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  • Lun 29 Mai - 14:19
    Il faisait noir dans l’appartement. Les rideaux mangés par les mites étaient tirés. Le lit était vide, et une bassine large trônait à ses côtés, tout juste vidée. Les portes de l’armoire étaient entrouvertes, et dehors il faisait encore jour. Le soleil tapait contre les tentures, mais celles-ci étaient épaisses et se moquaient des tentatives de l’astre pour éclairer la pièce. Seuls de minuscules rayons filtraient par les trous. Imoogi était assis sur le sol, à genoux, la tête baissée. Il n’avait pas le moral. Aujourd’hui, il n’était pas allé travailler. Pourtant, il s’était levé vers le milieu du jour, avait enfilé sa tunique courte laissant dépasser ses longues jambes souples, musclées par la danse et les gesticulations. Il avait cherché son fournisseur, avait froncé les sourcils. Problème dans la livraison, dans l’approvisionnement, bref, il n’avait pas bien compris, l’homme se perdant dans ses explications, confus et désolé. Le triton avait secoué la tête, grogné un « c’est pas grave, à demain, soyez à l’heure » et s’était enfui vers sa minuscule maison. Il avait dormi deux heures mais pas plus, se tournant et se retournant encore dans le lit aux draps légers. Une jambe en danseuse, l’autre tendue, puis recroquevillé sur le côté, finalement sur le ventre, un bras sous l’oreiller. Il s’ennuyait lourdement et ne savait comment s’occuper lorsque les clients ne se présentaient pas à sa petite échoppe. Il avait fini par se lever, il faisait trop chaud pour danser. Alors, dans le noir et le frais, il s’était installé face à son instrument, avait pincé les cordes. Les voisins étaient absents, il pouvait tout à loisir se divertir avec les moyens mis à sa disposition. Ce soir, il jouerait dans une taverne. Le rendez-vous avait été pris, il n’avait plus moyen de reculer. Les yeux rivés sur l’instrument, il ne verrait que peu les visages ravis d’entendre ces notes venues d’ailleurs, sensuelles, suaves. Il entendrait les applaudissements, les cris. Il ne rougirait pas, entamerait le prochain morceau. Sa voix ne s’élèvera pas, gardée au fond de la gorge. Il n’avait pas envie de chanter.

    Mais pourquoi diable avait-il le cœur lourd ? Tout allait bien dans sa vie. Il n’était pas riche, mais gagnait suffisamment pour poursuivre ses activités et s’offrir des congés réguliers en dehors de la République. Parfois, il faisait des folies et s’achetait des tenues pour varier les plaisirs visuels. Imoogi aimait les vêtements, ceux qui épousent le corps, le rendent léger. Alors, quoi ? Les notes s’élèvent, tristes et oubliées. Il ne sait pas. Il ne sait plus. Mais là, le palpitant qui vit et s’agite n’a plus trop l’envie de bouger. Une main portée à la poitrine. Elle retombe mollement sur les cordes pincées. Soupir qui s’envole par la fenêtre. Le soleil se fait moins vif, alors les mouvements cessent et l’homme se redresse. Ce n’est pas l’heure de partir, pourtant il est sur le départ. Quoi de mieux ? Il mangera un repas si on lui fait le plaisir de lui en servir un. Il boira du vin. Et lorsque la population aura fini sa journée de labeur, elle le rejoindra et l’écoutera.

    Il se change, attrape le guzheng tant aimé et file par la porte autrefois fermée. Regard malheureux à son étal aujourd’hui abandonné et Imoogi se promène sans but dans les rues. Des vendeurs itinérants attirent son attention mais il n’esquisse aucun geste dans leur direction. Il serre les dents, détourne le regard, le plonge dans des yeux clairs attrapés au coin d’une rue, s’enfuit encore. Bientôt, l’auberge est en vue. Pas d’hésitation, il pousse les battants, pénètre dans l’établissement. Il n’y a pas grand monde. Il pose d’abord son instrument sur la table qu’il occupera, le libère du tissu protecteur. Puis, il se dirige vers le bar : « Bonsoir, Takhys. Je suis là, comme prévu, quoique tôt : je n’ai pas eu grand-chose à accomplir aujourd’hui. Est-il possible de se sustenter avant de jouer ? Je te laisse le libre choix du repas et des boissons mais j’avoue avoir besoin… d’un petit remontant » et un soupir s’élève. Drôle de créature qu’est celle-là au langage alambiqué alors qu’il lui est bien impossible de lire un quelconque menu.
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
    Takhys Suladran
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    qui suis-je ?:
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  • Mer 31 Mai - 18:51
    Takhys terminait d'essuyer un verre à liqueur avec un petit chiffon  de coton blanc quand la porte s'ouvrit. Elle cesse de frotter tout en redressant la tête pour observer le nouveau venu. Un léger rictus naquit à son coin droit des lèvres. Tiens, tiens, il arrive plus tôt que d'ordinaire. Peut-être y avait-il une raison à cela. À voir sa mine, elle ne doutait pas que quelque chose le taraudait. Elle attendit qu'il ait fini de déposer son instrument et qu'il ait rejoint le bar, pour le saluer à son tour. 

    ''Bien le bonsoir, Imoogi. On dirait que cela ne va pas fort aujourd'hui. Est-ce en rapport avec le fait que justement, tu n'aies pas eu grand-chose à faire de cette journée ? Ou parce que les affaires n'ont pas bien marché  ? ''

    Pourtant, ses raviolis étaient délicieux, que des fois, pour quelques occasions, elle lui en commandait. Mais à voir sa tête, soit c'était cela ou alors autre chose. Comme à son habitude, elle attendra qu'il lâche les informations qu'elle guettait déjà. Tout était bon à entendre de la bouche de ses clients, même si ce n'était plus qu'inutile. Tout servait un jour où l'autre pour la sirénienne. 

    Elle lorgna quelques secondes le verre qu'elle tenait toujours. Bien ! Il était propre comme elle l'avait souhaité. Il avait une transparence telle qu'il donnait l'impression d'avoir été tout juste poli. Elle le déposa ensuite en face du musicien. 

    ''Bien sûr que tu peux te sustenter. Je ne vais pas te laisser jouer l'estomac vide voyons. Sauf si tu veux nous faire découvrir un répertoire innovant avec des sons physiologiques. Au moins, cela te laissera le temps de voir d'autres clients arriver pour t'écouter.  ''

    Elle attrapa sa bouteille de gin marin, pour en verser au trois quarts du verre qui faisait face à l'attristé. Le liquide dévoilait sa magnifique couleur turquoise. 

    ''Voilà le petit remontant, offert par la maison. Tu m'en diras des nouvelles. Je vais te chercher de quoi manger. ''

    Elle avait demandé à sa cuisinière de préparer d'avance des œufs de seiche, qu'elle avait été elle-même ramassée cette nuit. Près d'une dizaine de minutes, plongés dans l'eau bouillante, pour les cuire, ils étaient réservés au chaud, pour être revenu à l'instant voulu. Heureusement, la cuisinière avait déjà la poêle chauffée. Ainsi, les œufs purent être revenus dans de l'huile d'olive, avec du sel marin récolté dans le creux des rochers locaux. Il n'y avait plus qu'à rajouter quelques épices : persil, cumin et de l'ail. Avec, elle rajouta à l'assiette une salade de salicornes fraîches. Takhys eut faim sur le coup. Mais l'assiette n'était pas pour elle. S'il restait des oeufs de seiche, elle se fera un petit plat gourmand. 

    Elle sortit de la cuisine et déposa le plat tout chaudement préparé à Imoogi. Bien entendu, elle n'avait pas oublié les couverts

    ''Voilà très cher. J'espère qu'ils seront assez assaisonnés. En tout cas, elles sont divinement... hum comment ils disent encore les cuistots humains… ah oui pochés. Si jamais tu as besoin d'autres choses, je suis là''

    Elle lui avait accordé un clin d'oeil. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu'un arrivant dans sa taverne serait maussade de sa journée. sa porte était toujours ouverte pour remonter le moral. 

    ''Et tu as le temps encore, avant de jouer aujourd'hui. Rien ne presse. ''





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  • Mar 6 Juin - 14:46
    Imoogi se perd dans ses pensées comme il lui arrive quelquefois. La journée est demeurée morne, il n’en est pas satisfait. Que faire de plus ? Il ne peut travailler sans ses précieuses denrées alimentaires, et s’il se doute que ce n’est pas – complètement – la faute de son fournisseur, qu’il ne peut réellement lui en vouloir, que les infortunés événements se mettent sur la route des bonnes intentions… bah c’est merdique, pour employer un grossier mot. C’est chiant et frustrant. Imoogi tapote de ses doigts aux ongles un peu longs sur le bois du comptoir. Il déteste s’ennuyer, parce qu’il réfléchit trop. Son esprit sans cesse en alerte alterne entre la joie et le désespoir profond. L’instrument ne parvient pas à combler ses peines. Alors il tourne en rond, grommelle, laisse l’envie d’envoyer son poing dans le mur le traverser, grommelle encore. C’est pour toutes ces raisons et d’autres encore qu’il toque si tôt chez Takhys. Qu’il pousse la porte déjà ouverte d’un coup d’épaule bougon. Qu’il s’installe au bar, ses deux fesses qui gigotent jusqu’à trouver la position parfaite. La voilà qui l’interroge, et il hausse les épaules. Rien ne va dans cette journée. Elle est nulle, bonne à jeter. « Les deux, je dois bien avouer. En fait, je suis reparti bredouille de ma rencontre avec mon fournisseur. Je n’ai pas pu travailler aujourd’hui. Cela m’a mis un coup au moral de ne rien pouvoir faire. Puisque je m’ennuyais chez moi, j’ai décidé de venir un peu plus tôt aujourd’hui. Merci de m’accueillir comme tu en as l’habitude. »

    Il suit des yeux le verre que la jeune femme nettoie. Il est propre, impeccable. Pourtant, les mouvements sur sa surface parfaite continuent et le triton n’en décroche pas son regard. Bien entendu, il écoute ce qu’elle lui répond, mais l’esprit demeure ailleurs. Il la remercie, certain d’avoir un repas devant lui ce soir et croise les bras sur sa poitrine. Un remontant lui est offert, nouvelle salve de politesses d’usage, Imoogi attrape le récipient pas tout à fait rempli, laisse son nez remuer au-dessus du liquide, juge que ce n’est pas du poison, trempe ses lèvres. Hm. Voilà qui est mieux. Il ne lui faut pas longtemps avant d’en débarrasser la moitié, coulant au fond du gosier avide. Il se rend compte qu’il n’a rien bu de la journée. Rien mangé. Forcément. Les raviolis étaient aux abonnés absents. Ah ! Que c’est agaçant ! Takhys disparaît dans les cuisines et il fixe longtemps la silhouette disparue devant lui. Le vide. Comme dans son cerveau. Bon sang, il a besoin de stimulations. D’entendre quelque chose, une voix, mais l’auberge est encore fort peu animée. Il devrait retourner à l’extérieur, là où la vie suit son cours. Les mains trottinent sur le bar. Bientôt, la dame reparaît et dépose devant l’affamé un repas des plus délicieux. La langue glisse sur les dents légèrement pointues. « Merci beaucoup, je vais me régaler » souffle le poisson avant de saisir ses couverts, plantant la fourchette avec vivacité dans les œufs. Elle est portée à la bouche, ce qu’elle maintenait disparaît au fond de la gorge après quelques mastications d’usage. Succulent ! Imoogi mange sans plus rien dire, et il se dépêche sans se presser. Il meurt de faim, alors il fait de son mieux pour se sustenter vite et bien. Quand l’assiette est vide, le regard se pose au fond avec déception. Ces œufs ne suffisent guère à soulager le corps plein de vie, mais il s’en contentera. « Désolé, j’ai mangé fort vite. J’avais vraiment faim, et c’était très bon. » lâche-t-il avec sincérité, tout en occultant le fait qu’il en reprendrait bien une large portion. Le verre retrouve le chemin de ses lèvres, elles trempent sans bouger. La langue s’active soudain, et le récipient est reposé sur la table, cette fois vide pour de bon. Il jette un œil autour de lui. Un couple de personnes âgées vient d’arriver, ils parlent bas, comme s’ils avaient des commentaires à faire sur le monde. Ils pointent du doigt l’instrument secret. Imoogi espère qu’ils resteront assez longtemps pour l’entendre jouer. Regard de chien battu à son amie quand enfin, il tente de dire le fond de sa pensée : « Tu n’aurais pas un petit dessert ? ».
    La Chaleureuse Noyeuse
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    Takhys Suladran
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  • Mar 13 Juin - 12:32
    Elle pouvait comprendre un peu sa frustration. Quand on appréciait de travailler, qu'on y mettait tout son cœur, de voir le regard ravi des clients savourant le fruit du labeur, il avait de quoi être dépité de voir toute une journée de perdue faute d'avoir eu les éléments de base nécessaires pour fournir ledit travail. Et bien entendu, point d'argent, point de salaire.  Elle, elle rencontrait que très rarement ce genre de situation. Sa taverne fournissait assez de services alimentaires pour compenser le manque d'un ou plusieurs ingrédients. <

    Ne voulant pas l'embêter avec sa mauvaise journée, pour le moment, elle fut ravie de voir qu'il but son verre offert, après qu'il eut pris quelques petites précautions ; qu'elle avait trouvées futilement amusantes.  Puis, il le vida presque de moitié. Si cela pouvait l'aider à chercher un peu de réconfort au travers de la gorgée bien chargé en force d'alcool et en goût… Heureusement qu'elle n'était pas dans l'idée de lui en offrir un autre quand il aura terminé ce premier verre. Il ne devait pas être enivré s'il ne voulait pas conclure sa mauvaise journée en émettant une mauvaise note avec son instrument de musique. 

    Et toujours dans un gentil mutisme, se contentant de sourire, elle observait son homologue se délecter de son plat. Elle était ravie de voir qu'il appréciait de manger ce qu'elle lui avait présent. Ou alors parce qu'il mourait de faim depuis ce matin ? Les deux à la fois peut-être.

    Ses yeux pétillèrent d'amusement quand Imoogi regarda le fond de son assiette non sans un air déçu. Oui, clairement, il avait faim, autant par la vitesse avec laquelle il avait terminé ce repas, qu'il l'avoua de lui-même. 

    ''Je pourrai te resservir une autre assiette, si tu veux.''

    Elle lui accorda encore un peu de temps, le temps qu'il termine son verre, regarde qui était présent désormais au sein de la taverne, avant de regarder à nouveau la Sirène, de jouer le petit bébé canin, au regard doux et mignon, tout en réclamant un dessert. Elle éclata de rire, dans un timbre cristallin. 

    ''Tu es si adorable quand tu fais ces petits yeux là. ''

    Son sourire dévoila la blancheur de ses dents. 

    'qu'est-ce que je craque, ou je ne craque pas ? ''

    Elle le laissa mijoter quelques secondes, avant de lui faire un clin d'oeil et de se rendre en cuisine. Quand elle revient, elle tenait de ses deux mains un petit plateau en bois. Dessus, on trouvait un bol dans la même matière et une petite cuillère métallique. Elle le déposa sous les yeux d'Imoogi. 

    ''Crème de fraise légèrement glacée. J'ai pris les fraises les plus sucrées qu'on puisse trouver dans le coin. J'espère que tu aimes ce genre de fruits. Après, on verra si on ne sait pas te trouver un autre fournisseur pour compenser le tien s'il te fait défaut.''

    Il avait peut-être d'autres fournisseurs. Mais ça, elle l'apprendra bien assez tôt. 
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  • Mer 14 Juin - 21:50
    Imoogi aime le poisson. Quoi de plus normal pour un triton ? Toutefois, il n’est pas certain que cet amour de ce type de nourriture soit tout à fait originaire de ses origines sous-marines. C’était bien entendu le menu de chaque repas sous les flots, il lui a fallu un temps infini avant de connaître autre chose, mais… le poisson, c’est délicieux. Pourtant, il les aime tout autant vivants, voire bien davantage. Sous les mers, dans les eaux des lacs, lorsqu’il se transforme et reprend sa forme originelle, il fait la course, caresse les nageoires et les écailles. Il a chassé, bien entendu, et il chasse toujours sa nourriture quand il en a l’occasion – c’est-à-dire rarement – mais… cela lui fait un petit pincement au cœur de maltraiter ces animaux fascinants. Il a l’impression de se faire du mal à lui-même. Sont-ils le croisement ancien entre des humains et des poissons ? Il ne le sait. Il avoue n’avoir jamais posé la question à sa mère, à sa fratrie, aux tritons et sirènes autour de lui. Un mystère bien curieux qui ne cesse de chamailler le palpitant. Les coquillages aussi sont délicieux. Ils sont magnifiques, Imoogi passerait des heures à les dénicher dans le sable, bien cachés, mirant leurs couleurs éclatantes, touchant leur surface douce. Malheureusement, ce ne sont pas des coquilles vides. Une créature qui mérite de vivre se débat à l’intérieur. Alors pour son égoïste collection, le pacifiste de la nature Imoogi doit faire le mal autour de lui.

    Cela lui dérange bien moins d’ennuyer et de persécuter les humains. Cela est rare toutefois. L’homme n’est pas cruel. Parfois un peu taquin, l’âme vengeresse. Il ne se laisse plus faire.

    Les moules sont goûteuses. Cependant, elles contiennent un innocent animal. Horreur, malheur. Il préfère ne pas y penser, avalant son assiette de moules avec avidité. La bestiole est déjà morte, mieux vaut faire honneur à son sacrifice. S’il s’écoutait vraiment, Imoogi ne consommerait plus de poisson. Toutefois, c’est dans sa nature profonde et il n’est pas certain que fruits et légumes, quoique délicieux, suffiront longtemps à son corps. Ces pensées ne le traversent heureusement pas lorsqu’il déguste les œufs offerts par Takhys et si son œil est triste, c’est par l’absence de ces délices après quelques minutes, au fond de l’assiette. Maintenant, il veut un dessert, ce qu’il réclame presque timidement. Petit doigt, petit doigt, et sa se touche, et ça se triture. Takhys remarque son air malheureux et soudain, le visage d’Imoogi change. Protestation sur les traits fins, « adorable », dit-elle ? C’est hors de question d’être ainsi qualifié. « Takhys, voyons, tu sais pertinemment que je ne suis pas mignon. Viril, séduisant, séducteur, musclé, j’accepte de l’entendre, mais « adorable »… Quoique, « viril » et « musclé » l’on repassera » Petite touche d’humour dans le parler du si sérieux Imoogi. Il essaie, il tente. Toutefois, il sait que bientôt, une assiette sera posée face à son nez et qu’il pourra poursuivre son repas dans la sérénité. Cela ne manque pas. Autrefois disparue, la jeune femme revient, un bol entre les mains. Imoogi curieux lève la tête, aperçoit le contenu. S’il ne se tenait pas correctement à table, il se lècherait les babines. La cuillère finit rapidement entre ses doigts fins, c’est à peine s’il attend la fin de l’explication de son amie pour enfourner la première bouchée. C’est délicieux. Peut-être devrait-il se déplacer en ce charmant endroit plus souvent ? Les finances viennent à manquer, et il ne se contentera pas éternellement de la générosité de Takhys. « J’apprécie tout à fait ce qui se trouve dans ce bol, ma chère amie. Ces fraises sont succulentes. Savais-tu que je comptais diversifier mes raviolis, en proposer comme dessert ? J’aimerais les fourrer aux fruits. J’avais pensé aux pommes, mais ces fraises sont désormais un projet nouveau » Bien sûr, en un instant, le bol est vide, et le verre également. Imoogi a bien mangé, Imoogi a trop mangé, mais cela est bon, cela est agréable. Il ne se plaindra point. Pourrait-il même faire une sieste, mais le temps n’est pas encore arrivé. Les doigts glissent sur le comptoir, il secoue la tête lorsque le sujet du fournisseur est abordé : « Le fournisseur avec qui je travaille est – presque – parfait. Nous nous retrouvons avant midi tous les jours pour les ingrédients nécessaires à mes raviolis. Toutefois, ce jour, il a fait face à un douloureux imprévu. Je ne peux point lui en vouloir, ce genre d’événements arrive dans notre monde, mais me voilà bien embêté pour la journée. Toutefois, tu ne m’as pas fait défaut, et j’ose espérer que ma soirée se montrera bien plus charmante que l’a été ma journée » Se disant, il offre à l’amie généreuse un sourire plein de sincérité. « Loin de moi l’idée de t’apprendre à faire ton travail, mais peut-être devrais-tu laisser ton ami boudeur et t’enquérir de tes autres clients, sûrement seront-ils moins moroses que ma personne ».
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    Takhys Suladran
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  • Jeu 15 Juin - 21:01
    La Sirène avait eu un sourire facétieux à ses lèvres, en contemplant la réaction du demi-déprimé Triton. Elle avait pris le temps de placer son coude sur le comptoir, prenant une posture attrayante, avant de poser son menton dans le creux de sa paume, regardant ainsi le jeune homme d'un regard plus que pétillant. Si ses yeux avaient été de véritables émeraudes, ils auraient scintillé comme s'ils avaient été mis en contact avec un rayon de lumière. 

    ''Des femmes pourraient te trouver intéressant et employer ce terme pour définir de comment tu apparais à leurs yeux. Toutes les femelles terrestres ne cherchent pas forcément un homme bourré de muscles, qui se la joue guerrière et qui n'a rien dans la tête."

    Elle se permit de le regarder de haut en bas, tout en étirant subtilement l'expression de son sourire. Se mêlait-elle à son humour ou prenait-elle une voie un poil plus sérieuse ? C'était un peu des deux en fait. Mais, elle ne voulait pas le froisser, restant dans son sillage de conversation. Elle trouvait qu'il se dévalorisait quelque peu, le malheureux. Il n'était pas si mal en son genre, ce Triton. Ne voulant pas le perturber plus que cela, elle s'était redressée pour redevenir la tenancière du Marsouin Blanc et non la Sirène séductrice. 

    Une fois le bol et la cuillère dans les mains de l'affamé, elle le regardait savourer la première bouchée de son ''sorbet''. Elle avait appris très vite que la fraise était un fruit commun, mais qui plaisait toujours, autant par sa radieuse couleur vive et rouge et son goût irrésistible, au goût sucré après avoir muri au soleil. Même les femmes humaines, quand elles étaient enceintes, avait de fortes envies de ce fruit... preuve qu'on ne pouvait guère résister à ce simple chef-d'œuvre de la nature, mais qui recelait une richesse gustative sans pareil. IL y avait bien d'autres mets naturels qui chatouillaient le palais avec plaisir, mais la fraise restait indétrônable quand il fallait remonter le moral d'un comparse. 

    Et cela fonctionnait, preuve encore du pouvoir secret de ce dessert si simple à réaliser pour Takhys. Imoogi affichait un air plus détendu, appréciait chaque cuillère qu'il portait à sa bouche. Et comme le précédent plat, il fit un sort fatal au contenu du bol. Il ne resta plus rien. Après quoi, il apporta plus d'éléments de réponses quant aux soucis qu'il avait eus avec son fournisseur. 

    Takhys était ravie d'apprendre que le Triton n'avait rencontré qu'un contre-temps. Mais elle ne lâchera pas l'affaire pour autant. 

    ''Des raviolis en mode dessert ? ''

    Voilà qui était déjà intéressant à goûter. Un sourire gourmand naquit à ses lèvres. 

    ''Je suis heureuse que les soucis rencontrés avec ton fournisseur ne soient que fortuites. Je m'attendais plus à des soucis de qualité ou de prix. Un imprévu, cela arrive, mais nous n'aimons pas en avoir. Hum, tu attises ma gourmandise mon cher. Je présume que tu songes à une pâte un peu différente pour s'accorder avec les fraises. Ou même des pommes ! Les terrestres emploient de la farine, classique… qu'il faut agrémenter en goût pour passer ce goût collant de céréale... hum... je sais ! Tu songes déjà à l'emploi d'une pâte à base de haricots ! Certaines variétés sont parfaites pour apporter une saveur légère, mais sucrée pour des raviolis ! ''

    Derrière son enthousiasme, elle le guidait un peu dans l'idée de ses raviolis fruités. Elle ne se cachait pas, elle le flattait un peu, pour l'encourager. Heureusement qu'il avait perdu de sa morosité. Manger était un si bon remède à cela… 

    ''Toujours présente pour apporter du bien-être''

    Et hop, un petit clin d'oeil. Après quoi, elle porta un bref regard aux autres clients présents dans la taverne. 

    ''Oh, ne t'inquiète pas pour eux. S'ils ont besoin de quelque chose, ils sauront m'appeler. Je connais leurs habitudes. Et boudeur... Tu ne boudes plus là, hein. Tiens, petite question, qu'envisages tu de nous jouer ce soir ? ''




     
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  • Lun 3 Juil - 19:46
    Imoogi fronce ses élégants sourcils. Allons bon, que se passe-t-il ? Son amie gigote et lui offre des sourires presque carnassiers. Le jeune homme pourrait être intimidé, l’envie de fuir le prendrait alors à la gorge et il fuirait sans demander son reste mais tous deux se connaissent alors il redresse fièrement le menton. Il ne se laissera pas impressionner par la sirène. Il ne connaît que trop bien les charmes de ces créatures démoniaques, il ne peut qu’avouer en faire partie et d’user de ses sulfureux pouvoirs lorsque la situation s’y prête. Imoogi est, de plus, difficilement ébranlable. Il se refuse à toute tentative sournoise. Même face à un authentique démon, il se débat de toutes ses forces, montre les crocs, use de sa voix superbe et danse. Elle aborde le sujet qu’il vient lui-même de titiller, et c’est à lui de sourire, posant un coude sur le bar et levant les yeux au ciel. Allons bon, il est bien sympathique de le rassurer sur ses capacités à séduire, mais est-ce nécessaire ? Imoogi finit parfois ses nuits dans un autre lit que le sien, aux côtés d’un homme, d’une femme, des deux. Ou seul. Ce n’est pas si triste, même s’il admet que cet appartement est miteux et terriblement désagréable. Son guzheng y prend la poussière lorsqu’il met le nez dehors. « Je doute que le terme « mignon » soit utilisé dans un contexte de séduction, ma chère Takhys. Je n’ai, je dois l’avouer, jamais croisé de femme m’ayant ainsi appelé pour tenter sa chance. Les hommes, c’est une autre histoire… Mais ceux qui me considèrent « mignon » sont souvent les bêtes sans cervelle dont tu parles. Les muscles, c’est bien joli, les attributs masculins puissants et… hm… bref… Je ne suis guère intéressé par ceux qui prononcent ce mot. Mais je suppose que je dois te remercier » Enfin il ne sait plus, Imoogi. Des hommes lourds, presque en armure, s’arrêtant devant le jeune homme installé dans une ruelle, les doigts sur le guzheng, soufflant des diableries qui le font grimacer, il salue, remercie et s’en va d’un pas svelte pour s’arrêter ailleurs. Parfois, on l’a suivi. La voix enchanteresse est alors sa meilleure alliée pour s’échapper promptement.

    Cela ne l’empêche pas de savourer son dessert. Les fraises sont fascinantes. Lorsqu’il en attrape une par son calice, il observe le rouge de la robe, elle tournoie entre ses doigts et finit croquée. C’est un destin funeste, mais les crocs du poisson sont sans pitié. Longtemps, il n’a mangé que des crustacés et poissons, les attrapant lui-même ou attendant que sa mère revienne du marché local. Ils n’étaient pas sans le sou, il avait l’occasion de goûter des variétés parfois rares et succulentes. Imoogi sait chasser. Mais il évite soigneusement. Sentir la mort entre ses doigts est une torture. Il se refuse à faire le mal – sauf aux humains et autres créatures malfaisantes qu’il transforme en statues de glace. Bientôt toutefois, son minuscule plat est terminé et il repousse de quelques centimètres le plat désespérément vide et le couvert ayant servi à le manger avec appétit. Il se lèche les lèvres, c’est tout à fait sensuel mais il ne s’en rend pas compte.

    Ils en viennent à discuter des projets du petit poisson concernant les maudits raviolis qu’il cuisine jour après jour. Il n’a pas été tout à fait honnête – ou plutôt, n’a pas eu le temps de s’expliquer parfaitement. Le projet fou a déjà été tenté. A une seule reprise. Promptement. Une franche réussite, mais cela ne suffit pas à ajouter les raviolis sucrés à la carte de son échoppe. Il peine déjà à séparer légumes, viande et fruits de mer, à ne pas les mélanger pour ne froisser aucun client. Alors, du sucre… un véritable enfer. Doucement, il se redresse et croise les bras. Cela lui rappelle la situation frustrante dans laquelle il est. La roulotte est lourde assez pour la pousser aux quatre coins de la ville. Souvent, il ressent une paresse intense et demeure devant sa maison piteuse. Toutefois, il juge qu’il a été suffisamment de mauvaise humeur pour la soirée. Il doit se ressaisir, offrir à Takhys sont plus beau sourire plein de dents, et utiliser un ton joyeux pour lui faire part de son idée saugrenue. Inventée entièrement par ses soins. Un jour, il se le promet, il sera célèbre dans toute la République. Et au Reike, pourquoi pas. Et à Aquaria, encore jamais visitée. « Mon idée deviendra réalité, ma chère Takhys. Quand ? Je ne puis le dire. Je fais face à quelques problèmes de place et d’organisation. Tu connais la suite des événements : un toit au-dessus de ma tête, un nom véritable à mon établissement. Ce n’est pas pour tout de suite, hélas. Mais j’y parviendrai. Et les raviolis fruités verront le jour. D’ailleurs, j’utilise une pâte bien similaire : farine et fécule de maïs. Toutefois, ton histoire d’haricots n’est pas sotte. Un jour, je ne sais quand, lorsque j’aurai accès à une cuisine digne de ce nom, je retenterai ma chance. Avec des fraises, aussi. Et d’autres fruits. Les idées ne manquent pas, et la situation est terriblement frustrante, tu m’en vois désolé » souffle-t-il avec presque mauvaise humeur. Il n’est qu’un misérable vendeur itinérant. C’est tout juste s’il parvient à satisfaire ses clients. Un phylactère apparaît au-dessus de son crâne. A l’intérieur, des jolies images. Un restaurant, et des clients. Des tables, des chaises, un fourneau gigantesque. Des soupes de raviolis. Des melons. Des légumes variés. Allons, allons, il ne sert à rien de s’énerver.

    Les clients lui paraissent tristes, mais il décide de faire confiance à son amie. Ils ont deux jambes, ils pourront aisément se déplacer, le pousser du bar sur lequel il est presque affalé. Imoogi prend de la place, prend trop de place. Une mèche enroulée autour de son doigt, il songe à la question qui vient de lui être posée. Dans quelques minutes, le spectacle musical commencera. Mais pas tout de suite. Il voudrait rincer son gosier. Ainsi, il profite de sa bouche qui s’active de nouveau pour réclamer à boire – et autre chose que le verre d’eau qui l’accompagnera pendant toute la féérie. « Désolé de paraître grossier et exigeant depuis tout à l’heure, mais j’ai terriblement soif. Je te paierai à la fin. Ma bourse n’est que trop vide. Concernant ma prestation, les musiques habituelles viendront rythmer les échanges des clients, mais seul dans mon cagibi, j’ai pondu une pépite charmante qui sied parfaitement à mes oreilles, une petite nouveauté dont j’ai le secret et qui, je l’espère, sera richement appréciée » Comme promis, un client se presse à ses côtés, réclame à boire bien moins poliment qu’Imoogi qui se trouvait bien malpoli. Le poisson se décale et ne dit plus rien. Une famille pousse la porte. Le triton attend patiemment son alcool pour retourner à la place qui sera la sienne pendant toute la durée de la soirée.
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    Takhys Suladran
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  • Ven 7 Juil - 16:34
    Le malheureux... elle avouait qu'elle jouait un peu avec lui. Elle faisait cela à bien des hommes, peu importait leur espèce, s'amusant des réactions qu'elle provoquait. Elle connaissait ses avantages physiques et vu qu'elle n'était pas un être timide... bien au contraire, elle n'avait pas peur d'oser, si l'idée la prenait d'aller plus loin que ces petits jeux presque enfantins pour elle. À voir sa réaction, quand il imita sa posture, elle eut un sourire un peu plus éclatant, en dévoilant ses dents blanches. Voilà ! Elle préférait le voir ainsi que de se morfondre d'une journée guère productif et par là même, guère rémunératrice. 

    ''Je dois admettre que tu as raison. Personnellement, ce genre d'énergumène dénature le sens premier de ce mot. C'est bien dommage. Que les mots verbalisés sont compliqués ! Surtout quand ils ont tellement de nuances et de définitions possibles. Ces terrestres seront toujours difficiles à cerner...Après, regarder ne coûte rien, n'est-ce pas ? On peut regarder certains attributs de loin ou de manière discrète"Finit-elle en prenant un air un peu.... lubrique, était-ce le bon mot ? 

    Même après plusieurs années à vivre régulièrement à la surface, à converser avec eux, à comprendre et à appliquer leurs mœurs, dont certaines étaient des fois toujours aussi bizarres, Takhys ne les comprendra peut-être jamais. Bah, après tout, tant qu'elle menait sa vie en respectant les lois et les règles de vie, et surtout, tant qu'elle continuait à gagner sa vie comme elle l'entendait, qu'elle pouvait faire ce qui lui passait par la tête, certaines de ces petits étranges lui passaient au-dessus de la tête. 

    ''Nul besoin de me remercier pour cela voyons. ''souffla-t-elle avec douceur, toujours en gardant son regard rivé sur le jeune homme. Allez, un peu de sérieux, si elle cessait de l'asticoter un peu pour reprendre une conversation plus posée ? L'affaire des ravioles en mode dessert l'intéressait. Restait à voir comment Imoogi envisagerait cette idée. D'avoir mangé de délicieuses fraises sur un sorbet fait du même fruit pouvait suffisamment lui exciter les papilles, de les avoir contemplées avant de les savourer à pleine bouche… oui, cela devrait suffire pour que des idées fleurissent dans son esprit. Et, cela ne manqua pas d'ailleurs, il avait déjà un plan en tête. Elle put apprendre ce qui lui manquait. Elle nota cela dans un recoin de son esprit. Voilà qui était intéressant pour elle. 

    ''Ça viendra mon cher. Ça viendra. Il vaut bien démarrer à partir du point de départ. Lentement, mais sûrement, tu vas y arriver. ''

    Elle ne manqua pas de sourire quand le musicien en préparation lui demanda un autre verre, désireux de se rincer la gorge avant d'entamer sa prestation musicale. Elle attrapa déjà une bouteille contenant un délicieux rhum au miel. Ainsi, il pourra avoir le gosier satisfait, avec la douceur mielleux de cette pâte semi-liquide produite par le dur labeur des abeilles. Une prouesse qui stupéfiait encore la sirène. Car il n'y avait pas vraiment d'équivalence animale sous la surface. 

    ''Tiens. Dit-elle en poussant le verre sur le comptoir, après avoir servi un des clients qui s'était déplacé jusqu'à elle pour avoir sa commande. ''Et grossier, vraiment ? ''.Elle lui lança un sourire mutin. ''Je saurai me venger". Elle vit qu'une famille entra dans la taverne. D'autres habitués. ''J'aurai bien un petit truc à te proposer après ton petit concerto, que j'ai hâte d'écouter, si c'est une exclusivité pour la soirée ! ''Une autre petite troupe entra, quelques ouvriers du port, à ce que se rappela la Sirène. Ben voilà, du monde arrivait au bon moment. Imoogi n'aura pas trop perdu sa journée finalement. Sa bourse ne sera pas si vide que cela après tout, une fois qu'il aura fini de jouer. 




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  • Ven 7 Juil - 18:22
    Les hommes. Fascinants ou dégoûtants. Des créatures qu’il apprend à connaître au fil des années passées dans ce monde immense. Il y en avait aussi sous les flots, mais il était trop jeune, trop insouciant pour s’y intéresser. La vie trop simple, les jours trop longs. Durant ses secondes dans le monde réel – parce qu’en définitive, ses jeunes années n’étaient qu’un songe douloureux dont il fallait se réveiller – il avait eu l’occasion de croiser bien des personnes de toutes origines, de toutes professions, de tous tempéraments. Des hommes, beaucoup. Et ils exerçaient sur lui un sentiment étrange. Certains l’attiraient affreusement. D’autres lui donnaient l’envie de vomir, au propre comme au figuré. Des créatures sans charisme, qui rotent, qui pètent, qui rient fort d’une voix grave et terrible pour les oreilles. Aucune grâce, aucune délicatesse. Il change de ruelle, évite les commentaires déplacés, parce qu’il ne leur ressemble pas. Imoogi est distingué, sa longue chevelure caressent le creux de son dos et titille ses fesses. Il est un bonbon prêt à être croqué, mais pas par n’importe qui. « Parfois, les hommes me déçoivent. Beauté ne rime pas toujours avec intelligence. Au Reike, particulièrement, mais je ne voudrais pas me montrer scrutateur et… juge ? Je ne sais comment m’exprimer. Les femmes me donnent plus rarement des frissons d’horreur, mais peut-être ai-je eu jusqu’ici de la chance en croisant leur chemin. Il est vrai que l’on peut regarder. C’est un plaisir. Mais j’avoue que lorsqu’ils ouvrent la bouche et que leur parler est piètre, l’envie retombe instantanément… »

    Drôles de remerciements en effet sont celui du triton hors de l’eau. Parfois, sa verve se plante dans un arbre, et il ne sait quoi répondre. Remercier est parfois difficile. Si l’on complimente sa tenue, que doit-il chanter ? Elle ne peut pas souffler de timide « merci ». Oh, tout cela est si compliqué ! Il envie presque ceux qui se terrent dans le silence et oublient à qui ils s’adressent. Le monde doit leur sembler si simple. Ecouter, sagement, hocher la tête, oui, oui, j’ai parfaitement compris, et les hostilités s’arrêtent doucement.

    Takhys le rassure sur les projets qui animent sa vie. Il est vrai que la pensée devient obsédante. Oublier cette roulotte qu’il traîne de rue en rue, année après année, qui réclame des réparations fréquentes et qui entachent son moral. Vers midi, permettre aux clients de s’asseoir quelques minutes au chaud ou au frais, déposer une assiette fumante de soupe face à eux, glisser quelques mots, les contempler se régaler. Ce serait fantastique. Doux, agréable. Mais il lui faut de l’argent, toujours plus de clochettes. Elles peinent à s’accumuler tant le triton se permet des folies égoïstes une fois la nuit tombée. Il part, un baluchon sur l’épaule, il disparaît plusieurs jours, voire semaines. L’on n’entend plus parler de lui. Où diable est-il passé ? Les rumeurs vont bon train. Avalé par un poisson géant. Il se déplacerait sûrement plus vite. Il découvrirait de nouveaux paysages – lorsqu’il aurait quitté l’estomac malpropre de la bête. Pourrait-il retrouver le chemin de la République ? Il n’a pas la réponse à cette question.

    Toutes ces folies doivent cesser. Il doit se reconcentrer.

    Le verre est poussé vers lui et il l’attrape d’un geste souple et vif, le porte à ses lèvres. Quelques gorgées, pas plus, et il est soulagé. Un sourire naît sur son visage un peu rougi par le repas et l’alcool. Il ne jouera pas ivre. Juste légèrement joyeux. Cela revient-il au même ? Oh que non. La piste de la vengeance trotte son chemin dans leur esprit et le triton secoue la tête en laissant échapper un petit rire qui n’a rien de masculin – l’on en revient toujours à ces maudits clichés, ceux sur lesquels il crachait il y a peu. Takhys sait se montrer drôle. Il l’apprécie également pour cela. Sont-ils amis ? Il ne saurait le dire, mais au fond, il espère que leur relation s’approche de cette douce euphorie. Elle promet une surprise pour la suite, l’œil est intéressé, il la détaille avec une passion nouvelle. « Je suis terriblement curieux, il est vrai, mais je saurai attendre le moment opportun pour revenir t’ennuyer après mon spectacle. D’ailleurs, je ne vais pas m’attarder à tes côtés plus longtemps, à regret bien sûr. Les clients sont présents, j’entends leurs questionnements sur mon instrument. Il est temps pour moi de partir, mais nous nous reverrons dans quelques instants. Tâche de ne pas m’oublier. » Sourire sincère alors qu’il termine son verre et trotte vers la place qui lui a été offerte. Il prend place, installe les pans de sa tenue correctement de chaque côté de son corps. Le guzheng est dévoilé, les voix se taisent. Imoogi salue d’un signe discret de la tête, le visage heureux. Les doigts craquent et retrouvent leur juste place. Bientôt, très bientôt, les notes premières s’élèveront.
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    Takhys Suladran
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  • Jeu 13 Juil - 14:52
    Elle ne manqua pas de rire, toujours avec une note légère dans le son de sa voix. 

    ''Leur espèce est aussi brute que peut l'être la vie sur la terre ferme. Pour le terme ''juge"..."

    Elle porta son index à sa lèvre supérieure, pour la tapoter, portée par la réflexion. Lui aussi était confronté à la difficulté de comprendre les nuances dans l'emploi de certains mots quand ceux-ci dépassaient leur sens de base. 

    ''Je ne pense pas que ce soit juger que de regarder l'apparence de certains. Ce serait plus... se faire une idée ? Se faire une opinion sur l'allure d'un Deux-Jambes femelle ou mâle ? Que parler avec leurs mots est compliqué des fois. "

    Communiquer dans l'eau était plus simple et plus directe. Mais bon, il fallait s'adapter non ? Si elle voulait mener ses activités, elle devait bien s'exprimer comme la majorité des terrestres. 

    "Cela dépend ce que tu cherches à contempler sur le corps d'une femme ou d'un homme. Peut-être que tu apprécies certaines formes que moi, je trouverai moins attrayant. La nature est faite de telle manière que nous avons tous nos plaisirs visuels. Personnellement, les hommes bien bâtis me plaisent assez. Après, si c'est pour avoir un mulet dans un corps attirant, ce ne sera guère pour moi. J'aime quand il y a de la conversation. Donc, je te comprends un peu quand certains, dès qu'ils se mettent à bavasser, démontrent d'une absence d'intelligence certaine. "

    À moins qu'il évoquait le son qui sortait de leurs bouches ? 

    En tout cas, elle retint un léger soupire d'envie. Contempler certains humains étaient plus que plaisants. Quand elle jouait avec eux, les laissant miroiter des désirs croissants à son égard, puisqu'elle était d'une beauté envoûtante, pour ensuite les laisser sur leur faim... que c'était savoureux ! Elle posa d'ailleurs son regard pétillant sur Imoogi, une fois encore. Il avait un petit quelque chose qui attisait sa gourmandise. Allez, elle n'allait pas le torturer, le malheureux ! 

    Imoogi attrapa le verre qu'elle lui avait préparé. Les effets éthyliques des breuvages ingérés commençaient à doucement se voir sur son visage. Les joues un peu plus rosées, un sourire plus facile... Voilàààà, c'était cela qu'elle aimait voir chez le jeune homme : sa jovialité ! Oublié la morosité de sa journée improductive. Il fut même pris de curiosité quant à ce qu'elle avait comme idée à lui proposer. Elle s'amusa à le taquiner en lui frôlant le bout de son nez fin avec son index, comme une plume voletant en douceur tombant lentement des airs. 

    ''Tu en seras plus après ta prestation. Si je te dévoile tout maintenant, tu pourrais bondir partout. "dit-elle tout en lui faisant un clin d'oeil. "Allez, va te mettre en place, j'ai déjà hâte d'écouter ta nouveauté, Et je ne vais pas t'oublier. Pas pour ce qui traîne dans ma tête. "

    Elle le regarda s'éloigner et se mettre en place. Dès que les premières notes furent jouées de son instrument, les clients présents se turent, écoutant d'une oreille curieuse et attentive. La porte s'ouvrit à nouveau, quasiment au même moment. Takhys croisa du regard les nouveaux arrivants, imposant le silence en barrant ses lèvres de sa main, pour demander à ne pas faire de bruits. Un peu confus, les trois nouveaux arrivants, des ouvriers portuaires habitués de la taverne, entrèrent, à moitié penauds. 

    Tous écoutaient le début de la musique qui emplissait la salle commune, sous le regard attentif de la Sirène. Elle tenait à ce que personne ne perturbe le jeune musicien. 







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  • Dim 20 Aoû - 12:42
    Que discuter avec une amie était agréable ! Malgré les années passées à voyager pour finalement s’établir à Courage, Imoogi ne pouvait point avouer qu’il s’était fait bien des amis. Des rencontres, bien sûr. L’espace de quelques instants, un sourire, parfois une nuit – mais l’on dépassait alors aisément le terme « ami » –, des mains qui s’enlacent, des paroles entendues, mais il filait comme le vent, ne s’établissait que rarement. Toutes ces personnes l’ont certainement oublié, parce qu’il est aisé d’oublier Imoogi, pense-t-il. Allons, ce n’est pas raisonnable d’ainsi songer. L’homme a du répondant, une verve aux mots doux et séduisants qui s’envolent. Il veut demeurer dans les mémoires, n’est-ce pas pour cela qu’il joue passionnément de son instrument, donne de la voix ? Il est plein de contradictions. Mais Takhys n’a pas tort. Les mots ici-haut sont difficiles à appréhender. Mais il ne se souvient plus du monde sous-marin. Il sait juste qu’il ne parlait presque pas – à quoi bon ? « Ce n’est pas inexact. Le regard a son importance. Les premiers instants, lorsque l’on aborde une personne, lorsque nos yeux se posent sur son visage, sur son corps. Je suis certainement étrange, mais souvent je m’interroge : pourrais-je obtenir une aventure avec cette personne ? Question inavouable. » Pourquoi pas, après tout ? Imoogi doute qu’il soit le seul à ainsi penser. Mais les mots sont lancés : c’est terriblement gênant d’avouer ce penchant sordide, alors il faut bien une amie sincère pour entendre ces mots. Est-ce pareil pour elle ? Lorsqu’elle rencontre un homme, s’imagine-t-elle avec ? Ce ne sont pas ses affaires. Tant pis. Sourire léger qui vient flotter sur les lèvres du triton. Singulière âme. Il ne veut être « comme les autres », mais au fond, c’est quoi être « comme les autres » ? Allons, ce n’est pas le moment de partir dans de telles réflexion. Les notes l’attendent plus loin, il a terminé son verre et son amie l’encourage à rejoindre son instrument. Mille promesses attendent Imoogi a la fin de sa prestation. La curiosité le titille, mais il se doit d’être patient. Petit signe de la main à l’intention de Takhys alors qu’il file s’installer. Que lui prépare-telle ? Patient, patient. Il ne doit plus y songer. Il doit se plonger tout entier dans les mélodies qu’il va proposer. Il s’assoit sur le sol, devant le joli guzheng. Le bois est doux sous la pulpe de ses doigts. Il sourit. Les voix peu à peu se taisent. Imoogi embrasse la salle de son regard bleuté. Il n’a pas pour habitude de saluer, de se présenter. Pourtant, c’est ainsi que l’on se fait un nom. Il désire garder une part de mystère, être l’âme sans accroche qui voyage en République, se produit quelquefois. Les doigts retrouvent les cordes tant aimées, et les premières notes s’élèvent. Plus un bruit, plus un son, seul Imoogi accompagné de son amour. Il commence doucement, tendrement. Il ne chante pas encore. Il attend, patient. Ces musiques, certains habitués les connaissent peut-être, mais elles ne semblent pas répétitives tant elles captivent. Le temps file et se rit des esprits calmes. Les clients entrent, peu sortent, ils attendent la fin de l’enchantement. Troisième, et Imoogi laisse enfin sa voix exprimer ses sentiments. Le temps continue de s’enfuir. Les minutes passent, tout s’enchaîne, le grand final, la nouveauté promise à Takhys, le chant d’amour par excellence. Mais à qui est-il adressé ? Imoogi lui-même l’ignore. Il laisse les mots s’enchaîner, les mains retombent sur les cordes. C’est fini, enfin fini, la gorge est sèche, la voix fatiguée. Les applaudissements éclatent et presque timide, le triton remercie d’un doux mouvement de la tête. C’est agréable, jouissif. Les pièces volent autour de lui, finissent dans l’élégant récipient. Il comptera tout cela après, une fois rentré, une fois seul. Ce n’est point poli de se jeter sur l’argent. Il se redresse, salue enfin la foule, et ses pas rejoignent Takhys. Il se fraie un chemin parmi les clients, sourit à certains. Comme toujours, il réclame – poliment, évidemment – sa boisson désaltérante, mais cette fois, il a un petit commentaire à faire : « Oh, pour tout à l’heure, je ne sais pas si « Deux-Jambes » est un terme qu’ils apprécieront, nos chers humains. Nous éviterons d’ainsi les appeler ! » Il laisse échapper un petit rire. Ce terme est inédit pour Imoogi. Il ne l’a jamais utilisé. Oh, il est certain qu’il n’y a pas que les humains qui possèdent deux jambes, même les démons parfois ont une apparence tout à fait innocente, mais… peut-être sont-ce les tritons et sirènes les créatures étranges. Toutefois, les pensées ne vont pas se moquer de lui, il a des affaires plus importantes à régler. « Je suis toujours curieux vis-à-vis de ce dont on a discuté tout à l’heure, Takhys. Ma prestation est terminée, promis je ne l’ai pas bâclée et promis ta « surprise » n’a pas occupé mon esprit tout ce temps, mais désormais, je viens réclamer mon dû. » Il voudrait lui tirer la langue, mais Imoogi n’est plus un enfant. Il est une créature séductrice et bien élevée. Trop, peut-être. Derrière lui, une jeune femme se triture les mains, timide. Elle voudrait l’aborder, le complimenter vraiment, autrement que par des applaudissements. Parfois, elle tend la main vers son épaule mais recule à chaque fois. On ne la remarque pas, elle est toute petite. Devrait-elle renoncer ?
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    Takhys Suladran
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  • Mer 23 Aoû - 19:05
    Elle comprenait un peu l'interrogation qu'il se posait. Imoogi était un être sensible comme charmeur... avec d'autres qualités bien entendu. Il envoûtait les esprits, autant avec sa musique qu'avec sa propre personne. Elle songea alors que s'il le voulait vraiment, s'il coinçait sa timidité naturelle dans un petit recoin de son être, il aurait de quoi réellement faire tourner les têtes de bien des femmes -- ou hommes. Ne voulant pas le contrarier, elle n'entrera pas plus dans le sujet... ou juste un poil ? 

    ''Ne dit-on pas que les yeux sont les fenêtres de l'âme ? Une bien belle expression, je trouve. Mais tu as raison. Souvent le premier regard, c'est aussi le coup de foudre.  De croiser simplement l'éclat et on se trouve pris dans les filets de l'autre. "

    Puis, elle sourit, tout en douceur. 

    ''Peut-être que de faire le premier pas pourrait apporter la réponse à cette interrogation inavouable ? "

    Maintenant, elle ne l'embêterait plus avec cela. Elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise. Il était certain qu'elle était bien plus aventureuse que lui, ne cherchant pas à approfondir la relation. Combien de fois cela s'était-il terminé au matin suivant ? 

    Le Triton avait commencé à jouer. Les cordes vibrent au passage des doigts fins et agiles, émettant les sons recherchés pour composer une ode agréable aux oreilles des gens présents. Lentement, la douceur de la musique emplit la grande salle. On n'entendait qu'elle, comme si l'auditoire retenait sa respiration pour ne pas perturber l'envoûteur musicien. Puis, dans un parfait tempo, Imoogi joua de sa voix, qui s'accordait à la perfection à ce qu'il fait ressortir de son instrument ? Il fait ressentir des émotions, des rêves, des passions… Et toujours aucun murmure de la part des clients de Takhys. La Sirène était d'ailleurs étonnée de leur niveau de discipline ce soir. Il y en avait toujours un ou deux qui marmonnaient dans leur coin ou qui réclamait à boire sans trop de gêne. Mais là non... Imoogi les tenait dans le cœur de ses paumes, entre les doigts qui caressaient les fils de son instrument. Et le final... d'une merveille époustouflante ! il y en a un fort applaudissement. Tous, sans exception, frappèrent leurs mains l'une dans l'autre pour féliciter le musicien qui avait rempli leurs cœurs d'une douce chaleur. Takhys les avait imités, en toute sincérité. 

    Et ce soir, les consommateurs n'étaient pas avares du contenu de leur bourse. Il pleuvait des pièces pour Imoogi. Une fois qu'il eut savamment récupéré le prix de sa splendide prestation, il rejoignit son amie au comptoir, qui lui avait déjà préparé un verre. Elle ne manqua pas de joindre son rire cristallin à celui du Triton, quand il la taquina aux termes qu'elle donnait régulièrement pour les humains. 

    ''C'est vrai, tu as raison"dit-elle dans une fausse illumination."Je sais comment les nommer ! Elle se pencha en direction de son ami, pour lui murmurer : ''Des Sans-Queue ? "Après quoi, avec un air mutin à ses lèvres, elle se redressa pour jeter un rapide coup d'oeil à ses autres clients. Aucun ne cherchait à attirer son attention, pour le moment. 

    ''Alors, ma surprise est très simple mon cher… pourquoi je ne t'aiderai pas à financer ce qu'il te manque pour réaliser ton projet ? Comme un genre de partenariat ? "

    Elle remarqua le timide jouvencelle qui essayait de trouver du courage pour attirer l'attention du Triton. Elle lui adressa un regard pour l'inviter à y aller, avec un petit sourire. Mais bon, rien n'empêchait de pousser un peu Imoogi non ? 

    ''Derrière toi, une personne souhaiterait de demander quelque chose. Mais elle n'ose pas. Aide-la"Et hop, petit clin d'oeil dans sa direction. Allez mon cher, songea-t-elle, c'est peut-être une occasion à ne pas rater pour ce soir.
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