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  • Jeu 11 Aoû - 15:04
    La journée n'avait vraiment pas été bonne. Pas que la journée d'ailleurs. Plus particulièrement les trois derniers jours. Trois jours à se traîner dans le sable et la poussière du désert, dont je n'aurais probablement pas vu le bout sans le courage tenace de ma brave jument qui m'avait porté inlassablement vers Taisen, la ville la plus proche. D'ordinaire, la chaleur ne m’incommodait pas tant que cela. J'en avais l'habitude. Mais pas dans cet état. La douleur, c’était une chose. On apprenait à l'encaisser. A vivre avec parfois, de façon durable. C’était une information destinée à notre cerveau, pour le prévenir, rien de plus. Pour me prévenir. Que mon dos était à moitié en lambeau. Au cas ou j'aurais oublié. Le plus compliqué, c’était surtout la fièvre.

    L'histoire avait commencé une semaine plus tôt. En repartant depuis Ikusa, j'avais faits un petit détour par le sud, me dirigeant vers le berceau, histoire de longer le désert et la zone montagneuse, plutôt que de traverser le désert tout droit. Si j'avais su...

    Je n’étais jamais vraiment en manque d'argents, mais je ne refusais jamais un contrat. Question d’éthique. Je m’étais donc retrouvé dans un petit village côtier, où les gens ne semblaient pas habitués à avoir des voyageurs. Ça m'arrangeait bien. Pas besoin d'avoir de longues conversations, les fameuses où on a qu'une envie, c'est d'écourter, mais la personne en face semble si heureuse de parler à quelqu'un qu'on ose jamais mettre fin à l'échange. Une des douloureuses histoires de ma vie, je suppose. Bref.

    J’étais tombé sur une annonce, assez mal rédigé pour qu'un presque analphabète comme moi n'en comprenne qu'un mot sur deux. J'avais fini par trouver le commanditaire. En y repensant maintenant, j'aurais du savoir qu'il était totalement fou. Mais sur le moment, ça m'avait paru crédible...quel abruti.

    Un pégase, rien que ça. Il m'avait assuré que cette créature divine faisait des ravages autour du village et plus loin vers le désert. Je n’étais probablement pas préparé à affronter ce genre de bestiole, mais après tout, il semblait si désespéré. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. J'avais accepté d'aller voir ce qu'il en était, et à défaut de chasser la créature, au moins remonter jusqu'à Ikusa ou bien aller vers l'est jusqu'à Taisen, pour faire remonter l'information afin que les dispositions soient prises.

    J'avais donc commencé mon inspection, toujours à pied pour ce genre d'activité. Trois jours durant. Aucune trace de la bête. Dans un coin de ma tête, je me disais que c’était bien logique. Impossible de tomber sur ce genre de créature comme ça, surtout dans un coin pareil, sans que personne d'autre que moi ne soit sur ses traces. Mais je ne pouvais pas laisser tomber. Le vieillard comptait sur moi après tout, et j'avais un contrat à honorer. Ce fut le lendemain que je tombais sur ma « proie ».

    Ou plutôt, elle, me tomba dessus. C’était bien une créature de belle taille. Avec des ailes. Venu du ciel. Mais bien moins mythique que ce qu'on m'avait rapporté.

    « Un Pegase. Vraiment, quelle idée stupide. »

    Un griffon. C’était déjà une sacrée chasse. Mais pas du genre à finir dans un livre d'aventures. Pas que j'aurais pu l'écrire moi même, de toute façon. Et encore moins en étant mort. Sans compter que la chasse aux créatures n’était pas ma spécialité. J’étais plus doué pour m'occuper des humanoïdes.

    Le combat avait tourné court, de toute manière. Je n’étais pas un débutant, mais il faut croire que j'avais encore beaucoup à apprendre. Le griffon était clairement un mâle mature, imposant, rapide et ayant l'habitude de l'affrontement. Difficile de trouver une ouverture pour le toucher, sans me mettre en danger. Mais grâce à ma vitesse et mon agilité naturelle, couplé à mes capacités, j'avais réussi moi même à éviter la majorité de ses attaques.


    Je profitais qu'il soit descendu un peu trop bas pour tenter un coup décisif. L'immobiliser au sol était ma tactique de base, n’étant pas capable de le rejoindre dans les airs. Attaquer ses ailes était donc ma priorité. Ce que je fis, avec succès même. L'une de mes dagues entailla profondément sa chair a la base de l'articulation de l'aile, la découpant quasiment entièrement. Mes deux dagues pouvaient trancher comme du beurre. Mais je signais ainsi mon propre glas. Le sang de la bête m'éclaboussa, et par réflexe, je me penchais légèrement en avant en clignant des yeux. Une invitation pour le volatile qui s'amusa à gentiment me lacérer le dos, de bas en haut, profondément, en représailles de ce que j'avais faits à son aile. C’était de bonne guerre, je suppose.

    Je me retrouvais à moitié inconscient, sous le choc, tandis que le griffon s'éloignait sans demander son reste. Match nul donc. Ce fut la langue de mon chien qui me réveilla. Il m'avait retrouvé, et avait guidé ma monture jusqu'à moi. Les braves bêtes. Ils m'avaient encore sauvé la vie. J'avais réussi bon gré-mal gré à remonter sur le dos de ma jument, et l'avais lancé sur la route. Trois jours durant, jusqu'à Taisen. A moitié inconscient, d'abord, puis après avoir fait une pause pour panser maladroitement la plaie (ce n’était clairement pas pratique de s'occuper d'une plaie qui se trouvait dans son dos), totalement inconscient pour la dernière partie du trajet.

    Je m’étais éveillé avec la grande ville en vue. Toujours aussi charmante, d'ailleurs. Des soldats partout qui ne manqueraient pas de m’arrêter en voyant l'état dans lequel je me trouvais. J'avais donc enfilé ma tunique, histoire de ne pas me trimbaler avec mon armure de cuir poisseuse de mon propre sang et de ma sueur. Je m’étais passé un coup d'eau sur le visage, en utilisant ce qu'il restait dans l'une de mes gourdes, et avait laissé ma monture a l'entrée de la ville pour qu'on la nourrisse et qu'elle se repose.

    C'est avec mon chien que j'avais traversé le camp militaire le plus dignement possible, le visage le plus neutre que je pouvais avoir. J’étais très doué pour cacher la douleur. J’étais sans doute ce qu'on appelait un dur au mal. Mais dissimuler mes yeux fiévreux, c’était plus compliqué.

    L'avantage dans cette ville, c’était qu'il n’était pas difficile de trouver une zone médicale. Je m'approchais de la première que je croisais. Il me fallait trois fois rien. Juste de quoi faire passer la fièvre. Puis je n'aurais plus qu'a retourner achever le griffon. Je ne laissais jamais un contrat inachevé. Encore une règle de base de mon code du travail personnel.

    Je tombais assis sur la première caisse que je croisais, destiné aux patients, sans savoir si j’étais chez un médecin, ou un grossiste vendant des fournitures médicales. Peu m'importait. Je restais de dos à mon interlocuteur. C’était toujours plus facile de ne pas voir à qui je m'adressais au début de la conversation. Une fois lancé, j'arrivais à mieux enchaîner les phrases. Le début était toujours compliqué. Stupide.

    - Hum euh...je...j'aurais besoin d'antidouleur. Juste d'antidouleur. J'ai de quoi payer.

    J’espérais que la goutte de sueur qui était en train d’apparaître sur ma tempe et qui allait irrémédiablement couler le long de ma joue n'allait pas compliquer les choses. Je voulais en finir rapidement.
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  • Jeu 11 Aoû - 15:47
    Confection d’onguents aujourd’hui. Une activité calme, paisible, qui lui permet de faire plein de mélanges pas toujours très « réglementaires ».
    Des choses un peu douteuses sortent parfois de ces expériences, des crèmes qui sentent vraiment mauvais, ou qui aggravent le symptôme qu’elles sont censées traiter.
    C’est le petit moment détente et création de son emploi du temps, qui survient ici et là.
    Quand elle n’est pas à ramasser les soldats à la petite cuillère.

    Aujourd’hui, ils sont plutôt paisibles. Ils se bagarrent, évidemment, mais ce n’est pas comme d’habitude.
    A croire qu’ils ont mieux à faire que se mettre sur la figure.
    Ah bon ?

    Cette pensée lui arrache un sourire.
    Avec son pilon, Claire broie une énième plante dans son mortier. Il y a cette odeur caractéristique qui commence à lui monter au nez. Ce parfum un peu particulier, non-identifiable, qui ne permet pas encore de déterminer si cette expérience sera bonne ou mauvaise.
    Ce sera un onguent, reste à savoir comment il terminera.
    En théorie il devrait permettre d’apaiser les douleurs dues aux ecchymoses.
    Mais ça, c’est la théorie.
    La pratique ne lui donne pas toujours raison.

    Alors que l’apprentie alchimiste continue ses mélanges fous, un bruit retient son attention.
    Il y a quelqu’un.
    Ce n’est pas son premier patient de la journée, peut-être pas son dernier, mais c’est le premier depuis quelques temps déjà.

    Claire range son matériel, époussette ses vêtements et se prépare à retourner au travail.
    Les consultations, c’est quand même plus fun.

    Elle pousse le rideau et entre dans la pièce.
    Il y a un homme, assis sur une caisse. Il a l’air mal, vraiment mal.
    Pourtant, et c’est le plus drôle dans cette affaire, quand il parle, il dit qu’il n’a besoin que d’antibiotiques !
    Ah ! juste des antibiotiques, alors.
    C’est qu’ça va pas si mal !

    Claire met les mains dans ses poches et s’avance jusqu’au patient.

    « Je sentais déjà le sang alors que j’étais à l’autre bout de la pièce. »

    Elle penche la tête, détaille l’homme de ses yeux bleus.
    C’est peut-être un énième guerrier. Grande gueule, gros muscles, toujours à penser qu’il est increvable … Et en fait …
    Un sourire égaye son visage.

    « Vous en faîtes pas, j’ai l’habitude des grands costauds qui sous-estiment la gravité de leurs blessures. »

    C’est un euphémisme, à vrai dire.
    Mais elle ne reviendra pas dessus.

    « Je suis le Dr. Claire Higgins, enchantée. Vous voulez me raconter votre histoire, ou vous voulez que je vous ausculte directement et on en parle après ? »
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  • Jeu 11 Aoû - 23:59
    Avant de la voir, j'entends sa voix. Une voix assez douce, féminine. C'est bien ma veine. Pourvu qu'elle ne soit pas jolie, sinon je n'aurais plus qu'a fermer les yeux en me retournant si je ne veux pas bafouiller. Tu n'es plus un gamin, bon sang de bon sang, mon vieux Shan. Comment tu peux être aussi con ? Prends sur toi !

    - …

    C'est plus facile que de répondre directement à sa première phrase, mais je suppose qu'elle n'aura pas grand chose de plus à répondre, vu que je semble puer le sang a plein nez. Enfin, pour un odorat habitué aux blessures, je suppose que je suis repérable assez rapidement. Je ne peux pas vraiment la contredire. J'ai bien la sensation du sang qui coule le long de ma colonne vertébrale. Pas la première fois, mais ce coup ci, ma regeneration n'arrive a rien. Enfin, sans elle, je serais sans doute mort depuis longtemps, vidé de mon sang. Ça avait atténué la blessure, mais rien de plus.

    - …

    Oui, pas mal Shan, cette fois tu as du sacrément l'impressionner par ta répartie légendaire. Elle est pas prête de recommencer ! Je jette un bref coup d'oeil, et en l'apercevant de face, je pense reconnaître une humaine. Bon dieu, c'est encore pire. Les humains sont tous terriblement jeunes, et ils me parlent tous avec cet air. Cette façon de dire, « tu as vu, moi je parle aux gens, et pas toi, vieux con ». Je les déteste. Et je suis impressionné que des gens vivant si peu d'années soient capables de faire tant de choses. Enfin, je connaissais quelqu'un de ce type la, il y a longtemps, non ? Pas besoin de revenir dessus.

    - ...Je ne sous-estime pas la blessure, sinon je ne serais pas ici.

    Déjà mieux. Je n'avais pas bafouillé, mais ma voix avait sans doute été plus rauque qu'a la normale. Une petite blonde. Dr.Claire Higgins. Claire. Parce que je devais raconter comment je m’étais fais la blessure pour pouvoir être soigner ? Je venais dans le camp de Taisen que sa mère ne devait même pas être née. Alors si il y avait une règle comme cela je l'aurais sans doute déjà entendue. Ou alors c’était son truc à elle ? Peut être. Il y avait peut être tellement de médecins, de nos jours, que pour avoir une place, il fallait sa propre spécialité, et elle, c’était écouter les histoires de ses patients ? Enfin, dans tous les cas, elle me semblait bien jeune. Souvent, les jeunes humains étaient un peu grossiers dans leurs arts. Ou alors j’étais devenu aigri, c’était possible aussi.

    - Je dois vraiment raconter ?

    J'avais voulu rendre ça autoritaire, au lieu de ça, c’était limite plaintif. Reprends toi. Elle ne va pas te manger ! Enfin, si elle me mange, Taisen aura un problème plus important que les combats d'ivrognes de la fin de soirée. Une humaine femelle cannibale mangeuse d'elfe. Ce serait quelque chose.

    - Pour être tout a fait honnête, j'ai un contrat à terminer et c'est important, je ne veux pas m'attarder à Taisen. Je voudrais reprendre la route aujourd'hui.

    Un peu présomptueux. Je savais très bien intérieurement que j'en étais tout bonnement incapable. Mais ca l'a dissuaderait peut être de me questionner trop longuement. Pas que ce que j'avais à raconter était secret, juste que je n'aimais pas trop discuter, surtout quand le centre du sujet était...moi.

    - Mais merci de vous occuper de moi aussi vite mademoi...enfin, docteur.

    C’était vrai qu'elle faisait jeune pour être doctoresse. Peut être qu'elle ne l’était pas tant que ça ? J'avais sans doute beaucoup de préjugé sur beaucoup de choses concernant les gens. Après tout, je les connaissais peu en général. Mais je savais quand même que souvent, les docteurs faisaient plus âges, dans tout les cas. Ou alors ce n’était pas des humains !

    - Vraiment, juste quelques calmants, ça suffira, je m'occuperais du reste et....

    Je fus obligé de suspendre ma phrase pour ne pas laisser entrevoir ma faiblesse passagère. Oui, j'avais senti que le peu de ma blessure qui s’était arrangé venait de se rouvrir. Flûte, nouvelle goutte de sueur sur le front...
    Invité
    Invité
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  • Ven 12 Aoû - 11:03
    Il ne parle pas beaucoup.
    Peut-être est-il froissé ?
    Il n’a pas l’air particulièrement commode, mais il n’a pas l’air méchant non plus. Est-il mal à l’aise ?

    Claire l’observe. Sa première réponse lui fait penser à celle des autres militaires, qui disent toujours qu’ils savent qu’ils vont mal, mais qu’ils vont pas si mal, en fait.
    Ceux-là même qui tergiversent pendant une vingtaine de minutes alors que leur jambe ne tient plus que sur quelques nerfs et qu’ils ont repeint la pièce de sang. Deux fois.
    Elle ne rebondit pas dessus, le laisse tomber dans les mêmes travers que tous les autres.
    Ça l’amuse un peu, Claire, pour être honnête. Les jours passent et, même s’ils ont leurs petites surprises, ils se ressemblent un peu tous, quand même.

    Lorsqu’il est l’heure de se mettre à table et de raconter, le patient grogne un peu. Il n’a pas l’air d’en avoir envie.
    Bon, bah peu importe, alors.
    Ce qui importe, par contre, c’est le contrat de cet homme. Apparemment, il est pressé, il faut qu’il parte aujourd’hui.

    Aujourd’hui … alors qu’il sent le sang à plein nez ? Qu’il est assis sur une caisse et qu’il parle à peine ?
    Héhé.
    Jusque-là, toujours rien de nouveau sous le soleil.
    Claire hausse une épaule.

    « Je ne peux rien vous promettre, malheureusement. »

    Elle ne peut jamais rien promettre, à vrai dire. C’est triste, mais c’est bien là la limite de toutes ses compétences.
    Elle aimerait poser sa main sur son épaule, lui dire que tout ira bien. Que dans dix minutes il ira courir dans la pampa comme tous les autres, son épée à la main, pour mener une nouvelle castagne contre son ennemi juré.
    Oh elle aimerait, oui.
    Mais elle ne le peut pas, en fait.
    C’est une médecin, pas une faiseuse de miracles. Dans leur monde, il en existe peut-être, mais ce n’est pas son cas.

    Il la remercie malgré tout de le prendre en charge, glisse un peu sur l’appellation mais se reprend aussitôt.
    Oh, non, ça, quand même, c’est rigolo.
    Petite Claire face à ce grand homme, probablement tellement, tellement plus âgé qu’elle …
    Ce n’est qu’une mademoiselle, alors ?
    Elle lui sourit.

    « Je vous en prie, ce n’est que mon métier. »

    Rester cordiale en toutes circonstances, alors qu’elle a juste envie de lui rire au nez.
    Il rebondit une dernière fois, en lui disant qu’il ne lui faut que quelques calmants.
    Ah, les hommes. Peu importe d’où ils viennent, ils sont souvent les mêmes …

    « Bon, allez. Vous ne me racontez pas, mais je vous ausculte. »

    Claire s’approche lentement de son patient pour ne pas le brusquer, puis elle entreprend de se mettre au travail.
    Il ne lui faut vraiment pas longtemps avant de comprendre la gravité de la situation.

    « J’ai plusieurs mauvaises nouvelles … et j’en ai une bonne. »

    Elle a un air faussement chagriné.

    « Les mauvaises c’est que vous n’avez pas seulement besoin de calmants et que vous ne repartirez probablement pas accomplir votre contrat tout de suite. La bonne, c’est que je peux intégralement soigner ces blessures. »

    Et là.

    « Reste à savoir si cela vous convient qu’une ‘mademoiselle’ vous soigne. »

    Un large sourire étire ses lèvres.
    Elle sait qu’elle a mis les pieds dans le plat.
    Elle les y a même très très bien mis.
    Mais eh. La sagesse des aînés, tout ça tout ça, ça va bien cinq minutes.
    On va pas tortiller, comme dirait l’autre.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 12 Aoû - 18:45
    Elle, elle ne semble pas avoir de soucis a parler, dans tout les cas. Avec un peu de chance, elle fera la conversation pour nous deux. Elle s'approche tranquillement, et je souffle en me retournant encore un peu pour qu'elle reste dans mon angle mort. C'est plus simple comme ça, mentalement. Je sens sa main s'approcher et elle tire légèrement le haut de ma tunique, facile a retirer de toute façon. Le tissu colle un peu contre la blessure, et je retiens un grognement réflexe. Pas besoin de me donner davantage en spectacle. C'est déjà fait.

    Elle ne m'apprend rien. J'en ai pour une bonne douzaine de jours de pause avec des moyens standards. Mais j'avais espéré tombé sur un vieil elfe de la vieille école capable de me bricoler un truc histoire que je puisse repartir. Avec ca, ca aurait cicatrisé durant le trajet. Bon, visiblement ce ne sera pas pour cette fois. Mais je dois quand même absolument aller prévenir le régiment spécial des animaux fantastiques.

    Ils ne seront sans doute pas très content de savoir que j'ai à moitié éviscéré un griffon, mais ils n'avaient rien fait par la et visiblement il y avait eu des blessés. Enfin, encore une fois, c’était les paroles du vieil homme. Le fou. J'aurais peut être du m'abstenir d'aider. Mais bon, ce n’était pas la première fois que je faisais cette erreur.

    Au moins elle semblait avoir les capacités de me soigner. J’étais déjà tombé, durant certaines décades, sur des médecins totalement incompétents qui étaient la uniquement pour service rendu à l'armée, notamment. Si c’était juste pour enrouler une bande, je pouvais le faire moi même. Je songeais alors que si elle disait qu'elle pouvait me soigner mais pas repartir, ça voulait dire que ça allait prendre plusieurs jours.

    Donc que j'allais la voir plusieurs fois. Misère de misère, j'allais encore passer des nuits a cogiter pour essayer de déterminer et mettre en place des conversations à l'avance, histoire de ne pas paraître totalement gauche, tout ça pour au final en oublier la quasi totalité, et que les quelques bribes restantes ne soient qu'une successions de mots sans queue ni tête. Encore une fois, j'avais de l’expérience en la matière.

    J’étais sans doute un cas perdu, n'est ce pas ? Mais si je voulais me donner un peu d'espoir, n’étais je pas encore un adolescent, du point de vu des elfes ? Si je remettais mon age en terme d'age humain, j'avais peut être...14 ans ? Oui, ahah, ça devait être ça. Non, c’était sur même ! J'allais sans doute devenir doué en société. Bientôt ! Enfin, si je disais que j'avais quatorze ans à un humain, j'allais clairement passer pour un détraqué.

    En plus j'avais l'aspect moins juvénile que l'elfe moyen, ma barbe n'aidait en rien, et on voyait peu mes oreilles. Les gens me prenaient pour un humain neuf fois sur dix. Pas que ça me déplaise ou plaise. Je m'en moquait, au fond. Enfin dans tout les cas, si quelqu'un voyait à l'intérieur de ma tête, ils se diraient sans doute que c’était l'esprit d'une personne différente. Sans doute ? Pas de ma faute si je faisais peur. Encore plus actuellement, alors que je n'avais pas vraiment pris de bain depuis plus d'une semaine. Ourf. Doucement sur le tissu !

    - Oui hum....écoutez, faites donc de votre mieux.

    Elle enchaîna aussitôt en disant que cela dépendait, si jamais ca me dérangeait qu'une demoiselle s'occupe de moi. Pourquoi disait elle ça ? Oh, elle était vexée de ce que j'avais dis ? C’était peut être madame ? A quel age une humaine passait de «mademoiselle » à « madame » ? Ou bien était ce un statut maritale ? Enfin dans tout les cas, cela semblait l'avoir agacée. Alors je répondais bien sur aussitôt.

    - Pourquoi cela me générait que ce soit vous vis à vis d'un autre ? Vous êtes compétentes non ? Alors c'est parfait.

    C’était même plus que parfait. Si j'avais autant de mal à interagir avec les deux sexes, je ne supportait clairement pas qu'un homme m'approche de trop prêt, et encore moins me touche en s'occupant d'une blessure. Et encore moins un homme humain. Ça ravivait des souvenirs, désormais un peu flou, et vraiment pas agréable. Et toujours la même phrase. « Tu es fort ». Hum. Pas du point de vu du griffon, franchement.

    Oh mais...ça voulait dire que je préférais que ce soit une femme qui me touche ? Est ce que ça faisait de moi un pervers ? J'aurais bien voulu demander à quelqu'un. Enfin, que ce soit le cas ou pas, personne ne me ferait le reproche...mais moi ? D'abord un détraqué, maintenant un pervers ? L'un ou l'autre, bon. Mais les deux en même temps ? Humpf, ca faisait froid dans le dos.

    - Enfin si, vous, ca ne vous pose pas de problèmes. Vous sembliez occupé quand je suis arrivé.

    Enfin, je n'ai rien vu. Mais j'ai sentis. Ça sentait l'alchimie. Elle devait faire bouillir des choses, sans doute des préparations d’onguent ou de potions.

    - Du moment que vous êtes efficace et le plus rapide possible, ça me va très bien.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Lun 15 Aoû - 11:46
    Il est comme sur un fil.
    Il est là, à avancer difficilement, en tanguant péniblement. Un peu à gauche, un peu à droite, retrouver l’équilibre pour ne pas s’écrouler.
    Le pauvre, pauvre funambule embêté par la vilaine Dr. Claire.

    La blonde a presque envie de lui caresser l’épaule, pour lui dire que tout ira bien, qu’il n’y a pas besoin d’être aussi stressé.
    Parce  que, stressé, il a l’air de l’être. Ou mal à l’aise. Les deux ?
    Elle ne saurait le dire.
    C’est complexe, tout de même. Appréhender une personne aussi crispée n’est jamais simple. Cela demande toujours un certain nombre d’efforts.
    Trouver la bonne méthode, les bons mots, les bonnes intonations. L’intéresser, d’une manière ou d’une autre, pour qu’il se détache de ses craintes.
    Pour qu’il retrouve l’équilibre sur son fil.

    « Bah ! C’était juste une boutade, vous savez. »

    Un sourire, encore un, dans l’espoir qu’il change quelque chose.
    Alors que Claire s’affaire, le patient fait une nouvelle fois un demi-tour. Il va, il vient, il hésite, il part, il revient.
    Il est là pour être soigné, mais en même temps, il ne veut pas la déranger.
    Et puis, c’est une jeunette, Claire. Elle n’a pas forcément tout vu, tout soigné, tout connu.
    Au fond, qu’il n’ait pas autant confiance en elle qu’en un soigneur expérimenté, elle n’en est ni choquée, ni offusquée.
    Mais s’il est mal à l’aise de bout en bout, cela ne pourra pas fonctionner.

    « Ne vous en faîtes pas, je ne suis jamais occupée quand il s’agit de soigner quelqu’un. »

    Elle observe les plaies qui se dévoilent sous le tissu.
    À la forme, elle dirait qu’il s’est fait attaquer par une bête sauvage.
    Les griffures sont profondes, suivent un motif simple : c’est un unique coup de griffe. Un bon gros coup de griffe, d’ailleurs.
    Avec une belle infection.
    Les plaies sont légèrement purulentes, ce qui explique la forte odeur. Ce n’était pas que du sang.

    « Détendez-vous, monsieur. »

    Elle pose le bout de ses doigts sur l’épaule de son patient, tâte légèrement les bords de la plaie. Avec du repos et des soins, il n’est pas en danger, bien que la blessure ne soit réellement pas belle.
    Sa main quitte l’épaule de l’elfe et remonte sur son front, sur lequel elle se pose un instant.
    Aucun doute, même pas besoin de le mesurer de manière académique : il est brûlant de fièvre.

    « J’imagine que vous le savez, mais des calmants sont loin d’être suffisants pour ce que vous avez. Je vais refermer les plaies, nettoyer le sang sur votre peau et faire descendre votre fièvre. Comme les plaies sont dans votre dos, à moins que vous ayez quelqu’un qui puisse vous l’appliquer, je ne peux pas vous donner d’onguent. Ceci dit, je peux vous le donner et vous pouvez revenir me voir pour que je m’en occupe. »

    Elle essaye tant bien que mal d’aller dans son sens, mais il faut admettre que Claire ne sait pas non plus sur quel pied danser.
    Cet homme a-t-il besoin d’une personne qui lui parle ? Qui lui explique ? Ou préfère-t-il le silence ?
    Que veut-il, finalement ?
    Il a l’air profondément mal à l’aise mais elle ne parvient pas à en comprendre la raison.

    « Vous êtes prêt ? »

    Alors, Claire décide de sourire, de continuer exactement de la même manière que d’habitude. C’est ce qu’elle sait faire de mieux, après tout.
    Une faible lueur émane alors du bout de ses doigts, alors qu’elle se prépare à soigner les blessures de son patient.
    Invité
    Invité
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  • Lun 15 Aoû - 17:46
    La notion de détente est sans doute particulièrement abstraite. Quelqu'un peut etre détendu dans l'adversité, se sentir à l'aise sous pression. Ou au contraire uniquement une fois allongé confortablement dans un bon lit, d'une belle auberge. Pour certain il faut des relations charnelles, pour d'autres, de la nourriture, mais au fond, la réalité c'est que dans tout les cas, on est formaté dans l'habitude.

    J'ai sans doute trop souvent été seul dans ma vie, depuis gamin. D'abord chez moi, de ce que je m'en souviens, ou il n'y avait jamais personne d'autres que mes parents. Pas d'autres adultes. Pas d'autres enfants. Puis sur les routes, trop jeune pour vraiment m'intégrer nulle part. Puis une fois plus vieux, plus apte à intégrer des cercles sociaux, c’était probablement déjà trop tard. Je ne m'en plaignais pas, mais il ne fallait pas s'étonner à ce que je sois tant en retrait. Enfin, est ce que quelqu'un s'en étonnait ? J’étais un fantôme après tout. Personne ne prenait le temps de s'y intéresser, et c’était bien par ma faute.

    Aussi, et même si c’était relativement ridicule, le fait de ne pas être capable de regarder cette jeune soignante juste parce qu'elle était jolie...ou bien membre du sexe féminin...ou bien encore simplement un être vivant, était frustrant, mais pas étonnant. J'avais l'habitude. Plus vite ce serait régler, plus vite je cesserais de lui donner ce spectacle d'enfant timide. C’était plus fort que moi, après tout. C’était bien pour cela que c’était quelque chose que je devais travailler...un jour.

    Elle avait donc fait de l'humour. Un trait que j’étais loin de maîtrisé, je n'avais pas la connaissance du « second degrés », comme disait les plaisantins. Ou même du 3eme ou du 10eme ou je ne savais pas combien de degrés il existait. Encore quelque chose qu'il me faudrait apprendre si un jour je me décidais à prendre du temps pour lire des livres. Dans tout les cas, et malgré son injonction, cela ne m'aidait pas à me détendre. Elle explique de façon assez clair les « symptômes » que j'avais moi même estimé, à la différence que si elle à sans doute apprit sur les autres, j'avais assimilé mes propres blessures dans mon répertoire d'expertises.

    - Je...je n'ai personne non.

    Je sentais ses doigts s'illuminer magiquement alors qu'elle commençait la phase initiale du traitement. Au même instant, mon chien passa la tête a l'intérieur de la tente, avec un jappement, puis vint me rejoindre pour se coucher à mes pieds.

    - Je t'avais dis d'attendre dehors. Vilain chien.

    Je passais le pied sur son dos, doucement, pour le caresser sans bouger, afin de faciliter le traitement. Brave bête. Toujours inquiet pour son idiot de maître. Ils ne se ressemblaient pas tous, dans sa lignée. Certains avaient été plus sobre, d'autres plus foufou, mais ils avaient toujours tous étaient extrêmement fidèle.

    - C'est un bon chien, il ne vous généra pas.

    On ne savait jamais, certaine personne avait peur des chiens après tout. Et celui la était, a défaut d’être extrêmement massif, solide et trapu, capable de se défendre, avec une mâchoire imposante et un cou de taureau. Il pouvait être impressionnant. Je retombais dans le silence un moment, la laissant travailler, observant du coup de l’œil sa concentration. Elle était assez douée, je sentais déjà les bienfaits de sa magie. J'avais connu des soigneurs ayant besoin de beaucoup de travail pour soigner les plus simples plaies. Elle, semblait avoir du doigté.

    - Un griffon.

    J'avais ouvert la bouche, sans vraiment y penser. Intéressant à analyser ça, mon cher Shan, le déclic peut être ? Tu allais enfin t'ouvrir au monde ? Et peut être a la gente féminine ? Hum, peu probable. Soyons réaliste, c’était sans doute une phrase instinctive pour l'aider à déterminer l'origine exacte de la blessure et lui permettre d'avoir les informations pour la traiter au mieux.

    - C’était il y a quatre jours. C'est pour cela que c'est infecté. Je l'aurais traité moi même si j'avais pu y accéder. Merci pour ça.

    Mince, c’était ça que je ne voulais pas dire. Parce que ça pouvait avoir deux analyses. Soit du style, « ah, lui c'est un vantard, il s'est blessé fort mais est resté solide pendant 4 jours ! Il veut se faire passer pour un surhomme ». Ou bien alors « quel idiot, ne pas se faire soigner aussi vite avec une telle blessure, c'est un abruti ou un incapable. » Dans les deux cas, c’était sans doute une mauvaise approche, socialement parlant, non ? Ou bien Je surinterpréter. Comme très très souvent...

    - Vous pratiquez depuis longtemps ? Vous semblez jeune mais vous avez déjà du talent dans l'utilisation de votre magie.

    Voila, bien vu ça, bien joué Shan ! Tu as vite changé de sujet avant qu'elle ne pose trop de questions ou qu'elle fasse des critiques sur ce que tu as dis avant. Si elle me jugeais, je préférais ne pas le savoir. Elle devait le faire, non ? Enfin, dans tout les cas, ma phrase n’était pas la meilleure non plus. Elle allait croire que je m’intéressais à elle d'une façon étrange. Je voulais juste faire la conversation ! Pas vous draguer ou autre ! Et pourquoi je ne pouvais m’empêcher de réfléchir aussi fortement à chaque phrase que je disais ? Ou bien tout le monde faisait ça ? J'aurais bien voulu demander à quelqu'un, mais c’était compliqué, puisque j'allais tout analyser de la sorte avant de lui poser la question.

    Une sale boucle...
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  • Mer 17 Aoû - 17:51
    Il n’a personne.
    Si, pour certains, c’est problématique, voire ridicule, Claire prend l’information sans émettre de jugement. Elle hoche simplement la tête.

    « D’accord, dans ce cas revenez quand vous voulez, mais au moins une fois tous les jours ou tous les deux jours. Je contrôlerai la plaie et m’occuperai de vous appliquer l’onguent. »

    Pas besoin de faire plus de manières, ni même d’entrer dans plus de détails.
    Il n’a pas l’air d’aimer ça, d’ailleurs. Autant l’aider comme elle peut, en attendant qu’il se déride … S’il se déride un jour !

    Alors que Claire s’active, une drôle de surprise vient perturber sa concentration.
    Un chien ?
    Il déboule de nulle part et vient rapidement aux pieds de son maître.
    Attendrie, la blonde laisse un sourire apparaître sur son visage.
    Évidemment, il rebondit directement en lui indiquant qu’il ne la dérangera pas, que c’est un « bon chien ». Cela signifie probablement qu’il est très bien élevé et que ces deux-là se connaissent bien.
    Bon, il n’est donc pas complètement seul, il est accompagné par un être que beaucoup pourraient lui jalouser.
    C’est formidable d’avoir la compagnie d’un animal, surtout s’il est fidèle et qu’il peut aider en cas de pépin.

    « Ne vous en faîtes pas. Je pense que ça le rassure d’être là … Et si ça peut vous aider, tant mieux. »

    Tant qu’il ne va pas mettre un grand coup de langue dans les produits, il ne risque rien.
    Et là encore, Claire ne serait qu’à moitié gênée : là où elle aurait besoin de remettre ses tiroirs en ordre et remettre au point certains produits, le chien, lui, serait probablement bien malade.
    Autant dire que la présence du canidé ne lui fait ni chaud, ni froid. Ou peut-être un peu chaud, mais de la bonne manière.

    Le docteur se remet au travail, déplace ses doigts à mesure que les plaies se referment légèrement.
    Et là, miracle ! Le voyageur taciturne se met enfin à expliquer ce qu’il s’est passé !
    La bête qui l’a blessé n’est autre qu’un griffon. Elle arque un sourcil directement à la mention de l’animal.
    Un griffon.
    Ouais, quand même. C’est pas rien.

    Il précise que tout s’est passé il y a quatre jours et que c’est la raison pour laquelle c’est infecté.
    Ça commence fort et ça se poursuit au même rythme. Quatre jours, ce n’est vraiment pas rien ! D’autant plus après une attaque de griffon !
    Comment s’est-il-
    Ah. C’est donc ça, le contrat ?
    Elle ne relâche pas sa concentration, descend au fur et à mesure, en restant aussi rigoureuse que possible.

    « Ce n’est pas tous les jours que des gens se font blesser par des griffons ! J’imagine que vous étiez au milieu du désert ? Ça expliquerait le temps que vous avez mis à revenir jusque-là. Avec la chaleur du désert, ça a dû être un sacré calvaire … »

    En mettant toutes les informations bout à bout, Claire réalise à quel point ce type est solide.
    Ce n’est définitivement pas un patient comme les autres.

    « Je ne sais pas si vous êtes courageux ou fou, à vrai dire. »

    Elle rit de bon cœur.

    « Ce que je sais, ceci dit, c’est que vous êtes vraiment costaud. Rares sont ceux qui auraient pu survivre aussi longtemps avec une telle blessure. Ce n’est pas encore un miracle, mais on n’en est pas loin. »

    Les plaies disparaissent peu à peu, alors que ses doigts descendent tout au long du dos du patient.
    L’odeur du sang se fait de moins en moins marquée.
    Les symptômes de l’infection se feront moins violents au fur et à mesure, mais il ne sera pas tiré d’affaire à la fin de cette séance.
    Heureusement qu’il parvient à s’ouvrir un peu, sinon les séances suivantes auraient été très très longues.

    Il en vient finalement à Claire, lui pose des questions à son sujet.
    Eh bien, voilà !
    Il suffisait de soulager un peu ses blessures ! Ou de laisser le chien entrer, qui sait.

    « Merci. »

    Le compliment la touche probablement plus qu’il ne l’imagine. Comme la médecine est toute sa vie, qu’il le pointe du doigt lui fait vraiment plaisir.

    « Ma mère était médecin, j’essaye de ‘faire comme elle’ depuis toute petite. Reike n’étant pas une nation clémente envers les femmes, je travaille d’arrache-pied pour être parmi les meilleurs. »

    La triste réalité du pays désertique …
    Les femmes ne sont pas les mieux vues, ici. Ni les mieux traitées.
    Mais si ça lui permet de traiter des blessés et de les aider, alors elle ira sans rechigner.

    « Au fait, vous ne m’avez jamais donné votre nom, Monsieur le Chasseur de Griffons. Et comment s’appelle votre chien ? »

    Évidemment. Elle n’allait pas laisser la bébête en dehors de cette conversation !
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  • Jeu 18 Aoû - 22:55
    Elle me propose directement de revenir la tout les jours ou tout les deux jours. Plus vite cela sera soigné, mieux ce sera, aussi j’acquiesce en silence. Je serais la demain, au levé du soleil. Deux ou trois sessions de soin, et je pourrais m'occuper du reste. Ma regeneration n'est pas encore assez forte pour s'occuper de la blessure tout court, mais pour la cicatrisation, ce sera plus qu'assez. Je continu de sentir la petite chaleur provenant du soin, un peu inquiet de ma réaction si jamais elle pose directement ses mains sur moi. Le contact physique n'étant pas mon fort, il ne faudrait pas que je fasse un bruit étrange ou que je réagisse en plongeant en avant. Même en le sachant à l'avance, des fois le corps avait des réactions que même l'esprit ignorait. Et j'avais un standing.

    - Faisons comme ça alors. Je viendrais demain.

    Mon chien apparaît alors, mais elle ne semble pas vraiment dérangée par sa présence. Au contraire, elle semble en être habituée. Tant mieux. C’était un gros chien, mais j'avais toujours fais en sorte qu'il ne se batte jamais. Ce n’était pas le rôle que je voulais pour lui. Je préférais qu'il soit mon ami, pas mon protecteur. Pour certains humain, ça semblait impossible à imaginer, mais pourtant, pour moi, c’était naturel. Il resta la, bien gentiment, en me regardant, la langue pendue.

    La façon dont elle avait dit ça me fit penser qu'elle devait vraiment me prendre pour une pauvre âme en peine esseulé dans la solitude. Elle avait peut être pitié de moi. Mais d'un point de vu externe, c’était sans doute vraiment ce que je projetais. Pas qu'externe d'ailleurs. C’était peut être tout simplement la vérité. Je ne m'attarde pas la dessus.

    En vient la partie sur le désert. Je suis assez d'accord avec ce qu'elle dit. C’était un calvaire. Mais j'avais l'habitude, au final. Et j'en avais vu d'autres. C’était vrai que peu de gens auraient survécus dans ma situation, mais je l'avais fais uniquement grâce à mes deux amis a quatre pattes. Ils m'avaient tirés des enfers du désert. Etre mercenaire etait un boulot pour les fous, de toute manière.

    - C'est lui que je dois remercier. Et ma jument. Sans eux, je ne serais pas la a vous parler. Il m'a tiré jusqu'à elle, et j'ai réussis tant bien que mal a grimper dessus. Je n'ai pas vraiment de souvenir de tout le trajet, je l'ai fais en majorité inconscient. Ce sont eux qui ont retrouvés le chemin. Jusqu’à vous.

    Je sent une fraîcheur mentale, un soulagement, à mesure qu'elle progresse. Oui, elle est douée, et l'infection n'est déjà plus qu'un mauvais souvenir. Il ne faut plus que du temps, principalement, pour la guérison. Chose que je n'ai pas vraiment. Enfin, pas assez à mon goût. Le bon point, c'est que le griffon est, a défaut d’être mort, au moins gravement blessé. Il ne retournera pas vers un village humain de si-tot.

    J'écoute son explication sur les origines de sa profession. Sa mère donc. Ce n’était pas vraiment étonnant, les professions étaient suivant le fruit d'une succession filiale. Les paysans de père en fils, les soldats...et les médecins, visiblement. Forcément, quand on voyait son père ou sa mère faire une activité avec passion, on finissait sans doute par vouloir faire la même chose. Que faisait mon père, déjà ? Hum, ah, oui. Oublions ce détail.

    - Elle a une digne héritière en tout cas, visiblement. Je me sent déjà bien mieux. Vous êtes rapide et efficace.

    Elle n'a pas tord pour la condition des femmes. J'en ai fait l’amère expérience, familialement parlant. Mais ça n'a rien a voir avec elle, au final. Je ne dois pas tout ramener a moi. Je caressa la tête de mon chien en ajoutant.

    - Plus encore que le sexe, le Reike respecte la compétence. Alors continuez de vous donner du mal, vous finirez par être récompensée. Moi, comme d'autres de vos patients, nous respectons vos compétences, si ca peut vous faire plaisir un minimum.

    Elle me demande mon identité. C'est vrai que c'est quand même la base. Elle a du me prendre pour un vieil humain au moment de me voir, mais finalement, me voilà en tant que chasseur de griffons. Les choses changent rapidement.

    - Shan'ael est mon nom. Si vous voulez vous pouvez m'appeler Shan. Mercenaire est plus juste que chasseur de griffons. Pour être honnête, je n'ai rien contre eux, au contraire, je préfère éviter les moments ou nous nous entre tuons. Lui, c'est Zim. C'est le...hum...17eme Zim je pense. Son père était mon précédent chien, son fils ou sa fille sera le prochain. Ça fait quelques temps que je fais ça maintenant.

    Quelque siècles. C’était presque ma propre famille, a présent. J'avais voulu faire la même chose avec mes montures. Mais les chevaux étaient des animaux fragiles et j'en avait perdu plusieurs fois sans avoir pu leur faire de progéniture. Aussi, j'avais abandonné l'idée. Elle semblait curieuse, je n'aurais peut etre pas du commencer à parler, parce que maintenant elle semblait quasiment inarrêtable. Mais elle me soignait, je pouvais faire un minimum d'effort. Et enfermé dans cette tente, juste nous deux, c'etait plus simple pour moi d'un peu dialoguer.

    - Vous semblez bien aimer les animaux, vous en avez vous meme ?
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  • Ven 19 Aoû - 15:32
    Cette session de soins a commencé avec un ténébreux inconnu qui ne voulait que des calmants. Juste des calmants.
    Elle se poursuit avec un mercenaire qui accepte de revenir le lendemain, pour que le médecin lui applique l’onguent.
    Si ça, ce n’est pas du progrès !

    Les langues se délient à mesure que les blessures se referment.
    Les mains s’affairent, survolent les plaies, soignent les infections, font disparaître la douleur. Claire continue son œuvre, agréablement surprise de voir que le chasseur de griffons prend le temps de répondre à ses interrogations.
    Il lui confirme que l’expérience du désert a été douloureuse, mais que grâce à ses animaux, il a pu y survivre et venir jusqu’ici.
    Les fières bêtes à quatre pattes, hein ?
    Des compagnons loyaux jusqu’au bout.

    « Vous avez de la chance de les avoir … Tout autant qu’ils ont de la chance de vous avoir. »

    Il a l’air de bien les traiter, même s’ils doivent vivre de drôles d’aventures.
    Celle du griffon n’est probablement pas la première et encore moins la dernière ! Cet homme n’a pas l’air prêt de s’arrêter.

    La conversation dérive sur la condition de Claire, son métier, ses efforts. Il la complimente sur son travail, ce qui lui arrache un sourire.

    « Merci beaucoup. »

    C’est tout ce qu’elle demande, finalement. Que son travail soit reconnu et qu’il serve.
    Qu’on la critique, peu lui importe : face à son miroir, Claire sait quelle est la vérité. Et si la vérité est telle que celle-ci, alors elle n’a rien à se reprocher, jamais.
    Le chasseur de griffons continue de la complimenter, en l’incitant à poursuivre ses efforts.
    Peut-être le sait-il, peut-être pas, mais tout ce qu’il lui dit touche Claire au plus haut point. De timides rougeurs sont apparues sur ses joues.
    Les étrangers sont souvent tellement plus doux que les Reikois … Ça la laisse songeuse.

    Le voile se lève sur l’identité du chasseur de griffons. Shan’ael, mercenaire. Le chien, quant à lui, s’appelle Zim. Et c’est le. Le dix-septième ? Elle arque un sourcil.
    Il a un élevage de Zim ? Et il y en a eu autant ?
    Mais alors … ?
    Quand il dit « quelques temps », c’est « quelques temps » à quelle échelle … ? Quel âge a cet homme ?

    Il rebondit directement sur l’affection de Claire envers les animaux, en lui demandant si elle en possède.
    Elle sourit.

    « Ah, non, je n’ai pas d’animaux. Je suis trop occupée pour pouvoir leur donner l’affection dont ils ont besoin. Je ne ferais que rendre mon compagnon malheureux, si j’en adoptais un. Disons que … » Un instant de réflexion. « Oui, je les apprécie chez les autres. »

    Moui, ça ressemble plutôt bien à ça.
    Elle en profite pour rebondir sur la question qui lui brûle les lèvres.

    « Vous m’avez dit que ce Zim est le dix-septième. En partant du principe que les chiens vivent au minimum dix ans, cela signifie que vous avez … aux alentours de … 170 ans ? »

    Posé comme ça, ça fait vraiment beaucoup.
    Vraiment, vraiment beaucoup.

    « Je comprends mieux pourquoi vous pourriez me trouver bien jeune ! »

    D’un coup, toutes les pièces du puzzle s’alignent et tout fait sens.
    Alors que ses doigts descendent tout au long du dos de son patient, Claire réalise. Il a peut-être six fois son âge.
    Certes, dans leur monde, ce n’est pas étonnant, mais tout de même ! Six fois !

    « Vous avez dû voir tant de choses … »

    Cette dernière réplique lui échappe presque. Elle est quasiment fascinée.
    Qu’est-ce qu’une vie peut avoir traversée pendant tout ce temps ?
    Quelles sont les merveilles qu’il a pu contempler ?
    Les villes qu’il a pu visiter ?

    Et surtout … les blessures qu’il a pu subir ?

    Elle est impressionnée. Curieuse.
    Elle n’a de cesse de se le répéter, mais aujourd’hui n’est vraiment pas un jour comme les autres.
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  • Sam 20 Aoû - 17:15
    Shan ferme les yeux à mesure que les questions et les remarques pleuvent sur lui. Il souffle discrètement, histoire de ne pas laisser ressentir son malaise. Lui qui détestait être le centre de l'attention, s'y retrouve totalement. Il aurait sans doute du se faire un peu plus évasif, surtout concernant ses animaux. Il avait donné trop d'indices. Maintenant il allait devoir donner encore plus de précision, sous peine de passer pour une personne asociale. Ce qu'il était, en fait, en définitive.

    Elle évoqua un age et ça le fit sourire intérieurement. Pour un elfe, il était a peine sortit de l'enfance, mais ses quelques gênes humains lui avait rendu le visage légèrement moins juvénile, avec des traits un peu plus dur.

    C’était aussi surtout qu'il n'avait pas pu se rafraîchir après les quatre jours de fièvre dans le désert, et sa barbe, couplé a son teint buriné, n'aidait pas à le dévoiler sous son vrai jour. Il ressemblait bien plus à un vagabond qu'a un elfe, actuellement.

    - Un peu plus.

    Presque le double, en fait. Mais difficile pour moi de savoir exactement mon age à l'année prêt. Il n'a plus compté depuis plus d'un siècle. Ses chiens vivaient toujours plutôt quatorze ou quinze ans, minimum.

    Ce n’était pas des purs races, ils étaient solides, et il d’étais toujours demandé si la proximité avec lui avait une quelconque aide sur leurs longévité. Il avait peut être juste eu de la chance sur la lignée en question, ils sont simplement doté d'une constitution avantageuse.

    Zim leve les yeux vers la soigneuse, comme si il avait exactement comprit ce qu'elle venait de dire, et lâche un petit jappement. Shan tente de lui faire un signe des yeux assez fort pour qu'il reste tranquille, mais le chien s'écarte et va gambader dans la tente, reniflant un peu sans jamais rien touché. Bien élevé. Brave Zim. Et finalement il revient pour se coucher juste aux pieds de la docteur, d'un air de dire «tu devrais prendre un chien, saute le pas si tu en as envie ».

    - De ma modeste expérience, l'affection dont à besoin un animal n'est pas relatif a ce que nous pourrions vouloir. Je suis sur que si vous aviez un chien, il ne demanderait rien de plus que d’être couché dans un coin de cette tente avec les yeux posés sur vous.

    Enfin, il préféra ne rien dire de plus. Après tout c’était peut être un sujet sensible, et il ne comptait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il tira à nouveau sur son col de kimono, pour respirer un peu.

    Ce n'est plus la fièvre qui lui donne chaud, simplement l’atmosphère. Il aimerait bien sortir et respirer l'air libre. Ce n'est pas sa faute à elle. Mais bien la sienne a lui, il avait déjà trop parler pour son propre bien. Enfin, peut etre que ca lui ferait du bien. Le soin doit approcher de la fin de toute manière. Et elle est sans doute occupée elle même. C'est ce qu'il se dit. Il aurait préféré se soigner tout seul...

    - Je ne sais pas si on peut dire que j'ai vu beaucoup plus de choses que d'autres personnes. Il y a beaucoup de gens dans mon cas. Si j'allais dans les forets du nord, je serais sans doute vu comme un enfant. L'important, ce n'est pas ce qu'on voit, c'est ce qu'on a envie de voir.

    C’était peut être un peu trop philosophique, même pour lui. Mais c’était vraiment ce qu'il ressentait. Il n'avait sans doute jamais eu l’état d'esprit pour vraiment apprécier ce qu'il voyait. IL avait toujours cette sensation d’être maintenu dans le passé, par des chaînes solides. Une fine comme elle, motivée, aurait sans doute plus de satisfaction que lui qui avait déjà visité une bonne partie du monde. Le mental était le plus important. Mais il avait déjà fait des progrès, depuis deux cents cinquante ans. La preuve, il avait parlé longuement avec elle.

    - Je ne sent quasiment plus rien. Merci. Dites moi combien je vous dois.

    Il n'y avait plus qu'a passer l’onguent et sans doute une bande, et ça irait pour aujourd'hui. Après il n'aurait qu'a tuer le temps en ville quelque part. Pas à la taverne, il ne supportait pas l'odeur de l'alcool. Peut être qu'il irait simplement dormir.
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  • Mar 13 Sep - 11:29
    Un peu plus de 170 ans. Donc encore plus que ce qu’elle a calculé.
    Alors, c’est ça, de se sentir comme une enfant même quand on est adulte ?
    Etrange. Elle ne pourrait pas dire que c’est extrêmement désagréable mais, d’un coup, son monde lui paraît infiniment plus petit.
    L’homme qui lui fait face, avec ses traits durs, son visage fatigué, a quelque chose autour de dix fois son âge.
    Dix fois.
    Et ce n’est probablement que le début de sa vie, à son échelle, alors qu’elle, une fois passée la barre des soixante-dix ans, ne sera déjà clairement plus la même.
    La cohabitation avec autrui a parfois du bon … et parfois … Elle fait un peu peur, il faut l’admettre.

    Claire décide de ne pas rebondir dessus, simplement de hocher la tête et passer à autre chose.
    Cette réalité lui apparaît encore trop vertigineuse pour qu’elle puisse seulement l’observer.

    Ceci étant, alors que le docteur s’affaire à réduire la taille des plaies dans le dos de son patient, il rebondit cette fois sur la question de l’animal de compagnie.
    A vrai dire, à écouter ses arguments, elle pourrait peut-être succomber, accepter la compagnie d’une petite bête.
    Et puis, Zim est mignon, non ? Son calme, sa curiosité, cette petite truffe qui se balade dans la tente sans rien déranger.
    Elle pourrait, mais sa raison lutte encore, la maintient de l’autre côté. Pour le moment, ce n’est pas une bonne idée, elle a encore trop à faire.
    Plus tard, peut-être.

    « Vous avez probablement raison. J’y réfléchirai. »

    Ce sera tout.
    Puis, finalement, le … peut-on dire jeune, finalement ? patient exprime qu’il n’en a pas tant vu. Au fond, selon un référentiel différent de celui de l’humain, il n’est pas bien vieux.
    Le vertige la reprend presque, alors qu’elle imagine l’immensité possible de sa vie.
    Presque deux cents ans d’une trop longue jeunesse.
    Deux cents ans d’une sagesse mûrie, qui donne de belles envolées philosophiques.
    Claire sourit.

    « C’est touchant, ce que vous dîtes. Je tâcherai de m’en souvenir. »

    Ces mots sont prononcés avec une tendre sincérité.
    Elle choisit de considérer la chose comme un conseil, quelque chose qu’elle gardera en mémoire de la part de ce patient en particulier.

    Les plaies nettoyées, la fièvre descendue, Claire contemple son ouvrage avec une petite fierté. C’est son travail, une fois encore. Le sien, à elle. Celui de la petite jeunette qui n’atteindra jamais le grand âge de ce jeune homme.

    Et là, la question fatidique. La seule, l’unique, la fameuse.
    Celle du prix.
    Claire hausse nonchalamment une épaule.

    « Trente-cinq pièces d’argent. Nous nous arrangerons pour le reste plus tard, d’accord ? »

    Prodiguer des soins et être payée pour.
    Au fond, elle est payée pour le service rendu, mais quand bien même c’est une normalité, Claire ne cesse de se dire que c’est particulier.
    La santé a un coût.
    Dans un monde comme le leur, où le danger est partout, c’est un fait qui reste toujours étonnant.

    Accepterait-elle de ne plus recevoir d’argent pour ça, ceci dit ? Malheureusement non, car au-delà des belles paroles et de l’idéalisme, il y a la réalité.
    Cette même réalité qui lui impose de gagner de l’argent pour pouvoir vivre.

    Elle jette un dernier regard à Zim pour aujourd’hui.
    L’argent pourrait lui servir à prendre soin d’un animal, ceci dit …
    Peut-être ferait-elle davantage la paix avec le système dans lequel ils vivent, en faisant ça, non ?

    « À bientôt, Shan’. Merci pour vos mots. Au revoir, Zim ! »

    La voix devient plus enjouée sur les derniers mots.
    Oui, peut-être que ça l’aiderait d’adopter une petite bête, elle aussi.
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  • Mer 14 Sep - 22:10
    Elle semblait avoir appréciée l'échange. Bah, il lui devait bien ça. Elle l'avait tirée d'un mauvais pas, même si elle avait fait ça pour son travail, rien de plus. Il allait la payer gentiment. Il se leva en retenant une grimace endoloris. C’était sans doute à peine propre, il aurait besoin de repos, oui. Zim lacha un aboiement, comme pour déjà lui reprocher d'en faire trop.

    - Ce n'est pas bien cher.

    Il se pencha lourdement, attrapa son sac et déposa le prix demandé dans sa main, plus quelques unes supplémentaire a part.

    - Pour vous remercier de la discussion. Finalement, c’était mieux que le silence.

    Il lui fit plus une grimace qu'un sourire, mais c’était plus ou moins tout ce dont il etait capable. L'intention était la, c’était déjà bien. Il souleva son sac, et constata les lambeaux de sa tenue. Il allait aussi devoir en changer. Son autre armure était dans un sale état, également. Bah. Il avait le temps, dans les prochains jours, d'arranger tout ça.

    - Ne changez pas. Vous etes une bonne soigneuse, et serez sans doute encore meilleure dans le futur.

    Sans un mot supplémentaire, il marcha doucement et sortit de la tente. Il faisait chaud, comme souvent. L'été serait bientôt la. Zim sur les talons, il s'enfonça dans la rue. Commencer par récupérer ses affaires et sa monture. Puis trouver une auberge pour la nuit. Un endroit pas trop fréquenté, mais pas trop sale non plus. Puis ensuite s'occuper de réparer ou changer ses affaires, se soigner.

    Demain, il reviendrait voir la blonde. Une fois, peut être deux, pour achever de soigner sa blessure. Puis il repartirait dans le désert, insatiable. Le griffon n’était pas encore géré, et il ne laissait jamais un contrat inachevé.

    Petit à petit, il disparut dans la foule.

    Comme un simple grain de sable.
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