Je ne sais pas pourquoi j'en viens à écrire cette lettre. Je n'ai pas de besoin ni d'envie particulière... J'y réfléchirais tout au long et te donnerais mon souhait si tu existes...
Je vis au jour le jour sans me soucier de ce qu'il pourrait advenir de moi lors d'une de mes chasses. Dans la jungle ou le désert, perdu dans cette immensité boisée ou désertique, je me sens enfin à ma place. Entrer dans la civilisation me mets mal à l'aise et j'ai un mal fou à faire confiance à quelqu'un. Tu dois me trouver bien pessimiste et ennuyeux à mourir. Tu as bien raison. Il m'arrive de me demander si je n'ai pas perdu quelque chose au cours de ma vie d'esclave... Je ne sais pas apprécier certains choses futiles qui font tellement sourire certains. J'ai bien du mal à m'esclaffer pour des choses aussi simples dans la vie. Je suis peut-être peine perdue. Une ombre dans un mirage.

J'ai appris à vivre et à me centrer sur moi ce qui se trouve être une grande avancée. Je n'ai plus l'impression d'être dans l'ombre de personne. Mais je ne me sens pas toujours libre.

Je connais ton existence depuis mes premiers pas sur ces Terres. Une vieille amie, très vieille amie, me parlait d'histoire te concernant. Elle t'appréciait, elle te tenait en si haute estime que j'avais l'impression qu'elle te prenait pour son père. Mais tout le monde sait que des créatures telles que nous n'avons qu'une mère... Il m'arrive de me demander comment elle va. Elle qui n'a jamais voulu partir de là où elle est née. Peut être a-t-elle fini par te rejoindre ? Elle se faisait appeler Lexy.

Mon corps d'adulte n'a jamais eu d'âme d'enfant, et je n'ai jamais perdu de temps à croire en tes histoires. L'espoir que tu fais grandir dans l'âme de ces enfants n'est qu'un carburant temporaire. Je ne pense pas qu'on renforce l'esprit des gens en croyant dur comme fer à une telle personnalité comme la tienne.

Le bon vieux Marty de l'auberge du Poing nommé m'a forcé à prendre cette feuille et ce papier, il n'arrête pas de me dire que si on ne tente pas de croire en ce genre de chose, on ne peut croire en rien. Apparemment tu es si exceptionnel, et tu peux offrir des cadeaux inimaginables à des personnes sages. Personnellement, je crois plutôt que Marty à le cerveau tellement liquéfié par l'alcool qu'il ne sait plus ce qu'il dit. D'ailleurs, les tâches d'alcool sur ma lettre ce sont ses postillons. Moi, je ne bois pas.

J'ai du mal à croire qu'un barbu blanc avec un tréneau dépose des cadeaux chez tous les êtres vivants de Sekai. Mais, si c'est la vérité, tu es surement capable de détruire les titans à toi tout seul.
Enfin, je ne pense pas être quelqu'un de sage. Le malheur des autres me fait sourire plus que le bonheur d'autrui. Mes pensées noires sont incontrôlables. Mais on peut dire que je ne fais de mal à personne, donc je suis quelqu'un de sage ? Je sais suivre les règles et entrer dans les rangs. Est-ce ta définition de la sagesse ? J'espère que tu ne te seras pas endormi devant cette lettre, même si je pense que tu as dû en recevoir des biens plus longues.

Je n'ai pas grand chose à dire à part que si ton existence est telle qu'on me la décrite, j'aimerais bien un petit compagnon de voyage. Une petite bête belle, affectueuse et solide que je pourrais transporter partout et qui ne disparaîtra pas ou ne mourrera pas à la moindre occasion. Je sais qu'on ne peut pas lier les gens à soi, encore moins des petites bêtes qui ont soif de liberté... Mais chaque fois qu'elles disparaissent, je ressens un profond sentiment d'abandon. Sans oublier qu'elles ne tiennent pas plus d'une journée avec moi. J'ai arrêté de chercher des monstres de compagnie parce que je me crois maudit.

PS : n'oublie pas que ta définition de belle n'est pas la même que la mienne

Dimitri.

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