Neera Storm
Ville de Liberty
République



Cher Père Sekai,

Pour me divertir les idées, Albus, mon majordome m’a poussé à vous écrire une lettre. Je lui ai fait remarquer que je n’avais plus vraiment l’âge pour ça, mais – que voulez- vous ? –, mon ami de toujours est borné quand il s’y met, et c’est tout juste s’il m’a mis un parchemin et de l’encre sous mon nez. Alors bon. Me voilà à écrire une lettre alors que je ne l’ai plus fait depuis… longtemps. Très longtemps même. Quelques siècles sans doute ? J’espère que mes lettres, écrites quand j’étais enfant, n’étaient pas trop illisibles, et que mes vœux n’étaient pas trop déraisonnables. N’avais-je pas demandé à changer une de mes camarades en crapaud quand elle a insulté une de mes amies, une fois ? Ou à infliger le babillage du troll à une de mes professeures, quand je n’étais pas encore à Magic ? Heureusement, je me rappelle aussi avoir demandé des choses plus raisonnables, comme voler dans les cieux ou maîtriser la foudre à la perfection. Sans doute avez-vous encore des demandes irraisonnables de la part d’autres enfants mais je suppose que ça fait partie du charme de votre travail.

Enfin, je vous vois venir : qu’est-ce que je vais vous demander cette année ? Je me le demande moi-même, en fait. Je vous dirais bien : « faire revenir la Dame à Magic, en bonne santé et avec toute sa lucidité d’esprit », mais ce serait déjà bien gourmand de ma part, n’est-ce pas ?   Mais vous qui savez beaucoup de choses, vous pourriez bien laisser un indice à son sujet, non ?

Du reste… Si vous pouviez rester loin de ce que moi et d’autres comparses avons « réveillé » à Bénédictus, je présume que cela serait mieux. Je ne sais pas si nous avons bien agi – une part de ma conscience, rationnelle et bien républicaine me souffle que non, un reste bien léger de ma foi me souffle que oui. Qui sait vers quoi cela va nous mener ? Pourtant, je crois que cela ne sert à rien de regretter le passé, car on ne peut revenir sur ce qui est accompli et il faut toujours aller de l’avant. Dites-moi, vous qui êtes paraît-il atemporel, comment faites-vous pour rester enjoué malgré le temps qui passe ? Est-ce que c’est les souhaits des enfants qui vous ragaillardissent, tout comme moi je suis satisfaite quand je vois des éclairs de satisfaction dans les yeux de mes étudiants ? Si vous pouviez d’ailleurs faire en sorte qu’ils ne me racontent pas trop d’âneries, lorsque nous devrons leur faire passer des épreuves et des examens, mon côté professeur vous en sera très reconnaissante !

Quoi qu’il en soit, je vous souhaite un bon voyage dans les cieux du Sekaï. Promis, je ne créerai pas d’orages à Liberty quand vous passerez en République !

Bien cordialement,
Neera Storm