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  • Lun 29 Avr - 21:17



    L a plante mellifère fascine une Lune malade au plus haut point, c’est la première fois qu’elle voit un chrysanthème en fleur. La beauté de ce bouquet de pétals en forme de coeur lui réchauffe le sien, les éclats roses qui virent au rouge sur leurs extrémités bariolent la plante avec douceur, et la petite fae agenouillée devant écarquille de grands yeux noirs où se reflètent pêle-mêle innocence et émerveillement. Le craquement sinistre derrière elle ne semble pas distraire son attention de la beauté florale et Lune tend lentement une petite main blanche vers le berceau des pétales avec toute sa délicatesse. Deux grands coups sourds font trembler le sol et mettent terme à un rugissement tout juste naissant et guttural, les doigts de la fille opaline enveloppent délicatement le coeur rosé et apporte la fleur jusqu’à son nez tandis que le bruit cesse, et en fermant ses deux yeux de nuit elle inspire longuement jusqu’à sentir l’enivrant parfum lui monter à la tête. Quelle friandise! La dame blanche esquisse un sourire de ses lèvres palotes et apprécie la senteur malgré la teinte métallique qui domine l’air, elle hésite tout de même un instant à cueillir la fleur, la tentation est grande et son envie s’y prête, mais elle a tant appris à respecter la nature qu’elle se sentirait coupable d’arracher ce bourgeon que le chrysanthème s’est donné tant de mal à faire.

    Elle contemple avec un air mélancolique la fragilité de ce tableau, ses propres doigts si frêles qui enserrent le délicat trésor, la douceur onctueuse des pétales contre la soie écaillée de sa peau, Lune est touchée par une symbolique qui échappe à ses mots, elle n’arrive pas à le formuler mais elle perçoit bien l’harmonie de ce décor. Enfin, si on omet le macabre festin qui prend place derrière elle et la chaleur fiévreuse qui étreint chacune de ses pensées.

    ”Tu aimes vraiment ces bestioles n’est-ce pas?”

    La fae relâche le mellifère qui reprend sa position naturelle en dodelinant élégamment, elle pose deux mains délicates sur ses genoux et se redresse lentement, lorsqu’elle se retourne pour faire face à son compagnon, celui-ci tourne vers elle son crâne de corvidé ensanglanté et sa protégée ne peut s’empêcher de lâcher un éclat de rire lunaire. Voir ainsi la tête de Crow maculée de sang du bout du bec jusqu’au front constitue une bien étrange vision, et alors que le béhémoth la regarde avec incompréhension, ne saisissant pas la source de son euphorie, il la regarde de travers.

    ”T’as l’air ridicule Crow.” fait-elle avec un sourire amusé.

    Il faut dire qu’avec les plumes de son visage autant ébouriffées et les piaillements égayés de l’animal en plein buffet viscéral, il a des airs joyeux et excités qui rappellent à Lune une époque plus jeune, plus insouciante, un voile de regret passe une fois de plus devant ses perles noires pour lui rappeler la tristesse de leur mal et Lune baisse les yeux en cessant de rire pour regarder sous les serres de Crow la bête mourante.

    Son Gardien aux plumes de jais est debout dans un équilibre précaire sur le corps d’un rampant géant, ses bras ailés maintiennent sa proie au sol tandis que son bec picore jovialement les viscères du bestiaux aux proportions gargantuesques, si Crow est déjà un béhémoth et que Lune, de petite stature, le considère naturellement comme imposant, la prise qui sert maintenant de repas au corvidé est bien plus grande encore et la fae n’en voit pas l’entièreté du corps gigantesque. Elle s’approche un peu de la bestiole, mais fait quand même attention, elle n’a ni la force de Crow ni sa constitution, et sachant que ce qu’elle croit se nommer Lanconda est toujours vivant en se faisant éventrer vif, une contorsion soudaine pourrait lui être très dangereuse surtout dans sa situation. À une distance respectueuse elle inspecte le Gardien tout content se repaître, mais son propre regard est craintif, ses yeux noirs se portent sur les plaies corrodées de son ami qui se résorbent encore, ce n’est pas normal. C’est sans aucun doute dû au venin de leur victime, ça doit bien faire le cinquième Lanconda que Crow a pris en chasse maintenant et Lune les trouve toujours aussi redoutables, mais le gibier précédent était de bien plus petite taille alors que celui-ci est tellement grand…

    ”Tu m’étonnes que t’es tout content toi, t’as à manger pour les trois prochaines semaines là n’est-ce pas?”

    Elle s’écarte à nouveau pour creuser un peu de distance avec le repas convulsant de son compagnon et s’assied à même le sol, les jambes pliées contre sa poitrine dénudée, les bras croisés sur ses genoux, elle observe sa peau avec attention. Lune n’arrive pas à savoir si son derme opalin commence réellement à noircir ou si elle devient folle, mais elle croit bien discerner des débuts d’assombrissements ça et là, ce n’est pas la première fois qu’elle tombe malade mais sa fièvre lancinante, les raideurs naissantes dans ses articulations et maintenant les sortes de taches dont elle est encore incertaine lui donnent du tracas. Plissant ses yeux elle observe plus intensément, non, c’est bien ça elle devient pas démente, il y a comme un bleu noirâtre à la base de son poignet dont le blanc n’est plus aussi immaculé. Elle soupire longuement, comme fatiguée par un effort physique qu’elle n’a pourtant pas commis, elle se doute que ce qu’elle a contracté n’est pas une simple grippe mais elle ne peut rien y faire, elle est dos au mur, acculée. Seule.

    ”Crow. Dormir.”

    En entendant le signal de sa petite protégée, le Corbeau tourne soudainement sa tête vers Lune et réagit de suite, en plantant ses griffes dans les vertèbres du rampant, il remonte ainsi le long du corps du serpent et l’empêche de prendre la fuite, arpentant cette colonne géante jusqu’à s’approcher de la tête de sa victime éprise de spasmes de douleurs, il plante une fois de plus son bec dans le cuir du Lanconda et perfore l’animal, encore et encore. La bestiole se contorsionne puissamment pour déloger le chasseur aviaire mais celui-ci tient bon et achève sa prise d’un coup final en abrogeant son malheur. Victorieux, l’oiseau trône un instant sur le roi de cette jungle avant de se redresser sur le corps, il lâche instinctivement un croassement assourdissant et revient ensuite auprès de Lune. La fae s’approche de son ami alors que celui-ci s’installe délicatement sur le sol, lui offrant son doux plumage, la petite protégée s’y installe péniblement à cause des protestations de ses jointures et profite ainsi de cette paillasse de fortune. Les vexilles de l’oiseau sont si soyeuses que le derme opalin ne s’irrite pas contre son pennage, et la petite s’endors rapidement emportée chez Morphée par la fièvre mystérieuse.
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  • Sam 4 Mai - 10:48
    - A... TCHMRRFFLN !

    "Et merde." pestait intérieurement le cochon qui venait, en voulant retenir un éternuement, de se recouvrir la moitié du torse de morve, ou plutôt la cape fermé sur son buste qui était censé lui tenir chaud, bref elle était foutue, il allait devoir attendre que ça sèche pour gratter et faire tomber les morceaux. Cela dit il risquait d'attendre longtemps avec cette bruine marine.
    Le rameur faisait une grimace de dégoût lorsque Lardon finissait de se moucher dans sa pèlerine, "Foutu pour foutu" se disait ce dernier, surtout que ça aurait fini par lui chatouiller le groin et le faire éternuer à nouveau. Cette fois encore il aurait peut-être du écouter son amie naine et rester tranquillement à faire du gras à Luxuriance comme elle disait, mais maintenant qu'ils s'étaient prit la tête il ne pouvait décemment pas faire demi-tour sans devoir affronter son air suffisant et ses "Je te l'avais bien dit" pendant des semaines.
    La barque dans laquelle il se trouvait était chahutée par le courant, il aurait parié sur une traversée calme mais la chance l'abandonne à chaque fois qu'il pose le pieds à Sable d'Or, même le marin-pêcheur qui avait accepté de lui servir de guide et transport commençait à maugréer dans sa barbe quelque chose à propos des hybrides et la mauvaise fortune, heureusement qu'il l'avait payé grassement et que le double l'attendait au retour, sinon Lardon aurait sûrement du s'attendre à être débarqué en se faisant jeter par dessus bord dans un tonneau. Ha il aurait été beau le héros de guerre !

    Sans chavirer, l'embarcation atteignait la terre ferme, ou plus précisément le récif glissant qui formait un ponton rocheux naturel. Le temps de s'accorder avec son transporteur sur les modalités de retour et les deux se séparait sans que le soleil n'ait eu le temps de montrer le bout de son museau à l'horizon. Le dos chargé d'un petit sac contenant un nécessaire de voyage complet, Lardon remontait le sentier sinueux, qui aurait mieux convenu à une chèvre des montagnes qu'à lui, jusqu'à enfin atteindre l'orée du bois autour de Sancta.
    C'était hier, à une heure proche de l'aube, qu'était parvenu à Luxuriance un rapport d'observation sur une anomalie dans la zone. En fait il y en avait eu deux, le premier parvenu quelques jours plus tôt faisait mention d'un cadavre de Lanconda à moitié dévoré qui servait de festin à la petite faune locale sur la berge Sanctienne, reporté par des pêcheurs qui remontait le canal à destination de la haute mer. Jusque là, taille mise à part, rien d'anormal, un chasseur expérimenté fut dépêché sur place -la prime de risque était plus qu'alléchante- pour statuer sur la cause du décès et le type de blessure afin de déterminer qui était l'auteur de la mort.
    Et donc hier matin, le service de renseignement recevait un rapport de la part de ce fameux chasseur sur la présence d'autres cadavres de Lanconda et d'un "volatile de grande taille", sans autres précisions. Que l'on paie un homme de terrain aussi cher pour aussi peu d'informations concrètes était aussi alarmant que mystérieux, mystérieux pour Lardon qui n'est jamais dans l'ignorance bien longtemps lorsqu'il s'agit de Lanconda et alarmant pour les gars de la comptabilité qui allaient sûrement passer un savon au service de recrutement dans les jours suivants.
    C'était un peu le bordel à Luxuriance en ce moment, et pour certaines raisons que même moi votre serviteur narratif ne peut vous révéler sans risquer de me retrouver avec une lame sous la gorge par les espions du Reike, Lardon avait réussi à obtenir la primeur de l'information en graissant quelques pattes et organiser cette petite expédition sous un motif fallacieux pour s'absenter quelques jours et se rendre sur le terrain pour se rendre compte de la situation de lui même. Et c'était passé crème comme disent les laitiers Reikois.
    Sauf pour Siline, pas moyen de duper la naine rousse aussi facilement qu'un scribouillard, et le houleux débat n'avait pas trouvé de conclusion heureuse même quand l'hybride était venu amadouer son amie la veille avec un alcool qui lui avait coûté la moitié d'un salaire. Elle lui avait prit la bouteille, claqué la porte au groin, et souhaité d'aller servir de dîner à ses sales bêtes. Il ne pouvait pas gagner à tous les coups mais il savait qu'elle serait plus aimable à son retour, s'il rentrait du moins.

    Donc en moins de temps qu'il ne faut pour l'organiser, soit une grosse demi-journée, Lars était prêt pour sa sortie qui ne devrait pas durer plus de quelques jours de toute façon. Ou alors pour l'éternité... Bref ! Bon pied bon oeil, direction Sable d'Or, qui avait retrouvé des couleurs et des infrastructures depuis son dernier séjour, où il s'arrangeait avec l'un des rares capitaine de pêche qui était encore amarré au port pour être déposé sur la berge d'en face, et maintenant qu'il y était, il allait pouvoir commencer à enquêter mais d'abord quelques précautions.
    La cape morvée finissait pliée et cachée dans le creux d'une racine émergeante d'un arbre, recouverte d'une pierre et d'un tas de feuille. Elle sentait trop l'air marin et puis c'était quand même dégueulasse de se balader avec du vomi de groin comme ça. Il s'en rachèterait une autre, plus isolante cette fois.
    Puis il attrapait des poignées d'humus pour frotter ses vêtements et de la mousse poussant sur l'écorce des arbres environnant pour son visage, mieux valait sentir la forêt que la proie bien dodue, lui avait dit un jour un maître de chasse de qui il avait prit de nombreux conseils. Il voulait minimiser un peu les risques, il en avait déjà trop prit en venant, et seul, d'où la grosse dispute avec sa rousse préférée.
    Sa besace contenait tout un nécessaire d'observation, du matériel de premier secours au cas où, quelques rations et il portait un couteau de survie à la ceinture, cela lui rappelait les exercices de reconnaissance de l'armée durant sa formation militaire. Il était là pour ça, pour observer de loin ce qui dévorait des Lancondas. Un volatile géant ? Ha ! C'était bizarre. Il n'y avait rien qu'il connaissait d'assez gros dans la catégorie des volatiles pour bouffer du serpent géant, donc soit le chasseur était un alcoolique invétéré, soit un débile profond qui ne sait pas différencier un oiseau d'un dragon, soit autre chose. C'est "l'autre chose" qui était énigmatique et intéressante bien sûr.
    On leur connait énormément d'ennemis mais peu de prédateurs naturels, et encore moins de la taille de ceux qui ont été abattu, il devenait donc palpitant de découvrir ce qu'il en retournait réellement dans cette affaire. Était ce une espèce peu connue ? Une bête des environs née des incidents de la région ? Un monstre créé ? Le cochon était fébrile et il calmait son impatience avec quelques respirations profondes, il ne fallait pas se précipiter, il tenait quand même beaucoup à la vie mine de rien.
    Une fois serein, portant une odeur champêtre et de rosée du matin, il se jetait à quatre pattes et commençait à renifler la piste d-Mais pas du tout enfin ! C'est pas un chien de chasse. Non, il commençait à progresser accroupis, pour éviter d'être aperçu de trop loin par quoi que ce soit, et surtout parce qu'avec le léger brouillard matinal du sous-bois maintenant que le soleil allait bientôt franchir paresseusement l'horizon, il lui fallait être plus proche du sol pour découvrir d'éventuelles déjections animales à suivre. Les petits rongeurs des forêts sont plus bavards que les gens ne le pense et plus riche en source d'information dans ce genre de situation. Le cochon saurait bien vite dans qu'elle direction progresser pour trouver ce qu'il était venu chercher.
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  • Lun 13 Mai - 18:52



    C row est perché sur le cadavre du roi serpentin, son bec caquète joyeusement en anticipant un tel festin, et alors que ses grands yeux noirs de corvidés se plongent dans les méandres d’écailles il picore à quelques endroits la mue du Lanconda en essayant de trouver une ouverture dans sa maille. Impatient comme il est de pouvoir gouter aux meilleurs abats de sa victime, le Gardien s’échine les serres sur le blindage pour déloger quelques lamelles, il enfonce ensuite son bec géant dans un interstice entre deux plaques avec lesquelles il s’escrime. Coincé dans la chair du monstre rampant, il gigote sa tête de plus belle, il fouille encore un peu sous le derme écailleux et parvient à attraper un tendon du bout de son bec chitineux. Apposant ensuite ses deux pattes antérieures contre la carapace de la prise, il pousse sur ses serres tout en donnant des coups de têtes haineux, le béhémoth parvient enfin à déloger un morceau de l’armure reptilienne et arrache une viande encore juteuse. L’animal bascule sa tête en arrière et fait descendre son trophée au fond de sa gorge par accoups, ses quelques caquètement de satisfaction trahissent son humeur heureuse et il place ses griffes sur les côtés de l’orifice pour élargir un peu plus le sanglant trou.

    Mangeant à sa faim, Crow déchire encore et encore la chair du monstre rampant pour dévoiler avec succès un accès à sa trachée. Piaillant d’allégresse à la vue de l’organe nutritif qui s’offre à lui, le géant corvidé plonge sa bouille sanguinolente dans le cadavre du Lanconda et s’affaire à la lui arracher. Il s’escarmouche contre les tendons et les nerfs qui lui résistent et finit par obtenir gain de cause en poussant sur ses appuis, l’oiseau aux plumes de jais extirpe enfin son bec du cadavre avec entre ses mandibules le précieux conduit, et il lache un pépiement gourmand quand il le lance en l’air joyeusement pour l’avaler aussi sec.

    Son expression change du tout au tout quand il entend le beuglement porcin effaré.

    Le cri était clairement apeuré, provenant d’un peu plus d’une trentaine de mètres d’entre les arbres de la jungle. Les plumes des ailes dressées de Crow se rabattent subitement sur son profil et le prédateur scrute l’obscurité de la dense végétation à la recherche de l’origine du hurlement. Il se plaque contre le corps du serpent mort et progresse lentement en avançant ses serres acérées comme des épingles, tapis à ras du sol, il descend de son promontoir, le chasseur peut sentir cette présence, il entend du mouvement. Ses deux prunelles noirâtres dissèquent les ténèbres, épient les ombres, cherchent le moindre changement parmis l’épaisse nappe de feuillages, Crow ne fait là pas que suivre ses instincts mais il protège également la fille qui s’est écartée de lui tantôt pour aller se rafraîchir un peu plus loin. Il guette, le bec alerte et les muscles tendus, prêt à fendre les airs en ne laissant derrière lui que quelques rémiges de son plumage. Une goutte du sang reptilien s’écoule sur la mandibule de sa chitine, laissant dans un silence macabre une fine trace de velour dans son sillage. La perle continue sa descente, filant jusqu’à la pointe effilée pour s’y agglutiner comme une larme carmine. Crow fixe les ombres dansantes, la goutte s’effondre. Ses membres se crispent. Elle s’écrase sur la terre. Le son inaudible du sang qui tombe au sol est éclipsé par celui assourdissant du bond en avant du prédateur. Comme un essaim vengeur, l’oiseau fuse avec une fluidité sans pareille en paraissant glisser sveltement dans les airs, le fracas chaotique des arbres qui ploient sur son passage grondent avec fureur et le corbeau écarte d’un coup de serre un des angsana qui s’élève sur son chemin. Il atteint enfin l’endroit où il a perçu le dernier mouvement et saisi sa victime dans sa main, le plaquant au sol avec véhémence, l’oiseau de proie ne fait preuve d’aucune délicatesse envers la petite chose qui gesticule entre ses griffes géantes. Sa tête s’arque de côté et son oeil inquisiteur dévisage le nouveau venu avec curiosité, il s’agit d’un sanglier ou autre porcin affilié, c’est son beuglement indigné qu’il a entendu tantôt. Le Gardien noir observe avec intérêt l’animal, il y a quelque chose d’étrange, le cochon couine maintenant d’un ton bien plus aigu entre ses défenses saillantes… il y a une autre présence qui a suscité l’effarement du porcin, Crow n’est même pas sûr que la bête l’avait remarqué lui. Sa patte toujours enfoncée sur le sanglier cloué à terre, le béhémoth se redresse et tourne frénétiquement sa tête à la recherche de quoi que ce soit dans les parages.
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  • Ven 17 Mai - 22:03
    - T'as entendu ?
    - Ouais, ça viens de pas bien loin. Il aura eu une mauvaise surprise...

    Lardon tendait l'oreille, le cri d'un de ses congénères -ou presque- venait de retentir et de le faire sursauter, lui ainsi que son accompagnateur. L'agonisant, du moins de ce qu'il comprenait de ce hurlement de terreur devait être à cent cinquante mètres, peut-être un peu plus.

    - Mais pourquoi j'suis là moi... D'un petit soupir.
    - Pour ce que j'ai promis de te payer, pardi.
    - T'es vraiment une enflure, tu le sais ça ? Quand t'as dit que tu voulais un guide, j'pensais que c'était pour sortir du bois, pas t'y enfoncer...
    - On me l'a déjà dit, oui. Lardon retenait un léger rire. Mais j'avais vraiment besoin de quelqu'un comme toi qui connaît les environs.
    - Reste bien à terre, p'tit gars. Conseillait le chasseur bougon à la crinière grisonnante. Les prédateurs du coin ont une bonne vue et les autres... mieux vaut jamais qu'on les croise.

    L'hybride cochon, peu après son départ de la plage, avait rencontré le bien nommé Sciurus, embusqué dans un arbre, en pleine chasse pour se trouver un dîner. Malgré la finesse de sa carrure c'était un gros moustachu, un peu bourru, à l'image de ces trappeurs-ermites qui vivent loin de la civilisation, préférant de loin le contact de la nature. Sciurus était de ceux là.
    Le courant n'était pas forcément bien passé tout de suite entre eux deux. Le vieil arpenteur des forêts n'aimait pas qu'on empiète sur son territoire et encore moins qu'on lui vole ses proies. Heureusement le bagout de Lardon, mais surtout le contenu de son sac, avaient trouvé grâce aux yeux de son interlocuteur. Il ne voulait pas d'or, il n'aurait pas su quoi en faire et de toute façon le cochon n'en avait pas prit, en revanche certaines de ses autres affaires l'intéressait tout particulièrement et un accord fut trouvé. Bien que, comme il l'avait mentionné, Lars s'était joué de lui pour que sa connaissance du terrain les mènent d'avantage au cœur du bois plutôt qu'à la lisière.
    Progressant à quatre pattes dans des herbes semi-hautes qui dépassaient d'à peine du dos de Lardon, le duo avançait prudemment, Sciurus en tête, le regard affuté comme celui d'un aigle, sa tête sortait des broussailles le temps d'un coup d'oeil circulaire puis il se baissait à nouveau pour analyser ce qu'il avait mémoriser des alentours, tendant également l'oreille au moindre bruit qui résonnait autour d'eux. L'aventurier sylvestre avait de l'expérience, cela se remarquait rien qu'à sa façon de ramper en évitant d'écraser la moindre brindille ou branche sèche, indiquant à son suiveur le bon chemin à suivre et ce malgré la brume du matin qui sévissait. Heureuse chance d'ailleurs puisque celle-ci les rendait leurs déplacement encore plus discret.

    - Tu veux aller jusqu'où au fait ?
    - Le plus loin possible. Je dois observer un nouveau prédateur dans le coin.
    - Un nouveau p... Il jetait un regard par dessus son épaule, les yeux écarquillés. Mais t'es malade ? Tu sais pas ce qu'il a bouffé depuis qu'il est là ! Protestait-il à voix basse.
    - Je suis au courant justement, c'est pour ça que je suis là.
    - T'es un dingue, p'tit gars, un dingue dangereux. Pas question que j'm'embarque là dedans, même pour le double de ce que t'a proposé. Le guide commençait à faire marche arrière. J'tiens encore à la vie et j'ai une femme enceinte et des gosses à nourrir, désolé p'tit gars, ce sera sans moi.
    - Attend ! J'ai vraiment bes-
    - SHT !

    Le traqueur Interrompait l'hybride. Un bruit venait de l'alerter et le duo faisait silence, à l'affût. A nouveau cela se faisait entendre, un clapotis diffus, plutôt proche, un cours d'eau ? Non, il n'y avait pas de rivière, peut-être un étang alors ?
    Le terrain s'inclinait en pente très douce sur plusieurs mètres se perdant dans le brouillard, ce qui se trouvait au delà des dix premiers demeurant invisible. Le guide n'avait plus l'air craintif son attention détournée du début de "dispute" et, la curiosité sans doute, le faisait suivre l'homme-cochon qui rampait dans la direction de l'écho aqueux. A force de progresser, le fond du léger vallon apparaissait, comme le bord du bassin d'eau orné de quelques bosquets de roseaux éparses et des nénuphars flottant sereinement à la surface.
    Embusqué au milieu des cannes végétales, le duo guettait quel animal pouvait s'abreuver et la surprise était totale de découvrir une silhouette humanoïde au centre de l'onde. D'apparence juvénile, la carrure fine et délicate, ce n'était ni plus ni moins qu'une enfant qui se penchait au dessus de la surface, au mieux une adolescente ? Lardon avait du mal à jauger à cette distance, si ce n'est qu'elle était COMPLETEMENT NUE.

    - Hohooo... Laissait échapper d'un souffle intéressé le guide aux mirettes brillantes de lubricité.
    - Tssk, hey. Tu fous quoi là ? L'hybride venait tendre sa dextre pour cacher au vieux pervers la vue qu'il avait sur l'inconnue.
    - Hé ! Toi qu'est-ce que tu fous ? Tu sais depuis combien de temps je suis avec ma régulière ? Et puis un simple coup d'œil ça fait de mal à personne. Prétextait il en essayant d'esquiver l'obstacle en tendant le cou.
    - Je m'demande bien ce qu'elle te trouve... Grognait le cochon toujours en messe basse, pivotant pour attraper le sac dans son dos, il en tirait une ration militaire qu'il tendait au voyeur. J'me débrouillerais à partir de là.
    - T'es vraiment un rabat-joie. Donne moi ça, ça au moins je l'ai mérité. Vexé, il brisait la pitance sèche en plusieurs morceaux pour se la fourrer dans le bec. Twa d'la chanche que j'dwa wentwer. J'weu pwus te voaw suw mwon tewwitoawe, gwamin.

    Aussi furtivement qu'il s'était glissé jusque là, le vieil écureuil repartait en toute discrétion avec son butin en poche, ou plutôt en bouche, dans ses bajoues.
    Quelle plaie, ces rongeurs des forêts, ils étaient bien tous pareil, pas un pour rattraper l'autre. Le cochon retournait à son observation en maugréant intérieurement et reportait son regard sur la silhouette qui ne semblait pas les avoir entendu, toujours prostrée au dessus de l'eau dans le bassin.
    Comme tout ce qui se trouvait sous le niveau de sa taille était immergé, Lardon se questionnait sur la nature de l'humanoïde, l'examinant méticuleusement d'où il était. Une sirène ? Possible. Une dryade alors ? Non, peu probable. Un esprit de l'eau peut-être. Là encore, le doute était permis. Le teint de son derme paraissait surnaturellement laiteux, et peut-être était elle plus maigre que fine en réalité, la remplumer un peu ne serait pas un luxe.
    Penchée sur la surface, ses mains remontant le long de son corps comme si elle s'étreignait elle même. L'hybride avait l'impression qu'elle tremblait mais il se trouvait trop loin pour être certain d'avoir bien aperçu ce genre de mouvement aussi léger. Les doigts fins continuaient leur promenade sur la peau d'albâtre jusqu'à finir par se poser de part et d'autres de son crâne, la gestuelle lui faisait croire qu'elle se tenait la tête comme sujette à une migraine.

    Soudain, un bosquet derrière elle, sur la rive opposée à Lardon, vomissait une créature étrange qui ne rompait pas la tension de surface de l'eau et glissait dessus en zigzagant d'une trajectoire qui semblait hasardeuse les premières secondes mais dont la destination finale apparaissait de plus en plus claire puisqu'il fonçait sur l'être au centre du lac. Cela ressemblait une chenille longue comme un avant-bras et à peine plus épaisse que ceux de sa cible opaline, peut-être une dizaine de pattes portaient son corps segmenté et des poils sombres, si longs qu'on aurait dit des cheveux laissait une espèce de traînée huileuse dans son sillage. Si un fait semblait évident, c'était que cette chose n'avait pas l'air de vouloir du bien à sa proie.
    L'hybride bondissait hors de son couvert, en d'autres circonstances il ne serait peut-être pas intervenu mais alors il aurait perdu son partenaire de rp et ça aurait été dommage mais allez savoir pourquoi, voilà qu'il tendait son bras de bronze et utilisait sa magie télékinétique pour déverrouiller les attaches du poignet et envoyer son poing tel un boulet de canon sur la créature. La créature chevelue avec les pattes hein, pas celle qui ressemble à une petite poupée fragile en porcelaine de Kyouji. De vraies beautés d'ailleurs et un savoir faire unique pour seulement quelques pièces d'argent.
    Le poing filait à une vitesse folle en ligne presque droite, les pouvoirs magiques de Lardon guidant sans mal l'objet indestructible qui percutait le monstre chevelu dans un craquement chitineux. N'y étant pas allé de main morte (!), l'impact du projectile générait un bruit fort, comme un énorme rocher qu'on aurait jeté dans le lac, et le choc soulevait une masse d'eau qui retombait en pluie fine en plus des vaguelettes qui se déployaient pour troubler le reste du petit étang. La main de métal retournait ensuite vers son propriétaire qui s'était découvert, le dos des doigts articulés toujours huileux de ce fluide dont se servait la bestiole pour se déplacer sur l'eau.
    Il toisait l'autre personnage, toujours pas certains qu'elle ne soit pas une nymphe ou une créature mort-vivante égarée depuis Sancta, gardant Lardon sur le qui-vive qui décidait de tenter un premier contact.

    - Vous comprenez quand je parle ?
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  • Mer 29 Mai - 16:31



    D ans le cocon intime de cet étang réparateur, Lune est agenouillée dans l’eau, près de la berge. Sa tête est aussi lourde que l’air d’un orage d’été, ses pensées sont confuses, parasitées par l’intensité de la fièvre. Tandis qu’elle se tient presque immobile pour profiter de la fraicheur salvatrice de l’eau, ses mains la rafraîchissent en mouillant sa peau vierge. Elle se sent exténuée, ses gestes sont lent et imprécis, la fae opaline vient pourtant de dormir mais son expression reste mièvre, elle pourrait volontier retourner faire une sieste auprès de son gardien aux plumes de jais, mais le mal de tête l’empêche de trouver le sommeil autrement que par l’épuisement, sa céphalée la relance de plus belle, la jeune fille attrape sa tête au creux de ses mains, recroquevillée dans l’eau et restant ainsi figée. Les yeux sur ses jambes immergées, elle regarde les tâches noires bien ostensibles qui continuent de violer son derme blanc, Lune ne comprend pas tout à fait ce qui lui arrive, elle y connaît pourtant un rayon littéraire littéral en maladies, mais celle ci échappe pour une raison saugrenue à la documentation de sa bibliothèque familiale. Ses mains se troublent en passant sous le liseré de la surface, elle grimace de douleur sous la protestation de ses articulations raidies et les pose délicatement sur ses cuisses pour ne pas vaciller et tomber en avant sous le poids de son mal.

    Entendant de gros bruits derrière elle, la petite fae se doute que son compagnon géant est de retour, tout doucement, elle tourne faiblement sa tête pour voir ce qu’il a attrapé cette fois ci. En voyant l’abomination corrompue qui lui fonce droit dessus, les yeux fatigués de la jeune fille opaline trahissent un effroi sourd et elle s’effondre en arrière en perdant l’équilibre, trop éreintée pour hurler à Crow de sauver sa vie. Déjà obligée à faire éternellement attention à chacun de ses mouvements à cause de sa peau friable si facilement, Lune redouble de prudence lorsqu’elle se baigne, l’eau détrempe son derme et le fragilise encore plus. Il ne suffit que d’un geste brusque pour que la friction ne fasse son oeuvre et lui octroie un douloureux déchirement, elle évite donc les mouvements superflus, restant ainsi affalée comme prête à réciter son orémus. C’est pour cette raison aussi pernicieuse qu’elle se rend compte qu’elle sait que la fuite n’est pas une option, elle se tordra de douleur au bout de quelques pas trop hâtifs à cause de la viscosité de la flotte. Levant mollement une main devant son visage alors qu’elle pousse un gémissement apeuré d’émotion, Lune prie pour un miracle mais elle sait déjà qu’il n’y en aura point, elle a manqué de prudence à s’éloigner de Crow, elle a été bien sotte.

    Mise sur le fait de sa mortalité par le destin cruel que le monstre lui réserve, une première larme dévale le visage lunaire tandis qu’elle prononce un adieu silencieux du bout de ses lèvres albâtre, mais les prochaines gouttes qui éclaboussent ses joues sont celles levées par l’effondrement du chasseur scutigère alors qu’un projectile fuse depuis les ombres de la jungle pour l’abattre. Soulagée seulement un bref instant, Lune panique en voyant la vague provoquée par l’abrupte chaos arriver vers elle, la fae galvanisée d’un second souffle par ce sauvetage inopiné se redresse et extirpe son petit corps de l’étang, avant de reculer pour marier au mieux le mouvement de l’eau et éviter un écueil accidentel. L’esprit toujours ralenti par la chappe de brouillard névrosé qui s’y est niché, elle est confuse quant à l’origine de son salut, jusqu’à ce qu’une paisible voix retentisse. Se retournant alors pour faire face à son sauveur, Lune écarquille un peu plus ses grandes abymes noires en voyant l’individu qui s’est détaché: un monstre à la grotesque apparence porcine, sans doute corrompu par la magie titanide du Shoumeï qui transpire ses vices, le bras de la créature est une chimère de métal étrange et de reste de chair mesquine. La fae porte un regard désespéré à cet être menaçant, pensant avoir échappé à un trépas brutal pour en rencontrer un plus effroyable.

    Quand la curiosité suinée commence à parler, Lune est passablement déconcertée: malgré l’esthétique cauchemardesque de cet inconnu, sa voix glisse sur l’étang comme le vent soufflant dans les feuilles des érables. Apaisante, sans doute trompeuse, traître quiétude qu’elle instille pour mieux la mettre à nu. Elle est terrorisée mais n’a même plus la force de le montrer, tenant à peine debout sur ses jambes tremblantes, elle hoche simplement la tête en murmurant un “oui” si étouffé qu’elle doute elle-même d’avoir prononcé un son. La fae titube de nouveau, se rattrapant de justesse pour s’éviter une lacération béante, elle voit le cochon bipède commencer à se rapprocher d’elle et fait un pas en arrière de la même façon.

    ”Pitié…” sa voix est aussi frêle que son apparence, étranglée par l’enrouement de sa gorge rance et la peur de cette silhouette porcine dénuée de sens. ”... je… je…” sa respiration laborieuse s’accentue un peu plus alors qu’à chaque inspiration, un sifflement rauque et travaillé accompagne chaque soulèvement de sa poitrine avec effort. Est-ce que c’est elle ou est-ce que le nouveau venu se dédouble? Non, c’est le sol qui penche terriblement. ”...” aidez-moi? Sa méfiance naturelle envers les gens lui empêche déjà d’appeler au secours, elle ne peut encore moins confier à cette engeance étrange le demeurant de son sort. Sous une relance de la fièvre, elle perds les dernières forces qui lui restait et tombe à genoux une fois de plus. La chute trop rapide rompt sa chair au niveau des mollets et un peu de son carmin vient teinter l’eau en dessous d’elle. ”... mal.”

    Lune parvient seulement à rester éveillée assez longtemps pour entendre le carnage des arbres éventrés, tandis qu’une silhouette familière surgit de la forêt dans un élan de rage bestiale. Crow fait irruption sur la berge à toute vitesse dans une furie de plumes et de feuillages pour freiner abruptement en faisant s’envoler la terre. Son regard de prédateur trouve sa protégée là où il l’avait laissée, avant que le béhémoth ne revire son attention sur l’inconnu porcin pour s’y concentrer. En voyant la jeune fille au bord de l’inconscience et sa peau blanche maculée d’un fin filet de sang, le gardien pousse un effroyable rugissement de colère. Se redressant sur ses deux pattes postérieures, il se hisse de toute sa hauteur pour dominer le si petit cochon, en écartant des serres noires prêtes à fondre sur l’intrus menaçant.
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  • Ven 31 Mai - 7:24
    "Oui", qu'elle avait dit, Lardon aurait préféré un "Kyaaaah ! Ne regardez pas, cochon pervers !" il aurait été fixé avec plus de précision qu'un "Oui" murmuré avec le souffle d'une asthmatique. Il n'était pas proche de la "ville maudite" mais Sciurus l'avait mit en garde, parfois "ils" ne restaient pas au sein de la citée en ruine, preuve en était l'espèce d'insecte qu'il venait de fracasser. Était-elle de ceux là ou bien... nan vraiment quelle personne saine d'esprit se baignerait à poil au milieu d'une forêt pleine de monstres ?

    Il s'avançait, se tenant presque de profil, principalement afin de pouvoir rapprocher sa main le plus discrètement possible de la poignée de son couteau de survie, juste au cas où. Que la chose sache vaguement dire un mot pouvait très bien une pâle imitation des sirènes appelant les marins de leurs chants.
    Un nouveau mot était prononcé avant qu'elle ne crachote, tangue et souffle un gémissement de douleur, et maintenant qu'il était un peu plus près, la peau opaline de la nudiste n'était, à bien y regarder, pas aussi immaculée qu'elle le semblait à peine trois pas auparavant. Lardon se figeait l'espace d'un instant, un instant qui pourtant était assez long pour faire remonter à la surface une pléthore de souvenir, il ne risquait pas d'oublier l'escapade forestière morbide dans la région de Mael et les deux semaines de quarantaine, la peur au ventre de ces jours qu'il avait du masquer derrière tant de calembours, l'humour en support mental pour ne pas céder à la pression de l'attente d'un diagnostic, tout comme il ne risquait pas d'oublier les symptômes de cette funeste maladie.
    La Peste Obscure.
    Démangeaisons, raideurs, coloration caractéristique de l'épiderme et enfin le boursoufflement fatal des chairs suivit de leur décrépitude.
    Comment un infecté pouvait il se retrouver si loin de la zone de Mael ? Sa main se refermait sur son arme, il était prêt à faire le nécessaire pour éviter toute propagation de ce mal.
    Non, du calme. S'il la supprimait ici, il prenait le risque que l'infection se répande. Il n'avait rien pour l'immoler et il ne pouvait pas simplement l'enterrer sans risquer d'imprégner la terre et créer un nouveau foyer de contamination. D'ailleurs, depuis combien de temps était elle présente dans la forêt ? N'avait-elle pas déjà transmit la maladie à un animal ? Les méninges du cochon se battaient contre sa peur rationnel de revivre un tel enfer. Ses grosses narines se contractaient d'une expiration forcé pour qu'il tente de retrouver son calme.
    Le potentiel infectieux atteignait son paroxysme lorsque le sujet contaminé décédait de la suite des symptômes du virus, donc... oui, tant qu'elle ne gonflait pas comme une baudruche pour mourir, cela restait contenu à l'intérieur de son corps. Si seulement il était un mage incendiaire...
    Il desserrait sa prise sur son arme, ce n'était pas la bonne façon de gérer le problème.

    La petite chose tanguait en face de lui, perdant peu à peu l'équilibre malgré ses molles tentatives pour combattre l'étourdissement qui la faisait chavirer dans l'onde, la rougissant de son propre sang pour une raison qui échappait à l'hybride lorsque la peau de ses jambes se déchirait. Était ce une forme altéré des symptômes ou autre chose ? Il espérait que non.
    L'autre solution à sa portée était de faire avaler à la contaminée le contenu de l'unique petite fiole de vaccin qu'il avait eu l'intelligence d'emporter dans son sac puisqu'il se rendait au cœur d'un attenant au territoire de Mael. Lars n'était jamais trop prudent même si ses actions pouvaient parfois donner l'impression de prouver le contraire.

    Lardon n'avait pas le temps de s'avancer d'avantage vers elle que le sol se mettait à trembler, un rythme rapide, comme des pas lourds qui frappaient la terre et qui se rapprochaient. Il levait le museau vers la lisière du bois, le craquement d'un pommier sec le faisait frémir, il se voyait déjà à nouveau encerclé par des arbres marcheurs aux allures menaçantes, encore un souvenir craintif qui le tendait toujours un peu pendant ses ballades en forêt depuis cette fois là. Peut-être aurait-il mieux valu que ce soit le cas.
    Une ombre, gigantesque, s'extirpait de la futaie en déracinant un autre conifère qui se trouvait sur son chemin, galopant dans la direction de l'hybride cochon, il couvrait la distance qui les séparait en quatre enjambées avant de freiner subitement au bord du bassin. Sa course avait entraînée avec lui brouillard et feuillages, et son arrêt soulevait également terre et poussière, forçant le porcin à se protéger les yeux et rendant difficile l'examen du sprinteur.
    Le temps se suspendait, une seconde peut-être deux. Deux grands quartz jaune toisait le bassin. Lardon ne pouvait retenir un toussotement à cause de la poussière et les pupilles se braquaient sur lui. Si la vision de la bête était basé sur le mouvement, le groin de l'hybride venait de le condamner.
    La créature floue qui devait bien faire trois ou quatre mètres de haut à son arrivé tonitruante se redressait soudainement, paraissant désormais en faire le double, et se déployait de chaque côté, d'immenses ailes qui balayaient l'espace autour d'eux, soufflant d'une violente bourrasque qui dispersait le brouillard et la poussière et manquait de renverser le cochon. Le monstre se dévoilait enfin, révélant son apparence.

    Une énorme... vouivre plumeuse ? Non, pas avec ce genre de pattes caractéristiques des races aviaires, et ce bec, ce n'était clairement pas un museau reptilien, mais l'expert zoologiste ne connaissait aucun membre de la famille des Métazoaires d'une telle taille. S'il n'était pas en face d'une illusion, l'une des explications les plus plausibles était le fruit d'une mutation. Magique ou naturelle, les hypothèses ne manquaient pas.
    L'animal relevait la tête d'une inspiration et son poitrail gonflait avant qu'il ne hurle à la façon d'un millier de corbeau à l'unisson. Sa voix était tonnante, aigu et comme éraillé, forte au point que Lars plaquait ses mains sur ses oreilles douloureuses, elle résonnait étrangement comme un écho décalé de l'original. La vibration sonore faisait frémir le porcin, ainsi exposé au cri qui lui était clairement destiné.
    Le message était sans équivoque : "Ne la touche pas." Ou plutôt ;

    NE LA TOUCHE PAS !

    La surprise et la brève douleur passé, sa cervelle de porc recommençait à turbiner d'hypothèses, avec au moins la certitude sur l'une d'elle ; que la bête géante ne le boufferait pas par faim. Et le savoir était en soit un réconfort bien plus salutaire qu'il n'y paraissait.
    Déjà parce que dans le cas contraire, le corvidé géant serait déjà en train d'essayer de le picorer. Lardon était comme un ver devant un poulet, il n'avait aucun doute qu'il puisse esquiver un coup de bec, voir deux, en plongeant d'une esquive par exemple, mais il était clairement désavantagé par la portée et l'amplitude des attaques que pourrait lui porter l'oiseau gigantesque, réduisant sa survie à moins d'une minute en cas de confrontation. Peut-être moins d'une seconde si l'animal était capable d'une bourrasque plus violente encore qui pourrait le faire décoller du sol et l'envoyer valdinguer contre un tronc sur lequel il se briserait les os.
    Non, le plumeux était clairement à la protection de quelque chose, ou plutôt de quelqu'un, et comme il n'y avait personne d'autre dans cette petite clairière et cette mare, l'énigme était vite élucidé, mais comment réagir désormais ?

    S'il voulait survivre, il valait mieux pour lui de s'éloigner de la porteuse du virus. Cependant cela pourrait donner l'occasion à l'oiseau de l'éliminer une fois loin. Il est grand, lourd, mais même s'il était rapide, il ne devait peut-être pas vouloir risquer de se battre à proximité de sa protégée.
    Dans ce cas ne valait il pas mieux pour le cochon de se jeter sur l'inconnue pour la prendre en otage ? Le géant ne devait pas avoir les armes nécessaire pour l'abattre comme l'aurait la précision d'un archer. Mais il risquait de ne pas s'en faire un copain, et Lardon n'avait pas envie de se trimballer une petite chose nue dans les pattes pour réfréner les instincts de son protecteur pour l'éternité. Ca allait encore jaser.

    L'hybride rassemblait le courage qui lui restait, une grande partie ayant été mobilisé pour ne pas souiller ses braies, puis il levait ses bras à son tour, imitant l'oiseau géant à paraître "plus gros" et imposer sa propre présence du mieux qu'il pouvait, lui croassant dessus en retour.

    - Crâw ! Crôa caw ! S'exclamait-il d'une voix forte.

    De l'extérieur, cela paraissait ridicule, surtout pour les êtres sans magie, un cochon qui se met à imiter un corbeau. Ridicule, surtout qu'il avait un fort accent Reikois le bougre, mais son message était clair quand il beuglait à son interlocuteur "Elle est malade" et "Je peux la soigner".
    Cependant un message clair n'était pas gage d'acceptation, il n'avait rien pour prouver ses affirmations au béhémoth, et il y avait peu de chance que ce dernier, au vu de son comportement, le laisse agir en tout bonne foi, ni même qu'il possède la lucidité pour réfléchir à ses mots. Lardon répétait son message après avoir laissé une seconde de réflexion au piaf.

    La réponse n'avait pas le temps de venir que deux autres craquements d'écorces retentissaient dans le dos de l'hybride qui déglutissait à l'idée d'être tombé sur une famille de béhémoth. Boucle d'opaline et les trois béhémoths. Il aurait mieux valu.
    Car en se retournant Lardon apercevait, émergeant de la brume et du bois, le résultat de la corruption de Sancta sur l'espèce la plus vorace du Sekai.

    - Foutrailles...

    Jurait le cochon tandis que les deux paires d'yeux vitreux se fixaient sur le trio dans un silence angoissant. Lardon reculait d'un pas, sur la défensive.

    - Crôa caw ! (Je peux la soigner !) Crroa crrôo ! (Je peux pas tuer ces deux là !) Croa câw ! (Mais je peux la soigner, elle !)

    Il lui fallait tenter le tout pour le tout mais les deux monstres cauchemardesques ne laissaient pas plus de temps à leurs proies de s'organiser et commençait à charger vers le trio.

    Ses joues sont roses comme le chrysanthème en fleur OIG2
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  • Dim 7 Juil - 23:40



    La jeune fae au teint sélène assise dans l’eau se maintient avec peine, son regard maladif se perd dans le vague sous les assauts de la fièvre et elle divague, elle a peur, mais trop accablée par la céphalée pour pleinement sentir l’horreur, Lune se recroqueville sur elle-même et son front frôle la surface de l’étang. Sa respiration travaillée la garde temporairement réveillée, elle doit fermer les yeux pour se concentrer, ne pas se laisser partir alors qu’elle est ainsi prostrée, elle a confiance en Crow pour la protéger mais ça ne diminue en rien sa frayeur devant l’inconnu passager. Les rugissements des bestioles inquiétantes lui parviennent tout juste et dans un sursaut d’énergie insoupçonné d’elle même, la fae opaline relève la tête d’un air las pour découvrir les Lancondas corrompus par l’insidieux reliquat titanesque. Son gardien de jais à leurs côtés se redresse avec une mine indécise et Lune devient blême, jamais dans son état il ne pourra vaincre ces bêtes féroces, en confrontation directe Crow a déjà du mal à abattre les plus gros spécimens alors en sous-nombre contre ces monstres dantesques… Le noir voile sa vision, il assombrit le ciel et sa tête se fait plus lourde, trop lourde, ses yeux se ferment, Lune désespère en voyant l’inconnu porçin faire un pas de plus vers elle et brandit une main faible en opposition, elle n’a même plus la force de s’éloigner et sa pâleur se renforce encore sur son derme, elle doit pourtant faire quelque chose, quoi que ce soit… dans un dernier recours, elle génère de minuscules billes blanchâtres avec sa dernière volition.

    Les particules arcaniques fusent sur le géant ailé qui se tourne pour faire face aux deux serpents, et au contact avec le corps du béhémoth, un sinistre craquement assourdissant rempli l’espace aussi soudainement, le corps de Crow se désarticule, ses muscles gonflent sous sa peau et sa silhouette se morphe brutalement. Le Gardien de Jais hurle dans un rugissement de douleur en subissant l’altération de sa protégée, le supplice est ignoble parce que la transformation est puissante, le corbeau maudit accepte la force qui lui est ainsi donnée et lorsque retombe la poussière, il dévoile son sinistre arsenal. Parsemé d’ossements extrudés qui prolifèrent en dansant à la surface de sa chair, Crow se targue d’une armure squelettique apparente tandis que ses plumes ont viré des douces vexilles d’encre à la carapace calcaire. De grandes griffes inégales et acérées font désormais office de redoutables armes en prolongement de ses serres et la bête arbore un florilège de piques effilées qui descendent dans son dos comme une lugubre crinière. Ses ailes solides et figées sont maniées comme les coquilles protectrices d’un oeuf duquel le corbeau vient d’éclore, il se redresse en mugissant, hurlant sa rage qu’alimente l’instinct maternel bouillonnant dans ses tripes. Fusant sur le premier monstre corrompu, il agresse le Lanconda et dans un déluge de frappes il s’acharne dessus. Le vertébré rampant riposte en feulant de ses deux langues bicéphales, la chair putride de son corps se déverse en une projection corrosive sur le Gardien déchaîné qui l’agrippe.

    Forcé à relâcher le serpent démesuré, Crow recule pour constater dans un piaillement colérique l’avancée du deuxième roi touché vers le cochon hybridé. Se repliant sauvagement pour s’interposer entre les bestioles corrompues et les deux personnages ésotériques, le combattant ailé rugit pour tenir les rampants à distance. Les Lancondas se recroquevillent sur eux-même, serpentent en sifflant, furètent la moindre ouverture avec un acharnement frénétique. Crow observe leurs mouvements avec une certaine méfiance, il connait la force de ces adversaires redoutables et sait qu’un erreur trop flagrante peut signer sa fin, malgré la puissance qui lui est conférée par la magie singulière de son autre moitié d’âme, il ne peut pas prendre plus de risques en passant à l’attaque, il doit rester sur sa faim. Crow recule d’un pas de plus tandis que les reptiles s’approche un peu plus du cochon et de la dame, les grondements sourds des trois bêtes s’escaladent et les piques osseuses sur le dos du corbeau se hérissent, un des deux adversaires rampants tente une première percée et fond sur le combattant aviaire, mais le squelette anormal du béhémoth se fiche entre les écailles corrompue et les assauts faiblissent, le Gardien réplique alors en attrapant le corps du Lanconda avec une soudaine pique de force passagère, approche son bec déformé de la mue de l’adversaire et son crâne se sectionne subitement dans des angles impossibles, comme une fleur qui éclot, comme le chrysanthème qui s’ouvre. La tête du corbeau divisée en pétales létaux couverts de dents acérées se referme rapidement contre la chair du serpent et entame son corps voracement. Le Lanconda siffle de douleur, l’autre plonge ses crocs dans le flanc de Crow, injectant ses toxines paralysantes dans le sang du corvidé qui se met à dégager une néfaste fumée.

    Après avoir repoussé l’autre serpent menaçant, l’oiseau de proie chancèle vers l’arrière et sa blessure projette des gerbes d’un sang noir, il accorde un regard vers l’hybride affairé et s’assure qu’il ne fasse aucun mal à sa jeune protégée, avant de réaccorder son attention sur l’adversaire rampant qui lui fait face maintenant. Considérant attentivement ses options, il décide finalement de prendre la plus sure, s’ébrouant d’un seul coup devant l’ennemi serpentin, les excroissances osseuses se projettent en une nuée de piques vers le Lanconda pris de court et Crow débarassé de ce poids supplémentaire, fait volte face pour attraper d’un coup l’hybride et la fae avant de prendre son élan et de s’envoler.

    La fuite pour le vaincu, mais la vie pour la fille déchue
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  • Lun 30 Sep - 21:14
    Le chancellement de la malade, après qu'elle ait usé de sa magie, donnait le départ de course de Lardon qui fonçait sur elle avant qu'elle ne s'enfonce dans l'eau. L'étendue n'était pas bien profonde mais bien assez pour que l'on s'y noie en y tombant sur le dos ou le ventre, et au vu de l'état de faiblesse de la patiente, il n'était pas certain qu'elle sache maintenir sa tête hors de l'eau ou qu'elle soit encore consciente.
    D'une glissage en fin de sprint, le preux cochonvalier parvient à attraper la princesse maladive au vol avant qu'elle ne soit engloutie par l'onde et déjà il s'exclame d'un langage ordurier.

    - Foutraille !

    Dans sa main gauche qu'il venait de passer dans le dos de la contaminée, et sa droite qui la retenait par un bras, le derme de la fille se déchirait d'une couche, à l'image d'un cadavre de noyé après un séjour prolongé dans une eau croupie. Douce comme celle d'un nourrisson, la peau de l'inconnue était aussi tendre qu'un œuf de Géomi fraichement pondu et à peine plus résistante qu'un morceau de lard bouilli trois heures. S'était-il trompé sur la condition de cette personne ? Pouvait-elle être une sorte de cadavre ramené à la vie ? Un mort-vivant ne pouvait pas être soigné par le vaccin, du moins c'était une hypothèse qu'il tenait à l'instant, cela ne lui était jamais venu à l'esprit auparavant, quelque chose de déjà mort pouvait-il être contaminé par la Peste ?
    Les doigts de Lardon venait se positionner autour du cou de la demi-morte mais bien loin de l'étrangler, il décelait les faibles battements d'un pouls. Elle n'était donc pas une morte-vivante et avait réellement besoin de soin, qui d'ailleurs augmentaient avec les marques laissés près de sa gorge.
    Le porcin était certain que cet état n'était pas un des symptômes de la Peste Obscure, le seul moment où la chair était atteinte c'était au dernier stade, lorsqu'elle se putréfiait en explosant et en répandant un nuage de spore contaminant mais ici son groin ne détectait aucune odeur de pourri. Cela voulait dire que cette autre affliction était propre à cette mystérieuse personne.
    Qu'importe, il n'avait pas le temps de tergiverser là dessus. Derrière lui le combat faisait déjà rage et il ne lui accordait absolument aucune attention, pas même un regard, ce n'était pas son rôle de s'inquiéter de l'évolution de la bataille dans ces circonstances, il n'était pas en mesure d'apporter une aide correcte dans une escarmouche d'une telle envergure entre créatures géantes, non, la seule chose qu'il pouvait faire efficacement, à part fuir ventre à terre en abandonnant tout ce beau monde bien sûr, était de soigner la porteuse de Peste avant qu'elle ne devienne l'origine d'un nouveau fléau.
    Les gestes sûrs du cochon étaient effectués avec rapidité. Ouvrir le sac, attraper la fiole, la déboucher, pencher la tête de la patiente en arrière, lui ouvrir la bouche et lui verser le contenu du médicament dans le gosier. Les grandes puissances de l'éternel en soient remerciées, elle avalait le liquide sans difficulté, une chance car l'autre méthode d'administration était en suppositoire et il n'en avait pas prit avec lui.
    L'antidote absorbé avec succès ne signifiait pas pour autant la fin de la phase de soin. En effet, l'action de ce dernier n'est pas immédiat et comme pour toutes choses naturelles, cela prenait du temps, ce dont manquait cruellement le cochon, aussi usait-il immédiatement de sa magie curative afin de "guider" le vaccin à travers l'organisme de la malade pour qu'il s'attaque directement au mal qui se développait en elle mais également pour régénérer le derme de l'inconnue. C'est qu'en plus il lui avait presque écorché les lèvres juste en les effleurant avec le goulot de la fiole.
    Elle était presque comme un morceau de sucre qui fond dans l'eau, heureusement que Lardon n'avait pas les mains moites.

    Tandis qu'il diffusait sa magie dans le corps de l'inconsciente, il entendait autant de rugissement que d'os qui se brise et de chair qui s'arrache. Les mouvements lourds de chacun des monstres faisaient trembler le sol et il n'avait aucun mal à situer où chaque bête se trouvaient sans avoir à leur accorder un regard. D'ailleurs il avait peut-être été un peu présomptueux et optimiste dans son hypothèse que le grand plumeux pourrait gérer les deux écailleux. Il ne pouvait cependant pas l'aider dans l'immédiat, la phase était cruciale afin que le vaccin puisse agir bien plus rapidement sur l'infection, la victime en était au stade de la coloration de ses veines et de sa peau, le suivant était la mort par explosion et la propagation de la maladie, l'urgence était aussi réelle que celle des deux Lancondas les ayant prit pour cible.
    Le porcin avait d'ailleurs un frisson désagréable lorsqu'une pensée qui ne l'était pas moins lui traversait l'esprit ; Et si un mort-vivant, s'il lui était possible d'être infecté par la Peste Obscure, n'était-il pas le vecteur parfait et ultime de cette maladie ?
    Après tout, la putréfaction de ses chairs et organes n'entrainerait certainement pas sa mort, ce serait donc un foyer mobile pouvant transporter la Peste Obscure là où il déambulerait, là où son nécromancien lui dirait d'aller déambuler.
    Quelle effroyable vision. Il ne fallait pas que celle-ci se fasse dévorer par l'une des créatures déliquescente de la région, à commencer par les deux terreurs en bataille avec le protecteur de jais.
    Le cochon augmentait l'intensité de sa magie, soignant les plaies du derme qui guérissait à vue d'œil, quelques veines perdaient leur couleur noirâtre, c'était bon signe, cela signifiait que l'antidote était en train d'agir et combattre l'affliction mais il y en avait un autre toujours en cours auquel il devait participer. Cela n'allait pas être pratique, il ne pouvait pas la laisser au milieu du lac ni la déposer au bord à cause de l'ardeur du combat qu'il entendait derrière, le drakochon allait devoir porter la malade inerte et se battre à l'aide de ses pouvoirs du mieux qu'il le pouvait pour épauler l'oiseau géant afin de pouvoir suivre les mouvements de la bataille. Il était presque certain qu'il écorcherait d'avantage le corps de celle qu'il allait devoir transporter dans ses bras mais il pourrait toujours la soigner plus tard.
    Portant la princesse endormie -à qui il ne donnerait jamais de baiser pour la réveiller de peur de voir un bout de ses lèvres rester collé aux siennes- il fit volte-face, prêt à soutenir le corvidé mais tout ce qu'il eut le temps d'apercevoir est une serre déployée fondre sur lui qui allait le déchiqueter.
    Ne pouvant esquiver, trop tard pour lancer le moindre sort, Lardon fermait les yeux face à la douleur et la mort qui allait survenir dans une seconde.
    Peut-être deux secondes... cinq ?
    Non, il était toujours en vie, un vent fort soufflait dans ses oreilles, rouvrir les yeux lui faisait apercevoir le sol qui s'éloignait à chaque battement des ailes titanesques du corbeau qui l'avait simplement attrapé, et non déchiqueté, dans sa patte.
    En bas, le plus putrescent des deux serpents géants gigotait au sol comme un ver de terre, des gerbes de sang d'un vert vif -si tant est que cela puisse encore être considéré comme du sang- giclant des blessures infligés par le géant aviaire. Le second en revanche, bien que touché et troué par des sortes d'épines osseuses était en train de les poursuivre en rampant sur le sol à une vitesse folle en ligne droite.
    Lardon aurait pu être soulagé d'être en l'air si, arrivée à l'orée de la clairière, le Lanconda ne s'était pas mit à grimper au premier arbre sur sa route avec une aisance inimaginable.
    Et pour cause, la raison de cette agilité était la multitude de bras plus ou moins décharnés qui ornait ses flancs. Vision cauchemardesque, le cochon avait cru, du bref coup d'oeil qu'il leur avait accordé lorsqu'ils étaient apparus, que ces membres supplémentaires étaient les restes non digéré des victimes du Lanconda-zombie et qu'ils dépassaient simplement du corps de l'animal par des plaies ou des éventrations. Mais il n'en était rien, c'était bel et bien le résultat horrifique d'une mutation contre-nature et les innombrables mains griffues ou squelettiques agrippaient l'écorce et les branches pour hisser le reptile à la verticale à une vitesse aussi prodigieuse que terrifiante.

    Et ce qu'il craignait plus encore était une plus que probable détente de la bête depuis la cime pour tenter d'attraper le piaf en plein vol s'il n'avait pas prit encore assez d'altitude, et puisque le prédateur tentait sa chance c'est qu'il devait être certain de pouvoir réussir.
    "Ho que non, mon cochon." fulminait l'esprit de Lardon alors qu'il concentrait à nouveau ses pouvoirs pour imiter le sort d'une magicienne qu'il avait rencontré brièvement lors d'une funeste soirée de fête, formant d'énormes rochers sous lui. La versatilité de ce sort pouvant autant servir en défense qu'en attaque était complètement abandonné afin d'exacerber le côté offensif, envoyant les larges projectiles dont la vitesse était accéléré par la gravité en direction du Lanconda grimpeur. Pas besoin de tant viser cette cible se trouvant presque à la verticale sous l'oiseau, la pluie de rocher s'abattaient avec violence, et puisque le cochon n'était pas quelqu'un de pingre, il n'y avait pas même une seconde qui s'écoulaient avant qu'une seconde salve ne tombe après la première, fracassant l'arbre et le serpent sans distinction jusqu'à ce que les deux soient mis à bas.

    Lardon n'était pas certain que cela ait suffit à tuer le Lanconda mutant mais au moins sa tentative d'attaque avait été complètement contrecarré et désormais le gardien de plumes noires avait prit assez de hauteur pour qu'ils n'aient plus à craindre d'attaque venant du sol.
    Un soulagement salvateur pour le cochon qui aurait été bien en mal de pouvoir lui même survivre à une telle chute si son porteur ailé venait à se faire abattre en plein vol.
    Il vérifiait l'état de la malade, elle ne semblait pas avoir été plus blessée que les quelques plaies que le contact des bras du drakochon lui produisait et ce malgré cette fuite précipité par l'urgence. Il pourrait toujours arranger ça un peu plus tard lorsqu'ils atterriraient. Lars espérait que cela soit de l'autre côté de la rive plutôt qu'en territoire contaminé. S'il venait que le transporteur aérien fasse mine de descendre, il essaierait de communiquer avec lui pour lui dire de passer le bras de mer, mais pour l'instant, mieux valait laisser au volant le choix de la destination, tant que ce n'était pas un endroit pire que celui-ci.
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