FLASH-RP Un record de vitesse

- Au large d'Ikusa -

Zaïn sourit de plus belle alors que son ami lui annonce qu'ils font de leurs mieux, comme quoi il suffit de dire aux reikois que la République fait mieux qu'eux pour qu'ils mettent les bouchées doubles pour les battre ! Tagar use alors de ses pouvoirs pour permettre aux mages d'aller encore plus loin. Décidemment, si tous les politiciens et aristocrates reikois donnaient d'eux-mêmes de la sorte pour dépasser la République, le Reike aurait déjà conquis tous les Sekaï ! L'hybride remonta alors vers la gouvernail alors que le vent s'intensifiait nettement, la navire eue une poussée soudaine et tous ceux qui ne se tenaient pas fermement à quelque chose chutèrent, sauf Zaïn qui plaça à temps un pied en avant, restant debout malgré une très forte houle.

- Vingt-sept nœuds... vingt-huit ! Non ! Vingt-neuf nœuds ! S'exclamait Stefan, toujours à la proue, trempé jusqu'aux os.

Pour une idée de la vitesse du Vanguard

Sur ces mots encourageant - il fallait dire que les prochains navires à tenter le record de vitesse marine aurait grand mal à atteindre une telle vitesse : cinquante kilomètre par heure était tout bonnement incroyable. Les personnes qui devaient observer le Vanguard de plus loin devaient avoir l'impression qu'il filait au dessus des vagues, les voiles devaient être tellement bombées qu'on devait croire qu'il allait décoller, les vents étaient tels que des vagues plus hautes que la moyenne devaient suivre et porter le trois mâts. C'était tout bonnement un record battu avec panache ! Aucun navire ni même aucun Homme n'avait dû atteindre une telle vitesse en mer.

Des vagues étaient projetées par dessus le navires et l'eau retombait sur le pont, par chance tout objet superflu avait été ôté du navire au préalable, sans quoi la moindre caisse ou tonneau aurait valdingué et serait devenu un véritable danger pour les personnes en présence. Quelques matelots, solidement fixé par des cordages aux hanches leurs permettaient de rester à leurs postes, tirant ou lâchant des cordes à poulies. Le Vanguard gîtait sérieusement sur tribord, filant tout droit, mais le pont était incliné de façon à ce que la coque ai le moins de contact possible avec les flots, porté par le vent. Les matelots se tenaient de biais pour ne pas chuter dans les eaux défilant à toute allure plus bas.

Exemple d'une gîte d'un navire ; inclinaison sous le vent

- Attention ! Cria soudain Zaïn

Un peu plus vers la proue, le cordage tribord soutenant la grand voile commençait à s'effilocher, la corde était pourtant solidement tressée mais elle allait lâcher, ce qui entrainerait une destruction de la grand-voile, ce qui pourrait faire valser par dessus bord tout l'équipage se tenant sur le pont. Sans attendre, le capitaine lâcha prise et en deux bonds plutôt habile attrapa la corde à l'instant même où elle lâcha, il manqua alors d'être soulevé mais agrippa de son autre main la rambarde, empêchant ainsi le drame.

Plus haut, les cordages des deux huniers lâchèrent à leurs tour et les deux voiles s'envolèrent, mais sans faire de dégât sur le pont du fait de leurs hauteur. Près de la proue, les coutures pourtant solides de la voile de misaine se brisèrent, créant un trou béant dans la seconde plus large voile du navire, tandis qu'à la poupe, la brigantine s'abbatit violemment sur bâbord, par chance la bôme ne faucha aucune têtes.

Ces quelques avaries mirent fin à la course effrénée du Vanguard, de plus, voyant cela, les mages avaient stoppés progressivement leurs magie, laissant le vent revenir au naturel. Au bout d'une petite minute, le trois-mâts était revenu à une vitesse tout à fait normale et s'était stabilisé, ne gîtant plus. Zaïn ramena la corde qu'il tenait et fit un nœud solide pour éviter que la grand voile ne reparte.

- Ouf ! C'était moins une mais l'adrénaline en valait le coup ! Lança-t'il, espérant que l'expérience avait plu à plus d'un.

L'un des gardes de Tagar s'empressa alors de vomir par dessus bord, rapidement suivit par un second. Au moins le Reike était détenteur d'un nouveau palmarès.

Vingt-neuf nœuds ! C’est tout bonnement incroyable, même pour moi qui suis un néophyte. Je suis certain d’ailleurs que l'on pourrait aller plus vite, et je continue mon effort. Nous sommes carrément au-dessus des vagues et en vérité nous sommes devenus un vaisseau volant. Moi qui adore cette sensation de liberté que j’ai en enfourchant un griffon, je suis servi !

Mais alors que j’étais au bord de l’épuisement, ayant pratiquement donné tout ce que j’avais, j’entends un drôle de bruit et je vois avec consternation les voiles tombés les unes après les autres. Notre vitesse de pointe baisse de manière spectaculaire et mes confrères mages arrêtent leur magie. J’en fais autant et sans me soucier de certains de mes hommes qui relâchent leurs petits-déjeuners en pleine mer, je me dépêche d’aller voir Arkady, la sœur de Zaïn et je lui demande, d'un ton inquiet:

Tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ?

J’espère que ce n’est pas le cas, car j’apprécie beaucoup la jeune femme.

- Au large d'Ikusa -

Alors que les vagues autour du navire se faisaient plus calmes, Tagar alla vers Arkady, se tenant encore fermement à la rambarde menant au chateau arrière, comme si elle se tenait prête à une soudaine accélération du bateau. Zaïn observa son ami, il n'était pas étonné qu'il ne soit pas venu s'enquérir de son état à lui, Tagar sachant que Zaïn avait connu pire. De plus, le Coeur savait pertinemment que la jeune femme n'était pas dans son assiette depuis quelques temps, il faisait donc preuve d'une honorable chevalerie. Zaïn détourna alors son regard pour se rendre près de la proue où son Lieutenant, cherchant à se sécher tant bien que mal, avait remonté l'appareil de mesure à l'intérieur duquel était enregistré la vitesse maximale atteinte. De l'autre côté du pont, Arkady, la tête inclinée, répondait à Tagar :

- J'ai connu pire... Elle déglutit, plongeant son regard doré dans les yeux bleus de son interlocuteur. Tu sait que mon frère s'est en quelque sorte servis de vous ? Si son entreprise d'aujourd'hui était d'apparence patriotique, ce record de vitesse va surtout lui faire un sacré coup de publicité pour sa compagnie de commerce maritime. Elle se redressa. Tant qu'aux quelques avaries du Vanguard, elles seront rapidement couvertes par ce gain de réputation. Son regard s'intensifia. Mais tout ça, tu t'en doutait n'est-ce pas ?

Tagar connaissait bien Zaïn, s'il savait que l'hybride était quelqu'un de fidèle et de fiable, il n'était pas sans savoir qu'il était probablement le plus grand opportuniste qu'il ai connu. Arkady lui rappelait simplement que chacune des actions de son frère était calculée pour lui servir au mieux.

Je suis rassuré de voir que la jeune femme n’est pas blessée et elle me répond même une longue phrase sur l’opportuniste de son frère et je lui indique en souriant :

Tout d’abord, je suis content que tu ailles bien, j’étais inquiet. Ton frère est une personne très intelligente et cela m’a fait plaisir de l’aider. Comme c’est mon ami, il pourra se servir de moi autant qu’il le voudra, tout aussi d’ailleurs. Peut importe les raisons, j’ai vécu une histoire avec chacun de vous et je serai présent si tu as également besoin de moi.

Je suis sincère dans mes paroles, Zaïn m’a permis de récupérer de ma malédiction et mon interlocutrice, avant de mettre fin à notre courte relation, m’a pris mon cœur. Bien sûr, dire ce genre de chose au milieu de gens qui vomissent n’est pas très romantique, mais c’est ce que je ressens.

- Au large d'Ikusa -

Parfois Arkady se demandait pourquoi elle n'était pas allé plus loin avec lui. Quoique non, elle savait très bien pourquoi, mais se disait parfois que c'était peut-être pas une si bonne raison. Tagar était patient, empathique, intelligent, aimable, galant, débrouillard, persévérant, optimiste, souriant et bien encore, ce qui faisait de lui l'homme parfait, et nombre de femmes pourraient s'accorder là dessus sans peine, de plus, les chuchotements semblaient s'atténuer en sa présence. Jusqu'à présent il menait très bien sa barque, mais sa personnalité éclatante pourrait aussi se présenter comme un point faible aux yeux de ceux qui voudraient le tromper et l'atteindre personnellement. Si Tagar n'avait rien à craindre de Zaïn sur ce point, Arkady voulu tout de même lui signifier son ressenti sur la chose.

- Tagar Reys, tu es un personnage vraiment atypique, dans le bon sens du terme. Si seulement tous les aristocrates pouvaient être comme toi. Elle renifla. Mais ceux qui brillent le plus sont aussi ceux qui brûlent le plus rapidement. Prend soin de toi aussi. Elle esquissa un bref sourire.

Derrière eux, Zaïn était revenu à la barre, prenant le relai du timonier. Le Vanguard empanna doucement tandis que les ordres de son Lieutenant fusaient, ce dernier cherchant toujours à allumer un brasero afin de se sécher. Les matelots grimpaient aux mats, tiraient les cordages et couraient en tout sens. Le navire allait pouvoir rentrer au port.

J’ai droit à un compliment de la jeune femme, du moins je pense que s’en est un, doublé d’un conseil et je lui réponds en souriant, lui mettant familièrement la main sur l’épaule et la regardant droit dans les yeux :

L’important dans la vie, ce n’est pas le nombre de coups que tu donnes, mais le nombre de coups que tu peux encaisser, tout en continuant d’avancer. C’est la devise des Reys et quoiqu’il arrive, je continuerai en être un.

Je serais bien resté encore un peu avec la jolie hybride, mais nous sommes interrompus par Robert, le sajenti qui m’indique :

J’espère que vous êtes satisfait, la moitié de vos gardes du corps ont rendu leur petit-déjeuner.

Je rougis un peu, me sentant fautif, mais je lui dis, d’un air sûr de moi :

J’ai de quoi me faire pardonner.

Je vais donc voir Zaïn et je lui demande :

Lorsque nous serons de retour au port, j’aimerais organiser un banquet, sur la terre ferme, pour remercier à la fois mes hommes et ton équipage pour cet exploit remarquable. Es-tu d’accord ?

Après tout, j’ai ramené pas mal de victuailles, ce serait dommage de ne pas en profiter. En plus, les soldats qui m’accompagnent ainsi que les mages doivent mourir de faim.

- Au large d'Ikusa -

La bonté de Tagar s'exprima une énième fois lorsqu'il proposa d'organiser un banquet où tous seraient conviés, cherchant à récompenser chaque rouages de ce record battu, autrement que par la seule fierté d'y avoir participé. Même si aucun aristocrate aurait agis de la sorte, encore moins auraient demandé l'accord de Zaïn qui était loin d'en être un. C'était pourtant ce que fit Tagar en s'adressant à son ami, toujours avec ce ton décontracté qui lui était propre.

- Je suis toujours partant pour partager mon couvert avec toi, ou plutôt, devrai-je dire, que tu partage ton couvert avec nous. Il adressa un sourire à sa sœur, cette dernière y répondant d'une moue qui ne s'apparentait pas à un sourire.

Ils mirent bien évidemment plus de temps au retour qu'à l'aller, ayant perdu deux voiles en plus de devoir faire avec le vent naturel. Mais le vent avait fini par tourner et ils n'eurent pas à sortir les rames pour rentrer au port, une véritable aubaine, comme si les mages avaient continués à user de leur magie. Ils accostèrent sans encombre sous un tonnerre d'applaudissements, de nombreux badauds, principalement des marins et des Hommes de la mer, avaient attendu le retour du fameux trois-mâts reikois qui devait battre le record de vitesse maritime en ce jour. Cette gloire plu énormément à Zaïn qui leva un bras pour répondre aux vivats.

Il aperçu même ces messieurs de la marine impériale, vêtus de leurs uniformes blancs et bleus aux coutures dorés et aux multiples médailles, le tout surmonté de tricornes à plûmes. L'hybride leur adressa un signe de la tête, mais le fait que les officiers attendant sur le quai ne lui rendirent pas son salut signifiait surement qu'ils étaient plus là pour témoigner de l'exploit du Coeur, plus que de cet ancien roturier hybride qui se faisait appeler capitaine du Vanguard. Ses soupçons furent confirmés lorsque commodores, amiraux et vice-amiraux vinrent saluer respectueusement le ministre lorsque ce dernier descendit du navire.

Le capitaine du navire accepte ma proposition et fait même un trait d’humour en direction de sa sœur que je ne comprends pas. Mais le plus important c’est que nous retournons sur la terre ferme ! Je vois dans la reconnaissance dans les yeux de mes hommes. Arrivé au port, je pensais que nous serions la cible de quolibets, avec nos gens malades et les voiles déchirés, mais c’est le contraire qui se passe !

Nous sommes accueillis par beaucoup de marin qui nous applaudissent ! Bien sûr, les quelques femmes présente font des grands sourires à Zaïn, m’ignorant complètement, mais j’en ai l’habitude. Moi, j’ai droit à des félicitations d’officier de la marine, comme quoi je plais à des hommes de plus de cinquante ans, c’est bien ma veine. Je les remercie en vitesse et je leur indique :

Nous allons faire un repas pour remercier ces braves marins qui ont porté haut les couleurs du Reike, si vous voulez bien m’excuser.

Je supervise ensuite le travail des serviteurs de ma maisonnée qui mettent les tables en place et quand tout est prêt, j’indique à la fratrie :

On commence quand vous voulez.

Pour ma part, le plus tôt sera le mieux, j’ai très faim.

- Palais Reys, Ikusa -

On aurai dit que Tagar avait prévu ce repas dès le début, car les serviteurs avaient vite fait de mettre en place un banquet pour une trentaine de personnes, le Vanguard comptant un équipage de vingt-quatre marins. Ces derniers avaient tous les sourire, même s'ils avaient été malmenés par les vagues, la perspective d'avoir battu un record historique, mais surtout d'avoir l'honneur de s'asseoir à la table d'un ministre, ce que peu de marins reikois pouvaient se targuer d'avoir fait. Mais Zaïn avait connu Tagar bien avant qu'il ne devienne le Coeur de l'Empire, sans quoi, ils ne se seraient peut-être pas rencontrés.

De plus, le repas s'annonçait fort copieux, dans le sens où si la table qui venait d'être dressée portait de nombreux plats marins, elle comptait également des plats à base de viandes, ce qui était plutôt rare à Ikusa, ville côtière vivant principalement de la pêche. Il était clair que les matelots allaient se rendre dans les tavernes dès ce soir afin de raconter cela à tout le monde, la rumeur selon laquelle le Coeur de l'Empire était un grand homme fort généreux et entreprenant allait se rependre dans la capitale dans les jours qui venaient. Comme quoi, Tagar, au même titre que Zaïn, en avait profité pour faire sa publicité.

- Tu n'as pas perdu le sens de l'hospitalité, ça fait plaisir ! Mais en plaçant la barre si haute, le peuple risque de grandement compter sur toi lors de la prochaine famine. Une plaisanterie nuancée d'un avertissement.

Et si le peuple apprécieraient de constater que Tagar Reys n'avait pas peur d'inviter des matelots à sa table, Zaïn se demanda alors de quel œil les autres aristocrates verraient ce philanthropisme.

Les marins semblent contents de mon invitation et cela me fait plaisir. Je m’assois donc en bout de table, avec Zaïn à ma droite et sa sœur à ma gauche. Ensuite l'hybride me complimente et je lui réponds en souriant :

Merci pour tes paroles. Le peuple aura raison de compter sur moi en cas de famine, j’ai déjà augmenté nos stocks et je continuerai.

Il est vrai que l’argent rentre maintenant assez bien, il n’y a plus de guerre, les reconstructions avancent bien, surtout dans le Shoumeï, j’peux en témoigner, car j’y étais il y a peu. J’ai différents projets et les petites réformes qui se mettent en place. Il ne reste plus que mon grand projet sur l’économie à faire adopter par le couple Impérial et je serais satisfait. Je reprends donc du poisson, en profitant pour verser du vin dans les coupes de mes deux invités, puis je continu :

Maintenant, que tu as pulvérisé le record, quel est ton prochain objectif ?

Je suis sûr que mon voisin a un autre but à atteindre.

- Palais Reys, Ikusa -

Tout ça était fort plaisant, c'était précisément ce que Zaïn ferait de son argent s'il était "pété de thune" comme il le dirait lui-même. Il inviterai constamment des gens chez lui, ferait de fastueuses réceptions avec ses amis, des soirées, des virées en mer et des jeux jusqu'au bout de la nuit. Et même si Tagar aimait à inviter ses amis de la sorte, Zaïn y ajouterai ses petites touches personnelles, en l'occurrence : des musiciens jouant des morceaux entrainants, des combats de colosses, de coqs et de chiens sur lesquels parier, un tas de filles (et de garçons) de joies, des œuvres d'art millénaires juste pour impressionner, et des serviteurs portant des plumes de paons pour raffraichir les invités, et bien sûr des litres et des litres de tous les alcools du Sekai. Bon Tagar faisait ses réceptions de manière plus... sobre quoique reposante.

Il fut tiré de ses rêveries par la question de son ami, il termina de mastiquer la seiche à l'huile qu'il avait dans la bouche avant de répondre, mimant la réflexion.

- Devenir Seigneur.

Sa sœur pouffa.

- Enfin, c'est le but. Entre autre, me trouver une âme sœur, tout comme toi, Arkady leva les yeux au ciel, acheter de nouveaux navires de commerce, ouvrir un casino, une auberge, reprendre les combats d'arène mais aussi régler ce problème de succession dont nous avons déjà parlé ensemble. Arkady se boucha les oreilles. Mais aussi voyager de par le monde, ce périple à Courage dont je reviens m'a donné envie de découvrir les moindre recoins du Sekai. Et de ton côté Tagar ?

Il n'avait pas prêté la moindre attention aux réactions de sa sœur.

Comme à son habitude, Zaïn indique franchement ce qu’il souhaite, ce qui, pour moi, est très reposant. La plupart de mes interlocuteurs avancent masqués et c’est épuisant de deviner ce qu’ils veulent réellement. J’ai dû inventer pas mal de technique et la plus efficace est celui du silence, la plupart des demandeurs ne supportent pas que je reste sans rien dire et se mettent à table, car ils pensent que je suis fâché contre eux. C’est pourquoi je l’écoute avec attention, sans faire de gros yeux comme sa sœur et je lui indique en souriant :
C’est là des objectifs assez simples et je suis sûr que tu les réaliseras.

Après tout, une bonne partie demande juste de l’argent ou du temps. Interrogé à mon tour, je lui réponds :

Je souhaite que mon mariage se passe bien, c’est la première chose. Ensuite, je veux que le mode de vie Reikois puisse perdurer en s’occupant des plus faibles et enfin, je veux faire de l’Empire, la première force économique du Sekaï, afin de lutter contre les Titans si ces derniers revenaient une nouvelle fois.

Je me tourne ensuite vers sa sœur et je lui demande :

Et pour toi ?

- Palais Reys, Ikusa -

Décidemment, Tagar ne changera jamais, tout ce qui changeait chez lui c'était ses ambitions et ses moyens, il allait toujours de l'avant et au fur et à mesure qu'il grimpait les échellons et devenait plus puissant, il ne changeait pas ses idéaux mais était de plus en plus apte à les accomplir avec plus de panache encore. Le Tagar ministre était le même que le Tagar contrôleur royal, à ceci près qu'il avait à présent toute la puissance économique du Reike entre ses mains. C'était louable et Zaïn ne pouvait qu'être admiratif.

- Un véritable chevalier ! Plaisanta Zaïn.

C'était à présent au tour d'Arkady, dans l'ordre naturel de la discussion, de dévoiler ses projets. Zaïn n'intervint pas, même s'il savait pertinemment qu'elle n'en avait aucun, il la laissa cependant répondre d'elle-même, juste pour voir si elle disait la vérité en public. Elle s'était débouchée les oreilles et esquissa un bref sourire avant de répondre à leur hôte.

- C'est un peu flou, j'ai du mal à me projeter ces derniers temps. Ce qui est sûr c'est que je ne compte pas me reposer bien longtemps encore sur mon frère.

- Ah bah c'est mal parti ma petite ! Répliqua son frère.

- Je suis restée bloquée de nombreux mois à Courage, à côtoyer ces péteux de Républicains juste pour établir un comptoir commercial pour mon cher frère, j'estime mériter mon repos momentané. Fit-elle, vindicative.

- A bon chat, bon rat. Plaisanta-t'il, ce qui ne lui valut qu'un regard noir.

La douce Arkady semble être un peu dans le brouillard et comme elle ne souhaite plus travailler pour son frère, je profite de l’occasion :

Tu as bien raison de faire une pause, c’est essentiel pour le moral. D’ailleurs, une fois celle-ci terminée, que dirais-tu de travailler pour l’administration du Reike ? Je manque de contrôleur connaissant bien le monde des affaires de la République et je suis certain que le poste te conviendrait, car ce sera à toi de mener la danse et d’être en position de force.

Après tout, l’empire est bien plus indépendant qu’avant au niveau financier et je travaille activement à le rendre complètement indépendant. Nous pouvons maintenant négocier d’égal à égal et il me faut une personne qualifiée pour cela. J’attends donc la réponse de la jolie hybride avec impatience.

- Palais Reys, Ikusa -

Arkady était dans un état où elle avait du mal à réfléchir, étant constamment fatiguée, frappée d'insomnies, et l'attention toujours perturbée. Rien qu'au cours de cette discussion, elle avait décrochée à plusieurs reprises, reprenant le fil des échanges du mieux qu'elle pouvait, même lorsqu'on s'adressait directement à elle. Elle eue encore un moment d'arrêt alors que Tagar lui faisait une proposition vraiment inattendu mais bienvenue, son silence avait été pris par les deux hommes pour de la surprise, pensant qu'elle cherchait ses mots. Mais Arkady retomba plutôt bien sur ses pieds.

- Oh, si un jour on m'avait dit que je travaillerai pour le gouvernement, je l'aurai pas cru, et encore moins si on m'aurait assuré que la proposition viendrait du Coeur en personne. La surprise passée, elle enchaina. Un emploi stable, une paye raisonnable et un travail ma foi intéressant, ce serai avec grand plaisir. Accepta-t-elle avant de replonger son regard dans le vague.

- Oh bah ça alors ! Intervint Zaïn, jusque là silencieux. Et tu aurais pas un emploi pour moi aussi ? Demanda-t-il sur le ton de la plaisanterie.