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  • Jeu 25 Avr - 21:23
    Vous faites un travail fabuleux, Bruno.

    L’Ange se tenait au-dessus de l’épaule du jeune homme, le nez penché sur l’ouvrage en cours de rédaction. Ou plus exactement, en cours de copie. Elle l’encouragea d’un fin sourire. Le garçon, lui, trempa son pinceau dans l’encrier, et reprit le traçage méticuleux des lignes et des courbes qui composait le gros de sa besogne : il s’agissait non seulement de recopier fidèlement les textes, mais de le faire bien. C’était tout un art—qu’il agrémentait d’enluminures et d’illustrations colorées, noircissant les pages blanches du manuscrit. On lui avait aménagé un petit scriptorium dans un coin de l’église, tout près de la bibliothèque. Ce n’était rien de comparable par rapport à la grande bibliothèque de Mael, mais Siame avait tenu à faire restaurer les livres malmenés par les troupes militaires (et reikoises) qui avaient réinvesti les lieux avant qu’elle ne débarque. Il fallait le dire : des vieux bouquins divinistes, c’était bien le cadet de leur souci. Certains avaient servi de combustible – particulièrement efficace pour raviver un feu de cheminée : il fallait s’imaginer que des montagnes de livres “hérétiques” avaient été dévorées par les flammes, parce qu’à défaut de pouvoir les brûler eux, on se contentait des bouquins – et d’autres avaient été sauvés miraculeusement, entassés dans des coins de l’église, offerts aux mites. Bruno s’était proposé lui-même de les recopier : il avait appris l’art de la calligraphie sur les bancs de l’Université, et désirait, lui aussi, se rendre utile. Une vingtaine d’années tout au plus, les cheveux sombres, sagement disciplinés sur le côté, et les yeux arrondis par une grosse paire de lunettes, il était en train de finaliser le premier chapitre d’un recueil de prières divinistes.

    Siame lui déposa sur le petit bureau une nouvelle brassée de livres trouvés dans les étagères appauvries.

    À ce rythme, je n’aurai bientôt plus rien à vous faire recopier, vous savez.

    Il eut un petit sourire en coin, manifestant une petite fierté tout à fait charmante.

    — Dans ce cas, il me suffira de faire plus de copies, rétorqua-t-il, toujours absorbé par la lettre complexe qu’il était en train de tracer.

    Il était bien ici. Certes, il n’était pas payé, mais ça n’avait pas d’importance, car il contribuait à quelque chose de plus grand, quelque chose de plus important que quelques pièces. Il passait à l’église tous les soirs, après ses cours, et retrouvait religieusement le petit scriptorium. La Mère l’avait accueilli en toute bienveillance, comme elle accueillait tous ceux qui prenaient la peine de se manifester. C’était l’impression qu’elle donnait. Elle, ne guérissait pas ses erreurs et ses mauvais comportements par des coups de règle, comme c’était le cas de ses professeurs. De moins, pas encore. En vérité, toute cette bienveillance maternelle n’était pas plus qu’une supercherie—mais Siame n’avait jamais eu le moindre mal à changer de peau et de costume pour parvenir à ses fins. Et ici, on lui rendait bien. Elle n’allait certainement pas avoir l’hypocrisie de s’en plaindre : on la regardait comme le Messie lui-même, on embrassait ses mains en se baissant bien bas et on la remerciait dès qu’elle ouvrait la bouche—même pour débiter les plus bêtes banalités. Et voir les mortels à genoux devant elle : c’était un tableau qu’elle avait toujours apprécié. Ses mots voletaient frivolement comme un essaim de mouches au-dessus des petites têtes des fidèles (de là à dire qu’il s’agissait d’un fumier aussi fécond qu’accommodant, il n’y avait qu’un pas) et ses sourires maternalistes – le mot n'existe pas et c'est une honte, quand les hommes ont le droit de se montrer paternaliste – se multipliaient très naturellement derrière le voile qu’elle portait.

    Que demander de plus ?
    Ah oui. Du soutien, et de la notoriété.

    — Ma Mère, un voix s’éleva tout près de la porte, quelqu’un demande à vous voir.

    Siame décolle son visage du travail du copiste – tandis que Bruno, lui, ne cilla même pas, les yeux brillants derrière ses petites lunettes – et haussa les sourcils. Dans l’obscurité de l’église, une tâche se rapproche, et se révèle être une femme aux yeux sombres, félins, honnêtes – cyeux-là là ne mentent pas, quand ceux de l’Ange concentrent toute la malice du monde –, et dont la peau lui rappelle la couleur du soleil sur les dunes chaudes du désert. Elle en devine seulement sa chaleur et son odeur de sirocco et de miel. A côté, sa propre lumière semble affreusement pâle et terne. Le temple lui-même semble gris et boudeur dans ses environs. Néanmoins, Siame lui offre un sourire gracieux, généreux—audacieux.

    Bienvenue, enfant du Soleil.

    Elle prononce les mots avec désinvolture, comme si reconnaître l’existence d’une autre religion entre ces murs saints dans une période de conflit n’était pas une invitation à la polémique. L’Ange persiste à croire que le choix des idoles vénérées par les uns et les autres n'a finalement que peu d’importance : tant que tous viennent ici pour faire front commun et qu’ils participent à sa cause. Tout reste à savoir si cette créature-là souhaite l’aider ou lui mettre des bâtons dans les roues.

    Comment puis-je vous aider ? Elle le dit, comme si ce n’était pas elle qui espérait de l’aide. L’Ange place un premier pion sur l’échiquier et joint poliment ses deux mains devant elle, rassemble son intégrité : toute disposée à se montrer de bonne grâce. C’est une Sainte qui se présente à Athénaïs de Noirvitrail. Quel culot.

    Et c’est ainsi que tout avait commencé : avec un peu de culot.


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  • Jeu 9 Mai - 20:41
     
    Soleil & Lumière
    Cité de Maël


    La jeune femme à l’odeur de miel pénétra dans l’antichambre du sanctuaire titanide de Maël, après plusieurs jours de voyage au travers des terres désolées de ce qui était autrefois la Fédération de Shoumeï. Détruite par l’objet-même de ses prières, la fédération ne survivait que dans l’esprit des rescapés, qui s’accrochaient désespérément au rêve de pouvoir un jour purifier leurs terres de la corruption apportée par leurs divinités. C’était un peuple paradoxal. Nombreux étaient ceux qui n’avaient pas tourné le dos à leurs déités vengeresses, malgré le massacre de leurs proches. Pire, certains avaient trouvé dans l’apparition soudaine des Titans dans le monde un élan de foi, une preuve que leur croyance avait un sujet véritable, tangible, bien que meurtrier. Athénaïs ne pouvait les blâmer pour cette inclinaison d’esprit … elle-même avait ses croyances bien ancrées et l’esprit humain parvenait toujours à rationnaliser les choses, mêmes les plus cruelles.

    Le Divinisme n’avait jamais véritablement attiré la commandante de la Huitième Légion. Elevée chez les exilés reikois ayant fait de la République leur foyer, Athénaïs partageait avec ses comparses une version « républicaine » du Shierak reikois : le Dujak Shierak. La vénération du Soleil et de la Lune y était moins présente que celle des Astres, qui prenaient une part beaucoup plus importante dans la liturgie et les rites annuels. C’était un Shierak libéré de l’influence du couple impérial et surtout, de l’hérésie des Stellaires, qui en avaient fait l’incarnation terrestre de la Lune et du Soleil. Mais c’était aussi une religion plus diluée, plus libérale qu’orthodoxe, qui avait du mal à se répandre hors des frontières des quartiers reikois de la République. S’il restait vivace dans les anciens ghettos, il avait trop absorbé les valeurs républicaines pour être pouvoir être écouté hors des frontières de la République.

    Athénaïs, quant à elle, avait cheminé sur un chemin tracé par Parwan depuis plusieurs années. La nomade, devenue sa femme, suivait le Shierak des nomades, aux mœurs plus orthodoxes et traditionnalistes. C’était la curiosité qui l’avait enjoint à apprendre les coutumes et les croyances des nomades ; c’était l’amour qui l’avait fait y adhérer. A bien des égards, le Shierak des Sahrikis était beaucoup plus exigeant que son homologue républicain, mais ses traditions spirituelles étaient plus robustes. La Façonneuse essayait tant bien que mal de concilier les nouvelles exigences de sa foi avec l’éducation religieuse de sa communauté, cherchant un équilibre dans lequel s’épanouir. Ce n’était pas la chose la plus simple du monde, mais elle s’en sortait, tant bien que mal. Et puis … elle avait Parwan …

    Elle avait quitté sa bien-aimée il y a quelques jours pour se rendre à Maël. Chevauchant de jour avec une petite escorte de mercenaires, elle s’était frayée un chemin au travers des monstres et des cadavres ambulants qui écumaient les campagnes de l’ancienne fédération. Parvenue devant l’enceinte blanche de Maël, la jeune femme avait demandé à son escorte de vaquer à ses occupations pour quelques jours le temps qu’elle fasse ses propres affaires. Vêtue de sa belle robe bleue et or et d’un voile de même couleur noué dans ses cheveux, la jeune femme se présenta à la porte du sanctuaire qu’elle devait visiter en priorité. Oh, bien sûr, elle devrait aussi se rendre en la demeure de Myriem de Boktor, mais cela pouvait attendre quelques heures. Elle devait absolument délivrer un cadeau à une certaine personne …

    Le sanctuaire qu’elle cherchait ne fut pas bien compliqué à trouver, malgré le fait que la ville regorge de sanctuaires liés aux Titans. Mais il était un sanctuaire bien particulier que la jeune femme voulait trouver : celui de l’Ange. Un seul sanctuaire pouvait se prévaloir d’avoir pour Révérende-Mère une ange en chair et en os et c’était suite à son appel aux dons que la descendante des Noirvitrail avait décidé de traverser à la fois le désert et les montagnes pour se rendre à Maël.

    Elle ne venait pas les mains vides … et sa présence était des plus intéressées … Mais elle était confiante dans sa capacité à concilier des objectifs différents, mais pas non plus antagonistes.

    C’est avec une attitude avenante et polie qu’elle franchit les portes du sanctuaire en pleine reconstruction. A l’intérieur, une petite nuée d’ouvriers et d’artisans de toutes les professions s’affairaient à rendre à cet édifice religieux son lustre d’antan et, à en juger par la qualité de l’ouvrage, ceux-ci étaient particulièrement expérimentés. La République aurait probablement besoin des services de tels orfèvres un jour et la perspective de voir de véritables temples à la gloire des Astres fleurir en République la laissa songeuse.

    Alors qu’elle considérait cette hypothèse en s’attardant devant un relief gravé, Athénaïs fut hélée par celle qu’elle identifia immédiatement comme l’Ange dont l’apparence semblait ravir les cœurs des habitants de Maël. Mais si les habitants ne tarissaient pas d’éloge au sujet de l’apparition céleste qui avait élu domicile dans ce sanctuaire, ce fut une autre sensation qui saisit le cœur de la jeune femme quand la silhouette diaphane s’approcha d’elle dans un sourire.

    Il y avait une souffrance presque tangible dans cette Sainte…

    Un frisson parcourut l’échine de la demoiselle quand son regard croisa le sien. Elle avait déjà vu de tels yeux … Chez d’autres personnes …

    Elle s’inclina poliment et salua la Sainte avec toute la déférence due à son statut. La demoiselle drapée d’or et d’azur lui rendit un sourire avenant et doux.

    « Je vous remercie de votre accueil, Révérende-Mère. Je suis mademoiselle Athénaïs de Noirvitrail. J’arrive de Justice pour vous présenter mes respects et répondre à la curieuse demande que vous avez formulé concernant la restauration de ce sanctuaire. Il se trouve que vos prières ont porté jusqu’à chez nous … et c’est dans un esprit de mécénat que je suis ici. »

    Une introduction polie et douce, à l’image du caractère de la commandante de la Huitième Légion. Athénaïs se présentait en mécène inopinée … et bien que le Divinisme ne soit pas son univers de croyances, elle savait une chose : les religieux étaient les personnes les mieux connectées de l’ancienne fédération. Ces personnes avaient non seulement des airs de sainteté, mais en plus, avaient le bras assez long pour obtenir à peu près tout ce qu’elles voulaient. Elles disposaient de ce dont Athénaïs avait besoin pour ses propres projets : de l’influence et des relations.

    « Pourrions-nous parler dans un endroit plus privé ? Si le bruit des burins et des ciseaux ne m’importune pas le moins du monde, l’affaire est assez importante pour que nous n’ayons pas besoin d’oreilles indiscrètes. »



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  • Lun 27 Mai - 0:08
    Le nom éveilla une étincelle dans les prunelles de silex de l'Ange. Les échanges épistolaires qu’elle avait entretenus avec la Commandante lui revinrent immédiatement.

    Bienvenue Madame de Noirvitrail, déclara-t-elle dans un sourire posé, tandis qu’elle dévisageait la nouvelle arrivante dans le fond des yeux. Il me tardait d’enfin vous rencontrer. C’est un honneur de vous recevoir ici, aussi… modeste – pour ne pas dire délabrée – soit l’état de notre église.

    Un honneur et bien plus que ça. Aussi angélique fut-elle d’apparence, il n’y avait rien que Siame faisait qui ne fut pas intéressé. Elle jugea, par les manières dont Athénaïs s’exprimait et par l’aisance dont elle faisait preuve, que la Républicaine était définitivement une professionnelle... Aussi chaleureuse fut sa présentation, elle n’en restait pas moins directe—en phase de provoquer un nouveau sourire étincelant (charmant ? charmé ?) à l’Ange. La venue de la Dame de Noirvitrail jusqu’à son église était la promesse d’un fructueux – pour elle, tout de moins – partenariat.

    Bruno n’avait pas levé l'œil de son ouvrage, quand la nouvelle arrivée s’était présentée, pourtant, Siame savait que le copiste avait l’oreille partout. Et bien qu’elle ne doutait pas un instant de sa sincérité – de toute manière, l’Ange n’avait rien à cacher – elle opina à la demande.

    Bien sûr, répondit-elle en s’éclaircissant ostensiblement la voix. Nous vous laissons travailler en paix, Bruno. Elle récupéra une pile de livres fraîchement calligraphiés. Si vous voulez bien me suivre, ajouta-t-elle pour Athénaïs, tandis qu’elle l’invitait à quitter le scriptorium

    Ensemble, elles s’étaient dirigées dans la pièce adjacente, un petit bureau que la Mère s’était aménagé à l’occasion. Les choses avaient bien changé, depuis le temps où elle louait une petite chambre pittoresque dans une maison de jeunes filles à Liberty—se roulait dans la boue et dans le sang parmi les prisonniers d’un bataillon de l’armée reikoise… La voilà désormais si sérieuse, affairée à un tout nouveau rôle, un tout nouveau travail—quand, quelques semaines avant, elle était une créature affamée, renfrognée, aux cheveux sales et emmêlés.

    Je vous en prie, mettez-vous à l’aise. Il y avait deux chaises présentes dans le bureau. Merci d’avoir répondu favorablement à ma demande. Vous n’avez pas idée d’ô combien votre aide est bienvenue. Nous avons encore tant à faire pour redonner à l’Église sa gloire d’antan et si pour le moment nous n’avons eu aucun… désagrément avec l’autorité – elle ne prend pas la peine de préciser qu’elle parle de l’armée de barbares qui occupaient alors la ville, alors auréolée du rôle intouchable du Sauveur –, nous tâchons tout de même de ne pas attirer l’attention.

    Après tout, c’est elle qui avait attiré son attention sur la nécessité de se montrer discret—et l’Ange pouvait bénéficier de toutes les précautions possibles, dans son cas. On en voulait suffisamment à sa religion (bien que sa foi fut toute relative, on ne put pas dire qu’elle fut une bonne croyante selon les préceptes – ceux-ci décrétés par les Hommes – divinistes), mais on abhorrait davantage qu’elle fut née de la main des Titans.
    Siame se voyait déjà volontiers faire tomber les masques pour parler plus franchement – bien que le cynisme était souvent synonyme d’une résignation morbide, chez elle, il s’agissait d’un simple petit péché mignon  – mais nous n’en étions pas encore là. Elle ravala ses réflexes et les commentaires qui ne pouvaient être qu’invraisemblables de la bouche du sacro-saint personnage qu’elle se trouvait à jouer pour l’occasion (par Aurya, elle n’aurait jamais songé que cela puisse être aussi accablant). Elle n’avait pourtant, à cet instant, elle comme sa vis-à-vis, pas encore idée des terribles – (mais terriblement profitables) – événements qui se dérouleraient alors très bientôt sur les terres du Shoumei et du tournant que prendrait alors la suite de son histoire.

    Cependant, vous vous en doutez, notre mission en ces lieux est pacifique et respectable – les mots prennent une drôle de saveur dans sa bouche, tiquent dans son crâne comme des ronces, elle qui était loin d’être une partisane exemplaire de la paix… Vraiment, de qui se moquait-on ? –, nous n’avons rien à cacher. Tout ce qui importe, c’est que les divinistes encore présents à Mael et dont la foi persiste puissent jouir d’un lieu où se réunir pour prier, échanger, exercer leur culte sans jugement.

    Elle semble sincère, lorsqu'elle le dit. Son esprit, lui, est évidemment ailleurs. Sa tête s’incline légèrement sur le côté, tandis qu’elle scrute impudiquement le visage de la jeune femme.

    Puis-je me permettre d’être honnête avec vous ? Demanda-t-elle, sans attendre la réponse. Je ne pensais pas que vous accepteriez de venir nous rencontrer ici. Si je ne m’abuse, vous ne partagez pas nos croyances pour les Créateurs ? On pouvait dire que sur ces terres, il n’existait pas de cultes aussi opposés que celui des Divins et le Shierak. Les deux étaient hautement incompatibles. Sa main souligna les contours du bureau. Ne vous méprenez surtout pas, nous sommes infiniment reconnaissants de toute l’aide qui peut nous être apportée, aussi modeste soit-elle, et plus que chanceux de vous compter parmi nos mécènes.

    Autrement dit, l’Ange tenait à savoir ce que toute cette histoire allait lui coûter puisqu’en ce Monde, un service n’était jamais rendu gratuitement. Tout ça, aussi sincères et bien intentionnées fut les deux parties, ce n’était toujours rien de plus que des rapports de force—et l’Ange se devait de se montrer prudente, prudente, toujours prudente. Méfiante aussi, parfois : quand le reste du Monde cocotait du satané parfum de l’impunité morale qui lui était refusé de par sa simple nature (alors, quitte à ce que ce soit le cas, autant…). Quoi qu’il advienne, Siame n’oubliait pas – jamais – pourquoi elle était véritablement là, et que ce projet n’était alors qu’un petit tremplin pour consolider le reste de ses ambitions… Finalement, on revenait toujours et inlassablement à la même chose : Siame s’adaptait au rôle qu’elle se devait de jouer sur le moment—peu importe lequel fut-il.


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  • Dim 9 Juin - 22:02
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    Le bureau s’avéra être plus confortable qu’il ne le laissait supposer de prime abord. Les deux femmes s’y glissèrent discrètement tandis que l’hôte devisait aimablement avec la commandante. Sans plus de cérémonie, cette dernière s’installa sur la chaise proposée et croisa les jambes d’un air détendu. Athénaïs affichait l’air affable des demoiselles de son rang. En bonne représentante de sa famille et en tant que citoyenne républicaine, ses manières étaient assurées et elle connaissait l’étiquette pour apparaître aimable et bien élevée, même auprès des représentants étrangers.

    « Comme ma famille l’a laissé entendre lors des différents échanges épistolaires, nous avons à cœur d’entretenir des relations de confiance avec le peuple shoumeïen. Ce dernier n’a que trop souffert de la guerre et nous savons pertinemment que bien que la République ait accueilli nombre d’entre eux, beaucoup aspirent à pouvoir retourner sur leurs terres … »

    La demoiselle voulut ajouter une pique acerbe sur l’armée impériale qui stationnait dans la ville, mais se retint. Celle-ci formait une force d’occupation qui ne plaisait ni aux Shoumeïens, ni aux Républicains, mais qui s’était avérée utile pour gérer les invasions monstrueuses dans l’arrière-pays. Mais tout le monde se souvenait du pillage des coffres de Maël. Tout le monde savait que la fortune éphémère de l’Empire du Reike venait essentiellement du pillage irraisonné d’un peuple martyr. Consciente que des oreilles indiscrètes pouvaient se glisser, même dans les tréfonds d’un chantier de reconstruction, elle s’abstint de rajouter tout de suite de l’huile sur le feu et de blâmer l’armée reikoise. Mieux valait ne pas se faire remarquer outre mesure et déclencher par mégarde un incident diplomatique.

    « Il va de soi que ma famille ne m’aurait pas envoyée si elle avait le moindre doute sur votre probité et sur les vertus de votre mission, Révérende-Mère … La famille Noirvitrail a bien conscience des difficultés vécues par le peuple shoumeïen et souhaite apporter sa part, en toute solidarité, à la reconstruction de cette contrée. »

    C’était bien entendu un pieux mensonge. Les parents d’Athénaïs étaient de froids calculateurs et d’habiles négociants. Bien qu’ils ne fussent pas aussi renommés que les grandes familles qui naviguaient dans les eaux troubles du Sénat républicain, les parents d’Athénaïs étaient connus à Justice pour leurs actions en faveur du développement de la ville. Leurs bonnes œuvres leur permettaient de jouer de leur influence dans divers milieux et de se faire passer pour une sympathique famille de patriciens auréolés de la gloire de ses enfants. Bien entendu, si les Noirvitrail n’étaient pas une famille corrompue ou trempant dans des activités illicites, ils jouaient suffisamment de leur influence pour s’assurer que personne ne trouve rien à redire lorsqu’ils se permettaient d’obtenir quelques privilèges.

    Les motivations qui poussaient les Noirvitrail à confier une partie de leur fortune nouvellement acquise après des années de difficultés financières étaient loin d’être purement philanthropiques. Les Noirvitrail avait bien saisi l’enjeu de l’accueil des réfugiés shoumeïens et l’importance de nouer des relations profondes avec les exilés, de même qu’avec les villes encore debout après la destruction de la Fédération. En se créant une image de marque auprès des réfugiés et auprès de ceux restés à Maël, les Noirvitrail espéraient pouvoir en retirer quelques avantages : du poids politique essentiellement, mais aussi un accès à des ressources qui n’étaient pas encore exploitées par les autres familles. Et surtout … un accès au patrimoine littéraire shoumeïen … celui qui restait encore confiné dans les annexes de la Grande Bibliothèque de Maël.

    Et quoi de mieux pour montrer sa bonne foi au peuple shoumeïen que de financer les bonnes œuvres, et notamment la reconstruction des lieux de culte ?

    La demoiselle esquissa un sourire.

    « Est-il nécessaire de partager vos croyances pour ressentir de l’empathie pour un peuple martyr ? Ma famille connait le poids de l’exil et son coût. Voyez ça comme une forme de solidarité pour la cause des déplacés … Le vécu de l’exil importe plus ici que nos croyances, ne croyez-vous pas ? Ma famille espère, avec cette donation, montrer qu’elle est sensible à la douleur des Shoumeïens … dit-elle sans se départir de son sourire. »

    Bien entendu … dans ce monde, rien n’était gratuit. Athénaïs n’était pas née de la dernière pluie et chacun des cadeaux de sa famille s’accompagnait d’un petit retour de faveur. Rien de bien méchant … Quelques mots glissés ici et là … quelques informations laissées à portée de quelques émissaires … Mais peut-être la Révérence-Mère serait-elle sensible à un pari encore plus ambitieux, mais payant sur le long terme ?

    « Mes parents ont à cœur de … . Elle marqua un temps d’arrêt, faisant semblant de réfléchir. … nouer des liens sincères avec ceux qui ont à cœur de faire renaître une culture de ses cendres. Contrairement à certains fâcheux, nous ne sommes pas là pour piller votre or. Bien au contraire, nous souhaiterions faire en sorte de sauvegarder votre patrimoine afin d’éviter que d’inestimables traces de la Fédération ne finissent dans les mains des barbares ou des monstruosités qui errent dans les landes désolées.

    Elle joignit les mains et lança à la Révérende-Mère un regard complice.

    « Notre financement s’accompagne d’une simple faveur. Comme vous, nous sommes conscients que les menaces qui pèsent sur le Shoumeï déjà meurtri peuvent à terme réduire au silence une civilisation millénaire. Nous souhaitons préserver cet héritage, en organisant un discret, mais efficace, transfert d’ouvrages et d’œuvres qui n’auraient pas été saisies par les Reikois. »

    Myriem de Boktor lui avait confirmé que nombre de demeures nobles du Shoumei n’avaient pas été pillées ces dernières années. De biens précieux ouvrages et d’antiques œuvres d’art continuaient à attendre leurs propriétaires. Nul doute que certains réfugiés seraient très reconnaissants de pouvoir récupérer les biens de leurs ancêtres et parents. Ce n’était pas par pure bonté d’âme … certains ouvrages inestimables seraient particulièrement utiles une fois recopiés et placés dans la bibliothèque de l’université.




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