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  • Mar 27 Déc - 12:10
    Avant chaque représentation, je ressens une pointe d'anxiété. C'est une delicieuse sensation, et j'en ai besoin pour que mon art puisse s'exprimer librement, c'est un peu ma drogue personnelle. Auparavant, dans mes années les plus difficiles, cette anxiété était polluée par mon obsessionnelle recherche de perfection, et ma crainte de l'échec. Comment pouvais-je m'assurer que mes troupes de théâtre jouent mes pièces exactement comme je les imaginais ? Comment être sûr que mon public soit conquis, qu'il ressente à travers mes œuvres toutes les émotions nouvelles que je voulais leur faire sentir ? Toutes ces questions, c'était avant que je n'imagine et développe mon théâtre illusoire. Une expérience unique à chaque représentation. Aujourd'hui, mon anxiété est pure, belle, parfaite.

    Frappons les trois coups. Les murmures cessent, le rideau se lève sur un univers vibrant de vie. Tout est factice bien sûr, des décors aux protagonistes, des effets visuels à l'orchestre. Il n'y a qu'un seul chef d'orchestre ici, devant le public : moi. Et je déroule donc notre histoire du jour, une histoire tragique où la principale protagoniste, tiraillée entre son allégeance aux Titans et son amour de la République, finit par violer les lois édictées par ses maîtres, allant jusqu'à les critiquer, pour défendre ses convictions et son amour. Malheureusement, et cela, mon public y est accoutumé, nulle fin heureuse ne peut survenir. La pauvre femme impuissante finit condamnée à mort par ses seigneurs tyranniques et cruels, et la scène de sa mort est un spectacle a la fois grandiose, et triste. Les lumières disparaissent comme autant de lucioles que je dissipe, le son se meurt en même temps qu'elle, ne reste que le piano que je joue moi-même qui va decrescendo, et alors que des pétales de roses, cette fois bien réels, commencent a pleuvoir du plafond du théâtre. Le rideau tombe.

    Je suis fatigué, comme après chaque representation. Mais j'ai vu. J'ai vu mon public, saisi aux tripes par cette vision, pleurer pour le sort de Sofika, l'héroïne tragique. Ces illusions me permettent de rendre les choses... Vraies. Pour beaucoup, la soirée s'arrêtera ici bien sûr, ils regagneront leurs foyers, se remettront de leurs émotions. Pour d'autres, un cocktail les attends dans une salle annexe du théâtre. Il s'agit de nobles pour beaucoup, des critiques, des mécènes, des curieux qui veulent planifier une séance plus... Personnelle. Je les rejoins, trente minutes plus tard. Habillé de riches atours bordeaux, mon masque, d'or cette fois pour rappeler les broderies de ma tenue, cache toujours mon visage balafré. Ils m'ovationnent de leurs claquements de mains, je m'incline, ravi que le spectacle les ait touché. La soirée ne fait que commencer pour nous, adeptes de l'art.

    Elle est là, elle aussi, comme toujours. Neera Storm, une professeure reconnue de l'université Magic. Elle fut un de mes premiers soutiens, et n'a jamais cessé d'apprecier mes œuvres, même dans ma période la plus difficile. Tantôt soutien, tantôt muse, tantôt mécène, j'apprécie beaucoup sa présence. Pourtant, nous n'avons jamais eu l'occasion d'approfondir un peu plus ces expériences que je propose, a tel point que je me demande si elle a peur de ses propres désirs... Je m'approche d'elle, un sourire aux lèvres, et lui tends une coupe d'un delicieux vin républicain.

    " Ma chère, quel plaisir de voir que vous êtes encore une fois venue. Alors, dites-moi sincèrement, qu'en avez-vous pensé ? Avez-vous été transportée par l'histoire de Sofika ? "
    Noble de La République
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    Neera Storm
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    Info personnage
    Race: Demi-titan
    Vocation: Mage élémentaliste
    Alignement: Chaotique bon
    Rang: B
    qui suis-je ?:
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  • Jeu 5 Jan - 18:38
    Il y a de multiples raisons d’aller au théâtre.

    Certains diront qu’il s’agit avant tout de passer un moment entre amis, en famille, tout en profitant de l’art républicain. D’autres, plus calculateurs, profiteront des représentations et de l’entracte pour faire quelques sombres magouilles, quelques accords bien profitables avec un tiers. Puis, enfin, il y a de ceux qui viennent au théâtre pour oublier leurs tracas l’espace d’une soirée. Ils désirent une histoire, une accalmie, une parenthèse en dehors du temps. Ils désirent soupirer avec les personnages mis en scène, jubiler avec les belles histoires d’amour, se morfondre avec les tragédies, rire avec les représentations comiques. Le théâtre peut prendre de multiples formes, et quand on y ajoute une pointe de magie, les horizons s’élargissent, les possibilités deviennent infinies. Seule l’imagination de l’écrivain et du metteur en scène peut limiter ou entacher la représentation théâtrale. Mais Ekha a du talent. Neera le pense depuis toujours, et ce soir, son impression se renforce encore, tandis qu’elle est assise confortablement sur son siège, pas très loin de la scène où se déroule le spectacle.

    C’est que l’illusion que l’artiste met en scène est parfaite. La demi-titan ne maîtrise pas ce genre d’arcanes, mais elle apprécie les voir à l’œuvre en de telles circonstances. Ici, point d’acteurs réels ou de décorations fait main, tout n’est qu’un mirage. Mais il s’agit d’un mirage si réaliste qu’on croirait que tout est vrai, si on n’était pas dans l’antre de la dramaturgie.  Et ainsi, voilà donc Sofika, qui est tiraillée entre sa foi pour les Titans et la fidélité à sa nation. Des personnages tentent de la ramener à la raison : à quoi bon choisir des déités lointaines qui n’interviennent jamais, ou très peu, en notre faveur ? D’autres protagonistes, à l’inverse, ont des paroles douces, convaincues, tentatrices : l’important est ce que dicte ton cœur, pas ce que te dicte ton entourage gangréné par l’argent, la prospérité et le matérialisme. Ne parlons même pas de ces maîtres cruels et insensibles, qui dirigent cette République fictive.

    L’histoire continue, jusqu’à ce que l’héroïne choisisse sa foi jusqu’au martyr. Elle est poursuivie par des hommes cruels, et Sofika ne peut échapper à leur pouvoir.  La scène finale est grandiose, il est manifeste qu’elle est l’apothéose du spectacle. Accompagnée de la musique du piano – l’enseignante devine d’ailleurs que c’est Ekha qui doit jouer la partition –, l’instant n’en est que plus tragique. Puis, finalement, les personnages s’estompent, deviennent de plus en plus transparents, jusqu’à disparaître totalement. Seul reste le maître d’orchestre, le créateur de cette tragédie, qui est accueilli avec des acclamations et de longs applaudissements. Neera en fait partie et accompagne cette ovation de bon coeur, puis, une fois les salutations du public terminée, elle suit une partie de la foule qui est conviée à un cocktail après la représentation.

    C’est là aussi l’un des intérêts du théâtre : maintenir et conserver les amitiés dans des petits soirées comme celles-ci. On peut même se faire de nouveaux camarades, si l’occasion se présente.

    Dans ce cas-ci, Neera en profite pour retrouver de vieux amis, eux aussi adeptes du théâtre, et évidemment, la scène qu’ils ont vues à l’instant est au cœur des conversations. Le temps de parler de la pièce et de prendre quelques nouvelles les uns des autres, une demi-heure est déjà passée, et c’est à cet instant qu’Ekha fait son entrée dans la pièce. Il accepte de bonne grâce les battements de main qui accompagne son entrée, puis il se mêle aux convives, et la sang-mêlée la voit bientôt venir vers elle. La belle lui retourne son sourire alors que l’artiste masqué lui tend un verre de vin de premier choix. Elle écoute ses salutations, puis il lui demande ce qu’elle a pensé de sa création.

    La magicienne n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour lui donner une réponse.

    - J’ai beaucoup aimé. Personne ne se serait douté que son grand-frère, Eric, si épris des idéaux républicains, ne retourne sa veste en dernière minute pour essayer de sauver sa sœur et lui permettre de fuir. C’était peine perdue, évidemment, fait Neera en prenant une gorgée de son verre, mais je suis sûre que les néophytes, ceux qui ne connaissent pas encore beaucoup vos œuvres, ont pu encore avoir une once d’espoir avant la scène finale. Son discours sur le fait de vivre au nom des Titans était convaincant, mais c’était sans compter votre talent pour nous faire de somptueuses tragédies.

    La Tornade marque une légère pause avant de reprendre.

    - Le personnage de Sofika était bien également. Vous avez bien mis en elle les idéaux de sa nation, suffisamment pour qu’elle ait droit à un dilemme cornélien, et qu’elle soit attachée à sa patrie aussi bien qu’aux Divins, observe la demoiselle. Mais si l’histoire est belle, elle est aussi sublimée par votre talent illusionniste. Je suis toujours subjuguée par votre don pour nous montrer des personnages avec force détails. N’oublions pas non plus les décors. Je me demande si vous les variez de spectacle en spectacle, selon votre imagination du moment.

    Cela doit assurément lui demander pas mal d'effort. En tout cas, Neera ponctue sa phrase d'un sourire, puis elle continue.

    - Il y avait la musique finale, aussi. Triste, mais paisible, nostalgique, mais mélodieuse. Est-ce que vous me partagerez une copie de votre partition pour que je la joue chez moi ? demanda-t-elle d’un ton jovial.

    Cette fois, elle se tait pour laisser l’occasion à Ekha de répondre. Ensuite, elle rebondit et lui fait part de ce qui lui vient à l’esprit.

    - Il semble en tout cas que votre panne d’inspiration ne semble pas prêt de revenir, et vous m’en voyez ravie. J’espère que vous ne vous mettez pas trop la pression avant de commencer vos pièces ?

    Elle sait qu’Ekha a un certain côté perfectionniste, tant il veut bien faire et tant il veut toucher ses spectateurs. Cela peut être un bien aussi bien qu’un mal, quand on laisse trop l’inquiétude nous subjuguer.
    Invité
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  • Sam 7 Jan - 17:35
    La professeure de l'université Magic ne tarit jamais d'éloges à mon égard, et cette fois ne fait aucunement exception alors qu'elle commence à décrire les scènes qui lui ont plu dans mon oeuvre. Oh, le suspens, le ressort dramatique ultime, c'est là tout un art que je me dois d'exploiter dans chacune de mes œuvres afin que mon public soit saisi en son âme. La critique de Neera Storm est des plus juste, comme toujours. Ce n'est pas pour rien que je considère la demi-titan comme un de mes soutiens les plus précieux, ils sont rares, ceux qui m'entourent et se montrent capables de déployer un esprit critique aussi pointu et éclairé. Certes, je ne prends que les critiques constructives, les autres étant... Généralement peu vivants. Enfin, n'allez pas croire que je leur fasse quoi que ce soit bien sûr ! C'est la représentation qui tue... Bref, les compliments de Neera et sa bonne acceptation de ma pièce me vont droit au coeur, et c'est avec un franc sourire que je porte le divin nectar de mon verre à ma bouche.

    " Oh, bien entendu, l'avantage des illusions est leur versatilité, très chère. La scène est un carcan qui enferme la créativité, on est obligés de faire avec nos figurants, avec les décors disponibles, avec les techniques du moment, nos costumes et notre orchestre... Mes illusions me permettent de m'affranchir de ce carcan, pour laisser toute la beauté de l'art se manifester exactement comme je l'entends. Alors, libre à moi de les adapter à mon public, à la manière dont je ressens l'instant. C'est ce qui fait tout le sel de mes représentations. "

    Ah, la musique. Etrangement, elle passe le plus souvent inaperçu, alors même qu'elle est la clé qui permet à chacun de vraiment ressentir la scène. Elle est ce petit élément, ce minuscule rouage, sans lequel toute la machinerie se bloquerait. Cela ne m'étonne guère que Neera l'ait remarquée, elle qui a une vraie sensibilité artistique. Ce qui est plus surprenant, et me fait hausser mon seul sourcil, est ce qu'elle me mentionne ensuite.

    " J'ignorais que vous jouiez ! Quel instrument a votre préférence ? Personnellement, j'ai un vrai faible pour le violon, mais le piano est un instrument noble aussi... Je m'égare, ce sera avec plaisir que je vous l'écrirai. "

    Oui, aussi incroyable que cela puisse paraître aux spectateurs, je joue mes partitions de tête. Il faut dire qu'une partition n'a d'intérêt que si l'on souhaite coordonner un orchestre entier, ou apprendre à quelqu'un, mais dans mes pièces, je suis à la fois chef d'orchestre et musicien. Quel besoin aurais-je donc de coucher sur papier mes compositions, si ce n'est de risquer de me les faire voler ? Je porte une main à mon cœur, effleurant la rose qui émerge de ma poche.

    " Vous savez, avant chaque représentation, j'ai besoin de ressentir un peu de trac. Les scènes offertes par la République sont les plus connues du Sekai, mais j'espère toujours me montrer à la hauteur de ceux qui m'ont précédé, et élever ces scènes un peu plus haut encore. Mais ma période la plus sombre est bien derrière en tout cas, maintenant que j'ai touché du doigt quelque chose que mon public apprécie et peut vivre... "

    Une musique s'élève soudain, jouée au violon dans un crescendo délicat alors que je lance un bras en l'air, libérant de ma main une pluie de pétales de rose qui s'envolent et retombent en virevoltant. En touchant une surface quelle qu'elle soit, les pétales s'embrasent, des illusions rien de plus, un simple tour de passe-passe... Un genre de tour qui a changé ma vie quand j'ai choisi d'apprendre à le contrôler et à l'utiliser. D'autres convives arrivent, attirés par mon petit numéro comme des papillons par la lumière que j'apporte à leurs vies mornes. Alors, avec élégance, je prends la main de la professeure de l'université à laquelle je n'ai jamais pu aller, pour y poser mes lèvres.

    " Il y a d'autres invités qu'il me faut voir, mais puis-je vous inviter à passer prendre un verre chez moi après cet interlude, que je puisse écrire ma partition pour vous ? "

    Ce vernissage n'était pas prévu pour être long, et certains autres mécènes voulaient un petit moment avec moi. Mais de tous mes soutiens, Neera était probablement une des plus fidèles et agréables pour moi. Quand tous les autres m'ont tourné le dos, elle était toujours là, avec ses critiques constructives. En tout bien tout honneur, je pouvais bien lui proposer cela pour me faire pardonner de ne pas pouvoir discuter avec elle plus longuement.
    Noble de La République
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    Neera Storm
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    qui suis-je ?:
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  • Ven 13 Jan - 22:37
    Ekha a toujours ce masque doré lorsqu’il s’approche de la sang-mêlée. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, l’illusionniste a toujours porté ce morceau de métal pour cacher une partie de son visage. Neera ne lui a jamais demandé ce qu’il s’était passé pour qu’il veuille cacher une part de lui-même, mais elle présume qu’il y a dû avoir un accident ou une tragédie pour qu’il en soit réduit à porter cet atour. Être réduit… L’est-il, seulement ? Non. Cacher ses plaies peut certes être humiliant, mais Ekha, lui, semble parfaitement vivre avec son passé. Cela dit, la diviniste ne le connaît pas non plus suffisamment pour prononcer son ressenti avec exactitude. Elle a bien été son mécène, elle a bien critiqué ses œuvres, et ils se connaissent depuis relativement longtemps désormais. Mais leur relation a toujours été celle qu’entretiennent deux artistes, mus par leur amour pour l’art en général. Ils sont des amis qui se respectent, mais chacun a toujours respecté l’intimité de l’autre, sans aller au-delà du nécessaire.

    Du reste, cela donnerait une drôle d’impression à l’enseignante s’il enlevait sa parure de métal, et elle y est tant habituée que cela lui semble tout naturel qu’il le porte lors de cet petit événement. Elle le regarde donc approcher avec un sourire, et la demi-titan ne tarde pas à lui faire un commentaire sur sa pièce. Quand elle le questionne sur la diversité de ses illusions, elle n’est pas surprise d’apprendre qu’il les modifie à son gré et la belle renchérit.

    - D’un côté, vous avez donc votre script, et de l’autre, vous avez les moyens de l’inscrire dans l’ambiance et le milieu que vous voulez. Je crois qu’aucun artiste ne peut rêver mieux. Peut-être que cela me donnera envie d’apprendre la magie de l’illusion, un jour. Mais d’autre part, c’est votre talent d’improvisation qui vous permet aussi de faire des pièces remarquables. Certains sont déstabilisés dès qu’ils s’écartent un temps soit peu de la base qu’ils se sont fixées, et ce n’est pas votre cas, ce qui rend le spectacle d’autant plus appréciable.  

    C’est une chose que de raconter une histoire en changeant les décors, c’en est une autre d’improviser avec brio sans laisser voir qu’on crée des nouveautés pour la première fois.

    Dans tous les cas, une étincelle anime les yeux de Neera quand il lui parle des instruments de musique, et un sourire effleure son visage.

    - J’ai une prédilection pour le piano, en second temps vient le piano. Je me suis un peu essayée à la flûte, mais je ne suis pas aussi douée que dans les deux premiers instruments. Vous n’écrivez pas vos partitions ? Même pas un recueil de vos anciennes compositions ? J’aime bien, parfois, revenir sur ce que j’ai écrit moi-même, soit pour les rejouer, soit pour les améliorer.

    Elle l’écoute ensuite lui parler de cet instant de stress avant la représentation. En soi, c’est toujours bon signe si Ekha connaît ce sentiment. Tout artiste qui ne le connaîtrait pas serait probablement imbu de lui-même, et l’arrogance peut tuer l’âme d’un poète ou d’un metteur en scène. Et puis, vouloir se montrer à la hauteur de ses prédécesseurs, voire même les surpasser n’est pas un mal, loin de là. Neera se contente donc d’hocher la tête et elle ne détourne son association que quand une musique s’élève dans les airs. L’homme masqué fait alors un petit numéro avec des pétales de rose, et la Tornade sent les regards se tourner vers eux, tels des gens en quête de divertissement. Son interlocuteur doit bien sentir qu’on le désire à droite à gauche, puisqu’il prend sa main délicatement pour la baiser avec galanterie. Quand il lui propose de passer chez elle, la magicienne penche un peu la tête, mais n’hésite pas à accepter avec bonhomie.

    - Avec plaisir, mon cher. Allez donc trouver vos admirateurs, je pense qu’ils vous attendent.

    Neera aussi, de toute façon, doit saluer d’autres têtes qu’elle connaît avant de quitter ce petit interlude. Mais le temps passe vite quand on retrouve des connaissances et des amis, ou bien d‘autres Républicains qui font moult commentaires sur le théâtre, les dernières nouveautés, ou la politique. La Tornade s’abstient bien évidemment de prendre parti pour un camp trop prononcé ou un autre, mais elle se doute que, dans quelques mois, les élections présidentielles vont secouer les pouvoirs en place. La sang-mêlée marque davantage son intérêt quand on parle de Magic ou encore des nouvelles de régions lointaines, comme Sancta qui est apparemment en proie à une magie infecte depuis la manifestation des Titans. Mais les verres se vident, les bouteilles de champagne aussi, et il s’avère bientôt que ce petit entracte est terminé.

    C’est avec satisfaction que Neera sort de ce cocktail amical et qu’elle se dirige vers la maison d’Ekha. Ils ont déjà eu beaucoup d’échanges épistolaires et elle est déjà venue une fois ou l’autre dans sa demeure pour lui remettre un manuscrit commenté. Elle connaît donc le chemin pour aller jusque chez lui, mais ses passages ont toujours été assez brefs, par respect pour l’intimité de l’artiste. Peut-être sera-ce l’occasion d’en apprendre un peu plus l’un sur l’autre.

    Lorsqu’elle arrive, elle appuie donc sur la sonnette pour signifier son arrivée, et lorsqu’on vient lui ouvrir, elle se permet de saluer le propriétaire des lieux.

    - Bonsoir Ekha. J’espère que je n’arrive pas trop tôt. Vous avez réussi à voir tous ceux à qui vous vouliez toucher un mot ?

    Manifester sa présence à un cocktail pouvait être revigorant, certes, mais aussi épuisant pour celui qui les dirigeait. Elle ne serait donc pas étonnée que l’illusionniste soit contente d’être chez lui pour retrouver le calme de sa maison.
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