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    Orifa Sigrior
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  • Lun 1 Juil - 22:28
    Nouvelle directrice pour le SCAR
    Le SCAR, une organisation bien trop controversée ces dernières années et pourtant toujours aussi dévouée à sa cause ultime, protéger la république. Aux yeux de bon nombres de nobles et de membres du gouvernement, cette organisation n'apporte rien de bon et son efficacité discutable pourtant, ils ne connaissent pas tout ce qui a pu être réalisé dans l’ombre loin des regards indiscrets. Un travail de personnes désintéressées voilà ce qu’était réellement le SCAR, de là à dire qu’il n’y avait aucun avantage ni aucun à côté ça serait très mal vu de la part d’Orifa de dire une chose pareille.

    Depuis sa création, le genre d’événement qui allait avoir lieu maintenant était extrêmement rare, le SCAR était une organisation assez jeune, elle devait créer ses propres rituels pour se différencier des autres. L’ambiance avait toujours été assez familiale, pas du genre à appeler son collègue “ mon frère “ mais avec peu de hiérarchie tout le monde se sentait plus proche de son voisin. À la suite du combat à Liberty ainsi que la mort de la présidente une vague de défaitisme s’était emparée de chaque membre au point où certains remettaient en question leur loyauté ou alors simplement le but du SCAR. C’était le lien entre qui leur permettait de tenir se disant que le départ d’une seule personne pouvait augmenter la charge de travail sur les autres, car le recrutement était bien trop long et sélectif. Est-ce que c’était pour cela que le gouvernement provisoire en avait profité pour mettre son nez dans la direction des hauts dirigeants pour changer ceux qui avaient gardé leurs places malgré les deux attentats ?

    Même si Orifa n’était pas directrice, beaucoup l’écoutaient du fait de son expérience et de sa droiture, elle était à l'origine du recrutement de bon nombre d’entre eux après tout. Des voix s’élevaient déjà depuis plusieurs mois pour demander pourquoi elle n’avait toujours pas été promue mais la première concernée avait toujours fait taire ces petites voix préférant largement la liberté que lui apportait son statut de simple membre. Lorsque finalement la nomination fut officielle, chacun avait commencé à préparer la cérémonie, ce n’était pas une chose qui pouvait être faite du jour au lendemain. Chaque membre du SCAR était appelé pour pouvoir assister à ce grand jour et sauf mission importante, chacun faisait en sorte d’être présent. Orifa n’avait qu’une seule chose à faire pour lancer la vague d’invitation, la première lettre devait être envoyée ou alors remise en main propre à la personne qui allait l’assister lors de la cérémonie. La question ne s’était évidemment pas posée très longtemps car la valkyrie avait évidemment désigné Verndrick. S’il y avait une autre personne dans le SCAR dont elle avait le plus confiance c’était bien lui, la tâche qui allait lui incomber était importante car plus que d’assister Orifa c’était accepter de devenir son second.

    Par la suite, le reste des missives avaient étaient envoyées par les membres de la direction du soutien, les invités n’étaient finalement pas nombreux car seuls les membres du SCAR pouvaient venir dans le QG. Les seuls qui avaient pu recevoir la carte d’invitation étaient le président et le vice-président, même s’ils n’allaient avoir qu’un avis consultatif, leur présence était tout de même demandée. Évidemment leur garde ne pouvait être acceptée et la direction de la sécurité intérieure avait pour ordre prioritaire d’assurer leur sécurité du départ de Courage, jusqu'au retour au même endroit. Même s’ils étaient invités, peu comptaient sur leur venue à part évidemment Orifa pour Soren mais elle ne comptait pas trop sur la visite de Falconi qui devait très certainement avec des choses bien plus importantes à réaliser.

    La pègre de Courage sous les ordres d’Orifa avait également redoublé d’efforts pour pouvoir récupérer des liqueurs, épices, fruits, légumes, viandes, … Évidemment ils n’étaient pas au courant de la raison de toute cette demande mais ça n’était pas un bloquant pour les petites mains du Baron, au contraire ils étaient bien trop motivés par le fait de répondre à une demande de la valkyrie. Le maire de la ville n’était pas au courant, ou du moins pas officiellement mais il n’y avait pas de doute sur le fait que de voir venir le président, le vice-président en plus de voir des cargaisons de vivre partir de la ville en direction des montages allait lui donner la puce à l’oreille. Une fois tout l’événement terminé elle allait se faire un plaisir de pouvoir lui annoncer oralement.

    Cette période entre l’annonce officieuse et officielle était assez contraignante, elle se retrouvait à devoir supporter le travail de directrice sans avoir réellement le titre, les fonctions ou même l’autorité qui venait avec. À l’intérieur du SCAR ce n’était pas trop grave tout le monde avait déjà entendu l’annonce et reçu la lettre avec l’annonce c’était plus lors de ses missions. Bien que ces dernières allaient clairement être divisées, elle était habituée au secret que lui imposait l’organisation mais pour ceux qui la connaissaient elle devait rester une simple espionne.

    Le jour de la cérémonie était enfin arrivé, elle avait comme premier devoir de rester cloîtré dans sa chambre. À l’intérieur elle pouvait entendre les bruits de l’organisation en pleine finalisation, tout devait être parfait mais surtout elle devait être au courant de rien. Verndrick était présent c’était une certitude, par contre bien qu’elle savait que les lettres avaient été envoyées aux leaders de la république sans connaître le retour de ces dernières. Orifa aurait certainement du mal à garder pour elle la déception de ne pas voir Soren venir dans un moment aussi important mais après tout il était occupé …

    Aux alentours de 11h, les bruits d’aller-retour étaient de plus en plus présents, tout le monde semblait sur le pied de guerre, si elle avait entendu quelques cris de plus elle aurait presque pu penser que la forteresse était attaquée. Pendant ce temps, de son côté il fallait qu’elle se prépare, chaque personne dans la salle allaient avoir les yeux rivés sur elle, il ne lui était pas permis d’avoir le moindre cheveu qui pouvait dépasser, sa coiffure devait être parfaite, tout comme sa tenue. La tenue d’apparat qu’elle avait dans son armoire prenait littéralement la poussière, il était bien trop rare qu’un événement de la sorte ne se produire pas dans le SCAR, il fallait donc nettoyer les broderies d’or et le tissu noir qui composait quasiment l’intégralité de sa tenue.

    Une fois que le douzième coup de la rédemption finissait d’assourdir l’environnement du QG, un silence de mort s’était installé, Orifa était devant la porte, digne et d’un sérieux qui lui était bien trop rare. Un coup sur la porte, puis un deuxième et finalement le lourd morceau de bois et de métal s’ouvrit, des hommes en armure étaient présents pour l’escorter, ils faisaient partie  de la direction de la sécurité intérieure. Leur armure était plus lourde qu’à l'accoutumé, chacune de leurs plaques de métal étaient couvertes de liserés d’or, on pouvait y voir la personnalisation de chacun montrant parfois des faits d’armes, ou des faits historiques. Sans parler Orifa se présenta au milieu des 4 gardes, on pouvait simplement entendre le bruit des pas des armures marchand à l’unisson jusqu’à arriver devant la lourde porte de la salle des commandes. Il n’y avait pas plus grand ni plus illustre ni faste salle que celle-ci dans tout le château.

    Ses gardiens s’étaient finalement séparés pour que toujours en rythme ceux de droites se positionnant sur la porte de droite suivit de prêt par leurs compères. Poussant à l'unisson pour qu’enfin on puisse admirer la salle comble, alignée de chaque côté tout le monde portait son uniforme de cérémonie et tous regardaient droit devant eux en direction du chemin que devait emprunter la valkyrie.

    Sentant ses mains trembler sous sa cape, elle se mordit l’intérieur de la joue, le track ? Ce n’était pas son genre et … Elle connaissait chaque personne présente dans la salle, finalement elle fit le premier pas, suivie du deuxième, avançant inexorablement vers son destin. Tournant par moment son regard pour croiser celui de certains membres, un petit rictus coupant par moment cet instant morne. Une fois qu’elle avait dépassé une ligne, tous les membres de cette dernière se tournaient à l’unisson pour faire cette fois face au fond de la pièce, l'alignement était parfait et on aurait presque pu croire qu’ils s’étaient entraînés pendant longtemps rien que pour ce moment.

    Si au fond de la salle, on pouvait surtout voir les têtes des plus jeunes membres, sur la ligne la plus éloignée c’était ceux avec qui Orifa avait partagé le plus de moments, on pouvait y voir fièrement Verndrick, Orifa lui fit d’ailleurs un clin d’œil essayant de le décoincer ou de lui retirer un peu de stress ? À moins que ce soit pour elle-même ? Ce ne fut qu’au moment où elle arriva à la fin de sa marche qu’elle pu admirer Soren et Falconi siégeant à une place d’honneur, derrière eux il y avait ceux qui étaient considérés comme les sages du SCAR. Ils étaient surtout là pour apprendre aux nouveaux les rites, mais aussi et surtout à entraîner chaque membre à la magie ou alors à toute arme.

    Orifa se présenta devant la présidence, mettant un genou à terre en signe de révérence, restant de longues secondes jusqu’à ce que finalement un ancien prenne finalement la parole sans pour autant que la valkyrie ne bouge. L’homme se tournait en direction des membres du SCAR présents.

    - Aujourd'hui est un jour de grande importance pour notre organisation, nous nous réunissons  pour tracer la voie vers un avenir prometteur. Dans cette quête perpétuelle de justice et de protection de notre République, il est essentiel de reconnaître et de valoriser ceux qui se distinguent par leur dévouement, leur compétence et leur courage. Orifa est là depuis le commencement de notre organisation, elle est pour la plupart d’entre vous votre mentor ainsi que votre marraine elle a démontré une aptitude exceptionnelle à mener à bien les missions les plus délicates et les plus périlleuses. Son esprit stratégique, son sens aigu de l'honneur et son engagement indéfectible envers nos valeurs ont fait d'elle une véritable pierre angulaire de notre organisation.


    Se tournant en direction de la future directrice toujours à genou.

    - Orifa, ta promotion à ce poste n'est pas seulement une reconnaissance de tes compétences, mais aussi une preuve de la confiance que nous avons en toi pour guider et inspirer notre division. Sous ta direction, nous sommes convaincus que nos efforts pour protéger la République seront plus efficaces que jamais.


    C’était maintenant à elle de prendre la parole, se relevant pour faire demi-tour et se présenter devant la masse, se présentant fièrement son regard visant petit à petit les personnes dont elle était la plus proche.

    - Moi Orifa Sigrior je prends en ce jour la charge de Directrice des Opérations Spéciales, je connais l’importance de la charge qui m’incombe mais je suis certaine qu’avec votre assistance je pourrais répondre aux défis qui oseront se mettre sur ma route. Pour ce faire, en réponse de la loyauté sans faille qu’il a pu faire preuve ces dernières années à mes côtés, son abnégation lors des missions et la confiance que je lui porte, j’ai décidé de prendre Valskoed Tarvolan comme mon second.


    L’ancien reprit la parole.

    - Valskoed Tarvolan, présente toi maintenant.


    L’elfe sortit des rangs avant de se présenter devant la valkyrie, un genou à terre avant de prendre sa main pour déposer un baiser dans le dos de celle-ci, finissant par l’attirer au niveau de son front. Les gestes étaient connus et millimétrés et personne ne faisait le moindre bruit. Orifa l’aida à se relever avant de cette fois se déplacer pour se mettre à genoux devant le président et le vice-président qui s’étaient relevés pour être plus proche du duo. Soren était en face de Verndrick et Orifa de Falconi.

    - Nous vous assurons notre soutien indéfectible, nulle menace ne saurait être écarté et nul ennemi ne saurait rester en vie. La direction que je dirige à présent n’auront de cesse de fouler ces terres pour le bien de la république et celle de la présidence.

    Falconi se rapprocha pour relever la valkyrie échangeant à voix basse quelques mots ne pouvant être entendus que par eux seuls. Passant à Soren elle lui présenta un tout sourire avant de s’incliner en lui faisant échangeant également quelques mots alors que le président releva Valskoed Tarvolan pour réaliser le même échange suivi par celui avec le vice-président. La fin de ces paroles à voix basse sonna la fin de la cérémonie alors que tout le monde était excité par le moment exultant de joie quittant les rangs sans pour autant se rapprocher de la nouvelle directrice ni de son second  étant toujours avec la présidence. Au vu du bruit de fond il était facile de pouvoir parler avec une personne en face sans oreilles indiscrètes laissant ainsi la possibilité au petit groupe de discuter tranquillement sous fond d’exclamation de joie et de personnes en train de profiter de la nourriture ainsi que de la boisson présente.

    - Merci Sore … Heu je veux dire vice président d’être venu aujourd’hui.


    Cela faisait déjà bien longtemps qu’ils se connaissaient alors c’était compliqué de le voir actuellement comme son supérieur hiérarchique. Se tournant en direction de Falconi, elle s’inclina une nouvelle fois.

    - Je suis honoré président de pouvoir enfin se rencontrer dans une situation comme celle-ci.


    Il fallait bien avouer que cela allait se faire rare de pouvoir le croiser loin de la foule ou alors loin des gardes.


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
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    qui suis-je ?:
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  • Mar 9 Juil - 0:21


    Quand la nuit plonge les forêts dans le royaume des ombres, où les mouvements les plus subtiles échappent à l’attention des hommes et les présences se font insaisissables et incertaines, il y a un maître des bois qui voit tout et entend tout. La chouette, reine des chasseresses nocturne, regarde les méandres obscurs qui drapent les arbres et le sous-bois avec ses deux yeux cent fois plus puissants que ceux de l’homme, paupière nictitante, densité des cônes, tapis clair réfléchissant, ses optiques sont une prouesse de l’évolution précautionneusement façonnées pour ne rien rater du moindre vibrillon dans le silence opaque de la nuit. Elle fond sur sa proie dans une insonorité absolue grâce à ses ailes structurées pour glisser sur l’air sans le fendre, étouffe sa victime dans ses talons dans la plus grande froideur avant de reprendre son envol, nul ne lui échappe, nul ne passe inaperçu tant qu’elle veille sur son domaine.

    En République, les services de renseignements ont depuis des temps immémoriaux pour les simples mortels humains qui la compose généralement, agit à l’image de l’animal totem de leur Nation. Silencieux, discrets, effacés, les réseaux clandestins forgés par les différentes Grandes Familles sur plusieurs millénaires d’existence ont été suffisamment efficaces pour garantir la pérennité de la démocratie à travers le temps. Des réseaux qui avaient jadis une allégeance clanique forte envers leur Famille respective, un réseau de communication, de contacts et d’assassins développés et ancrés, une organisation raffinée après des millénaires et un sens du devoir tout particulier. Dans un pays où l’information est la clé de tout, si beaucoup de ces mercenaires et espions des Six Grandes se tiraient constamment dans les pattes pour assurer la suprématie de leurs employeurs sur les autres, il y avait tout de même un sens patriote qui unissait les efforts collectifs des hommes de l’ombre lorsqu’il s’agissait des renseignements extérieurs. Les indicateurs qui opéraient au Reike ou à Shoumeï ne faisaient que très rarement dans l’exclusivité pour vendre les fruits de leurs collectes et il arrivait plus d’une fois que les vétérans des services d’espionnage des Six collaboraient occasionnellement sous l’injonction des rouages de la politique sans qu’on ne vienne le leur demander.

    En tant que Patriarche de la Famille Genova, l’une des plus importante et historiquement puissante de la République, Falconi Genova connaissait ces engrenages redoutables de très près, il dirigeait la Famille qui parmi les Six Grandes avait le fonctionnement le plus fermé et le plus clanique, et la guilde à sa botte s’était démenée pour contrecarrer les plans de ses adversaires à travers les décennies de direction puis de présidence. Si chaque réseau des Grande Famille possédait son propre fonctionnement bien ficelé par l’expérience et le temps, c’était là le principal problème de ce système au niveau national, c’est qu’il était privé. La puissance d’espionnage de la République dépendait directement de quelle Grande Famille détenait la présidence à un instant T, et même si le code d’honneur de ces hommes de l’ombre poussait les réseaux des autres Familles à coopérer plus souvent avec le pouvoir en place, il n’était pas tout le temps garanti que ce soit le cas. L’autre problème survenait à chaque passation de pouvoir quand tout les secrets d’État et les opérations en cours devaient être passés dans les nouvelles mains à la tête du pays, seul l’Âme des Cendres sait réellement tout ce qui s’est ainsi perdu comme information à force de procéder à cette chaise musicale éternelle. La République même ne connait pas l’entièreté de ses propres secrets. C’était enfin sans mentionner la catastrophe stratégique qui survenait lorsque la position de chef d’État revenait exceptionnellement à un membre extérieur aux Six Grandes, la République devenait alors aveugle l’espace d’un octennat et le réseau de la Grande Famille qui succédait ensuite devait rattraper le retard accumulé et mettre à la page le pays tout en se débrouillant seuls. C’est sous le prétexte de répondre à ces trois problèmes que Mirelda et son pantin de fils avaient sans doute dû présenter le projet du SCAR devant les institutions du pays, mais Falconi connaissait les ambitions plus sombres de cette sorcière mieux que personne pour en avoir fait les frais quasiment toute sa vie, et il a une autre théorie.

    Les Sept Grandes.
    Sept.

    Mirelda s’était démenée pour ancrer son nom au panthéon honorifique de la République, elle avait visé ce titre avec presque autant d’énergie qu’elle avait persécuté ses rivaux conservateurs et y était parvenue à grand coup d’argent et d’influence placée sous le manteau. Hégémonie économique, empire financier, parti politique dédié, quête de présidence, elle avait toujours tout fait pour pouvoir ressembler aux Sept Grandes qu’elle enviait jalousement depuis ses origines honteusement modestes de fille de ferme dont elle ne parlait presque jamais. Tout pouvait s’acheter, ou presque. Les Goldheart n’avaient pas manqué d’avoir eux aussi recours à des fines lames du mercenariat pour les basses besognes de la sorcière, mais ils n’avaient tout simplement jamais pu atteindre le niveau d’efficacité des autres réseaux établis et bien huilés. Démarcher, même pour tout l’or du monde, les autres espions ne fonctionnait que lorsqu’ils pouvaient garantir leur sécurité et l’absence de retour de flamme d’avoir trahit leur ancienne allégeance, mais ça ne marchait que rarement. Rattacher les renseignements au pays permettait d’apporter une forme d’assurance aux espions et mercenaires qui rejoignaient l’institution qu’ils n’allaient pas souffrir de conséquences à déserter leurs Grandes Familles, le Président changerait, eux resteraient sous la tutelle du pouvoir. En l’espace de quelques mois, le SCAR a siphonné une partie colossale du réseau d’information des Six Grandes, unifiant sous une même bannière des ennemis jurés qui avaient passé leurs carrière à se mener des compétitions impitoyables. Guerre de clans, dissensions internes, incompatibilités des modes opératoires et des philosophies de mercenariat, les défis qui vérolent le SCAR sont légions et ont laissé la Nation Bleue avec des Grandes Familles manchotes et un renseignement dysfonctionnel.

    Aujourd’hui, le Président de la République lui-même a le privilège de mettre un pieds dans le nouveau monde des secrets, pour constater de ses propres yeux une autre épave témoignant de l’étendue des dégâts estampillés ‘Goldheart’. Il haïssait de tout son coeur Mirelda, il détestait profondément cette femme pour avoir ruiné sa vie, son empire, son héritage et sa Famille, il détestait la prétention mal avisée de cette sorcière qui avait cru, parce qu’elle avait connu un succès financier fulgurant comme beaucoup avant elle, qu’elle y avait automatiquement gagné le droit d’inscrire son nom dans les livres d’histoire de la nation. Il détestait beaucoup de choses à propos de Mirelda, à commencer par Mirelda elle-même. Et pourtant il n’avait rien dit à son propos de tout le voyage qui l’avait amené ici, il n’avait rien dit sur Mirelda pendant toute la matinée qu’il avait passé dans les quartiers généraux du SCAR, et maintenant, alors qu’il attendait patiemment le début de la cérémonie de nomination de la nouvelle Directrice des OS, il ne dit toujours rien sur l’ancienne Présidente.

    Rien à voir avec le fait que son neveu ait été à ses côtés en qualité de Vice-Président pendant tout ce temps. Vraiment rien du tout, aucun rapport.

    ”Vous ne risquez pas d’être désoeuvré Goldheart. Je vais commencer à croire que je vous ai fait un cadeau empoisonné.” fait-il en se penchant sur l’accoudoir de son trône pour glisser discrètement à l’oreille du demi-Ange.

    L’ambiance est étrange, il y a une certaine tension dans l’air à l’approche de l’heure fatidique de la cérémonie et le Président parcours les différentes personnes présentes dans la grande salle d’un oeil circonspect. Avant de recevoir la nouvelle du décès de l’autre harpie, il avait passé huit ans, huit longues années interminables à rester cloîtrer chez lui, à voir son réseau s’effilocher comme une vieille écharpe sous les efforts redoublés de ses ennemis, à voir le monde changer pendant que lui paraissait avoir été placé en stase dans le temps. Chaque jour se ressemblait, et l’idée que le pays qu’il s’était échiné à mener pendant seize ans se transformait à chaque seconde pendant qu’il était là, immobile et impuissant, lui avait été insupportable. Le fait qu’il ne reconnaisse presque aucun visage dans l’assemblée des membres était un rappel douloureux qu’il n’était plus à la page. La guilde Genova s’était dissoute d’elle-même pendant son confinement alors que certains avaient disparu de la circulation, certainement éliminés par Mirelda ou exilés au Reike pour échapper à la persécution, certains avaient sans doute simplement raccroché, mais d’autres avaient sans aucun doute dû rejoindre le SCAR non? Alors dans ce cas, où étaient-ils? Des reliquats des réseaux des Grandes Familles il ne restait plus grand chose à l’intérieur du service de renseignement, Falconi relève seulement la présence de Sargas Sans-Nom posté derrière eux, l’ancien maître d’arme des Aldobrandini. À l’époque le gaillard était le chargé d’espionnage des Aldo, un homme avec lequel Falconi avait eu l’occasion d’échanger plusieurs fois en qualité de confrère Conservateur pour le bien de leur Courant.

    Alors que les derniers préparatifs s’alignent pour débuter la nomination, le Président regarde avec un air consterné l’étalage ostentatoire de fioritures et de décorations dans la salle, c’est peut-être son premier regard de vieux réactionnaire, mais il ne peut s’empêcher de se dire que tout ce superflu n’a aucun sens, cette organisation est faite d’ombre parmi les ombres, personne ne pourra jamais voir ces déploiements de parures, ces uniformes aux dorures alambiquées, aucun citoyen n’y verra de symbole de pouvoir patriotique parce qu’aucun citoyen ne saura qu’une telle cérémonie a même eu lieu. Tout paraît… trop tape à l’oeil. Toujours arqué par dessus l’accoudoir, il murmure à l’oreille de son bras droit:

    ”Cher et inefficace hein? Je commence à comprendre pour le ‘cher’.” Falconi déglutit un instant avant de demander d’une voix incertaine. ”Ça ne devrait pas être vous au centre? Je ne fait office que d’invité i-”

    Il se tait et se redresse subitement dans son fauteuil alors que les grandes portes s’ouvrent lentement, s’avance ensuite Orifa Sigrior jusqu’à eux, et à la surprise de Falconi, c’est justement Sargas qui s’avance maintenant pour prendre la parole et louer les qualités de la nouvelle DOS. À entendre le vétéran, elle semble être une des meilleures éléments de l’organisation, si le Président n’avait pas passé une majeure partie de la dernière décennie dans une grotte figurative, il aurait sans doute un avis sur la question, mais à la place il détourne simplement le regard pour consulter les iris dorées de son Vice-Président à la recherche d’une confirmation. Il observe l’agent prêter serment devant les deux chefs de l’État et Sargas appelle ensuite le second de la Directrice à venir prendre place à ses côtés. La cérémonie poursuit son cours, Falconi suit les indications qu’on lui avait donné et s’était déjà levé de son siège pour accueillir la nouvelle nominée, lorsque celle ci vint à jurer allégeance au Président en personne, celui-ci se pencha en avant et susurra à l’oreille de la valkyrie:

    ”L’héritage qui vous précède est un fardeau lourd à porter, j’espère que vous saurez l’honorer.”

    Après quelques formalités supplémentaires, la tension dans la pièce se relâcha d’un seul coup en marquant la fin de la nomination tandis que les membres présents du SCAR profitaient du banquet et du moment d’insouciance. Falconi adressa d’abord un regard dubitatif sur l’assemblée d’anciens mercenaires, se questionnant sur les solutions et sur l’avenir d’une telle organisation. Il aurait volontier dissout l’institution pour retourner au système classique de la République, mais il devait bien avouer qu’autant Mirelda était une profonde avare viciée, autant il y avait sans doute du bon dans son idée. Mais pas comme ça. Pas sous cette forme, ni sous cette exécution. Le premier contact de Falconi avec l’organisation ne lui renvoyait aucunement l’impression d’une agence véritable de renseignement, même le quartier général du SCAR, perdu en périphérie de Courage dans un chateau obsolète n’avait pas de pertinence particulière. Peut-être une décision de l’ancienne Vice-Présidente, peut-être une tentative d’éloigner le plus possible l’organisation du Reike, ou peut-être simplement un blanchiment d’argent de plus de la part de la Famille Goldheart qui voulait valoriser son patrimoine en abusant du droit de préemption. Peut-être. La cicatrice sur le visage de Falconi se met à le picoter légèrement, et il place son regard hétérochrome sur le Patriarche par défaut de la Famille Goldheart. Quelle ironie qu’un bâtard finisse par régir une des Grandes, même si ce n’est pas la première fois que ça arrive à travers l’histoire, et même si le Genova a bien du mal à reconnaître les Goldhearts comme une des Si-... Sept.

    Il sort de ses pensées méandreuses quand la Directrice des Opérations Spéciales vient justement le saluer d’une révérence sobre et d’une phrase formelle. Falconi demeure là, la bouche entrouverte, hésitant, il n’est pas tout à fait à l’aise en dehors de son élément, ne sachant vraiment quelle figure incarner. Il se doute qu’il s’agisse là de la première apparition de Soren en tant que meneur du SCAR et usurper son autorité en se mettant au devant de la scène est un faux pas qu’il souhaiterait grandement éviter de commettre. Les premières impressions sont toujours extrêmement importantes, parce qu’on en a jamais qu’une seule, et qu’elles sont parfois impossibles à rattraper, une leçon triviale que les problèmes d’élocution et de prestance de Falconi lui rappellent quotidiennement, bien que maintenant il jouisse d’une célébrité telle qu’il ne lui arrive plus de croiser quelqu’un qui ne le connaisse pas. Esquissant donc un rictus maladroit, il hoche la tête d’un mouvement approbateur envers Mademoiselle Sigrior et se permet de questionner le duo de son bras droit et de la nouvelle Directrice:

    Soren? Parce que vous vous connaissiez déjà avant le SCAR?” Si le ton de sa voix est purement curieux, il demande avec une véritable intention cachée, soucieux de savoir quels motifs filigranés auraient pu altérer le choix de cette nomination.”En tout cas, je reconnais Monsieur Tarvolan, je dois vous féliciter pour votre choix Madame la Directrice, vous savez vous entourer.”

    Vindroekir. Un nom particulier qui ne fait pas que passer innocemment dans les conversations de couloir. Un nom qui, dans les coulisses des Grandes Familles, ressortait jadis pour éveiller l’intérêt dans les voix et l’avidité dans les regards. Le fils de Thrax et héritier de leur Famille avait toujours été un élément prometteur sur lequel les espions des Six Grandes gardaient un oeil curieux. Aventurier, mercenaire mais surtout nouveau souffle de la famille millénaire, ses talents arcaniques et ses prouesses depuis son cursus à MAGIC jusqu’à aujourd’hui ne lui ont peut-être pas apporté autant de gloire que ça auprès du commun des mortels, mais pour les yeux et les oreilles de la haute sphère qui surveille toujours les moindres remous de la vase politique, il constituait un objet de convoîtise pour la plupart des Grandes Familles. Celles qui souhaitent avoir recours à ses services, y voyaient également là un moyen éventuel d’asservir indirectement la Famille Vindroekir et ainsi de s’octroyer une porte ouverte vers une tutelle du mercenariat républicain. Falconi devait l’avouer, les Genova avaient eux aussi essayé.
    Vice-Président de La République
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  • Mar 30 Juil - 22:33
    Nouvelle Directrice pour le SCAR.
    feat. SCAR & cie

    Nouvelle directrice pour le SCAR Separa13

    Le SCAR. Service Caché des Agents de la République.

    Une nouvelle responsabilité était tombée entre les mains de l'ange qui n'avait plus assez de temps pour l'innovation scientifique, plus assez de temps pour la recherche, plus assez de temps pour ses propres enfants. Comment un tel égoïste avait pu se hisser aussi haut au pouvoir ? Soren se l'était demandé bien souvent, alors qu'il avait découpé les blocs de pages de réglementations mises en place par son cher cousin Mikael, à la tête du Service avant lui.

    Il se l'avouait à lui-même: la tâche n'était pas aisée. Soren jouait dans l'ombre mais n'avait jamais été trop au courant des techniques d'opérations spéciales d'espionnage interne et externe. C'était fascinant car un nouveau tableau sur lequel jouer, un peu humiliant car il contrôlait un réseau d'individus outrageusement plus habiles et habitués au fonctionnement de leur profession ; il avait entre les mains de puissantes cartes mais les règles du jeu lui échappaient quelque peu. Fort heureusement, la prise de contact avec le Sans-Nom permit au bio-alchimiste de profession de s'imprégner de l'unité mise en place par ses proches parents, retirés du pouvoir par la mort ou par leur propre volonté. Les aînés du SCAR savaient guider le Vice-Président dans le monde des Ombres.

    Falconi Genova se tenait aux côtés de Soren, dont l'emplacement avait été précisément désigné pour les distinguer du reste de la foule. D'un côté, Soren se demandait ce que le Président foutait là ; de l'autre, cela permettait d'effacer le fossé tracé par Mirelda entre Falconi et les Goldheart, mais également entre lui-même, Soren et ce cher bigleux à la face scarifiée qui ne partageait ni sa jeunesse, ni ses idéologies. Au moins, il avait un brin d'humour dans ses chuchotements prononcés à son Vice.

    "Fort heureusement Genova, je suis du monde de la médecine. Les poisons sont un mal que je suis habitué à combattre", répondit avec un brin de sarcasme Soren à l'égard de Falconi, en omettant qu'il les fabriquait lui-même, les poisons. Enfin, un certain type.

    Bref. La remarque suivante évoquée par le Président avait le mérite d'être coulante de véracité : l'organisation agissant dans l'ombre de la République menant ses rites dans une somptueuse salle avec des membres bien costumés, des mets et boissons à foison... Avec ce qu'il venait de se passer en République, les restrictions budgétaires devraient être de mises.

    "Allons, vous n'êtes pas content d'être au centre de l'attention avec moi ? Ça me tient à cœur de ne pas trop vous tenir à l'écart du Service Caché de notre République. Je ne suis pas ma tante. J'ai beau avoir repris le SCAR, je tiens à ce que nous partagions les secrets qui compromettront la nation." Puis, alors que les portes s'ouvraient : "Mais ce qu'on partage surtout, c'est cette opinion : je ne m'attendais pas à ce qu'on festoie ainsi aux nominations des directeurs du SCAR. J'émettrai sûrement quelques suggestions aux aînés de l'organisation, à l'avenir. Même si on aime tous bien manger et bien boire."

    Parée d'un uniforme décoré de dorures fort agréables à l’œil, Orifa pénétra la salle. Elle se présenta aux deux dirigeants de la nation.

    "L'assassine que tu étais devient aujourd'hui, du haut de tes deux humbles mètres et de tes aptitudes exceptionnelles, une grande dame qui marquera l'histoire de la République. Ne te méprends pas : je suis fier de ton parcours."

    L'ironie murmurée par Soren à Orifa déguisée sous un superbe sourire d'un blanc éclatant se retournait de toute façon contre lui-même : elle l'avait aussi connu quand il était bien bas. La fin de ses propos était sincère.

    S'ensuivit tout le discours court et pompeux sur les performances de la demoiselle expliquant sa promotion, ainsi qu'une réponse brève de celle-ci qui désigna son second. Soren plissa les yeux : il s'agissait de Verndrick Vindroekir. Si son nom de code était prononcé, la qualité de Vice-Président du demi-ange lui permettait de savoir qui allait seconder une des directrices sous ses ordres... outre leur connaissance un peu plus personnelle.

    En parlant de cela, la valkyrie n'en manqua pas une pour appeler le nouvellement nommé Vice-Président par son prénom, ce qui fit lâcher à Soren un petit souffle de rire.

    "Disons que nous partageons une ascension de près ou de loin semblable", répondit-il simplement à Falconi. "Nous nous sommes connus à un autre statut et nous nous retrouvons ici à servir la République" - à diriger des pions - "c'est dire que le monde est petit et qu'il n'y a guère de hasard. Directrice des Opérations Spéciales Sigrior, j'espère que notre collaboration sera aussi fructueuse que par le passé."

    Oh, qu'il avait envie d'appuyer le mystère autour du semblant de lien, fugace, qu'ils avaient partagés. Faire cogiter Genova, ça allait devenir un des passe-temps favoris du demi-ange.

    Celui-ci fit ensuite un signe de tête à Orifa, ainsi qu'à son second.

    "Verndrick Vindroekir."

    Sa voix perça l'esprit du second de la Directrice.

    "Valskoed Tarvolan. Enchanté. Je trouve le choix d'Orifa pertinent. J'espère que vous ne nous décevrez pas."

    "Que tu ne me décevras pas."

    Le même aimable sourire se dessina sur le visage basané du Vice-Président tandis qu'il tendit la main aux deux individus, l'un après l'autre, en gage de respect.

    ... après le léger coup de pression télépathique mis au sus-nommé Valskoed, nom imprononçable soit-dit en passant. Il faisait confiance à Orifa, mais il ne connaissait que trop peu cet individu.




    Nouvelle directrice pour le SCAR C6ROr9z
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  • Jeu 1 Aoû - 15:05
    Le SCAR, avec ses agents infiltrés dans pratiquement toutes les institutions, pouvait être fier de chaque victoire des forces républicaines. De la même façon, chaque échec devenait aussi un affront personnel et une contre-performance de l’organisation. Elle était censée défendre la République. Mais Verndrick avait plutôt l’impression qu’elle n’était qu’un outil de plus dans la lutte au pouvoir des familles nobles. L’organisation avait toujours manqué d’une vision claire, poussée et défendue par un leadership solide. Malgré l’embarras qu’il ressentit à ce moment, il ne fut pas surpris de l’annonce de la destitution de leur fondateur de son poste de vice-présidence. Mirelda avait plus joué le rôle de dirigeante des services cachés que son propre fils, et Verndrick avait toujours pensé que les différentes directions servaient plus la présidente que la Nation.

    Ils avaient maintenant un nouveau vice-président à leur tête. Verndrick espérait des changements. Et il se demandait si Soren Goldheart avait vraiment le temps et la volonté de se concentrer sur ses nouvelles responsabilités avec les différentes casquettes qu’il portait déjà. Quelles seraient ses priorités ? Seul le temps avait la réponse à cette question. Apprendre la nomination de la nouvelle directrice des affaires spéciales le rassurait néanmoins sur leur futur.

    L’organisation de la cérémonie n’avait pas été une tâche facile. Le QG du SCAR n’avait jamais été le théâtre de nombreuses festivités. Les récents revers subis par la République avaient aussi porté un coup au moral de beaucoup d’espions. Malgré la mort ou la disparition de plusieurs dirigeants de l’Assemblée, ils avaient l’impression que la République n’avait fait qu’accumuler des défaites contre le groupuscule terroriste.

    L’Assemblée, malgré la présence des services cachés, avait réussi à infiltrer plusieurs sphères influentes de la République. Que ce soit la Maison Bleue, MAGIC ou même la GAR, leur corruption ne semblait épargner aucune institution. La récente attaque sur Liberty ainsi que la mort de la présidente était un échec de plus qui venait entacher la réputation du SCAR. L’humeur n’était pas vraiment à la célébration. Mais les anciens avaient insisté sur le fait que l’occasion était spéciale et que le QG connaîtrait des invités de marque.

    Ne pouvant se fournir les services d’un prestataire externe spécialisé dans l’événementiel, la tâche de l’organisation de la cérémonie revenait aux espions disponibles. Les préparatifs avaient débuté très timidement avant que certains vétérans ne remotivent les troupes. Nettoyer, redécorer, préparer les services et toutes les tâches liées à la cérémonie ainsi que participer à la cérémonie les distrairaient de leurs préoccupations. Les plus anciens rappelèrent aussi que la majorité des espions présents avaient été recrutés par Orifa, la future directrice. Ils n’avaient pas envie de lui gâcher ce moment unique. Le malaise des débuts laissa peu à peu place à des discussions sur les missions les plus insolites qu’ils avaient menées. Bientôt, ils furent tous gagnés par l’excitation causée par l’anticipation de l’événement.

    Le matin de la cérémonie trouva Verndrick dans sa chambre au QG, debout en face de son lit où était déposé son habit d’apparat. Chaque espion avait le sien, c’était leur seul uniforme, qu’il ne sortait que pour des cérémonies officielles. Chaque agent était libre de le décorer selon ses convenances. La plupart rajoutaient diverses décorations liées aux missions dont ils tiraient le plus de fierté. Le SCAR, contrairement à l’armée, ne récompensait pas les actes de bravoure. Ils évoluaient dans le secret et aucun de leurs succès n’était censé être reconnu publiquement. La tenue de cérémonie était devenue l’équivalent d’une salle de trophées personnelle pour beaucoup d’espions. Sachant aussi qu’elle était destinée à être rarement portée et encore moins en présence de personnes extérieures à l’organisation, beaucoup en profitaient pour laisser parler leur esprit créatif dans le choix des modifications qu’ils y apportaient.

    La tenue de Verndrick était vierge de tout signe distinctif. Aucune des missions qu’il avait réalisées pour le moment ne lui avait inspiré des broderies ou insignes particuliers. Les seules modifications qu’il avait faites au vêtement étaient pour lui permettre de transporter discrètement ses nombreux couteaux de combat. Il se sentait parfaitement en sécurité à l’intérieur du siège du SCAR, mais il se sentait toujours un peu nu sans ses lames. Leur présence lui apportait une certaine forme de réconfort. Il s’habilla rapidement et rejoignit la salle abritant la cérémonie.

    Son déroulement avait été préparé et répété à l’avance. Il joua sa partition avec toute la solennité que demandait l’événement. Après les serments prononcés, il se releva et fit face à leurs prestigieux invités. Le visage jeune presque immaculé du vice-président contrastait avec celui ancien et ravagé du nouveau chef d’État. C’était la première fois qu’il revoyait ce dernier d’aussi près après sa longue retraite forcée.

    Le SCAR dépendait entièrement du gouvernement et de la collaboration des différents services qui le constituaient. Il ne voyait aucune raison de ne pas entretenir des relations cordiales avec les nouveaux dirigeants. La République avait une longue histoire de luttes internes qui frisaient l’auto-sabotage. Il espérait que le régime actuel connaîtrait plus de réussites que le précédent.

    Vos paroles m’honorent, monsieur le Président.

    L’intervention de Soren dans son esprit provoqua un léger mouvement de recul. Il était habitué à recevoir des communications par télépathie, mais la sensation était toujours bizarre quand c’était une nouvelle personne qui le faisait. Il sourit pour effacer sa réaction initiale.

    Les intérêts de la République sont et resteront toujours ma priorité.

    Il reçut le second message télépathique sans ciller, il savait maintenant à quoi s’attendre.

    Je ferai tout pour défendre ses couleurs avec le même dévouement que ceux qui m’ont précédé.

    Il parlait autant des espions que des Vindrœkir qui l’avaient précédé. Il perpétuait à sa façon une longue tradition familiale.


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  • Sam 3 Aoû - 11:47
    Nouvelle directrice pour le SCAR
    Les deux hommes politiques devaient certainement trouver ce repas quelque peu frugal pour une fête comparé à ce qu’ils pouvaient avoir régulièrement à leur table. Mais tout de même tout le monde faisait bonne chair, des boissons provenant de la pègre mais pas seulement, certains membres en avaient profité pour rapporter des boissons sur leur route du retour ou alors de leur mission. Certains avaient préféré rappelés du plus consistant mais chacun partageait dans une ambiance festive. Bien que le SCAR faisait remonter régulièrement les rapports au QG, les discussions entre les membres se faisaient rares, c’était de genre de moment qui pouvait permettre la fluidité des informations.

    Les membres du SCAR étaient déjà en train de profiter de l’événement de la journée la nomination d’un nouveau membre de la direction n’était pas une chose courante de plus beaucoup étaient venu du fait que ce soit Orifa qui soit promu. Qu’importent les exactions qu’elle avait pu faire durant une bonne partie de sa vie, à l’image de Valskoed, la valkyrie avait pu être la marraine de beaucoup d’entre eux. Mais la présence de personnages aussi importants du gouvernement à une cérémonie comme celle-là ne permettait pas à la nouvelle directrice d’aller remercier les membres venus l’assister, cela attendra la soirée n’était pas terminée.

    Le président semblait connaître Valskoed voilà qui n’était pas tellement surprenant mais le fait qu’il arrive à le reconnaître de la sorte piquer quelque peu Orifa. Il n’y avait aucune jalousie de sa part mais avec son changement de nom et dans un cadre aussi fermé arrivé à reconnaître qu’il était Verndrick Vindroekir a moins qu’ils se sont appliqué à relire tous les registres des nom du SCAR. Si c’était le cas il valait mieux espérer qu’il ne fouille pas trop sur son propre nom.

    - Monsieur le Vice-président a parfaitement résumé la situation.

    D’un côté comment ne pas se rencontrer en ayant comme pilier principal l’ancienne présidente Mirelda comme point d'ancrage. Est-ce que Soren reconnaissait également Verndrick Vindroekir ? Ou alors est ce qu'il était simplement en train de parler de l' impression physique de ce dernier ? Même si l’approbation des deux hommes forts de la république était importante et qu’ils auraient certainement pu refuser le choix d’Orifa. Cette dernière avait choisi Valskoed du fait des nombreuses missions qu’ils avaient pu vivre ensemble. Il avait un pied dans la pègre en plus d’avoir la confiance totale de la valkyrie. Un refus aurait automatiquement été suivi du refus de cette dernière pour sa nomination.

    Mais pendant l’échange entre Soren et Valskoed, Orifa avait remarqué le mouvement de recul de son partenaire. Elle ne laissa pourtant rien paraître, mais quelque chose avait dû se passer entre les deux hommes, pour l’instant elle laissa tout ça de côté pour en parler plus tard à l’elfe pour en avoir le cœur net.

    S’inclinant avec un certain respect.

    - Je vous remercie pour valider mon choix, Valskoed Tarvolan saura être à la hauteur de toute les attentes de la république je n’en ai pas le moindre doute. Aucun membre du SCAR ne pourrait contester le fait que ce choix est certainement le plus juste.

    En se relevant avant de tourner son regard vers le président alors que pendant qu’elle parlait ses yeux naviguaient entre Soren et lui.

    - Je le redis une nouvelle fois, mais nous sommes honorés de pouvoir recevoir des invités de votre stature dans un endroit aussi éloigné de tout. Est ce que par hasard, vous auriez envie de réaliser un discours devant les membres ainsi rassemblé ? Le dernier que nous ayons eu date de bien des années. Mais vous n’y êtes pas obligés bien évidemment, vous pouvez simplement profiter de la soirée et du repas frugal qui est à votre entière disposition. Toutes les mesures de sécurité ont été prises je peux vous l'assurer.


    En ayant le président et le vice-président dans ces lieux il était obligatoire de vérifier chaque produit alimentaire ainsi que les boissons pour que rien ne puisse arriver. Chacun des membres savait l’importance de ces statures et aucun ne ferait en sorte de garder un œil sur eux.


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
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  • Mar 15 Oct - 17:32


    Une rumeur de fond commence à s’élever dans la grande salle de cérémonie tandis que les membres du SCAR conversent ensemble, Falconi n’écoute que d’une oreille distraite les formalités qui lui sont adressées par Orifa et Verndrick, non pas par manque d’intérêt ou par irrespect non, car après tout les formules de bienséances et la vraisemblance font une partie des us et coutumes de la République qu’il chérit tant, mais plutôt parce qu’autre chose attire son attention. Le Président laisse son regard parcourir un peu plus les visages et les uniformes de l’assemblée dans la pièce, et les premières inquiétudes que lui et Soren avaient échangé un peu plus tôt dans l’heure ne font que se confirmer qu’importe l’endroit où se posent ses yeux hétérochromes. Il y a quelque chose d’étrange avec le SCAR, quelque chose qui n’apparaît pas nécessairement comme une évidence, mais qui pour le Patriarche de la Famille Genova et pour le Maître de la Vieille Guilde, saute aux yeux. Une légèreté. Un ton trop jovial, trop va sans crainte. Falconi avait géré la Vieille Guilde depuis qu’il l’avait disputé à son père, et avec l’expérience qu’il avait en tant que dirigeant de ce réseau d’assassins et d’informateurs, il sait à quoi ressemble l’efficacité dans un tel domaine, et ce n’est pas à ça. Il a l’impression de voir des employés de la Compagnie Horizon, pas des mercenaires et des fins agents capables d’extraire des renseignements dans des opérations de haut vol, et pourtant ce n’est pas une question de sélection, les quelques visages que le Patriarche reconnait dans la foule semblent lui dire qu’une certaine fine fleur élitiste est rassemblée ici, mais qu’importe la qualité des éléments, le résultat n’est rien sans une direction adéquate.

    ”Euh, non, merci désolé… ” Il s’emmêle un tant soit peu les pinceaux en répondant à la demande de discours de la nouvelle directrice, il s’est laissé surprendre par la demande et comme l’oratoire n’est pas vraiment son fort, Falconi ne peut s’empêcher d’instinctivement décliner la proposition. ”Enfin… peut-être, si euh… Monsieur le Vice-Président serait sans doute plus à même de se pron- enfin de prendre la parole que moi ici.”

    Falconi fait revenir son regard dépareillé sur le visage de Sigrior en lui adressant un sourire ambigu de ses lèvres ternes, ce n’est pas vraiment une question d’envie mais plutôt de gestion, si discours il devrait y avoir alors mieux vaut que cela soit bien fait, ce serait le premier contact de la présidence avec le SCAR et il faut au moins une image forte pour pouvoir lancer le redressement de l’organisation, donc une allocution d’un Président hésitant ne sera pas idéale. D’autant que pour en rajouter, Falconi continue de sentir des zones d’ombres dans ses connaissances sur le SCAR, il s’est surtout beaucoup renseigné sur l’évolution du pays depuis huit ans et avait laissé la gestion des services secret à son Vice-Président comme l’exige la création de l’organisme par Mikael Goldheart, donc en plus de son élocution hasardeuse, il préfère également épargner au SCAR un discours qui se montrerait impertinent au mieux ou ignorant au pire.

    Continuant d’écouter assez passivement la conversation entre Soren et Orifa qui décidément semblent un peu plus se connaître qu’ils ne veulent bien l’admettre, Falconi regarde occasionnellement les autres membres des Services Cachés qui passent non loin de temps à autre, certains venant adresser quelques mots au Président pour le saluer, d’autres venant lui transmettre leurs hommages tandis qu’Orifa se retrouve également régulièrement interrompue par certains de ses collègues venant la féliciter. Falconi affiche constamment ce même petit sourire sur son visage anguleux dont il est difficile de déterminer s’il est bienveillant ou non, la seule réponse approprié étant qu’il est une façade bienséante. Une chevelure poivre et sel capte cependant subitement l’attention du Patriarche, et si le deuxième oeil de Falconi est voué à être éternellement écarquillé de par son absence de paupière, le premier s’ouvre également en grand en remarquant le visage qui figure sous cette tignasse si distincte. Les lèvres du Président se pincent et ses traits se crispent légèrement tandis qu’il s’excuse auprès de ses principaux interlocuteurs:

    ”Ahem, veuillez m’excuser un moment je vous prie.”

    Délaissant ainsi les deux officiers du SCAR et son Vice-Président, l’ancien maître de la Vieille Guilde fait quelques pas sur le côté pour se soustraire au champs de vision de sa cible d’intérêt, avant d’avancer vers lui et son groupe en silence, se débarassant des agents du SCAR qui profitent qu’il soit seul pour venir l’accoster en leur attribuant une brève poignée de main et un mot de remerciement à moitié soufflé pour leur faire comprendre que ce n’est pas le moment. Falconi se rapproche ainsi du petit groupe de quatre personnes en pleine discussion dont la légèreté semble évidente aux éclats de rire qui s’en dégagent. Un des interlocuteur se penche sur le côté en percevant l’arrivée d’une nouvelle personne parmi eux et affiche une mine d’agréable surprise en voyant de qui il s’agit, provoquant ainsi le volte-face des trois autres.

    ”Messieurs, je vous salue.”

    Si Falconi serre d’abord les trois premières mains qui se tendent à lui, la quatrième lui est un peu nerveuse. L’oeil à la sclère noire et à l’iris orange discontinue cherche le malaise dans le regard de son interlocuteur, comme un prédateur qui essaie de déceler le moment où sa proie va céder à la peur pour faire un bond et s’enfuir, il rive son regard hétérochrome dans les yeux de Jimael Thorfindra, un ancien mercenaire de la Vieille Guilde mais pas n’importe lequel. Jimael était un des dirigeants de cellule de l’organisation secrète des Genova depuis plus de vingt ans lorsque Mirelda avait gagné son élection en -4, il avait commencé sa carrière sous les ordres de Falconi et les deux hommes avaient travaillé ensemble pendant plus d’une quinzaine d’années alors qu’il gravissait les échelons de l’organisation, jusqu’à devenir un des membres de confiance du Patriarche.

    ”Monsieur le Président! Ravi de faire votre connaissance…”
    ”Monsieur le Président je suis Hagar Dinklof, je servai les Fallenswo…”
    ”Monsieur le Président, quelle honneur vous nous faites par votre présence aujourd’hui!”

    Les présentations se firent rapidement tandis que Jimael restait silencieux à côté du groupe, essayant de s’effacer avec un air faussement enjoué pour dissimuler l’anxiété sur son visage pendant qu’il faisait discrètement quelques pas en arrière. Ce n’est que lorsque Falconi commença à prendre la parole qu’il en profita pour s’éclipser mais le Président l’interrompit subitement:

    ”Agent Thorfindra restez avec nous je vous en prie.” Certains des agents marquèrent une surprise et une admiration envers leur collègue en voyant que celui qui ne s’était pas présenté était tout de même connu par le Président en personne. ”Il fallait bien que je vienne de moi-même voir un peu à quoi ressemblent nos services de renseignement maintenant qu’ils sont publics n’est-ce pas?” Des sourires approbateurs accueillent l’intérêt manifeste du Genova pour l’institution tandis que le visage de Jimael conserve cette même raideur d’inconfort. Falconi continue sur un ton encourageant, malgré une pointe de quelque chose d’indiscernable dans le fond de sa voix. ”Messieurs vous constituez la fine fleur de notre nation en ce qui concerne notre sécurité intérieur, si vous êtes ici aujourd’hui, alors je ne peux que vous applaudir pour en être arrivé là. Vous êtes… vous êtes ce que nous faisons de mieux en matière de renseignement et d’hommes de l’ombre, même s’il vous est parfois nécessaire d’enfreindre les lois de ce pays pour son propre bien, c’est là que vous pouvez voir toute la confiance de la nation qui repose sur vos épaules.” Les sourires s’effacent pour des mines plus sérieuses tandis que lentement, le discours de Genova qui loue d’abord les efforts du SCAR sous le poids de leurs responsabilités se meut en quelque chose d’inquiétant. ”Les lois sont pourtant la fondation de notre pays. Elles sont l’expression législative de notre culture et de notre histoire en tant que civilisation, que société, elles sont les règles selon lesquelles notre tout à chacun évolue et elles définissent notre peuple qui les a défini en retour. En soi, il n’y a donc à part notre peuple que peu d’autres choses de plus sacré que nos lois, et il n’y a que deux types d’individus qui y dérogent, les criminels et les services secrets, la vermine et les héros. Quelle est la différence fondamentale entre les deux? Qu’est-ce qui distingue réellement le nuisible à la société d’un agent du SCAR?”

    L’attitude des autres agents change drastiquement en assemblant enfin les indices à leur disposition, le Président qui les rejoint, Jimael qui ne se présente pas mais le chef de l’État qui le reconnait quand même, et cette pointe de ressentiment dans le ton du Président… c’est de la rancune. Il se passe quelque chose dans le sous-texte des propos de Falconi qu’ils commencent maintenant à redouter, et devant le silence consterné et inquiet des espions, le Patriarche continue:

    ”La loyauté. Ce n’est pas une question d’honneur, absolument pas. L’honneur se fiche du devoir, du travail ou de ce qui doit être fait, alors que la loyauté, elle exige. Elle pousse à accomplir coûte que coûte les plus basses tâches parce qu’il n’y a pas d’autre moyen, elle détermine d’entre ceux qui brisent les lois, ceux qui participent à l’entropie et ceux qui la combattent.” Jimael Thorfindra commence à visiblement blêmir en écoutant le discours du Président, les regards nerveux de ses collègues se font de plus en plus inquiets de là où Falconi souhaite en venir. ”C’est grâce à ça qu’avant le SCAR, les Grandes Familles pouvaient en toute sécurité avoir recours à leurs réseaux n’est-ce pas? Parce qu’ils pouvaient avoir une confiance presque aveugle envers leurs services pour la simple raison que les mercenaires sous leurs ordres avaient de la loyauté envers leurs Familles, parce que leurs Familles ont une loyauté envers la République. C’est ce qui nous départage des parasites de la pègre.”

    Un silence lourd s’installe pour accueillir ces mots alors que les autres agents se demandent bien quel genre de passif a pu avoir lieu entre Thorfindra et Genova pour qu’il en vienne à déclamer ce genre de propos, et alors que la gêne est à son paroxysme au milieu de la conversation, Falconi ramasse sur une des tables une coupe de vin de façon anodine.

    ”Le SCAR a été créé dans un climat… plus qu’incorrect, vous avez tous été placé dans une position extrêmement défavorable, voués à l’échec. Ce n’est pas si surprenant que ça au final si l’institution a répétitivement failli à ses missions au fil des années mais pourtant il y a quelque chose qui me dérange dans toute cette équation, il y a… un facteur que je ne m’explique pas. Vous êtes tous pour la plupart des éléments élitistes de la République, des gens qui fonctionnaient auparavant très bien sous la direction des Six Grandes Familles, j’espère que vous conviendrez donc avec moi messieurs, qu’il est surprenant de constater que réunis tous ensemble sous une même bannière vous n’arriviez pas à vous coordonner. Peut-être que ce dont le SCAR manquait sous Mirelda pour une raison incertaine, c’est…” Une larme violacée s’amasse alors en bas de la sclère noire sur l’oeil atrophié de Falconi, avant de descendre le long de sa joue pour laisser un sillon zinzolin sur son passage. La goutte de l’épais liquide violet tombe dans le verre de vin qu’il vient de récupérer et le Président tend le crystal à Jimael, à travers lequel on peut voir la larme se répandre en volutes inquiétantes dans le raisiné et modifier sa couleur. ”... d’un petit peu de loyauté?”

    Les yeux écarquillés des autres agents sont rivés sur le verre de vin que le Président offre à Jimael, celui-ci dévisage avec horreur la coupe en sachant pertinemment qu’il est pris au piège. Est-ce qu’il peut encore réellement reculer? Dire non au Président? Thorfindra sent sa respiration s’emballer sous la panique, il est tenté de contester ou d’implorer le pardon du Genova mais quelque chose lui dit qu’il ne s’en tirera pas comme ça, pas après avoir changé de camp pour servir Mirelda il y a sept ans en provoquant avec lui l’effondrement d’une partie de la Vieille Guilde. Il déglutit mais sa voix sort quand même noueuse de sa gorge:

    ”Monsieur Geno-”

    Falconi se contente de relever le verre pour le positionner à mi-hauteur entre les yeux de Thorfindra et les siens, l’agent sait qu’il n’a pas vraiment d’autre choix, et puis bon ça ne peut pas être si grave n’est-ce pas? Quoi qu’il se trouve dans ce verre le Président ne va quand même pas le tuer au milieu du QG du SCAR n’est-ce pas? Posant une main tremblante sur la coupe, Thorfindra fait osciller le ménisque archaïquement en le portant à ses lèvres, avant de l’incliner lentement pour porter le vin à sa bouche sous les regards interloqués des autres agents qui retiennent leur souffle. Falconi regarde avec mépris son ancien chef de cellule avaler une première gorgée, renverser quelques gouttes de vin sur son poignet à force de trembloter, lever des yeux confus vers le Président et écarter de quelques centimètres le verre de ses lèvres comme pour demander au Patriarche l’autorisation de s’arrêter là. Sans un mot, sans une réaction, Falconi le dévisage, un face à face suspendu dans le temps alors que les autres témoins de la scène n’osent qu’à peine bouger de peur de provoquer quelque choses, et Jimael dépose enfin le verre sur la table, ses épaules se soulevant rapidement alors que sa respiration paniquée tire plus profondément devant le soulagement de s’en tirer indem-

    Le traître de la Vieille Guilde porte brusquement une main à sa poitrine alors qu’une de ses jambes cesse de porter son poids et qu’il s’affale brutalement sur la table.

    Des verres tombent, certains se brisent avec fracas en attirant immédiatement l’attention des autres agents dans la pièce qui observent avec surprise le Président, debout devant un Thorfindra qui glisse de la table quand sa deuxième jambe le lâche pour s’affaler par terre en grognant de douleur, sa gorge est incapable d’articuler un cri mais des sons gutturaux sortent de sa voix pour exprimer sa souffrance alors que certains commencent à avancer pour venir à son secours, mais un geste du bras du Président arrête net les agents dans leur course. Le volume dans la pièce s’amenuise au fur et à mesure que le sentiment d’alerte silencieuse se propage parmi les convives et que bientôt seules quelques rumeurs meublent le mutisme troublé par les gargouillements de douleur de Jimael qui se tortille à terre pour essayer vainement de se relever.

    ”Rien de létal, il va y survivre.” Le Président sort un mouchoir de la poche de son costume et essuie la trace violacée qui macule sa joue, bordant délicatement la lisière de son oeil noir pour en retirer le maximum de poison. Il reprend à voix haute en repliant le bout de tissu soigneusement, s’adressant à l’ensemble des personnes présentes. ”Je crois, qu’il y a un véritable problème avec le SCAR, un problème qui ne tient pas simplement des conditions de sa création ou des conflits d’allégeance auxquels vous aviez coutume d’appartenir. Il y a un problème, de direction.” Le Président enjambe le corps convulsant de Jimael pour venir se poster au milieu de la salle. ”Est-ce que vous avez oublié ce que vous êtes messieurs dames? Des hommes et des femmes de l’ombre, vos responsabilités sont parmi les plus importantes que l’on puisse possiblement confier en République, et qu’est-ce que vous en faites? De quoi me fais-je le témoin en arrivant ici? Ai-je l’impression de faire face à la succession officielle de la Vieille Guilde Genova ou des Épines Aldobrandini? Non. J’ai l’impression de me retrouver devant le rassemblement salarial d’une compagnie.” Falconi dicte chaque phrase de gestes incisifs, prenant à parti les membres de l’assistance. ”Alors non vous ne servez plus les Grandes Familles ou un patron, ou un client. Vous servez quelque chose de bien plus grand que cela messieurs dames, la République. Croyez-vous que devant l’échelle d’un pays vos querelles de pacotille soient d’une quelconque signification? Je me fiche éperdument de savoir quelles directives Mikael Goldheart avait instauré dans ce service pour en arriver là mais alors je m’en contre-fiche, mais je ne tolèrerai pas une seconde de plus que le prestige de notre nation soit traîné dans la boue une fois de plus sous le nom de l’incompétence à cause de votre légèreté, de vos égos et de votre manque de discipline. Les puérilités intestines cessent aujourd’hui. Se pavaner en armures dorées, ça cesse aujourd’hui, faire partie des renseignements de la présidence ne sont pas un haut-fait prestigieux, c’est la plus lourde des missions qui puisse être confiée à un gardien de l’ordre. Agissez comme tel. Comportez-vous comme tel. Parce que si vous ne le faites pas, pour ceux qui souhaitent continuer de se croire je ne sais où…”

    Falconi pointa du doigt l’entrée de la salle.

    ”... je vous laisse passer la porte aujourd’hui pour quitter cette institution, avant que vous ne le fassiez un jour les pieds devant.”

    Un silence grave tombe quelques secondes sur la pièce, avant que les grognements épuisés de Jimael Thorfindra se rappellent qu’il est toujours agonisant par terre.

    ”Vous êtes la fine fleur de ce pays, alors ne me faites pas croire qu'avec un peu de bonne volonté vous ne parvenez pas à faire un tout fonctionnel.”
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    Soren Goldheart
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  • Mar 19 Nov - 21:30
    Nouvelle Directrice pour le SCAR.
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    Nouvelle directrice pour le SCAR Separa13

    S'il y avait bien quelque chose qui n'était pas inscrit à l'ordre du jour, c'était une démonstration de force de Falconi Genova pleurant du poison violacé de son œil surnaturel dans un verre pour faire plier un agent secret.

    Soren observa le spectacle, abasourdi. Son visage exprimait un mélange de méfiance, de dégoût - on saluera l'originalité et la prouesse de se foutre du poison dans le globe oculaire tout en maintenant une immunité à celui-ci - et surtout, de contrariété. Quelque part, le Président n'avait pas tord : il fallait asseoir son autorité, la réaffirmer, même, sur tous les agents présents en ces lieux pour la nomination d'Orifa. Genova n'était pas le plus charismatique des dirigeants, mais au moins avait-il la palme de la laideur et la détermination inébranlable de faire avancer le pays dans sa direction, en particulier en remettant sur le droit chemin ceux qui l'avaient servi lui et sa famille.

    "La Vieille Guilde Genova n'est plus, monsieur le Président, et les autres réseaux d'information privés ont largement décliné. La torpeur de l'isolement forcé par ma tante ne vous a pas fait perdre le nord, cependant." Un aimable sourire adressé à son seul supérieur direct au sein de la nation, puis l'ange claqua des doigts pour que ses suiveurs personnels prennent en charge le Thorfindra qui se tordait au sol comme un serpent. "L'argent a toujours été le nerf de la guerre, mais ne comparons tout de même pas nos agent à des employés d'une compagnie, non. Ils gagnent un salaire et accomplissent un travail pour celui-ci, hélas la loyauté n'étant pas une monnaie d'échange viable qui permet de vivre ni un motivateur suffisant, surtout envers une nation qui a été défaillante."

    Il dirigea son regard mordoré vers le reste de la foule. Quelques regards étaient inquiets ; d'autres, déboussolés. Une nomination pareille aussi richement faite, c'était extrêmement déplacé pour le SCAR et c'était des fonds mal attribués, mal investis, que la République posséderait de moins en moins, affaiblie par les récents tourments qu'elle avait essuyé. Cependant, les agents ne s'attendaient certainement pas à la lourdeur que venait de prendre cette grande réunion.

    "Cependant, je ne peux qu'appuyer les faits énoncés par monsieur le Président : le SCAR a failli maintes et maintes fois. L'institution battait déjà de l'aile alors même que j'étais encore étudiant à la MAGIC, et il semblerait que la gestion Goldheart n'a hélas pas permis à la République de se protéger des dangers internes. La preuve étant que plus aucun de vos anciens dirigeants - mon cousin Mikael, Mirelda et Koraki - ne se tiennent ici. C'est une honte." Il plaça ses mains dans le dos, toisant les agents d'un regard sombre. "Je ne nierai pas que j'apprécie les richesses exposées, mais votre but n'est pas d'être ostentatoires. Vous avez été réunis sous une même bannière pour servir la République, c'est-à-dire moi, en tant que votre gouvernant..." Il montra Falconi d'un mouvement théâtral de la main. "... mais surtout Falconi Genova, notre Président."

    Soren glissa ensuite une œillade vers Orifa, avant de balayer brièvement les anciens qui dirigeaient également le SCAR dans l'ombre.

    "Il en va de même qu'Orifa Sigrior sera le parangon de loyauté à avoir si vous souhaitez demeurer dans cette institution - car vous ne pouvez plus vous en détourner, comme vous le savez. Intégrer le SCAR est un aller sans retour. Tâchez donc de servir au mieux l'intérêt commun, car nul confrérie ou système n'est à l'abri d'un remaniement, s'il le faut. Mais n'ayez crainte : les efforts sont toujours justement reconnus et récompensés, surtout sous mon œil avisé, et votre supervision sera attentive et consciencieuse envers chacun et chacune."

    Le Vice-Président avait conclu son discours les mains jointes et observait maintenant Falconi les sourcils froncés.

    "Personne ne passera la porte aujourd'hui, ni jamais. Personne ne se détourne du SCAR. Les lourds secrets portés par beaucoup ici accompagneront la tombe."




    Nouvelle directrice pour le SCAR C6ROr9z
    #f6efd8

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  • Sam 14 Déc - 7:01
    Il s’était demandé plus tôt ce que leur réservait la nouvelle gouvernance. Si le vice-président était capable de communiquer par la pensée, c’était néanmoins le président qui allait répondre à sa question inexprimée. Et cela passerait par une démonstration sur l’agent Thorfindra. Jimael était l’aîné de Tarvolan dans les services cachés ; il était là bien avant le recrutement du demi-elfe. Et la réaction du président révélait qu’il naviguait dans les eaux troubles du monde des ombres bien avant de rejoindre le SCAR. Et vu comment l’organisation avait été utilisée comme une milice privée des Goldheart, l’accusation de Falconi était compréhensible, surtout quand on connaissait les rivalités avec feu Mirelda.

    La plupart des espions dans la grande salle avaient l’habitude de recevoir leurs ordres des anciens, mais tous savaient que c’était la présidente qui tenait les rênes. Bien qu’administrativement, ils répondaient au vice-président, la politique de Mirelda et la négligence de son fils Mikael avaient fait qu’ils étaient habitués à accomplir les volontés du chef de l’État. Valskoed ne doutait pas que certains se disaient qu’ils avaient troqué une dirigeante certes corrompue, mais à la volonté forte qui savait se donner les moyens de ses ambitions, contre un ancien dragon dont les crocs et les griffes s’étaient émoussés depuis sa retraite de la politique. L’histoire du Genova était connue, mais toute sa réputation et celle de la grande famille étaient à refaire depuis leur cuisante défaite contre les manigances de Mirelda.

    Le vieux reptile n’avait pas perdu de son mordant. Il rappela à tous qu’il pouvait encore cracher du venin ou plutôt en pleurer. Original ! Et surtout très impactant comme démonstration ; les barons de la pègre en seraient jaloux s’ils l’apprenaient. L’agent Thorfindra n’avait pas vraiment le choix, pas après le discours sur la loyauté et la honte ou la peur qui se dessinait sur son visage. Il était entouré d’espions endurcis ; personne n’allait intervenir.

    Plus que dans l’armée, l’obéissance à un ordre chez les SCAR était indiscutable. Était-ce la raison pour laquelle Jimael allait ingurgiter le poison ? Se sentait-il obligé de le faire devant ses compères qui n’hésiteraient pas à lui faire subir les conséquences en cas de refus ? Comme tous ici, il savait qu’il y avait des punitions bien pires que la mort. Était-ce plutôt la culpabilité qui était à l’œuvre ? Ou un sentiment plus primaire et plus lâche, l’instinct de survie. L’espoir que la boisson ne lui serait pas fatale, l’espoir que la punition, aussi dure soit-elle, lui laisse la possibilité de vivre et de refaire ses preuves.

    Et il survivrait s’ils en croyaient les paroles du président. Ce dernier appliquait les principes simples, mais efficaces du concept de la carotte et du bâton. Jimael subissait le bâton et suivait la carotte proposée au reste. Le rappel de leurs entraînements et de ce pour quoi ils s’étaient enrôlés : protéger la République. Personne ne franchirait les portes du QG, piqué dans leur orgueil comme ils l’étaient. Verndrick le savait parce que c'étaient ses collègues, mais surtout parce qu’il ressentait la même chose. Les services cachés n’avaient connu que des revers. Il y avait quelque chose de galvanisant à jouer dans l’équipe perdante. À s’imaginer faire partie de ceux qui changeraient la donne et lui redonneraient une réputation d’efficacité. Le rêve était permis dans la team des outsiders. Ils avaient une nouvelle directrice libérée de l’influence de Mirelda, un président prêt à leur donner une nouvelle chance et un vice-président qui comprenait la lourde charge dont il héritait. L’espoir était permis.

    Le sol se joncha de décorations et d’armures dorées abandonnées à la suite des paroles de Falconi. Le cliquetis de métal et de pièces divers résonnant contre la pierre froide de la salle ponctua la pause solennelle qui suivit le discours de Soren. Thorfindra fut évacué et les espions restants saluèrent d’un coup de poing sur le cœur avant de poser un genou au sol, laissant le président, le vice-président et la nouvelle directrice, les seuls à être encore debout.

    “Ombre, Lumière et Secrets ! Aux services de la République !”


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  • Mer 8 Jan - 22:49
    Nouvelle directrice pour le SCAR
    Suivant passivement l’intervention de Falconi, Orifa ne savait pas bien où il voulait en venir, coincée entre le fait de vouloir rester cloisonnée dans le passé, cherchant à retrouver une ancienne gloire. Il faisait la morale à l’un des agents, mais de là à parler du manque de loyauté sous Mirelda… Elle le prenait personnellement, même si elle n’était pas la destinataire directe de ces mots, même s’il lui était impossible de réagir outre mesure à ces paroles. Les liens étroits qui avaient uni les deux jeunes femmes n’étaient pas une information publique, et s’il savait ce qu’elle avait fait pour la présidente, il aurait peut-être même posé un veto sur sa nomination.

    Lui qui parlait de loyauté venait en ces lieux en attaquant directement un agent ; ces mots semblaient vides de sens, une vendetta personnelle à la vue de tous… Un spectacle prémédité ? Même s’il évoquait le fait qu’il n’y avait rien de létal… C’était dans ce genre de situation qu’elle ne pouvait que louer son entraînement à rester impassible. Il n’y avait que ses pupilles qui semblaient brûler d’un feu si puissant que celui d’un haut fourneau. La suite de ces paroles pouvait paraître juste, mais pour l’instant, elles ne semblaient même pas effleurer l’oreille de la valkyrie, qui semblait plutôt concentrer ses pensées pour éviter de surréagir à ce qu’il venait de se passer sous ses yeux en ces lieux.

    Il fallut les paroles de Soren pour que son regard se détourne du président. Ces mots étaient toujours aussi piquants et justes qu’à son habitude. Jouant avec le chaud et le froid, il semblait montrer son accord avec le président tout comme avec le SCAR, du moins sur certains points. L’époque bénie de la présidente était finie… Maintenant, il fallait vivre avec cette nouvelle présidence ; c’était certainement ça qu’il voulait dire, et… Il n’avait pas tort. Elle respectait la hiérarchie, c’était une certitude, mais actuellement, il était impensable pour elle d’avoir une loyauté sans faille comme ça avait pu être le cas avec Mirelda. Ils avaient été ennemis autrefois, même si ce n’était pas directement Falconi ; il n’avait pourtant montré aucune haine envers elle, ni au final aucune sympathie, mais c’était peut-être mieux comme ça.

    Soren avait raison, personne n’allait sortir en ce jour, ni même dans le futur. Le SCAR n’était pas le genre de famille qu’on pouvait quitter si facilement ; la DSI était là pour vérifier toute trahison après tout. Comme prévu, tout le monde se mettait à genoux devant la présidence, laissant Orifa toujours debout. Il n’y avait là aucune malice ; sa loyauté était toujours sans faille envers la république et son institution, bien que blessée par la perte de son repère principal. Après avoir parcouru la salle du regard, admirant ces personnes qu’elle connaissait que trop bien, elle n’avait même pas besoin de se concentrer sur son second. L'elfe loyale avait à coup sûr déjà suivi le mouvement général. Ses yeux s’étaient plutôt posés vers l’ange qu’elle avait détesté et méprisé bien longtemps, certainement par jalousie, même si elle ne pouvait pas volontairement l’avouer. Avec le temps, ils avaient appris à se faire confiance au point de savoir l’un comme l’autre qu’ils pouvaient se faire confiance, encore maintenant, elle sentait qu’il serait et qu’il était de son côté.

    Finalement, la valkyrie suivit le mouvement général.

    - Ombre, Lumière et Secrets ! Aux services de la République !

    Elle ne l’avait pas crié comme pouvait le faire le reste des membres du SCAR, puisque les destinataires de ses mots n'étaient finalement pas si loin d’elle. Il y avait beaucoup de vrai dans ce que venaient de dire les deux hommes politiques ; elle ne pouvait pas le nier. Pourtant, la nomination d’un directeur n’était pas quelque chose de récurrent, et c’était à ses yeux un jour de fête. Certainement que dans l’ancienne organisation, c’était le genre de chose qui était proscrite, peut-être même que c’était fait uniquement via une lettre de nomination ? Mais il ne fallait rien laisser transparaître ; c'était elle qui l’avait invité, et tout ce qui venait de se passer lui incombait lourdement. Même ce poison non létal et tout ce qui avait mené à ce que cette histoire finisse ainsi. Se relevant la première, suivie des autres membres, il y avait un silence de mort dans l’air. Et ce que la démonstration de force allait se terminer ainsi ? En tout cas, c'était la fête l’était.

    La charge était lourde sur les épaules du SCAR, accablé de tous les mots en temps de guerre, car ils n’arrivaient pas à répondre aux impératifs, jamais remerciés ni acclamés lors de leurs missions réussies. En temps de paix, ils n’étaient qu’un poids mort qui ponctionnait l’argent du contribuable sans rien produire en retour. Aujourd’hui, en face de tous, il avait montré le bâton, mais s’il voulait le respect et la loyauté, il allait falloir qu’il montre la carotte. Mais c’était un politique avisé ; il y avait peu de chance qu’il oublie cette étape.

    - Le SCAR apprend de ses erreurs passées, et c’est bien pour cela que nous allons réorganiser notre hiérarchie. Dans cette organisation, j’ai déjà assisté à trop d'événements où j’étais impuissante, en étant sur la réaction plutôt que sur l’action. Je connais chaque membre de l’organisation, et comme l’a indiqué le vice-président, aucun ne passera la porte en ce jour ni même dans le futur. Si cela doit arriver, ça sera avec les pieds devant.

    Elle avait regardé dans la direction des agents, fixant parfois son regard vers certains qu’elle connaissait bien plus que d’autres, laissant une petite pause avant de reprendre.

    - Mais notre histoire n’est pas pour autant faite d’échec. Chacun d’entre nous a déjà montré sa valeur au service de la république, et c’est justement par cette efficacité que nous ne sommes pas félicités.

    Tournant son regard en direction de la présidence, d’abord Falconi puis Soren.

    - La victoire est célébrée dans la lumière, mais elle est remportée dans l’ombre.

    Une main sur son cœur, elle s’inclina respectueusement dans une révérence parfaite. Il n’y avait aucun doute que les cours que lui avait imposés Mirelda montraient une fois de plus leur importance. Le silence se faisait tout de même encore ressentir dans la salle, alors que le moindre mouvement semblait proscrit. “La fine fleur du pays, hein ?”

    - Je vous remercie, président, pour votre discours des plus ... Motivants pour l’ensemble de notre organisation. Vos mots seront gravés en nous pour ne jamais plus disparaître. Le SCAR va se relever et prouver sa valeur, et j’y veillerai personnellement, tant que le vice-président m’en sentira digne.

    Elle n'était pas en mesure de pouvoir s'opposer au président, pas tant qu'elle aura prouvé sa valeur en tant que directrice, mais une chose était sur, les mots qui avaient été prononcés et les actions qui avaient été faites. Tout ça était gravé en elle de manière indélébile,  il n'avait montré aucun intérêt pour elle en plus de profiter de cet événement pour sa vendetta personnel, qu'il en soit ainsi. Si sa loyauté était acquise à la république le président allait devoir faire mieux que ça s'il voulait en avoir autant.

    Tournant légèrement la tête en direction de son second, tout en faisant face à la présidence

    - Valskoed


    Elle reprit la route en direction de la grande porte par laquelle elle était entrée. Ce n’était pas pour dire qu’elle quittait le SCAR, et personne ne pouvait en douter. Pour autant, si l’événement de la journée était fini, alors il était peut-être temps qu’elle commence à prendre connaissance des documents qui allaient lui incomber, et Valskoed allait devoir faire la même chose à ses côtés. Il n’y avait aucun doute que d’autres allaient emboîter le pas. Avant d’aller à son bureau, elle voulait tout de même faire un tour pour vérifier l’état du blessé.


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
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  • Jeu 9 Jan - 17:40

    Regard corrosif qui parcourt d’abord l’assemblée du SCAR d’une oeillade orangée, Falconi ne fait que constater l’agenouillement des membres de l’organisation sans en tirer de satisfaction aucune. Cette démonstration ne change rien, le SCAR reste le SCAR et les dynamiques qui régissent son fonctionnement ne seront en rien impactées par un tel évènement, toutes les clés de l’efficacité de l’agence ne résident absolument pas dans les mains du Président de la République mais plutôt dans celles de la personne qui se tient debout a ses côtés. Le Patriarche tourne doucement la tête pour regarder le demi-ange Vice-Président et accueillir ses propos caustiques comme à son habitude, mais cette fois s’il ne peut se permettre de sourire présentement, il n’en pense pas moins.

    Les deux hommes politiques regardent les agents du SCAR emboîter le pas de leur nouvelle Directrice tandis que la petite fête tourne court et que les festivités sont visiblement avortées par l’intervention du chef de l’État. Inutile de trainer ici plus longtemps maintenant que l’ambiance est rendue glaciale par ses propres agissements, alors Falconi invite sobrement Soren à le suivre en dehors du siège du SCAR et à ressortir de l’établissement caché. Ils sortent de la grande porte et arrivent sur l’extérieur où se profilent la flore montagneuse et les pins à perte de vue dans le paysage escarpé de la côte couragéenne du massif. Le soleil se diffuse entre les feuillages de conifères et s’éparpille disparate dans les bribes de neige au sol, tandis que quelques fleurs persistantes parviennent à maintenir leurs pétales dans le climat hivernal de la fin-février. Falconi reste un instant sur le perron aux côtés de Soren, attendant que le personnel de la Maison Bleue ne fasse venir la voiture sensée l’emporter jusqu’à Liberty et prépare l’escorte du Président. En patientant calmement dans un silence évasif, il pioche dans la poche intérieur de son gilet un étui à cigare et un briquet qu’il allume de suite, tirant un peu dessus avant de rompre la quiétude et de s’adresser à son Vice-Président:

    ”Je suis content que vous n’ayiez point perdu de votre verve habituelle là dedans, quand bien même ce fut pour m’invectiver. Vous avez donné une forte image de vous même à vos subalternes, une image respectable et digne de confiance.”

    Falconi n’allait pas diriger le SCAR, il se fichait bien éperdument de l’opinion que pouvaient avoir les agents cachés de la République à son égard, mais ce qui importait réellement c’était d’asseoir l’autorité d’un homme politique très jeune sur la scène, d’un ancien Goldheart dont le simple nom de Famille était lié aux échecs cuisants de l’institution et de dissocier le plus possible Soren de ses prédecesseurs Exousia et Mikael. Si Falconi devait pour cela s’aliéner le SCAR, l’hésitation était toute vue. Cependant il fut un point dans le discours de Soren tantôt qui avait retenu l’attention du Patriarche, l’ancien dirigeant de la Vieille Guilde n’avait pas pu s’empêcher de s’attarder dessus et il voyait se profiler une erreur qui pouvait coûter cher au Vice-Président s’il faisait le travers de la commettre:

    ”Vous avez dit tout à l’heure… que la loyauté ne permet pas de vivre.” Soufflant une bouffée de fumée de son cigare, Falconi continue de laisser son regard dépareillé naviguer sur le paysage montagneux aux alentours du siège du SCAR. ”L’argent ne le permet pas non plus Goldheart. Il ne permet aux hommes que de survivre. Nous ne demanderions pas à un soldat de la GAR de servir gratuitement l’État n’est-ce pas, nous n’en attendons pas autant de simples soldats, mais l’élite de la nation, ceux sur qui repose la sécurité du pays, comment compter sur eux si leur loyauté et leur désir de servir n’est pas justement leur principale motivation? Comment croyez-vous que les Six Grandes faisaient, les mercenaires ça s’achète et sans loyauté, tous auraient pu changer de bord pour aller voir ailleurs, se diriger comme des papillons de nuit vers la Grande Famille au pouvoir du moment, pourtant nous avons tous maintenu des réseaux d’informateurs relativement stables avec le temps, et ça n’avait rien à voir avec de la magie.”

    Il tapote un peu la cendre de son cigare et la regarde virevolter doucement pour tomber sur la neige à ses pieds, tâchant le blanc immaculé d’un brin de noir inélégant. Tournant enfin la tête pour regarder Soren droit dans les yeux, Falconi braque sur lui ses deux pupilles, l’une d’un vert bleuté, l’autre aux reflets orangés sur un lit du même noir inélégant qui souille la poudreuse par terre.

    ”Je peux lire le désaccord sur votre visage, mais je vais vous dire une chose: Mikael n’est pas un abruti, ni un incompétent, loin de là.” Et pourtant, un homme de sa trempe s’est vautré dans la fange du SCAR. ”J’ai parlé un langage qu’il comprennent Goldheart. Ces gens là…” Il désigne l’intérieur du bâtiment du bout de son cigare, avec un ample geste du bras. ”... ne sont pas de fiers soldats mûs par un sens du devoir. Ils ne sont ni de valeureux défenseurs de la patrie, ni des parangons de vertue qui se font l’égide invisible du peuple. Ce sont des mercenaires expérimentés, ce sont des assassins chevronnés et des criminels légalisés. Le SCAR n’est pas une institution juste parce qu’on y a collé l’étiquette, ses membres eux, ils ne sont pas institutionnalisés. Traitez les comme des soldats, ils vous dévoreront vivant. C’est probablement cette erreur qu’a fait Mikael.”

    Probablement. Falconi n’en savait en réalité rien, mais c’était la seule explication valable qu’il avait à l’échec complet de la mère et du fils Goldheart. La Grande Famille la plus récente de la République n’était pas suffisamment vieille pour qu’ils aient pu bénéficier d’un réseau de renseignement aussi développé que ceux des Six, et le rassemblement des mercenaires du pays pour former une institution officielle avait certainement posé un défi plus conséquent que ce que les deux Goldheart avaient initialement considéré dans leurs ambitions d’affaiblir leurs nobles concurrents. Le Patriarche des Genova avait eu quand à lui l’expérience de pouvoir gérer de tels personnalités et savait donc tout la différence qu’il y avait ne serait-ce que dans la modalité de communication entre les membres de la Vieille Guilde, et les salariés de la Compagnie Horizon.

    ”Ces gens ne connaîtront jamais la gloire. Ils n’y ont pas le droit, à servir dans l’ombre, on observe les vainqueurs depuis les coulisses. Leur fierté, c’est celle de marcher dans les rues de la République et de voir le visage des citoyens qui ne sont pas morts dans un attentat, de voir les enfants courir en jouant parce qu’ils n’ont pas été enlevés par des gangs de trafiquants, de regarder les groupes de minorités prospérer sans être entachées par les exactions de leurs fanatiques. Tout ça ne vaut rien s’ils n’ont de loyauté qu’envers leur pécule.”

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  • Jeu 16 Jan - 22:24
    Nouvelle Directrice pour le SCAR.
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    Nouvelle directrice pour le SCAR Separa13

    Le sol décoré de métalleries rutilantes abandonnées par leurs porteurs suivi de la génuflexion des espions fit gonfler légèrement la poitrine de Soren. Au moins semblaient-ils tous avoir compris à quelle sauce ils se feraient bouffer si leur loyauté se voyait faillir, s'ils ne revenaient pas à la sobriété, l'efficacité implacable et un réseau uni et imperçable qu'ils furent un jour.

    Quand l'agent Vernidrick faisait partie des agenouillés, Orifa fit face aux propos du Genova avec fermeté. Soren n'en attendait pas moins d'elle. Il approuva ses dires par des hochements de tête marqués et un regard appuyé. C'était une femme de force, une femme de cran. C'était ce dont le SCAR avait besoin, il en était convaincu. Et il ne se disait pas uniquement cela parce qu'il s'était fait chevauché à califourchon plusieurs fois par celle-ci.

    Souvenir agréable rapidement balayé par le froid de l'hiver vers lequel le Président avait amené son second. "Ne t'en va pas tout de suite, Orifa. Rejoins-nous dehors." Message télépathique lancé, Soren enjoignit le geste d'allumage d'un feu ; du bout de son doigt où émana la magie de lumière, il alluma une cigarette aux herbes douces qu'il s'était roulée en paquet de dix, toujours dans la poche de son manteau d'or et de blanc aussi immaculé que la neige. Ses nerfs avaient besoin d'une petite détente, tandis qu'il écoutait les propos du Président sans le couper. En vérité, il avait beaucoup à apprendre de cet homme ; par son expérience, par son âge, par les méprises qu'il avait vécu, par sa connaissance profonde de la République, des familles, de l'ordre de cette nation et des rouages, ne pas partager tout à fait un courant de pensée ne rendait pas caduques ses paroles et démonstrations telles qu'il en avait fait une à ce jour.

    "Je vous respecte beaucoup, Falconi Genova", commença à répondre Soren en soufflant vers le ciel un épais nuage aux effluves de fleurs et de forêt. "Mais vous ne m'apprendrez certainement pas ce qu'est le SCAR, ni d'où viennent ces individus. Je vous passe l'effort de remuer ciel et terre, montagnes de dossiers étranges et non-classés, mais je connais Orifa depuis belle lurette, et je sais parfaitement comment fonctionnent ces espions, comment ils se fourrent dans des situations de merde tant pour leur esprit et leur corps pour obtenir des infos essentielles, comment ils remontent une piste et dénichent une personne pour lui foutre la lame à la gorge, si c'est pas direct dans la carotide."

    Il les avaient vu briller, ces lames. Ses yeux dorés percèrent l'hétérochromie de son collègue.

    "Je sais aussi comment leur loyauté peut faillir, être achetée, comment leurs secrets sont détournés par des bassesses humaines, des espoirs très matérialistes. Ne veut-on pas tous une vie meilleure, par l'argent ou par le moyen de s'évader d'une réalité pénible ? L'héroïsme a bon dos, mais il doit bien venir de quelque part."

    Le narcotrafiquant parlait, mais le Vice-Président énonçait la triste réalité qu'il avait perçu de l'institution, du temps de Mikael.

    "Mikael n'est pas con, mais il n'a pas déplacé les pions correctement. Je vous comprends parfaitement quand vous dites que vous vous êtes adressés à eux dans leur langage, j'ai calqué ma stratégie sur la vôtre. Mais la peur et la force doivent être employés envers les bons publics." Coup de doigt sur la cigarette et les cendres vinrent s'amonceler sur celles qui avaient déjà souillé la poudreuse à leurs pieds. "Pour que tout ce que vous dites leur suffisent, qu'ils soient heureux de voir gaiement gambader les âmes qu'ils ont protégées, peut-être est-ce la méthode de recrutement toute entière qu'il faut revoir. Je ne parle pas forcément d'intégrer que des gens droits avec un casier judiciaire vierge ; un homme ou une femme qui fut mercenaire ou criminel ne demeurera pas forcément dans le chemin du vice toute sa vie, les nombreuses personnes que j'ai côtoyées dans ma jeunesse en témoignent et sont devenus d'honorables personnes pour les plus forts d'esprit", moi, en fait, "mais il est primordial de s'assurer que leur volonté, ce qui les anime, soient malléables et puissent être façonnés à l'image du SCAR que l'on souhaite. Les détourner de leur égoïsme, de l'égocentrisme dont on fait tous naturellement preuve pour se désavouer totalement à une cause en laquelle ils croient et pour laquelle ils sont justement récompensés. Nous pouvons réfléchir ensemble à tout cela, et nous le devons. Et pour cela, je remets aussi une partie de ce pouvoir entre les mains de Sigrior..."

    Le demi-ange se tourna vers la porte, qu'il ouvrit par télékinésie d'un geste lest de la main.

    "... qui d'ailleurs a tout à fait sa place au sein d'une telle discussion. Nous ne travaillerons pas en silo, moi en tant que Vice-Président. Nous devons nous coordonner tous ensemble."




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