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  • Dim 6 Aoû - 16:37
    Ambiance lourde dans un petit appartement de Liberty, entre espions du Reike, on fume la pipe et on discute des dernières avancées en terme de renseignement.
    Raufoss a conscience d’être un piranha dans ce milieu : petit, mais peut ruiner la journée de quelqu’un s’il décide de n’en faire qu’à sa tête. Surtout s’il ramène des amis. Alors, même s’il n’est pas très haut dans la hiérarchie des espions, on le brosse dans le sens des écailles.
    Raison pour laquelle il répond présent lorsqu’un collègue chargé de dossiers autrement plus délicats appelle à l’aide. Fernand qu’il se nomme.

    « S’il te plaît Raufoss, en ouvrant des missives à la vapeur, j’ai découvert qu’Archibald allait être assassiné par des membres du syndicat. Archibald Arthurius Eledani, fraichement nommé ambassadeur pour le compte de la République. Il va y avoir un grand dîner à la résidence d’un optimates plus vérolé qu’une fille publique et il est invité. De source sûre, le syndicat va vouloir le liquider lui et quelques autres nouveaux pour intimider la classe politique.
    -Et donc, il faut que je protège Archibald c’est ça ?
    -Oui.
    -Et en quoi ça te chagrine qu’un nouveau venu se fasse buter en fait ? » Demande le lézard, suspicieux des intentions profondes de son collègue.
    « Raufoss, »
    débute Fernand d’un air grave. « Je te demande de protéger Archibald, pas pour le bien des renseignements, pas pour la grandeur de l’institution. Je te le demande en tant qu’homme célibataire. »

    Haussement de sourcils du lézard.
    Fernand reprend.

    « Je passe les deux prochains jours avec cette agent d’élite, directement, envoyée directement depuis Ikusa. Elle est belle et… » Une minute. On va mettre les choses au clair.

    Grande blonde, yeux bleus, beau visage, gros seins, convoitée par à peu près tous les militaires-espions qui ont croisé sa route et surtout : 83 – 56 – 86.

    « ET JE T’EN SUPPLIE, FAUT QUE JE BAISE. » S’écrie Fernand en se mettant à genou et en frappant contre le pouf qui devient son autel liturgique à la gloire de saint-Raufoss-qui-sauve-les-amants-frustrés. « Si Archibald crève, on va devoir se mettre illico à bosser et Ikusa va s’agiter. Si tu lui sauves la mise ce soir, j’ai une chance ! Raufoss, je t’en supplie ! Je te le repaierai au double plus tard.
    -C’est bon, c’est bon ! »
    S’exclame le lézard d’un air gêné, « je vais protéger ce type. Passe-moi son dossier et je verrai ce que je peux faire. »

    ***

    Pour être très honnête, Fernand a eu beaucoup de courage d’être aussi direct. C’est peut-être pour ça que Raufoss est en train de rôder derrière le manoir Kuechler, dont le propriétaire éponyme est un optimates convaincu.
    Il est censé protéger un ambassadeur fraichement nommé, afin que son collège puisse avoir un plan cul tranquille avec une beauté fatale. C’est à la fois très humain, mais aussi très stupide comme raison.
    Il n’empêche que le syndicat doit vraiment détester le pauvre bougre, puisque dans la ruelle sombre où Raufoss s’est planqué pour observer un peu l’entrée des serviteurs, il y a déjà deux types de la pègre qui aiguisent leurs lames en parlant d’Archi’.

    Pour poser le décor : Raufoss s’installe toujours à quatre mètres du sol dans les ruelles étroites, là où les murs sont assez proches les uns des autres pour qu’on puisse se bloquer dans le vide en calant ses jambes contre l’édifice d’en face. C’est assez désagréable comme position, mais on peut voir en hauteur et surtout, on est invisible grâce à la pénombre et à l’inattention des gens.
    En contrebas, les deux mafieux ont une conversation ordinaire pour le monde de la nuit et si Raufoss voulait être sarcastique, en lien avec l’univers dans lequel il évolue. Un univers noir, avec peu de mages, peu de fantastique, bourru, sombre, noir foncé. Ça parle d’assassiner l’ambassadeur puis de violer les servantes, pour ensuite avoir des rires diaboliques en étranglant des chatons et…
    Ahem.
    Raufoss surjoue une conversation plus intéressante que les types quatre mètres en dessous de lui qui se plaignent que le syndicat ne fait pas grand-chose. Ça parle des saucisses au soja que maman fait et qu’il fait froid, et qu’en plus, on lui avait promis qu’il ne partirait pas en mission ce soir car il voulait aller au bal populaire.
    Bref, pas assez d’action à son goût.
    Au bout d’un moment, le lézard se laisse tomber sur l’un, puis aère la cervelle de l’autre d’un bon coup de lame en travers de l’œil. Miracle : le type évite de saigner partout sur ses fringues relativement classieuses pour l’occasion.
    Il faut dire : quand on reçoit un message télépathique de son chef pour annoncer une entrevue avec Fernand, on pense à quelque chose de glorieux. Alors on met de beaux vêtements et on se pointe, avant de comprendre qu’il faut sauver le plan cul de Fernand.

    Il n’empêche, bien sapé comme il est, on le prend pour un maître de cérémonie lorsqu’il se glisse dans les cuisines par l’entrée arrière. Il ignore le type qui verse de la mort au rat dans une carafe de vin en argent et continue son chemin. Ce qui lui laisse toute l’occasion de parcourir la salle à la recherche du fameux Archibald avant de le trouver attablée avec d’autres. Tout en discrétion.

    « Monseigneur Eledani, » à ses côtés, il y a une magicienne spécialisée dans les marionnettes, une vraie salope qui a manqué plusieurs fois de créer des golems autonomes pour la République. Mais on compte aussi à table un contrôleur des impôts et plus rationnel pour le coup : un consul de Melorn. « votre expertise C’Ram » madame golem, « monseigneur Dolbert, » le contrôleur des impôts, « monsieur le consul Sidewinder. » Monsieur le consul (sans surprise).
    « Vous devez être le maître de soirée, monsieur ? » Demande la marionnettiste.
    « Vormsel.
    -Monsieur Vormsel, j’ai entendu beaucoup de bien de l’hospitalité de la maison Kuechler et surtout, de la compétence de son personnel. »
    Débute avec une gentillesse sincère la fabricante d’armes autonomes. « Nous avons commandé une carafe de vin, auriez-vous un conseil sur la meilleure manière de le servir ? Le serveur avait l’air assez brusque, anxieux même. Comme s’il craignait que quelque chose se passe mal. » Évidemment, ce doit être un assassin du syndic ou d’une maison rivale ! « Auriez-vous une suggestion ?
    -Eh bien tout dépend du vin, si c’est un vin en carafe, normalement, il sera simple de faire le service pour peu que vous ayez les verres à pied adaptés.
    -Je vous laisse voir avec Archibald, »
    déclare C’Ram, « il est le plus versé d’entre nous en matière de vin, il a passé commande pour nous, il saura mieux que nous vous aider dans cette quête. » Et la fabricante d’armes de discuter avec le consul Sidewinder et le fiscaliste Dolbert sans prêter attention à Raufoss et Archibald.

    Alors.
    Sans être quelqu’un de particulièrement attentif au risque.
    Y a quand même de quoi chier mou sur le coup.
    Protéger l’ambassadeur et buter le type qui veut l’empoisonner, le tout sans perturber la soirée sinon son collègue va être appelé alors qu’à l’heure actuelle, il doit être en pleine action. Tu parles d’une mission simple.
    Raufoss pose un regard rond sur Archibald, se retient de retrousser les lèvres et éponge son front avec un mouchoir de soie. D’un ton rigide, le crocodile débute le numéro de funambule qui va caractériser sa soirée.

    « Si je puis me permettre une confidence monseigneur, laissez-moi vous apporter une bouteille. Mon subordonné qui s’en occupe tousse depuis le début de la soirée et je ne voudrais pas que vous preniez son mal par inadvertance. »

    S’il te plaît Archibald, comprend le sous-entendu. Laisse Raufoss aller trucider en cuisine l’assassin qui est là pour toi.
    Sinon, le crocodile va devoir se plier en quatre dès le premier round et ça va être chaud.
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  • Lun 7 Aoû - 18:35
    C'etait l'une de ces soirées ou Archibald aurait préféré etre ailleurs. Pas parce qu'il n'aimait pas boire et bien manger, avec des gens agréable, mais parce que se retrouver dans ce genre de dîner, ou les plats les plus « riches » serait quelques tranches de viandes pouvant a peine remplir le creux du fond de son estomac, et ou les vins n'avaient quasiment aucun goût dans son palais. Un bien triste spectacle, lui qui était amateur de danse et de spectacle, et qui se retrouvait au milieu de personnalité toute aussi assommante les unes que les autres. Il voulait juste être ailleurs.

    Lyla etait assise a la table d'a coté, et comme d'habitude, elle avait les yeux rivés sur l'ambassadeur, en tapant du pied d'un air stressé, comme si une bombe artisanale magique se trouvait planté juste sous la table, avec la puissance de faire sauter tout le pâte de maison. Alors que le seul danger direct etait l'haleine déjà chargé du consul qui avait du faire le tour des bars de la rue avant le repas histoire de s’imprégner de la culture locale.

    Et voilà qu'en plus, la donzelle le faisait passer pour un alcoolique. Alors certes, la première fois qu'il l'avait rencontré, il avait terminé le fond de la quatrième bouteille, mais ils étaient au moins cinq ou six dessus et il ne trouvait pas avoir beaucoup plus bu que les autres. Et puis il était large d'épaules. Après tout, l'alcoolémie, ce n’était pas une question de chiffre. Simplement une question de morphologie.

    - Vous voulez vraiment nous servir du vin en carafe ? C'est de la piquette c'est ça ?

    Il avait dit ça avec une expression courroucé, l'air agacé par l'évolution de la situation. Alors qu'intérieurement, il etait simplement amusé de voir a quel point, peut importe le niveau d'agacement qu'il pouvait montrer, que les autres en avaient purement et simplement rien a faire. Alors il sauta sur ses pieds, debout devant « Vormsel », et indiqua le chemin au « maître de soirée ».

    - Et bien je veux aller voir ça moi même. Ça va être plus rapide. Et j'ai envie de me dégourdir les jambes.

    Avant que le lézard n'ai pu dire quoi que ce soit, il était déjà en train de s'éloigner de la table, provoquant un vent de panique a plusieurs coins de la pièce pour ce déplacement absolument pas protocolaire qui remettait la gestion de l'espace totalement en cause. Lyla, elle même, avait lâché un couinement. Elle avait manqué de se lever, mais une petite tape sur la tete en passant l'en dissuada, la gardant assise presque de force.

    Il s'etait a peine éloigné qu'il reprenait déjà la parole d'une voix plus basse, a l'intention du lezard qui etait bien obligé de le suivre de toute façon si il ne voulait pas laisser la personne a protéger courir vers sa perte.

    - Vous croyez qu'ils font en sorte de choisir les gens les plus antipathiques pour ce genre de soirée ? Putain quel ennuie, j'ai l'impression de me retrouver au milieu de trois squelettes qu'un nécromancien vient de ramener a la vie. Et le mec n'est même pas la pour leur faire faire la conversation.

    Il avait ciblé exactement le bon couloir, pour montrer qu'il savait parfaitement ou aller et qu'en vérité, il n'aurait pas eu besoin de guide. Il avait envie d'ajouter quelque chose, c'etait clairement criant sur son visage, mais il se retint de le faire. C'etait plus marrant de rester ainsi en faisant l'ignorant. L'autre avait un air un peu déséspéré, surtout quand il avait voulu lui donner une excuse pour retourner vers les cuisines seules. Il avait pourtant vachement envie d'y aller également.

    - Je me suis toujours demandé, d'ailleurs. J'ai un passif de professeur voyez vous, alors c'est quoi le cursus pour se retrouver a votre poste ? Vous avez commencé a la plonge dans un petit restaurant du sud de Liberty ? Ou alors vous etes passé sous le comptoir a vin lors d'une soirée et vous avez attrapé la bonne hum...bouteille.. ?

    Il s’arrêta devant le couloir en question, normalement interdit a toute autre personne hors personnel. Il s'écarta pour l'inviter a passer, et leva la main avant meme qu'il puisse dire quoi que ce soit. Il etait sur et certain qu'il allait tenter de le faire s’arrêter a nouveau.

    - Par pitié, ayez un peu de sympathie pour un vieux bonhomme comme moi qui va devoir encore parler pendant trois ou quatre heures de la méthode républicaine pour aligner les bancs dans la rue ou se trouve les sans toit pour les empecher de tous y dormir. C'est assommant, et je soupçonne le gars de Melorn de vouloir copier la technique, alors imaginez une seconde, le service que vous pourriez rendre a tout le peuple elfe si vous m'aidez a perdre assez de temps pour ne pas pouvoir arriver a la partie ou je décrie comment le conseil a passer quatorze heures en reunion pour sortir un projet papier pour le maire. Meme en y etant, je ne l'aurais pas cru.

    Il prit sa suite de nouveau, et s'arreta soudainement dans l'ombre, non loin des cuisines. Il commença a s'accroupir, l'air de vouloir renouer ses chausses.

    - Ne m'attendez pas, je vous rattrape. Vous avez bien...trois ou quatre minutes devant vous, si ca vous conviens ? Je suis toujours assez mauvais pour le deuxieme nœud, quand il faut le ramener dans la boucle inversé.

    Nouveau sourire, avant de définitivement pencher la tete.
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  • Mar 8 Aoû - 22:50
    « Faut être un lécheur de boules de métier pour atteindre ce genre de carrière. Toujours le bon mot, toujours accepter de servir de paillasson à son chef, c’est pas pour rien que leurs mots sonnent faux et que vous vous faites chier. C’est bien pour ça que je ne suis jamais devenu officier supérieur quand j’étais dans l’armée. »

    Quant au cursus pour se retrouver à sa place, Raufoss n’en pense rien. Pour être honnête, il constate surtout que l’ambassadeur a dû troncher une ou deux dames en cuisine tant il est à l’aise dans son environnement. Il connaît les lieux.

    « Non j’ai toqué à la porte de la maison Kuechler. Ça les arrangeait bien d’avoir un ancien soldat pour gérer les importuns et tenir les cuisines. Comme beaucoup de métiers, c’est l’état d’esprit et la volonté qui compte plus que les expériences précédentes. J’ai pas encore attrapé la bonne. Bientôt j'espère. »

    C’est dans ses plans : la petite rousse avec des gros seins qui s’occupe de la soupe. Il a bien envie de lui montrer sa grosse louche en bois.
    Puis le vieux con commence une longue, longue phrase pour lui expliquer que c’est un vieux con, que la politique le fait chier et que la fabricante d’automate est ennuyeuse, le consul aussi et on ne parlera pas du financier. Comme quoi c’est un endroit interdit au personnel mais qu’il a envie de passer le temps, blablabla.
    Puis il s’arrête une nouvelle fois pour refaire ses lacets.

    « C’est bon pas la peine de faire semblant, attendez à côté des cuisines. Je vais m’occuper d’un mec et on se débouchera une bouteille en compagnie de la cuisinière. »

    Il va en cuisine, il retrouve le gus qui mettait de la mort aux rats dans le vin et pose le cruchon devant lui.

    « Tu bois ça, cul sec, et tu te casses. Soit ça, soit tu finis dans le chaudron entre les carottes et le bœuf. » Yeux ronds du type du syndic’ qui préfère tenter sa chance avec le poison, puis un docteur, que de jouer des poings contre le lézard de deux mètres qui va le cogner

    Il prend un instant pour vérifier que tout est en ordre, puis retrouve le diplomate pour l’inviter en cuisine. « Je vous laisse nous trouver une bonne bouteille dans la cave puisque c’est vous l’expert. » Par les mamelles de l’impératrice et le mauvais caractère de l’empereur, ils ont de la ressource soir dans la pègre : les deux écorcheurs dehors et l’empoisonneur en cuisine. Manquerait plus qu’une taupe dans la cave. « Une minute, j’arrive. » Il descend avec l’ambassadeur pour s’assurer que personne ne se cache entre deux bouteilles de rouges, mais à son grand soulagement, c’est une souris qui s’éclipse en voyant la paire. « Reviens. » S’écrie le lézard à l’attention du rongeur, « je voulais te demander si tu avais vu des nouveaux à cette soirée. » La souris lui répond du couvert d’un tonneau. « Oui je peux te rapporter du fromage. Non, pas maintenant, je suis avec un ambassadeur. Non arrête de râler, tu vis bien ici, ne commence pas à te prétendre mulot des champs. » La souris a un long couinement. « Écoute, je parle aux animaux, pas aux connards, je ne comprends pas non plus les politiciens dans la salle de réception. »

    Il se tourne vers l’ambassadeur.

    « Qu’est-ce que je prends comme bouteille ? Vous voulez la descendre en cuisine ou alors vous partagez avec les cerveaux à nœuds dans la grande salle ? Et vous pouvez être honnête, vous connaissez foutrement bien le manoir pour un prof devenu diplomate. Ce n’est pas votre première visite ici non ? »
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  • Dim 13 Aoû - 13:39
    Il leva un sourcil légérement surpris par la réaction et leva une main, comme pour prétendre qu'il avait vraiment son lacet affaire. Ce qui etait vrai, en fait. Quand il avait croisé ce serveur en venant vers la porte du couloir donnant sur les cuisines, ce dernier ne l'avait pas vu, et avait forcé Archibald a utilisé la bonne vieille technique secrete du chalariade deuxieme du nom, une technique ancéstrale qu'on apprenait dans sa campagne.

    Ainsi, il avait du faire un pas de coté en écrasant son lacet pour profiter de la force centrifugeuse de son corps et pouvoir de ce fait s'écarte in extremis de la position du serveur qui venait vers lui et qui semblait a peine l'avoir remarqué.

    - Je ne fais pas semblant je...

    Il pencha la tete alors que Raufoss etait déjà parti. Et bien peu importe, de toute façon ca revenait a ce qu'il avait dit. Il s'accroupit, un genou proche du sol, et effectua la mise au point de sa chaussure pour que son pied soit bien maintenu. C’était important pour assurer un bon maintien de la stature, et surtout, du dos. On finissait facilement avec une scoliose, a force de monter et descendre dans tout ces manoirs remplit de marche ou se passaient toute les réceptions.

    Il fini par rejoindre l'espion qui visiblement avait le ménage puisque dans la cuisine il n'y avait quasiment plus personne. Simplement un type au fond en train de retourner une pièce de viande sur un four rudimentaire alimenté par une glyphe qui devait avoir connu de meilleur jour. Avant de pouvoir renchérir, il était déjà parti vers la cave et Archibald le suivi. Visiblement il avait bel et bien la réputation d'un alcoolique.

    - Et bien je peux choisir une bouteille oui, mais est ce que vous êtes buveur vous même ? Boire tout seul, c'est ennuyant a mourir.

    Il avait des bonnes connaissances de par son pere qui avait toujours aimé boire un bon verre de vin après une dure journée de labeur. Avant, ils n'avaient pas vraiment les moyens, mais aujourd'hui, c’était assez imposant pour qu'ils puissent se payer la boisson qu'il voulait pour tous les jours de l'année. En plus il était a la retraite a présent, aussi bien qu'on pouvait considérer la retraite Républicaine. C’était son grand fils qui avait prit le relais, et ses parents vivaient confortablement.

    Il arriva dans la cave au moment de surprendre son étonnant camarade du soir en train de complètement péter les plombs a parler tout seul face a une souris. Il pencha la tete sur le coté en songeant que le type ne devait pas avoir toute sa tête, mais soit, il avait connaissance de la capacité étrange de communiquer de façon franche avec des animaux dont la puissance mentale devait se limiter a obéir a leurs instincts primaires.

    - Du coup peut etre en fonction de ce que vous aimez boire je peux choisir ?

    Il s'approcha des tonneaux et des quelques caisses de vin importés d'il ne savait quelle contrée, et tomba sur ce qu'il cherchait, des bouteilles de son propre vignoble, il savait déjà qu'ils en avaient vendu a cet endroit peu de temps avant. Donner de la confiture a des cochons. Il attrapa une bouteille et eu un petit sourire.

    - C'est même pas vraiment du vol, vu que ça m'appartient. Du coup, tout est bon.

    Il eu un petit instant de réflexion vis a vis de la question qu'avait posé le lezard, et en effet, il n'avait pas spécialement envie de remonter a l'étage avec les autres. Il préférait passer du temps avec quelqu'un de plus interessant et...

    - Oh ? Vous avez entendu ?

    Il y avait du grabuge visiblement, a l'étage. Dans la cuisine, sans doute. Archibald, au contraire, se dirigea vers le fond. Il était soudainement étrangement intéressé par tout une série de fromages qui semblaient être la a raffiner depuis un moment. Il avait bien envie de goûter un bout. Comme souvent, son esprit passait vite d'un point a un autre.

    Alors qu'a l'étage, attendant devant l'escalier un type gigantesque, bedonnant, faisant largement plus de deux metres, et peut etre la meme chose de large. Il portait un tablier maculé de sang et avait le crane rasé, une cicatrice déscendent etre ses yeux injéctés de haine, alors qu'il avait sans doute prit quelques substances illicites avant de venir. Il avait un énorme couteau de boucher dans la main, et semblait plus énervé que jamais. D'ailleurs, le cuisiner s'occupant de la viande etait caché derriere le meuble, et ca commençait a sentir le bruler.
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  • Dim 13 Aoû - 19:38
    « T’inquiètes pas, moi aussi je picole. Prend ce qui te fait plaisir, on trouvera de quoi l’assortir en cuisine. Mais du coup, si c’est pas du vol, ça vient de ton domaine. Tu dois connaître par cœur le cépage non, ce n’est pas répétitif à la longue ? Ou alors c’est une valeur sûre qui double en tant que sujet témoins ? »

    Il s’enfonce un petit peu plus profondément dans la cave, le fromage a l’air appétissant. Surtout s’il est fait avec du lait de brebis, un fort goût en bouche avec beaucoup d’arômes et de parfum, c’est délicieux. Il ne reste plus qu’à trouver du pain et du jambon, ainsi, ils pourront passer une soirée agréable en cuisine. Il faudrait peut-être demander au cuisinier où il cache ses meilleures salaisons.
    N’empêche, l’ambassadeur il a bon goût.

    « Au pire, si on n’est pas dans la salle principale, on est pas à notre place, alors quitte à enfreindre les règles, autant aller manger en cuisine, se faire un barathon ou que je sais-je encore ? »

    Puis un bruit en haut des escaliers.
    Évidemment, le portrait du psychopathe républicain : un boucher obèse et chauve. Raufoss n’a jamais aimé les gros : ils sont lourds, ils tapent forts et ils sont vicieux. Heureusement, ils n’ont pas beaucoup d’endurance. Celui-là est drogué, cela devrait aller vite pour l’un comme pour l’autre.

    « Archi’, garde moi une bouteille de piquette. Je vais avoir besoin de picoler après ça. » Annonce le lézard en montant en cuisine, tandis que le boucher assassin fait quelques lents moulinets pour s’échauffer. « Je reviens dans un instant. »

    Raufoss tire son épée, avant de sentir une odeur de brûler et de siffler le cuisinier.

    « Relax, c’est entre lui et moi. Occupe-toi de la viande, je vais avoir faim en terminant cette histoire. »

    Le lézard fait craquer ses vertèbres, puis tente la feinte. Le gros esquive d’un geste étonnamment leste, tente l’estoc au poignard et manque d’éviscérer le faux maître de salle qui riposte d’un coup de boule.
    La lame d’une épée courte trouve son chemin jusqu’à un bras qui tient un couteau. Raufoss s’empare du membre blessé et fait un quart de tour avec la lame, le boucher perd son arme qui tombe au sol. Raufoss la balance à l’écart d’un coup de pied. D’une esquive plus que gracieuse et son dos qui se plie en deux, il esquive un crochet du gauche, et attrape les poignets du boucher. Sans attendre, il le mord à la gorge et verrouille sa mâchoire de toutes ses forces. Les dents finissent par se frayer un chemin jusqu’à une artère, la carotide se déchire et le lézard se retrouve éclaboussé de sang. Sur son visage, sur sa tenue à quatre épingles. L’autre s’effondre au sol sans vie.

    « L’énorme caisse dans laquelle tu mets les carcasses de porc. » Demande Raufoss au cuistot, qui pâlit à vue d’œil.
    « Dehors, devant l’entrée, vous ne pouvez pas la ratée. »

    Une minute plus tard et un corps traîné dehors, le lézard réapparaît sans une goutte de sang sur le visage et sans son veston qui a servi à tout éponger. Il est désormais en chemise et pantalon, on mettra ça sur le compte de la chaleur.
    C’est à ce moment qu’Archi réapparaît.

    « Alors le fromage ? »
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  • Mar 15 Aoû - 15:33
    Bien heureux celui qui ne sait rien. Archibald, toujours plongé dans son étude alimentaire, n'a pas bougé de la cave durant toute la rixe de la cuisine. Il approche délicatement son visage d'un énorme emmental qui a sûrement du demander plusieurs personnes pour venir l'amener ici. La couleur jauni par le temps qu'il avait passé a mûrir accompagne une odeur forte, démontrant le caractère de la nourriture qui se présente devant lui.

    Un petit sourire gourmet sur les lèvres, il se penche dans une caisse a la recherche d'un ustensile, a peu prêt au moment ou le choc sourd du corps sur le plancher a l'étage se faire entendre, le dissimulant a son oreille. Il ressort avec un énorme tranchoir, prévu pour etre utilisé a deux, mais ne souhaitant pas rappeler aussitôt son aimable compagnon du soir, il décide d'essayer de s'y mettre seul.

    La tache est ardue. Si il est costaud, il n'en reste pas moins humain. Alors le voilà qui, après avoir tiré difficilement le fromage sur le sol, passe d'un coté a l'autre pour essayer de faire déscendre la lame tous le long de l'objet arrondis. Par chance, revoila son compagnon, qui a meme prit le temps de se changer pour ne pas géner plus que de raison la suite de la soirée. Il lui sourit derrière sa barbe et leve une main.

    - Vous tombez bien ! Prenez donc l'autre coté, et découpons simplement un morceau, ce sera plus simple que se trimballer toute la buche.

    Avec l'aide de Raufoss, en deux temps trois mouvement, le fromage est découpé. Ce type a un sacré bras visiblement, rendant la manœuvre bien plus simple que prévu a la base. Il hocha la tête d'un air satisfait et se prépare a quitter la cave, deux cubis sous les bras, le laissant prendre plutôt le fromage. Ça fait déjà une quinzaine de minutes qu'il avait quitté sa place et visiblement, personne n'etait le moins du monde géné par sa disparition, a part Lyla qui commençait a jouer des castagnetes avec le plat de ses pieds sous la table en tachant de sourire au maximum. Elle allait se débrouiller, il en etait certain.

    - Ce jambon, vous avez mit la main dessus ?

    Il connaissait l'endroit pour etre venue faire une petite reconnaissance quelque jours plus tot, et il savait la présence de petits salons privés a l'étage, mais le soucis c’était que pour cela, il fallait passer dans la salle principale ou faire le tour par un petit couloir laissé a l'utilisation des jeunes gens travaillant aux services. Par chance, il était en compagnie d'un deux, alors autant en profité. Il traversa la cuisine, et une fois dans le couloir, au lieu de repartir du coté de la grande salle, d'ou ils venaient, il prit la direction opposé, vers une porte au fond donnant sur un escalier qui longeait l'intérieur.

    - Ça ne posera pas de soucis que vous abandonniez votre travail de maître de soirée ? Il y a quelque personnes importantes.

    Sans doute pas plus que lui meme, odieux ambassadeur qui s'etait fait la male. Bah, il n'aurait qu'a dire qu'il avait eu mal au ventre et tout serait pardonné. Chacun pouvait comprendre ce qu'une vilaine indigestion pouvait provoqué. Il n’était qu'un homme après tout, au milieu de toute ces personnes extraordinaires, vivant des siècles ou des millénaires. Il avait hâte de rentrer chez lui.

    - Vous aussi vous aviez envie de vous tirer de cette soirée ? Pour tout vous dire, c'est la partie qui m'ennuie le plus. Rare sont les événements ou l’intérêt me gagne. La plupart du temps, ce ne sont que des concours de politesses. Sans compter que la moitié des convives a sans doute envie de me trancher la gorge, ahahah.

    Il atteignit une nouvelle porte et se retrouva devant un nouvel escalier. Un vrai labyrinthe, cet endroit, remplit de recoins ou des gens mal intentionné pouvait s'etre arrété pour faire une pause au milieu de l'ascension. Le Republicain, lui, semblait avoir de l'énergie a revendre, en portant ses deux cubis de vin sous les bras. Ça partait en contre-soirée dans le salon au sommet du manoir. Peut être qu'ils allaient même rencontrer le proprietaire des lieux.

    - Par contre, si ca vous ennuie pas, je vais passer un instant aux petits coins. Le salon est la porte au fond a droite, vous pouvez y avancer.

    Il déposa le vin par terre et se dirigea vers la porte pour y rentrer, en sifflotant.
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  • Mar 15 Aoû - 19:56
    Après avoir décarcassé le boucher, Raufoss découpe le fromage.

    « J’y travaille pour le jambon. Je demandais au charcutier de la maison où est-ce qu’il mettait son jambon justement. »

    Et il part récupérer un gros morceau, ainsi qu’un gros couteau propre avant de récupérer le fromage et de suivre Archi. Il est au courant ce fils de pute, c’est pas possible d’être aussi dense. Quatre assassins neutralisés en moins d’une heure et il fait semblant de rien ? Non, il n’y croit pas une seconde. Il décide de laisser couler pour le moment et de s’en tenir aux questions de l’ambassadeur qui continue dans ses questions stupides.

    « Non, ça ne posera pas de problèmes. Quelqu’un me remplacera, tout le monde connaît la procédure et le déroulement de la soirée, en cas de pépin, il y a un roulement. Et oui, j’avais envie de prendre congé de la soirée, mais je me devais d’être présent pour le début, pour aider un collègue dans le besoin. Va aux toilettes oui, c’est pour le mieux je pense. » Il laisse les cubis par terre, « pas avant d’avoir ramené le vin sacrebleu ! » Mais trop tard.

    Raufoss se traîne jusqu’au petit salon, dépose les victuailles, puis revient poser l’alcool. Et là, c’est le drame.
    Il y a un cinquième assassin dans le salon privé, avec une lame. Ah non pardon, une assassin. Une dingue avec les cheveux courts, une dague et surtout, un croc de boucher dans la main gauche, Raufoss a un haussement de sourcil en voyant l’arme particulièrement exotique. Ça, la coupe de lesbienne et le coup de couteau qui manque d’asperger ses tripes sur le parquet le dissuadent de tenter le dialogue.
    Contrairement aux quatre autres, la cinquième est beaucoup plus compétente et expérimentée.
    Se battre avec elle, c’est un peu comme confronter un grand maître des échecs : on sait très bien ce qu’amène, sous-entend et tente chaque coup. On anticipe autant qu’on ne réagit et entre deux escarmouches, on tente de dresser une stratégie globale qui s’adapte à la situation. Perdu dans une danse macabre ou l’acier tente d’interrompre la chorégraphie de chaque assassin, la paire en vient presque à oublier leur objectif initial, Archi.

    Aussi, lorsque Raufoss est debout, avec l’autre tueuse sur son dos, en train d’essayer de l’étrangler, il a un petit peu de mal à réfléchir à la suite.
    Jusqu’au moment où la porte s’ouvre.
    Il donne un grand coup dedans pour la claquer et réussit à se justifier.

    « Je me fais suffoquer par une nana, je termine et j’arrive. » Il recule et se jette dos contre le mur. Prise entre le bois et un crocodile un peu trop grand pour elle, elle a un cri de douleur. Raufoss capitalise sur sa faiblesse momentanée pour la projeter au sol et récupérer un peu de souffle. Il a une grande inspiration suivi d’une toux, avant que l’autre ne lui balance un coup dans le tibia.

    Forcément, elle lui grimpe dessus de nouveau et c’est reparti pour un tour.
    Foutu pour foutu, Raufoss s’élance vers un balcon et se jette par-dessus le garde-fou. L’assassin tombe dans des buissons en contrebas et s’éclipse, tandis que le crocodile a pu se cramponner au rebord.

    « Si tu venais m’aider à remonter Archi ? » Demande l’espion d’un ton plein de flegme. « J’avais tellement besoin d’air que je suis passé à travers la porte vitrée et j’ai manqué de choir en bas. Tu pourrais me donner un coup de main s’il te plaît ? Attention à pas te couper sur le verre. »
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