sa voix. Ma tendre Rachelle. Mon étoile montante, ma traîtresse, mon poison ! (Il prit quelques instants pour ouvrir la porte de la cage. Ecrasant sa canne sur la gorge de l’hybride pour lui couper la respiration.) Tu n’as pas idée d’à quel point je suis heureux de te revoir ! C’est que, tu es partie bien vite la dernière fois. Sans même laissé une lettre d’adieu. (Il appuya un peu plus fort sur sa canne, arrachant à la souris un râle d’agonie.) Je crois me souvenir que tu m’avais pris quelque chose. Ne t’ai-je pourtant jamais appris les bonnes manières ? Eh bien réponds-moi ! Oh c’est vrai, tu ne peux pas. Mes excuses.

    Il arrêta la pression qu’il entretenait sur la gorge de l’hybride. Cette dernière s’écroula à même le sol, reprenant son souffle dans une quinte de toux.

    —Vous êtes toujours autant charmant. Quelle chance que je ne sois pas en mesure de voir votre horrible faciès.

    Le maître de cirque resta silencieux quelques instants, ne s’attendant pas à une telle réponse. Il avait l’habitude de voir la terreur sur le visage de cette souris. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle montre quelconque signe de résistance. Stromboli n’appréciait pas ceux qui oser le défier, ainsi, il leva sa canne pour l’abattre sur le visage de la souris qui couina de douleur.

    —Je crois que je n’ai pas bien entendu. L’âge sans doute. Je crois que tu étais entrain de me supplier de te laisser la vie sauve. Peut-être que si tu embrasses mes bottes, j’y réfléchirai. C’est un immense honneur que je te fais, ton ami Thomas n’a pas eu cette chance lorsque j’ai appris qu’il t’avait aidé à quitter mes chaines.

    La souris releva la tête.
    —Que lui avez-vous fait ? lui demanda-t-elle d’une voix qui peinait à garder son calme.

    —Devine ? répondit-il avant de partir dans un rire franc. J’avais besoin de quelqu’un pour te remplacer face au lion après ta disparition. Malheureusement pour lui, il n’avait pas ton agilité et ta chance face au félin. Le public a été conquis de voir notre brave bête trouver son festin.

    La souris, estomaquée, ne trouva pas les mots. S’en était trop pour elle. Fermant le poing elle frappa le sol de frustration. Le souvenir du rire de son ami, son rêve d’économiser suffisamment d’argent pour travailler avec des animaux dans un environnement sain, son côté optimiste qui avait permis à la souris de survivre si longtemps au sein de la troupe. Tout avait donc disparu. Stromboli était un trou noir. Absorbant les rêves et aspirations de ceux qui avaient le malheur de le rencontrer. Rachelle réalisait enfin son erreur.

    —Lorsque j’ai pris la fuite, la queue entre les jambes, commença-t-elle en continuant de serrer le poing, ses griffes se plantant dans sa chair jusqu’au sang. Je pensais naïvement que nos routes ne se recroiseraient jamais. Que tout ça n’était qu’un mauvais rêve. Que je pourrais entamer une nouvelle vie. Mais je me trompais.

    —Oh ça oui ! Personne ne s’échappe du grand Stromboli.

    —Ma principale erreur n’est pas d’avoir fui, pleine de pensées naïves. Peut-être étais-je trop inexpérimentée. Après tout, je ne savais rien de la vie. Ou de qui je voulais être. La personne que je suis aujourd’hui n’aurait pas pris la fuite de la sorte. Et c’est là qu’on en vient à votre erreur, Stromboli.

    —Mon erreur ? ricana t-il alors. Tu dérailles complètement.

    —Oui, votre erreur. Vous auriez pu m’oublier. Continuer vos affaires loin du Reike et sans doute prospérer longtemps. Mais il a fallu que votre égo vous conduise à moi. Vous n’êtes pas en République ici, personne ne viendra vous sauver. C’est ce soir que tout se termine. Je le jure sur mon honneur et devant les astres. Je vous accorderai une mort rapide. Vous n’avez plus la frêle souris qui peinait à survivre, baissant les yeux devant vous. Je suis un soldat de l’empire Reikois ! Vous ne m’arracherez ni ma liberté, ni mon honneur ! J’ai vécu la guerre contre les titans et leurs fidèles, ce n’est pas un républicain qui se cache derrière sa fortune qui pourrait m’arrêter ! Je vous défie devant les astres ! Je vais nourrir le sable de votre sang !

    Le républicain fit un pas en arrière, légèrement terrifié par les cris de l’hybride qui était méconnaissable à celle de ses souvenirs. Il leva de nouveau sa canne pour la frapper au visage, mais Rachelle qui se concentrait sur son ouïe surdéveloppée évita le coup d’un pas de côté avant de lui asséner un coup de patte arrière au visage. Elle entendit l’homme s’élever dans les airs avant de s’écrouler un peu plus loin avec fracas. Elle tenta de réduire la distance pour en finir avec lui mais les chaînes qui la maintenaient à la cage l’empêchèrent de faire un pas de plus. Elle claqua sa langue de frustration.

    —T-tu as levé la main sur moi ?! hurla alors l’homme qui n’en revenait pas. Personne ne lève la main sur Stromboli ! Tu vas mourir ! Oui tu vas mourir ! Je voulais t’accorder une chance mais maintenant, c’est fini. Tu arrives à court de chance. Choppez là ! Et préparez là pour le spectacle de ce soir ! Je veux qu’elle soit enchainée ! Cette fois-ci, tu n’échapperas pas au lion ! Il n’a pas mangé depuis deux lunes ! Les spectateurs seront heureux d’assister à ta mort !

    Plusieurs personnes entrèrent dans la roulotte et la souris fût maîtrisée rapidement. Le visage écrasé contre le sol, Stromboli en profita pour lui asséner plusieurs coups de canne.
    —Les animaux ! Doivent ! Rester ! A leur place !

    Au fil des coups, les cris de l’homme se firent de plus en plus lointains.

    [...]

    La souris retrouva conscience bien plus tard. L’esprit encore dans le brouillard et la douleur bien présente, elle entendait les cris autour d’elle alors que le sable chaud effleurait ses pieds. Un lieu reconnaissable entre mille. Rachelle n’avait pas besoin de la vue pour se rendre compte qu’elle était sous le chapiteau central. Retenue par une chaîne qui lui nouait la gorge au poteau principal, l’empêchant de trop s’éloigner de ce dernier. Un grognement se fit entendre au fond de l’arène de fortune, soutenu par les cris d’encouragements de la foule. Des gens qui souhaitaient voir la souris se faire dévorer.

    —Vous l’attendiez tous ! se fît entendre la voix magiquement amplifiée de Stromboli, quelque part dans sa loge. Le clou du spectacle ! Le festin du lion ! Cette erreur de la nature est une voleuse ! Parfaite pour nourrir notre animal fétiche ! Vous vouliez du sang ! Vous allez en avoir ! C’est bien pour ça que le cirque Stromboli attire toujours la crème des spectateurs ! Laissez-moi vous dire que vous allez en avoir pour votre argent ! Lâchez la bête !

    Le rugissement s’intensifia et la souris entendit la bête qu’elle imaginait être le lion courir vers elle à vive allure. Elle inspira un grand coup en attrapant sa chaîne. Vivre ou mourir, elle n’aurait pas de seconde chance. Tuer, où être tuée. Elle avait déjà eu à faire ce choix lors de la guerre et était prête à retenter l’expérience. Un sourire se dessina sur son visage alors que l’adrénaline commençait à lui monter. Peut-être était-ce là une étincelle de folie reikoise qui prenait vie. Elle devait l’admettre. Ce genre de situation restait exaltante pour elle. Se sentant plus en vie que jamais, elle se concentra sur le lion.

    Lorsqu’il se jeta sur elle, la souris glissa sur le côté en le frappant en plein museau de ses chaînes. Ne lui laissant pas le moindre instant, elle sauta par-dessus ce dernier, entourant le cou de la bête de ses propres chaînes avant de serrer de toutes ses forces. Le monstre qui l’avait hanté si longtemps n’était désormais rien de plus qu’un gros chat à ses yeux. L’animal se débatta et parvint à mettre un violent coup de patte qui estafila Rachelle sur tout le flanc droit. La douleur, bien que présente, n’empêcha pas la résolution de la souris de faire son affaire. Et après quelques minutes, la bête rendit son dernier soupir par manque d’oxygène.

    La souris se releva lentement avant de cracher sur la bête. Sentant un poids se libérer de ses épaules.
    Le silence qui était né dans l’assemblée incrédule se brisa finalement lorsqu’une personne commença à huer. Suivie d’une autre et finalement, la souris fût couverte de sifflements et cris de mécontentements. Gardant la tête haute alors qu’elle se vidait peu à peu de son sang, elle se mit à crier.

    —Stromboli ! Est-ce là tout ce que tu es capable de faire ? Descends dans l’arène ! Je t’attends, chien que tu es ! Je prendrai ta vie, d’une façon ou d’une autre !

    Après un silence d’inconfort, la voix du maître de cirque se fit entendre de nouveau, tremblotante.

    —T-très cher public ! N-n’ayez crainte, ce n’était qu’une mise en bouche ! Le véritable spectacle arrive ! A-amenez le Cerbère ! Je me fiche qu’il ne soit pas prêt, amenez-le !

    Un bruit de déchirure métallique se fit entendre. Visiblement, un Cerbère venait de se libérer de sa prison alors que les employés venaient de le libérer sans précaution. Le trio de tête hurla en commençant à s’en prendre aux employés qui lui lancèrent des sorts pour le pousser vers le centre de l’arène.
    La souris déglutit alors avec difficulté. Vaincre un lion en étant désarmée était une chose. Faire face à ces monstres à trois têtes du désert en était une autre.

    Titubant un peu, la souris raffermit sa prise sur sa chaîne.
    Marceline, si tu pouvais te hâter, je t’en serai grée, pensa-t-elle alors avant de faire un peu tourner la chaîne prête à se battre pour sa vie.

    CENDRES
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  • Mer 13 Sep - 4:20
    Au loin, alors que j’attachais fébrilement ma jument, je pus entendre sa voix venir de l’intérieur du chapiteau. Les spectateurs s’étaient tus.

    Je tentai de garder mon calme alors que je présentai le billet et prononçait le mot de passe, et que j’entendais les spectateurs cracher leur mécontentement vers ma bien-aimée. Stromboli annonça alors l’arrivée d’un cerbère.

    J’entrai donc sous le chapiteau et je n’eus d’yeux que pour Rachelle ; vaillante, triomphante, même, et prête à défendre chèrement sa vie, et magnifique malgré les épreuves, mais enchaînée comme une criminelle à qui l’on « accordait dans notre infime bonté une chance de s’en sortir » et que cette chance était égale à zéro et que même si on s’en sortait on serait un esclave toute ça vie sur trois générations. Je n’avais d’yeux que pour elle, et ce monstre qui allait lui offrir une mort atrocement douloureuse si je n’agissait pas immédiatement.

    Cette fois, je refusais de rester paralysée. Usant de toute ma volonté je parvins à me faire violence et alors que le cerbère fondait déjà sur Rachelle je lançait mon poing dans le vide, et un gros paquet de sable frappa violemment le cerbère à l’estomac, le soulevant de terre et le projetant jusque dans les coulisses. De l’autre main je… Non, si le collier était piégé, je devais m’assurer que je pouvais le lui enlever en toute sécurité. À la place je me précipitait vers l’amour de ma vie qui, je n’en doutais pas, m’avait déjà reconnue, et la pris dans mes bras.

    Je suis désolée, Rachelle, Je n’ai pas pu t’aider avant. Mais je suis là maintenant, et je t’emmène avec moi.

    Je sentis à l’arrière de sa tête une énorme bosse.

    Les spectateurs s’étaient tus de nouveau, mais pendant que j’enlaçai ma bien aimée ils recommencèrent à invectiver ma Rachelle, et moi avec, nous lançant des fruits pourris qui n’atteignirent jamais leurs cibles. Je tournai alors vers eux mon regard brillant d’une colère verte, prenant ma bien-aimée par la main, et relevant ma capuche pour les provoquer avec mes cornes qu’ils n’hésiteraient pas à associer à la race hybride.
    J’en reconnus certains parmi les spectateurs. Celleux-là me fixaient avec effroi, car je les avait reconnus et ils commençaient à comprendre que venir là était l’une des pires erreurs qu’ils avaient commises de leur vie. Quand aux autres, ils ne tarderaient pas à le comprendre aussi.

    Enfin je vis Stromboli, dans sa loge au milieu des gradins, qui tentait de garder le contrôle de la situation. Il portait autour du cou l’amulette de Rachelle. Dans ma colère, je ne me rendis pas compte que je serrai presque trop fort la main de mon amour, mais je me rendis bien compte que tout ce qui le pouvait autour de moi commençait à léviter.

    Les deux gardiens de l’entrée étaient entrés sous le chapiteau et se faisaient menaçants, tandis que le cerbère, je pouvais l’entendre derrière moi, nous fonçait dessus. Je me retournais, la bête réduisant la distance entre elle et nous rapidement. Un simple mouvement de tête de ma part et une partie de l’arène vint s’écraser contre le monstre, celui-ci couinant sa douleur.

    Cela me donna suffisamment de répit pour reporter mon attention sur Stromboli, qui arborait comme un trophée son trousseau de clés à la ceinture et l’amulette appartenant à ma moitié. Je levai la main et ceux-ci vinrent d’eux-même s’y déposer, arrachant la ceinture du monstre humain au passage, et immédiatement je les déposait doucement dans la main de Rachelle.

    je m’occupe de tout, ne t’en fais pas.

    Les gens du cirque commençaient à nous encercler, et Stromboli était fou de rage. Mais ce n’étaient que des détails.
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    Rachelle Virsce
    Rachelle Virsce
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    qui suis-je ?:
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  • Jeu 14 Sep - 2:45
    Mille excuses prt.2


    Le cerbère se jeta sur la souris. Cette dernière pensa un instant à défier le destin de nouveau en évitant le monstre, mais ses blessures plus graves qu’elles ne les avaient imaginées la firent défaillir et poser un genou au sol. Grognant de frustration, elle s’attendait à ressentir la mâchoire de l’animal se refermant sur elle pour lui offrir une dernière libération.

    La douleur ne vint pas. A la place, elle entendit la bête s’écrouler plus loin. Quelque chose venait de la percuter avec force. Rachelle releva la tête avec une pointe d’espoir. Était-ce celle qu’elle avait attendu tout ce temps ? L’odeur particulière de celle pour qui dansait son cœur lui confirma qu’effectivement, Marceline Cornebouc était venue à sa rescousse. L’elfe qui autrefois restait terrée chez elle, terrifiée par sa propre ombre, venait de se jeter au milieu du cirque pour lui venir en aide. Le fait qu’elle n'ait pas prévenu la garde reikoise était un choix discutable mais en un sens, la souris lui était reconnaissante. Elle ne laisserait pas Stromboli s’en sortir. Il ne passerait pas par la case prison. Elle allait mettre fin à sa vie de ses propres mains.

    Elle se laissa choir dans les bras de celle qui deviendrait un jour son épouse. Toussant un peu et affichant le plus grand sourire qu’elle n'ait pu faire depuis bien des années.
    —Je savais que tu viendrais. Je te l’ai toujours dit, tu es plus forte et courageuse que tu ne le penses. Peut-être encore plus que moi. Par contre, tu m’avais caché ce genre de talent magique. Habituellement tu utilises ta télékinésie pour la cuisine. Je prends note qu’il ne faut pas te sortir de tes gonds.

    Elle commença à rire avant de s’étouffer à cause du sang et de la douleur.
    —Cette sale bête m’a pas raté.. Mais j’en ai pas terminé. Pas encore.

    Le cerbère poussa de nouveau un rugissement avant de charger au centre de l’arène et ce fût à cet instant précis que sa bien aimée démontra de quoi elle était réellement capable. Arrachant le chapiteau avec sa magie pour l’écraser sur la bête. Évidemment, ce n’était pas nécessaire pour arrêter une bête de cet acabit, mais elle venait de faire gagner quelques précieuses secondes au couple.

    Une fois libérée, la souris se releva avec difficulté, s’appuyant sur l’épaule de sa compagne. Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits.
    —J’imagine que tu n’as pas mon arme avec toi ? Tant pis, je me contenterai de ce qui me tombera sous la main.
    Elle tapota du pied autour d’elle avant de trouver un débris de bois. D’un coup de patte, elle l’envoya dans les airs pour l’attraper d’une main. Semblable à un gourdin rectangulaire, son arme de fortune ferait l’affaire. Elle le fit tourner entre ses doigts avant de se mettre en garde, dos à Marceline.

    —Je couvre tes arrières, tu couvres les miennes. Montrons leurs à quel point il a été stupide de leur part de défier deux reikoises qui comptent l’une pour l’autre. Je sais qu’il ne m’arrivera rien si tu es là. Alors, tu peux également te reposer sur moi.

    Les gardes du cirque ne lui laissèrent pas le luxe de prolonger sa discussion. Ayant une confiance absolue envers Marceline, Rachelle la laissa s’occuper des inconscients qui lui faisaient face. Après avoir vu un tel torrent de magie, oser prendre les armes ne pouvait signifier que deux choses. Soit leurs salaires dépassaient de loin ce que la souris pouvait imaginer, soit ils faisaient preuve d’une bêtise sans nom. L’hybride pencha pour la seconde option. Un sourire moqueur au lèvre, elle se concentra sur ses sens et  se baissa in extremis pour éviter un coup d’épée qui lui frôla les oreilles. Elle était loin de posséder le potentiel magique destructeur dont avait fait preuve l’elfe d’ébène, mais elle devait tout de même pouvoir se défendre. Profitant de son entraînement martial, elle bondit dans les airs pour frapper le visage de celui qui l’avait agressé. Le choc conséquent de sa matraque improvisée laissa échapper un jappement de douleur. Elle sentit alors une femme lui attraper les bras en retombant et tenta de se débattre sans grand succès, la force physique n’était vraisemblablement pas son fort.
    Sentant un autre ennemi arriver devant elle pour lui asséner un coup de lame, la souris s’appuya sur la femme pour battre des pieds devant elle. Ses griffes semblèrent entrer en contact avec sa cible bien que ce dernier parvint à lui laisser une nouvelle entaille à la cuisse.

    Serrant les dents, Rachelle se contorsionna pour se libérer un bras et sans attendre planta deux de ses griffes dans les yeux de la femme qui la tenait. Cette dernière hurla de douleur alors qu’elle venait probablement de perdre la vue. Un châtiment injuste, mais nécessaire. Un réel coup bas, mais la souris avait appris sur le champ de bataille que tuer ou être tué ne tenait bien souvent qu’à peu de choses. Elle avait appris à se battre pour vivre un jour de plus et n’avait pas honte d’utiliser toutes les bassesses pour se protéger, elle et ses proches.

    —S’il le faut, je n’hésiterai pas un seul instant à tous vous arracher les tripes, cracha alors la souris. Vous avez encore le choix. Je ne veux qu’un seul homme. Vaut-il vraiment que vous mettiez votre vie en jeu de la sorte ?

    Pour soutenir son argumentaire, derrière elle, Marceline semblait laisser déferler ses pouvoirs et prendre l’avantage. La souris ramassa la lame de la femme qui se tordait de douleur au sol, se tenant le visage. Puis, d’un geste rapide qu’elle avait exécuté de nombreuses fois à l'entraînement, planta son arme dans la nuque de cette dernière. Lui offrant son dernier soupir. Elle avait déjà pris des vies lors de la guerre et désormais, elle savait qu’elle était prête à en prendre autant que nécessaire pour la stabilité du royaume et sa survie.
    Les deux gardes restant de son côté, voyant que la souris n’était pas une simple citoyenne effrayée à la vue du sang se regardèrent un instant dans les yeux. Le chapiteau était en ruine, le cerbère ne tarderait pas à se relever alors qu’ils n’avaient plus aucun contrôle sur eux et même si par miracle ils parvenaient à mettre à terre l’hybride couverte de sang, rien ne disait qu’ils pourraient ensuite arrêter l’elfe qui causait l’apocalypse un peu plus loin. Et finalement, d’un commun accord, ils prirent finalement la fuite sous les cris de Stromboli.

    —Qu’est ce que vous faites ? Je vous ai payé ! Je veux la tête de la souris et de son amie ! Je vous tuerai moi même si vous n’obéissez pas !

    Les fuyards hésitèrent un instant avant d’entendre la bête à trois têtes sortir des décombres. Non, ils n’allaient pas mourir aujourd’hui. Pas pour quelques malheureux deniers. Et en l’espace de quelques instants, ils quittèrent la scène. Le public, qui comprenait que la sécurité échappait totalement au personnel du cirque, commencèrent à hurler et à prendre la fuite.
    Ce fût là une grave erreur. Les cris et l’agitation n’avaient que tôt fait d'attirer l’attention du monstre qui commença à rugir sur le public. Déchirant deux personnes d’un simple coup de patte. Entièrement libre, il pouvait laisser échapper toute sa fureur.

    —Marceline !appela alors la souris d’un ton sec pour avoir l’attention de cette dernière. S’il te plait. Protège le public du cerbère. Ils cautionnent certes des hors-là-loi, ils sont pour la plupart reikois. Ils ne méritent pas de se faire tuer ainsi par une bête sanguinaire. Ne t’en fais pas, je ne leur pardonne pas du tout. Mais obtenir la mort des griffes d’un cerbère me semble disproportionné. Nous les amènerons tôt ou tard devant la loi. Mais je t’en prie Marceline, sauve-les. Ils n’ont pas encore franchi le point de non retour. Alors je t’en supplie, sauve les. Je ne serais pas capable de stopper la bête dans mon état.

    La souris afficha une grimace de douleur avant de commencer à marcher d’un pas lourd.
    —Je te fais confiance… il y a quelque chose que je dois terminer. De mes propres mains…

    Traînant sa jambe, elle avait commencé à se diriger vers ce qu’il restait de la loge de Stromboli. Ce dernier avait cessé de donner des ordres pour prendre la fuite mais il n’irait pas bien loin. Son odeur et ses bruits de pas le trahissaient. Et ce soir, la souris était devenue la chasseuse.
    Sortant des décombres du chapiteau, elle l’entendit essayer de défaire les liens d’un cheval. Ne perdant pas une seconde, la souris lui lança l’épée courte qu’elle avait volé il y a peu à la femme. Cette dernière se planta à l’arrière de l’épaule de sa proie. Il tomba de la monture en laissant échapper un cri et commença à ramper.

    —Reste loin de moi monstre ! hurla-t-il en se relevant armé de sa canne. Regarde ce que tu as fait ! Tu as tout gaché ! Tout détruit ! Des années de travail pour bâtir le plus grand cirque clandestin du monde ! Réduit en poussière par un sale rongeur et sa copine psychopathe !

    —Tous les empires finissent par choir, récita alors Rachelle en continuant de marcher avec difficulté vers sa proie. Seul le Reike est éternel.

    —Regarde ce qu’ils ont fait de toi ! Tu es encore plus un animal qu’autrefois ! Tu es devenu un animal assoiffé de sang ! Ne m’approche pas vermine !

    Il abattit sa canne sur le visage de la souris qui se força à rester bien droite alors que le sang commença à couler de son front. Elle lui arracha la canne des mains.
    —C’est la dernière fois que tu lèves la main sur moi. C’est même la dernière fois que tu lèves la main sur quiconque.

    D’un geste vif, elle brisa la canne de maître de cirque de sa jambe valide. Terrifié, Stromboli tomba sur son arrière-train et commença à ramper en arrière. Couverte de sang, la souris continua de marcher vers ce dernier d’un pas lent et douloureux.

    —On peut en discuter ! Écoute, je connais de très bon guérisseurs en république, le genre qui pourrait te rendre la vue ! J-je t’engage ! Toi ! Et ton amie aussi ! Pas pour le cirque, mais pour assurer ma protection ! Je vous couvrirai d’or ! Tu deviendras quelqu’un ! La pègre te mangera dans la main, j’ai des contacts.

    La souris lui écrasa la patte sur le torse pour l’empècher de bouger et rapprocher son visage à quelques centimètres de l’homme. Un sourire légèrement teinté de folie apparut sur le museau de l’hybride.
    —Les richesses ne valent rien pour moi. lui dit-elle dans un murmure. Seul le Reike compte. Oui, tu peux me traiter d’animal, je ne le prendrai pas mal. C’est ce que je suis après tout. Mais devine quoi, ici, peu importe mes origines, je peux être quelqu’un. Des gens comptent pour moi autant que je compte pour eux. Oui je suis une hybride, une sauvage comme tu dis. (Elle enfonça un peu les griffes de sa patte arrière dans le ventre de l’homme qui se courba de douleur.) Mais je suis avant tout citoyenne du Reike. Ne l’oublie jamais. Ton erreur. Ce qui t’arrive aujourd’hui est la conséquence d’une erreur majeure. N’importe quel reikois t’aurait remis à la place que tu mérites. Il se trouve que c’est moi et j’en suis particulièrement heureuse.

    —J’ai des connexions, bégaya Stromboli, les larmes au yeux. Ils viendront te chercher. Ils viendront me venger. S’il te plait… je ne veux pas mourir.

    Rachelle sentit une bouffée de rage grandir en elle. De sa main, elle attrapa le visage de son ennemi pour le forcer à la fixer.
    —Vermine républicaine. Aussi lâche dans la vie que dans la mort. Je me fiche d’avoir une cible peinte dans le dos. Que tous tes amis viennent, le Reike saura les recevoir.

    Elle leva son autre main, griffes en avant. Puis lui assena un coup à la gorge. Puis un second. Rachelle perdit rapidement le compte, mais elle se souvenait avoir continué à frapper encore de longues minutes après que l’homme se soit éteint.
    Epuisée, la souris se redressa et hurla devant les astres. Toute la frustration qu’elle avait ressenti durant sa vie, toute sa haine envers cet homme, envers son père qui l’avait abandonné, sa tristesse de voir les siens mourir lors de la guerre et enfin sa frustration d’être devenue inutile après la fin de la guerre.

    Elle était reikoise. Et il était temps pour elle de se relever.
    Une fois son cri du cœur terminé, elle se laissa choir à côté de sa victime à bout de force. Elle sortait victorieuse bien que sa tête commençait à tourner dangereusement suite au manque de sang.

    Elle se demanda un instant comment s’en sortait Marceline avant de sourire, certaine que cette dernière gérait la menace d’une main de maître. Et lentement, la souris s’endormit dans le sable. Épuisée par cette journée et ses blessures avec pour seuls spectateurs, les astres qui éclairaient la scène de son meurtre.

    —Ce n’était pas si mal, se fit alors entendre une voix singulière. La forme serait certainement à revoir cela dit.

    La souris n’eut pas le temps de répondre ou de comprendre qui venait de lui parler car voilà qu’elle se perdait déjà dans ses songes.

    CENDRES
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    Anonymous
  • Jeu 14 Sep - 7:49
    Les mots de l’amour de ma vie raisonnèrent en moi comme ils l’avaient fait il y avait de cela trois ans, lorsqu’elle avait réussi à m’aider à surmonter mon traumatisme par sa simple présence. J’étais si heureuse de la voir, et en même temps si attristée de voir son état. Ma colère monta d’un cran.

    Je nous débarrassait du cerbère comme on brisait une allumette, puis j’aidais Rachelle à se relever en la laissant s’appuyer sur moi.

    Ils ne m’auraient pas laissée entrer avec, et chaque seconde que je perdais était une seconde de trop.

    J’allais ajouter à ma réponse que je pouvais en revanche lui invoquer son arme, mais je n’en eu pas le temps, un des employés du cirque nous lançait un filet lesté dessus. Celui-là n’avait rien compris. Je le lui renvoyait dessus avec ma magie, mais je pus le sentir, elle commençait à puiser dans mes réserves. Il était donc temps d’utiliser la stratégie sur laquelle je m’entraînais depuis toutes ces années.

    J’insufflai ma magie dans mes étoiles de métal dissimulée dans mes vêtements et les fis sortir toutes en même temps, les faisant léviter le long de mes bras et me mis en garde. Mes adversaires étaient déjà presque sur moi. Je n’eus pas le choix, devant protéger les arrières de Rachelle, je les repoussait avec un poing de sable dans le ventre pour chacun·e. Cela me donna juste ce qu’il me fallait de répit pour constater que Rachelle s’en sortait.

    Mais déjà ils allaient me fondre dessus de nouveau. L’une d’eux avait invoqué un fouet de feu et le fis claquer sur mon ventre, sur ma cicatrice, alors que je m’étais écartée. Je me fis violence pour faire taire la petite voix dans ma tête qui me hurlait de m’enfuir ; vers lui je lançai deux doigts des deux mains pour que trois de mes étoiles de chaque côté lui foncent dessus. Il parvint à esquiver et je dus déséquilibrer deux autres adversaires en faisant se dérober le sable sous eux mais je ne pus esquiver le troisième, parvenant tout juste à ralentir son sabre avant qu’il ne me tranche l’avant bras que j’avais mis en travers de sa trajectoire pour me protéger.

    Mon sang coula, et avec lui une terreur qui me repris. Serrant les dents et criant de rage en même temps Je sautait, sa lame toujours fichée dans mon os, en tournoyant dans les airs pour lui asséner un coup de talon au visage et le mettre K.O. du même coup. Ça, je l’avais appris à l’entraînement, et j’étais ravie de le réussir ce jour là.

    Ne perdant pas un instant j’envoyais le reste de mes étoiles tournoyer en direction de la femme au fouet, cette fois les faisant diverger puis converger sur elle, et elle ne put ni se baisser ni se décaler suffisamment pour toutes les esquiver et une se ficha dans son épaule ; mais je fis changer de direction toutes les autres qui lui arrachèrent un cri en lui déchirant le torse et un peu le ventre.

    Les deux autres me fonçaient dessus, mais mes premières étoiles qui s’étaient fichées dans une poutre soutenant la loge de Stromboli me donnèrent une idée. Sans perdre un seul instant je ramenais mes poings vers moi et du même coup s’arrachaient les deux piliers avant de ladite loge pour venir empaler les deux adversaires qui me fonçaient dessus. Les poutres entraient en eux dans le dos et ressortaient à leur plexus solaire et ils s’effondraient chacun l’un vers l’autre, tandis que la loge de l’horrible monsieur loyal s’écroulait sur elle-même, le monstre humain toujours à l’intérieur.

    Il ne restait de mes adversaires que celui qui m’avait lancé le filet, qui s’était enfin dégagé de celui-ci. Au lieu de m’attaquer, il jeta son arme au sol et se dirigea vers la femme pour la prendre dans ses bras et s’en aller avec elle, rejoignant deux autres fuyards qui venaient du côté de Rachelle qui s’en sortait avec une nouvelle entaille à la cuisse. J’entrepris alors de récupérer mes étoiles de métal, certaines à côté d’une petite flaque de sang marquant l’endroit où la femme au fouet s’était effondrée, et les autres encore fichées dans la poutre traversant le corps de l’un des deux hommes… qui tenait son compagnon par la main, son autre main sur sa joue. Ils vivaient encore.

    Ma tendre future épouse me supplia de protéger les citoyens Reikois de la bête qui s’était dégagée des décombres. Je n’attendis pas la fin de son discours pour agir. Je pris un sabre qui traînait là et le lançait droit vers le cerbère, le guidant avec mes pouvoirs. Le monstre esquiva habilement et décida de reporter son attention sur moi. Parfait.

    Il fondit sur moi en un instant, et je ne pus que reculer en lui jetant de nouveau du sable à la figure, mais il ferma les yeux à temps et pris l’avantage, levant une patte pour l’abattre sur moi, que je parvins à esquiver de justesse, non sans qu’elle ne m’arrache deux traits de peau de chaque côté de mon visage, manquant de me rendre aveugle de beaucoup trop peu. Encore une fois mes tripes se tordirent, mon instinct me hurlant de fuir à toutes jambes. Mais j’avais déjà triomphé de tant d’obstacles, je ne pouvais pas perdre maintenant. Pas tant que Rachelle ne serait pas en sûreté.

    Mais alors que je continuais de reculer pour esquiver les coups de patte, je pus faire revenir l’épée droit vers le flanc du monstre, et il s’en fallut de peu car il s’était jeté sur moi. L’épée profondément fichée dans son flanc, il fut suffisamment distrait et je pus me dégager, agrippant l’épée et l’arrachant d’où elle était. Le cerbère tenta de me sauter dessus une nouvelle fois Mais cette fois il était affaibli et moins agile, je pus donc me jeter du côté blessé et lui entailler profondément le même flanc.

    Cette fois, ce n’était plus qu’une question de temps avant que je ne remporte la victoire. Ou au contraire, cela n’enragea que d’autant plus la bête, qui commençait tout de même à avoir peur. Cette peur et cette rage ne la rendait que plus dangereuse, je le savais. Mais par chance elle marqua une hésitation, ce que j’utilisai aussitôt à mon avantage. Tout en reculant je puisais dans ce qu’il me restait de magie pour lentement faire léviter les gradins désormais vides et ce qu’il restait du chapiteau et les faire tournoyer autour de nous, attendant le bon moment.

    Le monstre à trois têtes semblait ne pas avoir réalisé ce qu’il était en train de se passer, aussi se jeta-t-il sur moi alors que je faisais converger le chapiteau entier vers lui. Sous ses pattes gigantesques je tombai à la renverse ses griffes écorchant mes épaules, mais alors qu’il s’apprêtait à m’arracher la tête, il se rendit compte de ce qu’il allait lui arriver. Il se cabra dans un réflexe désespéré, mais tout lui fondit dessus... et j’étais en dessous.

    Au moins, Rachelle sera sauve.

    Et elle sera fière de moi.

    Mais j’entendis son cri. Dans un fracas assourdissant la bête fut écrasée par tout ce qui lui avait fondu dessus de tous les côtés. Elle n’avait rien pu faire pour s’échapper.

    Son sang me souilla toute entière alors que je lutais, ma magie s’épuisant à grande vitesse, pour ne pas être écrasée par les débris. Une poutre que je ne pus arrêter complètement tomba sur mon torse, écorchant mon bras au passage et me fêlant une côte. Je rampais désespérément pour m’extirper de cet endroit infernal, et rapidement je pus me relever.

    J’étais au milieu d’un cadavre de cirque, paysage apocalyptique, et mes pensées convergèrent immédiatement vers mon amour et ma jument. La dernière avait eu la peur de sa vie tandis que la première gisait à ses pieds. Je me précipitait autant que je le pouvais vers elle, constatant avec effroi le charnier qu’était le cadavre de Stromboli.

    Mais ma muse respirait encore. Il fallait me dépêcher avant qu’elle ne se vide de son sang. Je détachai ma jument du poteau et commençai par calmer celle-ci, puis j’installai Rachelle sur son dos et montait à mon tour, Hurlant de douleur à chaque effort.

    Peut-être me restait-il suffisamment de magie pour appeler une médecin de ma connaissance à l’aide, lui donnant télépathiquement l’endroit approximatif où nous étions et ce dont nous aurions besoin. Mais je ne saurais si ça avait marché que que quand celle-ci nous rejoindrais, si le message était passé. En attendant je faisais avancer ma jument le plus vite possible vers Ikusa sans que nous ne tombions.

    Notre sort dépendrais désormais des étoiles.

    Tiens bon Rachelle.
    Citoyen du Reike
    Citoyen du Reike
    Rachelle Virsce
    Rachelle Virsce
    Messages : 44
    crédits : 1758

    Info personnage
    Race: Hybride - Souris
    Vocation: Guerrier Assassin
    Alignement: Loyal bon
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t502-rachelle-virsce-devouee-au-reike-terminee
  • Sam 14 Oct - 2:03
    Mille excuses prt.2


    Ce fût tout d’abord de légers picotements qui envahirent la souris. Cette dernière fût alors prise de quelques spasmes avant de finalement prendre une grande bouffée d’air, se relevant à moitié avant de retomber en arrière. Son corps endoloris ne lui permettrait pas de faire des folies avant quelques jours. Comprenant qu’elle se trouvait dans un lit et sentant les rayons de soleil au contact de sa peau, Rachelle comprenait qu’elle se trouvait en sûreté. Elle portait quelques bandages sur le corps ici et là et avait la facheuse impression d’avoir bien trop dormi. Son estomac criait famine, sa gorge était sèche.

    — Vous nous revenez enfin ? se fit entendre une voix féminine empreinte d’une certaine douceur. Vous êtes restée alitée deux bons jours. Comment vous sentez-vous ?

    —Je… balbutia l’hybride qui essayait d’organiser ses pensées avant que les derniers évènements ne lui reviennent en tête de manière percutante. Comment se porte Marceline ? s’écria-t-elle en tentant de nouveau de se relever puis abandonnant en lachant un râle d’agonie. Elle avait probablement une côte cassée. Voir plus. Une elfe, peau sombre, des cornes sur la tête, pas très grande. Elle devait être avec moi, comment va-t-elle.

    —Tututut ! Les patients ne s’agitent pas. Surtout dans votre état. Buvez un peu d’eau.

    Rachelle sentit sa bienfaitrice lui pencher la tête pour l’aider à boire dans ce qui semblait être un bol en bois. De l’eau salvatrice.

    —Votre amie va bien. Elle s’est déjà réveillée il y a peu. Nous la laisserons sortir après avoir fait une dernière vérification de son état. Mais tout comme vous, il ne faudra pas s’attendre à aller danser avant au moins quelques jours.

    La souris soupira longuement de soulagement. Se laissant fondre dans son lit et sentant ses inquiétudes s’envoler. Elles avaient réussi. Stromboli n’était plus et avec lui ses horribles manigances d’esclavage et de spectacles non-conventionnés.
    Malheureusement, son euphorie fut de courte durée car bien vite, elle entendit une porte s’ouvrir dans la salle. Un pas léger et presque indiscernable se rapprocha de son lit.

    —Monsieur, les visites ne sont pas permises à cette heure de la journée.

    —Je ne serais pas long, répondit alors une voix masculine alors que son possesseur semblait sortir un document de sa veste pour le présenter à la supposée guérisseuse. Allez donc vous acheter quelque chose à boire, je vous l’offre.

    —Je comprends… laissa entendre la femme qui, après une seconde d’hésitation, quitta la pièce.

    —Les services d’espionnage du Reike sont toujours au point, lâcha alors Rachelle avec une légère mine d’inquiétude. J’aurai espéré avoir le temps de me remettre avant de me faire cuisiner, mais c’était sans compter sur la rigueur de notre nation.

    —Vous êtes perspicace, c’est bien. répondit l’homme avec un rire étouffé alors qu’il se posait sur un tabouret non loin du lit. Puisque vous semblez déjà connaître la raison de ma présence ici, je ne vais pas avoir à vous demander. Rachelle Virsce, a prêté serment envers le Reike il y a de cela quelques années. A suivi des formations de dernières minutes pour devenir soldat, n’a pas eu le temps d’avoir de réelles qualifications avant d’être envoyée sur le front contre nos ennemis. Beaucoup de membres de votre escouade de l’époque vous doivent la vie, malheureusement, vous êtes revenue inapte à continuer vos services. Alors dites-moi, qu’est ce qui a poussé une ancienne membre des forces militaires de notre nation à causer un chaos de cette envergure en plein désert ? Une petite vendetta personnelle ? Vous avez quand même assassiné un citoyen républicain sur nos terres. Vous comprenez que nous ne pouvons pas fermer les yeux comme si rien ne s’était passé.

    La souris baissa alors la tête. Effectivement, ses actions auraient des conséquences. Et il était de son devoir de les accepter, telle une véritable reikoise.

    —C’est on ne peut plus vrai, déclara Rachelle en relevant le visage. J’ai pris la vie d’un homme cette nuit. Et d’une femme aussi. Cette dernière était une mercenaire dont je ne connais ni le nom, ni l’appartenance. Quant au premier, c’est effectivement un républicain que je connais depuis quelques années. J’avais l’entière capacité de mes moyens lorsque j’ai pris leur vie. il s’agissait de mon choix. Le mien et mien seul. J’ajouterai même que le républicain nommé Stromboli était à ma merci. Je ne défendais pas ma vie lorsque je l’ai tué. Bien sûr, je pourrais prétexter qu’il s’agissait d’une menace, d’un homme abject bafouant nos lois, mais comme vous l’avez dit plus tôt, je ne représente plus la loi. Dans l’absolu, il n’était pas de mon ressort de le tuer. Et pourtant, je l’ai fait.

    —Et quand est-il de votre amie qui se repose dans la chambre d’à côté ? questionna l’homme mystérieux. A t-elle joué sa part dans votre attaque ?

    —Monsieur, dit alors Rachelle en parlant plus clairement. Marceline Cornebouc n’a commis aucun crime si ce n’est venir en aide à une reikoise sur le point de se faire exécuter.  Mieux que ça, elle a tenté de sauver le public du cirque de la bête enragée. J’espère qu’elle y est parvenue. Ces actions méritent une médaille et non pas une réprimande. Il est normal pour nous autres reikois de nous serrer les coudes, peut-on encore se regarder dans la vitre en ayant connaissance d’avoir laissé mourir l’un des nôtres alors que nous pouvions agir ? Soldat ou pas, c’est sous le même drapeau que nous vivons et combattons. Notre unité fait notre force. Si vous devez placer des sanctions quant à cette nuit, alors je suis la seule fautive. Quelle que soit la punition, je l’accepterai.

    —Je ne me souviens pas avoir laissé entendre qu’il y aurait des sanctions. Du moins, pas encore. Vous allez vite en besogne Rachelle. Pour l’heure, j’aimerai savoir ce qu’il s’est passé exactement ce soir. Une collègue est déjà en train de récupérer le témoignage de votre amie pour avoir sa version des faits. Nous avons cru comprendre avec les décombres que l’homme que vous avez assassiné produisait des spectacles clandestins et bien sûr interdits. Mais il nous manque quelques pièces pour reconstituer le puzzle. Vous allez me donner toute l’histoire. Depuis le début.

    —Il se pourrait qu’elle soit un tantinet longue, rétorqua la souris qui s’apprêtait déjà à faire son énoncé.

    —J’ai justement tout mon temps, une enquête sur un haut placé vient d’être annulée. Pour cause de démission ou quelque chose comme ça.

    —Bien, puisque vous avez le temps, commençons.

    Rachelle récita alors l’histoire qui la liait à Stromboli depuis le début. Comment ce dernier la possédait comme monstre de foire depuis sa tendre enfance avant qu’elle ne parvienne une première fois à échapper à ses griffes en devenant reikoise. Puis comment ce dernier l’avait retrouvé, lui promettant une mort certaine dans un dernier spectacle.

    —Vous savez, conclut-elle finalement. Techniquement, avant d’être emmenée sur la scène, j’ai promis à cet homme que je prendrai sa vie. Il a en quelque sorte accepté mon défi en tentant de me tuer sans se salir les mains. Notre confrontation directe s’est faite sous les astres, telles les règles du holmgang. J’ai simplement remporté ce duel à mort.

    —Quelle petite souris astucieuse, laissa entendre l’homme tandis qu’il réprima un rire.
    Je pense que j’ai tout ce dont j’ai besoin. Ma collègue doit avoir terminé avec votre amie. Prenez soin de vous, Rachelle. (Elle l’entendit se lever avant d’ajouter : ) Oh et une dernière chose. Ne quittez pas le territoire reikois. Je mise sur votre bonne foi pour ne pas vous dérober à une potentielle sanction. De toute manière, croyez moi, vous n’avez pas envie que je vous coure après.

    —Je ne suis pas de ceux qui tentent de faire oublier leurs torts. J’attendrai le temps qu’il faudra et si sanction il y a, je l’embrasserai.

    —Puisque nous sommes d’accord sur le sujet, je vais y aller. Vous recevrez une lettre pour vous expliquer ce qu’il en sera. Nous nous arrangerons pour qu’elle soit en braille ou enchantée de sorte à ce qu’elle puisse s’écouter. Au plaisir de vous revoir, dame souris.

    Il s’approcha de la sortie tandis que Rachelle se laissa retomber contre son oreiller, évacuant le stress du moment.

    —Vous n’oublierez pas d’arroser les fleurs qui ont été déposées, elles sont jolies, ce serait dommage de les voir se faner.

    —Des fleurs ? questionna la souris avant de s’aider de son odorat pour les trouver dans un vase sur une table à côté de son lit. Une odeur apaisante s’en dégageait. Oui, je n’oublierai pas. Encore merci. (Elle attendit le départ de l’homme et le retour de la guérisseuse pour lui demander : ) Excusez-moi. Pouvez vous me dire qui m’a apporté ses fleurs ?

    —Vos fleurs ? Ah oui, il s’agissait d’un homme. Il a dit être un ami. C’est également lui qui a pris en charge la totalité de vos soins pour votre amie et vous.

    —C’est tout ? Son nom ? Sa race ? Il ressemblait à quoi ?

    —Il n’a pas laissé de nom de mémoire. Un humain, entre trente et quarante ans je dirais ?

    La souris se concentra un instant sur qui pouvait être son mystérieux bienfaiteur. Toutefois, son corps encore endolori l’empêchait de se concentrer et de toute manière, elle ne voyait pas qui avait pu avoir connaissance de son escapade dans le désert. Quel dommage que le supposé espion soit parti, peut-être aurait-il eu quelques informations à lui donner.

    —Je vous ai préparé un peu de soupe. Et après, il faudra tenter de se reposer. Vous êtes loin de vous être remise.

    Rachelle resta silencieuse quelques instants avant de remercier la guérisseuse.

    —Entendu.

    Elle ne s’inquiétait pas de ne pas pouvoir discuter avec Marceline tout de suite. Elle était sensiblement entre de bonnes mains et on lui avait assuré qu’elle avait déjà commencé à se remettre. Sans doute pourrait-elle se rencontrer demain.

    Restant allongée, la souris se laissa bercer par les souvenirs d’une nuit à la fois infernale et salvatrice.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 15 Nov - 3:49
    Je me réveillai en sursaut, couverte de sueurs froides, hurlant le nom de Rachelle, mais m’effondrant immédiatement sur le lit, les côtes surtout mais aussi tout le reste du corps endolori. Je ne pouvais ouvrir mes yeux, et me touchant la tête je pus constater que celle-ci était couverte de bandages humides. Je me souvenais que ma connaissance était venue à temps, mais ma mémoire était recouverte d’un épais brouillard quand à la suite.

    Une personne entra dans la pièce, et nerveuse j’attendis que celle-ci ne prenne la parole pour poser les questions qui me brûlaient les lèvres.

    ah, vous voilà réveillée.

    Il s’agissait de la voix de ma connaissance.

    Comment vous sentez-vous ?

    J’ai mal partout et je m’inquiète pour Rachelle, l’hybride souris qui était avec moi. Comment va-t-elle ?

    Calmez-vous, elle est dans un état stable. Nous avons pu nous occuper de ses blessures, contrairement à celles que vous avez sur le visage et les épaules. Il faut que vous nous racontiez comment vous vous les êtes faites.

    J’étais à la fois inquiète et abasourdie.

    C’est un cerbère qui me les a faites, en me griffant. Que se passe-t-il ?

    Je m’en doutais. Les griffures de cerbères ne peuvent être soignées par magie, et mettent très longtemps à cicatriser. Cela fait deux jours et elles ne le sont toujours pas. Vous allez devoir rester ici jusqu’à ce que ça soit le cas.

    Deux jours ?! M’écriais-je. C’est impossible, j’ai beaucoup d’obligations ! Je ne peux pas me permettre de rester davantage !

    Il serait dangereux de vous laisser sortir, n’oubliez pas que vous allez devoir vous passer de votre vue jusqu’à ce que vos blessures soient cicatrisées.

    Je me débrouillerai ! Il faut me laisser sortir !

    Dans ce cas, il faudra revenir tous les jours pour changer vos bandages.

    D’accord. Je reviendrai tous les jours.

    Dans ce cas nous allons procéder à quelques vérifications et nous vous laisseront partir. Je vais vous laisser, je vais voir votre amie.

    Puis-je la voir ? Enfin, venir auprès d’elle ?

    Non, nous devons d’abord nous assurer de son état. Elle est stable mais tout de même en mauvais état. Vous allez devoir patienter.

    Je comprends, prenez bien soin d’elle.

    J’y veillerai.

    Elle sortit, me laissant seule. Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête, et j’essayais de mettre de l’ordre dans tout ça pour quand je sortirais, mais la porte s’ouvrant interrompit mes tentatives, et alors que j’attendais de savoir pourquoi la docteure revenait si tôt, celle-ci vint s’asseoir à mon chevet. Elle prit la parole avec une voix qui n’était pas la sienne.

    Dame Marceline Cornebouc, est-ce bien cela ?

    Inquiète je répondis :

    Oui, c’est bien moi.

    Très bien. Je suis des services d’espionnage du Reike et j’ai des questions à vous poser.

    Je me raidis.

    Je crois comprendre que vous avez fait l’objet d’une enquête lors de la triste affaire de la flèche, c’est bien ça ?

    J’étais raide comme un piquet, commençant à paniquer, aussi répondis-je d’une toute petite voix.

    oui…

    très bien. Je pense qu’il est donc inutile de vous rappeler que vous ne devrez pas me mentir quand vous répondrez à mes questions. Vous avez servi l’armée à l’arrière pendant la guerre en tant que fournisseuse de potions, c’est bien ça ?

    oui…

    quelles ont été vos motivations pour causer une telle destruction en plein désert ?

    Je respirais fort, tentant de me calmer. Je me rendais bien compte que je parlais trop vite, mais je n’arrivait pas à m’arrêter.

    ma petite amie a été enlevée sous mes yeux par des mercenaires travaillant pour Stromboli, un propriétaire de cirque clandestin, j’ai tenté de la sauver mais il a fallu se défendre contre les agents de Stromboli et contre un cerbère, j’ai tenté de sauver les spectateurs en m’attaquant au cerbère et celui-ci n’a pas pu faire beaucoup de victimes.

    c’est donc une vengeance personnelle ? Pourquoi n’avez-vous pas prévenu les autorités immédiatement ?

    chaque seconde qui passait sans que je n’intervienne pouvait signifier la mort de Rachelle et je suis informatrice de profession alors j’ai cru que je serais plus rapide seule mais je me suis peut-être trompée mais maintenant elle va bien et la plupart des citoyens Reikois présents à ce moment sont saufs et c’est tout ce qui compte pour moi.

    J’étais terrorisée. Mais il fallait que je continue de répondre à ses questions.

    votre amie a assassiné un citoyen Républicain. Pourquoi ?

    Je ne sais pas comment ça s’est passé, elle m’a dit qu’elle avait quelque chose à faire et je l’ai retrouvée plus tard inconsciente dans le sable près du cadavre de stromboli.

    ne retenez pas d’informations. Dites-moi pourquoi elle l’a fait.

    je pense que c’était pour se libérer définitivement de son emprise et pour qu’il ne fasse plus de mal à personne, elle a très bon fond et elle est loyale au Reike comme rarement on l’est. Elle assumera les conséquences de ses actes, mais je vous en supplie ne lui faites pas trop de mal, elle sers le Reike avec dé——

    cette décision ne vous appartient pas, et à moi non plus. Racontez-moi dans le détail tout ce qu’il s’est passé.

    Ma tension était palpable, mais je lui racontais tout dans les moindre détails. À la fin j’avais la gorge sèche, et j’avais pleuré, mais j’avais tenu bon et tout irait bien. Je l’espérais comme jamais je n’avais espéré quoi que ce fut.

    Bien, nous en avons fini.

    Je l’entendis se lever.

    Bien entendu, ne sortez pas du territoire Reikois tant que l’enquête reste ouverte. Je ne pense pas avoir besoin de préciser ce que vous encourez si vous désobéissez à cet ordre. Au-revoir, madame.

    D’une voix étranglée je lui répondis :

    Au-revoir.

    J’étais épuisée et au bord de la crise de nerfs tellement la situation avait été horrible à vivre pour moi, aussi ne puis-je me retenir de sangloter pendant un bon moment. Mais bientôt, je puis me calmer, et sombrer dans les bras de Morphée. Je n’avais qu’une hâte : retrouver Rachelle.
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