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  • Sam 27 Mai - 19:27
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Une journée à la forge était épuisante, mais également salissante. Broken Goat était en sueur et voyait les parties blanches de son pelage noircies par la suie. En rentrant chez-lui, il prendrait un bon bain, même si c’était juste se frotter avec un morceau de tissus humide et du savon avec une bassine d’eau. Ses dernières tâches terminées, l’hybride retira son tablier et son masque. Il constatait que des marques se dessinaient sur son corps en fonction des parties couvertes ou non par son tablier et son masque. Avec juste un pagne, c’était assez flagrant. Il emballa ses affaires dans un sac. Il laverait ses affaires chez-lui. Il avait racheté un second tablier pour pouvoir tourner efficacement entre des tenues propres et qui s'useraient moins rapidement.

    Alors que le cobe sortait, il remarqua une figure familière qui l’attendait à l’entrée de la boutique. Un homme d’assez grande stature, maigre, au teint basané et aux cheveux attachés. Le visage défiguré par un œil en moins. Il ne portait qu’un pagne et un foulard de bédouin autour du cou. Bakt salua son ami avec qui il partageait une collocation. En plus du cerf-souris. Broken Goat sourit à ce nouvel arrivant.


    - Pourquoi toi venir chercher moi ?
    - Oh, j’ai juste reçu ma paye et je me disais qu’on pourrait arranger un peu ça…

    Bakt regardait le corps crasseux de son camarade.

    - Bah, moi rentrer à maison pour laver corps sale…

    L’humain attrapa le cobe en passant son bras derrière l’épaule et commença à l’amener avec lui.

    - Justement, on va s’occuper de ça…

    Broken Goat remarqua qu’ils n’allaient pas dans la bonne direction. Non, le quartier où ils vivaient était de l’autre côté. Cet humain manigançait quelque chose. Quand le cobe lui fit constater la chose, Bakt avait réponse à tout.

    - On va aller aux bains publics. Un peu d’eau chaude nous changera de la bassine…

    Cette proposition fut soudainement bien plus enthousiasmante pour le cobe. Les bains publics étaient des lieux des plus agréables et le Reike avait une longue tradition concernant cette pratique. Ceux de Kyouji ne valaient pas Ikusa, mais ils restaient fort sympathiques.

    - Je savais que ça te ferais plaisir !
    - Et Turu ?
    - Tu sais bien qu’il est pas très flotte ! Et une soirée à la taverne, j’ai pas envie que ça se transforme de nouveau en soirée baston !
    - Ouais, moi avoir cru y passer …

    Broken Goat se souvenait encore de la fois où la soirée à trois à la taverne s’était finit en bagarre générale parce que Turu avait encore mal pris le fait qu’on le traite de mignon. Il devait tout de même trouver un moyen de faire plaisir à Turu sans que ça ne cause d’ennuis. Ce qui n’était pas toujours facile avec son caractère explosif. Il n’était pas toujours facile à vivre, mais il n’était pas spécialement brutal avec ses deux camarades, il avait juste son caractère et ses habitudes. C’était plus avec les autres que ça pouvait poser problème.

    Pour le cas des bains, en plus de ne pas être très porté baignade, le cerf-souris avait ce souci que seuls les bassins pour les enfants en bas-âge étaient ceux où il avait pied et c'était hors de question qu'il aille avec les gosses, surtout qu'il préférait s'en tenir éloigné.

    Ils finirent par arriver aux fameux bains. Qui disait fin de journée de labeur, disait un peu plus de monde. Broken Goat et Bakt arrivèrent à l’accueil pour demander des places pour deux personnes. Les tarifs étaient très accessibles. Ils passèrent aux vestiaires et se changèrent pour n’avoir plus qu’une serviette autour de la taille. Le cobe n’était pas très rassuré car il avait peur qu’on lui vole son masque fabriqué par le Porte-Mort, malgré la présence d’un employé chargé de veiller sur les affaires des clients. Avant de pénétrer dans les bassins, un lavage en règle avait été nécessaire. Le cobe constatait toute l’eau noircie qui partait dans les conduits d’évacuation. Il avait vraiment eu besoin d’un bon lavage. Au fur et à mesure qu’il frottait, les parties claires de son pelage redevenaient blanches. Une toison bien propre avait quelque chose de rafraîchissant.

    Une fois propres, les deux hommes pénétrèrent dans le bassin d’eau chaude pour se détendre. Ils soulageaient leurs membres endoloris par une journée de travail. Cette sensation rappelait à l’hybride le jour de sa libération, quand Kilanna l’avait amené à l’oasis. Il avait enfin put se baigner et après des semaines dans une cage puante, il avait senti l’eau revigorer son corps. Il s’était jamais senti aussi vivant. Il ferma les yeux quelques instants avant de les rouvrir à la voix de Bakt qui pestait contre sa tignasse rebelle. Et à la question de les couper, il répondait qu’il se sentirait nu sans.


    - Nous pas bien là ?!
    - Si on exclu mes cheveux qui n’en font qu’à leur tête et le fait que j’ai l’air d’un rat mouillé, tout va bien !

    Ils profitèrent de quelques heures de tranquillité, autour d’eux, des discussions plutôt courtoises. Les bains avaient ce don merveilleux d’apaiser les esprits, même les plus belliqueux. Un lieu de paix au sein d’un empire pourtant guerrier, curieux paradoxe. Ces bains étaient tellement réputés qu’il n’était pas rare de voir des citoyens de la République fortunés faire un petit séjour rien que pour profiter des bains.

    Un gargouillement se fit entendre chez l’un des deux compères. L’ouïe fine de Broken Goat fit pivoter ses oreilles accusatrices en direction de l’humain.
    - Toi avoir faim…
    - Pas faux, faudra qu’on voit ce qu’on se fait en menu ce soir.
    - Tant que Turu pas cuisiner…
    - Ouais, j’ai pas envie d’être malade pendant une semaine…
    - Moi vouloir trouver nouvelle idée, mais moi pas savoir…
    - Tu as déjà assez d’idées comme ça, on va pas t’en vouloir si on mange un truc que tu as déjà fait… Puis hors de question qu’on aille à l’auberge…
    - Turu faire bagarre et gens se moquer parce que moi herbivore…

    Broken Goat avait bien vu quelques crétins imbus de leur virilité le traitant de faiblard en tant qu’herbivore rappelant qu’un vrai guerrier devait manger un bon steak. Bakt aimait à dire que ça roulait des mécaniques, mais ça pleurait quand on leur imposait de respecter un minimum les autres ou que des gens aient l’outrecuidance d’assumer de ne pas rentrer dans leur course stupide.


    - Raison de plus pour abandonner la taverne ! Tu avais pas une idée de soupe l’autre fois d’ailleurs ?!

    Le cobe soupira comme pour dire bof. Décidément, il n’avait pas beaucoup d’idées et il se devait tout de même de cuisiner sinon ça serait Turu et c’était hors de question. Bakt avait déjà cuisiné la dernière fois, donc c’était au tour du cobe. A moins que l’humain ne veuille bien refaire une corvée cuisine et le cobe en ferait deux à la suite. Décidément, les repas chez ces trois là, c’était une affaire compliquée.


    CENDRES

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  • Mar 30 Mai - 17:22
    Imoogi, touriste moderne et à la mode ne savait pourtant où aller. Il avait pris cette décision sur un coup de tête, celle de s’enfuir de son échoppe à raviolis, courir loin de la nourriture et tout oublier l’espace d’un instant. Sa vie qui, lorsqu’il n’était pas occupé, le déprimait. L’homme pourtant souriait. Il avait ce besoin mortel de rencontrer des gens, de faire face à d’autres âmes qui pouvaient lui apporter du bon comme du mauvais. Lorsqu’il fabriquait ses délices salés – et peut-être sucré, fallait-il encore qu’il trouve le temps et les ingrédients –, les regards étaient tournés vers ses mains magiques qui mettaient en forme et créaient. Quelques paroles échangées, et le soir il se complaisait dans le silence de ses danses, le silence de ses chants. Chaque pièce offerte était remerciée par un simple signe de la tête, c’était déjà beaucoup pour lui qui avait décidé de n’avoir aucune attache, d’être plus libre que l’air, de vivre dans la pauvreté. De quoi pourrait-il rêver, lui qui ne savait pas lire ? Il se débrouillait. Il n’avait jamais aimé les cours. Sa mère l’obligeait pourtant, mais il était un cancre terrible. Aujourd’hui, il s’en mordait les doigts. Perdu dans une ville, obligé de coller son nez aux devantures pour comprendre l’intérêt d’un quelconque magasin. Incapable de comprendre une carte. Un menu de restaurant qui devait lui être lu. Bref, Imoogi a pris des vacances pour se libérer la tête et se dire que oui, sa vie est fascinante, malgré la pauvreté, il peut se permettre de fuir ses responsabilités et de danser le soir venu ailleurs, attirer les regards, peut-être finir dans un lit autre que celui des hôtels mais qui a l’avantage d’être offert. Donner son corps contre le logement, voilà qui est bien malheureux, mais l’homme ne le voit pas sous cet angle négatif. Il a toujours été sulfureux, caressant bien avant son départ des fonds marins les écailles de ceux qui attiraient son attention, sans toutefois oser aller plus loin. Désormais, il attise les désirs et les convoitises. Il se trémousse langoureusement, et sait lire les regards.

    Kyouji. C’était un endroit tout à fait charmant pour une ville de l’Empire. Imoogi y est depuis deux jours et il réclame son chemin aux passants. Il traîne dans les rues, s’assoit aux terrasses des restaurants, son baluchon posé à côté de lui. Deux nuits qu’il trouve un point d’eau pour s’y reposer. Il a encore de l’argent, là n’est pas le souci, mais il l’économise, lui qui sait à peine compter – il a appris sur le tas pour estimer la valeur gagnée à chaque jour qui passait. Il mange un plat inconnu, sous le conseil des serveurs – parce qu’il ose rarement annoncer qu’il peine à lire – et fuit le ventre vide. Ce soir, il n’a aucun projet. Le soleil commence à se coucher, et ses reflets rougeoyants sur sa peau sont loin d’être désagréables. L’eau lui manque, mais il ne veut pas aller dormir, quelles vacances terribles ! Les bains se rappellent à lui. Ce n’est pas la première fois qu’il y met les pieds, alors il n’hésite que peu et pousse la porte du premier établissement qu’il croise. Il paie ce qui doit être dû – avec toutes les difficultés – et disparaît dans les vestiaires. Les vêtements chutent sur le sol et il finit seulement vêtu d’une serviette blanche. Elle est abandonnée lorsqu’il est question de se glisser dans l’eau chaude. Bien sûr, il garde forme humaine, même si sa queue de poisson vient à lui manquer. Elle reviendra bien assez tôt.

    Il n’entend rien autour de lui, que le mouvement timide de l’eau alors qu’il étend ses jambes. Les yeux clos, il laisse un sourire illuminer son visage. Il n’est pas trop mal installé, autour les gens parlent et il les envie un peu. Malheureusement, il ne connaît que mal la ville, et les âmes rencontrées n’ont pas souhaité poursuivre le voyage en sa compagnie. Il hausse les épaules, nonchalant. Quelle importance ? Et son esprit dérive dans les effluves brûlants. Et près de lui, une discussion, qu’il ne suit pas au début. Deux hommes, certainement. Il les imagine dans son esprit, et lorsque quelques minutes plus tard il rouvrira les yeux, il sera bien étonné. Pourtant, il aurait dû les voir, ils étaient là bien avant lui. Herbivore, qu’était-ce donc ? Curieux, le triton soulève ses paupières, l’air intéressé. Un homme et un hybride. Il cligne des yeux plusieurs fois, les frotte rapidement, les détourne. Il n’est pas poli d’ainsi fixer les inconnus, Imoogi, tu devrais le savoir. Mais le sujet concerne la nourriture, alors il se permet quelques folies. Et même d’ouvrir la bouche, après moult hésitations, après s’être demandé si c’était vraiment une bonne idée : « La cuisine, ce n’est pas bien compliqué ! Avec quelques ingrédients tout simples, l’on peut aisément créer des merveilles. Bonsoir, je m’appelle Imoogi, je suis cuisinier. Enfin… j’ai une échoppe en République » parce que jusqu’ici, il n’osait pas trop se considérer comme un grand chef. Toujours les mêmes délices, jour après jour. Il voudrait tenter des aventures plus complexes, mais il manquait de temps et d’emplacement. Soupir léger, il s’appuie de nouveau contre le rebord du bassin.
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  • Mer 31 Mai - 17:25
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Les bains étaient un véritable bonheur pour l’hybride qui en profitait pour végéter dans l’eau. Il avait laissé sa serviette au rebord du bassin. Mais ici, la nudité n’avait pas grand-chose de choquant. Il discutait tranquillement avec l’humain au sujet de la cuisine. Et ce, jusqu’à ce qu’une voix ne vienne les diriger par un des autres occupants du bassin. Il leur expliqua que la cuisine n’avait rien de sorcier. Il avait un point de vente sur le territoire de la République. Broken Goat n’avait pas vraiment d’aprioris sur celle-ci. Il connaissait déjà pas encore bien le Reike, alors il en savait encore moins sur la nation voisine. En tout cas, ce républicain était amical.

    Les deux anciens esclaves se redressèrent et se tournèrent vers leur nouvel interlocuteur qui venait de se présenter. Donc il s’appelait Imoogi. Bakt fut le premier à répondre.


    - Enchanté, mon nom est Bakt !

    Puis ce fut autour de l’hybride de se présenter.

    - Moi, Broken Goat !

    Franchement, il allait devoir vraiment trouver un moment pour réfléchir à un nouveau nom. Plusieurs fois des gens comme Kilanna, Zephyr, Turu ou encore Bakt lui avaient fait remarqué le malaise qu’ils ressentaient à chaque fois qu’ils prononçaient ce nom qu’ils voyaient comme une insulte. En même temps, c’était un peu le but pour son ancien maître. Un rappel à l’esclave qu’il ne valait pas plus qu’un meuble. En parallèle, les chevaux et animaux de compagnie de son propriétaire avaient des noms bien plus valorisants. Pourtant, il n’en voulait pas à ces bêtes. Elles n’y étaient pour rien dans sa situation. Le seul coupable ayant été Arkugal qui l’avait mis dans cet enfer. Heureusement, même s’il serait marqué à vie, il allait pouvoir se reconstruire.

    En tout cas, ce type arrivait au bon moment. Broken Goat se disait qu’il pourrait lui demander des idées, mais à condition que ça reste sur des plats végétariens. Car hormis Bakt, les occupant de cette maison de pêcheur avaient un régime herbivore globalement assez strict avec une consommation qu’occasionnelle de produits animaux. Et encore, c’était surtout du poisson étant donné leur proximité avec l’eau et le fait qu’ils habitent un quartier de pêcheurs où les prix de cette denrée étaient très accessibles.


    - Moi chercher… idée pour repas ce soir… Mais moi… Pas savoir…

    On ne pouvait pas vraiment dire que le langage de Broken Goat était ce qu’il y avait de plus perfectionné. Pourtant, il avait commencé à prendre des cours afin de se remettre à niveau. Mais cela allait-être long. Un peu comme le fait de s’adapter à ce monde.
    Pendant longtemps, on avait inséré dans le crâne de l’hybride que cuisiner était une affaire d’esclave ou de domestique et qu’aucun noble n’oserait s’abaisser à ce genre de chose. Déjà, posséder des esclaves était un signe de richesse et de supériorité selon des gens comme Arkugal. Plusieurs fois, le cobe avait entendu son ancien maître jurer contre celle-ci parce qu’elle avait osé interdire cette tradition ancienne. Mais des gens comme Kilanna avaient de suite remis en doute les affirmations sur du noble. En rappelant que beaucoup de patrons d’auberge et vendeurs ambulants, sans parler des grands chefs s’adonnaient à la cuisine et ils n’avaient rien d’esclaves. Ils avaient même donné un côté prestigieux à celle-ci.

    Enfin, Broken Goat avait déjà un métier à la forge. Au moins, contrairement à la cuisine, ça ne lui rappelait pas son ancien quotidien d’esclave. Certes, il fallait nettoyer l’atelier, ranger le matériel, mais Broken Goat participait activement à la fabrication des divers artefacts métalliques. Mordred ne le considérait pas comme un esclave ou un simple subordonné exploitable à souhait. Ce n’était pas le travail le plus facile, mais c’était toujours mieux que ce qu’il avait connu par le passé. Et il bénéficiait d’un bon salaire. Il aurait assez pour se payer enfin un cheval.

    La cuisine, il en faisait surtout pour nourrir ses camarades. Et il devait avouer qu’il préférait largement mettre à profit ce qu’il avait appris chez son maître pour des gens qu’il aimait plutôt qu’Arkugal. Et au mieux, il avait juste le droit à quelques critiques et ronchonnements de leur part, bien que ça ne soit jamais arrivé jusqu’à maintenant. Enfin presque. Une fois, il avait oublié un plat sur le feu parce qu’il parlait à un agent de l’Oreille concernant la chasse aux esclavagiste jusqu‘ à ce que ce dernier mentionne une drôle d’odeur venant de la maison. Et ce fut ainsi que le trio fut contraint d’aller manger à l’auberge.


    - Vous… cuisinier quoi ?

    Au moins, il pourrait faire des plats qui seraient assez différents de ce qu’il avait eu à cuisiner quand il était esclave. Et s’il pouvait oublier un peu plus son passé dans sa cuisine. Peut-être que cet Imoogi pourrait lui faire voir d’autres choses.

    CENDRES

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  • Lun 5 Juin - 21:43
    Imoogi aime parler. La créature sous-marine a longtemps pourtant été prostrée dans le silence. Il était timide, avant. Il a vaincu tout ça. Quand il était petit, sa charmante mère ne leur laissait pas le loisir de s’exprimer de tout leur saoul. Cachés dans leurs coquillages, ils discutaient pourtant, avant de s’endormir. Ils ne parlaient jamais d’elle, comme un secret qui ne devait pas être dévoilé. Ils ne se plaignaient pas, mais parlaient de l’avenir. Imoogi n’était pas vraiment seul, mais pas vraiment entouré non plus. Cette fratrie, il n’en fait plus partie. Il songe parfois à ceux qu’il a laissé derrière lui. Il réfléchit, il regrette. Puis hausse les épaules et poursuit son chemin. Les cours divers qu’on leur donnait n’étaient pas tous passionnants. Les professeurs stricts tentaient de lui faire avaler des matières auxquelles il ne prêtait guère attention. Sans succès. Paix à leurs âmes déchues face à un tel élève. Ça le fait doucement rire, Imoogi. Aujourd’hui, bien des choses coulent sur la carapace dorée de son indifférence, jusqu’au bout de la queue. C’est avec le temps qu’il a appris à discuter. Il ne sait pas écrire, il peine à lire et à comprendre ce monde qui l’entoure, mais ses mots sont francs et doucereux. Il sait séduire et convaincre. Il sait se servir de sa langue, dans bien des sens du terme.

    Quand il est arrivé sur terre, il n’a pas eu d’autre choix que de s’approcher des créatures peuplant forêts et villes, demandant son chemin, où il était, pourquoi, où trouver à manger, de l’argent, où dormir, quoi faire. Il a appris bien plus en quelques années que lors de son entière scolarité sous les flots qu’il ne retrouvera jamais. Où est-il arrivé en premier ? Il ne s’en souvient plus. Quelque part. Ou nulle part. S’il voulait retrouver le chemin de « la maison », il en serait bien incapable et cela tombe bien, l’envie ne le titille pas. Il est libre. Et presque heureux.

    Là, par exemple, dans ces bains, lors de ce voyage qu’il a initié il y a une poignée de jours, il se sent heureux. Il est loin de son quotidien en République, quoiqu’il aime ce qu’il fait. Vendre des raviolis, les préparer bien sûr auparavant n’est pas désagréable et il lui plaît de voir le bonheur sur le visage des gens. Donner de la voix, glisser les doigts sur le précieux guzheng qui ne le quitte pas n’est pas un calvaire. Mais tout cela est répétitif. Si seulement il pouvait rencontrer quelqu’un… se faire un ami, sentir le cœur battre de nouveau, les mains s’activer pour que le temps passe plus vite. Imoogi essaie. Essais, erreurs. Ces gens, au Reike. Il ne les reverra probablement jamais. Il offre un sourire aux deux personnes qui se présentent à lui, échange les politesses d'usage lorsque l'on reçoit un nom inconnu. L’un d’eux a un prénom bien curieux qu’il refuse de relever. Il n’est pas sûr de bien le comprendre. Ce ne sont pas ses affaires. Parlons cuisine. « Je ne suis pas sûr de pouvoir vous donner de nombreuses idées. Je passe mes nuits dans les restaurants. Je ne reproduis rien chez moi. Je n’ai pas la place, enfin… où je vis, ce n’est pas très grand… » Et le voilà qui repense à l’horrible cagibi dans lequel il dort une nuit sur deux. L’autre, il s’échappe, retrouve un point d’eau rassurant, dort à la belle étoile, paie une chambre d’hôtel. Il grimace, mais la moue s’efface vite pour rendre la place à un franc et grand sourire. « Toutefois… tout est possible. Je me concentre sur une seule spécialité : les raviolis. Ne me demandez pas où j’ai trouvé cette idée, je suis bien mauvais pour m’orienter. C’était il y a fort longtemps. J’en fait aux légumes, à la viande ou au poisson. Je songe à élargir mes horizons, en proposer aux fruits, mais… enfin bon, tout cela n’est pas fort intéressant. Je ne peux malheureusement pas vous écrire une recette. » Secret bien gardé ou le triton ne veut pas dévoiler la vérité sur son expérience avec une plume dans le creux de la main ? Il offre à l’hybride et à son compagnon un aimable sourire. Tout cela est vain. Pourquoi ainsi discuter ? Il ne les aide pas. Peut-être n’ont-ils jamais croisé les raviolis d’Imoogi. Peut-être ne savent-ils pas à quoi ils ressemblent. Le poisson est abattu. Le dos repose contre le bord du bassin et il regarde ses ongles longs. Il n’aurait pas dû ainsi les importuner.
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  • Mer 7 Juin - 16:54
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Arkugal avait toujours été un amateur de bonne cuisine. Il adorait surtout la viande de gibier. Ce qu’il préférait, c’était sans conteste les chairs de diverses antilopes. Gazelles, bubales, gnous, addax, hippotragues, oryx et bien sûr, cobes. Il appréciait la chasse, elle lui offrait cette sensation de pouvoir sur un être vivant en ayant le droit de vie ou de mort sur lui. Le summum de la virilité… ou de la lâcheté, selon le point de vue. Et ce gibier, il pouvait fournir de la viande. Et seul le maître et ses convives pouvaient la savourer. Les restes c’était pour les chiens. Les esclaves n’y avaient pas le droit. C’était une viande bien trop noble pour eux. Broken Goat n’en avait pas eu grand-chose à faire de ne pas avoir de viande au menu. Mais devoir dépecer et cuisiner ces antilopes, c’était une vraie torture pour lui. Même avec des espèces plus éloignées de lui comme des oryx, cela le mettait mal à l’aise. Et il avait bien remarqué que cela amusait son sadique de maître. C’était sans doutes la raison pour laquelle il était souvent de corvée cuisine quand Arkugal ramenait une antilope de ses sessions de chasse.

    Depuis qu’il était avec Bakt et Turu, il pouvait cuisiner un peu plus ce qu’il voulait. Il faisait des recettes censées sublimer du gibier, mais cette fois, c’était des plantes des marais, céréales, des poissons, invertébrés. Il avait adapté cela pour ce type d’ingrédients. On les voyait comme moins nobles que du gros gibier. Pourtant, il était possible de les sublimer et ils pouvaient se montrer tout aussi savoureux. Il prenait du plaisir à les cuisiner. Pas comme des antilopes. Puis comme disait Bakt, ce qu’il comptait, c’était de faire des plats qui faisaient plaisir.

    Le cobe savourait les bienfaits de l’eau chaude. Il écoutait en même temps ce nouvel interlocuteur voulant connaître ce qu’il cuisinait, de quoi lui donner des idées. Puis cela lui ferait un peu oublier ce qu’il préparait pour son maître. Il avait besoin de sortir des sentiers battus. Et tout en continuant à utiliser des ingrédients bon marché ou trouvables dans le lac. De préférence végétarien. Si Turu et lui pouvaient se contenter de brouter les végétaux aquatiques ou terrestres, ce n’était pas le cas de Bakt. Même si quand les deux herbivores avaient besoin de brouter pour user leurs dents, l’humain n’avait pas de soucis à se préparer un repas. Mais il n’était pas rare qu’ils fassent des menus pour trois. Le seul dispensé de cuisine étant Turu, parce qu’il était vraiment mauvais dans le domaine.

    Le triton semblait connaître un peu la cuisine, mais il faisait son modeste. Mais peut-être que dans les tavernes et autres restaurants, il avait vu des recettes intéressantes. Les spécialités ne manquaient pas. Broken Goat et Bakt allaient assez peu en taverne. Pas donné, beaucoup de monde, et surtout des risques de bagarre. En particulier avec Turu et son tempérament explosif.


    - Bah, vous avez sans doutes vu des plats qui se démarquaient lors de vos pérégrinations dans divers restaurants.

    Puis le triton parla enfin de sa spécialité qu’il vendait en République. Des raviolis, Broken Goat n’avait jamais entendu parler de ce genre de plat. Apparemment, il en existait à la viande, au poisson, aux légumes. Mais Imoogi voulait en tester aux fruits. Voilà qui pouvait-être intéressant. Le cobe appréciait les fruits. Bakt et Turu et également. Voilà un aliment qui fédérait tout le monde. Juteux, sucrés, généreux, de véritables plaisirs pour le trio. Mais ce n’était pas donné, comme la viande. Du coup, quitte à prendre des aliments luxueux pour des repas festifs, ils optaient plutôt pour des fruits qui faisaient l’unanimité.

    - Moi pas connaître ravioli… Ravioli avec fruits devoir être bon…

    A côté, Bakt regardait ses mains qui commençaient à être fripées.

    - On devrait bientôt sortir, je vais ressembler à un petit vieux à force ! Et moi je suis pas couvert de poils pour cacher la misère !

    L’hybride hocha la tête. Effectivement, ça faisait un moment qu’ils étaient dans l’eau. Broken Goat avec son poil plaqué hors de l’eau, mais immergé, son volume augmentait. Le cobe sorti de l’eau après avoir attrapé sa serviette qu’il noua rapidement autour de sa taille. Il s’ébroua, ce qui le fit augmenter d’un coup de volume. A côté, Bakt prenait une position comme pour tenter de se protéger de la douche gratuite.

    - Tu devrais faire attention !
    - Euh…moi désolé…

    L’hybride se tourna vers le triton alors qu’il se séchait.

    - Merci…Moi vouloir goûter raviolis un jour… Moi vouloir savoir cuisiner raviolis… Et toi pas dire que raviolis pas intéressant... Moi vouloir connaître raviolis !

    L’intérêt des raviolis pour l’hybride était palpable, mais il était également conscient qu’il ne pouvait forcer Imoogi. Si le triton voulait les aider sur ce point, aucun souci.

    CENDRES
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    Anonymous
  • Mer 14 Juin - 19:56
    Imoogi exulte. Enfin, le terme est sûrement un peu fort. Il profite simplement. De l’eau chaude sur sa peau – et la main glisse en dehors du bassin, récupère le précieux liquide qui coule de nouveau dans un bruit agréable, et ça recommence, encore et encore, Imoogi joue et s’occupe les doigts – et de cette rencontre pleine de curiosité. Il aurait pu simplement clore son bec, ignorer les quelques paroles entendues de la part du duo, les laisser débattre sur leur futur repas mais… intervenir était tentant. Et puis, ces vacances n’ont pas été programmées dans le mystère. Imoogi sait ce qui le fait vibrer, ce qui le rend vivant. Il veut sortir la tête de l’eau, croiser des regards autres, laisser la langue s’exprimer. Ici, on ne le connaît pas. Ici, on ne le connaîtra jamais. Il est d’ailleurs, il sera toujours d’ailleurs, un étranger quelque que soit l’endroit où ses pieds le mèneront. D’où vient-il donc ? Oh, il a oublié, ça n’a pas d’importance. Il est le garçon aux raviolis, le garçon au beau sourire qui tend les délices d’une main tendre, rit avec les enfants, puis qui change de visage une fois la nuit tombée. Un musicien terriblement doué, des mélodies oubliées, les épaules qui bougent, l’une se soulève, puis c’est au tour de sa jumelle de s’animer. Le guzheng chante. Imoogi chante. Soudain, il se lève et danse. Tout cela est oublié. Il doit s’amuser. Quel projet pour ce soir ? Une boisson fraîche dans un endroit charmant, contempler la nuit et les étoiles qui étincellent. Peut-être d’autres discussions, le triton qui s’assoit à une table déjà vivante, invitation qu’il s’octroie pour se sentir moins seul. Jusqu’au bout de la nuit il parlera de sa vie misérable, de ses journées qui ne le font pas rêver, mais de ses aspirations, de ses désirs enfouis. Un ami, des amis, l’amour peut-être, il ne connaît pas tout ça, solitaire est-il, il fuit dès que le sujet devient épineux.

    Mais ce soir, près de ces deux charmants, rien ne lui arrivera. Ils seront bientôt partis, une éphémère rencontre dont il se souviendra, dont ils se souviendront quelques heures avant d’oublier Imoogi le vendeur de raviolis. L’humain commente ses longues pérégrinations. Le poisson hoche lentement la tête. « Cela est vrai. J’ai croisé bien des plats lors de mes aventures. Toutefois, si je dois être tout à fait honnête, je ne saurais en parler davantage. Premièrement, car je ne puis tout manger. Je suis triton, j’exècre la viande même si j’ai appris à la préparer. Je me contente de poisson et de légumes. Ensuite, les noms m’échappent, et je n’ai pu que peu constater les appellations et les ingrédients. Les cartes de restaurant demeurent un mystère pour moi… » Comment faire part de ses honteux problèmes de lecture sans trop mentionner le sujet, le survolant à peine. Il fera les conclusions qui lui plairont. L’hybride avoue qu’il ne connaît point les raviolis, et le triton n’est pas étonné. Est-ce Imoogi qui a inventé ce nom ? Peut-être. Cela sonnait adorablement à ses oreilles. Broken Goat a un air attendrissant sur le visage, et sa maîtrise du commun maladroite le rend encore plus sympathique aux yeux du garçon aux longs cheveux bleus. Toutefois, il semble être l’heure pour le duo de s’en aller. Bien sûr, cela est évident, ils étaient là bien avant l’arrivée d’Imoogi qui rêve de l’océan. Il hoche la tête, se prépare à leur souhaiter une bonne continuation sans trop les regarder, les laissant à leur intimité, cacher cette nudité qu’il ne saurait voir et il pensait le silence revenu pour le reste de la nuit. C’était sans compter l’hybride et ses paroles touchantes, celles qui émeuvent le palpitant gelé du jeune homme. Il voudrait lui faire goûter ses raviolis. Il voudrait l’initier à leur préparation. Ce n’est pas un secret. Imoogi aime partager. Il aime donner, offrir aux gens des sourires malgré son visage figé, leur donner des moments de bonheur. La cuisine le rend heureux. « Je serais ravi de vous aider, mon cher Broken Goat. Les raviolis ne sont pas compliqués à réaliser, toutefois j’ai besoin d’ingrédients frais. D’un endroit pour travailler. Je ne pouvais emmener ma roulotte avec moi, je me retrouve donc démuni et ne sais comment vous venir en aide… » Les neurones s’activent violemment et une gerbe d’eau vient arroser son visage. Imoogi peut contrôler l’eau. Il peut la geler, également. Il aurait bien besoin d’une douche fraîche pour trouver la solution à l’épineux problème qui se présente à lui. « Mais comment faire ? Et quand ? Je laisse ces détails à votre appréciation. Je suis votre homme si vous désirez goûter cers délicieux raviolis, qu’ils soient aux pommes ou aux légumes. Trouver les ingrédients ne devrait être trop compliqué, mais… » Il pense tout seul, comme souvent. Soudain, il a trop chaud, et d’un bon, s’assoit sur le rebord du bassin.
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  • Jeu 15 Juin - 17:13
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    - Moi pas aimer viande…
    - C’est pas ce que je préfère et vivant avec des herbivores, j’ai appris à m’en passer…

    Qu’Imoogi se rassure, il n’était pas tombé sur des viandards de première. Heureusement que Kilanna n’était pas dans les parages. Avec elle, c’était une autre histoire. En tant qu’esclave, Bakt avait été habitué à un régime pauvre en viande. Puis, vivant désormais au bord de l’eau dans un quartier de pêcheur, il avait accès à du poisson si besoin en source de protéines. Autrement, certaines légumineuses faisaient aussi bien le travail dans ce domaine. Le trio en mangeait plus souvent que de la viande.

    - Moi aimer légumes…

    Même des choux de Bruxelles ne faisant pas forcément l’unanimité chez les humains passaient pour Broken Goat, même si ce n’était pas ce qu’il préférait. Toutes manières, il consommait surtout des végétaux du lac. Et à ceux qui disaient que les herbivores étaient des faiblards, le cobe pouvait citer un contre-exemple au sein de la salle de musculation. Un hybride-taureau tout en muscles face auquel il ne valait mieux pas faire le malin. Pourtant, le bovin était plutôt sympathique.

    - Moi savoir pêcher…

    Broken Goat avait travaillé dans un premier temps en tant que pêcheur, donc il avait un peu la main si Imoogi voulait cuisiner du poisson. Ils avaient également des harpons chez eux. Le cobe avait la forge pour les entretenir si besoin. Même des objets assez modestes pour des utilisations anodines pouvaient bénéficier de soins pour être plus utiles.

    Finalement, le triton proposa de les aider à cuisiner. Mais il n’avait rien pour travailler. Pour ça, les deux Reikois pouvaient y remédier. Et s’il fallait des ingrédients qu’on ne trouvait pas au lac comme des céréales ou des œufs, ils connaissaient des petits commerces ouverts assez tard. Après tout, Kyouji ne dormait jamais réellement. Il existait des individus ayant un mode de vie ou un travail nocturne, donc certains commerçants capitalisaient sur ce type de clientèle afin d’avoir une concurrence moins féroce. Sans parler de ceux qui allaient aux bains après une journée de travail et qui allaient faire leurs courses justes après ce moment détente. Ils pouvaient également profiter de thermopolia, des sortes d’établissements de restauration rapide offrant des plats à manger sur le pouce et bon-marché. Populaire chez les ouvriers, serviteurs et autrefois des esclaves. Maintenant que cette pratique était interdite, les esclaves étaient intégralement issus de commerce illicite, donc mieux valait les cacher. Du coup, ils ne fréquentaient plus ces établissements sauf en tant qu’affranchis.


    - Toi pouvoir venir à maison… Moi avoir quoi cuisiner… Moi espérer que ça aller…
    - On t’attend à la sortie.

    Le triton était déjà assis sur le rebord alors que les deux Reikois rejoignaient les vestiaires pour se rhabiller et prendre leurs affaires. Heureusement pour Broken Goat, on ne lui avait pas volé son masque et son tablier. Dire qu’il faisait plus habillé avec sa serviette autour de la taille, que juste en pagne. Mais il en avait l’habitude et cela lui convenait, même si ça ne plaisait pas à tout le monde. Bakt aussi avait remit ses vêtements. Même si une telle tenue lui renvoyait à son passé d’esclave. Un être à qui on donnait le strict minimum histoire de cacher ce qui devait l’être sauf quand le maître avait besoin qu’il soit nu pour certaines activités dont Broken Goat voulait oublier. Pas que le sexe le dérange en soi, mais avec Arkugal, ce n’était pas agréable du tout. Cela se voyait qu’il était hétérosexuel, mais ça ne l’avait pas empêché d’abuser de son esclave. Mais c’était avant-tout une affaire de domination. Ce qui faisait exister ce genre d’ordure c’était le fait de soumettre un individu à n’importe lequel de ses désirs. Désormais, Broken Goat était bien plus réticent vis-à-vis de ce genre de chose alors qu’il avait put voir qu’avec des personnes plus respectueuses, cela pouvait-être agréable. Son loisir principal restait de se baigner.

    Ils sortirent des bains et attendirent Imoogi dehors. L’odeur de la nourriture des stands de restauration rapide chatouillait les narines des deux ex-esclaves.

    Mais en règle générale, c’était des aliments gras, frits, pas les trucs les plus diététiques. C’était surtout pour remplir l’estomac rapidement et à moindre frais. De toute façon, si le triton tenait sa promesse, ils pourraient tester de nouvelles recettes. Ils n’avaient plus qu’à attendre Imoogi pour faire des courses et pouvoir enfin cuisiner. Peut-être qu’ils trouveraient également des ingrédients dans le lac au bord duquel ils vivaient. Broken Goat connaissait bien les végétaux locaux et certains comestibles pour les humains.


    CENDRES
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  • Lun 3 Juil - 0:57
    Tous les goûts étaient dans la nature, mais Imoogi, observant Broken Goat du coin de l’œil, se doutait parfaitement que la viande ne faisait pas partie de son alimentation. Cela dit, le jeune hybride le lui confirma facilement. Aisé de trouver un terrain d’entente, alors, et l’humain était de la partie. Ils pourraient, un jour sûrement, s’offrir le loisir d’un repas ensemble. Imoogi aux doigts dorés se servirait de ses compétences et de ses connaissances pour rassasier l’estomac des deux amis. Toutefois, ce ne serait pas ce soir. Il était fort tard, ils trouveraient sûrement plus aisé de se soulager ailleurs, loin du triton et… même que peut-être ils ne se recroiseront jamais. C’étaient éventuellement des promesses en l’air, des désirs et des projets qui n’aboutiront pas. Cela était triste pour Imoogi. Ce n’était pas au sein du Reike qu’on lui avait enseigné l’art des raviolis, et il était presque certains que les habitants de cette région du monde ne connaissaient guère ces délices aux mille saveurs. Cela lui faisait serrer les poings d’une fureur ridicule. Il était connu en République. Les clients se pressaient aux portes de sa roulotte… qui n’en possédait pas – mais un jour, il en était sûr, il aurait un toit sur ta tête, de jolis battants à pousser et des tablées à proposer. Ici, il n’était personne. Peut-être un joueur de guzheng, instrument venu d’ailleurs qui peinait à être nommé par les intéressés. Mince alors, il n’avait aucune occasion de partager son savoir culinaire et les deux hommes allaient lui filer entre les doigts. Il voulait les revoir, leur attraper tendrement la main et les mener dans un lieu plein de magie et plein de gourmandise… sans savoir où aller, parce qu’il n’y connaissait rien à ces rues et ruelles. Merde, les voyages forgeaient l’âme mais le frustraient terriblement. S’il était heureux de rencontrer d’autres sympathiques esprits, ne point pouvoir exploiter ces relations l’agaçait. Le moment, pourtant, était venu de parler pêche. Broken Goat savait pêcher. Imoogi aussi. La technique différait sûrement. « Je suis un triton, je sais également pêcher, mais je suis certain que vous et moi ne procédons pas de la même manière, du moins en partie. Si un jour nous nous recroisons avec le projet fou de cuisiner, je vous conterai mes techniques. Je plongerai sous les flots de l’océan pour vous offrir le poisson qui nous permettront de réaliser ces maudits raviolis » Mais à quoi bon ? Broken ne semblait pas manger de poisson. Ce projet était uniquement présent pour lui faire plaisir – ainsi qu’à son ami. Auraient-ils besoin de crustacés et autres créatures sous-marines ? Il ne savait pas. Puis, il devait bien avouer… les techniques des sirènes et tritons pour accaparer les poissons ne lui plaisaient que peu. Il voudrait s’en passer, mais sa nature revenait sans cesse le titiller. Il devait en manger. Les légumes seuls ne suffisaient pas. Il était un triton, un foutu triton.

    Ah. Une minute. Revenez. Imoogi s’était stupidement imaginé dans son esprit embrumé par les volutes de vapeur qu’ils ne se reverraient point, que toutes ces belles idées ne verront jamais le jour. Les trois s’étaient mal compris. Broken Goat était prêt à l’amener chez lui. Son ami semblait du même avis. Les voilà qui s’éloignent. Pensif, le triton regarde leur silhouette qui peu à peu devient plus fine avant de disparaître dans un coin de mur. Il n’est guère fatigué, et il a faim – un tout petit peu. Beaucoup. Il doit avouer la vérité. Les raviolis sont presque lassants lorsque l’on termine les restes jour après jour, mais il veut aider ses nouvelles connaissances. Auront-ils l’occasion de tout attraper dans les différentes échoppes ? Le projet verra-t-il le jour ou se contenteront-ils d’un plat bien plus aisé à rassembler ? Il veut pouvoir rêver. Un mouvement souple, les pieds retrouvent le sol. La serviette attachée autour de la taille, l’homme superbe quitte les lieux, retrouve la chaleur du vestiaire. Il sèche les recoins de son corps, glisse dans sa tunique et abandonne ses cheveux en un magnifique chignon pour éviter à l’eau de couler dans son cou, dans son dos. Les regards se posent sur cette créature venue d’ailleurs, il évite soigneusement de leur rendre leur attention. Les pensées se bousculent dans sa tête. Il connaît parfaitement les ingrédients. Bien moins les boutiques ou les trouver. Il devra demander de l’aide à l’hybride et à son ami humain. Un instant, il hésite. Doit-il les rejoindre ? Est-ce seulement sage ? L’hésitation est balayée d’un revers souple de la main. La porte se referme derrière lui, les silhouettes du duo se font plus précises. Le baluchon est dans son dos, flotte devant lui son guzheng joliment masqué par un tissu protecteur. Il n’a pas le choix, il ne sait où dormir ce soir, il est contraint de se promener avec tout ce qui n’a point voulu le quitter lorsqu’il a quitté République. Le voilà bien chargé, à offrir à ses compagnons de cuisine un sourire crispé. « J’espère ne point vous avoir trop fait attendre tous deux. Je suis prêt à rendre votre soirée d’affamés plus agréable. J’ai besoin de farine et des légumes de votre choix. Cher Bakt, si vous souhaitez des crustacés ou du poisson, nous tenterons de vous satisfaire. Si besoin est, je peux rapidement laisser ma nature dominante apparaître et quérir quelque animal sous les flots. Bref. D’ordinaire, je privilégie le chou pour mes raviolis, mais vos goûts seront les miens. Nous tenterons de nouvelles choses, ce soir. Je veux vous faire plaisir à tous les deux et à votre ami resté à la maison, si j’ai bien compris. Si nous croisons un fruit, j’aimerais l’attraper pour jouer un instant à l’apprenti sorcier. C’est l’occasion rêvée. Voulez-vous vos raviolis accompagnés d’une sauce de mon invention, ou en soupe ? Je m’excuse de vous assommer de paroles, mais je désire votre contentement le plus absolu » Il penche doucement la tête. Imoogi est leur homme pour la soirée. Ses projets bousculés, et il n’en est que peu triste. Ils passeront une belle soirée dans la joie des aliments. Puis il s’en ira, ombre discrète qui disparaîtra sous les rayons de lune. « Je ne connais que peu les lieux, je vous laisse me guider vers la folie du jour. Allons, allons-y, les regards me semblent trop insistants pour être bienveillants » Et en effet, deux hommes aux dagues fourrées dans les paumes les observaient comme si leur présence était une insulte à la nation. Imoogi sent les problèmes leur titiller les narines. Il grimace.
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  • Mer 5 Juil - 16:19
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Ils attendaient le triton à l’entrée des bains publics. Les rues étaient encore animées. Allait-il les rejoindre ou ne serait-il qu’une rencontre fugace de plus dans ce monde. Ils reprendraient leur vie normale comme si de rien était. Broken Goat n’avait pas vraiment de haine envers les Républicains. La preuve, ce type n’était pas désagréable et semblait ne pas être un mauvais gars. Et il aimait l’eau. Que demander de plus. En même temps, si c’était un triton, ce n’était pas étonnant. De plus, c’était l’occasion d’échanges intéressants. Au moins sur le plan culinaire. L’hybride avait bien envie de découvrir de nouvelles choses.

    Tandis qu’ils attendaient, les oreilles du cobe se mirent en alerte. Il repérait des gens visiblement pas très bien intentionnés. Les agressions envers les hybrides n’étaient pas très rares et les juges complaisants avec les bourreaux étaient également monnaie courante. Même dans le Reike qui se disait très rigoureux en termes de jugement. Déjà qu’ils peinaient à arrêter les esclavagistes, alors les gens qui s’en prenaient aux hybrides. On les disait ratés des Titans en plus d’être le fruit de relations légitimement glauques. Mais est-ce que cela justifiait de rejeter des enfants qui n’avaient pas choisi d’être ainsi. Heureusement que dans ce monde, il y avait quelques personnes ayant suffisamment de recul pour chercher à faire la part des choses et accepter des différences comme une richesse et non comme un danger. Mais elles étaient beaucoup trop rares.

    Finalement, ils virent le triton sortir des bains pour venir à leur rencontre. Il semblait avoir tenu sa promesse. Au pire, ils seraient rentrés à la maison et auraient fait autre chose. Tout ce qui comptait, c’était que Turu n’ait pas fait la cuisine.

    Imoogi s’excusa de son retard. Après vu sa tenue par rapport aux deux autres, évidemment que se changer demandait plus de temps. Puis il était sorti plus tard. Au moins, un pagne, c’était rapide à enfiler. Puis ça tentait moins les voleurs, hormis les esclavagistes, mais ils n’allaient pas s’en prendre à des gens en plein jour.

    Pour les raviolis, le triton leur donna la marche à suivre. Il indiqua qu’il avait besoin de farine, ainsi que de légumes, apparemment, n’importe lesquels. Ce qui laissait l’embarras du choix. Il proposait même d’aller pêcher des crustacés ou du poisson pour Bakt. Il souhaitait également expérimenter avec un fruit. Pourquoi pas après tout.


    - Des raviolis végétariens me conviennent, mais si vous arrivez à vous procurer du poisson pourquoi pas. Et mon ami Broken Goat connaît des plantes aquatiques comestibles pour les humains. C’est un très bon nageur et un expert en la matière.

    L’hybride hocha la tête.

    - Pour trouver farine, nous connaître boutique. Et pour fruit aussi !

    Concernant les types louches, Imoogi conseilla qu’ils ne traînent pas trop. Et les autres furent du même avis. Broken Goat et Bakt invitèrent le triton à les suivre.

    - Les types qui regardent de traviole, on a l’habitude, entre les hybrides et le fait d’être d’anciens esclaves ça peut suffire à certains pour haïr… Et ça marche aussi pour ceux qui sont potes avec les hybrides.

    Les anciens esclaves pouvaient également être regardés de travers. Le Reike ayant eu une très longue tradition esclavagiste, les affranchis résultant des décrets impériaux étaient vus comme des parvenus, même quand ils n’étaient pas bien riches. Cependant, certains voyaient leur statut comme mérité et qu’ils devaient également mériter leur liberté. Ceux qui le pensaient étaient bien souvent ceux qui avaient profité du système. Ayant notamment une main d’œuvre gratuite et corvéable à merci. Sans parler de la possibilité d’infliger des châtiments corporels. Écraser d’autres pour cacher ses peur et faiblesses.

    Mais Broken Goat remarqua que les types les suivaient, comme s’ils attendaient qu’ils soient seuls pour leur sauter dessus. Mais tant qu’ils étaient dans la foule, attaquer serait bien compliqué. Même si l’hybride se doutait qu’on prendrait assez peu sa défense. Après tout, il était le représentant d’une race considérée comme maudite. Finalement, ils parvinrent à la boutique où ils pourraient trouver de la farine pour les raviolis ainsi que des fruits. Une petite échoppe de ville connue pour être ouverte assez tard, parfait pour dépanner. Juste que c'était un peu plus cher. Donc les anciens esclaves allaient devoir choisir judicieusement leurs ingrédients et faire attention aux quantités. Au comptoir, un nain à l'air endormi. D’ailleurs, le cobe avait vu un beau melon d’eau qui lui donnait envie. La question allait-être le prix, car le bougre ne savait pas lire. Bakt observa le fameux melon.


    - Mouais, il a l’air sympa, mais on a pas le prix, c’est dommage…

    Autrement, ils se rabattraient sur des figues de Barbarie, dans le désert, ces cactus poussaient bien et offraient eau et surtout des fruits. Enfin, Imoogi avait peut-être quelque chose qui lui faisait envie. Pendant ce temps, les oreilles de l'hybride restaient en alerte face à un éventuel danger, surtout avec les types qui les suivaient.

    CENDRES
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  • Ven 7 Juil - 0:26
    Le triton a connu bien des péripéties au cours de sa vie en dehors des mers. Il est vrai que le début de son existence fut plutôt calme, avec cette mère qui les protégeait trop, cette mère qui observait avec attention chacun de leurs mouvements, criait dès que les minutes de retard atteignaient la seconde. Il grimace. En sécurité, certainement il l’était, mais heureux, ce n’est pas une évidence. Ainsi épié, l’envie de vomir le prenait souvent et couché dans ce qui lui servait de lit, il parlait à voix basse à sa fratrie, rêvant d’un monde où elle ne serait plus là. Ou du moins, plus rarement. Lâcher la bride, leur faire confiance, ne pas gérer chaque pas à queue de sirène. Un enfer qu’il a quitté il y a de longues années pour ce monde si grand et si différent dont il n’avait presque jamais entendu parler. Des légendes, des recommandations alarmistes, et la crainte de l’inconnu. Ça suffit. Imoogi en a eu marre, il s’est dépêché vers la surface et jamais n’a songé à opérer un demi-tour. Il n’a pas regardé dans son dos, a espéré pourtant que ceux qui partageaient sa souffrance prendraient la même décision. Il ignore d’où il vient, s’il les recroisera un jour. Peu importe. Ça n’a plus d’importance. Ils ne se reconnaitront pas. Sa vie passée n’existe plus. Il s’est libéré des chaînes qui l’entravaient, peut-être à la manière de ces anciens esclaves, mais ils ne sont point assez proches pour aborder les douloureux sujets. Alors le triton garde le silence auprès de ses nouveaux compagnons. Quelques heures douces, dans la simplicité. Vivre pour cela, pour ce coup de fouet revigorant, sans mauvais jeu de mots. Le sourire calme flotte sur les lèvres mais le moment n’est pas aux réjouissances. Peut-être sont-ils en danger, peut-être se font-ils des idées. Ils en auront bientôt le cœur net, mais d’abord discuter, connaître les goûts et les désirs. Du poisson, Bakt ne dit pas non. Ça devrait être rapide, s’ils trouvent un point d’eau riche en animaux marins. Ils sont peu, ce soir. Les clients ne se pressent pas à l’échoppe, murmurant des envies fugaces. Ce sont des vacances. Quel drôle de mot ! Il ne l’aime guère, et pourtant, c’est celui qui se rapproche le plus de la réalité. Imoogi est autant courageux que paresseux. La vie est un mystère.

    Ils se mettent en route vers le premier magasin. De la farine, des fruits, le bonheur d’une partie des raviolis qu’il leur offrira. Les légumes pourront éventuellement être dénichés non loin de là, et on lui propose également des plantes aquatiques. Intéressant, curieux. Le triton en connaît certaines, la vie sous-marine n’ayant pas été qu’un déferlement de poiscailles, mais il avoue n’en avoir plus goûtées depuis de nombreuses années. Peut-être celles de Broken Goat seront-elles inédites ? Il est curieux de les associer à la douceur du ravioli et du poisson. Les pas se font rapides dans les ruelles de la ville et Bakt lui donne quelques indications sur les mésaventures qui semblent se presser à leurs fesses. Des personnes tout à fait charmantes et pleines d’a priori dégueulasses. Ce terme n’est certainement pas assez pompeux pour la verve du poisson, mais la pensée y est. En République, Imoogi n’a pas croisé de nombreux esclaves. Bien sûr, il connaît leur existence mais a toujours préféré fermer les yeux sur ces pratiques douloureuses. Une bonne raison pour ne pas habiter au Reike, même si le visiter quelques jours n’est pas une torture terrible. Toutefois, ces personnages suspects lui rappellent l’injustice de la vie, et les travers dans lesquels il aurait également pu tomber. Abandonné et livré à lui-même, son nez ne lui a pas menti à quelques reprises et il s’est promptement échappé. Il ne veut plus vivre enchaîné.

    « Si je puis me permettre, je trouve ce comportement purement humain terrible et honteux. Hybrides, esclaves, tous méritent le respect, et pour ces derniers, la libération doit être proche. J’ignore l’origine de ces regards désagréables, hâtons-nous, j’aimerais éviter de me battre ce soir ainsi encombré, mais restons sur nos gardes. » Une chose était sûre, si l’envie les prenait de les attaquer, le triton riposterait sans pitié. Le duo l’accompagnant était tout à fait charmant et ne méritait pareil traitement, qu’ils aient été esclaves ou non. Quelle mentalité atroce ! Les voilà qui entrent dans une boutique, mais il sait qu’ils ne sont pas vraiment seuls. Les âmes dehors les attendent, lueur d’une dague dans le reflet de la fenêtre et frisson désagréable. Ils sont ici en sécurité, mais pour combien de temps ? Qui leur viendra en aide ? L’esprit embrumé, Imoogi se balade entre les rayons. Il se sert en farine, ferme soigneusement le sachet utilisé pour éviter au moindre grain de prendre la poudre d’escampette. Les deux hommes cherchent des fruits, il se joint à eux. Il ne sait point lire mais a appris peu à peu les chiffres. Il ne les connaît pas parfaitement, il se perd, inverse tout mais certains nombres face à son regard sont réjouissants. Des pommes bien mûres, bien rouges, symboles d’un amour fou, l’amour de la cuisine, très certainement. Il en attrape quelques-unes, tourne un instant autour de Broken Goat et de Bakt en leur soufflant de choisir ce qui leur ferait plaisir, que rien n’est impossible et qu’il est prêt à tout ce soir. Il paie largement sa part sans les consulter.

    Désormais, il leur manque les plantes aquatiques et le poisson. Oh, un chou chinois. Retour à la caisse. Il réveille – encore – le nain endormi et lui offre un sourire crispé. Il voudrait être sincèrement heureux, après tout la soirée s’annonce excellente, mais le danger les attend derrière la porte et il craint de fâcheux événements. Il fait quelques pas en direction des deux amis, et d’une voix assez basse, avoue ses craintes : « J’ignore ce qui se passera lorsque nous franchirons de nouveau cette porte et nous enfoncerons là où le monde se fait rare. J’ai quelques capacités offensives et défensives. Nous nous dirigerons bientôt vers un poinr d’eau qui devrait être désert. Je ne crains pas pour mon existence aquatique, mais pour la vôtre. Ces ignobles individus, j’en suis sûr, ne sont pas derrière nos arrière-trains par pur hasard. Il nous faut songer à une fuite et à un moyen de s’échapper, si possible sans confrontation directe. Bref, je suis perdu, les mésaventures s’accumulent, vous êtes pleinement concernés, trouvons une idée » Il ne les voit plus, pourtant, ces sales types, mais il devine leur présence malveillante, comme une chappe de plomb qui les prend à la gorge et manque de les faire tomber. Dehors, deux chats entament une âpre bataille. C’est affreux. Imoogi est chargé comme un baudet. Il n’est pas pleinement libre de ses mouvements.
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  • Lun 10 Juil - 18:47
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Quel être pur cet Imoogi ! Si seulement les autres se comportaient comme lui. Mais la réalité, c’était que si une minorité agressait réellement les hybrides, on avait une majorité silencieuse ou nourrissant au moins une haine plus insidieuse, systémique. Que ça soit en refusant un travail, louer un logement, rendre plus difficile l’accès aux meilleurs postes et aux meilleurs salaires. Bref, tout ce qu’il fallait pour rendre la vie compliqué pour les pauvres hybrides. Mais également les affranchis. Car certains avaient encore du mal avec les édits de l’Impératrice ayant mit à la poubelle des siècles de tradition esclavagistes. Si la chose était acceptée par la plupart des esclaves, on ne pouvait pas en dire autant des anciens maîtres et des marchands malgré l’existence des morts-vivants comme alternative. Maintenant, les pauvres choux allaient devoir payer leurs employés et ne plus les fouetter ou les torturer quand ça les arrangeait. Enfin, avant de travailler pour le Porte-mort, Broken Goat avait bien eu un employeur nostalgique de l’esclavage qui traitait ses travailleurs presque comme des esclaves. Enfin ce que la loi lui permettait.

    En tout cas, les deux hommes étaient parfaitement d’accord avec le triton, s’ils pouvaient éviter une bagarre. Déjà, le fait d’aller dans un magasin allait limiter la casse. Mais comme Imoogi l’avait fait remarquer, ils risquaient de se faire agresser, surtout s’ils passaient par des ruelles moins fréquentées.


    - Nous chercher endroits pas trop désert…

    Broken Goat commençait à connaître de mieux en mieux Kyouji. Surtout dans le quartier en question. Ainsi, il connaissait les raccourcis, ou les rues plus fréquentées. Ensuite, il vivait dans un quartier de pêcheurs plutôt modeste donnant sur le lac. Ils quittèrent l’échoppe avec leurs achats, du blé, des fruits, des légumes. De quoi faire de délicieux raviolis végétariens. Manquait plus des plantes aquatiques et éventuellement du poisson. D’ailleurs, Bakt avait fait comprendre que ce n’était pas grave s’il n’y avait pas de poisson. Il vivait avec des herbivores, donc il avait l’habitude de manger très peu de viande. Bakt et Broken Goat avaient pris des ingrédients parmi ceux que portait Imoogi. Hors de question de laisser le pauvre bougre chargé comme une mule. Les oreilles du cobe restaient en alerte. Il sentait que les types qui voulaient leur peau étaient encore dans les parages.
    Broken Goat mena le groupe dans des rues encore animées, notamment avec les nombreuses tavernes. Même si les bagarres étaient monnaie courante, il y avait au moins beaucoup de monde. Donc parfait pour s’éclipser si ça sentait un peu trop le roussi. Juste qu’ils auraient une petite rue moins fréquentée avant d’arriver à domicile. Au pire, ils pourraient aller dans l’eau, surtout si Imoogi était un triton et Broken Goat, une antilope aquatique. Et ils aideraient Bakt si besoin. Le seul souci, c’était la farine qui ne supporterait pas l’eau.

    Tandis qu’ils abordaient la dernière ligne-droite jusqu’à leur logis, Broken Goat, Bakt et leur invité revirent les deux poursuivants. Ils allaient devoir se battre sans doute. L’hybride n’avait pas d’armes et n’avait pas envie d’abimer son matériel.

    Heureusement, Bakt et Broken avaient la solution pour fuir avec les céréales. Ils pouvaient apercevoir la barque qu’ils utilisaient pour rejoindre leur demeure sur pilotis, accessible à pied sec, mais ils préféraient y aller en barque.

    - Si seulement Turu était là, c'est un peu le mieux câlé dans le domaine de la baston !

    Tandis que l’hybride et son groupe voyaient les deux hommes se rapprocher dangereusement, ils entendirent des sons de sabots résonner suivis de bêlements. Puis les deux hommes se retournèrent.

    - Une chèvre ?!
    - Attends, il y a un petit machin dessus. Il a l’air très énervé.
    - Tsss… C’est pas cette petite chose mignonne qui va nous faire du mal…

    Bakt et Broken Goat annoncèrent en cœur à Imoogi.

    - Ils ont dit le mot qu’il fallait pas, ils ont signé leur arrêt de mort…

    Une voix tonitruante venant du cavalier de la biquette naine se fit entendre.

    - Qui m’a traité de mignon ?!

    Un des deux hommes s’écroula après avoir reçu un coup de corne de la part de la chèvre dans les parties intimes. Broken et Bakt en profitèrent pour faire les présentations.

    - Bon, lui être Turu. Lui fort à bagarre, mais lui pas bon cuisine…
    - Bref, on va dire, chacun ses spécialités…

    Mais tout n’était pas fini, un agresseur restait encore en lisse et bien remonté par l’humiliation de son camarade par un hybride de cerf-souris et une chèvre naine.

    CENDRES
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  • Lun 14 Aoû - 21:18
    Heureusement, ses deux nouveaux compagnons lui viennent en aide et lui permettent de souffler. Ces sacs sont lourds ! Sûrement ont-ils abusé sur les quantités, mais après tout, n’y a-t-il pas quatre bouches à nourrir ? Le triton ne connaît pas bien les quantités. Il sait cuisiner, certes, mais il n’a jamais eu à s’occuper de tables de multiplication, ou tout simplement d’un restaurant. Un, deux, trois, six raviolis par petit ravier, parfois cela monte haut lorsqu’une famille se présente à l’échoppe et tous ces calculs font mal à la tête. Bref, l’homme est perdu dans des chiffres qu’il déteste et il espère juste qu’il pourra correctement sustenter ses invités – ou est-ce lui l’invité ? il ne sait plus trop. S’il reste des raviolis ou de la soupe de raviolis – cela est évident – il leur laissera bien volontiers, surtout si le repas fut agréable, s’ils ont su apprécier ses talents. Lorsque les deux hommes l’aident, il les remercie à voix basse. L’esprit est ailleurs. Il voudrait songer à ses expérimentations prochaines, à ses doigts qui s’agitent en tous sens et façonnent les doux raviolis. Une forme élégante, qu’il a appris à aimer. Une farce délicieuse, à laquelle ils ne sauront résister. Le garçon sait se montrer digne et humble, mais rares sont ceux qui ont détesté leur passage dans son échoppe. Cela dit, cela peut arriver. Tout est possible. Peu importe. Bientôt, il sera lancé et rien ne pourra alors l’arrêter. Un jour, prochain ou lointain, le restaurant sera sien et il apprendra de nouvelles choses, mettra ses compétences au service de la population ! Commençons par cette petite famille.

    Mais alors qu’ils parcourent les rues de la ville – et Imoogi ne sait absolument pas où il est, il se laisse guider aveuglément, comme un idiot, comme lorsqu’il venait tout juste de mettre les pieds sur terre, oubliant sa queue de poisson et son passé – il la sent encore, cette présence, ce sentiment menaçant. Dans leur dos. Il n’ose se retourner, et ses coups d’œil ne servent à rien. Ils semblent seuls, mais terriblement accompagné par les âmes tourmentées. Il resserre sa prise sur son sac de courses. Ils avancent, sans cesse, ils n’opèrent pas un demi-tour, et Imoogi est terriblement égaré. Jamais n’est-il venu ici. De l’eau, bientôt, et la possibilité de prendre le large. Ils ne sont plus seuls. Il le sait. Il pourrait aisément s’échapper, courir vers les flots pour éviter de se battre. Un saut, et le voilà parti. Mais Broken Goat ? Et surtout, son ami ? Les humains ne sont pas faits pour vivre dans l’eau. Il risquerait d’y passer, même s’il savait nager. Ils pourraient l’aider. Trop tard. Ils sont trop proches. Il lâche son sac, sort une courte lame. Il prépare sa voix, il prépare ses chants dangereux. Mais un bruit, et une petite chèvre envoie valser l’un des assaillants. Des paroles fort peu charmantes. Imoogi sourit. Ses nouveaux amis n’ont pas besoin de présenter le cerf-souris que déjà il était reconnu. Que vient-il faire là ? Il ne comprend pas tout, Imoogi, dans cet endroit inconnu. Ouille, dans l’entrejambe, paraît-il que ce n’est point agréable. L’homme tombe comme une mouche. Et d’un. Allons, ils sont désormais cinq, si l’on compte la charmante petite chèvre, ils ne devraient pas mal se débrouiller. Imoogi toutefois n’a pas envie de faire couler le sang. Alors il glisse aux oreilles de ses amis, se faufilant parmi eux tel un fantôme funeste, leur soufflant des conseils précieux et essentiels : « Vous courez vers cette barque et vous partez. Je vous rejoindrai à la nage. Surtout, bouchez-vous les oreilles jusqu’à ce que je disparaisse de votre champ de vision. Je n’aime point dire cela, mais par pitié, obéissez » et une fois les trois amis un peu plus loin, il entame ses chants morbides. Ou plutôt délicieux. Imoogi a une voix parfaite, une voix douce qui bien des fois a chanté. Toutefois, il est rare qu’il utilise ses pouvoirs de triton. À quoi bon ? Il veut qu’on l’apprécie à sa juste valeur, dans toute sa lucidité. Mais cette fois est différente. Il ne veut pas faire le mal, il veut éviter les problèmes, il veut que cette soirée se termine bien. Les fruits prendront l’eau, même s’il faudra les relaver par la suite pour être certain. L’homme dangereux arrête ses mouvements. Il fixe le triton. Son regard semble amoureux, soudain. Il recule de quelques pas. Imoogi observe l’eau. Puis, il est prêt. C’est à lui de s’en aller, sans cesser de chanter. Il ne se tait qu’une fois le corps immergé, les jambes remplacées par une superbe queue de poisson. Vite, l’assaillant aura bientôt repris ses esprits ; il lui faut retrouver la petite bande. Le regard est partout et nulle part à la fois. Il file loin du bord, loin du danger, cherche Broken Goat et ses charmants amis. Les fruits sont collés à son torse pour ne pas les laisser s’échapper.
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  • Mar 15 Aoû - 15:37
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Le premier assaillant avait été neutralisé par le cerf-souris et sa monture miniature. En revanche, il restait un adversaire en lice. Le triton avait demandé au groupe de prendre la barque et s'enfuir car il allait chanter. Bakt se mit à répondre en direction des deux autres alors qu'il montait déjà dans la barque qui allait les mener à leur demeure.

    - Il a raison, vaut mieux qu'on s'éloigne le plus vite. Montez !

    Broken Goat n'avait pas de soucis à obéir, en revanche, il y avait quelqu'un qui était un peu plus réticent. C'était le cerf-souris teigneux qui avait les bras croisés.

    - Oh non, on commençait tout juste à s'amuser, et j'ai un compte à régler parce qu'ils ont osé me traiter de mignon !

    L'humain soupira.

    - Les chants de sirènes, tu vas pas y résister, surtout en tant qu'hybride.

    Bakt attrapa Turu qui se mit à râler alors que Broken Goat prenait la chèvre pour la mettre dans l'embarcation. Il était intéressant de noter que la monture s'était montrée bien plus coopérative que son cavalier quand il s'agissait de monter à bord. Le cobe savait que le cerf-souris n'aimait pas vraiment être manipulé, mais ils n'avaient pas vraiment le choix, surtout en devant partir le plus rapidement et laisser Imoogi faire son oeuvre. La barque s'éloignait peu à peu. Mais Broken Goat se demandait s'ils s'éloignaient trop, Imoogi, qui ne semblait pas très bien connaître Kyouji, risquerait de se perdre. Déjà que lui ne connaissait pas encore chaque centimètres de la ville. Même s'il travaillait à s'améliorer dans ce domaine. Ce serait une chose bien utile que ça soit pour son travail à la forge s'il devait livrer à des clients, mais également dans le cadre de son travail d'informateur au service de l'Oreille pour traquer les esclavagistes. Il était régulièrement encore en contact avec des gens travaillant dans le domaine de l'espionnage reikois. En y pensant, il eut une once d'inquiétude concernant Imoogi qui venait de la République, mais tant qu'ils parlaient juste cuisine et que ce type n'avait absolument pas l'air d'être quelqu'un cherchant à percer les failles de l'empire. Juste un simple touriste. Puis tout ce qu'il avait vu, c'était que l'esclavage était en voie de disparition sur place.

    Broken Goat eut une idée pour rester visible pour Imoogi sans avoir à entendre son chant. Il prit des morceaux de tissus et les tendit à ses camarades.

    - Comme ça, nous pas partir trop loin et Imoogi pas perdre nous !
    - Ouais, ça se tient !

    Ils mirent les boulquiès improvisés et se mirent à distance tout en restant visibles, ainsi le triton allait pouvoir entonner son chant. L'hybride fit un signe avec un pouce en l'air en direction d'Imoogi pour dire que c'était bon, il pouvait chanter. Restait que seule la chèvre n'avait pas les oreilles bouchées, mais le groupe ignorait si le chant des sirènes fonctionnait sur les animaux. Au pire, ils retiendraient la chèvre.

    Depuis leur barque, à bonne distance, ils observaient Imoogi agir. Le cobe et ses amis remarquaient que l'humain qui avait voulu s'en prendre à eux s'était arrêté, son attitude avait changé. Mais ils étaient un peu trop loin pour voir ça en détail. Puis le triton plongea et s'échappa dans leur direction. Puis leur assaillant eut un mouvement de tête comme pour reprendre ses esprits avant de constater que ses cibles s'étaient échappées et étaient hors de portée. Chacun se sépara de ses boulquiès et attendaient que le triton ne les rejoigne. Broken Goat vérifia l'état des sacs de farine, ils étaient encore secs. De toutes manières, c'était la priorité. Une fois Imoogi à leur niveau, ils prendraient le chemin de leur modeste demeure.


    CENDRES
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  • Dim 17 Sep - 10:39
    Chanter, une passion qu’il vit au quotidien. La voix qui s’élève, les notes qui fusent puis disparaissent dans les cieux, la douceur des doigts qui souvent laissent l’instrument s’exprimer lui aussi, la tendresse des cordes qui grincent et offrent aux auditeurs un son des plus parfaits. Tout petit déjà, Imoogi avait été initié à ces arts qui, à l’époque, ne lui plaisaient guère, par pur esprit de contradiction avec ce qui lui était exigé. Beurk. Maman veut qu’il joue de cet instrument dont il a oublié le nom, hors de question. Les journées étaient trop rythmées, il n’avait point le temps de rêver, de se laisser aller à des pensées réjouissantes. Mais la vie d’après l’a réconcilié avec la musique, avec sa voix qui n’est pas toujours magique et funeste, et il a découvert d’autres mondes, d’autres façons de se laisser aller à un moment musical. Désormais, c’est agréable. Ce soir d’ailleurs, il avait comme objectif de se trouver une ruelle pas trop mal famée, de s’installer confortablement, de fermer les yeux et de s’offrir dans toute sa splendeur, dans toute sa passion. Mais ses plans ont été déjoués par un petit groupe tout à fait charmant. A-t-il des regrets ? Nullement. Peut-être pourra-t-il jouer, au fond… s’ils lui font confiance après ce spectacle un peu triste mais salvateur. Il leur sauve éventuellement la mise, leur évite de davantage se battre, mais ne passe-t-il pas désormais pour un dangereux chanteur ? L’on verra avec le temps, une mise au point sera nécessaire. Imoogi chante après s’être assuré que ses nouveaux amis étaient suffisamment loin pour ne pas être en danger. L’homme qu’il hypnotise est terriblement réceptif à ses charmes. Il voudrait danser, l’emmener dans une valse macabre, mais il n’a pas le temps, ce n’est pas le moment, on l’attend, et… il ne voudrait point montrer la cruauté de sa race, celle qu’il démontre terriblement rarement mais qui existe au fond de son cœur. Imoogi n’est pas un ange aux ailes immaculées. Il est aimable, serviable, souriant, mais séducteur et parfois manipulateur. Ces temps-ci, il « va » mieux. Il tente de réfréner ses ardeurs, devenir meilleur, mais ce n’est pas toujours aisé de se contrôler. Les secondes passent, le charme ne fera bientôt plus effet s’il se tait, alors il se jette à l’eau, rejoint comme il peut les quatre âmes qui l’attendent. Rapide sous les flots, il se jette dans la barque de ses nouveaux amis. Il n’a pas eu de mal à la retrouver, il est plein de ressources et de loin, il les observait du coin de l’œil, vérifiant que ses pouvoirs n’avaient aucun effet sur eux. Cela ne semble pas être le cas. Joli sourire qu’il leur offre alors qu’il prend de la place avec sa longue queue de poisson, bien plus encombrante qu’une simple paire de jambes. « Voilà qui est fait. Nous sommes désormais en sécurité. Je ne pense pas que cet homme se jettera à l’eau pour nous retrouver. Il aurait bien du mal à nager jusqu’à nous. Allons, voguons vers notre destination ! » Imoogi prie pour ne pas les effrayer avec sa magie noire. Il semble tout à fait charmant, mais que se cache-t-il derrière ce masque ? Oh, il est sincèrement heureux de pouvoir leur venir en aide par ses talents de cuisinier. Mais… allons, ce n’est plus l’heure de penser à cela, reposons-nous quelques minutes, le temps qui les sépare de la maison de ses hôtes. Relaxation.

    Non. Ce n’est plus possible. Les yeux autrefois fermés se rouvrent, tout à fait catastrophés. Il jette un coup d’œil vers la rive, atrocement paniqué. L’homme les regarde s’éloigner en silence, l’autre semble se relever avec difficulté. Une ombre l’attire, une ombre l’étrangle. Il a envie de pleurer. Il a les fruits, c’est très bien, mais il manque quelque chose. D’essentiel. Sans lequel il ne peut vivre. « Je… je dois y retourner… Mon guzheng… oh, je suis tellement idiot ! » La voix tremble. Et s’ils décidaient de le briser ? Il perdrait une source de revenus et de bonheur inégalable. Cet instrument est rarissime, et il n’a pas d’argent pour s’en offrir un nouveau… L’espace d’un instant, il repense à ces quelques jours plus tôt où on lui a annoncé, cet aubergiste de malheur, que l’instrument avait été volé. Enfer dans lequel il s’est plongé, écourtant un moment agréable avec une personne adorable – et terriblement… bref. La belle assurance d’Imoogi s’est fait la malle. Le désespoir le blesse.
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  • Dim 24 Sep - 15:00
    Entre cuisine et baignade, faut choisir... ou pas !
    Cuisiner c'est toujours compliqué !


    Depuis leur barque, Broken Goat et ses amis contemplaient de loin Imoogi agir. De loin, ils remarquaient que l'homme avait changé de comportement, il semblait avancer vers les flots sans vraiment se contrôler. Le cobe ignorait si ce dernier savait nager, mais si ce n'était pas le cas, il faisait route droit vers une mort certaine. L'hybride n'avait jamais eu à tuer jusqu'à maintenant et espérait ne pas avoir à le faire de si tôt. Etait-ce son côté soumis, ou juste le fait qu'il ait de l'empathie. Selon Bakt, beaucoup de personnes étaient incapables de tuer, du moins, ils avaient beaucoup d'appréhensions et ne prenaient pas l'acte à la légère. Ce n'était pas une faiblesse, juste un signe que Broken Goat était une personne saine.

    Finalement, le triton rejoignit le trio dans la barque. Entre temps, l'homme semblait avoir repris ses esprits et son camarade était en train de se lever, bien qu'il marchait avec les jambes écartées sans doutes encore à cause de la douleurs résultant d'une charge de chèvre. Maintenant qu'Imoogi avait une queue de poisson, il prenait bien plus de place sur la barque. Bakt et Broken Goat prirent la peine de l'aider si besoin à se hisser. Il adressa un sourire au groupe, mais le cobe sentait que quelque chose n'allait pas. De ses oreilles, il prenait une posture inquisitrice, comme pour se demander ce qu'il se passait. Après s'il ne voulait pas en parler, il ne lui en voudrait pas. Broken Goat n'était pas du genre à se mêler de ce qui ne le regardait pas. Après tout, son ancienne éducation d'esclave l'avait poussé à ne pas se mêler de ce qui ne le regardait pas. Il faisait son travail et ne disait rien. Il avait encore énormément de travail pour se sortir des séquelles psychologiques propres à sa condition.

    Le trio avaient tous été des esclaves et chacun faisait ce qu'il pouvait pour tenter de guérir comme il le pouvait des séquelles de leur condition. Broken se disait que si Turu pétait uhn câble à chaque fois qu'on osait lui dire qu'il était mignon, c'était sans doutes le contrecoup de son passé à avoir servi littéralement de jouet pour un enfant riche. Obligé de porter des tenues ridicules, de se faire brosser, coiffer et tout. Trouver des vêtements qui ne soient pas ceux de poupées à sa taille était un vrai calvaire pour le petit cerf-souris. Et les tenues sur-mesure, c'était pas donné. Pas étonnant que les plus modestes préfèrent se contenter de pagnes et des tuniques très simples. Bakt et Broken Goat n'avaient pas de soucis avec ça, Turu préférait une tenue un peu plus couverte et élaborée. Il rêvait par dessus tout avoir une armure digne de ce nom à sa taille. Même un truc en cuir durci ou en couches de tissus.

    Pour tenter de s'éloigner de son ancienne condition, Bakt s'acharnait à trouver du boulot et allait à la bibliothèque pour se cultiver. Même s'il témoignait aux deux autres régulièrement du mépris des érudits qui le voyaient de haut, parce qu'il se contentait la plupart du temps de bouquins plus accessible, son niveau étant discutable. Il n'avait pas les moyens de faire des études, donc il allait devoir se contenter d'un petit boulot alimentaire. Heureusement, qu'il pouvait compter sur ses amis pour lui maintenir le moral.

    Broken Goat avait eu de la chance de trouver du travail, notamment à la forge. Il se mettait à fond dans ses tâches pour tenter au mieux de se reconstruire. Il faisait des progrès indéniables, mais il savait qu'il n'avait clairement pas encore le niveau des meilleurs. Au moins, ce boulot s'éloignait de son ancien quotidien d'esclave. Il avait une certaine autonomie, était au contact des chevaux et surtout, il avait un salaire, signe de reconnaissance de son travail. Il n'était plus une bête de somme qu'on exploitait.

    Au final, Imoogi prit un air catastrophé, regardant nerveusement vers la rive. Pas de doutes, il y avait quelque chose qui n'allait pas. Il annonça au groupe qu'il devait retourner sur la rive, il avait oublié une chose dont Broken Goat ignorait ce que c'était.


    - Ton quoi ?!

    Mais il n'eut pas le temps d'en demander d'avantage tandis que Turu fut le premier à décider s'ils devaient y retourner ou pas.

    - Pas de problèmes, on peut y retourner.

    Le cerf-souris ne cachait pas son excitation du fait de retourner faire la bagarre. Bakt et Broken Goat n'étaient pas aussi enthousiastes.

    - Je tiens à rappeler qu'il y a encore les deux abrutis qui attendent de nous étriper dès qu'on posera le pied sur les quais.
    - Je propose qu'on vote !

    Le cobe et l'humain levèrent la main en faveur de continuer la route vers chez eux et le cerf-souris avait opté pour le retour sur les quais et Imoogi était clairement de son côté si c'était lui de base qui voulait récupérer son instrument. Mais Turu n'avait pas dit son dernier mot, ainsi pour départager, il leva la patte de sa chèvre.

    - On est trois, on retourne sur les quais pour chercher le guz... enfin le truc !

    Bakt soupira.

    - Tsss... La chèvre compte pas !

    - Mais si elle compte !

    Finalement le caractère de Turu eut raison de ses deux comparses et ils optèrent finalement pour le retour sur les quais. La barque fit demi-tour en direction des quais, le cerf-souris à l'avant prêt attaquer l'ennemi.

    CENDRES

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