DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Siame

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    Un banal bal JvNj4PH
    Gazette des cendres
    Été 2024
    Lire le journal
    #7
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Coeur de Melorn
    Derniers sujets
    Achats de pouvoir - Takhys SuladranAujourd'hui à 13:10Takhys Suladran
    Enira des rues de Taisen [Terminée]Aujourd'hui à 13:07Enira
    Mon Voisin Du DessusAujourd'hui à 12:15Alaric Nordan
    [PA] Le Chant des RoncesAujourd'hui à 12:02Alaric Nordan
    Achats de Pouvoir de Klak-KlakAujourd'hui à 11:03Compte staff
    Achat de pouvoir d'ArkanonAujourd'hui à 10:59Compte staff
    Demande de pouvoirs - Vandaos FallenswordsAujourd'hui à 10:57Compte staff
    Aller en bas
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 11 Aoû - 18:15
    Un banal Bal
    Un banal bal KX9NCWf
    Un banal Bal



    Quelques jours dans le passé

    Cela faisait déjà une dizaine de minutes qu'on avait dit à Melian de patienter devant cette porte, et elle commençait à trouver le temps long. Comme d'habitude lorsqu'elle rencontrait des employeurs, elle s'était légèrement métamorphosée pour prendre une apparence plus humaine : sa peau blanche avait pris un teint rosé, ses canines trop longues avaient la taille de dents normales, ses courtes griffes avaient l'apparence d'ongles légèrement manucurés et ses yeux d'habitude noirs et rouges arboraient maintenant un iris bleu profond du plus bel effet.

    Quelques heures plus tôt, un pauvre bougre tout tremblant qui avait sûrement accepté ce boulot contre quelques piécettes était venu lui apporter un message de la part d'une certaine "Dionée", une patronne de la pègre locale. Melian ne connaissait pas grand-chose à son propos. Elle était relativement nouvelle venue dans les affaires, mais depuis quelques mois on entendait souvent parler d'elle. On disait qu'elle avait des contacts dans les hauts quartiers, si elle n'en venait pas elle-même, et qu'elle était en quelque sorte "l'exécutrice des basses œuvres" de ceux qui étaient trop bien nés pour se salir les mains.

    Le message était court, simple et direct :

    J'ai entendu parler de votre efficacité et de votre discrétion dans vos précédents contrats, et vos capacités m'intéressent. J'ai une affaire requérant précisément ce genre de qualités, plutôt bien rémunérée. Si cela vous tente, retrouvez-moi au coucher du soleil dans le lieu que vous décrira le messager. Inutile de le mémoriser trop longtemps, demain je n'y serai plus.
    Le sceau de Dionée, une fleur de lys avec des crocs entre les pétales, paraphait le tout.

    Le messager lui décrivit une sorte de local de stockage dans une ruelle reculée du quartier marchand de Liberty. Lorsque Melian s'y rendit à l'heure dite, elle fut accueillie par deux espèces de brutes qui, lame au poing, lui demandèrent son identité avant de lui ordonner de patienter. Et voilà où on en était.

    La porte de l'entrepôt s'ouvrit enfin, et le garde lui fit signe d'entrer avec un grognement inintelligible. La vampire pénétra dans l'entrepôt, à la fois anxieuse et curieuse de découvrir celle dont on parlait si souvent à mots couverts.
    Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver dans une pièce propre et bien éclairée. Des chandeliers étaient suspendus au plafond et baignaient les lieux d'une agréable lueur ambrée. Des tentures ornées d'armoiries inconnues ainsi que quelques tableaux de scènes vespérales ornaient les murs. Des tapis avaient été déposés au sol, et une table ovale aux pieds sculptés accompagnée de deux chaises tout aussi raffinées avait été disposé au centre de la pièce. Seule une légère odeur de moisissure trahissait la véritable fonction de l'entrepôt.

    Mais c'est la femme qui se tenait derrière la table qui attira toute l'attention de Melian, bien plus que la décoration incongrue des lieux. C'était une grande femme qui appartenait de toute évidence au monde de l'aristocratie. Ses longs cheveux blonds, presque blancs, retombaient en boucles harmonieuse sur ses épaules. Ses yeux gris semblaient transpercer l'âme de ceux qu'elle observait. Sans être un canon de beauté, il émanait d'elle une sorte d'aura, de charisme qui captivait immédiatement quiconque se trouvait en sa présence. Elle portait une longue robe simple vert sombre sans fioritures et des gants de velours blancs. Elle l'accueillit avec un sourire d'une blancheur éclatante et s'adressa à elle d'une voix chaude et douce.

    Allons, Melian, pas de ces artifices avec moi ! Laissez donc tomber cette apparence qui ne fait pas honneur à votre véritable nature.

    La vampire se redressa sous le choc. Comment avait-elle su ? Le regard insistant et glacial de son interlocutrice contrastait violemment avec son attitude ouverte et amicale. Il semblait lui intimer l'ordre de s'exécuter sans poser de questions. Melian lâcha donc lentement, presque malgré elle, le contrôle de sa métamorphose. Ses canines grandirent pour devenir des crocs, ses ongles s'allongèrent et s'affinèrent jusqu'à former de petites griffes, sa peau prit une teinte blanchâtre et cadavérique, le blanc de ses yeux noircit et ses iris se parèrent de vermeil.

    Voilà qui est mieux. À mes yeux, vous êtes bien plus séduisante sous cette forme, ma chère. Maintenant, nous pouvons parler affaires. Je mets toujours un point d'honneur à parler franchement et sans détours, j'en attend autant de votre part.

    Les yeux gris de Dionée étaient clairs comme du cristal quand à ce qui risquait de se passer si la conversation prenait une tournure qui ne lui plaisait pas.

    Asseyez-vous donc. Puisque vous êtes venue, j'en déduis que ma petite proposition vous intéresse. Voici de quoi il s'agit. Un certain homme, le baron Leandro, possède un certain document qui m'intéresse au plus haut point – ne posez pas de questions sur son contenu, vous n'avez pas besoin de le savoir. Il doit le transmettre à son contact lors d'un gala dans la partie haute de la ville dans quelques jours. C'est un parchemin qui sera conservé dans un étui cylindrique en cuir. Votre mission est d'intercepter le document et de neutraliser le baron. Je me moque de savoir comment, mais il ne doit plus pouvoir participer à des transactions du genre. Ne laissez pas la transaction se faire, car à mon grand regret je n'ai pas réussi à avoir d'informations sur son contact, je ne pourrai donc pas vous aider si vous échouer à l'intercepter. Par contre, il y aura un bonus pour vous si vous parvenez à l'identifier. Ne vous faites pas repérer. Ne provoquez surtout pas de panique. Je peux tolérer un échec, par contre je ne laisserai pas passer la moindre bavure qui risquerait de percer ma couverture.

    La menace était directe et bien réelle. Sous ses mots doucereux, cette femme ne laissait pas planer le moindre doute quant à sa capacité à traquer et éliminer tous ceux qu'elle considérait comme un danger.

    Encore une chose. Vous ne serez pas seule sur ce contrat. J'ai engagé un autre mercenaire qui vous complètera parfaitement. Vous rencontrerez votre acolyte le soir même, sur place. Je ne doute pas que vous vous entendrez à merveille. Des questions ?

    Abasourdie, presque subjuguée, Melian tenta d'ouvrir la bouche, mais ses paroles moururent dans sa gorge. Sans attendre de réponse, Dionée reprit.

    Bien. J'aime que mes employés soient discrets et efficaces. Pour cette mission, vous vous appellerez Dame Melicia, de la maison Spada, et vous rentrez chez vous après une enfance passée dans le Reike. Tâchez de ne pas l'oublier. Un autre messager vous apportera les détails complémentaires de votre contrat en temps voulu, ainsi qu'une invitation officielle pour le bal et quelques pièces pour vos faux frais. Vous pourrez garder le solde si vous n'utilisez pas tout. Un troisième coursier vous contactera le lendemain du bal pour vous communiquer le lieu de notre prochaine rencontre. Vous pouvez disposer.
    Melian se leva presque machinalement, salua d'un hochement de tête rapide et sorti. Elle n'avait pas prononcé un mot de toute l'entrevue.

    ***

    Aujourd'hui

    Voilà ce qui l'avait amenée à se retrouver ce soir sous ce porche devant le Manoir Leandro, à attendre un mercenaire qu'elle n'avait jamais rencontré. Le soleil venait de disparaître derrière l'horizon. Le couchant baignait les façades du quartier huppé d'une lueur rouge-orangée et éclaboussait sa robe de soirée flambant neuve d'une teinte sanguine. Étrangement approprié, pensa-t-elle.

    Elle prit un instant pour réajuster les plume de son masque de bal doré, quand soudain son ouïe fine détecta un mouvement un peu plus loin, et elle se retourna vivement afin de détecter l'origine du son. Une silhouette masculine approchait à pas mesurés.

    Bonsoir, dit-elle,j'imagine que vous venez ici pour la même raison que moi ?


    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 13 Aoû - 18:51
    J'avais encore du mal à comprendre pourquoi j’étais la, devant ce manoir luxuriant, prêt à participer à une soirée dont je ne savais quasiment rien. Si ma commanditaire me connaissait aussi bien qu'elle avait voulu me le faire croire, elle aurait sans doute compris que j’étais loin d’être la meilleure personne pour ce genre d'activité. Et pourtant, elle avait été convaincante. Pas beaucoup d'artifice, droit au but tout simplement.

    « L'elfe qui ne parle à personne, le mercenaire muet qui ne met jamais un terme à un contrat tant qu'il n'a pas effectué cent pour cent des closes qu'il contient, même si cela va au delà des attentes initiales. Vous serez parfait pour ce job. Je vous laisse carte blanche quand à la manière de l’exécuté, mais je veux de l'efficacité et de la discrétion. »

    La discrétion était clairement un de mes atouts principaux, alors ce ne serait pas si difficile de le mettre en valeur. Mais elle en savait beaucoup quand même. Rien d'étonnant venant d'une femme qui s’était propulsé aussi rapidement la ou elle était aujourd'hui. J'avais récolté quelques informations au préalable sur elle. Surtout des ont dit dans des tavernes. Mais assez pour savoir qu'elle était importante dans la ville, désormais. J'avais hoché la tète, pour partir, quand elle avait ajouté.

    « Oh, je vous ai trouvé une partenaire. Très douée visiblement, mais peut être un peu trop. On ne sait jamais ce qu'il passe par la tête des gens talentueux, alors je compte sur vous pour garder un œil sur elle. »

    A la bonheur, je devais donc surveiller ma partenaire, en plus de rechercher le document en question, et le contact. Et puis c’était un peu vexant. Ça voulait dire qu'elle ne me considérait pas comme une menace, moi même, si elle me disait ça. A moins qu'elle avait demandé la même chose à ma partenaire envers moi. Enfin, dans tout les cas, je n'allais pas directement me l'a mettre à dos. J'avais plutôt l'habitude de travailler seul, de toute manière, mais le contrat était le contrat.

    J'avais ajusté mon kimono de « rendez-vous », l'habit le plus classe que j'avais. Sans doute bien loin de la qualité du moindre tissu que j'allais croisé durant la soirée, mais assez pour me faire passer pour n'importe quel homme un minimum aisé venant du nord du Reike. Pas d'armes apparentes, mais j'avais l'une de mes dagues caché sous mes vêtements, assez discrètement pour ne pas être embêté en cas de fouille.

    J'ajustais un loup que j'avais acheté exprès pour la soirée, et me déplaça dans la rue sur le coté, histoire de voir un peu la taille du manoir. Une bâtisse imposante, dans laquelle beaucoup de monde allaient se croiser, parmi l'aristocratie de la ville. Le genre d'endroit ou les secrets s'échangent dans la discrétion de l'alcool.

    J'en avais fais le tour rapidement, et alors que je prenais le chemin pour retourner vers l'avant du bâtiment, dans la ruelle sur le coté, je distinguais une silhouette dans l'ombre, clairement féminine. Une jeune femme en robe de soirée, qui était clairement en train de m'attendre. Elle m'accosta avant même que je soi à sa hauteur, l'air sur d'elle.

    Me demandant si j’étais la pour la même raison qu'elle. Ce n’était pas une simple humaine, clairement, vu qu'elle avait perçue mes pas à l'avance. Elle était soit entraînée, soit une autre créature humanoïde. Difficile de voir si c’était une elfe, dans l'obscurité, ou si elle avait un signe distinctif pour la reconnaître. Mais vu qu'elle s’était directement adressée à moi, c’était qu'elle avait une petite idée de ma présence, alors autant tenter le coup.

    - J'ai reçu une fleur de lys, alors je me présente ici.

    La fleur de lys, le symbole de notre commanditaire. C’était un code simple, pour m'assurer qu'elle soit bien la personne que je devais rencontrer. On était jamais trop prudent. De plus proche, je pouvais voir sous son masque une peau pale à peine éclairé par les derniers rayons du couchant, ainsi que des lanternes qui étaient accrochés tout autour du manoir. Sa robe la mettait sournoisement en valeur. C’était une très belle jeune femme.

    Je l'observais un instant, attendant sa réponse, puis une fois fait, j'observais les invités qui arrivaient, un a un. Des invités du baron, ou bien des amis d'invités. Dans tout les cas, c’était l'occasion de montrer à quel point chacun était riche. Une démonstration de pouvoir, ou les apparences faisaient tout. Dans un sens, vu comme j’étais mis en valeur vis à vis du riche moyen, peu de gens viendraient me parler. En revanche, ma camarade allait attirer les regards, c’était évident.

    - Je suis Hector, enchanté de vous rencontrer.

    J'avais attaché mes cheveux, et appliqué un charme acheté dans une boutique histoire de dissimuler mes oreilles. J’étais un humain d'une trentaine d'années, ce soir la. Et il allait falloir que je soi un peu plus sociable si jamais quelqu'un venait discuter. En particulier la créature féminine assez envoûtante qui se trouvait juste devant moi.

    - Vous hum...vous n'allez pas passer inaperçue.

    Je n'avais pas pu m’empêcher de bredouiller en disant ça. Difficile de ne pas comprendre que ce n’était pas vraiment une habitude pour moi de parler de la sorte. Une façon détourner de dire qu'elle était très jolie.

    - Nous devrions y aller.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 17 Aoû - 16:26
    Un banal Bal
    Melian salua le demi-elfe, lui montra sa propre fleur de Lys dentée et se présenta :

    Pour ce soir, je suis Melicia Spada, enchantée de même.

    Elle prit le temps d'observer l'homme qui lui faisait face. Malgré qu'elle sache qu'il était un demi-elfe, il avait l'apparence d'un homme entre deux âges, ce qui lui conférait un certain charme, souligné par la mèche blanche qui se détachait de sa chevelure noire. Son kimono exotique avait l'air légèrement démodé, mais ça conviendrait parfaitement dans une réception de la haute société où les participants, blasés par une vie de luxe, se délectaient de toute excentricité qui se présentait à eux. L'homme semblait également passablement emprunté. Il devait plus être habitué à l'action qu'aux soirées mondaines, et de plus il avait l'air mal à l'aise en présence de la vampire, ce qui l'amusa.

    Elle-même n'avait plus participé à une soirée du genre depuis une éternité, et elle comptait bien joindre l'utile à l'agréable cette nuit.
    Melian fit un petit sourire malicieux à Shan'ael et posa légèrement la main sur son bras pour l'entraîner.

    Alors, on y va ?

    Ils traversèrent tous deux la place en direction du Manoir, Melian tirant quelque peu son compagnon encore hésitant, mais quasi indistinguables des autres couples qui se rendaient à la soirée, et parvinrent bientôt au pied du grand escalier de marbre qui menait aux imposantes doubles portes de la demeure de Leandro. L'entrée était grande ouverte et laissait couler sur les marches la lumière dorée et vacillante des chandeliers qui éclairaient l'intérieur. Des accords de violon accompagnés d'éclats de rires et de bribes de conversation leur parvenaient, signes que la soirée battait déjà son plein. Ils gravirent lentement l'escalier aux marches basses.

    Malgré son apparente désinvolture, Melian n'était pas aussi sereine qu'elle le laissait croire. Elle avait utilisé sa métamorphose afin de raccourcir ses crocs et de masquer ses griffes. La blancheur de sa peau n'était pas un souci dans la haute société où les teints pâles étaient un signe d'élégance chez les dames. Néanmoins, il y avait beaucoup d'éléments qu'elle ne maîtrisait pas, et autant de défauts possibles dans leur plan. À commencer par Leandro. Elle avait très peu d'informations sur ce noble, et même si le repérer ne devait pas être trop difficile étant donné qu'il était l'organisateur de la soirée, elle n'avait aucune idée de la bonne manière de l'aborder ni de lui soutirer les informations dont ils avaient besoin. Et surtout, il y avait ce fameux contact que le baron devait rencontrer. Il pouvait s'agir de n'importe qui, avec un peu de malchance il avait déjà percé leur déguisement. Il allait falloir redoubler de vigilance et de ruse.

    Au fil de ces réflexions, le couple improvisé était parvenu devant l'immense double porte de bois relevé de dorures qui constituait l'entrée du manoir. Un serviteur en livrée noire et blanche portant un loup s'interposa devant eux et leur demanda très poliment leurs invitations. Melian s'exécuta, imitée par Shan'ael, ne pouvant empêcher le stress de lui nouer la gorge alors que le portier examinait les documents. Après quelques instants qui lui parurent une éternité, il leur déclara que tout était en ordre et leur fit signe d'entrer.
    Melian jeta un œil à son compagnon

    Prêt ?

    Et ils pénétrèrent dans la lumière chaude du manoir.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 19 Aoû - 20:49
    Tout en faisant face à la vampire, je tentais de façon un peu veine de dissimuler un léger tremblement de l'une de mes mains, en la gardant proche de mon corps. Et tout en camouflant cet aspect de ma timidité, je l'observe d'un peu plus prêt. Sa rousseur et la puissance de son regard provoque un battement sourd dans ma poitrine, alors que je songe que je suis censé me faire passer pour son partenaire, ce soir. Je ne m’étais pas attendu à une mercenaire trapue et vulgaire pour une mission de ce type. Ma spécialité, la discrétion et l'observation, était probablement l'un des atouts de la jeune femme également. J'avais cependant la désagréable impression de ne pas être à ma place. Il allait falloir que je prenne sur moi pour quelques heures. Si tout ce passait bien, nous serions vite dehors.

    Melicia est donc son nom. Melicia Spada. C'est vrai que je ne présente que rarement mon nom de famille. Mais chez les nobles et les bourgeois, c'est quasiment plus important que leurs prénoms. Aussi, il est important que je m'adapte et que je retienne mon propre nom. Severan. Hector Severan. Alors que j'ai l'esprit ailleurs, elle posa sa main sur mon bras pour m’entraîner. Le tremblement s’arrête net, pour rebondir vers celui opposé. Je détourne le regard en déglutissant silencieusement, et suis la foulée de la jeune femme.

    Le manoir n'est qu'a une poignée de secondes, mais le chemin me semble durer une éternité. Déja trop de monde passe sous mon regard pour que je sois impassible. La présence de « Melicia », de faiblesse, passe à force. Même sans la connaître, je sais que pour cette soirée, je ne suis pas lancé seul dans cette fosse aux lions. Si j'avais du effectué ce contrat en solitaire, je n'aurais sans doute jamais pu m’intégrer naturellement aux invités.

    Encore un peu et finalement nous voilà parmi les invités, dans le grand hall du manoir. Des conversations sont audibles ici et la, et personne ne nous observes vraiment. Tant mieux, si je puis dire. Je n'ai pas vraiment envie d’être directement au contact avec la cible. Il est plus prudent de commencer par reconnaître les lieux. Je suis surpris que nous n'ayons pas été fouillés le moins du monde. Si j'avais su, j'aurais pris ma seconde dague. Je me penche tranquillement vers ma partenaire et murmure dans son oreille :

    - Vous êtes armée ?

    C’était une information qu'il était pratique de savoir, au cas ou un affrontement pouvait éclater. Mais a première vu, je n'avais pas l'impression que l'endroit était très sécurisé. J'avais cependant du mal à croire que tout ces gens soient ici, sans défense. Il y avait sans aucun doute des gardes du corps en civil, ce qui allait encore plus nous compliquer la tache. Mes yeux sont à l’affût du moindre indice pouvant me donner des informations sur des dangers potentiels.

    Tout en faisant ça, je monte la seconde volée de marche qui mène à la salle principale de réception. En entrant, la chaleur humaine me submerge. Il y a énormément de monde, tous mieux vêtu les uns que les autres.

    La musique, qui nous a accompagnés depuis notre entrée dans le bâtiment, trouve l'une de ses sources dans cette grande salle, un orchestre en occupant le fond. Un buffet est étendue contre le mur du fond, et il y a assez de place pour danser, ce que plusieurs couples font déjà. Je n'ai pas dansé depuis longtemps, mais j'avais appris, tout petit, avec ma mere, et je n'avais jamais vraiment oublié. Je saurais me débrouiller.

    Un serveur s’arrête juste devant nous, pour nous proposer des coupes. Je ne bois jamais d'alcool, et je ne compte pas faire exception, mais il faut tenir le change. Je ne supporte pas l'alcool. Rien que lorsque l'odeur atteint mes narines, j'ai un bref mouvement de recule que je fais aussitôt passer pour un pas en arrière pour prendre de l'espace.

    - Merci mon brave.

    Je laisse ma partenaire prendre son bien, puis nous nous retournons face à la grande salle, et aux gens rassemblés a l’intérieur. Le contact peut être n'importe ou, n'importe qui. Il peut très bien même ne pas encore être arrivé. Sans aucun indice, cela risque d'etre compliqué, alors il vaut mieux commencer par un angle d'attaque différent.

    - Le Baron est notre seule piste. Il vaut mieux commencer par la. Sauf si vous avez déjà un plan ?

    Je reste bien droit, parlant bas, évitant le regard de la rousse.
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum