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  • Lun 2 Jan - 17:22
    Parfois il fallait se salir les mains pour gagner sa vie. De toute façon quand on n’avait pas un rond, vos mains étaient souvent sales de la boue dans laquelle vous êtes obligé de dormir. Et Hespérion dormais souvent dans la boue ces derniers temps. Ayant voulu aller rendre hommage à ses proches sur les terres de Shoumei, il avait dépensé ses dernières économies durant le voyage. Il lui était bien difficile de retrouver le niveau de vie qu’il avait avant la guerre. Faire des bijoux demandait une certaine somme de départ pour être rentable et il ne se voyait pas s’installer quelque part pour le compte d’un artisan déjà implanté. Et puis être un réfugié n’aidait pas. En République, on cherchait des travailleurs utiles, pas des vagabonds qui ne savait pas rester en place. Et puis, il ne se sentait nulle part à sa place depuis la destruction de Santa.

    A l’époque il travaillait pour les nobles. Prenaient des commandes personnelles et faisait même des pièces sur mesure. Ce n’était plus du tout le cas maintenant. Il prenait des boulots de mercenaires comme celui d’aujourd’hui. On l’avait dépêché malgré lui pour ses talents magiques. Il n’avait jamais rien fait de tel et ne souhaitait pas du tout se battre, mais la récompense était bien plus que ce qu’il pouvait espérer d’un autre travail. Ça valait le coût d’être le seul réel élémentaliste à plusieurs lieux à la ronde. Les autres préféraient faire des boulots moins … physiques ?

    Il poussa la porte de la taverne où il avait rendez-vous, créant immédiatement un silence dans toute la salle. Sa tronche d’Ombra avait encore frappé on dirait. Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait quelqu’un comme lui. Soupirant d’agacement, il rabattit sa capuche sur son visage et les discussions reprirent comme par magie. Très rapidement, plus personnes ne feraient attention à lui de toute façon. Ce qui arriva plus vite que prévu. Lentement, Hespérion se faufila jusqu’à l’arrière-boutique, derrière le comptoir. Il se retrouva alors nez-à-nez avec la poitrine musculeuse d’un Drakyn qui le dévisagea pour lui intimer l’ordre silencieux de déguerpir sur le champ. Hespérion lui adressa un sourire gêné en pointant de son doigt griffu l’obscurité derrière le garde :

    « Je suis attendu par monsieur de Lancet … pour l’affaire d’enlèvement. »

    La drakyr resta silencieux, continuant de le trucider du regard. Alors qu’Hespérion commençait à se demander s’il n’était pas en train de se tromper d’auberge, voir de ville, voir même de pays pour son rendez-vous, le drakyr finit par le laisser passer en lui indiquant une porte au fond du couloir.

    « Merci bien …

    - … »

    Charmant à n’en pas douter. Plus il progressait dans cette histoire et plus il se demandait s’il était vraiment fait pour ce travail et que m’univers lui envoyait des signes qu’il aurait mieux fait d’écouter avant de s’y retrouver mêler jusqu’au cou. Il frappa à la porte et entra quand on lui en donna l’ordre. Un homme richement vêtu était assis à une table dans ce qui semblait être une suite privée. Les yeux du grand Ombra parcoururent les dorures qui décoraient les murs de la pièce avant de se poser sur son interlocuteur. Il n’avait pas vraiment demandé au type qui lui avait refilé ce boulot, mais il savait qu’il avait à faire à un riche marchand du coin. Et que ce riche marchand voulait récupérer quelqu’un qu’on lui aurait enlevé. C’était le boulot de mercenaire le plus éthique qu’on ait pu lui proposer alors il n’avait pas vraiment creusé. Il aurait peut-être dû.

    L’homme se leva pour l‘accueillir avec une mine à la fois sérieuse, mais accueillante. Le genre de visage qu’un bon marchand se doit de garder en toute circonstance. La chaleur et le professionnalisme, deux qualités indispensable pour mettre les pigeons en confiance.

    « Oh vous devez être le maître magicien ! Les autres ne sont pas encore arrivés, prenez un siège je vous en prie. »

    Échangeant quelques politesses, Hespérion tira à lui une chaise plus chère que tout ce qu’il portait sur lui et fit mine de s’y assoir avant d’être interrompu.

    « No, pas ce siège, ceux-là … s’il vous plaît. »

    Le marchand frotta ses doigts les uns contre les autres d’un air agacé en montrant des chaises en bois beaucoup moins luxueuses qui avaient sûrement été subtilisées au tavernier pour accueilli le crottin fessier des mercenaires. Oui, évidement … Hespérion s’exécuta et attendit l’arrivée de ses « partenaires » comme le disait leurs commanditaires. Ils étaient au nombre de trois d’après ses dires. Deux guerriers, un assassin et lui. Quelque chose lui disait qu’il allait se sentir bien seul dans peu de temps …
    Citoyen du Reike
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    Kilaea Sliabh
    Kilaea Sliabh
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    Info personnage
    Race: Elementaire de lave
    Vocation: Mage élémentaliste
    Alignement: Neutre bon
    Rang: C
    qui suis-je ?:
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  • Mar 10 Jan - 15:31
    Je ne sais pas trop ce qui m’a pris de m’engager dans cette mission. Surement l’argent, le besoin de reconnaissance. Bien se faire voir pour les réfugiés peut être utile. J’arrive devant l’auberge du rendez-vous, descends de ma monture. J’attrape les rennes pour les accrocher sur l’anneau prévu à cet effet et tente d’offrir quelques caresses sur le museau du cheval. Il recule la tête en renâclant un peu paniqué. J’oublie encore parfois que les chevaux n’apprécient pas forcément ma condition, le sachet d’herbe que je porte me camoufle de leur odorat, mais pas à ce point. Je vérifie que ma tenue et que tout est en place. Mes lames glissent parfaitement dans leurs fourreaux, mon épée se place bien dans mon dos, cachée sous ma cape.

    Je pousse la porte de l’établissement, quelques têtes se tournent vers moi, mais retournent assez rapidement à leurs verres et discussions. J’enlève ma capuche, ajuste ma cape, replaçant mon pendentif à tête de loup au centre de l’ouverture. Je m’avance jusqu’au comptoir, préférant prendre une bière et me fondre dans la masse encore un peu. Une de ma plus grande habitude est d’essayer d’arriver légèrement en avance pour apercevoir mes collègues de mission avant les présentations, parfois, on peut apprendre deux trois petites choses. Les clients du coin ne présentent rien de particuliers, aucun des mercenaires ne doit être arrivé.

    Je continue de siroter ma bière, nous serons quatre. Le marchand a engagé un mage et un assassin ce qui doit lui avoir coûté un peu d’argent pour des spécialistes plus rares que les autres. Il devrait y avoir un autre combattant, j’espère juste que ce ne sera pas un de ces crétins ne jurant que par leur hache. La porte s’ouvre, me tirant de mes pensées et plongeant la salle dans un silence morbide. Le nouveau est un elfe sombre, cornu encore.

    J’ai d’abord l’impression de la connaître, une espèce de brouillard m’empêche de me rappeler ou comme si c’était un fantôme. Je le garde discrètement dans mon champ de vision pour le voir se faufiler à l’arrière de la boutique. Peut-être l’assassin du groupe. Une fois qu’il a disparu, ma curiosité me pousse à aller découvrir qui il est, je me lève et me dirige vers le fond, toujours le verre à la main. Le garde s’interpose devant moi, jouant des muscles pour paraître intimidant.


    - Ton patron m’attend.

    Dès qu’il est sur le côté, je m’avance lentement jusqu’à la porte du fond, tendant l’oreille. Quand j’entre dans la pièce, ce qui me saute aux yeux en premier est la richesse de la salle pour une simple auberge, il y avait quelque chose de louche dans cette affaire, il avait peut-être bien fait d’accepter. L’homme qui se trouve dans la position du maître des lieux se lève pour m’accueillir avec cet air habituel des marchands. Il est habillé assez richement et je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi une suite dans un lieu si discret.

    - Je présume que vous devez être le Baron Es…

    Je le coupe d’un signe de la main.

    - Anno, cela suffira.

    Je ne sais pas pourquoi, mais je ne préfère pas qu’il prononce mon nom. À l’époque, le Baron ne se faisait appeler que comme ça, et si l’elfe le connaissait, je dois le découvrir avant qu’il ne découvre mon secret. Je me place sur une des chaises les plus confortable, privilège de Baron que je m’octroie sans jeter un regard au marchand, en posant ma bière sur la table. J’ai choisi la chaise en face de l’elfe en essayant de faire passer cela pour un hasard, mon regard se pose sur lui et tout me revient. Ce n’est pas un elfe, mais un Ombra. C’était le jeune Joaillier qui avait travaillé quelques fois pour le Baron avant la chute de Sancta.

    La poisse.

    Je continue de siroter mon verre tranquillement, ne lâchant pas des yeux l’ombre de mon passé. Est-ce qu’il m’a reconnu ? Où va-t-il me confondre avec le Baron ? Je lui ressemble, mais pas trait pour trait. Il faudra peut-être que j'agisse durant la mission, pour une telle équipe cela doit être risqué et on peut toujours avoir des pertes.

    La porte s’ouvre détournant mon attention sur les nouveaux venus.

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