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Citoyen du monde
Le Docteur
Messages : 275
crédits : 1112
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Citoyen du monde
L'Amiral Bigorneau
Messages : 150
crédits : 1169
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Info personnage
Race: Elémentaire (Eau)
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: D
Soulagé de ne pas avoir à verser son sang dans un quelconque calice, ni à offrir une phalange à une quelconque apparition cataclysmique, Bigorneau relâcha enfin la main ornée de serres de la créature cauchemardesque mais l'apaisement ne fut que de courte durée car d'un seul coup, ses hommes et lui-même furent prisonniers d'une illusion qui transforma le tableau de plénitude pour faire intervenir sur les lieux un chaos imaginaire aussi total que magnifique. Témoin de scènes aussi sordides que glorieuses, Bigorneau se vit sur ces rafiots nés de la magie du Docteur, il entendit tonner les canons aux premières loges. Un sourire de pleine béatitude aux lèvres, il se tourna en direction des navires frappés à la coque et savoura les cris de terreur des victimes qui tombaient à l'eau. Il vit ses filles, ses amies et amantes, fondre sur les rescapés pour se nourrir de leur chair à même les eaux.
Puis vint la vision bien moins satisfaisante de l'île défaite par l'impérialisme des puissants. Le rictus de l'Amiral s'effondra lorsqu'il aperçut la silhouette de l'île où il avait élu refuge quelques années plus tôt. Soudain, d'autres canons imaginaires se firent entendre et un boulet magique passa au dessus du tricorne du marin. Il sentit les vibrations du projectile, il le vit s'abattre avec une violence inouïe sur ses victimes et lorsqu'il entendit les cris d'effroi des républicains touchés par l'assaut, le sourire de Bigorneau refit son apparition. Ils virent les innombrables trésors, leur victoire assuré, le renouveau de l'ère des pirates avec lequel l'Amiral les bassinait sans cesse. Le Démon était horrible, mais de cette horreur venait naître l'assurance d'une promesse de carnage tenue. Les Naufrageurs tout aussi admiratifs que l'Amiral lui-même se mirent à ricaner comme des déments, pour être finalement imités par leur dirigeant.
"Alors c'est d'accord, Docteur. Faites-nous confiance, vous n'serez pas déçu du voyage !"
Les illusions cessèrent et bien vite, les plages de Brumerive retrouvèrent leur calme. Replongés dans le monde réel, les hommes de l'Amiral recouvrèrent leurs esprits en inspectant les alentours, pour enfin reporter leur attention sur l'homme-corbeau qui reprenait prestement sa forme et Bigorneau, secoué par l'émotion, vint retirer de son crâne écailleux son tricorne, s'éventant avec comme pour refroidir son corps échauffé par la chaleur de flammes pourtant totalement imaginaires. Après un tel spectacle, la première demande du Docteur métamorphosé était vaguement passée à la trappe, mais Bigorneau retourna finalement à la réalité pour répondre :
"C'est comme j'vous ai dit, Doc'. Je cherche un moyen d'équiper ma Ginette en artillerie, du lourd. Seulement, pour combattre la canonnerie d'en face, je préfère savoir que j'ai entre les pattes une arme capable d'exploiter mes... talents, si vous voyez c'que je veux dire."
Il leva sa main en direction des océans et suite à son appel, les eaux sauvages vinrent se mouvoir pour former lentement une sphère aqueuse qui se contracta sur elle-même, gagnant en densité tout en se comprimant. Saturée de petites bulles d'air qui s'agitaient furieusement à l'intérieur, la boule parfaite formée selon ses bons désirs fut projetée, dans un claquement de doigts, à une dizaine de mètres en direction de l'immensité bleue pour brusquement se disperser dans le vide, créant à l'impact avec la surface une puissante détonation qui se fit entendre jusqu'à la plage.
"Mais ça peut attendre demain, j'suppose."
Les pirates rassemblèrent le matériel qu'ils avaient lâché en urgence lorsqu'ils avaient cru à tort devoir faire face au Docteur sous sa forme monstrueuse. Une fois rééquipés, ils se rapprochèrent de l'Amiral qui décréta après un bref balayage de la zone qu'il était l'heure de retourner à la civilisation. Observant le soigneur mystérieux de haut en bas, Bigorneau ajouta non sans une note d'humour :
"Et ça m'arrange pas mal que vous ayez repris cette forme-là. Vous auriez pas pu passer la porte de la taverne, sinon."
Il éclata de rire, tapotant ensuite le torse de l'un des siens pour l'inciter à faire de même. Chacun se bidonna un peu puis, d'un seul coup, Bigorneau cessa de s'en amuser et ajusta son col avec tout le sérieux du monde :
"On remballe. Vous m'avez tout chamboulé, il me faut un verre pour décompresser. J'ai bien compris que vous étiez pas très alcool mais... on peut vous satisfaire autrement ? Un esclave à bouffer, une âme à sucer peut-être, un truc dans le genre ?"
Il y eut un bref silence, un peu gênant d'ailleurs, qui poussa l'Amiral à renifler avant de se corriger :
"Le prenez pas mal hein, c'était pour vous faire plaisir que j'proposais. j'connais pas les coutumes des... des comme vous, quoi. Bref, quoi que vous vouliez, j'suis sûr qu'on l'a ! En route, mauvaise troupe !"
Puis vint la vision bien moins satisfaisante de l'île défaite par l'impérialisme des puissants. Le rictus de l'Amiral s'effondra lorsqu'il aperçut la silhouette de l'île où il avait élu refuge quelques années plus tôt. Soudain, d'autres canons imaginaires se firent entendre et un boulet magique passa au dessus du tricorne du marin. Il sentit les vibrations du projectile, il le vit s'abattre avec une violence inouïe sur ses victimes et lorsqu'il entendit les cris d'effroi des républicains touchés par l'assaut, le sourire de Bigorneau refit son apparition. Ils virent les innombrables trésors, leur victoire assuré, le renouveau de l'ère des pirates avec lequel l'Amiral les bassinait sans cesse. Le Démon était horrible, mais de cette horreur venait naître l'assurance d'une promesse de carnage tenue. Les Naufrageurs tout aussi admiratifs que l'Amiral lui-même se mirent à ricaner comme des déments, pour être finalement imités par leur dirigeant.
"Alors c'est d'accord, Docteur. Faites-nous confiance, vous n'serez pas déçu du voyage !"
Les illusions cessèrent et bien vite, les plages de Brumerive retrouvèrent leur calme. Replongés dans le monde réel, les hommes de l'Amiral recouvrèrent leurs esprits en inspectant les alentours, pour enfin reporter leur attention sur l'homme-corbeau qui reprenait prestement sa forme et Bigorneau, secoué par l'émotion, vint retirer de son crâne écailleux son tricorne, s'éventant avec comme pour refroidir son corps échauffé par la chaleur de flammes pourtant totalement imaginaires. Après un tel spectacle, la première demande du Docteur métamorphosé était vaguement passée à la trappe, mais Bigorneau retourna finalement à la réalité pour répondre :
"C'est comme j'vous ai dit, Doc'. Je cherche un moyen d'équiper ma Ginette en artillerie, du lourd. Seulement, pour combattre la canonnerie d'en face, je préfère savoir que j'ai entre les pattes une arme capable d'exploiter mes... talents, si vous voyez c'que je veux dire."
Il leva sa main en direction des océans et suite à son appel, les eaux sauvages vinrent se mouvoir pour former lentement une sphère aqueuse qui se contracta sur elle-même, gagnant en densité tout en se comprimant. Saturée de petites bulles d'air qui s'agitaient furieusement à l'intérieur, la boule parfaite formée selon ses bons désirs fut projetée, dans un claquement de doigts, à une dizaine de mètres en direction de l'immensité bleue pour brusquement se disperser dans le vide, créant à l'impact avec la surface une puissante détonation qui se fit entendre jusqu'à la plage.
"Mais ça peut attendre demain, j'suppose."
Les pirates rassemblèrent le matériel qu'ils avaient lâché en urgence lorsqu'ils avaient cru à tort devoir faire face au Docteur sous sa forme monstrueuse. Une fois rééquipés, ils se rapprochèrent de l'Amiral qui décréta après un bref balayage de la zone qu'il était l'heure de retourner à la civilisation. Observant le soigneur mystérieux de haut en bas, Bigorneau ajouta non sans une note d'humour :
"Et ça m'arrange pas mal que vous ayez repris cette forme-là. Vous auriez pas pu passer la porte de la taverne, sinon."
Il éclata de rire, tapotant ensuite le torse de l'un des siens pour l'inciter à faire de même. Chacun se bidonna un peu puis, d'un seul coup, Bigorneau cessa de s'en amuser et ajusta son col avec tout le sérieux du monde :
"On remballe. Vous m'avez tout chamboulé, il me faut un verre pour décompresser. J'ai bien compris que vous étiez pas très alcool mais... on peut vous satisfaire autrement ? Un esclave à bouffer, une âme à sucer peut-être, un truc dans le genre ?"
Il y eut un bref silence, un peu gênant d'ailleurs, qui poussa l'Amiral à renifler avant de se corriger :
"Le prenez pas mal hein, c'était pour vous faire plaisir que j'proposais. j'connais pas les coutumes des... des comme vous, quoi. Bref, quoi que vous vouliez, j'suis sûr qu'on l'a ! En route, mauvaise troupe !"
Citoyen du monde
Le Docteur
Messages : 275
crédits : 1112
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Citoyen du monde
L'Amiral Bigorneau
Messages : 150
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Info personnage
Race: Elémentaire (Eau)
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: D
"Les frères-de-côtes..."
La simple évocation de ce rassemblement d'incapables fut assez pour faire bouillir le sang de l'Amiral. Il n'était peut être pas très sage de faire ainsi part de ses états d'âme à un parfait inconnu, sans compter que l'être en question n'avait rien d'un homme et qu'il était connu pour les innombrables machinations dans lesquelles il constituait un rouage essentiel, mais Bigorneau était un homme valorisant souvent sa propre honnêteté, alors il se devait de se montrer transparent, surtout lorsque s'offrait une occasion de chier sur ces imbéciles se prétendant chefs d'on-ne-savait-quoi.
"L'Assemblée, c'est un peu trop mystérieux pour moi. J'en sais pas grand-chose et ça me chiffonne pas mal. J'ai eu vent de ce qu'avaient vécu certains de mes confrères à Kaizoku et j'ai eu l'occasion d'en croiser certaines représentantes, mais l'opinion que je m'en fais est encore confuse, pour l'heure. Par contre, concernant ces fichus frères-de-côtes, vous m'avez lancé sur un sujet autrement plus épineux."
Il échangea quelques œillades en biais avec ses confrères qui n'en pensaient pas moins, et reprit dans cet élan venimeux :
"Les frères-de-côtes sont un ramassis de lâches et de filous qui déguisent leurs perruques républicaines sous des tricornes et des plumes. Ils n'ont à cœur que leurs intérêts, les trônes de merde sur lesquels ils siègent et sont responsables de la mise en vigueur et de l'application de cet immondice qu'est le "Code des Affranchis". Vous réalisez seulement l'ironie d'un nom pareil ? Un code... pour des affranchis... affranchis de quoi, si on codifie la piraterie ? C'est d'une stupidité déconcertante. Et c'est pas fini ! Oooooh que non ! Figurez-vous que j'ai une fois pris part à une réunion avec ces débiles profonds et que..."
Acariâtre vestige d'une ère où la piraterie était plus sauvage et impétueuse qu'aujourd'hui, l'Amiral avait aujourd'hui pour précepte de s'opposer à tout ce qui sortait du fion des frères-de-côtes, que l'idée soit bonne ou non. Continuant à marmonner des injures concernant ceux qu'il abhorrait au plus haut-point, il brailla tellement longtemps qu'ils atteignirent leur destination avant même qu'il n'ait conclu son explication. Une fois à l'intérieur du Brochet Cramoisi, la rencontre du Capitaine du Mortepeste étira sur les lèvres du prédateur marin un sourire enjoué et lorsque le Docteur s'empressa d'établir que le partenariat impliquait un potentiel raccord entre le navire légendaire et la flotte de Bigorneau, ce fut d'abord par une poignée de main franche que vint s'introduire l'Amiral qu'on avait plus besoin de présenter :
"Monsieur, c'est un véritable plaisir de pouvoir faire affaire avec vous ! Votre rafiot a beaucoup fait parler de lui, récemment !"
Visiblement très heureux de son alliance avec le Docteur, le Capitaine du Mortepeste sourit en retour et s'exprima avec enthousiasme, ce qui occasionna une réponse tout aussi joviale de la part de l'Amiral :
"J'aime votre façon de parler, m'sieur ! Vous en faites pas, l'orage arrive. Le tonnerre va pas tarder à se faire entendre."
S'écartant un peu du Docteur pour échanger sur les rares obligations qu'établissait Bigorneau lorsqu'il faisait entrer un équipage dans sa flotte en pleine expansion. Puisqu'un invité était présent, la discussion fut de courte durée et ce fut avec un bras par dessus l'épaule de son nouveau compère que Bigorneau fit volte-face pour retourner vers le Docteur. Les pirates se séparèrent, le dirigeant du Mortepeste ayant encore à faire ailleurs.
"Bref, on disait...?"
On dipensait, plutôt ! Bigorneau réalisa qu'il avait plutôt bien fait de ne pas s'épancher inutilement sur les déboires de l'Assemblée. D'une part, il n'y connaissait rien, d'autre part elles semblaient être pour le Docteur des mécènes, à défaut d'alliées. Les intérêts mystérieux de l'insondable Docteur étant vaguement trop complexes pour être à la portée d'un pirate aviné, il valait mieux éviter sans doute d'entrer sur des pistes aussi sinueuses et glissantes que celle-ci. La suite du discours, pourtant, conforta Bigorneau dans l'idée selon laquelle il pouvait se montrer transparent sur ce point précis.
"Je crois que vous vous doutez qu'en effet, je vous comprends bien. J'accumule richesses et reliques, mais le trésor que je chéris le plus est la liberté que les civilisés s'évertuent à m'arracher. Comme je vous l'ai dit, je n'suis pas tout à fait informé de l'entièreté de ce qui s'est tramé à Kaizoku, malgré les quelques rapports qu'on a accepté de m'en faire. Les plus épineuses conversations ne sont pas -encore- remontées jusqu'à mes oreilles. Si vous voulez bien prendre le temps de me mettre au parfum, je serais pas contre. Moyennant finance, bien évid..."
Et merde. Le réflexe tenace de Bigorneau ne fonctionnait que très peu dans une telle configuration. Qu'il était compliqué de traiter avec un être que l'argent n'intéressait qu'aussi partiellement. Se grattant un peu la tête pour trouver quelque chose de mieux à offrir à son vis-à-vis, il abandonna l'insurmontable tâche pour s'en remettre à des idées plus simplistes :
"Mouais. Rien de pécunier, du coup. C'est une information que je pourrais payer autrement, néanmoins. 'Suffirait qu'on en discute."
Ce fut cet instant que deux nouvelles sirènes que le Docteur n'avait pas encore eu le loisir de côtoyer choisirent pour se manifester. Avec le même appétit et les mêmes manières félines de leurs consœurs, elles vinrent se coller contre l'homme au masque corbin, se montrant bien trop entreprenantes. Tapant du poing sur la table, Bigorneau leur jeta un regard noir qui les poussa à s'écarter aussi vite qu'elles étaient venues :
"Nan mais c'est pas possible, à la fin ! Dés que je parle à quelqu'un, vous venez essayer de m'le bouffer ! On vous nourrit pas assez, bande de morfales ? Allez zou, du vent !"
Les pauvrettes s'écartèrent pour prendre part aux festivités et Bigorneau, après avoir claqué des doigts pour qu'on lui porte une chope de rhum, reprit avec un peu plus de calme :
"Bon... le vif du sujet. Causons sorcellerie et assemblerie, si vous le voulez bien. Vous savez m'faire un topo ?"
La simple évocation de ce rassemblement d'incapables fut assez pour faire bouillir le sang de l'Amiral. Il n'était peut être pas très sage de faire ainsi part de ses états d'âme à un parfait inconnu, sans compter que l'être en question n'avait rien d'un homme et qu'il était connu pour les innombrables machinations dans lesquelles il constituait un rouage essentiel, mais Bigorneau était un homme valorisant souvent sa propre honnêteté, alors il se devait de se montrer transparent, surtout lorsque s'offrait une occasion de chier sur ces imbéciles se prétendant chefs d'on-ne-savait-quoi.
"L'Assemblée, c'est un peu trop mystérieux pour moi. J'en sais pas grand-chose et ça me chiffonne pas mal. J'ai eu vent de ce qu'avaient vécu certains de mes confrères à Kaizoku et j'ai eu l'occasion d'en croiser certaines représentantes, mais l'opinion que je m'en fais est encore confuse, pour l'heure. Par contre, concernant ces fichus frères-de-côtes, vous m'avez lancé sur un sujet autrement plus épineux."
Il échangea quelques œillades en biais avec ses confrères qui n'en pensaient pas moins, et reprit dans cet élan venimeux :
"Les frères-de-côtes sont un ramassis de lâches et de filous qui déguisent leurs perruques républicaines sous des tricornes et des plumes. Ils n'ont à cœur que leurs intérêts, les trônes de merde sur lesquels ils siègent et sont responsables de la mise en vigueur et de l'application de cet immondice qu'est le "Code des Affranchis". Vous réalisez seulement l'ironie d'un nom pareil ? Un code... pour des affranchis... affranchis de quoi, si on codifie la piraterie ? C'est d'une stupidité déconcertante. Et c'est pas fini ! Oooooh que non ! Figurez-vous que j'ai une fois pris part à une réunion avec ces débiles profonds et que..."
Acariâtre vestige d'une ère où la piraterie était plus sauvage et impétueuse qu'aujourd'hui, l'Amiral avait aujourd'hui pour précepte de s'opposer à tout ce qui sortait du fion des frères-de-côtes, que l'idée soit bonne ou non. Continuant à marmonner des injures concernant ceux qu'il abhorrait au plus haut-point, il brailla tellement longtemps qu'ils atteignirent leur destination avant même qu'il n'ait conclu son explication. Une fois à l'intérieur du Brochet Cramoisi, la rencontre du Capitaine du Mortepeste étira sur les lèvres du prédateur marin un sourire enjoué et lorsque le Docteur s'empressa d'établir que le partenariat impliquait un potentiel raccord entre le navire légendaire et la flotte de Bigorneau, ce fut d'abord par une poignée de main franche que vint s'introduire l'Amiral qu'on avait plus besoin de présenter :
"Monsieur, c'est un véritable plaisir de pouvoir faire affaire avec vous ! Votre rafiot a beaucoup fait parler de lui, récemment !"
Visiblement très heureux de son alliance avec le Docteur, le Capitaine du Mortepeste sourit en retour et s'exprima avec enthousiasme, ce qui occasionna une réponse tout aussi joviale de la part de l'Amiral :
"J'aime votre façon de parler, m'sieur ! Vous en faites pas, l'orage arrive. Le tonnerre va pas tarder à se faire entendre."
S'écartant un peu du Docteur pour échanger sur les rares obligations qu'établissait Bigorneau lorsqu'il faisait entrer un équipage dans sa flotte en pleine expansion. Puisqu'un invité était présent, la discussion fut de courte durée et ce fut avec un bras par dessus l'épaule de son nouveau compère que Bigorneau fit volte-face pour retourner vers le Docteur. Les pirates se séparèrent, le dirigeant du Mortepeste ayant encore à faire ailleurs.
"Bref, on disait...?"
On dipensait, plutôt ! Bigorneau réalisa qu'il avait plutôt bien fait de ne pas s'épancher inutilement sur les déboires de l'Assemblée. D'une part, il n'y connaissait rien, d'autre part elles semblaient être pour le Docteur des mécènes, à défaut d'alliées. Les intérêts mystérieux de l'insondable Docteur étant vaguement trop complexes pour être à la portée d'un pirate aviné, il valait mieux éviter sans doute d'entrer sur des pistes aussi sinueuses et glissantes que celle-ci. La suite du discours, pourtant, conforta Bigorneau dans l'idée selon laquelle il pouvait se montrer transparent sur ce point précis.
"Je crois que vous vous doutez qu'en effet, je vous comprends bien. J'accumule richesses et reliques, mais le trésor que je chéris le plus est la liberté que les civilisés s'évertuent à m'arracher. Comme je vous l'ai dit, je n'suis pas tout à fait informé de l'entièreté de ce qui s'est tramé à Kaizoku, malgré les quelques rapports qu'on a accepté de m'en faire. Les plus épineuses conversations ne sont pas -encore- remontées jusqu'à mes oreilles. Si vous voulez bien prendre le temps de me mettre au parfum, je serais pas contre. Moyennant finance, bien évid..."
Et merde. Le réflexe tenace de Bigorneau ne fonctionnait que très peu dans une telle configuration. Qu'il était compliqué de traiter avec un être que l'argent n'intéressait qu'aussi partiellement. Se grattant un peu la tête pour trouver quelque chose de mieux à offrir à son vis-à-vis, il abandonna l'insurmontable tâche pour s'en remettre à des idées plus simplistes :
"Mouais. Rien de pécunier, du coup. C'est une information que je pourrais payer autrement, néanmoins. 'Suffirait qu'on en discute."
Ce fut cet instant que deux nouvelles sirènes que le Docteur n'avait pas encore eu le loisir de côtoyer choisirent pour se manifester. Avec le même appétit et les mêmes manières félines de leurs consœurs, elles vinrent se coller contre l'homme au masque corbin, se montrant bien trop entreprenantes. Tapant du poing sur la table, Bigorneau leur jeta un regard noir qui les poussa à s'écarter aussi vite qu'elles étaient venues :
"Nan mais c'est pas possible, à la fin ! Dés que je parle à quelqu'un, vous venez essayer de m'le bouffer ! On vous nourrit pas assez, bande de morfales ? Allez zou, du vent !"
Les pauvrettes s'écartèrent pour prendre part aux festivités et Bigorneau, après avoir claqué des doigts pour qu'on lui porte une chope de rhum, reprit avec un peu plus de calme :
"Bon... le vif du sujet. Causons sorcellerie et assemblerie, si vous le voulez bien. Vous savez m'faire un topo ?"
Citoyen du monde
Le Docteur
Messages : 275
crédits : 1112
crédits : 1112
Citoyen du monde
L'Amiral Bigorneau
Messages : 150
crédits : 1169
crédits : 1169
Info personnage
Race: Elémentaire (Eau)
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: D
"Un peu de tout ça ouais, si vous avez l'temps..."
On lui servit une chope de rhum, étant donné qu'il avait déjà englouti la précédente. Hochant la tête en guise de silencieuse confirmation, il invita le Docteur à entreprendre son discours explicatif et, bien que Bigorneau parut être le plus concentré sur les propos du scientifique, d'autres Naufrageurs s'étaient tout de même rapprochés, s'adossant aux murets adjacents ou s'asseyant sur la table pour entendre ce conte sordide auquel ils n'avaient pas eu l'occasion de participer par eux-mêmes. L'un des tritons commença à se tailler les griffes à l'aide de son canif' de poche, tout en accordant une oreille intriguée aux propos de l'être au masque corbin. D'autres faisaient mine de s'occuper autrement, mais leur attention était entièrement portée sur le dialogue entre l'Amiral et son invité. Après ce dont ils avaient été témoins sur la plage, ils avaient envie d'en apprendre davantage; au point même d'en oublier leur amour pour l'alcool et la fête. A la remarque bien sentie du chercheur sur les choix stratégiques douteux de Beros, Bigorneau secoua sa main avec désinvolture :
"N'soyez pas désolé. Vous n'êtes pas le premier à me dire que Beros a déconné et vous n'serez certainement pas le dernier. Dés qu'il a reniflé le parfum émanant des loches de ces ensorceleuses, l'Amiral a perdu le cap. Par respect pour lui, j'en rajouterai pas une seconde couche, mais on s'comprend mon bon monsieur."
La mémoire de Beros était encore vive dans l'esprit de la plupart des pirates présents, l'insulter était un risque que peu avaient l'audace de prendre. Les pirates n'avaient toutefois pas tendance à mâcher leurs mots, même lorsqu'il s'agissait de l'un des pirates légendaires ayant foulé leur sol. Admettre ses torts n'était pas une option, mais souvent une nécessité si on voulait espérer pouvoir conserver son poste et le respect de ses pairs. Un peu décontenancé d'apprendre que l'ancien Amiral s'était retourné contre ses propres troupes, les forbans et flibustiers se jetèrent mutuellement des regards interloqués mais certains suivants de Kaizoku confirmaient les dires du Docteur, alors personne ne prenait le temps de demander des clarifications. Buvant les paroles du démoniaque chercheur, Bigorneau hocha à nouveau la tête, puis soupira avant de lancer sans conviction :
"J'imagine qu'il n'avait plus aucune option. Beros, par les burnes de Kaiyo, qu'est-ce qui t'es passé par la tête, vieux con de poulpe..."
Désormais affalé au fond de sa chaise branlante, le nouvel Amiral se balançait d'avant en arrière, les yeux perdus dans le vide. Grinçant furtivement des dents tout en assimilant les propos durs à avaler du Docteur, il peinait à trouver un moyen de rebondir après de telles révélations. Malheureusement, les affirmations de l'être masqué concordaient parfaitement avec les données dont il avait eu vent depuis son retour à Brumerive. Jusqu'à preuve du contraire, il pouvait se fier à ce qu'il venait d'entendre. Après avoir bruyamment reniflé, Bigorneau se repencha en avant, coudes sur la table, et se mit à faire jongler sa chope d'une main à l'autre en inspectant avec minutie les détails des visages représentés par la main experte du scientifique, tout en répondant :
"C'est plus que satisfaisant, Docteur. Malheureusement, vos révélations ne font que confirmer l'une des forces les plus écrasantes de cet adversaire invisible. Ces sorcières sont de véritables fantômes, aucun coin connu pour les espionner et pas l'ombre d'une idée concernant leurs objectifs véritables. Je suis dans l'brouillard depuis que je les connais, et j'ai pas l'impression de pouvoir m'en sortir dans l'immédiat. 'Fin bon, tant qu'elles viennent pas nous chier dans les bottes, on les relayera à la liste des soucis qu'on peut repousser à demain..."
Saisissant les bords du dessin fourni par le Docteur, il plia la page déchirée sur elle-même et lorsqu'il en eut fait un rouleau parfait, il la plaça dans l'une des poches de son manteau.
"Soyons parfaitement transparents, je n'ai aucune idée de ce qu'elles peuvent me proposer et je n'compte pas leur refuser une audition étant donné les risques qu'elles représentent pour l'intégrité de notre projet. Je préfère les savoir loin de nous, mais j'me vois mal les affronter directement si ça n'présente aucun intérêt pour mes hommes et moi. Mes plus proches compagnons savent que j'ai pas l'intention de faire ami-ami avec elles, mais je les enverrai chier que si je sais que j'peux m'en tirer sans y laisser des plumes."
Tirant sur son chapeau en guise de salutations, il conclut finalement :
"Je l'maintiens, vous êtes malgré votre... nature, une véritable bénédiction pour cet endroit. Ravi d'savoir qu'on peut compter sur votre expertise, elle nous est précieuse."
On lui servit une chope de rhum, étant donné qu'il avait déjà englouti la précédente. Hochant la tête en guise de silencieuse confirmation, il invita le Docteur à entreprendre son discours explicatif et, bien que Bigorneau parut être le plus concentré sur les propos du scientifique, d'autres Naufrageurs s'étaient tout de même rapprochés, s'adossant aux murets adjacents ou s'asseyant sur la table pour entendre ce conte sordide auquel ils n'avaient pas eu l'occasion de participer par eux-mêmes. L'un des tritons commença à se tailler les griffes à l'aide de son canif' de poche, tout en accordant une oreille intriguée aux propos de l'être au masque corbin. D'autres faisaient mine de s'occuper autrement, mais leur attention était entièrement portée sur le dialogue entre l'Amiral et son invité. Après ce dont ils avaient été témoins sur la plage, ils avaient envie d'en apprendre davantage; au point même d'en oublier leur amour pour l'alcool et la fête. A la remarque bien sentie du chercheur sur les choix stratégiques douteux de Beros, Bigorneau secoua sa main avec désinvolture :
"N'soyez pas désolé. Vous n'êtes pas le premier à me dire que Beros a déconné et vous n'serez certainement pas le dernier. Dés qu'il a reniflé le parfum émanant des loches de ces ensorceleuses, l'Amiral a perdu le cap. Par respect pour lui, j'en rajouterai pas une seconde couche, mais on s'comprend mon bon monsieur."
La mémoire de Beros était encore vive dans l'esprit de la plupart des pirates présents, l'insulter était un risque que peu avaient l'audace de prendre. Les pirates n'avaient toutefois pas tendance à mâcher leurs mots, même lorsqu'il s'agissait de l'un des pirates légendaires ayant foulé leur sol. Admettre ses torts n'était pas une option, mais souvent une nécessité si on voulait espérer pouvoir conserver son poste et le respect de ses pairs. Un peu décontenancé d'apprendre que l'ancien Amiral s'était retourné contre ses propres troupes, les forbans et flibustiers se jetèrent mutuellement des regards interloqués mais certains suivants de Kaizoku confirmaient les dires du Docteur, alors personne ne prenait le temps de demander des clarifications. Buvant les paroles du démoniaque chercheur, Bigorneau hocha à nouveau la tête, puis soupira avant de lancer sans conviction :
"J'imagine qu'il n'avait plus aucune option. Beros, par les burnes de Kaiyo, qu'est-ce qui t'es passé par la tête, vieux con de poulpe..."
Désormais affalé au fond de sa chaise branlante, le nouvel Amiral se balançait d'avant en arrière, les yeux perdus dans le vide. Grinçant furtivement des dents tout en assimilant les propos durs à avaler du Docteur, il peinait à trouver un moyen de rebondir après de telles révélations. Malheureusement, les affirmations de l'être masqué concordaient parfaitement avec les données dont il avait eu vent depuis son retour à Brumerive. Jusqu'à preuve du contraire, il pouvait se fier à ce qu'il venait d'entendre. Après avoir bruyamment reniflé, Bigorneau se repencha en avant, coudes sur la table, et se mit à faire jongler sa chope d'une main à l'autre en inspectant avec minutie les détails des visages représentés par la main experte du scientifique, tout en répondant :
"C'est plus que satisfaisant, Docteur. Malheureusement, vos révélations ne font que confirmer l'une des forces les plus écrasantes de cet adversaire invisible. Ces sorcières sont de véritables fantômes, aucun coin connu pour les espionner et pas l'ombre d'une idée concernant leurs objectifs véritables. Je suis dans l'brouillard depuis que je les connais, et j'ai pas l'impression de pouvoir m'en sortir dans l'immédiat. 'Fin bon, tant qu'elles viennent pas nous chier dans les bottes, on les relayera à la liste des soucis qu'on peut repousser à demain..."
Saisissant les bords du dessin fourni par le Docteur, il plia la page déchirée sur elle-même et lorsqu'il en eut fait un rouleau parfait, il la plaça dans l'une des poches de son manteau.
"Soyons parfaitement transparents, je n'ai aucune idée de ce qu'elles peuvent me proposer et je n'compte pas leur refuser une audition étant donné les risques qu'elles représentent pour l'intégrité de notre projet. Je préfère les savoir loin de nous, mais j'me vois mal les affronter directement si ça n'présente aucun intérêt pour mes hommes et moi. Mes plus proches compagnons savent que j'ai pas l'intention de faire ami-ami avec elles, mais je les enverrai chier que si je sais que j'peux m'en tirer sans y laisser des plumes."
Tirant sur son chapeau en guise de salutations, il conclut finalement :
"Je l'maintiens, vous êtes malgré votre... nature, une véritable bénédiction pour cet endroit. Ravi d'savoir qu'on peut compter sur votre expertise, elle nous est précieuse."
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