Citoyen du Reike
Tulkas
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B
Le noroît soufflait sur Kyouji, portant avec lui cet étrange parfum fait d’essences siliceuses et d’épices. Avec ce vent du nord-ouest, vinrent des hommes à la peau brûlée par le soleil, aux yeux clairs comme le ciel, vêtus de tenues d’un bleu profond. Des hommes du désert, des hommes venus de la ville du Lion.
Ils vinrent en grandes caravanes, tirées par des chameaux lourdement chargés dont les braiements semblaient étouffer le brouhaha incessant des grandes agglomérations. Derrière eux arrivèrent une armée de servants, de blanc vêtu et portant des chèches qui s’occupèrent de décharger l’imposante cargaison sur les étals du marché.
Quand le peuple du désert arrivait, la ville frontalière prenait des airs de caravansérails et de grand marché a ciel ouvert. Les étals étaient gorgés d’épices et de mets rares venus du désert, des artisans proposaient leurs talents d’orfèvres, certains proposaient des biens plus exotiques ; crocs et abats de cerbères, peau de gnolls, cornes de champa, venin de lanconda. Tout le monde pouvait trouver ce qu’il souhaitait à Kyouji. Après tout, tout se monnaie là-bas.
Et c’était la raison pour laquelle Tulkas et son maître s’étaient joint à cette caravane. Sau’inn avait été grassement payé pour que son poulain favori se rende à l’arène de la ville. Afin de redorer la réputation de cette institution sur le déclin.
Car l’art de la gladiature était synonyme avec l’influence du Reike, et toutes les villes qui méritaient d’être qualifiées ainsi se devaient d’avoir une arène et d’organiser assez régulièrement des jeux de sang. Mais peut-être par syncrétisme républicain ou autre forme d’homogénéisation culturelle, la ville de Kyouji ne faisait pas grand éloge de ses gladiateurs et de leurs champions. Non, c’était une industrie bien moins florissante qu’à Taisen ou Ikusa, ici, l’art ancestral de Tulkas n’était pas apprécié à sa juste valeur.
Allez savoir si c’étaient les valeurs humanistes de Sa Majesté Impériale Ayshara qui avaient accéléré le déclin des Jeux de Kyouji. Pour Tulkas, c’était autre chose. Taisen et Ikusa avaient encore la chance de ne pas subir de pression culturelle de la part de la république. L’idée de dédier sa vie au combat était bien mieux acceptée qu’au sud-est. Dans les villes frontalières, les recrues étaient devenues bien plus rares avec l’abolition de l’esclavage. Après tout, demandez a un homme d’abandonner sa liberté et de mettre sa vie en jeu tout les jours pour le plaisir du peuple. Dans le désert, certains accepteraient l’idée, se faire un nom et une réputation martiale en tant que gladiateur était un premier pas conséquent dans la vie martiale.
Car les hommes du désert, comme Tulkas, étaient des gens durs, qui connaissaient aussi bien le feu que la glace. Pour qui vivre était synonyme de dangers.
Les hommes du sud-est, eux, vivaient dans une région fertile, confortable, où l’eau n’était jamais rationnée et où le seul danger qui planait sur eux était d’être engloutis par les retombées de cendres d’une éruption cataclysmique du mont Kazan.
Tulkas grognait un peu, sa présence ici était donner de la confiture a des porcs.
Mais… Sau’inn, son maître, avait exigé qu’il vienne. Et alors que la grande caravane commercerait. Le maître de l’arène de Kyouji déclarerait l’ouverture de grands jeux pour accueillir les fils du désert. Dont le combat de Tulkas contre le plus grand gladiateur de la ville était supposé être, bien évidemment, le clou du spectacle.
Après les courses hippiques, les concours d’archerie, vinrent enfin les combats. Et Tulkas, régal dans sa panoplie de combat, avait pénétré l’arène. Armé simplement d’une lance, le sable était différent de celui de la ville du Lion. Plus fin, comme s’il avait été importé depuis les côtes républicaines. Il n’avait pas cette odeur ferreuse et cette teinte pourpre que prenait celui de Taisen après une journée de combat. Quand le gladiateur s’accroupit pour se laver les mains dans le sable, ce dernier glissa sans poncer les cals. Trop fin, trop régulier. Sans aucune aspérité.
Et pourtant, Tulkas était un artiste. Certes, d’un art peu connu dans la république et visiblement oublié dans les frontières. Pourtant, même ici dans une arène sur le déclin, la réputation du gladiateur avait attisé la curiosité du public qui voulait voir qui était cet homme que la foule acclamait avec tant d’ardeur dans l’hinterland impérial. Dans l’arène attendait l’adversaire de Tulkas. Un gladiateur armé d’un colossal bouclier et d’une épée longue.
Tulkas portait son heaume sous le bras. Ses cheveux longs noirs tombaient sur ses épaules et sa barbe glissait au vent. Ses yeux sombres scrutèrent un instant la foule tassée dans des gradins qui lui semblaient vétustes. Nulle nourriture n’avait été offerte, aucune boisson n’avait été préparée. Une émotion vint froisser le visage du gladiateur. Et d’une voix puissante.
- Peuple de Kyouji, aujourd’hui Taisen est honorée de l’hospitalité que vous offrez aux fils du désert. Pour vous remercier, nous vous offrons notre art et notre sang ! Par le soleil, la lune et les étoiles, je fais le serment que cette journée restera gravée dans votre mémoire !
Clamait-il en levant sa lance vers le ciel. Depuis des alcôves dissimulées, des flammes jaillirent. Grandes langues de feu qui dansaient et serpentaient, traçant de arabesques complexes avant de se rassembler en prenant la forme d’un lion gigantesque fait de flammes orangées rugissant. Avant de disparaître dans un nuage d’escarbilles alors que des tambours se mirent à résonner.
Tulkas n’était pas mage, non, mais Sau’inn avait joué un peu de ses contacts pour que deux pyromanciens expérimentés se joignent à la grande caravane pour apporter des effets pyrotechniques. Les musiciens eux étaient des locaux et jouaient sur des grands tambours taiko qu’ils frappaient à l’aide de deux bâtons de bois. C’était comme si soudainement des milliers de cavaliers s’étaient mis à galoper en rythme. Ces tambours de guerre étaient des instruments courants dans l’empire, autant pour relayer des ordres sur les champs de bataille que pour faire naître un feu guerrier dans le ventre des hommes et femmes de l’armée impériale.
Cependant, la musique dictait le combat. D’abord, des coups lents et espacés de quelques secondes marquaient la phase du combat où les deux gladiateurs se jaugeaient. Prenaient la mesure de l’un et de l’autre. Tulkas n’avait toujours pas mis son heaume, et avançant de gauche à droite comme un tigre qui guettait sa proie, il attendait. Il attendait que les tambours ne lancent le combat.
Puis après un grand coup de tambour, le rythme s’accéléra. Passant son casque et empoignant sa lance, les musiciens se lancèrent dans un jeu effréné, martelant les tambours alors que les combattants s’assaillirent. Quand le rythme accélérait, Tulkas et son adversaire échangeaient des passes d’armes, attaquant, parant et contre-attaquant a un rythme effréné. Le champion de Kyouji déviait la lance a un moment, lançait un estoc et Tulkas esquivait en se penchant en arrière, faisant preuve d’une agilité féline qu’on ne lui soupçonnerait pas au premier coup d’œil, le gladiateur ayant une musculature épaisse.
C’était une œuvre d’art composite, où les gladiateurs étaient les personnages d’une histoire racontée par les musiciens qui les guidaient en jouant de la cadence des coups de leurs marteaux. Quand le rythme s’accélérait, le combat s’intensifiait, comme le rythme cardiaque d’une bataille à couper le souffle.
D’autres mages, dissimulés eux aussi dans des alcôves souterraines, usèrent de leurs maîtrises de la terre pour créer des obstacles aux combattants. Des piliers sur lesquels grimper, des rochers à lancer les uns sur les autres. Donnant une dimension aérienne au combat.
Et Tulkas excellait dans cet art, bien qu’étant le combattant objectivement supérieur des deux, il n’avait aucun intérêt à expédier le combat. Non, il dansait avec l’adversaire, racontait cette histoire sans narrateur où deux titans s’affrontaient dans un combat a mort. Façonnant dans leurs lutte la terre, mais plus le combat avançait, plus les musiciens imposèrent un rythme intense au combat, au point tel que les mouvements gracieux du gladiateur devinrent de plus en plus difficile à suivre.
Il jouait avec les émotions du publics, s’amusant a les guider là où il les voulait par ses prouesses physiques. Se donner l’air de l’underdog, du challenger qui venait réclamer le titre du champion local. Donner a son adversaire des airs de géants, puis retourner la situation, paraitre faible pour ensuite paraître divin quand la situation se retournait à son avantage.
Jusqu’à ce que finalement, alors que le cœur des tambours battait à rompre, les combattants commencèrent a user de leurs propre puissance physique. Tulkas fit s’effondrer un pilier d’un coup de poing. L’adversaire se lançait dans des passes d’armes si complexes que seule la vitesse surnaturelle du gladiateur sembla lui donner le temps de réagir et de dévier ou esquiver les attaques. Puis, finalement, d’un coup de hampe sec dans les pieds et d’un estoc qui s’arrêta avant de transpercer la trachée de son adversaire, Tulkas se figea alors que les tambours s’interrompirent.
Il avait triomphé. Et la foule qui avait retenu sa respiration face a cette démonstration de prouesses martiales et face a ce récit muet du combat des deux champions, acclama les gladiateurs.
La tradition Taisenoise donnait au vainqueur le droit de vie et de mort, mais ici, nous n’étions pas à Taisen. Et comme le disait l’adage, à Kyouji, comportes-toi comme un Kyoujien. Magnanime, Tulkas se pencha pour saisir l’avant-bras de son adversaire et l’aider à se relever avant de profiter de la partie favorite de l’art de la gladiature. Jouer avec les émotions du public.
Une victoire sans importance, une victoire garantie qui ne lui rapportait rien, si ce n’était le dépaysement. Une fois les jeux terminés, Tulkas avait gagné l’opportunité de découvrir un peu la ville en compagnie des autres gladiateurs de la mesnie de Sau’inn. Chacun avait vaqué a ses propres occupations, la majorité d’entre eux se rendaient de taverne en taverne pour goûter a la gente féminine des terres du sud.
Mais les femmes du sud étaient fades au goût de Tulkas qui décida pour une fois d’user de cette nouvelle chose que lui avait offerte l’impératrice. La liberté. Aller où bon lui semble, voir ce qui l’intéressait. Et c’est au détour d’une ruelle qu’il pu apercevoir une affiche qui attira son œil. Un spectacle, dans une taverne locale. Curieux, le gladiateur décida de s’y rendre. Après tout, c’était un artiste qui aimait l’art sous toutes ses formes ; chant, poésie, rhétorique, sculpture, peinture, théâtre. C’était l’occasion de briser un peu cette monotonie qui était née d’une vie luxueuse. Et c’est sans trop de surprises qu’il se rendit a ladite taverne.
Ils vinrent en grandes caravanes, tirées par des chameaux lourdement chargés dont les braiements semblaient étouffer le brouhaha incessant des grandes agglomérations. Derrière eux arrivèrent une armée de servants, de blanc vêtu et portant des chèches qui s’occupèrent de décharger l’imposante cargaison sur les étals du marché.
Quand le peuple du désert arrivait, la ville frontalière prenait des airs de caravansérails et de grand marché a ciel ouvert. Les étals étaient gorgés d’épices et de mets rares venus du désert, des artisans proposaient leurs talents d’orfèvres, certains proposaient des biens plus exotiques ; crocs et abats de cerbères, peau de gnolls, cornes de champa, venin de lanconda. Tout le monde pouvait trouver ce qu’il souhaitait à Kyouji. Après tout, tout se monnaie là-bas.
Et c’était la raison pour laquelle Tulkas et son maître s’étaient joint à cette caravane. Sau’inn avait été grassement payé pour que son poulain favori se rende à l’arène de la ville. Afin de redorer la réputation de cette institution sur le déclin.
Car l’art de la gladiature était synonyme avec l’influence du Reike, et toutes les villes qui méritaient d’être qualifiées ainsi se devaient d’avoir une arène et d’organiser assez régulièrement des jeux de sang. Mais peut-être par syncrétisme républicain ou autre forme d’homogénéisation culturelle, la ville de Kyouji ne faisait pas grand éloge de ses gladiateurs et de leurs champions. Non, c’était une industrie bien moins florissante qu’à Taisen ou Ikusa, ici, l’art ancestral de Tulkas n’était pas apprécié à sa juste valeur.
Allez savoir si c’étaient les valeurs humanistes de Sa Majesté Impériale Ayshara qui avaient accéléré le déclin des Jeux de Kyouji. Pour Tulkas, c’était autre chose. Taisen et Ikusa avaient encore la chance de ne pas subir de pression culturelle de la part de la république. L’idée de dédier sa vie au combat était bien mieux acceptée qu’au sud-est. Dans les villes frontalières, les recrues étaient devenues bien plus rares avec l’abolition de l’esclavage. Après tout, demandez a un homme d’abandonner sa liberté et de mettre sa vie en jeu tout les jours pour le plaisir du peuple. Dans le désert, certains accepteraient l’idée, se faire un nom et une réputation martiale en tant que gladiateur était un premier pas conséquent dans la vie martiale.
Car les hommes du désert, comme Tulkas, étaient des gens durs, qui connaissaient aussi bien le feu que la glace. Pour qui vivre était synonyme de dangers.
Les hommes du sud-est, eux, vivaient dans une région fertile, confortable, où l’eau n’était jamais rationnée et où le seul danger qui planait sur eux était d’être engloutis par les retombées de cendres d’une éruption cataclysmique du mont Kazan.
Tulkas grognait un peu, sa présence ici était donner de la confiture a des porcs.
Mais… Sau’inn, son maître, avait exigé qu’il vienne. Et alors que la grande caravane commercerait. Le maître de l’arène de Kyouji déclarerait l’ouverture de grands jeux pour accueillir les fils du désert. Dont le combat de Tulkas contre le plus grand gladiateur de la ville était supposé être, bien évidemment, le clou du spectacle.
Après les courses hippiques, les concours d’archerie, vinrent enfin les combats. Et Tulkas, régal dans sa panoplie de combat, avait pénétré l’arène. Armé simplement d’une lance, le sable était différent de celui de la ville du Lion. Plus fin, comme s’il avait été importé depuis les côtes républicaines. Il n’avait pas cette odeur ferreuse et cette teinte pourpre que prenait celui de Taisen après une journée de combat. Quand le gladiateur s’accroupit pour se laver les mains dans le sable, ce dernier glissa sans poncer les cals. Trop fin, trop régulier. Sans aucune aspérité.
Et pourtant, Tulkas était un artiste. Certes, d’un art peu connu dans la république et visiblement oublié dans les frontières. Pourtant, même ici dans une arène sur le déclin, la réputation du gladiateur avait attisé la curiosité du public qui voulait voir qui était cet homme que la foule acclamait avec tant d’ardeur dans l’hinterland impérial. Dans l’arène attendait l’adversaire de Tulkas. Un gladiateur armé d’un colossal bouclier et d’une épée longue.
Tulkas portait son heaume sous le bras. Ses cheveux longs noirs tombaient sur ses épaules et sa barbe glissait au vent. Ses yeux sombres scrutèrent un instant la foule tassée dans des gradins qui lui semblaient vétustes. Nulle nourriture n’avait été offerte, aucune boisson n’avait été préparée. Une émotion vint froisser le visage du gladiateur. Et d’une voix puissante.
- Peuple de Kyouji, aujourd’hui Taisen est honorée de l’hospitalité que vous offrez aux fils du désert. Pour vous remercier, nous vous offrons notre art et notre sang ! Par le soleil, la lune et les étoiles, je fais le serment que cette journée restera gravée dans votre mémoire !
Clamait-il en levant sa lance vers le ciel. Depuis des alcôves dissimulées, des flammes jaillirent. Grandes langues de feu qui dansaient et serpentaient, traçant de arabesques complexes avant de se rassembler en prenant la forme d’un lion gigantesque fait de flammes orangées rugissant. Avant de disparaître dans un nuage d’escarbilles alors que des tambours se mirent à résonner.
Tulkas n’était pas mage, non, mais Sau’inn avait joué un peu de ses contacts pour que deux pyromanciens expérimentés se joignent à la grande caravane pour apporter des effets pyrotechniques. Les musiciens eux étaient des locaux et jouaient sur des grands tambours taiko qu’ils frappaient à l’aide de deux bâtons de bois. C’était comme si soudainement des milliers de cavaliers s’étaient mis à galoper en rythme. Ces tambours de guerre étaient des instruments courants dans l’empire, autant pour relayer des ordres sur les champs de bataille que pour faire naître un feu guerrier dans le ventre des hommes et femmes de l’armée impériale.
Cependant, la musique dictait le combat. D’abord, des coups lents et espacés de quelques secondes marquaient la phase du combat où les deux gladiateurs se jaugeaient. Prenaient la mesure de l’un et de l’autre. Tulkas n’avait toujours pas mis son heaume, et avançant de gauche à droite comme un tigre qui guettait sa proie, il attendait. Il attendait que les tambours ne lancent le combat.
Puis après un grand coup de tambour, le rythme s’accéléra. Passant son casque et empoignant sa lance, les musiciens se lancèrent dans un jeu effréné, martelant les tambours alors que les combattants s’assaillirent. Quand le rythme accélérait, Tulkas et son adversaire échangeaient des passes d’armes, attaquant, parant et contre-attaquant a un rythme effréné. Le champion de Kyouji déviait la lance a un moment, lançait un estoc et Tulkas esquivait en se penchant en arrière, faisant preuve d’une agilité féline qu’on ne lui soupçonnerait pas au premier coup d’œil, le gladiateur ayant une musculature épaisse.
C’était une œuvre d’art composite, où les gladiateurs étaient les personnages d’une histoire racontée par les musiciens qui les guidaient en jouant de la cadence des coups de leurs marteaux. Quand le rythme s’accélérait, le combat s’intensifiait, comme le rythme cardiaque d’une bataille à couper le souffle.
D’autres mages, dissimulés eux aussi dans des alcôves souterraines, usèrent de leurs maîtrises de la terre pour créer des obstacles aux combattants. Des piliers sur lesquels grimper, des rochers à lancer les uns sur les autres. Donnant une dimension aérienne au combat.
Et Tulkas excellait dans cet art, bien qu’étant le combattant objectivement supérieur des deux, il n’avait aucun intérêt à expédier le combat. Non, il dansait avec l’adversaire, racontait cette histoire sans narrateur où deux titans s’affrontaient dans un combat a mort. Façonnant dans leurs lutte la terre, mais plus le combat avançait, plus les musiciens imposèrent un rythme intense au combat, au point tel que les mouvements gracieux du gladiateur devinrent de plus en plus difficile à suivre.
Il jouait avec les émotions du publics, s’amusant a les guider là où il les voulait par ses prouesses physiques. Se donner l’air de l’underdog, du challenger qui venait réclamer le titre du champion local. Donner a son adversaire des airs de géants, puis retourner la situation, paraitre faible pour ensuite paraître divin quand la situation se retournait à son avantage.
Jusqu’à ce que finalement, alors que le cœur des tambours battait à rompre, les combattants commencèrent a user de leurs propre puissance physique. Tulkas fit s’effondrer un pilier d’un coup de poing. L’adversaire se lançait dans des passes d’armes si complexes que seule la vitesse surnaturelle du gladiateur sembla lui donner le temps de réagir et de dévier ou esquiver les attaques. Puis, finalement, d’un coup de hampe sec dans les pieds et d’un estoc qui s’arrêta avant de transpercer la trachée de son adversaire, Tulkas se figea alors que les tambours s’interrompirent.
Il avait triomphé. Et la foule qui avait retenu sa respiration face a cette démonstration de prouesses martiales et face a ce récit muet du combat des deux champions, acclama les gladiateurs.
La tradition Taisenoise donnait au vainqueur le droit de vie et de mort, mais ici, nous n’étions pas à Taisen. Et comme le disait l’adage, à Kyouji, comportes-toi comme un Kyoujien. Magnanime, Tulkas se pencha pour saisir l’avant-bras de son adversaire et l’aider à se relever avant de profiter de la partie favorite de l’art de la gladiature. Jouer avec les émotions du public.
Une victoire sans importance, une victoire garantie qui ne lui rapportait rien, si ce n’était le dépaysement. Une fois les jeux terminés, Tulkas avait gagné l’opportunité de découvrir un peu la ville en compagnie des autres gladiateurs de la mesnie de Sau’inn. Chacun avait vaqué a ses propres occupations, la majorité d’entre eux se rendaient de taverne en taverne pour goûter a la gente féminine des terres du sud.
Mais les femmes du sud étaient fades au goût de Tulkas qui décida pour une fois d’user de cette nouvelle chose que lui avait offerte l’impératrice. La liberté. Aller où bon lui semble, voir ce qui l’intéressait. Et c’est au détour d’une ruelle qu’il pu apercevoir une affiche qui attira son œil. Un spectacle, dans une taverne locale. Curieux, le gladiateur décida de s’y rendre. Après tout, c’était un artiste qui aimait l’art sous toutes ses formes ; chant, poésie, rhétorique, sculpture, peinture, théâtre. C’était l’occasion de briser un peu cette monotonie qui était née d’une vie luxueuse. Et c’est sans trop de surprises qu’il se rendit a ladite taverne.
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