crédits : 7080
Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
L'effondrement de l'ambassade reikoise avait résonné comme un coup de tonnerre, secouant certaines fondations de la cité et semant la panique dans ses rues habituellement paisibles. Des nuages de poussière et de gravats s'élevaient vers le ciel, voilant la lumière du jour et plongeant le quartier dans une pénombre inquiétante. Les pierres millénaires de l'édifice, jadis symbole de diplomatie et de pouvoir, n’étaient désormais qu’un amas de décombres. Évidemment, les autorités en place réagirent avec une promptitude exemplaire. Les cloches d’alarme retentirent et des messagers se dispersèrent. Puis, les forces elfiques furent rapidement mobilisées : les mages de combat s’activaient en psalmodiant des incantations protectrices, tandis que les gardes formaient plusieurs périmètres de sécurité.
Une poignée de survivants reikois, hagards et blessés, émergèrent néanmoins des ruines. Balbutiés entre deux souffles, ils témoignèrent, parlant d’une puissance ténébreuse et destructrice. Leurs mots, entrecoupés de râles, dessinaient les contours d’une créature maléfique dont la présence avait fait basculer leur monde. L’incident atteignit son paroxysme avec la triste découverte du corps inerte de l’ambassadrice Valkyrian. Sa silhouette élégante et martiale, maintenant figée dans une posture tragique, attestait de la violence de l’événement. Les médecins constatèrent son décès, et la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre. Katrina, une ancienne tovyr de l’armée impériale, avait succombé, emportée par cette vague de destruction inexplicable…
Après cette communication étrange avec un soi-disant Gardien et l'effondrement tragique de l'ambassade reikoise, Lysandre ne douta plus que cette voix mystérieuse n'était pas qu'un simple délire passager. Comprenant l'urgence de la situation, elle se mit immédiatement à organiser la résistance. Aux côtés de l’elfe il y avait Tulkas, un Luteni du Reike ayant eu la « chance » (ou la malchance) d’être en mission au sein de Melorn au moment de l’événement. Malgré tout ce qui avait été dit lors du précédent Conseil des Érudits, Lysandre croyait toujours en l’alliance entre Melorn et l’Empire, et c’était la bonne occasion pour le prouver. Et de toute façon, ils n’avaient pas trop le choix de s’en remettre à ça.
Elle attribua à l’officier reikois l’Œuf des Anciens, un artefact capable d'imprégner la mana de son porteur et de ses alliés de l'énergie des Anciens. Cet objet était la clé pour activer les mécanismes de sécurité du Cœur de Melorn. Aussi, elle lui donna un plan détaillé des emplacements des mécanismes de sécurité, des points stratégiques disséminés à travers cette partie la ville. Plusieurs complices attendaient Tulkas à l’extérieur; ils ne devaient plus perdre de temps.
Tout en progressant dans la cité des elfes, le groupe remarqua un détail troublant. Une petite chauve-souris sombre les suivait depuis plusieurs minutes. L'aura dégagée par la créature était des plus ténébreuses et inhabituelles, et bien que le volatile n'affichât aucune hostilité, sa présence n'en était pas moins inquiétante… Il pourrait être un éclaireur ou un espion envoyé par l'ennemi. Que faire ? Perdre un temps précieux en l'éliminant ou laisser tranquille cet animal avec les risques que ça engendre ?
CARTE DE MELORN (attention aux yeux)
Quartier des Érudits : Lieu de tranquillité et de savoir, où logent principalement les érudits de Melorn. Au centre de ce quartier se dresse un immense bâtiment imposant, là où siège le Conseil des Érudits.
Bois enchantés : Petite forêt où la nature et la magie se mêlent harmonieusement. Ce havre verdoyant est peuplé de créatures magiques et de plantes extraordinaires aux propriétés mystiques.
Campus de Drakstrang : Depuis des millénaires, le Campus Drakstrang est le bastion de la formation militaire pour les soldats de Melorn, géré par le Reike en échange de compensations matérielles et de relations diplomatiques. Ce vaste complexe est composé de terrains d'entraînement, de salles de classe et de dortoirs, où les recrues elfiques apprennent les arts de la guerre et de la stratégie. Le directeur du campus, Sheeran, un proche de Keerius, veille à ce que l'instruction soit rigoureuse et efficace.
Ambassade du Reike : Les ruines de l'ambassade reikoise, récemment effondrée, sont désormais un site d'intérêt et d’enquête. Certains mécanismes de sécurité magique y sont toujours présents.
Marché Public : Endroit clé où les habitants de Melorn et des étrangers viennent commercer, échanger et troquer.
La Citadelle : Grande tour majestueuse s'élevant au-dessus de Melorn. C'est ici que résident et étudient certains des plus grands mages du Sekai. La Citadelle est un bâtiment imprégné de magie, chaque pierre et couloir portant l'énergie des arcanes.
CONSIGNES ET FONCTIONNEMENT
> Généralités et actions
¤ Les informations présentes dans le message d’inscription sont toujours valides ici https://www.rp-cendres.com/t3786-inscriptions-event-le-coeur-de-melorn Veuillez les relire au besoin.
> Actions de réussite (Groupe 2)
¤ La réalisation d’actions de réussite (AR) sera nécessaire afin de gagner le tour. Voici les deux AR possibles pour votre groupe :
* Activation d'un Mécanisme de Sécurité
Coût : 1 action
Gain : +1 point de réussite
Description : Infuser un peu de mana des Anciens afin d’activer un Mécanisme de Sécurité. Tous les personnages peuvent faire cette action tant qu’un membre du groupe porte l’œuf des Anciens.
Les mécanismes de sécurité de Melorn sont présents un peu partout au sein de la cité (surtout sur les murs des structures et près des points de focalisation), ils sont connectés par des liens souterrains au Cœur. Certains sont mieux protégés que d’autres. Ils ont cette allure (une rune magique) image.
En automodération, libre à vous de dire dans vos posts que vous trouvez un mécanisme.
* Arrestation d'un PNJ saboteur
Coût : 3 actions
Gains : +5 points de réussite
Description : L’Entité Sombre a envoyé de nombreux agents au sein de Melorn afin de saboter les mécanismes de sécurité et corrompre le Cœur. En utilisant une forte quantité de magie des Anciens, il est possible de neutraliser un agent que vous avez repéré à proximité. Ce dernier sera paralysé et téléporté instantanément dans les geôles de Melorn. Tous les personnages peuvent faire cette action tant qu’un membre du groupe porte l’Oeuf. Néanmoins, cette action fonctionne uniquement sur les agents de base, et non pas contre les ennemis plus coriaces !
En automodération, libre à vous de dire dans vos posts que vous arrêtez un pnj saboteur !
> L’Oeuf des anciens (image)
¤ Le porteur de l’Oeuf a été sélectionné au hasard via lancer de dé sur discord.
¤ Le porteur de l’artéfact possède une action en moins par tour.
¤ Pour valider les actions de réussite, il est obligatoire qu’un personnage joueur du groupe porte l’Oeuf.
¤ Il est possible de passer l’Oeuf à un autre membre du groupe, mais cela coûtera une action.
¤ Pour que les membres du groupe puissent profiter de l'artéfact, ils doivent être présents dans la même zone (exemple : être tous dans le Quartier).
> Les lieux et les déplacements
¤ Les AR sont faisables uniquement sur les zones rouges et vertes de la carte.
¤ Votre groupe ne peut pas rester plus de 2 tours dans la même zone (si vous voulez survivre ). Car au bout d’un moment, la zone sera envahie par des sbires de l’Entité Sombre et deviendra impraticable.
¤ Le gros des forces melornoises sont rassemblées au sud de Melorn suite à l’effondrement de l’Ambassade reikoise. La présence militaire alliée est donc forte sur votre position.
¤ Changer de zone nécessite une action par personnage. Sauf au tour 1 où vous pouvez choisir votre première zone gratuitement.
Le changement de zone doit être fait à la fin du tour en cours et vous devez préciser où vous allez.
Exemple : PJ fait action 1 & 2, et la troisième est l’action de changement de zone vers les Bois).
> La Chauve-souris Sombre
À tuer ou laisser vivre, au choix.
État actuel : Observation
Tuable ou neutralisable par 2 actions de Palier 1 ou moins, OU 1 action de palier 2.
Si je ne suis pas claire sur certains points, n’hésitez pas à me faire signe sur notre groupe discord !
Difficulté : Facile
FIN DU TOUR : Jeudi le 6 juin, soirée
crédits : -233
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
Tulkas ne savait pas grand-chose de la culture elfique, de leur emploi de cuivres et de bronze dans la musique, des heures de la journée qui étaient importantes chez eux. Oh, il avait lu et dévoré leurs livres philosophique, l’histoire de cette grande civilisation réduite à un vulgaire dôme derrière lequel ils se cachaient en craignant le grand froid qui ravageait les terres boréales qui ceinturaient le berceau d’un empire elfique oublié de tous sauf des historiens acariâtres et de quelques nostalgiques d’une nation qui n’était plus.
Mais il y a un air, répété à travers l’histoire de toute civilisation ayant atteint l’âge du fer, qu’il ne connaissait que trop bien. Celui des sonneurs de cloches, des campanistes et des cors qui signalaient l’approche d’une armée ou l’irruption d’un danger. Un son qui résonnait désormais dans toutes les rues de Melorn alors que des bouches de l’enfer surgissaient des créatures qui semblaient décidées à dévorer tous ceux qui se dresseraient sur leurs chemins, qu’ils soient humains, nains, elfes ou autres. La mort était venue pour emporter Melorn dans sa gueule sans nom. Aujourd’hui, Melorn allait tomber, et avec elle, la civilisation elfique. Et c’était par pur hasard qu’il était là pour observer ce dernier râle d’agonie d’un peuple qui n’en était plus vraiment un.
Il avait été envoyé par la griffe pour escorter les ambassadeurs et s’assurer de leurs sauf-conduits à travers les marches de l’Empire pour que d’autres unités, moins spécialisée moins précieuses puissent prendre le relais une fois la frontière du désert franchie. Un message de puissance de la part du Reike, qui montrait qu’ils avaient assez de forces pour déployer leurs meilleurs soldats dans des rôles purement honorifiques, un véritable gaspillage de ressources en vérité, mais qui envoyait un message fort a tout ceux qui les voyaient : Le nord appartenait à l’Empire et à personne d’autre. Tulkas avait le tempérament, mais pas le grade, les compétences, mais pas les attributions d’un Tovyr ou même d’un Majrah. N’importe quel professeur du campus de Drakstrang le dépasserait en grade « théorique », alors que la plupart n’avaient plus porté l’épée contre les ennemis de la nation depuis des décennies, parfois plus. Et Tulkas était là, main reposée sur le marbre d’un muret en observant l’ambassade de sa nation réduite à l’état de décombres desquels des soldats vêtus d’acier noir et de capes mauves trébuchaient en cherchant le secours des elfes qu’ils étaient venus sauver quelques mois auparavant. Il était le seul à porter l’acier noirci, le sable et le gueule. L’unique Serre Pourpre a des centaines de lieues à la ronde. L’un des rares officiers Reikois encore en service actif et non plus relégué a un poste de formateur militaire, à être rouillé par l’inactivité et à laisser la poussière s’accumuler sur son épée.
Sous son bras se tenait un joyau qui faisait la taille de son casque, dont la surface presque écailleuse n’était pas sans lui rappeler la peau des dragons d’antan. Autour desquels grimpaient des feuilles de cristal. Il leva l’autre main pour venir le saisir et l’observer un instant. Ses mains picotèrent un instant tandis qu’une étrange sensation remontait le long de ses bras, l’apaisaient et le calmaient. C’était comme si dans l’œuf des anciens battait le cœur d’une entité dont il ignorait tout, mais dont le rythme régulier entrait en résonnance avec le sien, calmant ses émotions et régulant l’énergie chaotique de la bête qui grondait et vociférait en elle. Une magie puissante, qui dépassait l’entendement, un œuf de pouvoir, qu’il n’avait qu’à briser pour venir en dévorer l’enfant qui tentait de grandir en lui, pour faire sa puissance sienne.
Il ferma les yeux, muselant l’affreuse créature réveillée en lui par le souvenir d’une ange sans ailes.
Il passa le pouce à la surface de l’œuf divin, se perdit un instant dans la contemplation de cette œuvre d’art qui lui avais été confiée. Et avec elle, une mission de la plus haute importance ; sauver le cœur de Melorn. Une chance de montrer enfin sa vraie valeur, de se grandir et de devenir la légende qu’il avait toujours voulu être, d’atteindre l’immortalité et la postérité réelle, pas l’éphémère dont il se gavait dans l’arène.
D’être digne des espoirs de la Griffe, de redevenir l’égal d’Iratus.
Le premier avait été le protecteur du Reike, le second la fureur de l’Empereur. Lui, serait le sauveur. La folle flamme de son ambition brûlait avec une ardeur telle que même la magie des anciens qui imprégnait son être, stabilisait le chaos dévorant en lui et calmant ses flammes, ne parvenait pas à éteindre.
Tirant son épée, gardant fermement l’œuf sous le bras, Tulkas descendit les marches de son promontoire pour rejoindre le point de rassemblement des forces défendant Melorn, pour s’entretenir avec Lysandre. La nature de leur conversation n’était pas importante, des banalités militaires qui avaient certes leurs importances mais ne joueraient aucun autre rôle que celui de ralentir la progression de la folie rampante qui menaçait de les engloutir tous. Elle lui avait expliqué la nature de l’œuf, ou du moins, ce qu’elle avait accepté de lui révéler, de l’importance d’activer le réseau runique et surtout, de la présence probable de traitres dans leurs rangs. Le luteni fronça les sourcils, bien entendu qu’il y avait des traitres, une telle attaque ne serait jamais passée inaperçue. Était-ce là une faiblesse des agents de l’Oreille ou simplement la marque de la grandeur de leurs adversaires qui ne se révélaient toujours pas, se cachant derrière la horde sans nom qui tentait d’emporter avec elle Melorn dans les ténèbres ?
Qu’importe, en vérité.
- Nous aurons besoin de toutes les forces à notre disposition pour ralentir l’ennemi et protéger le cœur. Avait-il dit en pointant de l’index le campus de Drakstrang, entouré des quelques officiers de la milice qui l’avaient rejoint. Le campus est l’un des rares bastions de la ville, si on parvient à le sécuriser nous aurons un point de retrait où consolider nos forces et nous occuper des blessés. De plus, c’est le plus grand arsenal de la ville, les citoyens que vous ramènerez là-bas pourront s’armer pour se défendre. Il s’arrêta un instant pour réfléchir. Avant d’ajouter. Trouvez-moi des volontaires, j'aurais besoin d'aide pour maintenir le cœur en sécurité.
Rassemblant avec lui quelques hommes d’armes, il partit en direction du campus de Drakstrang où déjà les premiers signes de batailles avaient lieu. Franchissant les portes du mur d’enceinte, Tulkas ordonna tout simplement aux hommes l’accompagnant de renforcer les défenses tandis que lui s’arrêta un instant pour observer son environnement. C’était bien entendu une pâle copie de l’université de Taisen, mais elle ferait l’affaire comme égide contre les ténèbres. Secouant la tête, il attendit que les « volontaires » le rejoignent, se faisant, il s’avança par-ci, par-là, s’arrêta pour observer un instant les alentours et baissa les yeux sur le parterre central du campus. S’en approchant, il frotta du pieds la mousse et l’herbe qui poussait là pour révéler une pierre étrange. Sa couleur jurait avec celles qui l’entouraient, sa forme jurait avec le carrelage et surtout, l’œuf divin se mit à frémir entre ses doigts, engourdissant sa paume et son bras en lui arrachant un grondement douloureux.
Fermant les yeux, Tulkas se décida a venir boire un peu de cette puissance sans fin qui semblait grandir derrière la coquille, comme un parasite canalisant une magie qui n’était pas sienne pour effectuer des miracles. Son corps tout entier se mit à trembler en révulsion a cette magie qui était bien trop douce pour ce à quoi son âme ravagée avait été exposée. Des petits arcs de lumière remontaient son bras depuis les angles de son armure, craquelant d’une énergie ancestrale tout en arrachant des grondements de douleur au Luteni qui tendit la main vers le glyphe de protection ancien, qui vibra d’énergie avant de luire et, dans un vrombissement, ne s’active pleinement.
Tulkas gronda, se redressa un peu en roulant de la tête pour se tourner vers ceux qui l’avaient rejoint et se rendant compte qu’il n’en connaissait aucun, pris le temps de se présenter.
- Je suis le luteni Tulkas, des Serres Pourpres. Banneret de la Griffe. Avant de leurs montrer l’œuf qui lui avais été confié. Tant que vous resterez à proximité, l’œuf des anciens vous donnera son pouvoir, vous pourrez le canaliser pour réveiller les points nodaux du Cœur. Sa voix était grondante, avant de retrouver cette étrange douceur sévère qui caractérisait tant l’accent du désert. Ces glyphes… Dit-il en pivotant à peine le torse vers pour leurs libérer la vue. Seront la clé de la victoire, beaucoup sont déjà actifs. Continua-il. Mais nous avons des rapports de sabotages de la matrice de défense, le campus est notre meilleur espoir d’avoir un bastion derrière lequel sauver la population et de concentrer nos forces pour préparer une contre-attaque. Je veux que vous purgiez l’endroit de tout traître, brisez leurs les jambes, torturez les, capturez les... Peu m’importe en vérité tant qu’ils sont neutralisés. Il faut s’assurer que le bastion ne tombe pas. Si vous croisez des professeurs et des élèves, dirigez les vers la cour principale, ils devront s’équiper d’armes et d’armures pour renforcer la milice.
Il leva les yeux vers un étrange oiseau qui virevoltait là, fronçant les sourcils Tulkas l’observa. Une chauve-souris, qui s’arrêtait à un endroit où aucune des créatures n’oserait s’arrêter, surtout dans le tumulte d’une bataille. Il inspira, sa gorge se mettant à luire tant le brasier de ses poumons s’intensifia avant qu’il ne gonfle les joues et, à l’instar des dragonniers d’antan, ne crache un jet de flammes concentré sur la créature qu’il incinéra dans un simple prélude à sa fureur. La voix rendue rauque par la fumée et les brûlures de son œsophage, il rajouta.
- L’ennemi a des yeux partout. Soyez vigilants. Maintenant allez, faites-en sortes que nous ne finissions pas nos jours en souhaitant en avoir sauvé un de plus.
- Ud rea, ud sura rea -
crédits : 316
Enfin, en ce jour du mois de Mai, Vaenys s’apprêtait à regagner Justice, tandis que la terre gronda, accompagnée d’un long tremblement, provenant de l’ambassade reikoise. Interloqué, Vaenys déploya ses ailes draconiques pour se rendre en direction du grondement.
Rapidement, il arriva sur les lieux et, il vit les ruines de l’ambassade, effondré sur elle-même. Il se posa alors, là où l’amas de résistants s’était rassemblé pour combattre les intrus, les adversaires fous tentant de s’en prendre à la cité elfique. Naturellement, il se fit discret, surtout en voyant que la plupart des résistants étaient en réalité des membres de l’armée reikoise. Leur dirigeant, il ne le connaissait point. Certainement l’un des sous-fifres de la Griffe. Tovyr peut-être ? Ou un rang moins élevé. Après tout, pourquoi faire déplacer un Tovyr à Melorn, une ville normalement sûre.
En plus de cela, le prince déchu ne portait aucun masque, il était à visage découvert et donc, facilement reconnaissable, grâce à son imposante stature, mais aussi à sa chevelure argentée, aussi belle que la lune ou, ses prunelles d’améthystes, ressemblant à s’y méprendre à celle d’Ayshara. N’importe qui ayant déjà vu sa sœur pouvait faire le lien entre elle et lui et donc, reconnaître en lui le Roi de la Pègre. Enfin, il était bel et bien présent pour aider la résistance et non les assaillants. Même s’il était un enfoiré, il restait un allié de taille.
Mais, pourquoi Vaenys Draknys voulait-il aider à défendre la cité, plutôt qu’aider la cause du chaos ? Bah, peu importe, c’était de toute façon bien trop long à expliquer. Mais pour la faire courte, il n’acceptait pas que les serviteurs des Titans pussent mettre à mal ses projets et surtout, faire disparaître une cité où la Pègre était relativement efficace et présente.
Une capuche recouvrant sa tête puis, en partie son visage, le prince déchu marcha avec la résistance en direction du campus de Drakstrang. Au moins, il était ravi de voir que la tête pensante menant la résistance n’était pas un abruti, bien qu’il fût reikois. Le campus de Drakstrang était l’idéal pour garantir la sécurité des civils, tant les fondations pouvaient sembler être une véritable forteresse.
Arrivant finalement sur le campus, le prince déchu s’avança légèrement en direction de celui se présentant comme étant le Luteni Tulkas, membre des serres pourpres, mais aussi vers d’autres membres sortant du lot. Le regard d’améthyste de Vaenys épia quelques instants l’œuf, dont la coquille semblait être faite d’écaille draconique, comme si, finalement, c’était un œuf de dragon. Il s’agissait apparemment de l’œuf des anciens, un artéfact connu du Baron, tant il était puissant.
Les glyphes étaient le meilleur moyen de défense de la ville. Normal, ils étaient littéralement ce qui permettait à Melorn de prospérer, ce qui caractérisait les défenses magiques de la cité. Plus il y en avait d’activé, mieux c’était. Mais alors, des traîtres sembleraient être présents au sein de la cité, au sein du campus. Des traîtres ne voulant que détruire cette cité, en détruisant au passage les mécanismes de défense. Quelle bande de vil individu. La mort sera leur châtiment. Enfin, avant, la capture, c’était beaucoup mieux ainsi. La cité melornoise pouvait avoir besoin de les interroger.
En réponse aux instructions données par le Luteni Tulkas, le prince déchu hocha la tête, son visage toujours dissimulé, du mieux qu’il le pouvait, derrière cette capuche sombre. Avant de partir en quête de salopard, le Roi de la Pègre tandis son bras droit vers l’avant, vers l’œuf des anciens. Il se concentra quelques instants, laissant des liserés de magie lumineuse rejoindre l’extrémité de ses doigts. La magie des Anciens était en train de pénétrer son corps, petit à petit, infusant son mana de cette puissance surnaturelle. Grâce à cela, il pouvait, sans peine, capturer les saboteurs.
Cette puissance, elle semblait à la fois inouïe et, à la fois inaccessible. Son corps en tremblait légèrement, ses mains étaient instables, comme s’il n’avait aucune maîtrise sur cette magie, semblant être incroyablement difficile à manipuler. Mais bon, il était un Draknys et, comme disait une petite Fae, le meilleur Arcaniste du Sekai. Il n’avait aucune raison de paniquer. De toute façon, il ne paniquait jamais. Il jeta un bref regard au Luteni qui était en train d’abattre cette foutue chauve-souris qui, depuis le début, les suivait avec ses petits airs de fouine. On pouvait tout de même espérer qu’il ne s’agissait pas d’un vampire érudit s’étant transformé et suivant la résistance.
Relâchant cette tension indescriptible le liant à l’artéfact des Anciens, Vaenys se retourna, sans adresser la parole à ses coéquipiers. Pas un mot, rien. L’envie de parler lui était passée depuis plus d’un mois déjà. D’un pas assuré et déterminé, le frère d’Ayshara se dirigea en direction du bâtiment principal de l’université de Drakstrang. Non seulement, il en profiterait pour évacuer les… non, en fait il n’en avait rien à foutre. Il errerait simplement dans les couloirs de ce bâtiment qu’il ne connaissait que trop bien, ayant passé énormément de temps dans celui-ci. De ce fait, il savait où trouver les mécanismes de défense et donc fatalement, où iraient les saboteurs.
Pénétrant finalement dans le bâtiment principal, le prince déchu du Reike allait littéralement à contre sens de la foule qui était en train de fuir la bâtisse, guidée par les personnes étant venues évacuer les lieux. Il errait, dans les couloirs de l’université, qui se vidait petit à petit, en direction des dortoirs, là où, il le savait en puisant dans ses souvenirs les plus profonds, bon nombre de glyphes étaient exposés. Tel un spectre, il flottait dans les couloirs des dortoirs, à la recherche de potentiels saboteurs. Quand soudain, il tomba sur un glyphe désactivé. N’importe quelle personne à minima censée l’aurait réactivé pour permettre d’éviter la chute des défenses magiques de la cité. Mais pas Vaenys.
Il n’y avait rien de glorieux ni d’amusant à poser sa main sur un glyphe pour le réactiver. Qu’est-ce qu’on lui dirait ? Félicitations, Monsieur Draknys pour votre contribution à la réactivation des Glyphes ? Nul. Dans ces glyphes inactifs, il y avait une chose intéressante. Une piste. S’ils étaient dans cet état, c’était bien parce qu’un petit malin les désactivait. Alors, il suivit les glyphes.
Ce n’est qu’au bout de quelques pas dans les artères principales des dortoirs que le prince déchu tomba sur l’homme se pensant assez malin pour se jouer de lui. Arrivant discrètement, il l’observa quelques instants. Celui-ci avait la main posée sur le mur et, insufflait une magie mystérieuse dans le mécanisme de défense. Amusé, Vaenys claqua des doigts pour attirer son attention. Le claquement résonna, puis l’homme se tourna en direction du prince déchu. Dans la pénombre, ce dernier le fixait, ses améthystes luisantes dans l’obscurité, comme s’il était en train d’user de sa magie.
Le prince déchu tendit son bras vers sa proie, laissant des filaments magiques s’échapper du bout de ses doigts, le lien à sa cible. Il était fait d’ombre, une puissante magie que maîtrisait sans peine le prince déchu. Mais, son mana altéré par la puissance des Anciens semblait éclaircir légèrement cette magie des ténèbres. Le saboteur fut paralysé un bref instant, avant d’être téléporté comme par magie. La magie des Anciens semblait donc rendre captifs ceux qu’elle attaquait. Intéressant.
crédits : 1917
- Campement des Veilleurs, 2 Mai de l’An 5
- Dans les terres dévastées de Shoumeï, le campement des Veilleurs de l’Aurore s’élève tel un pied de nez à la désolation au milieu d’une plaine désertique pour abriter les réfugiés et les différents rescapés que les meneurs du groupe avaient pu accumuler au fil des mois. Les bouches se faisaient de plus en plus nombreuses à nourrir et les ressources inversement plus rares, la maladie affaiblissait considérablement les forces des plus affamés et le campement avait déjà essuyé plus d’une perte depuis sa formation. Heureusement pour les infortunés de l’ancienne théocratie, le moral est haut… à peu près au niveau de la cheville, ce qui représente sans doute un pic historique. Si la plupart des réfugiés ne se plaignaient désormais plus de l’inaction du groupe et de leur immobilisme puisqu’ils avaient appris à voir dans ce campement un havre à l’abri des monstres sanguinaires et corrompus qui harcèlent normalement les habitants de Shoumeï, ils ne sourient pourtant pas, les profonds changements qu’ils ont pu constater dans leur meneuse affectent tout les esprits d’un escadron de doutes. Certains se confortent à voir les aptitude magiques de Louise Aubépine s’améliorer considérablement au fil des semaines et des mois, d’autres s’inquiètent qu’elle n’est plus tout à fait la même depuis l’arrivée du deuxième Démon dans le groupe, d’autant qu’aucun d’entre eux n’ont oublié l’état dans lequel celui-ci avait ramené leur chef en décembre, mais la Lieutenant des Veilleurs, Dactyle Venari, leur avait dit d’avoir confiance. Nombreux sont ceux qui se demandent s’ils ont eu raison de croire à ce moment là, et plus nombreux encore sont ceux qui se demandent s’ils ont raison de continuer à le faire maintenant.
Trois enfants s’entraînent à compter sur des bouliers de lumière laiteux, jouant avec les pions pour apprendre les bases de l'arithmétique sous la supervision d’un oeil brunâtre à la voix calme et au timbre apaisant. Savoir, le Démon de la Connaissance, s’interrompt cependant subitement dans sa leçon lorsque les pas de la seconde de Louise arrivent à leur hauteur, et que la lycanthrope affiche une expression grave sur le visage.
”Quelque chose te préoccupe? Dactyle?”
En guise de première réponse, une lumière cyan sort de derrière la jeune femme pour venir éclairer son profil droit. La fée Naa, l’ancienne gardienne de l’Arbre-Monde qui les accompagne partout depuis que celui-ci a perdu sa connexion avec le Royaume des Divins, vient se poser sur l’épaule de la Veilleur avant qu’elle ne prenne la parole:
”Naa vient de me faire part de quelque chose de grave, je pense que tu devrai le savoir aussi.”
Alors que les bouliers disparaissent d’entre les mains des enfants en de fins nuages de particules dorées, Savoir désenchevêtre ses jambes racinaires pour se relever et accueillir la nouvelle information. Un silence consterné plus tard, le Démon répond d’une voix toujours aussi calme, témoignant ainsi que l’apaisement dont il fait preuve n’est qu’une simple imitation d’un comportement humain:
”Il est impératif d’agir, mais la situation est complexe. Nous ne pouvons pas rassembler toutes nos forces et faire marche vers Melo-”
”Non. La plupart d’entre eux ont déjà bien de la peine à voir le jour suivant, c’est hors de question de bouger aussi loin, encore moins au nord.”
En parlant à voix basse, la lycan regarde l’état lamentable de certains de leurs camarades. Ils se retrouvent pieds et poings liés au milieu du campement, ils ont encore besoin d’un peu de temps, mais le temps est justement ce qui leur fait le plus défaut.
”Et Espoir- Louise Louise, ne peut pas venir, elle n’est pas encore prête et ses pouvoirs sont trop instables. Nous devons nous contenter de donner l’alarme ailleurs, je vais prévenir le-”
”Il va quand même falloir que tu y ailles, je serai plus sereine en sachant que tu es sur place. Je surveillerai le camp et Louise, je compte sur toi Savoir.”
La créature poly-oculaire observe silencieusement le visage de la Lieutenant, la fatigue se lit sur son visage avec autant de cernes que Savoir ne possède d’optiques, pondérant les risques de laisser le campement, comparé à ceux d’un potentiel échec de la défense de Melorn, le Démon fait finalement un choix rapide. Dactyle est une excellente combattante et Louise se débrouille de mieux en mieux même si elle n’est plus aussi fiable qu’avant.
”À tes ordres Dactyle.”
- Terres de Boktor, 5 Mai de l’An 5
- Au rez-de-chaussée du Manoir de Boktor, la lumière vacillante d’un candélabre illumine les divers papiers de recherche magico-médicales étalées sur un meuble. Dans l’intimité recluse de son bureau, la baronne des terres éponymes Myriem de Boktor arrose à l’aide d’une pipette les quelques pots d’herbes médicinales qu’elle n’a pas encore rangé malgré l’heure tardive. Seule dans la pièce, le silence se fait l’unique compagne de la magicienne alors que le plicoti de l’eau sur les terreaux rythme sa solitude comme les grains de sable d’un clepsydre égrainent le temps. La pièce qui lui sert de bureau est vaste, mais la multitude d’objets qui parsèment ses murs lui donnent un aspect plus étriqué qu’elle ne l’est réellement, entre les cagettes de plantes séchées qui reposent sous l’établi devant les grandes fenêtres, les étagères qui décorent les murs pour porter fioles, tissus et outils opératoires, le canapé et les deux fauteuils qui font face à une cheminée éteinte et l’office en lui même derrière lequel un autre fauteuil bien plus vieux que sa propriétaire trône fièrement, la pièce est chargée mais relativement ordonnée après un rangement sommaire pour conclure la journée. La jeune shoumeïenne au teint légèrement hâlé et aux cheveux noirs comme la nuit qui se profile dans les cieux thésaurise enfin la dernière caisse de plantes avant de se relever avec un air alerté sur le visage. La soudaine lumière d’un violet intense qui baigne la pièce occlut tellement les couleurs que la totalité de la salle prend cette teinte améthyste, faisant briller l’oeil unique de la magicienne avec un éclat rayonnant. Toute trace de panique qu’elle avait éventuellement ressenti se dissipe lorsqu’elle aperçoit au milieu de ses quatre murs la matérialisation astrale d’un globe oculaire familier, et quand une voix résonne au sein de son bureau, son ton ferme, presque agressif, énonce l’urgence de l’heure:
”Humble. Vous n’êtes peut-être pas prête pour l’heure de votre Jugement, mais le destin décide de toquer à votre porte sans demander votre avis. Myriem de Boktor, nous requérons votre force pour l’épreuve à venir. Assertif. Retrouvez-nous à Melorn le plus rapidement possible, nous vous expliquerons tout là bas. Précautionneux. Préparez-vous au pire.”
L’oeil d’Ica disparaît lentement en se désintégrant méthodiquement, ne laissant bientôt plus que les traces rémanentes des ondulations violacées qui parsèment son iris, jusqu’à ce qu’elles aussi finissent par s’estomper complètement et rendent au bureau la lueur chevrotante des bougies. Une nouvelle ère sombre se profile sur Sekaï et chaque Champion est invité à y participer.
- Palais Impérial d’Ikusa, 10 Mai de l’An 5
- Le parvis du palais impérial d’Ikusa, riche de ses décorations à l’effigie de l’Empire et de la nouvelle dynastie Ryssen, projette la toute-puissance du Reike comme un fait accompli aux yeux de n’importe quel spectateur qui s’adonnerait à la contemplation de ce lieu de pouvoir. Siégeant fièrement au milieu de la capitale, il est le joyau non pas uniquement de la cité d’Ikusa, mais de l’ensemble de l’Empire. Quelques sujets reikois ainsi que divers marchands, hommes d’affaires importants et fonctionnaires de la Main vont et viennent sur la grande place, vaquant à leurs occupations usuelles pour faire vivre de son activité habituelle le palais et ses environs proches.
Quand le ciel se teinte subitement de rouge et qu’un crépitement assourdissant accompagne le changement d’ambiance macabre, il est donc tout naturel qu’un mouvement de panique naisse immédiatement chez les civils qui accourent dans l’enceinte du palais pour s’y réfugier tandis que sortent en sens inverse une myriade de gardes impériaux. Les soldats reikois surentraînés se déploient en formation de combat, prêts à répondre à une éventuelle attaque de l’ennemi. Suite à l’excursion du couple impérial et de la Griffe dans les terres du Shoumeï et au succès de ces derniers à terrasser un Archonte, le coup avait été passablement marqué par la nation du dragon auprès des forces cultistes et les instances du Reike s’attendaient à la possibilité d’une représaille, mais que cela arrive sur leurs terres, au sein de leur capitale, devant leur palais royal, c’était pour le moins inattendu. Levant les yeux au ciel vermillon, les gardes purent distinguer l’immense oeil rougeoyant qui s’extirpait des nuages pour observer le sol avec un regard biblique indéchiffrable. Son iris filandreuse et sa couleur rubis si profonde firent peut-être trembler certains des témoins impuissants de ce spectacle, mais n’instilla nulle peur chez les gardes impériaux, et encore moins dans l’elfe guerrière toute armurée qui sortait du palais impérial en dégainant son impressionante claymore électrisante. La femme aux traits éblouissants malgré son physique athlétique observe l’incarnation astrale en silence avant que celle-ci ne disparaisse aussi vite qu’elle n’était venue. Ses yeux aux couleurs prune tirant sur le rose, faisant écho à la longue natte de cheveux de la même teinte, se posent sur l’apparition démoniaque qui s’est matérialisée au milieu du parvis, directement en dessous de la position de l’oeil disparu. Sa voix retentit sur la place avec fermeté alors que Savoir s’avance d’un pas:
”Sortilège ou illusion? Montrez-vous sous votre vraie apparence!” Elle lance ensuite d’une voix plus basse à l’adresse de ses frères d’arme, ”Armes dégainées!” Les gardes ne l’ont presque pas attendu, quelques glaives et dagues de parade de plus glissent hors de leurs fourreau à son injonction. Elle murmure ensuite entre ses dents serrées, ”Tenez-vous aux aguets.”
Le Démon azsharien observe sans mot dire la vingtaine de gardes prêts à sévir, eux comme lui sont plongés dans un immobilisme tendu, sur le qui-vive. Les reikois ne sont pas sûr de reconnaître l’origine de ce qui se trouve en face d’eux, ennemi inconnu, énième engeance des Titans, Archonte miniature? Savoir ne bouge tout simplement pas, l’oeil analytique ouvert examinant prudemment chaque combattant présent avant de déterminer que l’elfe est sans doute la plus dangereuse du lot, calculant les possibilités. Un moment de silence insoutenable s’ensuit alors que le vent balaye le parvis désormais déserté du palais impérial, des curieux trop téméraires osent s’agglutiner aux fenêtres pour voir ce qui se passe, mais les soldats ne dérogent aucunement à leur concentration disciplinée et continuent de tenir leur formation. Les filaments organiques de Savoir flottent nonchalamment, seule partie de l’anatomie du Démon qui bouge ostensiblement au milieu des soldats à cran, et alors que l’échange de regards s’intensifie entre le Désintégrateur d’Azshary et la Garde d’Excellence, c’est finalement une voix masculine qui vient désamorcer la tension insoutenable:
”Nagisa.”
En entendant la voix de celui qu’il n’avait pourtant jamais croisé en personne mais qu’il avait vu dans l’esprit d’un de ses sbires il y a des mois, Alys se met enfin en mouvement, se redressant de toute sa hauteur en une posture plus calme et détendue alors que la puissante voix monotone du désintégrateur s’élève à son tour, provoquant un sursaut des troupes qui redoublent de vigilance:
”Zéphyr Zoldick, nous sommes Savoir, Démon de la Connaissance, premier des Sept et Gardien d’Azshary, nous venons au nom des Veilleurs de l’Aurore demander l’aide du Reike une fois de plus…”
Au sein de la bibliothèque du campus melornois de Drakstrang, la petite communauté formée par les Veilleurs de l’Aurore et l’Oreille du Reike sont installés à une table entrain de patienter que l’inévitable ne se produise. Savoir, le seul des trois à demeurer debout dans l’attente du chaos, est penché au dessus de la table sur laquelle dansent les ouvrages des rayons environnants, défilant télékinétiquement devant la demi-douzaine de pupilles verdâtres qui auscultent les écrits avec attention. La voix nasillarde de Ra s’abstient toutefois de lire à voix haute les précieuses informations qu’il engrange goulument afin de ne pas agacer plus que ça ses deux compagnons, Myriem de Boktor et Zéphyr Zoldick. Si la première est venue prêter main forte à l’arme ‘vivante’ des Veilleurs qui estimait manquer de puissance de feu pour assurer la défense de la dernière ville des Fondateurs, le deuxième a été un point crucial de l’acceptation de Savoir sur le territoire elfique. Le Démon avait déjà causé des troubles à la cité auparavant et seul l’autorité du couple impérial avait permi à l’entité pluri-millénaire de remettre le pieds dans la ville, sans parler d’avoir la confiance des autorités pour assister à sa protection. Lysandre, la cheffe du Conseil des Érudits de Melorn, avait toléré la présence de l’Azsharien dans la cité à l’unique condition qu’il n’ôte plus aucune vie de melornois, un terme rapidement accepté par Savoir. Après des heures entières passées à éplucher manuels de guerres et recueils de batailles historiques, l’oeil hypermnésique prend enfin la parole:
”Le Maître des Ombres de Melorn nous avait déjà donné l’accès à l’Académie de la cité auparavant, mais en comparaison, la nature des informations et des connaissances de ce campus sont-”
Sa phrase est interrompue par le vacarme assourdissant des tocsins et des clochers qui sonnent la cacophonie de l’alarme. Immédiatement, les livres en suspension dans les airs tombent au sol tandis que le Maître Espion du Reike saute de sa chaise sans plus attendre en leur sommant de le suivre. Dans un crépitement magique, les yeux de Ra se referment alors qu’un autre globe oculaire s’ouvre pour révéler un Ica stimulé par l’objectif qui lui est présenté, et Savoir de son unique oeil déployé échange un bref regard de concertation avec la baronne également borgne, avant de se jeter tout deux à la suite du reikois.
Retrouvant les forces armées du Reike au rez-de-chaussée du bâtiment dans la cour principale, ils assistent au discour d’un dénommé Tulkas les invitant à puiser une magie faste dans un curieux artéfact qui manque tout juste de faire revenir Ra à peine endormi.
”Minutieux. Nous sommes contraints par les contrats avec les Fondateurs de respecter une puissance de feu non-létale.”
L’oeil obsessionnel fait virevolter les ondes colorées qui parsèment son iris noirâtre tandis qu’il écoute les réactions de ses compagnons, alors que le feu de l’action commence à embraser Melorn dans la tempête d’une bataille naissante, Savoir oriente son unique pupille vers la shoumeïenne à ses côtés.
”Décisif. Vous n’avez plus le droit aux doutes, nous dépendons de vous pour la réussite de cette mission.”
Cela étant dit, Savoir scrute méticuleusement la foule en plein mouvement de panique, il observe l’entropie telle qu’il l’a déjà vu autrefois, lors de la chute de la capitale des Fondateurs, et le spectacle est étrangement réminiscent de cette heure la plus sombre de l’Empire elfique. L’histoire se répétant sans cesse, le Gardien d’Azshary profite de sa hauteur et de son expérience pour faire la part entre les silhouettes des civils qui s’enfuient en courant pour leur vie, celles des militaires qui s’organisent pour la défense, celles d’ennemis qui s’acharnent à trouver des victimes et celles plus discrètes d’individus aux déplacements suspects. Pointant un index de sa main humanoïde vers les toits, la voix déterminée et dure d’Ica poursuit:
”Observateur. Un suspect sur le toit au nord-nord-est. Un autre sous les arches de la promenade au nord-est-est…” dirigeant son regard vers une porte de la cour principale, Ica achève, ”...et un dernier à l’intérieur du bâtiment, entré juste après notre sortie.”
Sans attendre, le Démon se précipite vers le cadre de la porte pour poursuivre ce qu’il soupçonne d’être un adversaire, et s’engouffre dans le dédale de couloir et d’escaliers en pourchassant la cape sombre qui virevolte tout juste hors de sa vision à chaque fois qu’il s’apprête à l’interpeller. L’azsharien tourne à un énième couloir tout juste à temps pour voir un des pans de la cape du diviniste s’écarter pour révéler un piolet chargé d’une énergie sombre et son manieur se précipiter sur une dalle murale marquée d’une rune luminescente.
”Désapprobateur. Non.”
Joignant le geste à la parole et suivant les instructions du Luteni Tulkas des Serres Pourpres Banneret de la Griffe, Savoir laisse l’intrusion extérieure qu’il ressent depuis quelques temps pénétrer l’intégrité de sa propre mana tandis qu’une fine chaîne de lumière jaillit d’entre ses griffes décharnées pour s’enrouler autour de l’individu. Ramenant d’un coup le saboteur à lui en le faisant voler au travers du couloir, Savoir empoigne violemment le malheureux à la gorge avant de le plaquer au sol, non dans un élan de cruauté dont il est de toute façon incapable d’éprouver mais purement par pragmatisme. Sa cible sonnée sera moins résistante à la capture et cette façon de procéder est la plus rapide et la plus efficace, Lysandre lui a fait pactisé de ne pas tuer, mais elle n’a rien dit au Démon sur la délicatesse. L’oeil d’Ica se penche légèrement au dessus du mortel qu’il tient contre le sol tandis que le derme de sa victime s’illumine à vue d’oeil sous l’infusion de la magie de l’Oeuf des Anciens. Une sensation perturbatrice fait irruption dans la psychée démoniaque de Savoir alors qu’il puise dans l’artéfact, brouillant momentanément son lien avec le domaine immatériel, et alors que la sensation de désorientation s’accroit, Ica prononce une sentence d’augure lugubre à l’adresse du saboteur paniquant:
”Rassurant. Ce sera tout aussi désagréable pour toi que pour nous.”
Dans un hurlement de terreur, le saboteur disparaît en une nuée de poussières étincelantes alors que quelque part dans les geôles de Melorn, une cellule vient de trouver un nouvel occupant. Savoir, déstabilisé par cette expérience et peinant à reprendre la constitution nominale de son essence démoniaque, observe son propre corps suite à l’effusion de magie.
”Étrange. Étrange.”
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Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Message
Melorn, reliquat d'une civilisation qui n'était plus, caché au chœur d'un territoire que je détestais sincèrement. Un territoire de glace pour un être de chaleur. Une mission que j'aurais voulu éviter, accompagné une troupe qui escortait certains dignitaires. Mais bon, on m'avait demandé de joindre l'utile à... L'utile en allant voir une famille de client de la fabrique. Au moins, je n'avais pas eu à négocier avec un collègue pour prendre ma place.
J'étais libéré après avoir laissé les dignitaires à la garde locale, il ne me restait qu'à rejoindre mes quartiers pour remplacer mes protections, me détendre avec un bon bain et aller faire cette visite commerciale. Je n'avais pas grande envie de prendre ce costume aujourd'hui. Les cloches enterrèrent ce que j'avais envie. Mes doigts se serrèrent sur le manche de mon bâton. D'un regard rapide, je vérifiai que mon brassard était toujours à sa place, que mon ceinturon et ait met à voir de l'action. Dans un soupir, je tournais les talons pour me hâter de rejoindre le lieu où on aurait besoin de moi, j'avais d'abord pris le chemin inverse des gens qui courraient, essayant d'en arrêter.
- Que se passe-t-il ?
- L'ambassade s'est effondrée.
Sans attendre la fin, j'avais repris ma course pour rejoindre le lieu du drame. C'était la panique, les civils fuyaient, les renforts couraient, hurlaient devant le chaos qui avait pris forme. Je sentis une main se posait sur mon épaule.
- M'sieur le FMR, on a besoin de vous.
- Je vous suis, mais vite.
- Pardon m' da...
Un signe de main avait suffi à couper le soldat qui s'était rendu compte de son erreur en m'approchant de dos. Je m'étais lancée dans sa foulée arrivant près d'un groupe de soldats, m'incrustant dans celui-ci jusqu'au complexe de Drakstrang. Se trouvant non loin de l'homme qui se présenta comme le Luteni Tulkas et un instant, j'essayais d'imaginer si j'aurais pu atteindre ce grade sans... Sans rien. Cela n'en valait pas la peine. J'écoutais son discours, parlant de la relique et du pouvoir qu'elle pourrait nous confier. Sentant une énergie vibrer, effleurer ma conscience. À la fin du discours, je m'étais avancé vers le gradé, où était ma place aujourd'hui ? Avec les autres à essayer de reprendre l'université ? À ses côtes à attendre que l'on ai besoin de moi ? Cette limite que mon nouveau code m'imposait qui était si loin de tout ce que j'avais vécu.
Mon bâton frappa le sol, son discret dans le brouhaha des hommes, mais il n'avait pas eu pour but de me faire remarquer. Mais à ce moment, ma place était dans ces murs à essayer de sauver ce qui y était enfermé. J'étais sortie des rangs me plaçant non loin du Luteni.
- Shekhikh Sliabh, Kilaea. Si vous avez besoin d'un FMR, je ne serai pas loin.
Sans vraiment lui laisser le temps de répondre, je m'étais éclipsé par la porte du bâtiment à la recherche de runes à réactiver, s'innocent à guider. Les couloirs se ressemblaient, les salles de classe aussi et je me rappelais pourquoi cette période ne m'avait pas manqué. Un amas de tables et de chaises attira mon attention. Mes pas me guidèrent jusqu'au fond de la salle ou derrière ce tas de meubles. Un élève prostré me fit face, ses yeux remplis de terreur. J'avais remarqué une rune brisée à ses côtés, mais son regard ne m'était pas destiné. Je m'étais retourné, parant le coup de mon bâton. Mon arme s'inclina, ma main droite lâcha pour que la lame ennemie glisse le long du bois. Profitant de son déséquilibre, le haut de mon bâton frappa son épaule pendant que mon pied le balaya. Je le plaquais au sol, mon bâton écrasant sa gorge, mon avant-bras le maintenant en place.
La paume de ma main se plaqua contre le visage de l'homme, ma magie se forma, canalisait puis parasité par celle de l'œuf. La lueur chaude apparut en même temps que les craquelures sur ma peau. Et puis plus rien, l'homme disparut avec la lumière mon bâton heurta le sol. Coinçant mes doigts en dessous. Je me relevais en jurant, tendant mon autre main à l'élève. Mon esprit se concentra sur le présent, repoussant l'interactiona vec la magie de l'oeuf pour le moment.
- Le moment est venu de servir l'empire petit. Et tu ne seras pas tout seul.
Je le guidais jusqu'au couloir, lui désignant la sortie pour qu'il rejoigne les renforts. Moi, je devais trouver d'autres personnes à évacuer
crédits : 1748
Les elfes de la patrouille melornoise regardaient fixement le Nain ventripotent étalé par terre, sa tête adossée contre le mur d’un magnifique bâtiment. Seuls un pantalon et une espèce de manteau retenu uniquement par la capuche, reposant sur le crâne de cet être repoussant, empêchait la décence d’être définitivement assassinée par un tel spectacle, car le reste de l’anatomie tatouée de Jamby était visible par tous, notamment son énorme ventre défiant la gravité. Les elfes étaient chargés de faire décamper ce malotru, qui n’avait pas bougé de cet endroit depuis quelques jours déjà, à la suite de nombreuses plaintes pour tapage nocturne, atteinte à la décence, et vol d’un énorme jambon que le petit être tenait actuellement dans sa main droite, déjà entamé.
Le meneur des patrouilleurs s’avança, s’apprêtant à saisir l’individu pour le jeter hors de la cité, quand un tremblement le fit vaciller. Les elfes se tournèrent tel un seul homme vers la source du phénomène, juste avant d’entendre le son des cloches d’alarmes … et des cris. Le Nain, quant à lui, brandissait son jambon en direction du vacarme croissant, avant de conclure sa tirade :
« J’crois que quelqu’un vous a remarqué, Longues-Oreilles »
L’air puait. Pas à cause de l’effondrement, des premières pertes ou de la panique ambiante que les soldats tentaient d'endiguer, mais bien parce que de nombreuses magies étaient à l’œuvre, chacune avec son odeur distincte. La souillure des Titans, la pureté relative des elfes, le relent âcre du Reike, et quelque chose … d’ancien, comme une vieille chaussure que l’on aurait laissé trop longtemps au soleil. Une convergence de pouvoir qui donnait mal à la tête pour peu que l’on puisse le sentir ! Un rassemblement qui mettait Jamby face à un choix : laisser ces forces s’entre-déchirer, ou en assister une pour accélérer la chute de l’autre … Dans une situation pareille, mieux valait se fier à son nez, et les Titans sentaient décidemment le plus mauvais !
Jambon en main, Jamby se rapprocha du groupe mené par un officier impérial, tenant à bras le corps ce qui semblait être un œuf, le réceptacle du mana ancien à l’odeur si particulière. Une brute épaisse, un peu comme tous les reikois, en plein discours se voulant grave et solennel avant de partir au combat. Un vulgaire chien de l’Empire, mais un moindre mal comparé à la pourriture des Titans qui menaçait la cité elfique. D’autres personnages se démarquaient du reste des trouffions, certains bien plus étranges que d’autres d’ailleurs. Une étrangeté qui sautait littéralement aux yeux … Que faisait ce Vosdraak ici ? Le Nain aurait juré l’avoir déjà vu quelque part, mais ça pouvait tout aussi bien être les relents de l’alcool dans son cerveau lui jouant des tours.
Les opérations débutaient dans un grand bâtiment que certains appelaient « Campus de Drakstrang ». S’étant engagé dans les couloirs, Jamby déambulait, peinant à garder son équilibre à cause de sa masse, inspirant de grandes goulées d’air à cause de l’effort. A quoi diable pouvait bien ressembler un glyphe ? Le cerveau encore embrumé par l’alcool du Nain l’empêchait de réfléchir convenablement ! Par chance, le petit être tatoué tomba nez à nez avec une forme encapuchonnée en train de s’acharner sur ce qui semblait être un de ces fameux glyphes. Surpris, l’homme tenta de prendre la fuite, mais fut pris de vitesse par Jamby, qui lui assena un revers retentissant sous le menton en utilisant … son jambon. Sonné, le saboteur s’effondra au sol, avant de disparaitre subitement, entouré par des filins de mana. Ces mêmes filaments, à la senteur de magie des Anciens, qui entouraient maintenant la main droite de Jamby et le jambon qu’elle tenait.
Le petit être, quant à lui, regardait sans comprendre l’imposant bout de charcuterie, les yeux à demi-clos, se demandant si s’agissait d’un bout d’Ancien qu’il tenait dans sa main et qu’il avait commencé à manger.
CENDRES
crédits : 2236
Comble de chance, ils étaient deux pour veiller sur l’entité. Myriem avait en effet rejoint les Veilleurs, et si Zéphyr en avait certes été surpris, un sourire poli et chaleureux s’était néanmoins dessiné sur ses traits lorsqu’il l’avait vue. Certes, elle n’avait plus qu’un œil, et certes, il avait eu quelques échos peu positifs à son égard suite à son enquête à Bénédictus, mais l’homme n’en oubliait pas pour autant leur aventure commune, il y a de cela plus d’un an, ni les compliments qu’avaient fourni le membre du Compendium à son sujet. Pendant qu’ils se dirigeaient vers une des bibliothèques de Melorn, Zéphyr en avait profité pour lui glisser quelques mots : il souhaitait la rencontrer depuis quelques semaines pour « parler plus en détails de certaines choses qui intéressaient la Couronne, ce compris dans les terres du Shoumeï. » La magicienne n’était pas bête, elle devait se douter de quoi il en retournait, mais compte-tenu de l’urgence de la situation et de la tension qu’ils allaient vivre, tous deux avaient convenu qu’il était mieux de se voir ailleurs, à un autre moment. Pourquoi pas à la demeure de la baronne, sur les terres de Maël. Mais leur séjour à Melorn n’était pas propice à de telles discussions, non.
Naa, au moins, avait vu juste : il se tramait bien quelque chose et si le son des tocsin créa une ombre dans les prunelles de Zéphyr, il se leva aussitôt, comme s’il n’attendait que cela. Se désintéressant de la carte de la ville qu’il avait sous les yeux, il demanda à ses deux compagnons de le suivre. Au rez-de-chaussée l’attendaient déjà les Sentinelles des Ombres, manifestement pressées d’en décombre. Se répartissant autour du trio, voilà que le groupe arrive dehors et voit des elfes en proie à la panique, des étudiants qui courent loin du lieu de « l’attaque », et rapidement, Zéphyr parcourt ce remue-ménage. Il leur faut bouger et il acquiesce simplement aux propos de Savoir. Oui, il leur faudra compter les uns sur les autres. En ce qui concerne Myriem, ils ont amplement eu le temps de s’apprivoiser il y a quelques mois ; quant au Démon, tant qu’il ne détruit pas la ville, tout lui ira.
Le bretteur est agréablement surpris quand il arrive sur place. Un Serre pourpre est déjà sur les lieux et semble avoir pris le commandement. Dans ses mains se trouve un œuf intriguant, et bien sûr, tout près de lui, se trouve Lysandre, que le guerrier s’en va saluer d’un pas vif, en allant à l’essentiel. Il est là sur demande du couple impérial, et il veut donc aider la Cité. Ses deux amis, qui l’accompagnent, sont là aussi pour réaliser cet objectif, et il la prie de bien vouloir les accepter. C’est rapidement chose faite, et d’un geste fluide, Zéphyr se tourne vers l’homme de main de Deydreus.
Il connaît son nom, faute d’avoir accompagné Alasker et la Griffe à certaines missions. Tulkas. Un ancien gladiateur lui semble-t-il, bien qu’il ne connaisse pas plus que cela les détails de sa vie. Le maître-espion ne s’en intéresse pas vraiment, il fait plutôt confiance au vampire pour la loyauté de ses hommes. Ce qui est sûr, c’est que le guerrier doit aussi le connaître, au moins de vue, et c’est de manière succincte que l’Oreille se rapproche de lui afin de se présenter. Sa phrase est aussi courte que lapidaire ; d’ailleurs, après cela, il écoute le Reikois faire ses suggestions, et il approuve sa stratégie de protéger d’abord le campus de Drakstrang. Restait à y aller, ce qui fut vite fait, suite à quoi ils trouvèrent d’autres volontaires. Laissant à Tulkas expliquer l’œuf, et même leurs priorités, l’assassin scrute déjà les environs pour repérer n’importe quoi qui leur serait utile. Mais Savoir est déjà aux aguets et leur donne des positions intéressantes. Naturellement, Zéphyr aperçoit d’autres aides précieuses – qu’il s’agisse d’une FMR, à ce qu’il a entendu, ou de ce nain qui a un ventre énorme – et il y a même, ô douce ironie, la présence d’un Vosdraak qu’il n’était pas pressé de revoir. Pour l’heure, chacun se rend compte de la présence de l’autre, et chacun s’ignore superbement, comme s’ils ne s’étaient pas vus.
Ensuite…
Ensuite la traque commence.
Ordonnant à ses hommes de se séparer pour couvrir plus rapidement la zone et découvrir les éléments les plus remarquables, tels les glyphes ou les saboteurs, Zéphyr s’introduit dans le bâtiment et monte rapidement à l’étage. Bientôt, il monte encore une nouvelle marche d’escalier et arrive sur le toit du campus. Ses yeux dorés se posent alors sur une silhouette penchée à terre, concentrée sur un artefact lumineux au sol. Mais l’homme se rend compte de la présence du Reikois qui s’avance vers lui. D’un geste, il dégaine une dague, et l’Oreille semble un instant s’amuser de la situation. Il évite les premières attaques de quelques mouvements souples, puis, tel un serpent, le ministre attrape son poignet avant de le lui tordre méchamment, le forçant ainsi à lâcher son arme. Ce n’est rien de plus qu’un amateur en termes de combat rapproché, finalement. D’ailleurs, un coup de genoux au milieu du ventre plie son adversaire en deux, et une seconde frappe est à ça de l’envoyer dans les pommes. C’est avec une indifférence perceptible que Zéphyr le voit s’écrouler alors qu’il invoque pour la première fois la magie de l’œuf. Des filaments de lumière semblent emprisonner l’agent des Titans, avant qu’il ne disparaisse sans mot dire. Pour être honnête, cela est presque secondaire aux yeux du maître-espion, tant le contact avec l’artefact possédé par Tulkas est singulier. Il a l’impression d’être entouré d’une aura de chaleur et de douceur, comme si un cocon protecteur le coupait un instant de tout et s’occupait personnellement de son ennemi. Puis, tout cesse, et la silhouette disparaît. Derrière lui, une Sentinelle fait irruption pour lui faire un premier rapport de ce qu’ils ont découvert.
Et quelque chose souffle à Zéphyr qu’ils ont encore beaucoup à faire.
crédits : 3569
Le Coeur de Melorn - Tour 1
Retour à la réalité... Etais-je vraiment revenue?
Dur de le dire, je ne le savais pas encore moi-même, je n'avais pas.... digéré la malédiction du chant des ronces et tout était encore flou dans mon esprit alors... (impossible de connaître mon état physique et mental en fait)
J'avançais tel un être vide, comme si la réalité ne m'avait pas encore absorbée, réintégrée et mon comportement paraissait de fait des plus étranges à ceux qui m'entouraient et que j'évitais finalement. Méditative je travaillais dans mon bureau, m'occupant des plantes médicinales qui y poussaient, donnant l'eau nécessaire à leur épanouissement, coupant les fleurs passées, ou cueillant celles utilisables, ou les tiges. Des gestes précis, mécaniques et dans un silence mutique.
Je sentis l'air vibrer et je sus qu'une magie s'activait, sur la défensive, j'étais prête à bondir, à détruire celui, celle, ceux qui débarquaient ainsi dans ma demeure, dans mon havre de paix mais je reconnus par chance la signature de l'être qui arrivait ainsi sous forme de projection astrale. Je vis un des globes oculaires de Savoir se matérialiser et j'écoutais ses mots, des ordres pratiquement et si je n'étais pas faite pour être ou devenir un bon soldat j'entendis des paroles encore une fois emplies de bon sens et dont j'avais besoin... Il m'offrait en un sens un nouvel échappatoire, une fuite vers l'avant, pour changer direz vous. Ses mots étaient forts et pressants j'avais incliné la tête avant de lâcher un laconique.
- D'accord.
Puis il disparut aussi vite qu'il était apparu et je me rendis dans ma chambre pour préparer mon départ. Cette simple idée à fait résonné dans le Manoir familial des cris de colère de Ruyven et de Mélyssa alors que Wan me regardait sans comprendre, je rentrais juste, Amael avait BESOIN de sa mère et je repartais... Peut-être n'étais-je pas faite pour une vie de famille alors que je me désespérais depuis des années à ne pas en avoir une que je pourrais chérir, suivre un modèle standard ne me convenait peut-être pas? J'étais perdue dans ces considérations étranges, perdue dans ma propre compréhension de ma situation mais j'avais fait un choix : j'aiderai Savoir et donc je partais pour Melorn.
Une heure après j'étais à Mael, j'avais galopé à brides abattues et j'étais allée à l'Académie chercher les services d'un mage téléporteur. Je dus en payer plusieurs pour arriver rapidement à Melorn. Armée de mon savoir magique je suivis la signature de Savoir, il était mon point de repaire, qui l'eut cru, que mon phare serait un jour un Démon, comme quoi rien n'était impossible. C'est ainsi que j'ai rejoint la bibliothèque du campus melornois.
Je fus surprise de trouver aux côtés de Savoir le conseiller reikois que j'avais croisé un an auparavant, Zéphyr. Zéphyr sur le chemin m'avait adressé quelques mots sibyllins et étranges, comment cela il voulait parler de choses qui intéressaient la couronne? et en rapport avec Shoumeï? Parlait-il de Bénédictus? Savoir avait-il conté ce que je lui avais livré. Au sourire poli j'avais répondu un simple.
- Soit.
Zéphyr avait changé, c'était l'impression que j'en avais mais qui étais-je pour dire cela? Moi aussi j'avais beaucoup changé. J'avais perdu un oeil en effet mais ma posture avait évolué, j'étais toujours une mage puissante mais maintenant j'utilisais aussi des techniques martiales, j'avais appris à courir plus vite, à renforcer mon corps grâce à ma mana, j'utilisais une arme avec plus d'aisance, mon oeil valide était cependant terne et sans la joie qui me caractérisait.... Fermée aux autres, c'était ce que j'étais actuellement, coupée de leurs émotions et des miennes, repliée sur moi même, j'avais du mal à me gérer, je n'allais pas pouvoir m'encombrer des autres pour le moment.
Savoir, Lysandre, Zéphyr ils échangeaient, parlaient stratégie et moi j'écoutais, terrée dans un silence qui n'était pas normal pour ceux m'ayant côtoyé, moi la grande bavarde qui ne laissait pas de silence s'imposer. Le Luteni et d'autres nous avaient rejoint.
J'ai écouté celui qui se nommait Tulkas, un officier Reikois haut placé et encore une fois j'ai entendu sonner des mots barbares, pourquoi ne se contentait il pas de nous demander de capturer les saboteurs? Quel besoin maladifs ces hommes avaient ils de proposer de réaliser ces actes de manière brutale et douloureuse? J'avais hoché la tête en réponse à sa demande, sans rien dire de plus, nous irions donc protéger le campus et vérifier que les glyphes étaient toujours actives ou mettre en geôle les saboteurs.
Nous voilà finalement arrivés au Campus et les fauves sont lâchés c'est ainsi que je le perçois. Affamés par la traque, par le plaisir d'aller en découdre avec les autres, de se confronter... Je suis présente sans l'être, je me sens spectatrice étrangère de tout cela mais je ferai ce qui doit l'être car je suis ainsi. J'avance dans les couloirs, des melornois partent en courant et je ne fais rien pour les rassurer ou les aider, ils connaissent le chemin de la sortie non? Je marche, ne m'occupant pas des autres, sont ils dans le même couloir ou pas peu importe. Je laisse mes dons de senseur analyser les lieux.
Je sens et perçois les glyphes, je m'imprègne de leur magie qui n'est pas sans rappeler celle de l'œuf des anciens. Mais je sens que cela s'agite que de la magie autre est à l'oeuvre. J'avance au détour d'une nouveau couloir et je découvre un homme qui vient de briser une glyphe, absorbant la magie qui l'animait, malin comme technique néanmoins il ne peut poursuivre son travail de sappe. J'avance vers lui, un reikois peut-être? non je n'en sais rien, vêtu de sombre, dissimulé, c'est un humain je pense rien de plus n'est perceptible.
Par réflexe je m'apprête à le cueillir par ma magie d'eau et je réalise alors que les sensations sont différentes, l'oeuf répond à mon besoin d'énergie et me prête la sienne. Perturbant, dérangeant en un sens mais cela semble inné en un sens. Je concentre l'énergie que je souhaite et l'attire à moi pour mieux l'envoyer sur l'homme qui s'élève dans les airs d'un bond agile pour me tomber dessus avec ses dagues en main... Il n'en avait pas juste avant non? Je ne me laisse pas déconcentrer et envoie l'énergie de l'Oeuf. C'est un filet que j'ai matérialisé, il tombe sur lui et l'enserre, se refermant pour l'immobiliser alors qu'il tombe lourdement au sol. Je hausse les épaules face à la colère que je perçois dans son regard et claquant des mains je finalise le sort et l'envoie croupir en prison, un de moins...
Je poursuis mon avancée dans ce lieu que je ne connais pas, risquant de tomber sur des ennemis ou un allié (si l'un d'entre vous veut pour le prochain tour sauf si on bouge de lieu)
CENDRES
crédits : 7080
Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Dans les minutes qui suivirent, les ordres furent transmis avec célérité aux capitaines des gardes et aux maîtres mages de la défense. Des patrouilles furent rapidement renforcées autour des sites stratégiques.
Dont le Campus de l’Université de Drakstrang, qui fut d’ailleurs le point de départ choisit par nos aventuriers du jour. Après avoir carbonisé une étrange chauve-souris sombre, le luteni du Reike prit les rênes de la situation suite à une brève rencontre avec la cheffe du Conseil des Érudits. Il avait hérité de l’Oeuf des Anciens, un artéfact qui aiderait à activer les mécanismes de défense et à capturer les malfrats.
Sans surprise, ce fut le bastion reikois qui se solidifia le premier sous le commandement de guerriers expérimentés comme Tulkas. Beaucoup avaient combattu lors d'innombrables conflits à travers le Sekai; l’école militaire devenait une sorte forteresse. Les tours de garde intensifiés près des points névralgiques du campus avaient permis de déjouer plusieurs essais d'infiltration. Les saboteurs, pensant trouver une cible facile dans ce lieu d'étude et de formation, se heurtaient à une résistance farouche et bien concoctée. Moult tentatives de sabotage se soldait par la capture rapide des intrus. Les prisonniers étaient aussitôt conduits - ou téléportés grâce à l’œuf - sous bonne garde afin d’être interrogés. Ces arrestations fréquentes et efficaces constituèrent un témoignage éloquent de la préparation et de l'organisation de la défense. Une démonstration de force qui, sans aucun doute, avait de quoi inquiéter même l'Entité Sombre.
Avec les mécanismes de sécurité de la zone presque intégralement activés, le contrôle sur le périmètre était solidement établi. Toutefois, la tâche ne faisait que commencer. Car prochainement, nos héros devraient concentrer leurs efforts ailleurs, vers d’autres lieux de Melorn ayant cruellement besoin de soutien.
Au milieu de cette agitation méthodique, une figure imposante traçait son chemin à travers les rangs de défenseurs disposés stratégiquement en périphérie. Sheeran. Le directeur du campus portait la responsabilité de son rôle d’une gravité exemplaire. Sa grande proximité avec Keerius, le vénéré fondateur de Drakstrang, avait forgé en lui un sens profond du devoir.
Ce fut ainsi que le Serre Pourpre vit l’elfe à la chevelure verte s’approcher de lui. Un léger sourire de reconnaissance se dessina sur ses lèvres. Il lui fit le salut reikois.
- Luteni. Le campus est désormais presque entièrement sécurisé. Cependant, il y a d'autres zones dans Melorn qui souffrent sous le poids de cette incursion. Les Bois Enchantés et le Marché Public sont particulièrement vulnérables. Je crains que sans un soutien supplémentaire, nous risquions de perdre ces lieux cruciaux. Parallèlement, je m’inquiète de ce qui se trame parmi les ruines de notre ancienne ambassade.
En outre, ces décombres pourraient encore abriter des indices ou des artefacts de valeur qui, s'ils tombaient entre de mauvaises mains, pourraient être utilisés pour nuire davantage. La présence persistante de corruption ou de magie noire constituait également une menace latente, sûrement capable d'affecter les zones environnantes de manière imprévisible.
Alors que nos héros concentraient leurs efforts sur la protection du Cœur, l’Œuf des Anciens commença à émettre une douce lumière rose. Ce changement soudain ne présageait rien de commode. Savoir, Myriem, Tulkas, Zephyr, Jamby, Kilaea, et Vaenys se sentirent parcourus d'une étrange sensation mystique.
Une voix éthérée, ni clairement masculine ni clairement féminine se fit entendre dans leur esprit. Elle leur proposait une énigme, dont la résolution aiderait à mieux comprendre les forces à l'œuvre…
Je parle sans voix et vole sans ailes.
Je peux voyager d'âme en âme sans jamais quitter la terre.
Je détiens la puissance de changer le Sekai sans jamais bouger.
Que suis-je ?
> L’énigme de l’Oeuf
* L’énigme reste active durant toute la durée de l’event si non-répondue.
* En utilisant une action, votre personnage peut tenter une réponse. Par exemple, votre groupe pourrait tenter 3 réponses en utilisant 3 actions.
* Le MJ validera ou non les réponses lors de sa prochaine réso.
* Si l’énigme est résolue avec succès, un personnage du groupe (choisi selon vos soins), gagnera une action supplémentaire par tour, et ce jusqu’à la fin de l’event.
Difficulté : Facile
FIN DU TOUR : Jeudi le 13 juin, soirée
crédits : 316
Continuant de déambuler vaillamment dans les couloirs sombres du dortoir, le prince déchu arriva finalement dans un cul-de-sac, menant à une chambre nettement plus grande que les autres. Il hésita quelques secondes à savoir si, oui ou non, il devait y entrer. Au pire, il ne risquait pas grand-chose. Il décida alors de pousser la porte d’entrée, laissant le bois grincer en un son qui résonnait dans toute l’immensité des dortoirs.
Une fois à l’intérieur de la pièce, Vaenys balaya son environnement du regard, ses améthystes épiant le moindre des détails pouvant lui indiquer une quelconque information, mais rien, il n’en tira rien. Il s’avança délicatement dans la pièce, éclairée par les quelques rayons solaires parvenant à se frayer un chemin dans les fissures des fenêtres brisées, puis remarqua la présence de deux glyphes désactivés, auparavant cachés derrière des armoires qui semblaient avoir été renversées. Le Vosdraak se fendit d’un léger sourire, avant d’enjamber les quelques obstacles lui permettant d’arriver jusqu’à ces deux mécanismes de défense. Rien qu’avec ces glyphes éteints, le Draknys pouvait facilement deviner qu’au moins un des saboteurs venait de cette chambre.
En premier lieu, le Baron posa calmement sa main sur le premier glyphe, dénué de vie et de magie. Il se concentra quelques instants, faisant appel à ses ressources magiques, mais aussi à la puissance des Anciens, puisée précédemment dans l’œuf. Doucement, des filons magiques entouraient la douce main du Vosdraak. Ce dernier décolla alors sa main de la pierre, puis les filons allèrent s’ancrer dans le symbole, dessinant la même forme que lui. Durant quelques secondes, le glyphe semblait puiser la magie dans l’être se tenant face à lui, puis, une fois cela fini, il s’éclaira en une lumière bleutée venant caresser les traits du visage divin de Vaenys. Cette lueur se refléta quelques instants dans les prunelles améthystes du Vosdraak, avant de doucement se stabiliser.
Le premier glyphe venait d’être rétabli. Naturellement, le Baron réitéra l’expérience sur la seconde pierre, se dirigeant vers cette dernière en enjambant l’armoire qui se trouvait auparavant devant. Ainsi, le Vosdraak venait de rétablir deux glyphes. Plus de présence ici, il n’avait plus qu’à retourner vers le Luteni Tulkas.
Après quelques minutes à déambuler dans l’artère principale des dortoirs, en faisant chemin inverse, Vaenys entendit un son déformé résonner dans la cage d’escalier, provenant de l’étage en dessous de lui. Naturellement, il descendit les dit escaliers pour aller retrouver l’origine de cette onde sonore, semblant être horrifique. Délicatement, il pénétra dans un couloir dénué d’un éclairage puissant. C’était à peine s’il parvenait à discerner les formes qui se dessinait devant lui. Il avança durant quelques instants, avant de tomber sur un être qu’il ne pensait pas revoir de sitôt.
Savoir. L’entité démoniaque croisée lors de son expédition à l’arbre monde, se dressait devant lui. Cette masse difforme de filaments de chair et de boyaux se tordait devant lui. L’un de ses yeux, il ignorait lequel, semblait le fixer, sans qu’il ne pût définir la nature de ses attentions. D’abord tétanisé, Vaenys ne réagit point. Mais, après une rapide réflexion, il se dit que Savoir devait être là pour venir en aide à la défense de Melorn. C’était ainsi que le prince déchu du Reike se fendit d’un sourire délicat, à l’attention de son vis-à-vis, puis un mouvement de tête, simple, mais efficace, pour le saluer. Mais, par instinct de survie, ne sachant pas les réelles intentions de cette chose, Vaenys tourna les talons sans dire le moindre mot, pour reprendre la cage d’escalier et, continuer à descendre.
Durant sa petite escapade, le Vosdraak croisa bon nombre de personnes, du nain au bide aussi gros que l’égo de Vaenys, au médecin des Forces Médicales Reikoises. Mais une personne retint quelques instants son intention, une femme possédant des yeux ressemblant à s’y méprendre au sien. Enfin, un seul œil, étant donné qu’elle avait été rendue borgne par on ne savait quoi. En tout cas, il passa à côté d’elle en la snobant, lui adressant qu’un simple regard. Il en fit de même avec toutes les autres personnes qu’il croisât sur sa route et, surtout avec les espions Reikois. Zéphyr ne devait pas être loin, mais le prince déchu ne l’avait pas encore croisé.
Enfin à l’extérieur, le prince déchu alla directement en direction du Luteni Tulkas, qui possédait encore avec lui, l’œuf des anciens. Comme à son habitude, il tentait de se montrer discret, étant entouré de soldat reikois. Même si, pour lui, c’était un véritable crime que de devoir cacher un si beau visage. Enfin, bref. Il marcha, d’un pas léger, en direction de la position du Luteni, puis il attendit que celui-ci donnât les ordres, certainement de déplacement.
Et oui, ce fut le cas, Tulkas donna l’ordre de se déplacer en direction de la place du Marché. Naturellement, Vaenys attendit que tous se mirent en route pour suivre le pas, restant bien à l’arrière du groupe. Avec la présence de l’armée Reikoise, mais aussi des espions et potentiellement de l’Oreille, il ne se sentait pas en pleine sécurité. Enfin, une petite discussion avec ce bon vieux Zéphyr ne ferait certainement pas de mal, si d’aventure il venait à le repérer. Enfin, ce n’était certainement pas le bon moment. Le mieux était encore d’aller sauver les civils présents dans la place du Marché et, à limiter les dégâts de cette attaque.
crédits : 2236
- N’ayez pas de contact et n’interférez pas avec ses actions. Celui qui n’est pas contre nous est pour nous et nous avons besoin de toute l’aide possible, dans cette agitation. Y avait-il des blessés parmi ceux qui ont été exfiltrés ?
- L’essentiel des dégâts a eu lieu près des ruines de l’ambassade, le campus a été relativement épargné. Mais c’est la panique à certains endroits…
- Melorn devra rapidement se ressaisir, pourtant, fait sobrement Zéphyr alors qu’il revient aux étages inférieurs avec son acolyte. Quelle zone n’a pas été visitée ?
La réponse de son subordonné ne tarde pas, et le conseiller royal se dirige donc vers une partie administrative du campus, généralement réservée aux professeurs et au personnel de l’Université. L’endroit est désert, probablement parce que les enseignants donnaient cours au moment de l’explosion, et qu’ils n’ont pas eu le temps de revenir ici. Dans l’immédiat, cette solitude forcée ne dérange pas l’ami d’Ayshara, qui continue ses investigations et finit par trouver un glyphe dans une grande salle, qui sert certainement à accueillir tous les élèves lors de la rentrée académique, voire même lors de certaines festivités propre à la vie estudiantine. Le guerrier se penche vers la rune magique, et lorsqu’elle s’illumine, le maître-espion comprend que le mécanisme est activé. Bien.
Mais il doit bien y en avoir une autre dans ce bâtiment. Il serait trop tôt de s’arrêter là, aussi l’Oreille reprend sa marche et finit par entrer dans une salle qui sert de petit entrepôt, où on entretient des artéfacts qui servent certainement à la magie noire. Le conseiller accorder un œil à ces objets magiques qui doivent servir de catalyseurs pour les nécromanciens, avant de s’en détourner pour revenir à son objectif initial. Il lui faut trouver un second glyphe, et vite.
L’homme y arrive après quelques instants de fouilles – l’une des runes magiques ayant bien été dissimulée à l’abri des regards, peut-être pour ne pas attirer l’attention de quelques étudiants curieux, s’ils devaient récupérer du matériel pour leurs professeurs. Cela lui a quand même pris quelques minutes, et le Reikois considère qu’il est temps de sortir à l’air libre pour retrouver Tulkas, et peut-être même le reste de ses compagnons.
Quand le ministre aperçoit le meneur de leur groupe, celui-ci est en train de dialoguer avec un elfe. L’une de ses Sentinelles en profite pour lui souffler de qui il s’agit, et l’Oreille observe donc ce Sheeran faire part de ses préoccupations. Le Marché, les Bois, ou l’ambassade semblait donc la priorité. Mais par où commencer ? Chacun avaient leurs avantages. Et chacun avait leurs inconvénients…
- Si je puis me permettre, Luteni. Zéphyr attend qu’il ait l’attention de l’ancien gladiateur avant de reprendre. Aller à l’ambassade pourrait nous faire récupérer du matériel, pour nous et pour nos hommes. Les Bois pourraient cacher une menace potentielle, si les enchantements qui y règnent sont corrompus. Le marché a l’avantage d’être proche du campus et d’avoir une position centrale. Si nous contrôlons cette position, nous pourrons davantage organiser notre défense. Aller d’un lieu à l’autre pourrait être plus facile. Par ailleurs, ce sera là aussi qu’il y aura beaucoup de civils… Que préférez-vous qu’on fasse ?
Le maître-espion se tait, laissant Tulkas donner son ordre. Quand il choisit d’aller au marché, le frère d’arme de Deydreus acquiesce sans mot dire et se met en route. Il s’arrête juste quand une voix ni macusline ni féminine leur propose une sorte d’énigme. D’abord surpris, le bretteur envisage bien plusieurs réponses, mais prudent, il réussit à ne rien formuler. Répondre spontanément pourrait leur porter préjudice. Il va leur falloir réfléchir pour répondre à cette devinette…
crédits : 3569
Je continuais donc mes déambulations guidant ceux que je croisais vers la sortie, moins nombreux à mesure que le temps avançait, je me souvenais des indications données, nous ne pouvions rester trop longtemps au même endroit aussi je devais me hâter. Je n'avais nulle capacité spéciale pour observer mon environnement, seule, sans soutien j'évoluais un peu à l'aveugle (et comme je suis déjà borgne c'est peu dire). Au détour d'un couloir je croisais l'homme grand, altier, à la chevelure blanche comme la neige et au regard pénétrant qui brillait de la même couleur que le mien. Je ne savais pas du tout qui il était mais je l'avais croisé près de l'Arbre Monde, silencieux, mutique mais qui avait agi pour aider, qui était-il? Une oeuvre d'art réalisée par un Maitre du Sekaï mais qui respirait la fierté et son regard me jaugea, me jugea peut-être aussi mais pas un son ne sortit de ses lèvres. Avait-il même incliné la tête pour me saluer? Je n'en étais pas certaine mais j'étais de mon côté parfaitement éduquée et conditionnée de ce côté, aussi j'avais salué l'homme sans qu'il n'y ait de doute, pas de sourire cependant l'heure n'y était pas et pas de mot, pourquoi ferai-je un effort qu'il ne faisait pas? Nous resterions des silhouettes croisées.
Plus loin je tombais sur un couloirs menant sur une terrasse, au premier étage et en cherchant bien je finis par trouver une glyphe qui ne brillait plus, j'avais entraperçu une silhouette qui partait en courant, un saboteur surement mais je n'avais pas les capacités de le poursuivre, perte de temps. Aussi je rejoignis la glyphe inerte en me demandant comment faire. Je posais mes doigts fins sur la rune et sentit comme un fourmillement, elle attendait qu'on l'éveille c'est ce que je compris. Alors comme je l'avais fait avec le saboteur je concentrais mon esprit vers l'Oeuf pour qu'il me prête son énergie et il répondit à ma demande. De mes doigts coula de la mana, des gouttes d'eau comme à mon habitude mais l'énergie ne venait pas de moi je n'étais qu'un vaisseau et de manière instinctive presque la mana s'insinua dans la rune et elle se mit à briller, réactivant le système de sécurité sur la terrasse.
Le temps ayant défilé j'avais choisi d'ensuite rebrousser chemin pour rejoindre le groupe, tous n'y étaient pas encore auprès du luteni mais à mon arrivée il y avait déjà l'homme mystérieux ainsi que Zéphyr. Alors que j'approchais je ressentis un appel magique, cela m'était destiné comme aux autres et une voix nous livra une énigme.
Je l'écoutais et la répétais dans mon esprit. Sans réellement me soucier des autres, je sentis que j'avais besoin de formuler ce que cela m'évoquait et plus profondément en moi, je percevais ce besoin maladif que cela puisse être la bonne réponse, j'avais un besoin vital de réussir.
Levant mon oeil valide vers le ciel, vers je ne savais pas trop quoi je dis à haute voix.
- L'Espoir...
Cela fut prononcé avec force et conviction mais sans que rien de plus ne soit ajouté, comme si actuellement chaque mot m'était couteux et douloureux. Je ne pouvais pas plus pour le moment et je me murais de nouveau dans mon mutisme atypique pour écouter les conseils ou plutôt les ordres du Luteni.
J'inclinais la tête, j'irai sur la place du marché, cela me convenait, il y avait nombre de personnes à sauver là-bas, c'était l'endroit ou nous devions nous rendre, que ce soit central ou pas, tactique ou non, ces arguments là n'avaient pas de poids pour moi mais je suivais docilement les ordres donnés. Le bruit de mes bottes sur le pavé retentit, seul bruit accompagnant mes déplacements vers la suite.
crédits : 1153
Info personnage
Race: Elementaire de lave
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Neutre bon
Rang: B
Tour 2
Les couloirs commençaient à se viser, signe que l'évacuation avancer à bon rythme. Je croisais de moins en moins de monde, tout avait été si rapide. Je pénétrai dans un amphithéâtre dévasté. Quelques coups se trouvaient dans les escaliers et aucun ne portait de trace de blessure d'arme. Je m'étais rapproché d'eux, posant mon bâton au sol pour avoir les mains libres. Retournant le premier corps pour voir si les blessures n'étaient pas sur l'avant du corps.
Rien, l'étudiant n'avait pas de trace d'arme, mais était recouvert d'ecchymose. Il avait dû être piétiné par la fuite de ses camarades. Je soupirais devant cette réaction que j'avais pu déjà observer sur les champs de bataille. Quand le blessé tombait dans la formation, il y avait assez peu de chance de le retrouver entier. Mais le voir sur des gens si jeune faisait une autre sensation.
Je passais sur le deuxième corps pour vérifier que c'était bien la même cause de décès, mais je n'en pas le temps de retourner le corps que quelqu'un se jeta sur moi. Son poids me fit basculer, ma tête heurta un des bancs de bois. La douleur résonna dans mon crâne. Un grognement s'échappa de ma gorge, pendant que ma magie transformée ma peau. Les craquelures qui venaient parcourir mon corps, la lueur infernale qui illuminait les alentours, mon visage se rapprochant d'un démon de feu. Mon regard rouge tomba sur celui d'un étudiant, une flamme se créa dans ma main. Son regard descendit et se figea sur quelque chose que je ne voyais pas. Il relâcha son emprise et se recula.
- Vous êtes du FMR ?
La flamme s'éteint, et ma forme d'élémentaire se replia. Je redevenais humaine en hochant la tête, l'adrénaline m'empêchant de répondre de vive voix. Mes yeux s'étaient posé sur mon brassard. Sans celui-ci, j'aurais dû tuer cet étudiant. Il se recula avant de partir sans rien rajouter. Je m'étais relevée, passant ma main à l'arrière de ma tête. Sans perdre plus de temps, j'avais rejoint l'estrade où se trouvait le bureau du professeur. Je fis le tour du bureau pour tomber sur le corps du professeur, poignarder une fois et égorgé. Je commençais à comprendre la raison de la fuite chaotique des étudiants.
Je m'étais penché sur le mort, car quelque chose semblait buller. Une fois le corps déplacé, la rune qui se cachait dessous se révéla à mon regard. Je posais ma main dessus sent ont cette magie ancienne appelait ce que l'œuf avait laissé dans mon âme. La rune s'abreuvait de cette magie qui n'était pas mienne.
Elle s'illumina complétement, résonna sous mes doigts. L'évacuation devait être presque terminée et je devais rejoindre le luteni au cas où il y avait eu des blessés. Une fois relevé, j'aperçus une autre marque sur le côté de la porte. Mes pas me guidèrent jusqu'à elle. La même sensation se produisit, illuminant à nouveau cette gravure. ¢ Sans prendre plus de temps, je repris le chemin de l'entrée. Pour retrouver le luteni et une partie d'une étrange équipe qui se dessinait. Je m'étais posé un peu à l'écart, m'appuyant sur mon bâton. Je ne prêtais pas d'attention à la plupart d'entre eux n'en ayant jamais croisé aucun. Mais ce démon, cette étrange créature avec plusieurs yeux qui me collait des frissons. Mais je n'étais déjà pas en position de diriger, encore moins se refuser une aide apparente. Rapidement, le doyen de l'université arriva et exposa la situation.
Comme souvent, je suivrais ceux qui s'avéraient être d'anciens collègues.
crédits : -233
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
- L’espoir.
Qu’il avait répété en écoutant parler la femme à la peau pâle et à l'oeil d’un mauve profond comme une pierre d’améthyste polie par le vent du désert. Tulkas ramena l’œuf des anciens à hauteur de sa poitrine pour le regarder un instant. Peut-être avait-elle raison, cette étrangère qui le méprisait pour les couleurs qu’il portait. L’espoir n’a pas besoin de voix pour se faire entendre et il nous pousse vers l’avant sans devoir battre des ailes.
Il se répands, comme une peste dans le cœur des hommes et qu’importe la cruauté du Sekaï, il plante ses racines profondément dans la terre. Et poussé par sa force, ceux qui portaient la bannière du dragon avaient été capables de vaincre un dieu et d’arracher aux créateurs leurs créations.
L’espoir, c’était un oiseau sans ailes qui continuait sa quête en rêvant du ciel.
Le regard d’ambre du fils du désert se leva vers le firmament et il s’autorisa à rester un instant silencieux, joignant ses mains autours de cet œuf des anciens qu’il étreint. Pensée parasite anodine, qui pourtant le révulse et le réconforte, qui l’enrage et le calme. Qui comble le vide, en le creusant toujours plus. Il inspire bruyamment après un instant, tournant la tête vers le petit homme qui viens lui parler. Lui qu’on appelle Zéphyr, mais dont Tulkas ne connaissait que le visage, le ramène bien vite au rôle d’officier, lui permettant d’abandonner l’espace d’un instant cette humanité trop présente à son goût pour endosser le rôle de ce qu’il devait être. Un meneur, un général, un héros.
Et de cet homme sensible ne restait plus que la coquille, habitée par un homme aussi belliqueux qu’ambitieux.
- Votre analyse stratégique est logique. Répondit-il après un temps avec cet accent chantant du désert. Toute formation défensive est à l’image des écailles du Dragon. Forte individuellement, invincible quand elles se chevauchent. Nous allons poser nos écailles en séquence, tisser une armure pour protéger le cœur.
Sa voix se faisait autoritaire, en tant que porteur d’œuf et unique représentant gradé de la Kyrielle, le rôle du commandement lui incombait et avec lui, la responsabilité de la décision. Il fallait être décisif, autoritaire et confiant. Observant ses camarades de fortune… Non, ses frères d’armes inattendus, il reprit la parole.
- La sauvegarde du Cœur, de Melorn et son peuple est primordiale. Dit-il en frappant le sol de la hampe de la bannière de sable et de gueule que lui avait confié la Griffe, celui qui avait vu en lui ce potentiel qu’il se devait d’exploiter. Nous allons tracer tous ensemble un couloir par lequel nous permettrons aux citoyens de rejoindre le campus pour y trouver refuge, notre première halte sera la place du marché, sécuriser ce nexus nous permettra de nous déployer plus facilement vers les autres points nodaux du réseau de défense et permettra aux volontaires de la milice de s’organiser plus efficacement pour secourir les elfes. Ensuite, nous aviserons en fonction de la situation sur place.
Avant d’ensuite se tourner vers la cour principale du campus de l’université. Observant un instant d’anciens commandants retrouver la flamme martiale qui avait guidé leurs existences avant qu’ils ne prennent leurs retraites dans les bureaux prestigieux de cette université. Leurs corps étaient rouillés, certains avançaient que leurs esprits aussi, mais sous cette couche oxydée se cachaient les esprits les plus brillants de l’Empire. Et face à l’annihilation, ils ne faiblissaient pas, organisant leurs hommes.
- Permettez-moi.
Dit-il en portant l’œuf et récupérant sa bannière pour rejoindre les défenseurs qui s’organisaient. Un attroupement de soldats revêtant les harnois aux couleurs de l’antique cité elfique, de recrues portant l’armure noire aux accents de lavande de la kyrielle et de civils portants des gambisons trop grands et des casques trop larges pour leurs têtes. Prenant un peu de hauteur, il frappa le sol de la hampe de sa bannière pour attirer l’attention.
- Melornois, Reikois, entendez-moi ! Cria-il en levant l’œuf des anciens. L’envahisseur tente de s’attaquer à l’âme même de votre civilisation, au moment où nous parlons des traîtres aveuglés par les promesses du Grand Ennemi tentent d’affaiblir les défenses magiques de la cité et de faire de vos rues des rivières de sang.
Quelque chose frémissait en lui, léchant son cœur et ses poumons de ses flammes.
- Nous ne laisserons pas la folie génocidaire de dieux de pacotilles nous écraser ! Qu’il hurla. Aujourd’hui vous ne vous battez pas pour honorer un serment envers l’Empire, par soif de gloire ou de richesses. Qu’il clama. Non, aujourd’hui vous combattrez pour défendre vos maisons, vos époux et vos enfants ! Alors combattez ! Combattez avec l’Espoir dans votre cœur ! Pour que la lumière de Melorn ne s’éteigne pas et ne nous condamne tous à l’obscurantisme et la crainte !
Son œil fut attiré par une pierre étrange ornant l’arche de la porte menant à la tour devant laquelle il se tenait. Il leva les yeux vers les machicoulis en suivant le chemin invisible d’une énergie magique qu’il ne pouvait voir, mais que Tulkas sentait entrer en résonnance avec l’œuf des anciens qu’il tenait dans sa main, pivotant le torse pour observer la pierre, il leva l’œuf contre, la touchant et à nouveau, l’énergie bleutée et lumineuse de la magie des anciens se mit à craqueler le long de son épaule et imprégna le sceau magique.
L’énergie zébra le long de la tour d’angle, zigzagant le long du mortier dans une ascension vertigineuse jusqu’à atteindre les créneaux et descendre sur le sol pierreux pour se concentrer en un point. Puis, un faisceau de lumière s’activa pour venir fendre le ciel et entrer en résonnance avec le bouclier qui défendait Melorn. Ce n’était qu’un glyphe de protection de plus, mais ce phare protecteur serait là avec eux pour repousser la horde chaotique qui les attaquait, ravageant et cliquetant dans la ville.
Les hommes poussèrent un cri victorieux, harangués peut-être par le zèle de l’officier, son discours ou la lumière qui manifestait peut-être à elle seule l’Espoir d’un peuple entier de repousser ceux qui mettaient tout en œuvre pour qu’enfin, la civilisation de Melorn ne pousse son dernier râle et dans un ultime sursaut de violence, ne s’éteigne pour rejoindre leurs ancêtres réanimés par X’o-rath.
Descendant les marches, saluant le directeur Sheeran sans réellement savoir s’il le reverrait vivant d’ici la fin de cette bataille. L’elfe lui rendit le mouvement de tête, les deux hommes avaient vu assez de combats pour savoir que l’issue d’un combat ne reposait pas uniquement sur le moral, mais sur les victoires tactiques et une stratégie bien rodée.
Enfin, Tulkas n’avait connu réellement que deux grandes batailles, mais une vie passée à étudier l’art de la guerre et à le mettre en pratique, bien que théâtrale, avait ses avantages.
Rejoignant ses compagnons, l’œuf sous le bras il les observa tour à tour, même l’étrange créature aux yeux multiples qui les accompagnait sans réellement comprendre qui (ou plutôt quoi) il regardait. Inclinant la tête, tournant son attention vers la sortie de Drakstrang, il dit.
- Mettons-nous en route. Avant d’ajouter. Nous partons pour la place du marché.
- Ud rea, ud sura rea -
crédits : 1917
Prenant en chasse cette personne encapuchonnée qui attise ses suspicions à cause de son demi-tour et du sourire de connivence qu’elle lui a adressé, Savoir arrivé dans le cadre de la porte où il avait aperçu Vaenys se retrouve devant une cage d’escalier complètement vide. Le présumé saboteur s’est complètement volatilisé. Pas le moins du monde frustré par sa cible qui lui a filé entre les griffes, le Démon fait demi-tour pour revenir dans une des salles de classe de Drakstrang. Les gravures murales représentant différentes formations militaires et les peintures sur peau un brin primitive mais certainement dans la mouvance de la culture draconique donnent à la pièce un aspect naturellement studieux, étoffé un peu plus par les affaires, les encriers, les plumes et les livres disséminés ça et là que les étudiants ont abandonné aux premiers signes d’évacuation. Si Ra était de sortie, nul doute que Savoir se serait arrêté pour lire les gribouillages des apprentis et emmagasiner ces connaissances dormantes qui ne demandaient qu’à être acquises, mais l’obsession d’Ica pour son but en cours est bien plus forte que la curiosité insatiable de l’oeil hypermnésique. Tant qu’il est stimulé, l’oeil aux ondes violettes détient les pleins pouvoirs sur sa conscience.
En parlant justement de stimulation, une voix externe vient perturber le cheminement de pensée d’Ica, et si l’entité poly-oculaire a l’habitude des irruptions dans ses différentes psychées tant ses yeux se battent parfois pour le contrôle de la créature, cette voix ci n’a rien à voir avec les consciences multiples de Savoir. Prononçant une énigme ésotérique qui n’évoque rien au Démon, Ica est troublé. Pragmatique, froid, dénué d’émotions, il n’a jamais ressenti l’espérance qui meut les autres mortels pour lequel il se bat. Il n’a jamais expérimenté de lui même la bouffée de courage que donne le miroitement d’un miracle aux esprits malléables, il l’a bien connu, en assimilant des victimes et en fouillant dans leurs passés et leurs sensations d’autrefois, mais il ne l’a jamais vécu lui-même. Impossible donc pour le Démon d’associer les métaphores du filigrane de cette énigme à un quelconque ressenti, et Savoir, si riche des informations dont il recèle, se retrouve rapidement confus sur la potentielle réponse de cette charade.
Suppliant. Ra, est-ce que tu es là?
Oui Ica?
Superviseur. Trouve la réponse à cette énigme.
Les références à la terre, aux âmes et à la capacité d’altération de Sekaï me font penser à l’Arbre-Monde…
Naïf. Alors l’Arbre-Monde est la réponse?
... mais ça ne collerait pas avec la première phrase. L’Arbre-Monde peut parler sans voix mais il ne peut pas voler.
Urgent. Met-toi au travail.
Je vais vérifier si j’ai déjà lu quelque chose qui pourrait correspondre à cette description.
Au sein d’un des globes oculaires fermé que porte l’aberration de la nature, une iris verdâtre prend forme, cachée à la vue de tous par la paupière protectrice qui l’enveloppe, un Ra sans pupille commence à passer en revue les millions de mots d’encre parcourus dans la pléthore d’ouvrages que Savoir a consommé au cours de son existence. L’oeil hypermnésique revoit chaque page de chaque livre, entre les bouquins fournis par les Fondateurs, ceux du Compendium, ceux de l’Académie de Melorn, ceux des diverses bibliothèques qu’il a eu l’occasion de feuilleter au cours de son échappée cette année et les esprits qu’il a sondé, il cherche inexorablement une réponse à cette épreuve.
Pendant que Ra réfléchi, Ica est toujours aux commande et le corps de Savoir fait demi-tour pour revenir à l’endroit où il a surpris le saboteur au travail. Le glyphe inscrit dans le mur du couloir paraît endommagé mais une rapide inspection de la gravure révèle les sillons magiques dans la pierre comme étant toujours fonctionnels. Le Démon enserre les bords de la pierre avant d’insuffler sa magie dans l’artéfact défensif et observe l’énergie de l’Oeuf des Anciens pénétrer le glyphe pour faire virevolter le plateau comportant le sceau. Un autre bruit attire son attention et il se rend compte que le pavé qui possédait le socle du glyphe est doté d’une deuxième face de l’autre côté du mur. Il fait alors le tour pour activer le deuxième glyphe, regarde avec plus de précaution pour s’assurer qu’il n’y en a pas plus et commence ensuite à bouger. Savoir s’approche d’une des fenêtres de la salle et aperçoit sur le toit d’une aile adjacente du campus la silhouette de Zéphyr qui redescend prestement du toit, suivant le Maître Espion de son regard unique, Savoir approche également ses serres de la poignée de la fenêtre pour l’ouvrir et jauger la hauteur qui le sépare du sol. Trop élevée pour garantir un atterrissage sans dégâts corporels superflus. Il commence alors à préparer une canalisation de sa mana à travers ses chaires et entend l’ordre de mouvement sommé par le Luteni reikois, la Place du Marché, l’oeil d’Ica en pleine téléportation remonte alors en direction de la grande place qui se profile au delà des bâtiments du campus, alors que les soldats et le reste du groupe commencent à faire marche.
Le Démon disparaît sans un bruit, sans un flash de lumière quelconque ni fumée annonciatrice, et il se remanifeste en plein milieu de la Place du Marché, au centre même du quartier melornois qu’ils cherchent à défendre.
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