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  • Sam 24 Fév - 20:45
    Les couloirs semblaient s’élargir à mesure que l’on s’y engageait avec des dizaines d’autres étudiants. Les murmures excitaient les voix, parfois l’on haussait le ton, et les regards se tournaient alors. C’était une journée studieuse, une journée où chacun était affairé aux tâches qui lui étaient confiées, une journée comme une autre au sein des murs de l’Université connue par-delà les terres et les mers. Nut Shidhi, membre dévoué de ce clan peu connu, peu influent tant il restait replié sur lui-même et n’envoyait que rarement des âmes dans les grandes villes, avait commencé ce jour de bonne humeur, comme souvent. La jeune femme était heureuse d’avoir quitté la propriété familiale immense, les commérages, son fiance mal-aimé, le père de celui-ci qui la menaçait d’un simple regard. Tous n’étaient pas bons, mais elle avait été adoptée, recueillie avec son petit-frère à la mort de ses parents et avait acquis avec les années une certaine importance. Elle avait reçu, à sa majorité, l’arme qui ne la quittait jamais et qui ne la quitterait pas tant que la vie ferait battre son cœur. Elle avait soumis une demande respectueuse, s’inclinant de toutes ses forces face à l’homme qui l’avait élevée, qu’elle aimait mais qui la terrorisait. Ce jour, le palpitant voulait exploser dans la poitrine. Cela arrivait parfois que des jeunes soient envoyés à la capitale ou ailleurs, loin de leurs terres natales, mais Nut connaissait son statut spécial et songeait que son rêve ne se réaliserait pas. L’homme a joué un instant avec sa barbichette, lui a indiqué que ce n’était pas le moment d’ainsi le questionner et elle a pris congé. Ce n’est qu’un an plus tard, après réflexion (mais qu’est un an dans la vie d’un élémentaire de sable ?) qu’il lui a soufflé que ce n’était pas impossible. Il a fallu plusieurs années pour qu’elle se prépare psychologiquement et physiquement, qu’elle monte un dossier. Si elle ne pouvait emmener son petit-frère (il serait en sécurité au sein du clan, qui sait ce qui aurait pu lui arriver dans ces villes dangereuses et hostiles ?), on ne l’a pas pressée. C’est pour cela que Nut accomplira son service militaire, qu’elle passera de longues années à étudier les arts médicaux avant de servir le Reike avec passion et dévouement par crainte de rentrer chez elle si tôt, par envie de prolonger un séjour, elle qui ne pourrait jamais retourner à Ikusa parce que son rôle sera de protéger les membres du clan, de les soigner, totalement offerte à leurs envies et besoins. Mais n’allons pas si vite. Nut ne sait pas ce qui se trame dans sa forêt natale, derrière la grosse cascade. Elle profite innocemment d’années heureuses, ne peinant à se faire des amis, à se faire respecter.

    Aujourd’hui toutefois, un conflit éclate entre la future héritière et une étudiante d’une année supérieure. Fond de jalousie ? Nut n’est pas arrogante, elle fait son travail correctement. Les professeurs l’apprécient pour son calme, son sérieux. Elle n’est pas sans importance. Tous ne sont pas comme elle, et cette jeune femme ne comprend pas comment une « gamine » peut ainsi, positivement, se faire remarquer. Entourée de ses sbires ricanant, elle interpelle l’élémentaire de sable avec grossièreté. Nous tairons les insultes lancées, Nut étant restée polie du début à la fin, ne laissant transparaître que des sous-entendus agaçants mais qui frappent là où ça fait mal. Elles en sont venues aux mains, à défaut d’utiliser leur arme. Sans doute la blonde savait-elle que la petite Shidhi était capable de bien des miracles au bout de son épée ? Coups échangés, Nut seule contre trois âmes rendues folles par la jalousie. Elle s’est bien défendue mais n’est pas surhumaine. Elle a dû recule et admettre une défaite qui laisse des larmes de rage dans ses yeux vairons. Les trois filles, contentes d’avoir attrapé la victoire malgré quelques écorchures, coups et sang qui coule de leur menton, se sont enfuies en piaillant, prête à raconter leurs exploits en trois contre un à leurs amis aussi bêtes qu’elles.

    Nut est blessée, mais le temps presse. Elle n’a pas le temps d’utiliser ses pouvoirs nouvellement acquis pour s’occuper de ses blessures. Son visage est bien amoché, les poings sont sanguinolents car elle a frappé, le poignet lui semble tordu, tout son corps réclame un moment de calme mais elle se dépêche, son sac sur l’épaule, vers le cours d’un professeur qu’elle estime énormément. Elle prend seulement le temps d’essuyer sa bouche rouge avant de pousser les battants de la porte. Elle est en colère Nut, en colère d’avoir perdu, en colère d’être la cible de personnes aussi sottes, aussi envieuses. Elle fait son bonhomme de chemin au sein de l’Université, rien de plus, et ces sales petites sangsues… elle claque la porte trop fort, ça résonne dans toute la pièce. Elle est seule cependant, pense-t-elle, car elle n’a pas encore croisé le regard du professeur arrivé en avance. Elle se permet alors un juron, elle tremble, son courroux laisse les grains de sable agités autour de son crâne, de ses mains blessées mais aux poings serrés. La gentille Nut est devenue démon.
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  • Dim 25 Fév - 4:06


    Mille et un courroux


    Flashback, an -22 - Feat. @Nut Shidhi




    Drakstrang. Ce simple nom fait trembler le Sekai. L'université mondialement reconnue pour former des élites depuis 5000 ans. Combien de guerriers ont vu le jour au sein de ces murs ? Des millions. Soldats, stratèges, négociateurs, gardes royaux, tous ont mis le pied à l'intérieur de cette immense édifice reikois pour apprendre des meilleurs.

    À cette époque-là, Genryusai, co-fondateur de Drakstrang, était professeur à temps plein. Sa longue vie en tant que combattant et meneur faisait de lui une référence sur plusieurs plans au sein du Reike, et même du monde entier. Toutefois, il n'était pas le genre d'homme à s'emplir d'un ego démesuré et avait acquis au fil des ans, une réputation honorable et respectable, même parmi ses plus grands ennemis. À l'université, élèves et professeurs se ruaient dans l'un des plus grands amphithéâtres pour écouter son enseignement, aussi qualitatif qu'un vin conservé sur plusieurs milliers d'années. Pédagogue, observateur, ferme et diplomate, son aura de combattant ne faisait que croître malgré son âge presque immortel.

    Et en ce jour de conférence, il était dans le vaste amphithéâtre, assis à la dernière rangée en hauteur, rédigeant ses dernières notes avant l'arrivée des étudiants. La lumière de l'astre brûlant illuminait la salle de part et d'autre, rendant hommage aux diverses peintures murales qui représentaient des héros de jadis. Genryusai, de par sa contenance, se confondait avec les œuvres qui habillaient les murs de l'amphithéâtre, si bien que la jeune femme qui venait d'entrer dans la pièce ne semblait pas l'avoir remarqué.

    Le professeur à la longue barbe blanchâtre fut surpris face à son entrée chaotique et colérique, dont les insultes exprimées marquaient clairement une attitude irrespectueuse envers les ancêtres du lieu. De son emplacement, Genryusai la voyait entièrement et resta silencieux dans un premier temps, observateur face à l'étrange comportement qu'elle avait. Très vite, il constata qu'elle se laissait aller à une colère qui lui échappait à chaque seconde : il déposa alors la plume blanche dans l'encrier et se redressa.

    — Comment osez-vous pénétrer en ces lieux sans vous montrer respectueuse, Madame ?! Sa voix ferme et sévère brisa le silence qui régnait en maître dans la salle.

    Le vieil homme descendait l'escalier marche par marche, ses mains plaquées dans le dos et d'aplomb. Sourcils froncés et regard perçant, son imposante aura menaçait de faire taire la jeune dame aux mots grossiers. Il avançait dans sa direction, son œil attentif aux détails qui se présentaient à lui : blessures, sang et un pouvoir hors de contrôle.

    — Ressaisissez-vous ! Sa voix tonna, créant un écho qui faisait trembler le sol sous ses pieds. Est-ce là tout ce que vous avez retenu de votre enseignement à Drakstrang ? Est-ce le comportement d'une future membre de l'armée impériale ? Une guerrière qui n'a aucune maîtrise de sa colère et met en danger l'Empire ? Ses camarades ? Sa famille ?

    Genryusai continuait de se rapprocher d'elle sans la moindre hésitation.

    — Perdre le contrôle de la colère c'est se soumettre à elle ! Un reikois digne de ce nom ne se soumet jamais à la colère, mais la contrôle ! Elle est une alliée de grande valeur dans les moments importants, alors... Il s'arrêta net face à elle, espacé d'un mètre, son regard jaunâtre plongeant dans ceux vairons de la blessée. RESSAISISSEZ-VOUS !

    Il se tenait prêt à intervenir si elle ne pouvait pas le faire, mais c'était aussi un apprentissage que de la laisser faire le travail. Même lui connaissait ce sentiment fort et grisant, une émotion qui a fait ses nombreuses preuves sur les champs de bataille, mais en a aussi détruit plus d'un parce que mal gérer. Beaucoup la craignent car ils n'ont pas appris à la connaître et la reconnaître comme une force à part entière. La dominer est une étape cruciale pour tout combattant.

    Le Vice-Roi relâcha une main dans son dos, se préparant à réagir à une potentielle attaque de l'étudiante. Si cela venait à arriver, il devra l'envoyer vers l'extérieur pour ne pas endommager les lieux. Le but était de faire d'une pierre deux coups avec son état émotionnel. La question était de savoir si elle réussirait ou non.


    - I -



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  • Dim 25 Fév - 21:22
    Nut, tout à son courroux, ne remarqua pas la présence du professeur. Elle lui tournait le dos. En temps normal, pénétrant ces lieux, elle aurait froncé les sourcils face à l’absence de vie et se serait demandé si elle ne s’était pas trompée de salle. Mais non, elle était au bon endroit : chaque semaine, elle foulait à cette même heure le sol sacré de cet amphithéâtre, attendant l’arrivée du professeur, ou le saluant en cas de léger retard. Avec tous les événements fâcheux du jour, elle aurait dû s’attendre d’être en retard – et ainsi entrer n’a rien de commun, les regards se seraient alors tournés vers elle – mais non. Elle l’ignore, mais elle est joliment en avance. La salle est vide, désespérément vide. Le professeur est absent, les élèves n’attendent point dans le couloir et il est temps de faire demi-tour avec la même énergie, parce qu’être la première arrivée calme un peu son humeur, et qu’elle ne voudrait pas paraître grossière d’être seule alors que…

    Une voix gronde dans son doux et la courroucée jeune femme saute jusqu’au plafond tant elle est surprise. Pas une minute à perdre, elle se retourne, croise le regard du professeur qui était bien là, et son visage ne sait plus quelle couleur arborer. Le professeur… le professeur ! Mille milliards de mille sabords ! Il semble furieux, et il y a de quoi ! Nut, tout à sa colère est entrée comme une furie et s’il est vrai qu’elle n’a pas fait exprès de claquer si fort la porte – un geste brusque involontaire –, elle aurait pu éviter le juron, l’insulte. Pas si facile ! L’élémentaire est difficile à mettre en colère, et à la fois elle monte vite dans les tours. Cela dépend du comportement de son interlocuteur. Si elle semble vivre une situation injuste, le dégoût la prendra à la gorge et l’envahira tout entière. Si elle doit se battre contre plusieurs ennemis et perdre – car il lui arrive de gagner, bien entendu, elle est une excellente guerrière, elle a appris des meilleurs non seulement dans cette Université mais au sein du clan Shidhi – elle jugera la situation insupportable. Et si elle en a l’occasion, cette fureur lui fera reprendre des forces et elle se battra encore, viendra à bout des traîtres. Elle n’en a pas eu l’occasion, ce jour. Mise à terre, moquée par les trois harpies à qui elle souhaite une courte et horrible vie, elles ont fui sans demander son reste lorsque le regard déterminé de l’élémentaire aux cheveux nuit s’est posé sur elles, prête à les pourfendre et à leur faire payer cet odieux affront. Pour Nut, la vengeance n’est pas toujours un plat qui se mange froid. Pour être honnête, elle ne comprend pas vraiment la teneur de ce dicton bien connu. Peu importe.

    Le professeur respectable et respecté. Un homme avec qui jamais elle n’a osé discuter. Elle ne lui a jamais posé de questions, ne l’a jamais interrompu par une main levée rapide et ferme. Certains ont osé, et ils ont bien du courage. Nut Shidhi en a en réserve, mais le garde pour les situations de crise. Retrouver ces filles et leur faire la peau. Non, le professeur, d’abord. L’élémentaire aux joues rouges ne sait que dire face aux remontrances de l’illustre homme. Elle ouvre la bouche stupidement, puis la referme, véritable poisson hors de l’eau. La colère disparaît tout d’un coup, elles s’envole par les fenêtres de l’Université. Elle reviendra bientôt, elle le jure. Nut est laissée seule à sa honte, et l’envie de fuir cette salle pour ne jamais y remettre les pieds est terriblement tentante. Inutile : elle doit poursuivre son cursus et ce cours est obligatoire. De plus, elle ne passe pas inaperçue : ses cheveux, ses yeux la trahissent souvent. Son nom est connu positivement des autres élèves et des professeurs. Aujourd’hui elle gâche tout par une ignominieuse défaite, et par un coup de sang qui sortira peut-être de cette salle. Elle essuie son visage avec sa manche, parce que son arcade sourcilière sanguinolente laisse couler le liquide rouge dans ses yeux. Elle se reprend. Elle ne peut battre en retraite ni rester silencieuse. Elle avale douloureusement sa salive, elle serre le poing car finalement, cette maudite colère ne l’a pas totalement laissée mais elle n’est point dirigée vers l’enseignant. « Vous avez raison, Professeur, je m’excuse de mon entrée en ces lieux tonitruante. Il est vrai que je pensais être en retard et que d’autres élèves, et vous-même, auriez pu être présents. Ce n’était pas futé de ma part ». Le poing est desserré. Nut respire de toutes ses forces. Elle n’ose regarder l’homme dans les yeux, alors elle lui jette des regards pour lui signifier à sa manière un certain respect, un respect timide, mal à l’aise. Elle n’est rien face à lui. « Toutefois, si je puis me défendre, j’ai été victime – et sachez que je déteste ce mot me concernant – d’un geste odieux et honteux de la part de trois élèves qui ont la lâcheté comme nom de famille. J’avoue mal contrôler ma colère lorsqu’une situation injuste comme celle-là m’arrive, ou arrive. Je m’en excuse encore, Professeur, je suis sans défense face à mes émotions ». Les enseignements de l’Université étaient clairs, mais la jeune femme n’étudiait que depuis quelques années. Elle visait la perfection, dans chaque cours, dans chaque matière, preuve était de constater qu’elle n’y arrivait pas tout à fait. Nut avait un tempérament doux, parfois docile, mais déterminé. Sa colère n’explosait que rarement mais était dévastatrice. Le professeur n’en ferait pas les frais, car d’un geste, il avait arraché les ailes frêles de son courroux.
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  • Lun 26 Fév - 1:57


    Mille et un courroux


    Flashback, an -22 - Feat. @Nut Shidhi




    Genryusai examinait l'étudiante dans son ensemble, portant une attention particulière à ses mots et aux blessures encore fraîches qu'elle portait sur son visage et son corps. Elle lui expliqua les causes de sa colère précédente et semblait sincèrement regretter son comportement déplacé. Genryusai l'avait reconnu : Nut Shidhi. Son nom était sur toutes les lèvres des enseignants de Drakstrang, une élève modèle et sérieuse dans son apprentissage. Et même lui pouvait en témoigner. Toutefois, il n'était pas le genre d'homme à féliciter ses élèves, il préférait les inciter à cultiver et développer leurs compétences pour atteindre un idéal. À ses yeux et de part son expérience, féliciter un disciple tendait à le rendre médiocre, car il se reposait généralement sur ses acquis. Puis, de toute manière, plusieurs enseignants remplissaient déjà très bien ce rôle.

    D'un geste lent, Genryusai extirpa de l'intérieur de son kimono, un tissu blanc qu'il tendit à la jeune dame.

    — Nettoyez votre visage et vos blessures avec ceci, dit-il toujours d'un ton sévère, mais moins effrayant qu'avant. Étudiante Shidhi, votre cas n'est qu'un aperçu de ce qui vous attend en dehors de ces murs. Un geste odieux et honteux ? Des lâches ? Dois-je vous souhaiter la bienvenue dans la réalité ? Son regard jaune brillant ne quittait pas la jeune Nut. Venez-vous de naître pour sortir de telles sottises ? C'est ici que tout commence, vous devez endurcir votre mental, il toqua à trois reprises sur sa tempe ridée, et votre endurance, il frappa du poing sur son cœur millénaire.

    Il cherchait à éveiller sa conscience, à lui faire ouvrir les yeux sur ce monde qui abritait des monstres bien plus dangereux que les trois lâches qui l'ont agressé. À l'extérieur, il y avait des ennemis fourbes et prêts à user de tous les moyens existants pour détruire et apporter le chaos. Genryusai se devait de fortifier les mentalités de cette jeunesse encore trop molles à son goût. Il pivota sur ses talons et se dirigea vers le centre de la salle, plus spacieux pour réaliser diverses démonstrations.

    — Suivez-moi.

    Une fois au centre, il se retourna de nouveau face à elle.

    — Ni moi, ni vos agresseurs sommes fautifs de votre échec. VOUS êtes l'unique fautive. Sur un champ de bataille, vous n'aurez pas le loisir de vous plaindre face à vos ennemis, vous devrez les combattre jusqu'à votre dernier souffle. Vous êtes une fière guerrière reikoise, solide et prête à servir les siens. Ayez la hargne, mais contrôlez-là.

    Genryusai se tut un court instant, puis s'écarta de quelques pas de la jeune femme aux yeux vairons.

    — La maîtrise avant tout.

    Subitement, l'air se chargea d'une chaleur inhabituelle et petit à petit, une aura de feu se mettait à tournoyer autour du professeur. D'abord au ras du sol, puis l'aura se mit peu à peu à envahir l'amphithéâtre. Genryusai laissait une légère fureur prendre le pas sur son état émotionnel, juste ce qu'il fallait pour ne pas brûler le bâtiment et faire une démonstration claire à son étudiante. Pour activer sa colère, les sujets ne manquaient pas en son for intérieur. Son regard jaunâtre pris la forme d'un rouge feu et même sa barbe se mettait à virevolter dans tous les sens.

    — Imaginez dompter votre rage et en faire votre arme, elle devient alors une alliée intéressante.

    D'un claquement de doigt, il fit disparaitre l'aura étouffante qui s'emparait de la moitié de la salle. Ses iris reprirent leur couleur naturelle. Il se rapprocha de la jeune dame, le pas assuré.

    — Et ce n'était qu'une simple aura. La seule limite s'arrêtera là où prendra fin votre emprise pour ne pas vous métamorphoser en une simple sauvageonne du chaos.

    Genryusai replaça ses mains dans le dos, constatant le sérieux dont faisait preuve l'étudiante. D'un simple regard, il comprenait pourquoi beaucoup d'enseignants l'appréciaient.


    - II -



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  • Lun 4 Mar - 14:46
    La jeune femme, les dieux en sont conscients, aurait préféré être ailleurs que devant ce professeur. À quoi pensait-elle, à traîner sa carcasse énervée jusqu’à la salle de classe ? C’était stupide et vain. Premièrement, elle pensait être en retard. Pousser cette porte était une honte lorsqu’on était en retard. Deuxièmement, elle était couverte de sang, et elle n’aimait que peu attirer l’attention sur elle. Troisièmement, son énervement avait laissé la porte commettre des bruits embarrassants. La décision avait été prise, mais l’élémentaire la regrettait amèrement. Elle aurait dû trouver une salle de bain, se débarrasser du sang qui maculait son visage, changer ses vêtements, soigner par quelques tours de magie les blessures sans gravité mais qui avaient le malheur de souiller son visage et son corps. Calmer ses ardeurs. Envoyer son poing là où il aurait été le bienvenu, à défaut de retrouver celles qui la harcelaient et attaquaient en bande, comme de vulgaires poissons. Elle aurait honte à leur place, oui elle aurait honte ! Les préceptes du clan lui revenaient en tête. Des années durant, elle les avait étudiés dans le silence, chaque jour ses yeux s’étaient posés sur les nombreuses règles à suivre pour tout membre honorable. Elle était l’héritière, elle monterait sur le trône des Shidhi par le mariage, elle se devait d’être irréprochable. Une fille bien éduquée qui ne faisait jamais de pas de côté, mais elle avait eu le culot de demander au chef si quelques années à « l’étranger » étaient possibles, pour se former, pour voir le monde, pour devenir meilleure. Barrez la mention inutile, celle qu’il ne faut surtout pas avouer.

    Elle aurait dû sécher ce cours. Mauvaise idée, pourtant, parce que l’on dit parfois qu’une fois qu’on commence à rater des cours, l’on ne s’arrête jamais. Shidhi est vue positivement des professeurs. Elle ne s’est pas inscrite à l’Université pour décorer, pour s’amuser, même si l’envie de liberté l’a grandement motivée à entreprendre le voyage. Elle n’est pas un fantôme dans un coin de la classe, quoique. Elle ne parle pas beaucoup, elle ne dérange pas la sérénité des cours, sage comme une image, mais réactive lorsqu’on lui adresse un peu d’attention, lorsqu’on a besoin d’elle. Shidhi se fait bien voir, et elle ne fait pas exprès. Elle n’est pas arrogante, elle est bien élevée et naturelle, et elle prend son rôle de future soigneuse du clan très au sérieux. Elle échouera lamentablement lorsqu’elle découvrira, des années plus tard, la fin du clan, mais laissons-la rêver. Ce n’est pas le bon terme cependant. Elle n’a pas envie d’y retourner. La vie ici est plus douce.

    Sans un mot, elle saisit le tissu donné par le professeur et fait comme il lui est demandé. La peau est débarrassée de tout ce rouge, certaines blessures laissent encore échapper quelques fluides sanguins. Elle n’y prête pas attention, voilà qui est mieux. L’enseignant profère des paroles dures, mais qui sont vraies. Elle contrôle mal sa colère, et le monde est dangereux et cruel. « Malheureusement, professeur, je me demande si ce n’est pas le cas. Je veux dire, si je ne viens pas de naître. J’ai beaucoup à apprendre sur le monde qui m’entoure. Je ne remets, bien sûr, pas en doute vos paroles et je vois parfaitement mon erreur. Je rêve un peu trop. Mon clan suit des règles très strictes, notamment lorsqu’un combat a lieu. Je n’en suis jamais sortie avant aujourd’hui. Vous me trouverez sans doute stupide, mais les règles tournent encore dans ma tête, jour après jour, et j’espère naïvement que le monde est aussi juste que le sont les guerriers des Shidhi. Ce n’est point le cas, j’en prends conscience aujourd’hui » elle tente un sourire qui ressemble plus à une grimace. Elle est gênée, terriblement gênée. Bien sûr que l’univers ne tourne pas autour des règlements de son clan ! Pourrait-il être mieux ? Elle en fait l’amère expérience. Frustrée par sa propre bêtise, elle tapote son bras de sa main.

    Le professeur lui intime de le suivre, et c’est ce que fait docilement l’étudiante. Elle est prête à obéir pour rattraper ses erreurs stupides. Que lui demandera-t-il de faire ? Sagement, elle l’observe. Un pouvoir de feu, constate-t-elle, et qui enveloppe l’enseignant. Elle comprend la colère qui l’anime, elle la ressent, mais elle est bien différente de la rage de la jeune femme, quelques minutes auparavant. Shidhi observe en silence, elle écoute les sages mots de l’enseignant, le visage ferme et sérieux. Il lui fait une démonstration de sa maîtrise des sentiments, des éléments. Nut maîtrise le sable, sans grand étonnement. Lorsqu’elle est entrée, ce n’étaient que quelques grains furieux qui voletaient autour de son visage. Elle note de parfaites différences avec la démonstration du professeur. Doit-elle faire de même ? Elle n’est pas sûre d’y arriver, et l’ire est redescendue de quelques degrés. C’est fou comme rencontrer un professeur alors qu’on ne s’y attend pas calme les ardeurs ! Des erreurs, beaucoup d’erreurs. « Je me sens stupide, professeur, parce que ce que vous m’enseignez ici a été répété des milliers de fois par le clan. Maîtriser ses émotions, ne point les montrer, afficher un visage neutre… J’ai suivi ces enseignements pendant des années, je n’ai évité aucune règle, et me voici dans cette illustre école à oublier tout ce que j’ai appris. Ce n’est pas sérieux de ma part et je ressens une honte immense. Pourquoi cette situation précise m’a-t-elle fait sortir de mes gongs ? » c’était un mystère que la jeune femme ne parvenait pas à éclaircir. Vivre dans un clan, c’était aussi ressentir des sentiments. Voir Amsi et son sourire satisfait de lui-même. Peut-être était-ce tous ces gens, partout autour, tous ces gens qui vivaient réellement, qui riaient, qui explosaient de mille couleurs ? Nut sent ses mains trembler. Était-ce une si bonne idée d’entreprendre ce voyage à Ikusa ?
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