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Citoyen du Reike
Meradev Vigelfrost
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Info personnage
Race: Élémentaire foudre
Vocation: Mage noir
Alignement: Neutre bon/ chaotique mauvais
Rang: C
La névrosée fuyant sa chimère
feat. Kassandra
Une soirée mondaine ! Voilà longtemps que Meradev ne s'était pas jointe à une quelconque festivité de ce genre. Et pour cause, ces derniers temps, l'élémentaire se sentait épuisée et Agarès occupait en majeure partie l'espace spirituel. Il allait et venait comme bon lui semblait, mais plusieurs fois il était parvenu à prendre le contrôle du corps de son hôte et à dire des insanités en plein cours de sciences ésotériques devant des élèves fascinés ou parfaitement terrifiés. Il fallait dire, il avait beau avoir cet aspect noble et royal, quand il le voulait, il ne mâchait pas ses mots et se délectait de l'horreur qui se dépeignait sur le visage de ses interlocuteurs. Heureusement, la femme rosée eut tant fait de reprendre les commandes et de réorienter le cours ; nul doute cependant que les étudiants ne l'ait trouvé... mémorable.
Meradev admira une dernière fois son corps dans le miroir, délicatement enveloppé dans une robe de satin noire décorée de bijoux dorés. Un corps aux courbes voluptueuses, une poitrine galbée et volumineuse, des hanches délicieusement démarquées et largement mises en valeur par une chainette d'or et les hautes fentes de chaque côté de sa robe. Le corps que je t'ai donné. Remercie-moi, je t'ai rendue désirable. Sous ce commentaire désobligeant résonnant dans son esprit, l'élémentaire de foudre fronça le nez de colère et l'ignora pour se diriger, talons claquants, vers le lieu de rassemblement. Elle aurait voulu se changer, se couvrir en entier emmitouflée dans des couches de tissus qui n'auraient rien laissé voir, mais ses mains ne parvenaient tout simplement pas à se saisir de tels vêtements. Agarès l'en empêchait, comme il empêchait beaucoup d'actions, de paroles, de choix à son hôte.
Arrivée sur place, la belle femme ne s'attendit pas à autant de monde : que de beuveries, de décorations chatoyantes dans la nuit tombée du désert, de différents individus issus d'un degré plus ou moins haut de noblesse. La professeure jeta un coup d’œil à sa lettre d'invitation : était-elle la seule citoyenne lambda au milieu de ces convives distingués ? Ce ne fut qu'en faisant quelques pas de plus qu'elle découvrit la "séparation", une espèce de coupure nette entre individus fortunés qui étaient clairement là pour faire diverses affaires et promeneurs paisibles faisant humblement connaissance. C'est avec eux que je souhaite converser !
"Vous êtes charmante, madame. Cette robe scintille comme si des milliers de diamants y avaient été cousus."
Meradev se tourna vers l'individu, plutôt bel homme il fallait se l'avouer avec ses cheveux blonds tombant devant ses cornes de drakyn blanches, un très joli sourire étirant ses lèvres charnues.
"Eh bien, me voilà gâtée à peine arrivée", rit-elle en se cachant derrière son verre de vin rouge.
"Vous m'avez l'air seule. Ça tombe bien, moi aussi ! Souhaiteriez-vous passer la soirée en ma compagnie ?"
L'élémentaire sentit une petite chaleur en elle. Depuis combien de temps un homme ne l'avait pas serré dans ses bras ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas senti l'étreinte, plus sensuelle, d'un des leurs contre son corps, des lèvres embrasser son cou, ses mains liées à celles d'un autre ?
Oh, excellente idée, Meradev. Accepte donc son invitation.
"Je..."
Il tombera à tes pieds. Admire son regard lascif, entend sa voix douce. Ça ne te plairait pas de passer une nuit avec lui ?
"... ne crois pas..."
Passe la soirée avec lui. Et quand nous serons seuls, je le violerai et je lui arracherai la langue de nos dents pour le voir s'étouffer dans son propre sang.
Une image, claire, de la scène, pire, les sensations vécues comme si elle était réelle traversèrent l'esprit de Meradev.
"Veuillez m'excuser... !"
Prise d'une soudaine nausée et le visage horrifié tandis que son œil bleu virait au rouge comme l'autre, l'élémentaire de foudre se défila et se mit en retrait, renversant son verre de vin par-dessus la balustrade sur laquelle elle s'était appuyée. Elle reprit son souffle, calma son cœur, se mit en posture de pleine conscience pour ignorer, immobile, le rire complètement malsain et délirant d'Agarès au fond de son crâne. Juste ici. Maintenant. Seul cet instant comptait. Tout allait bien. Inspiration sur quatre temps. Expiration sur quatre temps. Le monde, le bruit s'arrêtait doucement autour d'elle.
Tandis que son œil repassa dans les teintes rosées pour regagner son bleu d'origine, elle tourna son regard vers une femme qui lui paraissait jeune et observait avec finesse et une attention soutenue un individu. Lentement, Meradev tenta de suivre son regard, mais en se retournant, elle fut surprise de voir que la femme l'observa à son tour.
"Ah ! Vous m'avez l'air d'être en pleine mission d'analyse de l'environnement. N'êtes-vous pas ici pour vous détendre ?"
Elle lui adressa un sourire bien triste, le front transpirant et du vin rouge coulant le long de sa cuisse.
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Kassandra
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Je vérifiais une dernière fois l’adresse, alternant mon regard entre le bout de parchemin que je tenais entre mes doigts et l’immense demeure aux allures de manoire qui se dressait devant moi. Un rapide coup d'œil sur la foule s’étant agglutinée autour des grilles entourant l’endroit me confirma que je me trouvais au bon endroit. Un long soupir glissa entre mes lèvres, faisant se soulever une mèche rebelle qui tombait devant mon visage. Je ne voulais pas être là. Je n’en avais ni l’envie, ni le courage, mais il le fallait. J’avais reçu la veille une missive anonyme, que je doutais provenir de l’Oreille et sa clique d’espions.
On m’indiquait dans cette dernière qu’une certaine personnalité ayant trempé dans le commerce d’esclaves chercherait à élargir sa clientèle à l’occasion d’une soirée mondaine organisée par de riches marchands. On me demandait donc de m’y glisser afin de le localiser et, dans l’idéal, de le capturer. Le mot “VIVANT” était écrit en gras et souligné à de multiples reprises. Je grognais avant de cracher sur le sol un énorme glairon.
“ Je fais UN accord avec la reine et v’la qu’ils me prennent déjà pour leur chien de chasse. Tch. ”
Étaient joints à la lettre un carton d’invitation et une vague description de l’individu : Drakyn, blond, épaulière rouge. La maigreur de ces informations se passait de commentaires. Prenant une grande inspiration, je dirigeais mes pas vers le portail, protégé par deux gardes qui filtraient les entrées. Lorsque je présentais mon laissez-passer, je pus lire l’étonnement et la suspicion des deux soldats dans leur regard. Peu étonnant cela dit. N’ayant rien d’autre à me mettre sur le dos, j’étais venue dans ma tenue de tous les jours, c'est-à-dire mon armure. J’avais vaguement tenté de mater la rébellion capillaire qui se jouait au-dessus de ma tête, mais en vain.
Après quelques délibérations et vérification de la signature sur mon invitation, on accepta finalement de me laisser entrer, sous couvert de laisser ma lance et mes sacoches à l’entrée. Je marmonnais quelques insultes de mécontentement dans ma barbe mais me pliais malgré tout aux règles de l’endroit, faute de choix. Un serviteur vint à ma rencontre et m’invita à le suivre jusqu’à la salle des banquets où étaient rassemblés les convives. N’ayant ni famille ni rang, on ne pris pas la peine de m’annoncer mais cela ne fut pas nécessaire pour attirer à moi de nombreux regards. En effet, en plus de l’accoutrement, je ne possédais ni la manière, ni l’étiquette des gens de la cour et j’entendais persifler et ricaner dans mon dos à chaque cliquetis de mon armure.
Je me frayais un chemin parmi la foule, de toute façon insensible au jugement d’un ramassis de nobles pompeux et arrogants. Un jeune noblion tenta bien de m’interpeller mais un simple “Ta gueule”, ferme et sec, mit fin à sa puérile tentative de me ridiculiser. Un sourire de satisfaction se dessina sur mon visage en voyant son air interloqué et celui de ses complices.
Comme je m’éloignais du centre de la pièce, je tombais finalement sur la table du buffet, constatant avec malice que cette soirée ne serait peut-être pas totalement perdue. Après avoir effectué une véritable razzia sur l’ensemble des hors-d’œuvres, je m’exilais sur le balcon le plus proche, emportant mon butin avec moi. Assise contre la balustrade j’observais les va et vient des invités, cherchant mon bonhomme parmi la foule entre deux bouchées. Je crus repérer un drakyn correspondant à la description et je me mettais en quête de le suivre du regard quand soudain, une femme débarqua en trombe sur la ballustrade, de toute évidence bouleversée.
Comme ce n’était de toute façon pas mes affaires, je voulus retourner mon attention vers ma cible mais hélas, le temps de me retourner, celui-ci avait déjà disparu parmi les convives. Je scrutais encore un instant l’assemblée, mais en vain. Faute de mieux, je me détournais vers l’intruse qui m’avait fait perdre de vue ma cible. Comme elle se tournait également vers moi, elle sembla surprise que je la regarde.
“ Peu commun comme tenue de soirée, je sais. ”
Bien que je ne la distinguais pas très clairement, la lueur de la lune éclairait suffisamment les traits de son visage pour que je puisse deviner sa détresse. Son teint était blafard et son front suant. Espiègle, je détournais sa question.
“ Et vous alors, vous ne semblez pas non plus profiter de la fête. Le vin vous est-il déjà monté à la tête ?”
Je remarquais le liquide rougeâtre coulant le long de sa cuisse, laissée à découvert du fait de l'échancrure très ouverte de sa robe. J’abandonnais mon sourire narquois pour adopter un air plus soucieux et je me portais à son chevet.
“ Vous avez besoin d’aide ? ”
Comme je posais la paume de ma main contre son front, je constatais que son front était chaud et n'avait cessé de suer depuis son arrivée.
" Vous devriez peut-être vous asseoir. "
je regardais un instant la coupe qu'elle tenait encore entre ses doigts graciles.
" Je ne pensais pas que du vin pouvait provoquer de tels effets... "
On m’indiquait dans cette dernière qu’une certaine personnalité ayant trempé dans le commerce d’esclaves chercherait à élargir sa clientèle à l’occasion d’une soirée mondaine organisée par de riches marchands. On me demandait donc de m’y glisser afin de le localiser et, dans l’idéal, de le capturer. Le mot “VIVANT” était écrit en gras et souligné à de multiples reprises. Je grognais avant de cracher sur le sol un énorme glairon.
“ Je fais UN accord avec la reine et v’la qu’ils me prennent déjà pour leur chien de chasse. Tch. ”
Étaient joints à la lettre un carton d’invitation et une vague description de l’individu : Drakyn, blond, épaulière rouge. La maigreur de ces informations se passait de commentaires. Prenant une grande inspiration, je dirigeais mes pas vers le portail, protégé par deux gardes qui filtraient les entrées. Lorsque je présentais mon laissez-passer, je pus lire l’étonnement et la suspicion des deux soldats dans leur regard. Peu étonnant cela dit. N’ayant rien d’autre à me mettre sur le dos, j’étais venue dans ma tenue de tous les jours, c'est-à-dire mon armure. J’avais vaguement tenté de mater la rébellion capillaire qui se jouait au-dessus de ma tête, mais en vain.
Après quelques délibérations et vérification de la signature sur mon invitation, on accepta finalement de me laisser entrer, sous couvert de laisser ma lance et mes sacoches à l’entrée. Je marmonnais quelques insultes de mécontentement dans ma barbe mais me pliais malgré tout aux règles de l’endroit, faute de choix. Un serviteur vint à ma rencontre et m’invita à le suivre jusqu’à la salle des banquets où étaient rassemblés les convives. N’ayant ni famille ni rang, on ne pris pas la peine de m’annoncer mais cela ne fut pas nécessaire pour attirer à moi de nombreux regards. En effet, en plus de l’accoutrement, je ne possédais ni la manière, ni l’étiquette des gens de la cour et j’entendais persifler et ricaner dans mon dos à chaque cliquetis de mon armure.
Je me frayais un chemin parmi la foule, de toute façon insensible au jugement d’un ramassis de nobles pompeux et arrogants. Un jeune noblion tenta bien de m’interpeller mais un simple “Ta gueule”, ferme et sec, mit fin à sa puérile tentative de me ridiculiser. Un sourire de satisfaction se dessina sur mon visage en voyant son air interloqué et celui de ses complices.
Comme je m’éloignais du centre de la pièce, je tombais finalement sur la table du buffet, constatant avec malice que cette soirée ne serait peut-être pas totalement perdue. Après avoir effectué une véritable razzia sur l’ensemble des hors-d’œuvres, je m’exilais sur le balcon le plus proche, emportant mon butin avec moi. Assise contre la balustrade j’observais les va et vient des invités, cherchant mon bonhomme parmi la foule entre deux bouchées. Je crus repérer un drakyn correspondant à la description et je me mettais en quête de le suivre du regard quand soudain, une femme débarqua en trombe sur la ballustrade, de toute évidence bouleversée.
Comme ce n’était de toute façon pas mes affaires, je voulus retourner mon attention vers ma cible mais hélas, le temps de me retourner, celui-ci avait déjà disparu parmi les convives. Je scrutais encore un instant l’assemblée, mais en vain. Faute de mieux, je me détournais vers l’intruse qui m’avait fait perdre de vue ma cible. Comme elle se tournait également vers moi, elle sembla surprise que je la regarde.
“ Peu commun comme tenue de soirée, je sais. ”
Bien que je ne la distinguais pas très clairement, la lueur de la lune éclairait suffisamment les traits de son visage pour que je puisse deviner sa détresse. Son teint était blafard et son front suant. Espiègle, je détournais sa question.
“ Et vous alors, vous ne semblez pas non plus profiter de la fête. Le vin vous est-il déjà monté à la tête ?”
Je remarquais le liquide rougeâtre coulant le long de sa cuisse, laissée à découvert du fait de l'échancrure très ouverte de sa robe. J’abandonnais mon sourire narquois pour adopter un air plus soucieux et je me portais à son chevet.
“ Vous avez besoin d’aide ? ”
Comme je posais la paume de ma main contre son front, je constatais que son front était chaud et n'avait cessé de suer depuis son arrivée.
" Vous devriez peut-être vous asseoir. "
je regardais un instant la coupe qu'elle tenait encore entre ses doigts graciles.
" Je ne pensais pas que du vin pouvait provoquer de tels effets... "
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Meradev Vigelfrost
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La névrosée fuyant sa chimère
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Elle avait l'air un peu sauvage, cette femme à la crinière ensoleillée. Un petit brin d'unicité appréciable dans cette masse où tous se ressemblaient où tous souhaitaient paraître beaux, nobles, attirants, professionnels, riches, vertueux, vifs d'esprit...
"Originale et dans le bon sens du terme, en effet. Vous vous démarquez par votre prestance de guerrière." Elle observa de ses yeux bicolores de haut en bas son interlocutrice. "Si seulement j'avais tel attirail dans ma garde robe, je me serais sûrement pointée avec aussi !"
Meradev rit légèrement en reprenant de sa prestance, tandis que la guerrière innommée touchait son front pour voir si son interlocutrice allait tenir la conversation ou s'effondrer d'une minute à l'autre. Un frisson de révulsion secoua l'élémentaire, révulsion venant de l'entité démoniaque qu'elle réprimait au plus profond d'elle-même. Il allait se la fermer, ce soir !
"Oh, le vin provoque divers effets, vous savez. Les hommes perdent le petit brin d'intelligence qu'ils possèdent, les femmes rient aisément sous leurs blagues grivoises, tout ça..." Elle déposa avec fermeté le verre sur la rambarde. Si elle enivrait plus son esprit, Agarès prendrait définitivement possession de son corps ce soir. "Non, je n'en ai pas abusé. Mais il est décidément... dégueulasse, je ne peux hélas le qualifier autrement !"
L'élémentaire finit par user du satin noir de sa robe pour essuyer le vin qui dégoulinait désagréablement le long de sa cuisse, sensation de froid pas forcément requise vu la tenue légère portée. Et ce n'était pas comme si son interlocutrice aux airs rebelles allait s'insurger d'un tel geste.
"Pas d'inquiétude pour moi, brave guerrière. Un simple malaise, je vais mieux maintenant. C'est quoi votre petit nom ?" Ses lèvres se plissèrent en un sourire amiable. Cette femme avait l'air fascinante. Si différente de la meute ici présente. "Mais je crois que la question qui me taraude le plus, c'est : que faites-vous donc ici, avec votre rutilante armure ? Ne devriez-vous pas être en train de combattre quelques malfrats quelque part dans le désert ?"
Quoi, c'était un peu cliché ? On était au Reike après tout. Lointains sont les souvenirs du prude Shoumei que Meradev avait connu durant ses longs siècles d'existence. La nation pleine de savoir lui manquait, quelque part.
Elle laissa son regard brièvement dériver sur la foule : où était passé son beau drakyn ? Bien piètre spectacle qu'elle avait dû lui offrir... pourvu qu'il ne l'avait pris trop personnellement. Il avait l'air sincèrement charmant et attentionné. Si seulement le monstre n'était pas intervenir. Meradev le sentait rôder, tapi dans l'ombre de son esprit, attendant son moment.
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Kassandra
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Il semblât que mes craintes étaient infondées. Aussitôt que j’eus retiré la main, la délicate apparition reprit de la prestance. Elle n’avait pas l’air si atteinte que cela, finalement. Cela arrangeait bien mes affaires car, après tout, j’avais déjà bien assez de soucis à me faire pour en plus avoir à gérer une donzelle en détresse. Celle-ci me rassura encore des quelques paroles pleines de sens; et d’humour.
“ Ma foi, une armure a ses avantages, il est vrai, mais pas celui de passer inaperçu. Pas durant une soirée mondaine en tout cas ! ”
Je n’avais sans doute pas le palais aussi fin que celui de la demoiselle, aussi je haussais les épaules lorsque la vinasse contenue dans le verre qu’elle tenait entre ses doigts délicats fut qualifiée de dégueulasse. À mes lèvres de roturière, ce dernier me paraissait tout aussi buvable qu’un autre.
Je soulevais un sourcil lorsque mon interlocutrice entreprit d’essuyer la tache s’étendant sur sa cuisse d’un coin de sa robe. J’admettais bien volontiers ma surprise devant un tel geste, sachant que la robe elle-même semblait coûter plus cher que mon armure toute entière. Je ne pus contenir un sourire narquois.
“ J’aurais pu vous apporter une serviette, vous savez. ”
J’avais de toute évidence face à moi un femme de caractère, qui ne semblait pas se contenter de suivre les sentiers battus. Il me faudrait faire attention à ne pas la méjuger trop vite. Le ton de sa voix était, malgré la situation, assuré, joueur et enjôleur. Il accompagnait parfaitement les… courbures de son anatomie et, à présent que je l’observais plus en détail, je lui découvrais un charme nouveau.
Alors que je l’observais, il me fut réclamé un patronyme à mettre sur ma vilaine trogne.
“ Kassandre, pour vous servir. Mais pour ce soir vous pouvez m’appeler Kass’ “
J’étais de bien meilleure humeur à présent que je m’étais rempli la panse, et bien plus disposée à taper la discussion avec une étrangère, de bonne compagnie qui plus est.
“ J’vous retourne la question, m’dame… ? ”
En tout cas, elle était décidément bien curieuse, cette chipie, car elle semblait bien décidée à mettre son joli nez dans mes affaires. Cela dit, à sa place j’aurais sans doute été aussi indiscrète. Je me contentais toutefois de rester aussi évasive que dissuasive.
“ Je chasse le rat. Et il est bien connu que les plus gros d’entre-eux n’aiment pas le désert, ils préfèrent le confort de la ville. ”
Un large sourire illumina mon visage, découvrant toute ma dentition. Je m’amusais de ma propre tirade. Je ne désirais pas particulièrement paraître hostile mais j’ignorais à quel point je pouvais lui faire confiance et je ne souhaitais pas que la raison de ma venue ici ne soit découverte avant d’avoir mis la main sur le salopard dont j’étais à la recherche.
Je remarquais que la dame semblait fouiller la foule des yeux une fois encore. À mon tour donc de faire ma curieuse.
“ Vous semblez avoir perdu quelque chose -ou quelqu'un- dirait-on, un amant peut-être… ? ”
Mon regard se perdait dans l'échancrure de sa robe qui laissait largement à découvert la peau d’albâtre de sa propriétaire. Ce n’est pas le genre de tenue que l’on porte si l’on veut venir -ou repartir- seule. Loin de moi l’idée d'émettre un jugement, évidemment. Je m’avouais simplement étonnée que la dame préfère ma rustre compagnie à celle d’un hôte plus raffiné.
“ Je vous aiderai bien dans votre… “quête”, mais vous vous doutez bien que je me mélange mal avec tout ce gratin et puis… ”
Une ondulation blonde, à peine un frémissement, dans la périphérie de mon regard me fit détourner la tête. Rien. Tout du moins, rien de plus qu’une énième bourgeoise à la crinière éclatante et soyeuse; bordée entre les bras de son partenaire de danse.
“ Merde. ”
Cette histoire commençait à me rendre parano -enfin, plus que je ne l’étais déjà- et le moindre sursaut à peine suspect me rendait plus tendue que la corde d’un arc. Comme je lorgnais lourdement sur le ver de vin abandonné sur la rambarde, je finissais inévitablement par m’en saisir avant d’en déverser le contenu au fond de mon gosier.
“ ‘Permettez. ”
Ce n’était sans doute pas la meilleure des solutions, mais cela m’aiderait sans doute à me détendre un peu. Quel mal pouvait bien faire un petit verre de rien du tout après tout !
“ Ma foi, une armure a ses avantages, il est vrai, mais pas celui de passer inaperçu. Pas durant une soirée mondaine en tout cas ! ”
Je n’avais sans doute pas le palais aussi fin que celui de la demoiselle, aussi je haussais les épaules lorsque la vinasse contenue dans le verre qu’elle tenait entre ses doigts délicats fut qualifiée de dégueulasse. À mes lèvres de roturière, ce dernier me paraissait tout aussi buvable qu’un autre.
Je soulevais un sourcil lorsque mon interlocutrice entreprit d’essuyer la tache s’étendant sur sa cuisse d’un coin de sa robe. J’admettais bien volontiers ma surprise devant un tel geste, sachant que la robe elle-même semblait coûter plus cher que mon armure toute entière. Je ne pus contenir un sourire narquois.
“ J’aurais pu vous apporter une serviette, vous savez. ”
J’avais de toute évidence face à moi un femme de caractère, qui ne semblait pas se contenter de suivre les sentiers battus. Il me faudrait faire attention à ne pas la méjuger trop vite. Le ton de sa voix était, malgré la situation, assuré, joueur et enjôleur. Il accompagnait parfaitement les… courbures de son anatomie et, à présent que je l’observais plus en détail, je lui découvrais un charme nouveau.
Alors que je l’observais, il me fut réclamé un patronyme à mettre sur ma vilaine trogne.
“ Kassandre, pour vous servir. Mais pour ce soir vous pouvez m’appeler Kass’ “
J’étais de bien meilleure humeur à présent que je m’étais rempli la panse, et bien plus disposée à taper la discussion avec une étrangère, de bonne compagnie qui plus est.
“ J’vous retourne la question, m’dame… ? ”
En tout cas, elle était décidément bien curieuse, cette chipie, car elle semblait bien décidée à mettre son joli nez dans mes affaires. Cela dit, à sa place j’aurais sans doute été aussi indiscrète. Je me contentais toutefois de rester aussi évasive que dissuasive.
“ Je chasse le rat. Et il est bien connu que les plus gros d’entre-eux n’aiment pas le désert, ils préfèrent le confort de la ville. ”
Un large sourire illumina mon visage, découvrant toute ma dentition. Je m’amusais de ma propre tirade. Je ne désirais pas particulièrement paraître hostile mais j’ignorais à quel point je pouvais lui faire confiance et je ne souhaitais pas que la raison de ma venue ici ne soit découverte avant d’avoir mis la main sur le salopard dont j’étais à la recherche.
Je remarquais que la dame semblait fouiller la foule des yeux une fois encore. À mon tour donc de faire ma curieuse.
“ Vous semblez avoir perdu quelque chose -ou quelqu'un- dirait-on, un amant peut-être… ? ”
Mon regard se perdait dans l'échancrure de sa robe qui laissait largement à découvert la peau d’albâtre de sa propriétaire. Ce n’est pas le genre de tenue que l’on porte si l’on veut venir -ou repartir- seule. Loin de moi l’idée d'émettre un jugement, évidemment. Je m’avouais simplement étonnée que la dame préfère ma rustre compagnie à celle d’un hôte plus raffiné.
“ Je vous aiderai bien dans votre… “quête”, mais vous vous doutez bien que je me mélange mal avec tout ce gratin et puis… ”
Une ondulation blonde, à peine un frémissement, dans la périphérie de mon regard me fit détourner la tête. Rien. Tout du moins, rien de plus qu’une énième bourgeoise à la crinière éclatante et soyeuse; bordée entre les bras de son partenaire de danse.
“ Merde. ”
Cette histoire commençait à me rendre parano -enfin, plus que je ne l’étais déjà- et le moindre sursaut à peine suspect me rendait plus tendue que la corde d’un arc. Comme je lorgnais lourdement sur le ver de vin abandonné sur la rambarde, je finissais inévitablement par m’en saisir avant d’en déverser le contenu au fond de mon gosier.
“ ‘Permettez. ”
Ce n’était sans doute pas la meilleure des solutions, mais cela m’aiderait sans doute à me détendre un peu. Quel mal pouvait bien faire un petit verre de rien du tout après tout !
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La névrosée fuyant sa chimère
feat. Kassandra
Le vin n'était pas mauvais du tout, la guerrière avait dû le constater. Non, c'était juste une idée absolument stupide de Meradev de se permettre cela simplement parce que l'alcool faiblissait la barrière mentale permanente qu'elle maintenait entre elle et Agarès. Il semblerait que les mesures de sécurité absolues sautaient en une soirée pourtant assez ennuyeuse où il n'y avait vraiment pas de quoi fêter grand chose. Au moins, la vinasse aurait pu rendre les individus plus intéressants...
Mais cette Kassandre était là pour sauver la partie, on dirait !
"J'ai peut-être l'air distinguée mais ne vous fourvoyez pas sur ma prétendue position noble", répondit-elle avec un sourire à la lionne, "serviette ou robe de satin, ce n'est pas très important. Je suis juste un peu énervée contre moi-même. J'ai... une maladie, disons, de naissance qui m'empêche de consommer quoique ce soit qui pourrait altérer mon jugement. Sauf qu'on s'ennuie ici, quand même. Vous êtes donc une belle distraction pour moi, avec votre armure et vos airs féroces, Kass !"
L'élémentaire de foudre rit avec légèreté tandis que de l'électricité violacée parcourait délicatement sa peau. Elle avait l'apparence d'une belle, mais l'apparence était bien devenue la dernière des choses auxquelles elle faisait attention depuis qu'Agarès lui avait donné grande beauté. Chose qu'elle désirait ardemment du temps où ses traits asymétriques et son corps tordu lui déplaisait, chose futile une fois obtenue. Puisque de toute façon, il l'empêche de l'utiliser comme elle aimerait. Un corps joli uniquement caressé par des yeux avides mais ne recevant nulle affection extérieure !
"Je me nomme Meradev. Meradev Vigelfrost, d'une célèbre famille de feu Shoumei." De quelques lests pas, elle alla piquer des toasts d'un pain cramoisi recouverts de miel et de viande séchée. Elle en prit trois ou quatre pour en tendre à sa compagne de fortune. "Le rat... ce n'est pas ce qui manque, au Reike ! Enfin, tout dépend du type de rat..."
Une œillade fut glissée vers un gaillard qui lui lançait des regards langoureux un peu lourds vint appuyer ses propos. Elle ne manqua d'ailleurs pas non plus que la chère Kassandre parcourait ses courbes d'une manière fort similaire.
"Un amant ? Non certainement pas. Les hommes me déçoivent souvent", répondit-elle, rieuse. "Une amante serait plus probable, je suppose ?" elle croqua un des toasts. "Je plaisante. Je suis simplement ici pour me distraire. Je suis enseignante de magie noire à Drakstrang, j'avais besoin de lever la tête des copies à corriger."
Mais la chère guerrière semblait fort tendue. Elle fit un mouvement brusque en pestant, faisant sursauter Meradev qui se retourna pour parcourir la foule de la vue ; rien à signaler. Elle leva à son tour un sourcil en voyant Kassandre descendre le verre comme si c'était de l'eau.
"Laissez-moi deviner : vous cherchez quelqu'un en particulier, et cet individu est probablement dangereux. Ou on vous a confié une mission assez difficile, mais je crains que le vin n'allègera pas la tâche, ma chère." Elle lui fit un clin d’œil en reprenant le verre des mains de Kassandre pour le re-poser, vide, sur la rembarde. "Je peux sûrement vous aider. Je crois bien que ça ajoutera un peu de piment à ma vie de prof !"
Elle s'adossa à la rambarde, parcourant les individus de son regard hétérochrome.
"Alors ? Qui est ce fameux rat ?"
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Kassandra
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Je saisis, sans doute un peu tard, que j’avais jugé mon interlocutrice à la couverture dans une trop grande hâte. Je crus comprendre, qu’elle non plus, ne faisait pas partie du gratin entassé là. Voilà qui nous ferait déjà un point en commun… ça et l’ennui profond que nous semblions partager vis à vis de ces jeux politiques. Aussi, me trouver en aussi bonne compagnie était comme un cadeau des cieux, qui rendrait peut-être mon court séjour ici moins pénible et longuet. Évidemment, je n’oubliais pas non plus la raison de ma présence et je lançais sans arrêt de rapides coups d'œil en direction du ramassis de noblions.
Cela ne m’empêchait pas non plus d’apprécier la conversation, agrémentée par quelques menus compliments qui ne me laissaient pas indifférente. C’est que j’avais rarement l’occasion d’être la cible d’éloges, surtout concernant mon physique, peu avenant et “féroce” pour reprendre ses termes.
“ Belle et féroce, comme vous y allez… ”
Un gloussement siffla entre mes lèvres tandis que je dissimulais tant bien que mal mes pommettes légèrement rosies par l’alcool et… le reste.
“ Si j’avais su, j’aurais peut-être pu trouver quelque chose de plus présentable… à ma taille. ”
Je haussais les épaules, comme si cela n’avait déjà plus d’importance.
“ Eh bien, ravie de faire votre connaissance Meradev. ”
Je m’inclinais légèrement en signe de salutation. Toutefois, en me redressant, mes yeux s’illuminèrent à la mention de Shoumei.
“ Vous venez de Shoumei ? Vous êtes née là bas ? J’ai rencontré l’une des vôtres il y a quelque temps et grands dieux, que ce fut plaisant et instructif ! ”
La pauvrette n’eut d’abord pas le temps d’en placer une.
“ Comme cela fut agréable d’entendre parler d’autre chose que de guerre et de violence ! Je trouve votre culture tellement belle, tellement… rafraîchissante… Dites m’en plus je vous en prie ! ”
Mes pupilles pétillaient comme celles d’une enfant devant une échoppe de jouets. Depuis ma petite aventure avec Myriem, je m’étais découvert un intérêt soudain pour la culture et l’histoire de ce grand pays, aujourd’hui disparu, ravagé par la colère des Titans.
“ Enfin… je ne voudrais pas vous importuner avec mes questions, surtout si vous êtes ici pour vous détendre… ”
La demoiselle était d’ailleurs sacrément attentive et perspicace, pour quelqu’un prétendant vouloir se distraire… En sa qualité de professeure, elle semblait aussi maligne que délicieuse à contempler. Une paire d’attributs, sans mauvais jeu de mots, subtile et dont il valait mieux se méfier. Car oui, il était tentant de se laisser aller à ses charmes et de tout déballer à ses oreilles indiscrètes.
J’observais son manège tandis qu’elle me retirait le verre des mains pour le mettre hors de ma portée. De toute façon, il était déjà vide. Mon regard balaya à nouveau la silhouette chaloupée, le temps de réfléchir à quoi répondre. Je n’étais pas vraiment discrète, l’alcool n’aidant pas. De plus, je me doutais que de toute façon, j’avais déjà été prise la main dans le sac… ou plutôt les yeux.
“ Je vous trouve bien curieuse, et indiscrète, pour une enseignante. ”
Répliquais-je d’un air moqueur, un sourire sarcastique me fendant le visage. Comme elle s’adossait à la rambarde, je venais me planter devant elle. Bien que de taille à peu près équivalente, mes chausses renforcées me donnaient un très léger avantage de hauteur. Aussi, ce fut à moi d’abaisser les yeux vers elle, les sourcils froncés et l’air exagérément grave, une pointe d’amusement trahissant ce masque sévère.
“ Et qu’est-ce qui vous dit que le rat que je recherche n’est pas en réalité une rate, hm ? “
Je l’avais coincée contre la balustrade, bloquant toute possibilité de fuite de mes deux bras qui encadraient ses épaules tels deux étaux, sans toutefois lui faire l’outrage de la toucher. La proximité de nos deux corps était presque palpable et parvenaient à mes narines des fragrances suaves et pimentées. Je pouvais percevoir son souffle, chaud, régulier. Plus doux que ma respiration grave et lente. Mes pupilles ambrées se perdirent quelques instants dans le regard vairon de l’enseignante.
Cela aurait été bien arrangeant que ce soit le cas.
“ Nan, je plaisante. ”
Je m’écartais finalement, un gloussement moqueur rompant le silence qui s’était installé, avant de m’adosser à mon tour contre le muret, un des hors d'œuvres rapportés par Meradev entre les doigts.
“ Je ne crois pas qu’inclure des civils dans mes petites affaires soit une bonne idée. Nous ne devrions même pas avoir cette conversation. ”
Je gobais l’amuse bouche d’un air satisfait.
“ Et puis d'abord…”-entre deux mâchonnements- “ Je bois si je veux ! ”
C’est qu’on a sa petite fierté d’adulte.
Cela ne m’empêchait pas non plus d’apprécier la conversation, agrémentée par quelques menus compliments qui ne me laissaient pas indifférente. C’est que j’avais rarement l’occasion d’être la cible d’éloges, surtout concernant mon physique, peu avenant et “féroce” pour reprendre ses termes.
“ Belle et féroce, comme vous y allez… ”
Un gloussement siffla entre mes lèvres tandis que je dissimulais tant bien que mal mes pommettes légèrement rosies par l’alcool et… le reste.
“ Si j’avais su, j’aurais peut-être pu trouver quelque chose de plus présentable… à ma taille. ”
Je haussais les épaules, comme si cela n’avait déjà plus d’importance.
“ Eh bien, ravie de faire votre connaissance Meradev. ”
Je m’inclinais légèrement en signe de salutation. Toutefois, en me redressant, mes yeux s’illuminèrent à la mention de Shoumei.
“ Vous venez de Shoumei ? Vous êtes née là bas ? J’ai rencontré l’une des vôtres il y a quelque temps et grands dieux, que ce fut plaisant et instructif ! ”
La pauvrette n’eut d’abord pas le temps d’en placer une.
“ Comme cela fut agréable d’entendre parler d’autre chose que de guerre et de violence ! Je trouve votre culture tellement belle, tellement… rafraîchissante… Dites m’en plus je vous en prie ! ”
Mes pupilles pétillaient comme celles d’une enfant devant une échoppe de jouets. Depuis ma petite aventure avec Myriem, je m’étais découvert un intérêt soudain pour la culture et l’histoire de ce grand pays, aujourd’hui disparu, ravagé par la colère des Titans.
“ Enfin… je ne voudrais pas vous importuner avec mes questions, surtout si vous êtes ici pour vous détendre… ”
La demoiselle était d’ailleurs sacrément attentive et perspicace, pour quelqu’un prétendant vouloir se distraire… En sa qualité de professeure, elle semblait aussi maligne que délicieuse à contempler. Une paire d’attributs, sans mauvais jeu de mots, subtile et dont il valait mieux se méfier. Car oui, il était tentant de se laisser aller à ses charmes et de tout déballer à ses oreilles indiscrètes.
J’observais son manège tandis qu’elle me retirait le verre des mains pour le mettre hors de ma portée. De toute façon, il était déjà vide. Mon regard balaya à nouveau la silhouette chaloupée, le temps de réfléchir à quoi répondre. Je n’étais pas vraiment discrète, l’alcool n’aidant pas. De plus, je me doutais que de toute façon, j’avais déjà été prise la main dans le sac… ou plutôt les yeux.
“ Je vous trouve bien curieuse, et indiscrète, pour une enseignante. ”
Répliquais-je d’un air moqueur, un sourire sarcastique me fendant le visage. Comme elle s’adossait à la rambarde, je venais me planter devant elle. Bien que de taille à peu près équivalente, mes chausses renforcées me donnaient un très léger avantage de hauteur. Aussi, ce fut à moi d’abaisser les yeux vers elle, les sourcils froncés et l’air exagérément grave, une pointe d’amusement trahissant ce masque sévère.
“ Et qu’est-ce qui vous dit que le rat que je recherche n’est pas en réalité une rate, hm ? “
Je l’avais coincée contre la balustrade, bloquant toute possibilité de fuite de mes deux bras qui encadraient ses épaules tels deux étaux, sans toutefois lui faire l’outrage de la toucher. La proximité de nos deux corps était presque palpable et parvenaient à mes narines des fragrances suaves et pimentées. Je pouvais percevoir son souffle, chaud, régulier. Plus doux que ma respiration grave et lente. Mes pupilles ambrées se perdirent quelques instants dans le regard vairon de l’enseignante.
Cela aurait été bien arrangeant que ce soit le cas.
“ Nan, je plaisante. ”
Je m’écartais finalement, un gloussement moqueur rompant le silence qui s’était installé, avant de m’adosser à mon tour contre le muret, un des hors d'œuvres rapportés par Meradev entre les doigts.
“ Je ne crois pas qu’inclure des civils dans mes petites affaires soit une bonne idée. Nous ne devrions même pas avoir cette conversation. ”
Je gobais l’amuse bouche d’un air satisfait.
“ Et puis d'abord…”-entre deux mâchonnements- “ Je bois si je veux ! ”
C’est qu’on a sa petite fierté d’adulte.
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Meradev Vigelfrost
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La névrosée fuyant sa chimère
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Gloussante les joues rosées... la guerrière avait son petit charme. Meradev se laisserait presque aller : Agarès était bien plus tolérant envers les femmes. Néanmoins, il lui était déjà arrivé de prendre le contrôle de son hôte au pire des moments pour procéder à un viol en bonne et due forme. Mais cela, l'élémentaire ne s'en souvenait pas : un vague sentiment de malaise, une impression étrange qu'elle ne devait pas non plus céder au charme des femmes. Le démon prenait pourtant bien soin de lui laisser voir et se souvenir de tout ce qu'il faisait. Il était parfois, et même souvent... extrêmement imprévisible.
"Votre armure m'a l'air à votre taille. Sur-mesure, même", glissa Meradev en levant un sourcil tout en glissant un œil le long de sa partenaire de conversation officielle de la soirée.
Celle-ci exprima par ailleurs beaucoup d’enthousiasme en apprenant l'origine de son interlocutrice. Pourquoi Diable autant d'engouement ?
"Que d'intérêt pour une nation éteinte !" déclara Meradev quand, ENFIN, elle put effectivement en placer une. "La culture de la Fédération était ce qu'elle était : riche, profonde, belle, savante. Déviante, par moments. Difficile. Réprimandante." Elle soupira. Les souvenirs d'ordalies extrêmes menées par Gunnhildr n'étaient pas si loin pour elle. "Je ne suis pas sûre que vous l'auriez trouvé si belle si vous y auriez grandi, Kassandre. Les courants religieux gouvernaient et avec eux, tous leurs débordements possibles. Je suis pourtant moi-même une croyante."
Plus autant qu'avant. Plus de la même manière. En quoi croire ? En qui ? Les entités des ombres lui avaient fait défaut, et il n'y avait plus que sa propre personne face aux ténèbres.
Meradev fut cependant sortie de ses pensées quand, penchée en arrière sur la balustrade, la féroce femme vint se planter devant elle. Une espèce de tension que l'élémentaire de foudre n'avait vu venir de nul part s'installa entre les deux femmes, alors que les yeux ambrés de Kassandre se plongeaient dans les siens. Meradev eut l'impression qu'elle pouvait y sonder son âme. L'espace d'un instant, le temps s'arrêta. L'enseignante pouvait sentir le souffle chaud de son interlocutrice sur son cou.
"Elle ne ferait pas une si mauvaise partenaire, tu ne crois pas ?" Silence. "Je pourrais jouer avec elle. A ma guise."
Ce fut un véritable soulagement que Kassandre se retire alors que la voix d'Agarès résonnait lugubrement dans l'esprit troublé de Mera. Celle-ci masqua sa gêne comme elle put, prenant une profonde inspiration et un sérieux propice au contrôle de soi.
"Comme vous voulez. Mais rat ou ratte, j'aurais certainement eu les talents nécessaires vous pour le dénicher et le faire parler." Petit regard de défi. "J'enseigne les sombres arcanes. Je veux bien croire en vos compétences martiales, mais je peux vous faciliter la tâche."
Elle bailla.
"Ça m'aurait fait un peu plus de distraction que de parler avec une pochtronne !"
Elle pouffa en regardant moqueusement Kassandre.
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Kassandra
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J’étais de retour de mon côté du balcon, abandonnant l'enseignante à ses doutes, amusée de son évidente confusion. Je devais toutefois reconnaître la redoutable opiniâtreté de cette dernière qui ne semblait toujours pas vouloir lâcher l’affaire, me forçant à réfléchir à la situation. Encore une fois, il était étrange, voire suspect, que l’on veuille à ce point se mêler des affaires des autres. Était-elle à ce point victime d’un ennui mortel ou bien s’adonnait-elle à un jeu de dupe afin de me soutirer des informations ?
Si c’était le cas, je pourrais toujours lui faire miroiter quelques miettes et observer sa réaction. Après tout, quel mal cela pourrait-il bien causer de partager quelques détails avec une parfaite étrangère.
“ Eh bien figurez vous que je suis fatiguée de la brutalité omniprésente au Reike, j’aspire à plus de nuances et jusqu’à présent, les représentants de cette culture que j’ai eu à rencontrer étaient tous des personnes de culture et de raffinement. ”
Un regard pétillant de malice glissa jusqu’à mon interlocutrice.
“ Serez vous l’exception qui confirme la règle, Meradev ? ”
J’affichais un sourire en coin sarcastique.
“ Je ne suis pas aveugle cependant, je ne doute pas que tout n’est… n’était pas rose, mais face à la violence perpétuelle de ce royaume, le vôtre me paraît parfois tellement plus attrayant… ”
Je grattais machinalement mon épaule gauche qui portait les stigmates successifs des abus de différentes instances de pouvoir de l’empire. Je haussais aussi un sourcil à l’évocation du sujet d’étude de la professeure, ce qui ne m’empêcha pas non plus de soutenir son regard provocateur. L’aurais-je piquée dans son orgueil ?
Je n’ignorais pas que tous les domaines de magie, même les plus obscurs, étaient bons à étudier mais il était assez rare de croiser des adeptes des arts ésotériques admettre avec autant d’aplomb leur compromission avec les arts sombres. Ayant moi-même eu droit à un avant-goût des possibilités qu’offrait ce genre de pouvoir, je ne pouvais que l’entendre. Cependant, j’y voyais aussi un espoir, pas uniquement cette affaire, mais aussi pour un sujet plus intime.
Je n’eus toutefois, pas le plaisir de me pencher plus longtemps sur la question comme on me lançait une vilaine pique, bien placée qui plus est. Je me renfrognais l’espace d’un instant, avant de percevoir un reflet de mesquinerie dans les pupilles de l’impudente professeure. Non, je ne tomberai pas dans le piège de la belle mais je ne m’interdisais pas de me prendre au jeu.
Je me plantais à nouveau face à elle, moins proche cette fois-ci. Droite et fière, les mains sur les hanches, je répondais au défi qui m’était lancé.
“ Dites moi alors, quels talent une enseignante délurée telle que vous pourrait bien avoir et qui me seraient utiles. ”
Mon regard appuyait lourdement sur l’échancrure de sa robe, comme pour soutenir le sous-entendu derrière ma raillerie.
“ Et puis… je ne voudrais pas que votre “mâjesté” -en exagérant les voyelles- se ridiculise en présence d’une… pochtronne, comme vous dites. ”
Voulant lui donner un peu raison, je me saisissais d’une coupe qu’un serveur me proposait sur un plateau en argent.
“ À votre santé… ” Je gobais d’une traite la liqueur pétillante “ … et celle de notre marchand d’escla… ”
Un court moment de silence s’installa, durant lequel j’échangeais un regard emprunt de malaise avec mon auditrice.
“ Vous… Vous avez entendu, n’est-ce pas ? ”
Me sentis soudainement terriblement bête, et sans doute un peu pompette.
“ Et je suppose que vous ne voudrez pas faire comme si vous n’aviez rien entendu… ”
Après un long soupir et une vaine tentative de disparaître entièrement derrière la paume de ma main, je fus contrainte de faire face à nouveau, les joues rosies par la honte.
“ Bien… ça ne sert à rien de faire jouer la comédie plus longtemps… ”
Abattue par ma propre bêtise, je venais m’asseoir penaudement aux côtés de la mage, un autre verre dans la main. Je ne bus pas cependant, pas tout de suite, préférant observer le reflet de mon iris ambré à la surface de liquide opaque le temps de penser à quoi dire. Quelques instants plus tard, je desserrais enfin les dents.
“ Bon, vous l’aurez compris, je suis à la recherche d’un salopard qui profite de ce genre de soirée pour étendre son commerce ou bien… mettre la main sur de la “marchandise” fraîche. Les jeunes nobles, purs et fringants, sont très recherchés par certains acheteurs. ”
Je crachais par-delà la rambarde un glairon empli d’humeurs et de ressentiments.
“ Un informateur m’a indiqué que l'enfoiré se joindrait à cette soirée là et m’a proposé de m’infiltrer pour repérer et appréhender cette saloperie, ce que j’ai fini par accepter, mais… ”
De dépit, je me résignais à terminer mon verre.
“ Je ne me fonds pas bien dans le décor. Je suis maladroite, vulgaire et en plus je divulgue des informations à une inconnue sous le coup de… de ça ! ”
Je balançais le verre contre le mur en face de moi, brisant la fragile structure en verre. Quelques visages surpris se tournèrent vers nous avant de finalement retourner à leurs affaires. Je donnais l’impression de m’être ratatinée sur moi-même et je paraissais tout de suite moins imposante. Je relevais finalement la tête pour reporter mon attention sur l’enseignante.
“ Voilà pourquoi je ne voulais pas vous mêler à cette affaire. J’ignore tout de ce personnage, hormis une vague description physique, et cela pourrait s’avérer dangereux, même pour vous. Et je… ”
Je faisais preuve d’une sensiblerie qui ne me ressemblait pas, et ça depuis quelque temps déjà. Peste soit l’Oreille et sa “thérapie” de choc. D’un revers de l’auriculaire, je replaçais derrière l’oreille de Meradev une mèche rosée et rebelle qui tombait devant ses yeux.
- Je ne voudrais pas qu'il arrive malheur à un aussi joli minois... - Cette pensée me traversa l'esprit sans toutefois jamais franchir la barrière des mots.
Je restais ainsi quelques secondes, le regard accroché à la pulpe délicate de ses lèvres comme si le cours du temps s'était figé l'espace d'un battement de cils. Puis, inexorablement, brutalement, je prenais la pleine conscience de mon geste. J'ôtais ma main avec la hâte de quelqu'un qui aurait mis ses doigts au feu, enfouissant ladite paluche sous mon aisselle, avant de balancer mon regard loin dans le vide, à l’opposé.
“ Désolée… ”
Cette fois-ci, rien n'aurais pu dissimuler le rouge tomate qui brûlait et empourprait mes joues, mon front, tout mon visage entier. Pas même le maigre pot de fleur derrière lequel je tentais vainement de disparaître.
" Tuez-moi... "
Ces dernières paroles s'estompaient en un sifflement presque imperceptible, à peine un murmure.
Si c’était le cas, je pourrais toujours lui faire miroiter quelques miettes et observer sa réaction. Après tout, quel mal cela pourrait-il bien causer de partager quelques détails avec une parfaite étrangère.
“ Eh bien figurez vous que je suis fatiguée de la brutalité omniprésente au Reike, j’aspire à plus de nuances et jusqu’à présent, les représentants de cette culture que j’ai eu à rencontrer étaient tous des personnes de culture et de raffinement. ”
Un regard pétillant de malice glissa jusqu’à mon interlocutrice.
“ Serez vous l’exception qui confirme la règle, Meradev ? ”
J’affichais un sourire en coin sarcastique.
“ Je ne suis pas aveugle cependant, je ne doute pas que tout n’est… n’était pas rose, mais face à la violence perpétuelle de ce royaume, le vôtre me paraît parfois tellement plus attrayant… ”
Je grattais machinalement mon épaule gauche qui portait les stigmates successifs des abus de différentes instances de pouvoir de l’empire. Je haussais aussi un sourcil à l’évocation du sujet d’étude de la professeure, ce qui ne m’empêcha pas non plus de soutenir son regard provocateur. L’aurais-je piquée dans son orgueil ?
Je n’ignorais pas que tous les domaines de magie, même les plus obscurs, étaient bons à étudier mais il était assez rare de croiser des adeptes des arts ésotériques admettre avec autant d’aplomb leur compromission avec les arts sombres. Ayant moi-même eu droit à un avant-goût des possibilités qu’offrait ce genre de pouvoir, je ne pouvais que l’entendre. Cependant, j’y voyais aussi un espoir, pas uniquement cette affaire, mais aussi pour un sujet plus intime.
Je n’eus toutefois, pas le plaisir de me pencher plus longtemps sur la question comme on me lançait une vilaine pique, bien placée qui plus est. Je me renfrognais l’espace d’un instant, avant de percevoir un reflet de mesquinerie dans les pupilles de l’impudente professeure. Non, je ne tomberai pas dans le piège de la belle mais je ne m’interdisais pas de me prendre au jeu.
Je me plantais à nouveau face à elle, moins proche cette fois-ci. Droite et fière, les mains sur les hanches, je répondais au défi qui m’était lancé.
“ Dites moi alors, quels talent une enseignante délurée telle que vous pourrait bien avoir et qui me seraient utiles. ”
Mon regard appuyait lourdement sur l’échancrure de sa robe, comme pour soutenir le sous-entendu derrière ma raillerie.
“ Et puis… je ne voudrais pas que votre “mâjesté” -en exagérant les voyelles- se ridiculise en présence d’une… pochtronne, comme vous dites. ”
Voulant lui donner un peu raison, je me saisissais d’une coupe qu’un serveur me proposait sur un plateau en argent.
“ À votre santé… ” Je gobais d’une traite la liqueur pétillante “ … et celle de notre marchand d’escla… ”
Un court moment de silence s’installa, durant lequel j’échangeais un regard emprunt de malaise avec mon auditrice.
“ Vous… Vous avez entendu, n’est-ce pas ? ”
Me sentis soudainement terriblement bête, et sans doute un peu pompette.
“ Et je suppose que vous ne voudrez pas faire comme si vous n’aviez rien entendu… ”
Après un long soupir et une vaine tentative de disparaître entièrement derrière la paume de ma main, je fus contrainte de faire face à nouveau, les joues rosies par la honte.
“ Bien… ça ne sert à rien de faire jouer la comédie plus longtemps… ”
Abattue par ma propre bêtise, je venais m’asseoir penaudement aux côtés de la mage, un autre verre dans la main. Je ne bus pas cependant, pas tout de suite, préférant observer le reflet de mon iris ambré à la surface de liquide opaque le temps de penser à quoi dire. Quelques instants plus tard, je desserrais enfin les dents.
“ Bon, vous l’aurez compris, je suis à la recherche d’un salopard qui profite de ce genre de soirée pour étendre son commerce ou bien… mettre la main sur de la “marchandise” fraîche. Les jeunes nobles, purs et fringants, sont très recherchés par certains acheteurs. ”
Je crachais par-delà la rambarde un glairon empli d’humeurs et de ressentiments.
“ Un informateur m’a indiqué que l'enfoiré se joindrait à cette soirée là et m’a proposé de m’infiltrer pour repérer et appréhender cette saloperie, ce que j’ai fini par accepter, mais… ”
De dépit, je me résignais à terminer mon verre.
“ Je ne me fonds pas bien dans le décor. Je suis maladroite, vulgaire et en plus je divulgue des informations à une inconnue sous le coup de… de ça ! ”
Je balançais le verre contre le mur en face de moi, brisant la fragile structure en verre. Quelques visages surpris se tournèrent vers nous avant de finalement retourner à leurs affaires. Je donnais l’impression de m’être ratatinée sur moi-même et je paraissais tout de suite moins imposante. Je relevais finalement la tête pour reporter mon attention sur l’enseignante.
“ Voilà pourquoi je ne voulais pas vous mêler à cette affaire. J’ignore tout de ce personnage, hormis une vague description physique, et cela pourrait s’avérer dangereux, même pour vous. Et je… ”
Je faisais preuve d’une sensiblerie qui ne me ressemblait pas, et ça depuis quelque temps déjà. Peste soit l’Oreille et sa “thérapie” de choc. D’un revers de l’auriculaire, je replaçais derrière l’oreille de Meradev une mèche rosée et rebelle qui tombait devant ses yeux.
- Je ne voudrais pas qu'il arrive malheur à un aussi joli minois... - Cette pensée me traversa l'esprit sans toutefois jamais franchir la barrière des mots.
Je restais ainsi quelques secondes, le regard accroché à la pulpe délicate de ses lèvres comme si le cours du temps s'était figé l'espace d'un battement de cils. Puis, inexorablement, brutalement, je prenais la pleine conscience de mon geste. J'ôtais ma main avec la hâte de quelqu'un qui aurait mis ses doigts au feu, enfouissant ladite paluche sous mon aisselle, avant de balancer mon regard loin dans le vide, à l’opposé.
“ Désolée… ”
Cette fois-ci, rien n'aurais pu dissimuler le rouge tomate qui brûlait et empourprait mes joues, mon front, tout mon visage entier. Pas même le maigre pot de fleur derrière lequel je tentais vainement de disparaître.
" Tuez-moi... "
Ces dernières paroles s'estompaient en un sifflement presque imperceptible, à peine un murmure.
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Plus de culture et de raffinement... C'était à n'en point douter vrai, bien que le Reike portait aussi son lot d’érudits, d'esprits sages et vifs, de personnalités intéressantes. L'éducation martiale imposée n'était pas du goût de la professeure d'arts occultes qui s'évertuait à ouvrir les esprits, cultiver les jeunes gens assis sur les bancs devant elle, faire d'eux des mages talentueux mais prudents, sachant analyser avant d'agir. La guerre est gagnée par des cerveaux, pas par des muscles ; les stratèges sont ceux qui dominent, à la fin de l'histoire.
Cependant, Kassandre ignorait certainement toute la sombre partie de Shoumei. Dire que tout n'était pas rose était bien là une litote. Meradev n'irait pas se plaindre entièrement de la Fédération, qui de toute façon avait été rasée par les Titans, comme une punition, mais elle était assez éveillée pour savoir que cette nation tournait mal et était au moins aussi pourrie que la République en terme de corruption. Bon nombre des habitants se dédouanaient facilement de leurs actes en mettant tout sur le dos de la Foi, mais la femme aux cheveux rosés connaissait la vérité derrière ces apparences et ces prétentions douteuses.
Meradev ne se doutait pas qu'en lançant sa petite pique, la dénommée Kassandre soit aussi loquace. Peut-être la guerrière n'avait-elle pas eu de réelle conversation depuis longtemps ? L'élémentaire l'écouta et l'observa habilement se mouvoir, son corps parlant au moins autant que sa langue. Elle sursauta brusquement quand son interlocutrice éclata son verre après avoir craché par-dessus la rambarde. Un peu rustre, mais il en fallait plus à la professeure pour en être outrée. Cependant, son être frissonna d'une mauvais manière quand Kassandre toucha une de ses mèches de cheveux, le regard fixé sur ses lèvres ourlées d'un gloss semblable à toute sa colorimétrie initiale, rose. Agarès se délectait trop du contact physique.
"Vous ne devriez pas me toucher", murmura Meradev en s'éloignant, regardant distraitement la foule. "Ce n'est pas contre vous, c'est juste que c'est... risqué."
Elle se retourna puis repris un air affable, dessinant un sourire sur son visage.
"Je suis électrique !" Petit rire, "non, je ne vous tuerai pas. Quel gâchis ! En revanche, vous me semblez salement en rogne contre l'homme que vous recherchez. Il est vrai que les marchands d'esclaves sont des êtres fort détestables, mais votre mépris risque d'entacher votre mission." Elle contempla les morceaux de verre. "Mon joli minois ne devrait pas vous faire avoir de tels à priori sur ma personne. Vous savez, si je peux vous prêter main forte, même s'il faut un peu se salir les mains..."
Elle lui fit un petit clin d’œil puis laissa un court silence s'établir entre les deux femmes.
"Un marchand d'esclave qui vient chercher de la marchandise fraîche..." Une voix, étrange. Meradev se massa la nuque, mal à l'aise, grimaça, leva la tête vers le haut, respira profondément. Pas maintenant. "Je possède de nombreux talents qui peuvent vous êtes utiles. Je ne sais pas encore détecter une signature magique, mais je saurais faire parler quelqu'un rapidement... à condition qu'on le trouve."'
Meradev enclencha le "mode sérieux", mettant ses mains sur les hanches.
"A quoi ressemble-t-il ? Quitte à avoir vendu la mèche, faites-le jusqu'au bout."
Oh, ça ne sentait pas bon. Néanmoins, l'élémentaire de foudre gardait encore son contrôle sur l'entité démoniaque. Il semblait plus... curieux qu'entreprenant. Pour le moment.
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Je ne savais plus où me mettre, littéralement. Je cherchais encore à déterminer quelle mouche m’avait piquée et je peux vous dire que cette dernière avait intérêt à se faire discrète. Ce n’était pourtant pas dans mes habitudes d’être aussi bavarde, d’une part, mais aussi, et surtout, autant tactile. Peu importe à quel point mon interlocutrice pouvait être voluptueuse, cela ne m’autorisait pas pour autant à franchir certaines limites. Moi qui étais la première à remettre en place impudents voyeurs et autres mains baladeuses, voilà que je me mettais à faire comme eux.
Comme la jeune femme insistait d’abord sur le fait que je ne devrais pas la toucher, je me sentais encore plus mal. Je venais sûrement de la mettre dans un inconfort certain et je la voyais déjà fuir ma compagnie pour aller se réfugier dans la foule. Ou pire, me dénoncer aux gardes afin que je sois jetée dehors, ce qui aurait tôt fait de mettre fin à ma petite mission.
“ Je suis vraiment navrée… je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête. ça ne se reproduira plus… ”
Puis je levais un sourcil intrigué.
“ Risqué… ? ”
Je n’osais toutefois pas insister plus lourdement sur la question. Je constatais avec un immense soulagement que l’enseignante ne semblait pas vouloir m’en tenir plus rigueur. Elle eût d’ailleurs tôt fait de revenir sur le sujet principal de notre discussion, malgré cette petite… incartade de ma part.
“ Décidément, on peut dire que quand vous avez une idée en tête vous ne l’avez pas au… Enfin vous êtes têtue quoi. ”
Oui c’est cela, tais-toi donc, bougre d’andouille. Je m’étais déjà assez faite remarquer pour en rajouter une couche. Je préférais embrayer sur le sujet amené sur la table, histoire de vite passer à autre chose et tenter de, peut-être, oublier ce gênant épisode.
“ En vérité, je n’ai rien contre lui en particulier… Enfin si mais pas directement. ”
Comment le dire clairement sans avoir encore une fois à m’étendre sur mon passé. J’avais déjà eu bien assez d’occasions pour vouloir le remettre sur la table encore une fois.
“ Disons que j’exècre ceux de son espèce, je veux dire… ceux qui jouent avec la vie humaine. Si ça ne tenait qu’à moi, ils finiraient tous empalés au bout de ma lance et je… ”
Une bouffée de chaleur montait en moi et je sentais que je n’étais pas loin de perdre le contrôle, encore. Mes doigts et mes mains se contractaient au rythme de ma respiration.
“ Enfin bref. Toutes ces choses là ne dépendent pas entièrement de moi, je suis donc chargé de ramener ce guignol devant la justice de la couronne… ”
Dans un sens, elle n’avait pas tort, je ne pouvais le nier. Je me laissais facilement dominer par mes émotions et cela pouvait vite s’avérer dangereux pour mon entourage, ma mission et moi-même. Toutefois, comme elle insistait sur le fait qu’elle savait se défendre toute seule, je décidais de lui accorder ce crédit.
Un court silence s’installa après les dernières paroles de l’enseignante. C’était curieux la façon dont elle semblait être, par moments, happée par quelque chose que j’étais incapable de percevoir, comme si elle tenait deux conversations à la fois. Cette fois-ci encore, cela ne dura pas bien longtemps et elle enchaina de plus belle sur ses fameux “talents”. Je soupirais longuement, finalement vaincue.
“ Bon bon d’accord, disons que je vous engage ! ”
Disais-je avec un sourire narquois.
“ Mais ne venez pas vous plaindre si le rat vient vous mordre vos jolies fesses lorsqu’il sera acculé ! ”
Mains sur les hanches, elle me fixait d’un air déterminé. Elle n’avait pas tort. Au point où nous en étions, autant tout lui déballer sur le reste de la mission.
“ En vérité, je n’en sais pas beaucoup plus sur notre homme. ”
Je ressortais d’un replis de mon armure la petite note que m’avait confié l’informateur et la levais devant mon visage.
“ Drakyn, blond, porte probablement une épaulière rouge. ”
Je haussais les épaules.
“ C’est sûrement comme ça que ses “clients” parviennent à l’identifier. Enfin, je suppose puisque rien n’est précisé là dessus. Il pourrait très bien être habillé en rose fushia, qu’est-ce que j’en sais ! ”
Je relevais le nez en direction de la mage, un sourcil interrogatif levé vers le ciel.
“ ça vous dit quelque chose ? ”
Son expression avait changé et je m'inquiétais de cette réaction. Avait elle déjà eu l'occasion d'interagir avec un personnage similaire par le passé ? Ou bien même au cours de la soirée ? J'avançais vers elle une main amicale sans toutefois oser la toucher à nouveau.
" Meradev, tout va bien ? "
Comme la jeune femme insistait d’abord sur le fait que je ne devrais pas la toucher, je me sentais encore plus mal. Je venais sûrement de la mettre dans un inconfort certain et je la voyais déjà fuir ma compagnie pour aller se réfugier dans la foule. Ou pire, me dénoncer aux gardes afin que je sois jetée dehors, ce qui aurait tôt fait de mettre fin à ma petite mission.
“ Je suis vraiment navrée… je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête. ça ne se reproduira plus… ”
Puis je levais un sourcil intrigué.
“ Risqué… ? ”
Je n’osais toutefois pas insister plus lourdement sur la question. Je constatais avec un immense soulagement que l’enseignante ne semblait pas vouloir m’en tenir plus rigueur. Elle eût d’ailleurs tôt fait de revenir sur le sujet principal de notre discussion, malgré cette petite… incartade de ma part.
“ Décidément, on peut dire que quand vous avez une idée en tête vous ne l’avez pas au… Enfin vous êtes têtue quoi. ”
Oui c’est cela, tais-toi donc, bougre d’andouille. Je m’étais déjà assez faite remarquer pour en rajouter une couche. Je préférais embrayer sur le sujet amené sur la table, histoire de vite passer à autre chose et tenter de, peut-être, oublier ce gênant épisode.
“ En vérité, je n’ai rien contre lui en particulier… Enfin si mais pas directement. ”
Comment le dire clairement sans avoir encore une fois à m’étendre sur mon passé. J’avais déjà eu bien assez d’occasions pour vouloir le remettre sur la table encore une fois.
“ Disons que j’exècre ceux de son espèce, je veux dire… ceux qui jouent avec la vie humaine. Si ça ne tenait qu’à moi, ils finiraient tous empalés au bout de ma lance et je… ”
Une bouffée de chaleur montait en moi et je sentais que je n’étais pas loin de perdre le contrôle, encore. Mes doigts et mes mains se contractaient au rythme de ma respiration.
“ Enfin bref. Toutes ces choses là ne dépendent pas entièrement de moi, je suis donc chargé de ramener ce guignol devant la justice de la couronne… ”
Dans un sens, elle n’avait pas tort, je ne pouvais le nier. Je me laissais facilement dominer par mes émotions et cela pouvait vite s’avérer dangereux pour mon entourage, ma mission et moi-même. Toutefois, comme elle insistait sur le fait qu’elle savait se défendre toute seule, je décidais de lui accorder ce crédit.
Un court silence s’installa après les dernières paroles de l’enseignante. C’était curieux la façon dont elle semblait être, par moments, happée par quelque chose que j’étais incapable de percevoir, comme si elle tenait deux conversations à la fois. Cette fois-ci encore, cela ne dura pas bien longtemps et elle enchaina de plus belle sur ses fameux “talents”. Je soupirais longuement, finalement vaincue.
“ Bon bon d’accord, disons que je vous engage ! ”
Disais-je avec un sourire narquois.
“ Mais ne venez pas vous plaindre si le rat vient vous mordre vos jolies fesses lorsqu’il sera acculé ! ”
Mains sur les hanches, elle me fixait d’un air déterminé. Elle n’avait pas tort. Au point où nous en étions, autant tout lui déballer sur le reste de la mission.
“ En vérité, je n’en sais pas beaucoup plus sur notre homme. ”
Je ressortais d’un replis de mon armure la petite note que m’avait confié l’informateur et la levais devant mon visage.
“ Drakyn, blond, porte probablement une épaulière rouge. ”
Je haussais les épaules.
“ C’est sûrement comme ça que ses “clients” parviennent à l’identifier. Enfin, je suppose puisque rien n’est précisé là dessus. Il pourrait très bien être habillé en rose fushia, qu’est-ce que j’en sais ! ”
Je relevais le nez en direction de la mage, un sourcil interrogatif levé vers le ciel.
“ ça vous dit quelque chose ? ”
Son expression avait changé et je m'inquiétais de cette réaction. Avait elle déjà eu l'occasion d'interagir avec un personnage similaire par le passé ? Ou bien même au cours de la soirée ? J'avançais vers elle une main amicale sans toutefois oser la toucher à nouveau.
" Meradev, tout va bien ? "
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Meradev Vigelfrost
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La névrosée fuyant sa chimère
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Meradev s'en voulut d'avoir repousser de la sorte la belle guerrière, qui s'excusa du contact occasionné. Non, ce soir je ne pourrais définitivement pas t'expliquer pourquoi, se laissa-t-elle penser à l'égard de Kassandre. Trop peu de monde étaient au courant de sa condition, et ça devait rester ainsi. Pour toujours, jusqu'à la fin. Sa fin.
"... oui, risqué. J'ai... une maladie chronique qui peut provoquer quelques crises", bricola-t-elle sur le moment en guise de réponse.
Kassandre était un sacré spécimen : certainement très douée sur le champ de bataille, complètement à la ramasse pour le verbe. Les mots semblaient chaque fois lui échapper, s'enfuir de sa bouche avant qu'elle ne puisse les contrôler, comme si sa tête pensait par la parole. L'élémentaire de foudre lui adressa un aimable sourire tandis que son corps fut parcouru d'un léger et esthétique courant électrique violacé.
"J'avais bien compris votre haine viscérale pour les esclavagistes, nul besoin de le réaffirmer. Cependant, régler la violence par la violence, est-ce la solution ? Ne vaut-il pas mieux les traduire en justice ? L'impératrice a pris des mesures pour ça."
Meradev n'était pas du côté des suprémacistes et n'encourageait certainement pas l'empire qu'était devenu cette nation qui l'avait accueillie, mais elle se devait d'admettre qu'Ayshara paraissait parfois être celle pourvue d'un minimum de bon sens au pouvoir.
"Vous m'engagez ? Et si c'était l'inverse ?" elle rit sincèrement. "Merci pour le compliment sur mon derrière. Vous êtes engagée pour mon divertissement, ça c'est clair !"
Puis elle s'immobilisa à la description de l'énergumène.
"Oh... oui. D'accord."
Elle prit un air pensif. Il avait l'air sympathique. Avait l'air ? Était ? Elle avait trop peu échangé avec lui pour affirmer quoique ce soit avec sûreté. Agissait-il pour quelqu'un ? Par lui-même ?
"Je... j'ai dansé avec un individu répondant à votre description en début de soirée. Je ne suis pas dupe et je sais qu'il ne faut pas se fier aux apparences, mais il s'agit peut-être d'un employé de votre cible ? Il était doux, poli..."
Elle secoua la tête.
"... je ne souhaite pas défendre un malfaiteur, cependant, et je ne le connais pas. D'ailleurs... ce n'est pas lui, là ?"
Elle leva son dextre vers le drakyn en question. Beau. Interloqué. Regardant dans sa direction.
Ses yeux allèrent de Meradev à Kassandre, de Kassandre à Meradev. Tout à coup, il se mit en mouvement et bouscula avec brutalité les épaules des gens aux alentours.
"Tu n'iras pas loin, petit rat !"
Un éclair jaillit de la paume de l'élémentaire et frappa l'homme, qui fut assourdit et sonné par le coup, tituba quelques instants. Des gens se placèrent devant lui, croyant que les chamboule-fêtes étaient les deux femmes. Le drakyn, lui, se releva et bouscula d'autres personnes, interloquées.
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Une maladie chronique, hein… Décidément, il était des afflictions qui dépassaient l’entendement et ma compréhension. Quoi qu’il en soit, le malentendu avait été dissipé et nous pouvions reprendre la discussion là où nous nous étions arrêtées, sous l’impulsion de la malicieuse Meradev, évidemment. Car après tout, ce fut bien sa curiosité maligne qui me poussa à en révéler toujours plus sur les raisons de ma présence ici, raisons que j’aurais dû garder pour moi coûte que coûte.
Hélas, il semblerait qu’une coupe de vin et une paire de beaux yeux hétérochromes soient suffisants pour venir à bout de ma vigilance…
Je me renfrognais toutefois lorsque l’enseignante crut bon de me faire la leçon sur mes choix de vie. Je ne le prenais pas particulièrement mal, car je savais que le chemin que j’avais emprunté, il y a des années de cela, était fondamentalement égoïste, cruel et vain. Malgré tout, il n’était jamais agréable de se faire dire ses quatre vérités, par une parfaite inconnue qui plus est.
“ Ce n’est sans doute pas juste, mais c’est la voie que j’ai choisie, à l’époque. De toute façon, je suis aujourd’hui pieds et poings liés, tenue en laisse par un serment. ”
Je soufflais longuement afin de m’éclaircir les idées.
“ Rassurez-vous, je ne vais pas le massacrer, not’ bonhomme. Je suis simplement venue pour l’arrêter et le traîner devant votre chère justice ! ”
J’arborais un large sourire qui dissimulait une demi-vérité.
- Par contre je n’exclue pas de lui démontrer le fond de ma pensée par le geste… -
Ça, en revanche, je me tenais bien de le dire à ma compagne de mésaventure. Après tout, si la reine m’avait fait promettre de lui ramener les coupables en vie, elle n’a jamais précisé comment et dans quel état… Aussi, je doutais que l’on m’en veuille à mort si l’intégrité physique de ces… “galopins” venait à être altérée par mon fait, du moment qu’ils étaient encore suffisamment vivants pour parler.
J’abandonnais toutefois bien vite mon rictus de complaisance en apprenant que la demoiselle avait déjà croisé quelqu’un correspondant à la description que je lui avais faite. Elle avait même dansé avec lui !
Je blêmit en même temps qu’elle. Qui sait ce qui aurait pu se passer si elle était restée en sa compagnie, s’il s’avérait être vraiment l’homme que nous recherchions. Meradev avait beau dire qu’elle était capable de se défendre toute seule, nous ignorions tout de ce personnage, de ses méthodes et de ses pouvoirs. Il pouvait tout aussi bien être un troufion de base ou bien un dangereux criminel.
“ Reprenez vous, ne vous fiez pas aux apparences ! ”
Retour à l’envoyeur.
Comme je suivais des yeux le doigt tendu vers la foule, mon regard croisa inexorablement celui de l’individu en question que la professeure était parvenue à repérer de nouveau parmi tous les convives. Nous restâmes ainsi tous les trois, à nous fixer durant de longues secondes, avant que le suspect ne saisisse de quoi il était question. Avec une vivacité étonnante, trop pour quelqu’un qui n’avait rien à se reprocher, le bellâtre abandonna ce qu’il était en train de faire et tourna les talons pour se fondre dans la masse.
“ Merde ! Il se tire ! Meradev ! ”
Alors que je me lançais à sa poursuite, un éclair passa par-dessus mon épaule et frappa de plein fouet le fuyard qui fut sonné quelques instants avant de vite reprendre ses esprits, et sa course. Comme si ce n’était pas suffisant, des convives s’interposèrent entre nous, nous accusant de troubler la quiétude de la fête et nous invectivant de laisser ce “pauvre homme” en paix.
Ils apprirent néanmoins bien vite qu’il fallait plus qu’une poignée de noblions imbibés de vin pour stopper une Kassandra lancée à pleine vitesse. D’un coup d’épaule vigoureux j’envoyais valdinguer hors du passage les freluquets qui n’avaient pas eu d’eux-même la lucidité de s’ôter de mon chemin. J’entendais pester et râler derrière moi mais je ne prêtais pas plus d’attention à leurs élucubrations. Je ne m’arrêtais qu’un instant pour m’assurer que la sorcière suivait bien le mouvement avant de reprendre ma course-poursuite.
Malgré sa taille, le fuyard était agile et glissait entre les invités tel une anguille tandis que moi, dotée de bien moins de tact, je me retrouvais sans arrêt ralentie par des obstacles qui ne cessaient de s’interposer. Danseurs, serveurs et gardes semblaient tous bien décidés à me barrer la route, sans compter les bustes, statues et autres sculptures qui avaient été placé en plein milieu du passage par un aristocrate sans doute un peu trop imbu de lui-même.
Comme le suspect principal s’apprêtait à disparaître à l’angle d’un couloir et que ma patience arrivait inexorablement à ses limites, je décidais d’employer la manière forte. Repérant un lustre qui devait bien peser mon poids en métaux précieux et en joailleries, j’employais mon pouvoir afin de faire céder la chaîne qui le retenait au plafond. Le luminaire chuta avec fracas aux pieds du cornu qui échappa à son funeste destin par un coup du sort particulièrement chanceux. Stoppé net par la violence de l’impact, il ne remarqua cependant pas le plateau d’argent volant, envoyé à pleine vitesse,qui le percuta de plein fouet, le faisant cette-fois chuter au sol.
Satisfaite de mon lancer, j’affichais un sourire benêt tout en me retournant, le front humide de transpiration.
“ Et voilà Meradev, en plein de mille ! Et dire que vous parler de m'engag... Heu… Meradev ? ”
En fouillant la foule de curieux des yeux, je ne trouvais plus la bouille familière et les pupilles bicolores et ensorcelantes de l’enseignante. S’était-elle perdue ? Avait-elle été interpellée par les gardes ou était-elle simplement plus lente ? Quoi qu’il en soit, je me retrouvais face à un choix cornélien : M’occuper de notre suspect tant qu’il était immobilisé ou bien faire demi-tour et m’assurer que la dame n’était pas ennuyée par une foule rendue agressive par les événements.
Hélas, il semblerait qu’une coupe de vin et une paire de beaux yeux hétérochromes soient suffisants pour venir à bout de ma vigilance…
Je me renfrognais toutefois lorsque l’enseignante crut bon de me faire la leçon sur mes choix de vie. Je ne le prenais pas particulièrement mal, car je savais que le chemin que j’avais emprunté, il y a des années de cela, était fondamentalement égoïste, cruel et vain. Malgré tout, il n’était jamais agréable de se faire dire ses quatre vérités, par une parfaite inconnue qui plus est.
“ Ce n’est sans doute pas juste, mais c’est la voie que j’ai choisie, à l’époque. De toute façon, je suis aujourd’hui pieds et poings liés, tenue en laisse par un serment. ”
Je soufflais longuement afin de m’éclaircir les idées.
“ Rassurez-vous, je ne vais pas le massacrer, not’ bonhomme. Je suis simplement venue pour l’arrêter et le traîner devant votre chère justice ! ”
J’arborais un large sourire qui dissimulait une demi-vérité.
- Par contre je n’exclue pas de lui démontrer le fond de ma pensée par le geste… -
Ça, en revanche, je me tenais bien de le dire à ma compagne de mésaventure. Après tout, si la reine m’avait fait promettre de lui ramener les coupables en vie, elle n’a jamais précisé comment et dans quel état… Aussi, je doutais que l’on m’en veuille à mort si l’intégrité physique de ces… “galopins” venait à être altérée par mon fait, du moment qu’ils étaient encore suffisamment vivants pour parler.
J’abandonnais toutefois bien vite mon rictus de complaisance en apprenant que la demoiselle avait déjà croisé quelqu’un correspondant à la description que je lui avais faite. Elle avait même dansé avec lui !
Je blêmit en même temps qu’elle. Qui sait ce qui aurait pu se passer si elle était restée en sa compagnie, s’il s’avérait être vraiment l’homme que nous recherchions. Meradev avait beau dire qu’elle était capable de se défendre toute seule, nous ignorions tout de ce personnage, de ses méthodes et de ses pouvoirs. Il pouvait tout aussi bien être un troufion de base ou bien un dangereux criminel.
“ Reprenez vous, ne vous fiez pas aux apparences ! ”
Retour à l’envoyeur.
Comme je suivais des yeux le doigt tendu vers la foule, mon regard croisa inexorablement celui de l’individu en question que la professeure était parvenue à repérer de nouveau parmi tous les convives. Nous restâmes ainsi tous les trois, à nous fixer durant de longues secondes, avant que le suspect ne saisisse de quoi il était question. Avec une vivacité étonnante, trop pour quelqu’un qui n’avait rien à se reprocher, le bellâtre abandonna ce qu’il était en train de faire et tourna les talons pour se fondre dans la masse.
“ Merde ! Il se tire ! Meradev ! ”
Alors que je me lançais à sa poursuite, un éclair passa par-dessus mon épaule et frappa de plein fouet le fuyard qui fut sonné quelques instants avant de vite reprendre ses esprits, et sa course. Comme si ce n’était pas suffisant, des convives s’interposèrent entre nous, nous accusant de troubler la quiétude de la fête et nous invectivant de laisser ce “pauvre homme” en paix.
Ils apprirent néanmoins bien vite qu’il fallait plus qu’une poignée de noblions imbibés de vin pour stopper une Kassandra lancée à pleine vitesse. D’un coup d’épaule vigoureux j’envoyais valdinguer hors du passage les freluquets qui n’avaient pas eu d’eux-même la lucidité de s’ôter de mon chemin. J’entendais pester et râler derrière moi mais je ne prêtais pas plus d’attention à leurs élucubrations. Je ne m’arrêtais qu’un instant pour m’assurer que la sorcière suivait bien le mouvement avant de reprendre ma course-poursuite.
Malgré sa taille, le fuyard était agile et glissait entre les invités tel une anguille tandis que moi, dotée de bien moins de tact, je me retrouvais sans arrêt ralentie par des obstacles qui ne cessaient de s’interposer. Danseurs, serveurs et gardes semblaient tous bien décidés à me barrer la route, sans compter les bustes, statues et autres sculptures qui avaient été placé en plein milieu du passage par un aristocrate sans doute un peu trop imbu de lui-même.
Comme le suspect principal s’apprêtait à disparaître à l’angle d’un couloir et que ma patience arrivait inexorablement à ses limites, je décidais d’employer la manière forte. Repérant un lustre qui devait bien peser mon poids en métaux précieux et en joailleries, j’employais mon pouvoir afin de faire céder la chaîne qui le retenait au plafond. Le luminaire chuta avec fracas aux pieds du cornu qui échappa à son funeste destin par un coup du sort particulièrement chanceux. Stoppé net par la violence de l’impact, il ne remarqua cependant pas le plateau d’argent volant, envoyé à pleine vitesse,qui le percuta de plein fouet, le faisant cette-fois chuter au sol.
Satisfaite de mon lancer, j’affichais un sourire benêt tout en me retournant, le front humide de transpiration.
“ Et voilà Meradev, en plein de mille ! Et dire que vous parler de m'engag... Heu… Meradev ? ”
En fouillant la foule de curieux des yeux, je ne trouvais plus la bouille familière et les pupilles bicolores et ensorcelantes de l’enseignante. S’était-elle perdue ? Avait-elle été interpellée par les gardes ou était-elle simplement plus lente ? Quoi qu’il en soit, je me retrouvais face à un choix cornélien : M’occuper de notre suspect tant qu’il était immobilisé ou bien faire demi-tour et m’assurer que la dame n’était pas ennuyée par une foule rendue agressive par les événements.
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Meradev Vigelfrost
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La névrosée fuyant sa chimère
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Les événements prirent une tournure particulièrement expéditive, pourrait-on dire, et en moins de temps qu'aurait espéré Meradev, le drakyn enclencha la deuxième et se mit à courir au travers des convives, plutôt à l'aise pour quelqu'un d'un tel gabarit. Il était de toute évidence agile et plutôt athlétique, quelqu'un habitué à combattre... ou battre. L'élémentaire ne voulait pas le savoir : les esclavagistes étaient une représentation tragique du recul de la société.
Bien sûr, ce n'était pas l'avis d'Agarès, qui voyait ceux-ci comme une évidence. Quoique... il préférait massacrer tout le monde. Puis en asservir quelques-uns. "Les élus".
Kassandre était belle et bien la guerrière qu'elle prétendait être : ses coups d'épaules firent dégager badauds et gaillards énervés. Personne ne parvint à l'arrêter et la foule fut prise d'un petit élan d'inquiétude : que venait-il de se passer ? Un combat ici ? Une dispute ? Un règlement de compte ? Cela ne surprendrait personne, mais des regards courroucés fixaient la belle aux cheveux roses qui avait bien essayé d'entamer la course. Seulement, elle devait l'admettre : elle n'avait pas la condition physique la plus développée de ce monde. C'était pas trop son truc, l'enseignement militaire, tout ça.
"Je suis Meradev Vigelfrost, mage enseignante à Drakstrang. L'individu que vous venez de voir est un criminel, un voleur qui se sert dans les poches impunément ! Surveillez vos affaires !"
Et les uns les autres se mirent à se tâtonner les hanches, les côtes, les cuisses, à la recherche d'affaires éventuellement dérobées. Meradev s'éclipsa par-derrière. Où Diable étaient passés les deux sprinteurs ? Difficile à dire. Elle tenta de suivre les cris de protestation de la foule pour prendre un chemin dérobé, entre murets plein de ronces et route caillouteuse qui crissait sous les talons. La mage se débarrassa d'ailleurs de ses chaussures et serra les dents en courant directement sur la caillasse, ses pieds délicats se blessant dans le processus. Elle garda cependant les chaussures du bout des doigts : elles coûtaient cher, quand même !
Elle gagna le cœur de la soirée, un intérieur de bâtiment sublime. Un bruit éclatant lui indiqua la probable position de sa partenaire et elle s'y rendit, remettant peu adroitement ses talons aiguille sous ses talons de peau ensanglantés. Ceux-ci claquèrent sur le carrelage et elle tourna dans un coin de couloir pour trébucher sur leur cible, au sol, un plateau d'argent non loin de lui. La voyant sur lui, ses yeux draconiques s'emplirent de rage.
"Petite salope !"
Il saisit les cheveux roses de l'enseignante et la bascula sur le côté avant de la gifler, si fort ! faisant siffler les oreilles de celle-ci. Bon sang, qu'elle aurait aimé qu'Agarès s'éveille et réplique à ce moment-là... mais non, elle se laissa rouler par terre tandis que l'esclavagiste, se tenant la tempe ensanglantée et pas tout à fait habile, faisait face à Kassandre et bien d'autres spectateurs. Il souffla dans ses mains et en quelques secondes, une boule de feu y apparut. Meradev crut que sa peau allait fondre sous la chaleur si proche. Elle prépara une attaque électrique, mais déjà, la boule enflammée fut envoyée sur Kassandre et son public.
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La course-poursuite s'était achevée sur la « défaite » du fuyard qui gisait à demi-conscient devant moi, quelques mètres plus loin et je m'étais largement gargarisée de cette arrestation facile, rapide et sans bavure. C'était sans compter évidemment les convives bousculés, les vases et statuettes précieuses renversés et le lustre arraché de son socle... Ah, et le plateau d'argent cabossé, évidemment. Attirés par le brouhaha et l'agitation, nombre de convives s'étaient agglutinés derrière-moi en une foule curieuse et compacte. Nobles et invités piaillaient et s'agitaient, pris d'une effervescence qui ne leur ressemblait pas. Chacun y allait de sa petite remarque, théorie ou interrogation, poussant de plus en plus dans mon dos afin de captiver de leurs yeux la pittoresque petite « scénette » qui venait pimenter leur petite sauterie. Et moi, au milieu de tout ce bordel, je ne retrouvais toujours pas Meradev.
“ Mais que fait-elle bon sang... “
C'est avec un immense soulagement que je la vis enfin débouler au fond du couloir... De l'autre côté de notre cible ? Je n'eus toutefois pas le temps de m'interroger sur le détour qu'elle avait pu faire pour se retrouver ici. Ma joie fut de courte durée puisque dans sa hâte elle se pris les pieds dans le drakyn qui ne vit pas d'un bon œil un second « poids mort » lui tomber sur le dos. La scène aurait presque put être comique si ce dernier, dans un élan de rage, ne s'était pas saisi de l'enseignante par les cheveux avant de lui asséner une claque si forte qu'elle couvrit le bourdonnement des invités.
“ Oh toi mon salopard, tu vas regretter d'avoir fait ça ! “
Il n'était plus le seul à voir rouge désormais. Je me dirigeais d'un pas lourd et décidé vers la brute qui s'était relevée et cette fois-ci, je n'allais pas me contenter de lui jeter un plateau à la gueule. Malgré sa blessure au crâne, le fugitif ne se laissait pas déstabiliser et comme il soufflait entre ses mains, une boule de feu rougeoyante se formait peu à peu devant lui, la chaleur et la lumière qu'elle dégageait couvrant leur deux silhouettes.
“ Meradev !!! “
Je voulus m'avancer d'avantage mais je fus rapidement dissuadée par la dangerosité de la situation. Car en effet, si je m'inquiétais pour le sort de la professeure, sa vie n'était plus la seule en jeu ici car, derrière moi, se trouvaient bon nombre d'imbéciles qui continuaient d'assister à la scène comme s'il s'agissait d'une sorte de dîner spectacle improvisé. Bien que certains s'interrogeaient sur l'utilisation d'effets pyrotechniques en intérieur, aucun ne semblait vraiment paniquer. Je voulus les mettre en garde mais un crépitement sourd se fit entendre, la flamme venait d'être projetée à toute vitesse dans ma direction.
“ Fils de... ! “
Je ne pouvais pas esquiver. Si je le faisais, des gens allaient mourir. Des gens idiots, certes, mais si la bêtise était justifiable à elle seule de la peine capitale alors sans doute plus de la moitié de la population de ce royaume devrait passer sur le billot, et moi la première. De toute façon, je n'avais plus le temps de réfléchir à un plan. Dans un ultime élan de courage, je me jetais en plein dans la trajectoire de la boule de feu, qui me frappa de plein fouet dans un claquement funeste. Durant les quelques trop maigres secondes qui s'étaient écoulées avant l'impact, j'avais rassemblé et fusionné tout le métal que j'avais sur moi, équipement et armure compris, en un genre de bouclier amalgamé qui s'était formé à peine à temps pour bloquer le plus gros du choc.
Malgré tout, et à cause du manque de temps, des langues brûlantes et volatiles crépitèrent joyeusement en dévorant l'acier de ma carapace de fortune jusqu'à atteindre ma peau, glissant le long de mon épiderme en ravageant tout sur leur passage. La douleur était intense, insupportable même alors que je sentais la chair de mes épaules et de mes bras se boursoufler et cloquer sous l'effet de la chaleur. Pourtant, je tenais bon, je le devais. Ce n’était pas la première fois que mon corps était soumis à rude épreuve et, finalement, c'est un cri de délivrance qui retentit dans le couloir lorsqu'enfin je traversais le mur de flammes, le corps fumant et le regard bouillonnant.
Je n'étais qu'à quelques mètres du pyromancien lorsque celui-ci compris qu'il en faudrait plus pour en venir à bout de la folle-dingue qui se tenait devant elle. Il voulut incanter une seconde gerbe de flammes mais cette fois-ci, on ne lui en laissa pas le temps. Profitant que le drakyn avait enfin le regard ailleurs, Meradev put lui asséner un choc électrique qui le figea sur place. L’instant d’après, un craquement déchirant se fit entendre alors que j'écrasais les os de ses doigts au creux de ma paume, achevant de briser le sortilège en cours qui s'évapora en un pathétique pet d'étincelles, couvert par les hurlements de l’incantateur. J’enchainais par un coup de genoux sous le diaphragme qui vint mettre fin à ses suppliques en lui coupant la respiration. À bout de souffle, il s’affaissa sur les genoux, sonné.
“ Voilà qui devrait le calmer un peu ! ” Sifflais-je entre mes dents
À présent que j’estimais le tenir en respect, je retournais mon attention vers la mage qui se trouvait encore au sol. Je me rendais hâtivement à son chevet. N’osant d’abord pas la toucher, je finissais par lui saisir les épaules afin de l’aider à se relever et à s’asseoir contre le mur derrière elle. J’allais m’enquérir de son état mais en voyant sa peau rougie par la chaleur et le mince filet de sang qui s’écoulait de son nez, je crus sortir de mes gonds une fois encore.
Furieuse, je me retournais vers le misérable qui pleurait lamentablement la bouillie informe qui lui servait de main autrefois. L’espace d’un instant, je me laissais séduire par l’idée qu’il vaudrait mieux nous débarrasser de cet individu… définitivement. Il avait déjà fait assez de mal autour de lui et le monde n’irait sans doute pas pleurer sa disparition. Oui, je pourrais sans doute nous rendre ce service. Pourtant, au moment où j’empoignais sa chevelure blonde et soyeuse, j’eus un remord. Je tenais littéralement sa vie entre mes mains mais un soupçon de doute s’était déjà emparé de moi. Je me rappelais ma discussion avec l’Impératrice, puis avec Meradev, et les promesses que j’avais pu proférer par le passé. Je ne devais plus tuer, plus comme ça.
Je jetais à nouveau un regard vers l’enseignante et je constatais qu’elle me fixait elle aussi, comme si elle attendait de voir le choix que je ferais. En fin de compte, je me décourageais, et c’est dans un râle mécontent que j’évacuais ma frustration.
“ Roh merde… ”
Toutefois, bien que libérée de mes pulsions sanguines, je n’avais toujours pas pardonné ce qu’il nous avait fait, à Meradev et à moi. J’en avais fait une affaire personnelle à partir du moment où il avait décidé de s’en prendre à ma partenaire de fortune, et c’est auprès d’elle que son long chemin vers la rédemption allait débuter.
Comme je le tenais toujours par les cheveux, je le tirais derrière-moi, le forçant à s’approcher puis à s’étaler devant la demoiselle, lui arrachant au passage, non sans une certaine satisfaction, quelques gémissements de douleur. Après lui avoir fait amplement baiser le carrelage, je lui relevais le visage, face à elle.
“ Allez “petite salope”. Présente tes excuses à la dame. ”
“ Mais que fait-elle bon sang... “
C'est avec un immense soulagement que je la vis enfin débouler au fond du couloir... De l'autre côté de notre cible ? Je n'eus toutefois pas le temps de m'interroger sur le détour qu'elle avait pu faire pour se retrouver ici. Ma joie fut de courte durée puisque dans sa hâte elle se pris les pieds dans le drakyn qui ne vit pas d'un bon œil un second « poids mort » lui tomber sur le dos. La scène aurait presque put être comique si ce dernier, dans un élan de rage, ne s'était pas saisi de l'enseignante par les cheveux avant de lui asséner une claque si forte qu'elle couvrit le bourdonnement des invités.
“ Oh toi mon salopard, tu vas regretter d'avoir fait ça ! “
Il n'était plus le seul à voir rouge désormais. Je me dirigeais d'un pas lourd et décidé vers la brute qui s'était relevée et cette fois-ci, je n'allais pas me contenter de lui jeter un plateau à la gueule. Malgré sa blessure au crâne, le fugitif ne se laissait pas déstabiliser et comme il soufflait entre ses mains, une boule de feu rougeoyante se formait peu à peu devant lui, la chaleur et la lumière qu'elle dégageait couvrant leur deux silhouettes.
“ Meradev !!! “
Je voulus m'avancer d'avantage mais je fus rapidement dissuadée par la dangerosité de la situation. Car en effet, si je m'inquiétais pour le sort de la professeure, sa vie n'était plus la seule en jeu ici car, derrière moi, se trouvaient bon nombre d'imbéciles qui continuaient d'assister à la scène comme s'il s'agissait d'une sorte de dîner spectacle improvisé. Bien que certains s'interrogeaient sur l'utilisation d'effets pyrotechniques en intérieur, aucun ne semblait vraiment paniquer. Je voulus les mettre en garde mais un crépitement sourd se fit entendre, la flamme venait d'être projetée à toute vitesse dans ma direction.
“ Fils de... ! “
Je ne pouvais pas esquiver. Si je le faisais, des gens allaient mourir. Des gens idiots, certes, mais si la bêtise était justifiable à elle seule de la peine capitale alors sans doute plus de la moitié de la population de ce royaume devrait passer sur le billot, et moi la première. De toute façon, je n'avais plus le temps de réfléchir à un plan. Dans un ultime élan de courage, je me jetais en plein dans la trajectoire de la boule de feu, qui me frappa de plein fouet dans un claquement funeste. Durant les quelques trop maigres secondes qui s'étaient écoulées avant l'impact, j'avais rassemblé et fusionné tout le métal que j'avais sur moi, équipement et armure compris, en un genre de bouclier amalgamé qui s'était formé à peine à temps pour bloquer le plus gros du choc.
Malgré tout, et à cause du manque de temps, des langues brûlantes et volatiles crépitèrent joyeusement en dévorant l'acier de ma carapace de fortune jusqu'à atteindre ma peau, glissant le long de mon épiderme en ravageant tout sur leur passage. La douleur était intense, insupportable même alors que je sentais la chair de mes épaules et de mes bras se boursoufler et cloquer sous l'effet de la chaleur. Pourtant, je tenais bon, je le devais. Ce n’était pas la première fois que mon corps était soumis à rude épreuve et, finalement, c'est un cri de délivrance qui retentit dans le couloir lorsqu'enfin je traversais le mur de flammes, le corps fumant et le regard bouillonnant.
Je n'étais qu'à quelques mètres du pyromancien lorsque celui-ci compris qu'il en faudrait plus pour en venir à bout de la folle-dingue qui se tenait devant elle. Il voulut incanter une seconde gerbe de flammes mais cette fois-ci, on ne lui en laissa pas le temps. Profitant que le drakyn avait enfin le regard ailleurs, Meradev put lui asséner un choc électrique qui le figea sur place. L’instant d’après, un craquement déchirant se fit entendre alors que j'écrasais les os de ses doigts au creux de ma paume, achevant de briser le sortilège en cours qui s'évapora en un pathétique pet d'étincelles, couvert par les hurlements de l’incantateur. J’enchainais par un coup de genoux sous le diaphragme qui vint mettre fin à ses suppliques en lui coupant la respiration. À bout de souffle, il s’affaissa sur les genoux, sonné.
“ Voilà qui devrait le calmer un peu ! ” Sifflais-je entre mes dents
À présent que j’estimais le tenir en respect, je retournais mon attention vers la mage qui se trouvait encore au sol. Je me rendais hâtivement à son chevet. N’osant d’abord pas la toucher, je finissais par lui saisir les épaules afin de l’aider à se relever et à s’asseoir contre le mur derrière elle. J’allais m’enquérir de son état mais en voyant sa peau rougie par la chaleur et le mince filet de sang qui s’écoulait de son nez, je crus sortir de mes gonds une fois encore.
Furieuse, je me retournais vers le misérable qui pleurait lamentablement la bouillie informe qui lui servait de main autrefois. L’espace d’un instant, je me laissais séduire par l’idée qu’il vaudrait mieux nous débarrasser de cet individu… définitivement. Il avait déjà fait assez de mal autour de lui et le monde n’irait sans doute pas pleurer sa disparition. Oui, je pourrais sans doute nous rendre ce service. Pourtant, au moment où j’empoignais sa chevelure blonde et soyeuse, j’eus un remord. Je tenais littéralement sa vie entre mes mains mais un soupçon de doute s’était déjà emparé de moi. Je me rappelais ma discussion avec l’Impératrice, puis avec Meradev, et les promesses que j’avais pu proférer par le passé. Je ne devais plus tuer, plus comme ça.
Je jetais à nouveau un regard vers l’enseignante et je constatais qu’elle me fixait elle aussi, comme si elle attendait de voir le choix que je ferais. En fin de compte, je me décourageais, et c’est dans un râle mécontent que j’évacuais ma frustration.
“ Roh merde… ”
Toutefois, bien que libérée de mes pulsions sanguines, je n’avais toujours pas pardonné ce qu’il nous avait fait, à Meradev et à moi. J’en avais fait une affaire personnelle à partir du moment où il avait décidé de s’en prendre à ma partenaire de fortune, et c’est auprès d’elle que son long chemin vers la rédemption allait débuter.
Comme je le tenais toujours par les cheveux, je le tirais derrière-moi, le forçant à s’approcher puis à s’étaler devant la demoiselle, lui arrachant au passage, non sans une certaine satisfaction, quelques gémissements de douleur. Après lui avoir fait amplement baiser le carrelage, je lui relevais le visage, face à elle.
“ Allez “petite salope”. Présente tes excuses à la dame. ”
Citoyen du Reike
Meradev Vigelfrost
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crédits : 1760
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Info personnage
Race: Élémentaire foudre
Vocation: Mage noir
Alignement: Neutre bon/ chaotique mauvais
Rang: C
La névrosée fuyant sa chimère
feat. Kassandra
Un spectacle sinistre et étonnant se déroulait au cœur de cette belle bâtisse : deux femmes, une en armure de guerrière absolument inadaptée à l'événement et l'autre en tenue de soirée absolument inadaptée au combat, affrontant un pyromane manifestement de haut niveau en voyant le feu qu'il était capable de produire. Le pire dans tout ça ? Les gardes qui mettaient mille ans à venir, le public qui restait pantois avec quelques individus cependant fuyant la scène - enfin un peu de bon sens ! - d'autres essayant certainement de retrouver leurs armes confisquées à l'entrée de la soirée.
Meradev se sentit comme dans un four lorsque la boule de feu la survola ; il était clair que cet homme était un mage et que son feu devait être de troisième niveau au moins. Sans en être touchée, sa peau rougit, quelques-unes de ses mèches roses brûlèrent dans une odeur âcre dégoûtante. Mais ce n'était pas pour elle qu'elle s'inquiétait désormais : c'était pour Kassandre qui venait d'encaisser l'attaque sans broncher de plein fouet. La professeur comprit sa démarche mais ne put empêcher sa bouche de former un grand "O" de complète panique.
Fier de son attaque, le drakyn ne reporta son attention sur elle que pour se prendre un coup de poing électrique qui lui retira certainement quelques neurones dans la foulée. Elle n'enchaîna guère : une folie furieuse était sur lui, brisant chaque os pouvant délivrer le plus de douleur possible et dissuadant le mage de produire une quelconque autre flammèche. Kassandre se tourna ensuite vers Meradev, mais ce fut Meradev qui la dévisagea pour s'enquérir d'elle :
"Non mais regardez votre état, Kassandre ! Occupez-vous de vous, pas de moi !" Elle interpela le public, qui s'était ENFIN mis à réagir : "Un mage ici ? Un soigneur ? Ses brûlures nécessitent un soin immédiat !"
Le métal se mêlait à la peau de son interlocutrice. Pas seulement parce qu'il avait fondu sur elle.
"Vous êtes une élémentaire de métal ?"
Mais déjà, Kassandre était à nouveau sur l'adversaire. Prête à le tuer. Le feu dans les yeux. La rage.
Meradev ne connaissait que trop bien cette sensation, contre son gré. Aussi, sentit-elle quelque chose, quelqu'un jubiler en elle... pour finalement être déçue par le fait qu'elle ne l'achève pas. Le drakyn fut traîné devant l'enseignante, qui le toisa d'un regard rougeoyant.
"Ce n'est pas des excuses que j'attends. C'est sa mort."
Kassandre fut fixée du regard par deux yeux étrangers, tandis qu'on entendait des gardes courir au loin et se rapprocher.
"Pourquoi tu ne le tues pas, Kassandra ? Es-tu une pleutre, maintenant ?"
"Pitié !!" gémit l'esclavagiste.
#ea97b7 - #cc263a
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