Invité
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NEVE
Race : Fae / Humaine
Sexe : Féminin
Âge : 96 ans
Métier : Religieuse
Taille & poids : 159 cm / 42 kg
Alignement : Loyal Neutre
Faction : Citoyen du Monde
Rang : D
Religion : Diviniste
Avatar : Paya de Zelda / www
Pouvoirs et objets
– Vocation : Mage-Soutient
– Pouvoirs :
• Feu III = 2400
• Soin élémentaire II = 750
• Guérison II = 750
• 3900 / 4000
– Immunité : Terre
– Faiblesse : Feu
Gains d'events :
+1 utilisation de p4
Corruption de l'Arbre-Monde : Malgré la guérison, l'énergie corruptrice de l'Arbre-Monde a laissé des traces permanentes à l'intérieur de l'âme du personnage. Bien que ces dernières soient anecdotiques et n'affectent pas directement la santé du personnage, un senseur magique de haut niveau peut la détecter. Ceci dit, ce "baume" fait en sorte que le personnage est légèrement plus résistant que la moyenne face aux pouvoirs psychiques qui affectent l'esprit (à gérer en automodération).
– Objet :
• Une tunique propre à son couvent. Blanc pour la pureté, rouge pour la féminité et bleu marine pour le divin. Il s'agit d'un vêtement propice au voyage, pouvant facilement être déplié et replié à sa guise ; efficace face aux fortes chaleurs comme au grand froid. Il est accompagné d'un
grand chapeau circulaire protégeant du soleil.
• Une grosse sacoche en peau de champa contenant : un livre sacré de poche pour réciter des versés durant les longs trajets et éduquer les hérétiques, un carnet d’aventure ainsi qu’une plume et de l’ancre, une trousse de premier secours, un set de broderie. Sans doute quelques bibelots trouvés sur le chemin. Enfin, une bourse, le plus souvent vide.
• « Monsieur Peluche », le plus fidèle compagnon de Neve et sa seule véritable possession. Il s'agit d'un lapin en peluche rose et usé par le temps offert par feu ses parents. Ce dernier ne quitte jamais Neve, toujours bien conservé au fond de sa sacoche. Il lui est par ailleurs impossible de dormir sans.
• Pour finir, un bâton de rituel et un codex renfermant des prières en divina à la gloire des Titans. Anciennes reliques du couvent des Perce-Neiges, ils furent confiés à Neve par sa mère supérieure pour l'aider dans son pèlerinage.
Sphère Noire
Création de l'Entité Sombre, cette sphère permet de communiquer directement avec elle par la pensée en y insufflant un peu de son mana. Ainsi, l'Entité Sombre aura conscience de l'environnement du personnage. Inrp, lorsque vous utilisez la Sphère Noire, vous devez contacter un Maître du Jeu au préalable afin qu'il vous guide.
– À l'aise avec les enfants :
❝ La légende raconte que les fées enlevaient les enfants pour les manger. En réalité, un enfant avant qu'il atteigne l'âge adulte sera fortement attiré par les fées. L'enfant sera plus manipulable lorsqu'il s'adressera à une fée. C'est pour cela d'ailleurs que beaucoup de fée ont des postes de professeurs dans les différentes académies. ❞
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– Pouvoirs :
• Feu III = 2400
• Soin élémentaire II = 750
• Guérison II = 750
• 3900 / 4000
– Immunité : Terre
– Faiblesse : Feu
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Gains d'events :
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Corruption de l'Arbre-Monde : Malgré la guérison, l'énergie corruptrice de l'Arbre-Monde a laissé des traces permanentes à l'intérieur de l'âme du personnage. Bien que ces dernières soient anecdotiques et n'affectent pas directement la santé du personnage, un senseur magique de haut niveau peut la détecter. Ceci dit, ce "baume" fait en sorte que le personnage est légèrement plus résistant que la moyenne face aux pouvoirs psychiques qui affectent l'esprit (à gérer en automodération).
– Objet :
• Une tunique propre à son couvent. Blanc pour la pureté, rouge pour la féminité et bleu marine pour le divin. Il s'agit d'un vêtement propice au voyage, pouvant facilement être déplié et replié à sa guise ; efficace face aux fortes chaleurs comme au grand froid. Il est accompagné d'un
grand chapeau circulaire protégeant du soleil.
• Une grosse sacoche en peau de champa contenant : un livre sacré de poche pour réciter des versés durant les longs trajets et éduquer les hérétiques, un carnet d’aventure ainsi qu’une plume et de l’ancre, une trousse de premier secours, un set de broderie. Sans doute quelques bibelots trouvés sur le chemin. Enfin, une bourse, le plus souvent vide.
• « Monsieur Peluche », le plus fidèle compagnon de Neve et sa seule véritable possession. Il s'agit d'un lapin en peluche rose et usé par le temps offert par feu ses parents. Ce dernier ne quitte jamais Neve, toujours bien conservé au fond de sa sacoche. Il lui est par ailleurs impossible de dormir sans.
• Pour finir, un bâton de rituel et un codex renfermant des prières en divina à la gloire des Titans. Anciennes reliques du couvent des Perce-Neiges, ils furent confiés à Neve par sa mère supérieure pour l'aider dans son pèlerinage.
Sphère Noire
Création de l'Entité Sombre, cette sphère permet de communiquer directement avec elle par la pensée en y insufflant un peu de son mana. Ainsi, l'Entité Sombre aura conscience de l'environnement du personnage. Inrp, lorsque vous utilisez la Sphère Noire, vous devez contacter un Maître du Jeu au préalable afin qu'il vous guide.
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– À l'aise avec les enfants :
❝ La légende raconte que les fées enlevaient les enfants pour les manger. En réalité, un enfant avant qu'il atteigne l'âge adulte sera fortement attiré par les fées. L'enfant sera plus manipulable lorsqu'il s'adressera à une fée. C'est pour cela d'ailleurs que beaucoup de fée ont des postes de professeurs dans les différentes académies. ❞
Description physique et mentale
Dans le sillage de l’hiver, les sœurs du couvent des Perce-Neiges n’auraient pu discerner la frêle carrure qui se dessinait entre les flocons, tant la pâleur de sa peau comme de sa coiffure se confondait si bien dans le froid nocturne. Si vous leur évoquez cette nuit, toutes vous rapporteront les mêmes dires : cette triste soirée de janvier semblait amener le givre, et avec celui-ci une apparition fantomatique. Et tout comme son arrivée au pied de Celestia, son intégration fut spectrale. Neve devint part entière de ces montagnes d’ivoires du jour au lendemain. Une vie par-delà les nuages, en lieu saint et à la crête du monde. Bien que rongée par sa nature timide, son insignifiance, ce fut avec diligence et ardeur qu’elle prêta serment et exerça sa nouvelle vocation. Un métier noble de cœur et propre à Shoumei : celui de religieuse. Dès lors, les hauts pics enneigés semblèrent chaque jour un peu plus chauds. Son sang neuf apportait bon augure et sa dévotion pour les Titans été admirable disait-on.
Par ailleurs, ses yeux carmins à l’ombre, ambrés au soleil, brillaient tels deux phares dans la nuit. Une douceur enflammée qui trop souvent trahissait son visage gelé. L’apprentie n’était pas bien expressive— il fallait le concéder, elle manquait d’assurance. Ses quatre premiers mois furent marqués par un mutisme d’outre-tombe. Pas un mot ne sortit de sa bouche. La mère supérieure songea d'abord à un vœu de silence de sa part, mais se ravisa le jour où Neve brisa une pauvre assiette de porcelaine et fondit en larmes, usant alors de tout son dialecte pour la rémission de sa maladresse. Cette expression de tristesse, cette paire de pupilles noyées par le chagrin devint caractérielles pour la jeune fae. Elle excellait en cela : pleurer, se morfondre de sa poisse, de son existence. Le peu de vocabulaire qui sortait difficilement de ses minces lèvres passe-velours se voyait communément accompagné d’un « pardon », « excusez-moi », « veuillez m'excuser », comme si sa propre présence relevait du péché à expié à coup d’Ordalie repentante.
Bien heureusement sa bonté d’âme, son altruisme comme sa finesse d’esprit l’ont plus d’une fois préservé de ses angoisses perpétuelles et de la morosité de son imagination. Neve était bien appréciée au couvent, bien plus qu’elle ne le pensait. On aimait sa simplicité, sa crédulité et son ton délicat et juvénile ; mais plus que tout, il était simple de confier à la gamine les tâches les plus ingrates et éreintantes. Cette dernière effectuait tout, sans broncher et avec minutie. Chaque carreau ciré, chaque étagère dépoussiérait fût la preuve de sa dévotion pour l’église et la tenait éloignée de l’abandon. La fée le savait pour évidence : il ne lui restait plus rien. Sans ces murs elle n’avait nulle part où se rendre, aucune famille à aimer, aucun parent pour la consoler. Aussi, l’enfant ne put se résoudre à retourner chez son précepteur, alors elle astiquait le plancher, préparer avec amour les plats du soir, et prier encore et encore pour l’absolution. Pour qu’on la haïsse un peu moins au petit matin.
Ainsi, c’est dans la quiétude diviniste que Neve découvrit ce réconfort. Un apaisement aux langueurs ecclésiastiques. Un bout de paradis où le vœu de pauvreté suffisait à une vie meilleure. Puis les saisons s’écoulèrent et avec eux les courtes racines de la fillette s’allongèrent en une chevelure au manteau de cendre. Sa face d’enfant chagrinée s’affina en celui d’une femme plus mûre, plus sûr d’elle. Son corps aussi changea. Il resta fin, se nourrir correctement n’était pas son fort, mais il prit forme— tout en conservant une candeur grisonnante. Sa peau blafarde se réchauffa comme du pain au four. Et parfois ce fut un sourire qui illuminait son expression insidieuse. À l’hiver de ses 96 ans, elle brûlait de vie. Néanmoins, les sœurs qui jadis regardaient sa vilaine bouille avec pitié portaient dorénavant un regard désapprobateur sur cette curieuse beauté. Un cadeau de la puberté qui ne lui priva pas de sa monotonie tel une Vénus funeste. Sa place n’était plus dans la maison des dieux, se moquait-on, mais plutôt dans un bordel : « Aurya lui a été généreuse ! ». Bien sûr Neve n’en avait que faire. De toute évidence sa foi en les Titans se voulait toujours plus tenace à présent. Et plus que tout, oui, ce fut en cette même Titanide Aurya que la fae prêta une allégeance entière. Sans doute était-ce sous son égide que la religieuse avait jadis trouvée le chemin du couvent. Du moins, Neve aimait à le penser.
Toutefois, elle se trouvait bien indigne de toute attention divine, car après tout qu’était-ce que sa triste vie comparée à l’immensité des déités créatrices ? En effet, son apparence lui était source de dégoût malgré les ô nombreux compliments de ses consœurs. Elle n’était pas belle, non, pas avec cette peau brûlée au troisième degré parcourant son bras gauche jusqu’à son flanc et que Neve cache précautionneusement sous des bandages rapiécés. Ou avec cette chevelure laiteuse comme celui d’une vieille femme la soixantaine passée. Ses joues lui étaient trop rondes, trop dodues malgré ses multiples jeunes. Des cernes apparentes, elle était courte sur patte de surcroît. Jamais suffisamment mince, mais toujours l’air malade. Les plis, la forme que prenait son visage souriant furent porté en horreur. Une fille banale, fragile par sa constitution et médiocre par ses pensées, déjà usé par la vie. C’était-là toute sa tragédie, sa diligence fut vaine face à l’imperfection d’un corps souillé par le mal.
Et puis il y avait ses ailes. Elle n’en fait que peu attention, chose rare pour une fae, sans doute car sa capacité de voler lui fut rapidement retirée. Une aile et demie, filiforme et translucide comme des bulles de savon, semblable à celle des zygoptères. Ainsi, Neve affirme qu’elle a gracieusement raté à la loterie génétique ; car voyez-vous-en ce bas monde les fées se sépare en deux groupes : celle avec des aériens de papillon… Et les autres. Les agrions, véritable nymphe du malheur. Au moins ces atrocités avaient le mérite de passer plus facilement inaperçu. Pourtant, quand la jeune femme à l’esprit en fleur, elle se l’avoue, les jolis reflets du soleil qui sagement se dépose sur sa membrane droite produisent une somptueuse couleur diaphane cristallin à faire pâlir le plus fier des monarques. L’aileron gauche, quant à lui, restera à jamais assombri par les flammes semblable à du verre brulé ; vecteur d’une douleur perpétuelle aussi bien mentale que physique. Ses deux planeurs sont le seul héritage de son père, tout le reste se rapporte à sa mère dont elle est le portrait exact parait-il. Bonne-fée de naissance, elle-aurait pourtant vivement préférée voire le jour en tant que simple humaine, cela lui aurait écourté bien des malheurs. Sa nature lui vaut l’étrange surnom de la « luciole » au couvent. Cela lui convenait, parfois s'imaginait-elle toute minuscule comme un insecte. Ne vivant que le temps d'un été.
Enfin, pour dépasser l’ignominie de sa chair et sa tête pleine de bestioles, Neve sut développer son goût pour les belles choses. Il est un atout imparable, selon elle, d’avoir pour soi un esprit bienfaisant, immaculé de savoir et d’éternels attraits. L’art notamment, ou elle y consacre tout son temps libre. L’élégance des écritures sacrées, la calligraphie évidemment ou encore la finesse des chants monastiques. Et bien sûr son apparence, dont la religieuse passe chaque minute à soigner. Non pas pour séduire les pèlerins comme aime jacasser ses détractrices, mais pour s’éloigner de la misère et du dégoût que lui évoque son passé. Si la jeune femme affiche une mine radieuse peut-être que cela estompera l’intérieur pourrissant de ses entrailles ? Une peau de braise pour armure. Des joues vermeilles dissimulant les crépitements de la colère. Des mains délicates qui, quelques années auparavant, plongeait-on dans la saleté. Aujourd’hui elle renaissait, sa vie commencera à l’aube même ; innocent mensonge qu’elle se raconte. La neige fondue, et ses fantômes d’autrefois au placard. En l’an de grâce 4, c’est une fervente fidèle, une guérisseuse aguerrie et une magicienne respectée qui vous fait fasse. Neve le doit bien pour le Nouvel Ordre, pour les Titans, pour elle-même surtout.
Histoire ou test-rp
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À cette hauteur, le flan de la montagne ne lui paraissait être qu’une minuscule cime drapée d’un voile blanc se dissipant dans les confins du ciel nocturne. Il lui fut encore difficile d’imaginer l’ascension qu’elle venait d’entreprendre ces quatre derniers jours, aussi la religieuse ne put contenir sa fatigue et choisit de se reposer quelques instants sur le plat d’un rocher. La première étape de son pèlerinage touchait dorénavant à sa fin et en basculant la tête vers le peu de chemin restant, la fae put d’ores et déjà apercevoir le cloché de la chapelle, ainsi que la douce lueur qui en émanait. À son dos, un par terre florale dévalait la colline. Fraichement arrosé par la fine pluie, il succédait tout naturellement à la neige des pics. Il devait être quatre heure passé du matin tout au plus, le soleil ne tarderai pas à pointer ses premiers rayons. Ce ne fut qu’à cet instant précis que Neve réalisa sa prouesse : elle avait gravi chaque centimètre des massifs rocheux menant à Celestia, lieu saint parmi les saints. Un sentiment de fierté l’avait accueillie, suivit rapidement d’un profond apaisement. Le complexe religieux que constituait ce temple fut une expérience vivifiante et preuve de toute sa dévotion pour ses dieux.
Bien sûr, sa mère supérieure lui déconseilla vivement de s’y rendre, prétextant la dangerosité d’un tel périple : « une jeune fille de ton âge, de ton gabarit, peut prouver sa foi de bien d’autres manières qu'en risquant sa vie ! »— elle n’avait pas tort, comme toujours ; mais Neve se savait plus coriace que voulait laisser paraître son satané corps. De plus, il s’agissait là d’un test : si elle parvenait une telle ascension alors le reste de son voyage n’en serait que plus simple. Ce fut chose faite à présent. Cependant, en entreprenant le chemin inverse, un questionnement indescriptible vint lui déranger l’esprit. Tout ceci éveilla plus d'interrogations sur ses croyances et sur la relation entre Titans et mortels que de réponses. Oui, face aux portes d'argent, après l’allégresse qu’un tel lieu pouvait lui procurer, ce fut la peur qui l’avait éprise, la peur de l’inconnue, de ces êtres qui dépassait sa compréhension. De tout là-haut, le Sekaï paraissait si… vulnérable ?
Neve chassa aussitôt ces sombres pensées en croquant avec réticence dans la dernière pêche duveteuse qui se cachait au fond de sa sacoche. La religieuse devait plutôt se sentir reconnaissante. Remercier la bienveillance des Titans pour lui avoir permis d’accéder à ce trésor de Shoumei, songea-t-elle. L’accomplissement d’une vie pour tout diviniste qui se respecte. La jeune fae avait vu pléthore de pèlerins trouver refuge au couvent, et tous sans exception surent éveiller sa curiosité sur ce mont et les émerveillements que recèle son sommet. Situé en contre-bas, le couvent des Perce-Neiges accueillait tout croyants en quête de repos pour la grande ascension. Ancien lieu de retraite religieuse à la gloire de la Titanide Aurya et jadis prisé par les touristes pour sa beauté, il fut transformé en hospice durant la guerre. Son nom, entre autres, se rapporte aux grands nombres de perce-neige qui pousse dans ses enclaves, procurant ainsi un spectacle végétale somptueux lors des floraisons à la fin de l’hiver. Modeste mais charmant, le monastère héberge une quinzaine de bonnes sœurs qui ont toutes fait vœu d’allégeance aux déités. Neve en était la plus fraîche recrue. Son arrivé se situait six ans avant le début du cataclysme, un soir de janvier, et son apprentissage s’acheva quelques mois après la « paix ». En somme, son expérience de moniale fut marquée par le chaos absolu. Pour sûr, elle n’avait pas choisi le meilleur moment pour se ranger, bien que cela ne dépendait pas de sa bonne volonté…
Néanmoins, elle parvint efficacement à faire ses preuves notamment en défendant les temples voisins et autres lieux sacrés des pillages du Reike ou des mort-vivants trop aventureux : « Une bonne sœur dotée d’une connaissance en magie élémentaire et d’un peu de soin, se transforme en combattante efficace et infirmière secouriste lorsque sonne le glas de la guerre. »— lui avait ont répété. Ce pouvoir, ces flammes qui brûlaient en elle et que Neve considérait depuis trop longtemps comme un fléau fut pour la première une bénédiction salvatrice ; définissant par la même occasion ce que la fae était et sera. Plus qu’une simple croyante, elle savait dompter un feu purificateur. Bien sûr, cela lui valut une place de choix au couvent. Une place qu’elle n’avait jamais espérée il y a de cela neuf ans.
Neve souleva son corps de son promontoire afin d’étirer ses membres engourdis, mais se stoppa net face à la douleur éprouvé par son bras. La bonne sœur se bloqua, serrant les dents dans un gémissement difficile suivie d’un long soupire. Aussitôt, elle remonta sa manche et défit son bandage afin de le changer. Celui-ci était imbibé de sang caillé couleur prune émanant une odeur d’hémoglobine sécher. Ses blessures s’étaient rouvertes, une nouvelle fois. Peut-être la troisième en moins de quarante-huit heures. La brûlure ne lui avait jamais fait autant mal que ses deux derniers mois, rappelant à chaque spasme qui précédait un faux mouvement la fragilité d’un organisme épuisé de vivre pour un esprit si jeune. Neve serra son minuscule poing une fois le tissu remplacé, plongea sa main droite dans sa sacoche et en sortie un lapin en peluche vétuste arborant deux boutons pour yeux, un vieux doudou de son enfance à bout de course qu’elle avait pour habitude de serrer contre sa poitrine lorsque la mal la prenait. Ses mèches opalines étaient à présent portées par le vent montagneux tel un drap de lin séchant au claire de lune. Au loin, on aurait pu les confondre avec des angelots. La fae prit une profonde inspiration, ferma ses yeux et tenta de calmer la souffrance. Sa brûlure, cette aile embrasée, fut l’une des multiples raisons qui avait précipité son départ. La religieuse se trouvait lasse, lasse des questions indiscrètes sur son passé, sur la provenance de ses cicatrices. Lasse aussi de songer à son avenir au couvent, ou plutôt son absence d’avenir.
Une vie de none jusqu’à sa mort. Encore 400 ans si tout se passe bien, cela équivaut à 146 000 jours pour une moyenne de 14 600 000 000 battements de cœur du trépas. Sans doute moins, Neve n’avait pas prévu de vivre si longtemps après tout. Victime de sa condition, elle n’aspirait donc pas à plus. Elle n’en avait pas la prétention. Les femmes ne deviennent pas prêtresse, encore moins évêchesse. Ce n’était pas l’ambition qui manquait pourtant. C’était comme ça, c’est tout. Le Nouvel Ordre cependant insufflé une vision originale aux corps religieux. Le mélange aux croyances cultiste créait un melting pot de pratiques nouvelles et variés. Et malgré son aversion pour cette église de l’ombre, elle ne pouvait qu’applaudir ce renouveau. Assurément, Neve fut optimiste quand le couvent rejoignit ce bastion de la religion Shoumeienne instigué par leur haut-prêtre Saegan. Elle le fut moins quand cela impliqua de devoir combattre les hérétiques à coup d’inquisition. La fée concéda, elle exécutera ce qu’on lui demande dans la mesure où ses actions seront conduites uniquement par un pur désir diplomatique et régit par la morale. Aller de lieu saint en lieu saint afin de venir en aide aux victimes de guerre, guider les fidèles exilés à leur cause, surtout faire entendre la toute jeune religion Phoenix à travers le continent et par ces actes reconstruire pierre après pierre un Shoumei neuf, fière et grand.
Lorsque ses paupières se relevèrent, Neve aperçut cette fois-ci l’horizon d’un œil téméraire, brûlant. Le soleil se lève, enfin. Elle faisait face à son pays. Elle n’y voyait pas des terres désolées et privées. Ce n’était pas une nation morte en son front, non, mais les cendres encore chaudes d’un peuple qui ne demande que résurrection. Pensé égoïste, mais dénoué de tout faux-semblant, Neve percevait la colère des Titans comme une bénédiction céleste. Nous avons fautés, abusés des vices et du mal. C’était un cadeau que les dieux nous ont fait, un nouveau départ frais et neuf. Le monde d’avant ne lui manquait plus. Ces batailles ont balayé les années d’horreurs et ont emporté avec elles l’ancienne Neve. Celle sans parents. Tous deux morts dans un incendie. Ainsi que sa courte enfance chez les bonnes-sœurs de Benedictus, quelques années de répit avant la descente aux enfers. La vie chez ses tuteurs qui lui ont vite fait comprendre que dans ce bas-monde personne ne voudrait d’elle si ce n’est pour l’exploiter. Elle ne sera que marchandise, aussi l’ont-ils vendu à un riche dignitaire maelien dans leur pauvreté : « C’est un acte de bonté que l’on te fait. Il s’agit d’un elf de bonne fortune, commerçant et respecté dans la haute société. Il fera de toi une bourgeoise. Tu ne peux espérer mieux, surtout venant d'une esseulée. »— Son précepteur, se voulait-il. Il lui enseigna la parole elfique, comment écrire et compter, la magie et les bonnes manières, car c’est ce que l’on attend d’une jeune fille bien faite. Puis en âge elle devra se marier à lui. Orpheline, objet et enfin concubine, mais jamais enfant. Et les coups, la douleur à répétition. Puis les violences de toutes sortes. La chaire contre la chaire. Par lui, puis par d’autres et le cauchemar en continu. Jusqu’à n’en plus voir. Vient alors la fuite, car ce fut ça ou la mort.
Quant à sa brûlure ? Elle vous dira ce qu'elle a toujours dit aux autres sœurs. Un simple accident. Il s’agissait là de la vérité. Ironie du sort, cette défiguration à vie, la seule qui de tout son calvaire restera enracinée dans sa peau, elle se les fait par elle-même. Neve était jeune, inexpérimentée, maladroite et se brûla les ailes dans sa grande évasion. Noircis son bras. Enflamma son cœur. Se priva à tout jamais d’amour propre. Une preuve à fleurs de peau que le passé ne peut être oublié, seulement subit.
Alors oui, c’est dans les cendres que Shoumei paraissait le plus pur, dénudé du passé maladif qui gangrénait ses poumons. Elle est grande par ses terres brûlées, pleine d’espoir, car tout est à reconstruire dorénavant. Et Neve sera l’instigatrice de ce feu de joie. Pour le petit bout de fillette au fond d’elle, elle agira avec amour. Pour celle qu’on a brisée, elle sera impartiale. Et pour la femme qu’elle peut encore devenir, elle sera clémente.
Une bourrasque. La vallée tremble, sans doute le souffle vainqueur d’un titan. Aussitôt, l’herbe humidifiée par la rosée se mit à briller, laissant entrevoir l’envol d’un groupe de lucioles éclairant de leurs lumières céladons le chemin menant aux Perce-Neiges. Neve plissa les yeux et s’autorisa un rire d’enfant. Le souvenir d’elle, plus jeune, chassant ces bestioles en dehors des mûrs de Benedictus lui parcouru l’esprit, une époque lointaine maintenant. La fae sentit son aile droite battre à la chamade, tentant de s’envoler devant cette féerie, sans succès. Où qu’elle aille Neve attire les lucioles comme le miel attire les mouches, un don caché. Elle lança son bras droit dans les airs attrapant trois coléoptères luminescents, garda la paume bien fermée puis ouvrit ses mains sanguinolentes afin de laisser échapper les insectes et leurs phosphorescences, étoilant ainsi son visage virginal. « Combien elle est heureuse… »— songea une voix dans sa tête. Toujours sur le flanc de la montagne, Neve fut frappée par un autre souvenir d’un vers. Quelques mots résonnant avec son être. Bien sûr, la jeune fae ne put se souvenir de sa provenance, mais de son vivant jamais tel poème avait su lire aussi bien dans son âme. Oui, voilà, cela lui revenait à l’esprit à présent.
– Combien elle est heureuse cette innocente vierge, elle en oublie le monde, et le monde l’oubli. Il est un grand soleil son bel esprit sans tache, ses prières acceptées, et ses vœux oubliés.
Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire tant sa récitation fut solennel comme si elle employée une cérémonie religieuse. Ce n’était là qu’un poème des plus modeste, mais ces quelques lignes, à les prononcer, suffire pour lui donner le courage d’entreprendre les derniers pas pour descendre la vallée. Une fois ceux-ci effectué, c’était un nouveau monde qu’elle franchissait. Neve le savait, le couvent ne serait qu’un lointain souvenir, son pèlerinage d’un an se transformera en adieu et sans doute ne reviendrait-elle pas. Devenir une âme vagabonde comme tant d’autre avant elle, ballottant de contrer en contrer, octroyant la bonne parole à qui veut l’entendre. Vassale des Titans certains diront, étoile du matin. Mais surtout une jeune femme, cette innocente vierge qui trop souvent sera blessée, encore. Et à cette pensée, elle s’avoua qu’il n’y avait là rien de plus beau, de plus parfait après tout que de faire face à son destin.
- Chronologie:
- -92 // Naissance de Neve à Benedictus le 2 janvier de l’an -92, d’une mère humaine couturière et d’un père fae soldat de la Main.
-83 // Décès des parents lors d'un incendie. Neve est placée dans un couvent de Benedictus régi par des bonnes sœurs. Ces dernières sont douces avec elle et lui enseigne le divinisme afin de l’aider dans son deuil. Courte période de paix.
-76 // Des parents éloignés se manifestent et adoptent Neve. Ils sont à la recherche de main d'œuvre pour leur modeste échoppe. Elle quitte les bonnes-sœurs et voit pour la dernière fois Benedictus avant sa chute.
-64 // Ses tuteurs sont ruinés et vendent Neve à un riche dignitaire elf en quête d’une jeune fille comme pupille. Ce dernier devient son précepteur et lui enseigne les codes de la bourgeoisie afin de plus tard l’épouser. Début de longues années de souffrance.
-10 // Neve s’enfuit de Mael et se brûle gravement le bras, le buste ainsi que l’aile gauche. Elle vagabonde un temps avant de trouver recueil au couvent des Perce-Neiges après réminiscence de son passage à Benedictus.
1 // Alors que Shoumeï implose, les Titans apparaissent et s'approprient Benedictus et détruisent Sancta. Le couvent, épargné de par sa situation géographique, est transformé en hospice durant la guerre. Il accueille les blessés et croyants en quête d’un lieu pour prier.
2 // Neve est envoyée par sa mère supérieure en lieux saints afin de défendre les monuments à la gloire des Titans contre les soldats reikois. Elle fait preuve de courage et permet a son échelle de dissuader les pillages et les vandalismes par le feu.
3 // Fin de la guerre. Shoumeï est déclarée comme « nation détruite ». Le couvent des Perce-Neiges rejoint le Nouvel Ordre. Neve devient un membre éminent de son couvent, elle instruit notamment les plus jeunes à la religion diviniste.
4 // Neve débute son pèlerinage par Celestia. Elle souhaite venir en aide aux blessés de guerre, transmettre la parole Phoenix et reconstruire Shoumei au nom du Nouvel Ordre.
Groupes d'intérêts
DIVINISME : Le premier contacte que Neve eu avec le Divinisme fût par l’intermédiaire des bonnes-sœurs de Benedictus. La fae trouva dans la religion un réconfort face au décès de ses aïeux. Rapidement, elle s’éduqua sur les Titans et leur rôle de créateur. Cette grandeur primaire avait trouvée le cœur de l’enfant. Et tout naturellement, elle se dirigea vers un couvent lors de sa fugue, passant ainsi chaque jour de ces neuf dernières années a honorer le divin. La spiritualité lui prêta un petit bout de paix contre les tourments de sa vie. Bien sûr, sa foi reste nuancée surtout quant à la destruction provoquée par ses dieux. La religieuse considère les déités comme des créatures quasi-omniscientes, échappant à la simplicité des mortels. Des êtres faits de concepts plus que par des émotions brutes, et dont s’employer à donner une quelconque moralité serait se tromper sur leur nature-même ; ils sont nos créateurs et intrinsèquement, nous ne pouvons nous défaire d’eux. Ainsi, le court passage des vivants à travers ces terres doit être rythmé par la prière et l’absolution afin de garder au loin la furie titanesque de ces corps célestes et preserver la pureté du monde— chose que le Sekaï a gracieusement échoué et dont Shoumei paye maintenant les conséquences.
NOUVEL ORDRE : Le couvent des Perce-Neiges se rangea au Nouvel Ordre dès la fin des batailles, sur avis de la mère supérieur. La nouvelle fut accueillie avec réticence par la plupart des religieuses ; non pas par peur des affrontements contre les hérétiques, faire couler le sang fut presque chose banale de nos jours, mais bien par aversion pour le Culte des Ombres. Neve, elle, se veut déterminée et ambitieuse. C’est une opportunité de gravir les échelons et de se faire une petite place ici-bas. Il y a tant à reconstruire et la jeune nonne est prête à se salir les mains, dans la sueur comme dans le sang, si c’est le prix à payer pour réparer ce continent. Non loin l’idée de tuer, elle convertira grâce à la parole et aux actes. Jamais la fae ne tombe dans le fanatisme et se garde de forcer la main. On ne part pas en croisade, se dit-elle, on vient en aide aux miséreux, fervent croyant comme athée résolu.
NOUVEL ORDRE : Le couvent des Perce-Neiges se rangea au Nouvel Ordre dès la fin des batailles, sur avis de la mère supérieur. La nouvelle fut accueillie avec réticence par la plupart des religieuses ; non pas par peur des affrontements contre les hérétiques, faire couler le sang fut presque chose banale de nos jours, mais bien par aversion pour le Culte des Ombres. Neve, elle, se veut déterminée et ambitieuse. C’est une opportunité de gravir les échelons et de se faire une petite place ici-bas. Il y a tant à reconstruire et la jeune nonne est prête à se salir les mains, dans la sueur comme dans le sang, si c’est le prix à payer pour réparer ce continent. Non loin l’idée de tuer, elle convertira grâce à la parole et aux actes. Jamais la fae ne tombe dans le fanatisme et se garde de forcer la main. On ne part pas en croisade, se dit-elle, on vient en aide aux miséreux, fervent croyant comme athée résolu.
derrière l'écran
Pseudo : DC de Kosmos !
Comment avez-vous connu le forum ? Grâce à Top-Site.
Avis sur le forum : Un lore, ma foi, très intéressant à (re)lire !
Fréquence de connexion : Quotidienne je l'espère.
Noble de La République
Neera Storm
Messages : 572
crédits : 810
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Info personnage
Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Chaotique bon
Rang: B
Bonjour Neve,
Tu nous as fait une très belle fiche. Ta plume est fluide, on te suit facilement, on aime découvrir qui est ta jolie Fae.
En ce qui concerne ton histoire, je n'ai rien trouvé d'incohérent non plus vis-à-vis du lore. Donc à ce niveau-là tout est bon. N'hésite pas à faire un épigraphe sur le couvent où a vécu Neve, si cela te semble utile.
Par contre, pour ton avatar, ceux que tu as choisis sont assez enfantins. Sur Cendres, on demande que le personnage ait la silhouette d'un adulte. Est-ce que tu pourrais trouver des versions de Paya où elle paraît plus femme que enfant ?
N'hésite pas à me revenir quand c'est fait o/
Tu nous as fait une très belle fiche. Ta plume est fluide, on te suit facilement, on aime découvrir qui est ta jolie Fae.
En ce qui concerne ton histoire, je n'ai rien trouvé d'incohérent non plus vis-à-vis du lore. Donc à ce niveau-là tout est bon. N'hésite pas à faire un épigraphe sur le couvent où a vécu Neve, si cela te semble utile.
Par contre, pour ton avatar, ceux que tu as choisis sont assez enfantins. Sur Cendres, on demande que le personnage ait la silhouette d'un adulte. Est-ce que tu pourrais trouver des versions de Paya où elle paraît plus femme que enfant ?
N'hésite pas à me revenir quand c'est fait o/
Noble de La République
Neera Storm
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Race: Demi-titan
Vocation: Mage élémentaliste
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Ca me semble bon ainsi ^^
Te voilà donc validée ! Amuse-toi bien avec ton DC
Te voilà donc validée ! Amuse-toi bien avec ton DC
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