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  • Ven 31 Mai - 1:19
    Marcher lui fit du bien. Une des malédictions qui touchait toutes les races, c’était la capacité à accepter et à normaliser n’importe quelle condition, aussi douloureuse soit-elle. Au fil des ans, Verndrick était devenu le maître de cette capacité. Il avait appris à facilement digérer la douleur, à en extraire les leçons et à aller de l’avant, toujours de l’avant.

    Il commençait déjà à faire le deuil de ce qu’ils avaient été. Après quelques semaines, il finirait par l’oublier. Les souvenirs de leurs moments ensemble le feraient replonger de temps en temps, mais au bout de quelques mois, voire quelques années, il serait finalement en paix, et aurait définitivement tourné la page. Et que représentaient quelques années dans la vie d’un elfe ou d’une valkyrie ? Rationaliser tout cela n’aidait pourtant pas. Aller de l’avant, se répéta-t-il avant de reprendre la marche.

    Quand il la sentit approcher, il ralentit. Il aurait cru qu’elle serait partie... par un chemin différent. Ils avaient déjà discuté de tout ce qu’ils pouvaient se dire. Aussitôt que cette pensée lui vint à l’esprit, il se rendit compte de sa bêtise. Il restait toujours la mission. C’était seulement après, qu’elle s’en irait. Il s’était maintenant arrêté pour l’attendre. Elle voudrait peut-être discuter des derniers détails.

    Quand il sentit son corps contre le sien, son cerveau fit un nœud pour la seconde fois de la soirée et tous ses muscles se raidirent. Puis elle s’excusa et lui présenta sa vision du monde, révélant une partie d’elle avec une sincérité qui le surprit.

    Ce n’est pas juste,” pensa-t-il quand elle eut fini. “Tu n’as pas le droit de débarquer dans ma vie et de la chambouler comme tu l’as fait. Tu n’as pas le droit de dire ces paroles, pas après ce que j’ai vu.

    Cela aurait été tellement plus simple s’ils s’étaient séparés sur un désaccord. Cela aurait été tellement plus facile si aucun d’entre eux n’avait essayé de faire l’effort de comprendre l’autre. Elle avait pris sa réaction pour du dégoût. Le ferða enseignait qu’on ne pouvait détester ce que l’on combattait. La haine obscurcissait le jugement. Mais « la voie » n’avait rien à voir avec ce qu’il ressentait à l’instant.

    Même devant la scène macabre plus tôt, il n’avait pu la haïr, il était depuis trop longtemps habitué au sang et aux larmes. Il avait juste été déçu. Maintenant qu’il la connaissait un peu plus, c’était encore plus difficile. Il sentit les derniers morceaux de son corps se séparer du sien. Elle avait interprété son silence pour du rejet.

    La vérité était que cela arrangerait les deux parties s’ils en restaient là. Deux personnes engagées sur des chemins différents mais qui disaient défendre la même cause. Leur relation ne finirait pas si mal, elle finirait sur une différence de méthode mais une compréhension, ou au pire un respect mutuel. Mais Verndrick s’était promis il y avait de nombreuses années de ne jamais vivre dans le déni. Il s’était promis de ne jamais se mentir, même quand c’était l’option la plus pratique ou la plus facile. Il se refusait d’être un lâche, et pas seulement sur le champ de bataille.

    Il recula jusqu’à ce que son dos touche à nouveau le corps d’Ombre. Sans se retourner pour la regarder, il lui prit le bras qu’il passa par-dessus son épaule. Il déposa un baiser sur sa main avant de dire :

    Ce serait tellement plus simple si je te détestais.

    Il laissa s’écouler quelques secondes avant de reprendre.

    Reste dans ma chambre si tu veux, une partie de moi regretterait si tu faisais autrement.

    Il passa son second bras par-dessus son épaule afin que ses deux mains se rejoignent sur son torse.

    Ton secret est en sécurité avec moi. Et le peu que savent Mouse ou Kreg, ils ne le révéleront à personne. Ils n’ont pas besoin de savoir plus, ce sont des professionnels.

    Il déposa un baiser sur la nouvelle main.

    Satoshi sait aussi que certaines missions que j’effectue doivent rester secrètes même pour elle. Il sait que j’ai déjà eu à travailler sur des dossiers sensibles avec l’armée. Elle respecte mes secrets. Il n’y a aucune raison pour que vos relations changent.

    Il se retourna pour lui faire face.

    Je vais rejoindre Mouse pour m’assurer que tout va bien de leur côté. Il faut aussi que je récupère la transcription de ce qu’elle a mémorisé aujourd’hui. Pour des raisons évidentes, ce serait mieux que j’y aille seul. On se retrouve... à la maison.

    Il se tourna à nouveau et, utilisant sa magie, il s’élança à toute vitesse vers le soigneur clandestin de sa liste le plus proche.

    Il s’arrêta devant une auberge très peu fréquentée. Il ouvrit la porte, passa les trois clients encore présents et se dirigea vers le gérant au comptoir. Ce dernier le connaissait déjà mais attendit néanmoins qu’il fasse apparaître les glyphes insignes de sa famille sur son front avant d’hocher la tête et de le laisser passer vers l’arrière de l’établissement.

    Il trouva aisément la trappe menant au sous-sol dans la salle de rangement des vivres. Le passage le mena à une vaste salle abritant une demi-douzaine de lits, un seul était occupé. Kreg fut le premier à se lever et à l’accueillir.

    Boss, Mouse m’a raconté, comment ça s’est passé ? La mission devient quoi ? Pas que je me porte volontaire pour quoi que ce soit, je demandais juste...

    Verndrick lui toucha l’épaule et il se tut. Il le dépassa puis se dirigea vers une table non loin du patient où la demi-fae était occupée à gribouiller dans un carnet.

    Comment il va ?

    Le médecin est déjà parti, il s’en sortira, mais la langue est complètement perdue.

    Il n’en aura pas besoin derrière les barreaux. Je veux que vous le surveilliez jusqu’à demain. Au moindre problème, abandonnez-le et contactez-moi. Sa vie ne vaut pas la vôtre. Qu’il fuie à l’autre bout du continent, je le retrouverai. Normalement, il ne devrait y avoir aucun problème, il n’y a qu'Ombre et nous qui sommes au fait de sa condition.

    D’ailleurs, elle devient quoi ? Tu feras comment pour la remplacer demain ?” Elle se leva et lui remit le carnet. “J’ai fini.

    Rien n’a changé. Demain à l’aube, la rencontre se déroulera comme prévu avec Ombre en soutien.

    Quoi, mais tu rigoles ? Non Vern, pas après ce qu’elle a fait.

    Nonnnn ! Boss, je refuse de croire qu’elle est aussi bonne...

    Tu n’as pas envie de finir cette phrase, Kreg, crois-moi. Vous semblez aussi oublier que c’est la cliente. On s’était déjà entendus sur son implication depuis le début. Trouvez-moi un remplaçant de son calibre et je ferai sans elle.

    Ça, c’est ton problème. Moi, je ne veux pas travailler avec quelqu’un qui est capable de...

    Mouse, rien n’a changé. Elle part toujours à la fin.

    Parfait !

    Parfait !” renchérit Kreg.

    Verndrick tapota le carnet. “Merci pour ça. Voyez avec Satoshi pour les heures sup. Je rentre.

    Quand il rentra chez lui, il ne fut pas accueilli par Satoshi. Il la retrouva dans son bureau, une paire de lunettes sur le nez, occupée à écrire.

    Je t’avais dit de recruter quelqu’un pour ça.

    Elle avait fait une copie de tous les dossiers fournis par l’équipe. Maintenant, elle finalisait les faux documents décrivant les activités illégales de Verndrick. Il avait promis à Victor ses propres documents en échange des siens pour témoigner de leur confiance mutuelle et sceller leur alliance.

    Oh, laisse-moi combattre l’ennui comme je peux. Du nouveau ?” Elle désigna le carnet dans les mains de l’aventurier, qui le lui tendit.

    Oui, Mouse a assuré sur ce coup. Kreg aussi. Ombre est déjà rentrée ?

    Je ne sais pas, vous n’étiez pas censés revenir ensemble ?

    J’ai dû faire une escale en cours de route. D’ailleurs, on recevra bientôt la facture d’un soigneur, le service habituel. Et une paie supplémentaire à nos deux voleurs, plus quatre pièces d’or pour Mouse.

    Un soigneur ?

    Rien de grave, t’inquiète, c’est réglé.

    Ok, si tu le dis. Moi, je suis restée toute la soirée ici à parachever mon plus bel œuvre d’art. C’est vraiment dommage que tu ne l’utilises qu’une seule fois.

    Eh bien, si c’est pour t’aider à ne plus t’ennuyer, je peux ouvrir un vrai commerce clandestin d’esclaves. Tu en seras la gestionnaire.

    La logistique, le blanchiment, les stratégies pour ne pas se faire prendre, le catalogue de services ! Hum, ne me tente pas Vern, tu sais que je ne peux pas refuser un challenge.

    Verndrick éclata de rire. Il resta encore quelques minutes à discuter avec elle avant de finalement prendre congé. Arrivé devant sa porte, il hésita, mais cela ne dura qu’une seconde. Il se déchaussa avant de l’ouvrir et de laisser la douceur du tapis l’accueillir dans sa chambre.
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  • Ven 31 Mai - 11:33
    Les Masques de la République
    Le voyant revenir de lui-même, vers elle,  un sourire apparut sur son visage, peut-être que cette relation privilégiée qu’ils avaient eu pendant ces derniers jours n’avait pas si peu de valeur à ses yeux pour disparaître comme une simple fumée. Lui répondant avec un simple souffle  avant de recommencer à l’écouter le laissant la manipuler comme bon lui semblait.

    - Ne me déteste pas …

    Finalement elle eut les informations dont elle avait besoin sans avoir même besoin de lui répondre, c’était étrange car elle ressentait comme un manque alors que la chaleur de Verndrick disparaissait petit à petit de son torse. Regardant dans la direction où il était parti en murmurant pour elle-même.

    - Si tu me détestais ça ne ferait que rendre les choses plus difficiles une fois que tu nous auras rejoint …

    Un petit souffle dernier, elle ne pouvait désigner qu’une seule chose, une espionne du SCAR venait d’arriver, en tant que direction de ce recrutement elle était la supérieure hiérarchique. La jeune femme qui se présentait derrière était à genoux en attendant les ordres sereinement.

    - Suis-le, vérifie qu’il ne dévoile pas les informations qu'il possède sur moi, utilise ton senseur au cas où il utiliserait la télépathie et écoute ce qu’il peut dire jusqu’à ce qu’il m’ait rejoint, après je prendrais le relais.


    Après quelques secondes pour vérifier que la liste des ordres était bien terminée, l’espionne se mit en route en restant à bonne distance de Verndrick. Maintenant qu’ils étaient sur la dernière ligne droite il fallait vérifier sa loyauté, même si Orifa lui faisait une certaine confiance, ce n’était pas elle qu’il devait convaincre mais le SCAR en lui-même personnifié par la direction.

    Retournant chez Verndrick elle avait volontairement cherché à ne pas tomber sur Satoshi, cette dernière semblait être en train de travailler dans son bureau, est ce qu’elle l’avait entendu ? Même si c’était le cas, elle était restée tranquillement sans bouger, peut-être qu’elle avait compris la raison pour laquelle Orifa l’évitait ? Il fallait que ce soit Verndrick qui lui parle en premier, c’était son choix d’avouer ou non la situation actuelle.

    Une fois dans la chambre, elle s’était installée pour pouvoir mettre sur papier toutes les informations qu’elle avait pu récolter de son interrogatoire forcé. Finalement avec tout ce qu’il s’était passé, elle n’avait pas eu la possibilité de partager tout ce qu’elle avait pu récupérer bien qu’ils n’allaient pas forcément pouvoir récupérer les documents cachés avant l’arrestation de Victor, ça pourrait toujours servir une pour son procès du moins tant que le comptable resterait muet jusqu’à demain … Mais ça dépendrait des deux espions en herbe travaillant pour Verndrick.

    Une voix se fit entendre dans sa tête, c’était l’espionne qui devait suivre Verndrick indiquant que la cible était en train de rentrer. N’ayant pas la possibilité de communiquer en échange, c’était une discussion à sens unique jusqu’à ce que finalement l’espionne indiquée qu’elle allait s’occuper de la sécurisation de la bâtisse tout en utilisant son senseur magique pour vérifier qu’il n’y aurait pas de communication qui allait en sortir.

    Elle avait terminé sa page d'écriture une fois que Verndrick montra enfin le bout de son nez, est ce qu’il allait finalement changer d’avis et lui dire de quitter la pièce ? Quand son regard se posa sur elle, la réponse était suffisamment claire car aucun mot ne sortit de sa bouche et elle ne remarqua aucune haine dans ses yeux. Bien qu’elle aurait pu écouter aux portes pour savoir ce qu’il avait dit à Satoshi, c’était préférable de poser la question.

    - Alors ? Qu’est-ce que tu as dit à Satoshi finalement ? Et Mousse et Kreg font toujours partie de la mission pour demain ?


    Quittant sa chaise pour se rapprocher de lui en passant ses mains sur ses cuisses sous sa robe faisant ainsi tomber les ceinturons de couteaux qu’elle avait oublié de retirer. C’était pour elle comme une seconde peau au vu du temps qu’elle passait à leur compagnie. Ils étaient là l’un derrière l’autre sur la moquette, montrant son désir de faire pâte blanche face à lui.



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  • Ven 31 Mai - 16:31
    Elle avait donc choisi de rester. Il verrouilla la porte derrière lui.

    Mouse et Kreg ont fait leur part. Demain, ce ne sera que nous deux. J’étais sérieux à propos de ton secret, je n’ai qu’une seule parole. Je n’ai rien révélé à personne, pas même à Satoshi.

    Tout en parlant, il se débarrassa de son attirail de combat. Elle le rejoignit au sol et il lui rendit son baiser.

    Oui, te détester serait une sage décision.

    Il ferma les yeux et laissa ses autres sens s’imprégner de sa présence. Tellement de choses s’étaient passées entre eux en un si court laps de temps. Leur relation avait changé depuis la nuit précédente. Ils avaient changé et pourtant, ils étaient restés les mêmes. Quand il rouvrit les yeux, il la souleva et la déposa sur le lit.


    ------

    Il avait à peine dormi, mais il se sentait frais et prêt pour la rencontre. Ils quittèrent Liberty ensemble dans le véhicule habituel. À environ un kilomètre du lieu de rendez-vous, le carrosse ralentit pour laisser descendre Ombre, parfaitement invisible. Elle allait explorer les lieux et supprimer toute menace ou tout renfort du noble véreux. Elle les rejoindrait une fois sa mission accomplie, lui signalant par la même occasion qu’il pouvait enfin sortir de son rôle.

    La calèche de Victor l’avait précédé comme espéré. Le cocher le déposa à côté et il descendit avec le sac contenant les faux documents forgés par Satoshi. Victor avait fait sortir une table et deux chaises de la maison qui était censée les accueillir. Il se tenait assis avec quatre gardes et le nain Caleb derrière lui. Verndrick les rejoignit et prit place en face.

    Tu espères des complications ?” plaisanta-t-il en indiquant les cinq hommes derrière le noble.

    Non, c’est juste mon effectif habituel quand je m’aventure loin de mes murs. Bonjour d’ailleurs. Toi, par contre, tu es bien seul. Pas de Sefi ce matin ?

    Bonjour. Sefi est un peu... occupée. Elle nous rejoindra plus tard.” Il lui tendit son sac. “Mes documents.

    On parle directement affaires ! Mais j’approuve, plus vite ces formalités seront réglées, plus vite on pourra célébrer.

    Il fit un mouvement de tête dans la direction de Caleb, qui s’avança et remit à l’aventurier un sac similaire. Les deux hommes ouvrirent leur bagage respectif pour en sortir les documents et commencer leur examen.

    La matinée était calme et fraîche. Les premiers rayons du soleil baignaient la scène d’une lumière orange qui faisait scintiller les dernières gouttes de rosée sur les quelques touffes d’herbe qui parsemaient l’extérieur de la bâtisse. Le silence qui s’installa n’était interrompu que par le bruit des langues qui se décollaient du palais pour humidifier un doigt, et celui des pages qui se tournaient.


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  • Sam 1 Juin - 16:44
    Les Masques de la République
    Après cette longue et certainement dernière soirée entre eux, ils avaient passé en revue chaque partie de la mission. Les documents réalisés par Satoshi étaient d’une très grande qualité, elle aurait pu être une faussaire très réputé, à moins que ce soit déjà le cas ? Si le test Verndrick n’était pas concluant alors peut-être qu’il allait falloir s’intéresser à elle ? Les membres du SCAR avaient l’autorisation d’avoir un travail autre qu’être agent, du moins si ce n’était pas autorisé c’était toléré, c’était bien pour ça que la Valkyrie avait pu continuer ses affaires dans la pègre de Courage. Jusqu’au changement de direction ou alors de vice-président elle pourrait continuer tranquillement mais peut-être que l’avenir allait être beaucoup moins doux avec elle. De son point de vue, tant que c’était pour le bien de la république alors cela pouvait être bénéfique pour tout le monde. Même un faussaire pouvait être un avantage car il était possible de laisser une petite marque sur des papiers d’identité invisible pour la plupart mais en cas de besoin il pouvait toujours être temps de l’utiliser pour attraper des criminels en plus si on contrôlait la personne pouvait créer des faux papiers, c’était donc possible de réduire le nombre de création ou même de suivre le trajet de chaque personne ayant un faux.

    Le plan pour attaquer et attraper Victor était assez simple, Verndrick savait très bien que la cible allait ramener un  bon nombre de gardes avec lui, même s’il avait choisi le lieu de rendez-vous ça ne le rendait pas moins suspicieux de tout ce qu’il ne pouvait pas contrôler. En-dehors de sa toile une araignée pouvait facilement être écrasée mais cette dernière était tout à fait au courant de sa faiblesse alors elle prenait un maximum de précaution. Le travail d’Orifa était de faire le tour du lieu de l’entrevue, de trouver toutes les personnes rattachées de près ou de loin à la sécurité de Victor et de les tuer dans le plus grand des calmes. Une fois que toutes les cibles tuées, alors elle allait rejoindre Verndrick pour ainsi lui donner le signe de s’occuper du reste, évidemment en cas de problème il serait totalement dans ses cordes de lui porter assistance mais ce n’était pas l’objectif car elle le savait tout à fait capable de réussir.

    L’ambiance était tendue, pas seulement à cause de la mission qui allait être clairement périlleuse mais ce qu’il s’était passé hier devait encore avoir un impact sur lui, c'était clairement visible. Pour autant tout le monde allait réaliser sa mission jusqu’à la fin c’était ce qui était convenu.

    Verndrick parti en premier suivit rapidement d’Orifa, elle avait un peu de temps avant que ça commence car elle devait attendre que la discussion puisse faire office de distraction ou au moins l’échange de document. Elle en avait profité pour pouvoir vérifier si tout allait se passer correctement pour la dernière phase de la mission. Tout allait être mis en place le soir même pour pouvoir attirer Verndrick dans un endroit au calme sécurisé au préalable par le SCAR. Chaque membre avait que cette dernière phase pouvait faire la différence entre la vie et la mort de l’organisation, mais en même temps entre leurs mains ça allait être un futur membre, un ami, un frère d’armes. Ce qui rassurait tout le monde c'était que la responsabilité d'ôter la vie de l’elfe était entre les mains de la responsable du recrutement. Ce qui était étrangement paradoxal venait d'assassin, tueur et voleur. Le GAR avait été infiltré par le SCAR pour que la capture de Victor se passe correctement  et reste surtout dans les mains de l’organisation jusqu’à la conclusion de l’épreuve.

    Une fois sur les lieux de l’échange, elle gardait ses distances en préférant simplement écouter ce qui était en train de se passer attendant le moment précis où ils allaient commencer la lecture chacun de leur côté des différents documents de l’autre. Si Victor trouvait une erreur ou quelque chose du genre, Orifa devait avoir fini son travail pour permettre à son binôme de rester en vie, dans le cas contraire la mission allait être un échec total.

    Faisant un premier cercle autour du lieu, il lui fallait trouver les différentes positions pouvaient être utilisé pas seulement pour suivre ce qui pouvait se passer sur les lieux du rendez-vous, mais également pour vérifier qu’il n’allait pas y avoir de visiteur indésirable, c’était surtout eux qu’il fallait exécuter en premier. Ils étaient 4 pour quadriller la zone, peut-être qu’ils maintenaient un lien télépathique entre eux alors Orifa avait pris le temps d'intercepter un échange mais après quelques minutes sans résultat elle avait finit par les éliminer tous les 4 les tuant sur le coup, un couteau dans la nuque et l’autre dans la tempe. Plutôt que de cacher les corps elle avait préféré les maquiller sachant fort bien qu’un autre agent du SCAR était là pour pouvoir transmettre les informations à ceux gérant le GAR.

    La deuxième phase était bien plus proche du Verndrick et Victor, pour éviter toute fuite elle s’était occupée du moyen de transport du noble corrompu. C’était certainement la phase la plus rapide et facile à faire alors que par contre la troisième comportait de nombreux risques, si les gardes avaient la possibilité de maintenir un contact visuel entre eux ça allait rendre le tout plus difficile. Prenant différents angles pour vérifier les intrus, elle a pu remarquer que Verndrick allait certainement avoir du mal à maîtriser les colosses qui étaient avec Victor, ça allait potentiellement être un combat divertissant !

    Elle avait 3 nouvelles cible maintenant placés en embuscades pour suivre le moindre des gestes des deux nobles en train de discuter. C’était tout de même impressionnant, il avait réussi à avoir plus de 8 personnes pour sa sécurité extérieur et 5 à l’intérieur, décidément soit il se doutait de quelque chose soit il était beaucoup trop prévenant pour un noble.

    Pour éviter qu’il y ait un bruit trop intense ou alors qu’un corps ne tombe malheureusement pas, Orifa avait dû s'attaquer au corps-à-corps pour toutes les cibles encore en vie. Une main sur la bouche tout en plantant son couteau au niveau du pincement entre le cou et l’épaule, c’était net, propre et sans douleur, la porte était presque instantanée. Cette fois encore elle avait laissé les corps sur places mais en les mettant en scène pour que même si on regardait dans leur direction on avait l’impression qu’ils étaient toujours en place alors qu’ils étaient morts.

    La dernière phase du plan de Verndrick, du moins celle qui concernait Orifa consistait à la faire devenir en tant que Sefi donc avant d’arriver et de montrer la moindre tache de sang, elle avait pris le temps de se changer dans une calèche non loin remettant une robe assez légère tout en gardant évidemment ces deux ceinturons de couteaux au niveau de ses cuisses toujours bien cachés. Étant donné qu’elle avait tué tous les gardes de Victor dans les alentours, elle dut ouvrir et fermer la porte derrière elle  tout en se rapprochant de Verndrick. Sans faire attention à Victor ou ces gardes, elle enroula ses bras autour de son cou en mordillant le lobe de son oreille avant de lui susurrer.

    - Je suis désolée maître, j’ai mis beaucoup de temps à me préparer est ce que vous avez eu le temps de conclure le marché ?



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  • Dim 2 Juin - 18:23
    La lecture était particulièrement ennuyeuse. Relire des papiers qu’il avait déjà parcourus et fait vérifiés, n’était pas la tâche la plus engageante. De temps en temps, il relevait la tête pour vérifier si Victor prenait plus de plaisir que lui dans sa lecture. C’était visiblement le cas puisque de son côté, il était totalement concentré. Après plusieurs longues minutes, Verndrick décida d’arrêter de faire semblant et posa le dernier carnet de la liste. Il se leva et s’étira avant de se rasseoir.

    Tout me semble en ordre. N’hésite pas à me dire si tu as des questions de ton côté.

    Non, ça va. La personne en charge de ton registre est très méticuleuse. J’aimerais bien m’en inspirer pour mes propres affaires.

    Garde-les si tu veux, ce sont des copies.

    Merci, je vais te prendre au mot.

    Victor était encore en train de parcourir les documents quand Ombre fit son apparition. Ils pourraient enfin passer à l’étape suivante. Sa main s’attarda sur la jambe de la valkyrie. Ce serait bientôt fini et il ne la reverrait plus. Il secoua la tête pour se concentrer à nouveau sur la mission. Il se dégagea d’elle et se leva. Le nain fut le premier à remarquer le changement d’ambiance. Il s’éloigna de quelques pas et dégaina ses deux haches.

    Caleb, tu es beaucoup trop malin pour ton boulot.

    Qu’est-ce que...” bredouilla Victor en remarquant la réaction de son chef de la sécurité.

    Victor Rindel, tes activités violent les articles un et douze du code civil. Tu bafoues les droits de liberté et d’égalité qui sont si chers à notre République. La possession et l’utilisation d’esclaves étant interdites, tu es donc en état d’arrestation.”

    Il se saisit de sa lance et fit appel à sa magie.

    Mon objectif ici est de t’arrêter et de te confier aux autorités compétentes. Je te demande donc de te rendre pacifiquement.

    La confusion commençait à disparaître du visage du noble. Une partie de lui s’était toujours préparée à être trahie.

    Alors tout n'a été que mensonge ? Et cette voleuse que tu as tuée ? Tu es prêt à aller aussi loin juste pour moi ?

    La voleuse travaillait aussi pour moi. Toute la scène d’hier était pour renforcer la confiance que tu avais en moi afin que tu viennes comme prévu avec les preuves de ton trafic.”

    Patron, je vous avais averti que toute cette histoire était louche,” intervint Caleb.

    Victor se leva de son siège et se replia vers ses gardes.

    Si tu voulais me tuer, tu l’aurais déjà fait. Ton intention est bien de me traduire en justice. Eh bien sache que, comme toi, je ne suis venu qu’avec des copies. Des copies que j’ai pris le soin de piéger, justement au cas où tu me tromperais.

    Sa main disparut à l’intérieur de son manteau pour y activer un mécanisme caché. Quelques secondes plus tard, l’entièreté des preuves apportées par le noble prit feu. Verndrick s’écarta des flammes et regarda silencieusement tous les papiers se réduire en cendres.

    Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça. Heureusement, grâce à ma voleuse, j’ai aussi des copies de ce qui vient de brûler. La situation reste la même. Dis à tes hommes de déposer les armes et rends-toi.

    La colère déforma les traits du noble. Il leva très haut sa main droite.

    Tu ne me laisses donc pas le choix.

    Il abaissa le bras dans la direction de l’aventurier, comme le ferait un soldat pour annoncer la charge. Quand il remarqua que rien ne se produisait au bout de quelques minutes, il jeta un regard vers Caleb, confus.

    Où sont mes hommes ?

    Ce fut Verndrick qui répondit à la place du nain.

    Probablement morts.” D’un coup d’œil vers Ombre, il confirma la réponse. “Oui, définitivement morts.

    Il s’adressait maintenant aux gardes restants qui venaient de dégainer leurs armes.

    Vous n’avez pas à mourir aujourd’hui. Je ne suis là que pour Victor.

    L’un d’eux pointa son épée dans sa direction avant de répondre.

    “Nous servons la maison Rindel. Il faudra passer sur notre corps avant...”

    C’était tout ce que Verndrick avait besoin de savoir. Le garde ne finit jamais sa phrase. La lance qui traversait maintenant sa gorge n’aidait pas non plus. La rapidité de l’attaque avait surpris tous les combattants. Un deuxième homme mourut, la gorge tranchée, avant que les deux guerriers restants ne passent à l’offensive.

    Le lancier n’aimait pas les combats qui traînaient en longueur. Quand il dégainait, c’était qu’il avait déjà décidé de tuer, et il avait appris à le faire de la façon la plus rapide et effective possible. Il bloqua le coup d’épée du premier adversaire, avant de se baisser pour esquiver une attaque du second destinée à son cou. Profitant de sa position près du sol, il dégaina l’un de ses nombreux couteaux qu’il planta jusqu’à la garde dans le pied du combattant le plus proche.

    Ce dernier cria et lâcha son arme avant de se pencher vers l’origine de sa douleur, plus bas. Il rencontra, dans sa descente, la lame d’un deuxième couteau de l’aventurier qui se relevait. La lame s’enfonça dans le menton du garde, traversa toute sa tête avant qu'un bout ne ressorte par le sommet de son crâne.

    Il avait déjà perdu toute l’attention du lancier, qui s’occupait maintenant à parer les coups du garde restant. Il réduisit la taille de sa lance pour l’utiliser comme une épée et rester au plus près de son adversaire. D’un violent coup, il écarta la lame de ce dernier, fit appel à son bouclier qui se déploya dans un bruit sec de métal, et utilisa le rebord qu’il enfonça dans le cou de son adversaire.

    Celui-ci porta une main à sa gorge dans un bruit étouffé. Verndrick recula et laissa la lance reprendre sa longueur maximale. Il en releva la pointe et, d’un coup vertical, il lui trancha le bras. La main du garde resta encore quelques instants enserrée autour de son cou avant que la gravité ne la fasse tomber. Il se saisit de son moignon, hébété. Il essayait de crier, mais de sa gorge ravagée ne sortaient que des gargouillis semblables à des hoquets d’un malade à l’article de la mort.

    Impitoyable, l’aventurier lui trancha également la jambe pour le faire basculer. Il se rapprocha et se tenait maintenant au-dessus de lui. Sa victime ne savait plus où donner de la tête. Il essayait à la fois de tenir sa gorge et son bras sectionné. Sa main se portait aussi vers sa jambe, comme s’il pouvait endiguer le flot de sang qui s’en écoulait.

    Le sol se peignit de rouge, le liquide pourpre colonisait un millimètre à la fois le terrain sablonneux avant de s’arrêter à quelques centimètres d’une touffe d’herbe. L’odeur de sang et de poussière était lourde dans l’air. Une lance plongea vers la tête du combattant agonisant. Un bruit d’os brisé et de métal s’enfonçant dans de la chair molle mit fin à ses souffrances.

    Verndrick retira sa lance du crâne de son dernier adversaire puis l’orienta vers le nain. Caleb s’approcha du noble corrompu. Victor était au sol, sans voix, les mains relevées et tremblantes. Caleb utilisa le manche d’une de ses haches pour l’assommer avant de déposer les armes.

    Je me suis levé ce matin en espérant croiser le fer avec toi. Mais je ne m’attendais pas à ça.” Il indiqua la scène de carnage et les corps mutilés. “Putain, tu n’y vas pas de main morte. Je ne suis pas assez payé pour mourir pour un employeur qui, de toute façon, est déjà foutu.

    Il donna un coup de botte au corps inanimé de Victor avant de reprendre.

    Je suppose que tu ne te contenteras pas que de lui. Vu mon implication, j’imagine que tu ne me laisseras pas partir tranquillement.

    Verndrick ne pouvait pas se le permettre. Il piocha dans sa sacoche une potion sombre et la balança au nain qui l’attrapa sans difficulté.

    La moitié pour Victor, le reste pour toi.

    La dose de potion allait les garder endormis une bonne dizaine d’heures. Le nain versa une partie du liquide comme indiqué entre les lèvres de Victor puis le força à avaler. Il agita la fiole en direction de Verndrick et porta un toast avant d’avaler à son tour.

    À la tienne !

    L’aventurier récupéra la fiole vide et ses couteaux qu'il nettoya. Il vérifia ensuite le pouls de ses deux prisonniers. Ils étaient maintenant prêts pour la livraison. Il se tourna vers Ombre.

    Je pense qu’on a fini ici. Où est-ce qu’on les dépose ?


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  • Mar 4 Juin - 11:55
    Les Masques de la République
    Il ne fallut pas longtemps à Verndrick pour se mettre en mode chasse, qu’est ce qu’il pouvait avoir la classe quand il n’éprouvait aucune compassion pour ses adversaires et qu’il combattait pour tuer. S’il n’était pas fait pour l’espionnage et l’assassinat furtif, quand il s’agissait de tuer c’était très loin d’être un manche, le sang giclait alors que les adversaires n’avaient aucune chance. Peut-être que ça aurait pu se passer autrement s’ils avaient eu un support de personnes dissimulées, mais actuellement c’était une danse mémorable qui était en train de se passer sous ses yeux.

    Il arrivait tout de même à se contrôler pour garder en tête sa mission qui était de récupérer Victor en vie, malgré le combat qui avait eu lieu ça ne lui était pas monté à la tête au point d’en vouloir toujours plus. Parfois il arrivait que certaines personnes possédant les capacités de Verndrick commençaient à prendre plaisir à tuer et si ça devenait trop facile les adversaires devenaient des êtres assimilés à des insectes et personne n’avait besoin de s’abaisser à s’intéresser à des insectes. C’était en partie à cause de ça que l’on pouvait voir pas mal de meurtriers multirécidivistes pulluler dans ce monde quand il n’y avait pas assez de guerre ou de sang pour assouvir leurs bas instincts.

    Alors qu’il se tourna vers elle, cette dernière lui sourit en faisant un oui de la tête.

    - Je pense qu’on en a terminé ici en effet, on peut les déposer à la caserne du GAR la plus proche, ils vont s’occuper du reste pour nous. Je ne leur fais pas confiance quand il s’agit d’appréhender des individus mais par contre pour les garder je pense qu’ils sont assez efficaces à ce niveau-là.


    Récupérant les deux cibles ensemble, ils faisaient en sorte de les déplacer méticuleusement, Verndrick qui était bien plus fort prenait le haut du corps alors qu’Orifa prenait le bas en les mettant dans la calèche.

    - Pour les morts je laisserais des indications également que GAR, on aura pas assez de place pour les transporter dans la calèche. Comme c’est moi qui la cliente dans toute cette histoire je m’occuperais de leur expliquer ce qu’il s’est passé.

    Comme convenu le duo se déplaça directement vers la caserne la plus proche sans qu’il y ait le moindre problème. La route était silencieuse, l’un comme l’autre ne savaient pas vraiment quoi dire, Verndrick devait imaginer que c'était la dernière fois qu’ils se voyaient alors il avait déposé une nouvelle fois sa main sur la cuisse de la valkyrie la caressant doucement alors que cette dernière s’était rapprochée de lui.

    Une fois arrivés, ils avaient commencé à sortir les deux hommes inconscients de la calèche sous le regard médusé des gardes du SCAR ne comprenant pas vraiment ce qui pouvait se passer mais sans vraiment intervenir. Ils avaient simplement appelé l’un de leur officier pour qu’il puisse gérer la situation assez étrange. Pendant ce temps, Orifa se retourna vers son partenaire pour déposer un baiser sur ses lèvres avant de lui sourire de nouveau.

    - Tu te souviens du bar où on s’est rencontré ? Est-ce que l’on pourrait se retrouver ce soir histoire de trinquer à la fin de la mission et que je puisse également te donner les dernières informations ?


    Sa manière de parler laissait penser qu’elle essayait de trouver des excuses pour pouvoir lui demander de venir et qu’elle voulait simplement passer une bonne soirée en sa compagnie. Elle allait ouvrir à nouveau la bouche pour pouvoir de nouveau parler mais un officier se rapprocha du duo suivi de deux autres gardes.

    - Bonjour, j’ai entendu parler de votre opération clandestine, vous allez me donner toutes les informations que vous avez, si je ne suis pas convaincu alors vous passerez devant la justice.


    - On dirait que le devoir m'appelle ! Tu me rejoins au bar une fois que le soleil est couché ? J’aurais peut-être un peu de retard mais je viendrais je te le promets.


    Se tournant vers l’agent du SCAR jouant le rôle d’un officier du GAR avant de commencer à lui expliquer toute l’histoire alors que le petit groupe se déplaçait à l’intérieur de la caserne. Les soldats en poste avaient commencé à récupérer les deux victimes encore inconscientes pour pouvoir les déposer dans des cellules. Jusqu’à ce que Verndrick soit complètement parti tout le petit monde jouait parfaitement son rôle mais une fois qu’il n’y avait plus de trace de l’elfe Orifa reprit sa position ainsi que l’officier.

    - Madame nous avons déjà commencé à récupérer les documents comme vous nous l’avez demandé de plus nous avons envoyé des membres du GAR pour pouvoir s’occuper de nettoyer derrière vous sur les lieux de l’arrestation.


    Il y eut une sorte de petit malaise alors que l’homme semblait avoir du mal vis-à-vis de la suite de la discussion.

    - Vous êtes sûr qu’on doit y aller si fort avec lui ce soir ?

    - Tu sais que je ne fais pas ça par plaisir … Je m'excuserai moi-même auprès de lui pour tout ce qu’il va se passer par la suite. Je sais qu’il comprendra que c’était la meilleure solution pour tout le monde. La confiance n’exclut pas le contrôle. Tout le monde est passé par là, je prendrai mes responsabilités s’il n’est pas de taille en de plus j’ai demandé un soigneur de haut rang alors tout va bien se passer contentetoi de faire ce qu’il faut.


    Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il allait remplir sa mission sans faillir pourtant tous les membres du SCAR n’était pas comme Orifa, ils n’étaient pas tous dénués d’empathie avec un penchant malsain pour la torture. Le scénario du soir était assez simple surtout pour des vétérans, une serveuse, deux piliers de bar et le barman. Chacun avait une mission pour affaiblir et endormir Verndrick, les piliers avaient des aiguilles à planter recouvertes de somnifère, à peine l’elfe allait arriver dans la taverne qu’il allait prendre la première dose, par la suite un verre lui serait offert de la part du deuxième pilier de bar pour s’excuser de la part de son ami. Verndrick  n’était pas le genre d’homme à prendre à la légère en combat singulier on pourrait certainement gagner contre les 4 ou du moins en amocher plusieurs avant d’être arrêté alors il fallait ruser.

    Comme convenu Orifa resta dans la caserne pour faire comme si elle était encore en train de donner des informations à l’officier du GAR alors que les 4 membres du SCAR étaient déjà en place pour préparer l’arrivée de Verndrick et ça serait qu’une seule fois la mission accomplie qu’Orifa allait pouvoir enfin faire tomber sa couverture pour pouvoir s’occuper de la dernière phase du test.


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  • Jeu 6 Juin - 17:55
    Il allait revoir Ombre une dernière fois au coucher du soleil. L’idée l’attristait et le ravissait simultanément. Il préféra se concentrer sur cette dernière émotion. Il rendit visite à Mouse et son acolyte avec quelques soldats de sa maison. Il leur confia le comptable de Victor ainsi que les derniers documents transcrits afin qu’ils soient livrés au GAR.

    Kreg avait pris congé dès l’arrivée de l’aventurier; il avait des heures de sommeil à rattraper. Mouse observait avec Verndrick le départ de la procession.

    Je suppose que tout s’est bien passé, pas de nouvelle surprise de la part d’Ombre ?

    Non, tout s’est déroulé comme prévu.” D’un geste hésitant, il lui toucha l’épaule. “Encore désolé pour hier.

    La fae hocha la tête pour accepter les excuses. Ils restèrent encore quelques minutes sur le pas de la porte à observer les passants. Si la voleuse n’était pas encore rentrée, c’était qu’elle devait encore avoir quelque chose qui la travaillait, et Verndrick savait se montrer patient.

    Si elle te contacte à nouveau, tu accepteras de travailler avec elle.

    Elle parlait de la valkyrie et c’était un constat. Ce fut au tour de l’elfe de hocher la tête.

    Oui, du moment où on essaie mes méthodes avant de passer à des options plus radicales.

    Elle a suivi notre plan à la lettre. La torture a été la seule fausse note. Vous avez discuté ? Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi t’a-t-elle laissé voir ça ?

    On ne se reverra plus. Une partie de moi veut croire qu’elle voulait s’ouvrir un peu plus avant son départ. Montrer une autre facette de sa personnalité, une part d’ombre, voir comment je réagirais, si je la rejetterais.

    Euh, c’est pas un peu présomptueux comme conclusion ?

    Si, si, mais que veux-tu, je reste un romantique dans l’âme.” Il ébouriffa les cheveux de la fae pour la taquiner, elle détestait ce geste. “Rentre maintenant, repose-toi.

    Mais elle ne réagit pas, ce qui inquiéta l’elfe.

    Mouse ?

    Non, ce n’est rien. Comme tu disais, j’ai juste besoin de repos.

    Elle asséna une tape appuyée sur sa main pour lui indiquer d’arrêter de lui toucher la tête. C’était déjà une réaction plus normale, il sourit. Il savait qu’il lui faudrait encore un peu de temps pour digérer la scène de la veille.

    Il la raccompagna jusqu’à chez elle, profitant du trajet pour discuter de sujets plus légers. Il passa le reste de la journée au manoir à parcourir le rapport de Satoshi sur les activités de Victor. Elle soulignait les faiblesses de son système et comment il aurait pu l’optimiser pour engendrer plus de revenus et de pouvoir. Elle proposait aussi des protocoles pour limiter les dégâts même dans les situations où le business se faisait infiltrer. Derrière ses apparences de douceur, elle pouvait se montrer très effrayante. Elle incarnait le principe de la voie qui conseillait de bien connaître son ennemi. Il se demandait parfois le genre de vie qu’elle mènerait si elle oubliait tout son sens moral.

    À la tombée de la nuit, Verndrick enfila une chemise en lin grise dont il remonta les manches. Il voulait rester décontracté, il troqua son long manteau habituel pour un gilet en cuir tanné de couleur brune. Il laissa son gantelet/bouclier mais sortit équipé de sa lance, rangée dans un étui dans le dos. Il prit aussi ses couteaux ; sans eux il se sentait un peu trop nu.

    Le trajet vers la taverne fut calme et sans incident. Il avait décidé d’y aller à pied pour se laisser imprégner par l’ambiance de la ville. Liberty était une ville cosmopolite où se réunissaient des personnes de races et d’origines diverses. Il adorait voir des cultures différentes se confronter et s’influencer. Il aimait sortir souvent juste pour se promener dans la ville afin de se rappeler pour quoi il se battait. Il était encore perdu dans ses pensées quand il passa la porte de la taverne.

    Il fut accueilli par la vision d’un soulard trébuchant dans sa direction. Son corps réagit par instinct. S’il esquivait sur le côté, le badaud risquait de se heurter au parquet. Il fit donc un pas vers l’avant et se saisit fermement des bras de l’ivrogne pour le retenir et l’empêcher de tomber. Il crut voir quelque chose de fin et brillant s’échapper des mains de la personne, mais son cerveau ne retint pas le détail. Il l’aida à se stabiliser et lut de l'étonnement dans son regard. La rapidité de sa réaction avait dû le surprendre.

    Il sourit pour le calmer, le videur s’approchait déjà pour prendre la suite.

    “Désolé monsieur, il lui arrive parfois d’oublier ses limites mais ce n’est pas un mauvais bougre. Laissez-moi gérer le reste,” dit-il après avoir donné une tape sur l’épaule de Verndrick pour le remercier.

    L’aventurier le regarda guider l’ivrogne vers la sortie. Il se massa l’épaule à l’endroit que venait de toucher le videur. Il avait senti une vive douleur, mais la sensation avait disparu si vite qu’il se demandait s’il ne l’avait pas imaginée. Dans un autre contexte il aurait pu devenir suspicieux, mais il n’était pas en mission, il n’était pas en danger. Il était dans sa ville, il venait de conclure une opération menée de main de maître et allait bientôt revoir Ombre. Il s’était déplacé pour elle. Cette taverne était plutôt sûre, ils s’y étaient déjà rencontrés plusieurs fois. Il devait arrêter de voir des menaces partout et profiter du présent ; il en fit une résolution pour la soirée.

    Il laissa sa bonne humeur chasser l’incident et alla commander une chope de bière avant de s’installer à une table pour attendre la valkyrie. Une serveuse qu’il ne reconnut pas lui apporta sa commande. Il lui saisit la main pour la retenir de partir.

    Un instant !” s’exclama-t-il avant de prendre son verre et de le vider en deux longues gorgées. “Ouf, ça fait un moment que je n’avais pas fait ça. Sers-moi la même chose.

    “Oh, quelle descente ! Quelqu’un avait une sacrée soif, dis donc. Je reviens tout de suite avec votre commande,” répondit la serveuse en débarrassant.

    Verndrick était à la moitié de son deuxième verre quand la même serveuse revint s’asseoir en face de lui.

    “Eh bien, je plains le mal de crâne qui t’attend.”

    D’où venait cette soudaine familiarité, cela ne gêna pas Verndrick qui répondit en souriant.

    Oh ça ! C’est rien, je me suis promis de célébrer un peu ce soir. Et j’ai appris à boire avec des mercenaires et des marins, ne t’en fais pas pour moi, il en faudra bien plus pour me saouler.

    La serveuse se pencha vers lui par-dessus la table pour mieux l’observer. Il recula quand il sentit que leurs visages allaient se toucher.

    Doucement ! Ce n’est pas que je ne te trouve pas jolie, mais... j’attends déjà quelqu’un. Et je doute que ton patron prenne bien le fait que tu délai... que tu dél...

    Sa langue était devenue soudain pâteuse et très lourde, presque aussi lourde, sinon plus, que ses paupières. Il sentit tout son corps peser des tonnes. Il tolérait plutôt bien la boisson, et l’alcool ne faisait pas cet effet-là. Il avait été drogué, sa boisson avait été empoisonnée. La réalisation le laissa aussi choqué qu’hilare. C’était complètement absurde. Qui pourrait bien vouloir le kidnapper ?

    “Ah voilà ! En fin de compte ce fut plutôt facile,” reprit son interlocutrice, ravie. “Tu nous as bien fichu la trouille à l’entrée, pendant un moment on a cru que tu nous avais grillés. Un dard sur deux, ça risquait de nous compliquer les choses. On réfléchissait à comment te convaincre de boire au moins un demi-verre de n’importe quelle boisson.

    Et monsieur qui commande tout seul une chope entière, puis une deuxième ! Mais bon, les maux de tête seront le cadet de tes soucis quand tu te réveilleras.”

    Verndrick n’essaya même pas de se lever, il savait que son corps avait déjà perdu le combat contre la drogue qui circulait dans ses veines. Il n’essaya pas non plus de se saisir d’une arme pour tenter une fuite, ses muscles ne répondaient plus. À la place de la panique, il fut saisi par une profonde sérénité, le calme du condamné qui savait que son sort était déjà tiré et que rien ne pouvait le soustraire à son exécution.

    Il avait déjà perdu cette bataille, il essaiera de gagner la prochaine à son réveil, tant qu’il vivait, il pouvait espérer. Il avait juste besoin de savoir à qui il avait affaire. Il avait besoin...

    Qui ?” murmura-t-il difficilement. “Pourquo...

    Et il se laissa aller dans les bras tendres et doux de l’oubli, tout n’était plus que ténèbres.
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  • Ven 7 Juin - 22:13
    Les Masques de la République
    Dans l’ombre de la nuit ainsi que celle de la taverne, Orifa restait loin des regards pour vérifier que tout se passait selon le plan. Bien qu’il y avait peu de doute que ça puisse échouer, à partir du moment où la première aiguille avait piqué son corps. Dans une tenue de soirée il fallait qu’elle soit prête à intervenir au cas où Verndrick se retrouvait à finalement se déchaîner d’une manière ou d’une autre. Finalement c’étaient peut-être beaucoup de précautions pour pas-grand-chose, car il avait ingéré de lui-même une dose bien supérieure à ce qu’il fallait pour endormir une douzaine d’hommes de sa carrure.

    Elle murmurait légèrement alors que la scène était en train de se dérouler sous ses yeux.

    - Il va falloir t'endurcir Verndrick si tu ne veux pas que ce monde ait raison de toi …

    La serveuse qui n’était autre que la messagère qu’elle avait rencontré quelque temps plus tôt avait dans l’idée de taquiner un peu Orifa. Tel un serpent, elle se rapprochait de la future directrice avant de se mettre à côté d’elle sur la balustrade  qui donnait une vision d’ensemble sur la taverne.

    - Et bien dis donc tu as dû lui faire une sacré impression, même sous les effets de la drogue il s’est écarté de moi j’espère que tu vas prendre tes responsabilités avec lui.


    Sans comprendre l’insinuation qui était pourtant assez claire, Orifa répondait de manière beaucoup trop sérieuse.

    - Je le sais bien, j’espère qu’il comprendra pourquoi on doit passer par là …


    Les hommes de main étaient en train de quitter les lieux avec Verndrick sous le bras, il allait lui falloir au moins 3 bonnes heures voir plus pour qu’il puisse se réveiller ça leur laissait largement le temps d’aller dans un lieu discret et loin de tout. Une cave miteuse légèrement éclairée par des torches sous ferme, habituellement il y avait des animaux qui s’y trouvaient ou alors des marchandises de contrebande. Le SCAR utilisait ce genre de planque, il n’avaient pas pour objectif de se battre contre le petit marché noir et ça leur apportait une certaine complaisance de la part des petites frappes.

    Verndrick fut attaché au niveau du parquet du rez de chaussée qui n’était finalement pas bien haut, pour le maintenir au sol il y avait des chaînes maintient ses pieds à un énorme versoir. De sa tenue il ne lui restait que son sous-vêtement, pour une personne professionnel et habitué à ce genre d’épreuve il était possible de comprendre que quelque chose n’allait pas rien qu’avec ce petit bout de tissu. S’il y avait besoin de retirer les vêtements, il n'y avait aucune raison de laisser à sa cible la moindre dignité. Pourtant Verndrick était là pour un test rien d’autre.

    Avant qu’il ne se réveille le petit groupe qui était finalement 6 s’étaient regroupés pour revoir une dernière fois le plan.

    - Rappelez-vous, le SCAR est notre famille. Cette épreuve est cruciale. Nous ne sommes pas là pour tuer Verndrick, mais pour tester sa loyauté et sa résistance. Si ses faiblesses émergent, mieux vaut les connaître maintenant que subir des conséquences plus tard. Aucun doute ne doit planer sur sa fiabilité. Un jour, vous devrez pouvoir lui confier votre vie, comme vous le faites entre vous. La confiance de chacun repose entre vos mains. Les autres ne pourront pas tester Verndrick, mais ils croiront en votre jugement. Ne décevez personne. Soyez impitoyables mais justes. Montrez à Verndrick ce que signifie vraiment être membre du SCAR. Que cette épreuve soit la preuve de notre force et de notre unité indestructible.

    Motivés comme jamais alors qu’ils avaient tous en tête l’importance de l’épreuve qui allait avoir lieu ici. Le scénario organisé était assez simple, Orifa allait rester à l’extérieur et en cas de besoin allait être traînée devant Verndrick. Chacun des membres allait être défini comme des hommes de main des clients de Victor pour pouvoir venger ce qui venait de se passer, pour ce faire ils veulent récupérer la position d’Orifa ainsi que le nom des commanditaires de la mission. Mousse et Kreg sont en train d’être traqués et Satoshi va être prise pour cible.

    Pour le matériel bien que ce soit quelque chose de beaucoup moins fournis que pour une torture “normale” il y avait de lanières de cuir certaines renforcées de petites pièces de métal pour fissurer les os, des couteaux et des pinces.

    Ca aurait été plus simple si Orifa avait fait le travail elle-même, mais le problème était qu’après-avoir passé une mission à se faire confiance généralement c’était beaucoup moins accepté par les nouvelles recrues que ce soit la même personne qui pratique la dernière épreuve.

    Un bandeau sur les yeux Verndrick  commença à se réveiller petit à petit bien qu’il avait du mal à bien comprendre tout ce qui pouvait se passer autour de lui. Faisant comme s’ils ne s’étaient pas encore rendu compte de son réveil, les membres du SCAR étaient en train de parler pour lui faire passer des informations qu’il pourrait certainement plus croire.

    -  … Feu ?

    - Non pas encore, la caserne est encore en état d’alerte après qu'on ait sorti Victor … Alors si on met tout de suite feu à la maison de ce connard … Mais nous avons tué l'elfe qui s’y trouvait et on recherche d’autres documents.

    - Parfait retourne y il ne devrait pas tarder à se réveiller, ramène moi la femme qui l’accompagnait et les deux espions qui étaient avec lui.

    - Très bien !


    L’homme qui se faisait passer pour le chef avait commencé à grommeler faisant les 400 pas comme s’il attendait avec impatience le réveil de Verndrick. Après quelques minutes son impatience atteint son maximum et il prit une lanière de cuir pour frapper le côté droit de sa cage thoracique, coupant dans un premier temps le souffle de l’elfe avant de le forcer à remplir d’un coup ses poumons étant impossible maintenant de se faire encore passé pour endormis.

    - Alors maintenant on va passer aux choses sérieuses, soit tu réponds à mes questions et tu seras soigné et libéré, soit tu ne répond pas et tu vas souffrir encore et encore et de toute manière tu finiras par parler car nous avons un soigneur qui te remettra sur pied pour que je te brise à nouveau.

    Attendant un peu pour vérifier s’il allait lui répondre physiquement ou vocalement, finalement il commença donc à poser les questions.

    - Qui t’a embauché ? Qui est la femme qui t’accompagnait ? Où est-ce qu’elle se trouve ? Et pour finir quels sont tes liens avec le GAR ?

    Une fois de plus il prit son temps pour vérifier que l’elfe allait répondre ou non, après plusieurs longues secondes il laissa un long soupir sortir d’entre ses lèvres pour préparer la grosse manière de cuire donnant un coup au même endroit à plusieurs reprises alors que le bout de la lanière venait claquer dans son dos laissant un bruit puissant remplir la salle

    - On va recommencer depuis le début. Qui t’a embauché ? Qui est la femme qui t’accompagnait ? Où est-ce qu’elle se trouve ? Et pour finir quels sont tes liens avec le GAR ?


    Finalement toujours rien à part des soupirs de douleur de la part de l’elfe qui ne semblait pas vivre sa meilleure soirée. Le tortionnaire se retourna pour aller récupérer une lourde corde utilisée pour pouvoir amarrer un bateau à un quai, au bout il y avait des énormes nœuds faits grâce à la magie tellement il était compliqué à la main de pouvoir manipuler une corde de cette taille et y faire des nœuds au bout. Cette fois le coup tomba sur la cuisse de l’autre côté laissant entendre un bruit de craquement du genou arrachant un cri énorme à l’elfe. Cette fois la brute n’avait pas l’intention d’arrêter avant d’avoir entendu Verndrick parler.


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    Verndrick Vindrœkir
    Verndrick Vindrœkir
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  • Sam 8 Juin - 1:45
    La première sensation qu’il ressentit fut le froid. Non, c’étaient plutôt les centaines de démons qui dansaient la gigue sous son crâne. La serveuse n’avait pas menti. Pire que tout, il risquait de développer une paranoïa vis-à-vis des boissons dont il ne connaissait pas la provenance, ainsi que de la nourriture. L’humour était toujours son premier mécanisme de défense quand il perdait ses moyens. Mais il se rendait compte maintenant de sa situation. Il avait été drogué puis enlevé, il ne se trouvait pas dans une cellule, il était attaché, impuissant. On l’avait préparé pour être interrogé, non, on l’avait préparé pour être torturé.

    Ombre !

    La pensée le surprit, la scène de la veille était encore fraîche dans sa mémoire. Et c’était bien elle qui avait choisi le pub la première fois, et aussi ce soir. C'était son assurance que l’endroit pouvait être utilisé pour discuter de sujets sensibles qui lui avait fait baisser sa garde.

    Une profonde culpabilité le gagna aussitôt. Non, pas Ombre, jamais elle ne lui ferait subir cela, pas après... Pas après quoi ? Les sentiments étaient rarement de bons outils de jugement, il les oublia donc pour se concentrer sur les faits. Leur mission avait été un succès. Ombre n’avait aucune raison de le kidnapper. Si elle voulait quelque chose de lui, elle demanderait au moins avant d’essayer d’autres méthodes.

    Verndrick, concentre-toi !

    Le ferðavindsins le préparait à toutes les situations. Il était un prisonnier sur le point d’être torturé. Il n’y avait aucun enseignement de la voie sur le sujet, la douleur serait toujours plus forte que n’importe quelle technique de méditation ou de renforcement de l’esprit, la douleur, avec le temps, finissait par tout briser. Il ne lui restait que les conseils du premier Vindrœkir.

    Plusieurs de ses écrits avaient été modifiés au fil des siècles pour mieux s’accommoder à des besoins spécifiques. Nombreux étaient ses traités philosophiques qui avaient été challengés par ses descendants. Tout avait été noté dans les registres, le but n’était pas de décider qui avait raison, mais de donner le maximum d’outils à la future génération pour qu’elle se crée son propre chemin. Les Vindrœkir n’avaient pas honte de leurs contradictions, le ferða était universel, mais son interprétation et sa pratique étaient personnelles.

    Mais s’il y avait un sujet sur lequel personne n’avait eu à redire en trois mille ans d’histoire, c’étaient les recommandations du patriarche sur la douleur et la torture. Ses conseils lui revenaient maintenant à l’esprit.

    Il n’y a aucun moyen de se préparer à la douleur sans magie ni potion. Un ennemi qui t’a à sa merci te privera de l’un comme de l’autre.

    La mention de la mort de Satoshi déclencha une tempête en lui. Ils allaient aussi s’en prendre à Mouse et Kreg. Il lui fallut toute son expérience pour ne pas réagir. Une rage comme il ne l’avait jamais expérimentée gagna tout son être. Un Vindrœkir n’avait pas d’ennemi, il n’avait pas de cible pour sa haine. Mais quand aucun enseignement ne pouvait réprimer l’envie de vengeance, la voie prévoyait une issue : le sentier sanglant.

    C'était un rituel au cours duquel le marchevent renonçait à son sens moral, à toute notion de justice et de bonté pour choisir le sang et la vengeance. Pour ne pas salir l’héritage familial, il renonçait aussi à son nom et à tous les avantages qui venaient avec, la voie de la revanche s’arpentait seul. C'était aussi un vœu, il s’interdirait toute joie, toute paix, tout repos, tout sentiment positif ou agréable pendant toute la durée de sa quête. Il ne s’arrêterait à rien avant d’avoir éliminé toutes les cibles de sa colère.

    Verndrick le découvrait, s’il survivait à cette épreuve il ne connaîtrait la paix qu’après avoir tué tous ceux qui étaient liés de près ou de loin à la mort de ses amis. Il avait déjà perdu des alliés sur le champ de bataille, mais cette fois c’était différent, c’était gratuit et personnel, il serait le premier Vindrœkir à bafouer tous leurs principes pour quelque chose d’aussi bas et réducteur que la vengeance. Malgré la honte et la culpabilité que cette réalisation lui fit ressentir, il savait qu’il allait le faire.

    La douleur est vorace et dévorera tout ce à quoi tu t’accrocheras pour résister. Abandonne tout sentiment de haine. Le corps et l’esprit brisés, baignant dans tes propres déjections, tu en oublieras le sens et elle perdra de son tranchant.

    Oui, il devait se détacher de tout et se concentrer seulement sur la survie pour le moment, un problème à la fois. Ils allaient aussi s’en prendre à Ombre.

    Certains ont essayé de tenir en envoyant leur esprit se réfugier dans des souvenirs de joie et de bonheur. Abandonne cela aussi, un expert dans l’art d’infliger de la souffrance pervertirait tous ces moments. N'oublie pas, en dehors de la douleur physique, la magie est aussi capable d’altérer l’esprit et la mémoire. Abandonne tout sentiment positif ou tu les associeras à jamais au traumatisme.

    Les premières questions vinrent et il s’enferma dans le silence, s’appliquant à suivre les conseils du patriarche.

    Abandonne aussi l’ego et la fierté. La douleur te fera tôt ou tard crier et chialer comme un bébé. Commence tôt, ça soulage un peu.

    Oh, il n’avait définitivement pas besoin de ce conseil. Son corps réagit à l’instinct, le cri qu’il émit venait du plus profond de son âme. Pire que la douleur, s’il survivait, les séquelles risquaient de le rendre incapable de combattre à nouveau. Il allait perdre ce à quoi il avait consacré toute sa vie jusqu’ici. Pour la première fois de la nuit, il fut saisi d’une peur viscérale.

    Abandonne également toute idée de retour à une vie normale ou à l’après. C’est quand tu commences à envisager le futur que l’esprit commence à négocier. Ne te projette pas, jamais. C’est la seule instance où l’espoir devient un poison. Il n’y a ni avant, ni après, il n’y a que l’instant présent. Et pour y survivre, tu dois tout abandonner, absolument tout.

    Verndrick se sentait réellement mourir à chaque parcelle de son identité qu’il perdait. Pas de sentiments, positifs comme négatifs, pas de souvenirs, pas de projections, pas d’honneur, pas de refuge, plus aucune raison de vivre.

    La vie avant la mort, mon enfant. S’il ne doit rester que deux choses, la première c’est le désir de vivre.

    L’interrogatoire n’avait pas encore proprement commencé mais il avait déjà perdu toute volonté. Il avait toujours traversé l’adversité et la difficulté en se rappelant pourquoi il combattait, pourquoi il vivait. L’ancêtre lui demandait d’abandonner tout, y compris ça. Et il venait de le faire. Vider de tout, il ne désirait plus que la mort.

    La deuxième, c’est l’élément le plus important de ta personnalité, le cœur même de ton identité, ce qui reste quand absolument tout est retiré. Parce que crois-moi, l’ennemi te retirera tout, couche après couche, le moindre recoin sera violé, exploité, perverti. Alors abandonne tout dès le début. Ne garde que ce qui ne peut être altéré, la fondation même de ton être.

    Qui était-il ? Qu'est-ce qui resterait si on brûlait tout le reste ?

    Et accroche-toi à ça. Mets-y toute ta force, toute ta volonté, défends cette fondation et uniquement elle. Parce que la seule façon de la briser, c’est de te tuer et mourir de cette façon est une petite victoire. Il n’y a ni haut, ni bas, ni lumière, ni ténèbres, ni bon, ni mal, tout n’est que mensonge à part elle. Réduis tout à cette fondation.

    Il était tellement de choses à la fois. Comment choisir ?

    Dans mes heures les plus sombres, j’ai découvert que tout ce que j’étais pouvait se traduire par un passage des enseignements de la voie : la force avant la faiblesse. À travers mes réussites et mes échecs, mes joies et mes peines, j’ai toujours persévéré, j’ai toujours choisi la force même quand elle m’avait abandonné. La force avant la faiblesse, mon enfant. C'est le mantra qui me fit tenir, c’est le mantra qui me maintient chaque jour. Trouve le tien et préserve-le de ta vie.

    Verndrick était un fils, un amant, un ami et un frère. Il était un guerrier, un juge et un tueur. Il était un mage, il était un aventurier, il était un mercenaire. Il était le défenseur des idéaux qu’il incarnait. Comment faire le choix, ne retenir qu’une seule option de tout ce qui le définissait ?

    Il comprenait maintenant pourquoi le patriarche lui avait demandé de tout abandonner dès le début. Débarrassé de toute distraction, la réponse lui apparut comme une évidence. Elle était si simple, il était tout cela et bien plus encore, il était...

    Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir. Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !

    La douleur était toujours présente, il n’y échapperait pas. Mais tout le reste avait disparu, il ne lui restait que cette certitude. Et il verrait toute question, toute souffrance infligée, toute action comme une attaque personnelle à cette fondation.

    La douleur voulait le forcer à mentir mais il restait un Vindrœkir. Qui l’avait embauché ? Comme si l'information avait plus de valeur que son identité, il était Verndrick. La femme qui l’accompagnait n’avait aucune importance quand on savait qu’il était maître du ferða. Mais de quoi parlait-il encore, la GAR ? Ne voyait-il pas qu’il était bien plus. Il n’était pas juste un protecteur, il était le protecteur. Oh douce folie !

    Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir. Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !” répéta-t-il invariablement.
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  • Sam 8 Juin - 13:11
    Les Masques de la République
    Finalement il avait enfin commencé à parler et les coups s'arrêtaient donc enfin, mais malheureusement ça ne semblait pas convenir au tortionnaire, du moins pas en apparence. Lâchant la corde sur le sol, il commença à faire glisser le bout de son doigt sur les marques rouges encore bien présentes sur le corps de sa victime. Il était possible de ressentir qu’à certains endroits les os étaient brisés et une fois un endroit suffisamment douloureux se présenta un appuya un peu plus dessus.

    - Je sais qui tu es ce n’est pas ce que je t’ai demandé, alors on va devoir faire étape par étape, qui t’a embauché ?


    Pas de réponse pendant quelques secondes avant que Verndrick n’ouvre la bouche pour répondre.

    “Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir. Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !”


    - Donc tu veux jouer les durs … On ca voir combien de temps tu vas tenir cette même rengaine écoute.

    Reprenant la corde pour donner de l'élan à son mouvement avant de le faire rapidement tomber sur l’autre genou qui n’avait pas encore eu la chance de pouvoir goûter à ce doux bruit d’os disloqué. Parfois il était possible de douter de l’impact que la douleur pouvait avoir sur la personne recevant les coups pourtant ici il n’y avait pas lieu de douter. Verndrick souffrait énormément mais pourtant sa détermination semblait être bien plus forte que la douleur qu’il pouvait ressentir, c’était impressionnant. Quand aucune question n’étaient posées alors il n’ouvrait pas la bouche à part pour montrer l’impact que les coups pouvaient avoir sur lui.

    Orifa entendait simplement les coups et les cris, bien qu’elle était du genre à apprécier de voir la souffrance sur le visage des autres, ici, c’étaient différents car elle ne doutait pas de la fiabilité de Verndrick, elle devait tout de même le supporter pour prouver au reste du SCAR ce qu'elle savait déjà.

    - On devrait peut-être s’arrêter là non ? Il semble connaître les mécanismes de survie dans ce genre de situation …


    - Ce n’est plus à moi d’en décider tu le sais bien …


    La messagère regardait à travers  les trous du parquet, habituellement dans les tortures ils étaient plus loin que ça, faisant en sorte de faire couler le sang de leurs victimes mais avec l’un de leur c’était l’événement, la sensation, … L’expérience pourrait le protéger de la suite mais s’il en venait à être terrorisé par la torture alors il était impossible de lui faire apprendre comment y résister.

    Relâchant la corde une fois de plus alors qu’il commençait à fatiguer à force de donner des coups toujours plus puissants.

    - Qui t’a embauché ?

    “Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir. Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !”

    Cette fois la réponse était entrecoupée d’un souffle court alors qu’il avait bien du mal à supporter la douleur, de plus ses poumons étaient touchés et ne pouvaient pas se remplir d'air aussi naturellement que d’habitude. Ici, chaque respiration était de la pure souffrance.

    Voyant l’état de sa victime, le soigneur avait finalement été appelé, c’était parfois cette deuxième étape qui pouvait montrer au torturé qu’il n’avait aucune porte de sortie, et même pas la mort. Que la souffrance qu’il était en train de subir n’était que le commencement de tout, que ça pouvait s’arrêter simplement d’un claquement de doigts s’il finissait par répondre aux simples questions qui étaient posées.

    Verndrick serra les dents pour ne rien dire une fois de plus, bien que la lanière de cuir renforcé avec des bouts de métal était en train de lacérer son corps, à chaque fois qu’une question lui était posée, l’elfe semblait répondre avec toujours autant de ferveur les mêmes mots.

    “Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir. Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !”


    Des griffes étaient pourtant bien visibles sur sa peau alors que des petites larmes rouges étaient en train de sortir de ces plaies. Rien n'y faisait, l'homme restait de marbre sans que quiconque ne puisse comprendre ou imaginer ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. Le seul moyen pour lui de s’en sortir c'était de tuer son humanité, tuer tout ce qu’il était pour que plus rien ne compte, ni la vie ni la mort et encore moins les personnes de son entourage.

    Alors que le soigneur était en train de prodiguer une fois de plus ses soins, un autre membre du SCAR rentra pour faire son rapport, bien évidemment complètement faux.

    - Nous avons retrouvé les deux espions qu’ils l’avaient accompagné, la femme n'a pas survécu elle était loin d’être résistant l’homme semble un peu mieux tenir le choc il va le mener dans la deuxième salle pour l’interroger on va avoir besoin du soigneur au vu de son état.

    - Et bien on dirait que je vais pouvoir trouver quelqu’un d’autre avec qui jouer ce soir, je vais te reposer une dernière fois la question, qui t’a embauché ?

    “Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir. Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !”


    La dernière phase commença donc alors que toute l’équipe était en train de regarder les derniers coups de lanière de cuir et de corde, Verndrick résistait à tout ça répondant toujours la même phrase comme si sa conscience avait déjà quitté son corps à tout jamais. À cet instant tout le monde espérait qu’il tienne encore un peu jusqu’à la dernière intervention du médecin pour pouvoir soigner ces blessures. Bien que l’elfe n’en avait pas conscience à cet instant il était la cible de l’espoir de beaucoup de monde, avoir un nouveau membre dans la famille du SCAR était une épreuve extrêmement importante.

    Lorsque le dernier coup fut porté, que la question fut à nouveau posée pour avoir toujours la même réponse, les armes de torture tombèrent sur le sol alors que l’homme quitta la pièce laissant place au soigneur ainsi qu’Orifa. Une fois que chaque petite plaie et blessures furent refermées, le duo fit descendre Verndrick  sur une chaise avec une certaine prévenance. Retirant les chaînes tout en l’enveloppant d’un drap pour le maintenir au chaud.  Le bandeau fut retiré uniquement au départ du soigneur alors qu’à cet instant il n’y avait que Verndrick  et Orifa sans personne pour les regarder ni les écouter.

    - Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir disciple et maître de la voie, marchevent, protecteur. Tu m’as appelé Ombre, tu m’as appelé Sefi et tu pourras continuer à le faire, pourtant je me prénomme Orifa Sigrior, je suis une espionne de l’organisation du SCAR. Nous sommes l’ombre de la république destinée à apporter la sécurité et la prospérité à notre patrie. L’organisation a posé les yeux sur toi pour que tu deviennes un nouveau membre à part entière j’ai reçu l’ordre de te tester pour voir tes compétences et savoir si tu étais capable de nous rejoindre. En ce jour, tu as passé la dernière épreuve pour vérifier si tu étais capable de garder tous les secrets qui seront un jour tiens. Satoshi, Mousse et Kreg n’ont rien, c'était simplement un test pour vérifier tes limites. Je te propose donc solennellement d’être le bouclier et le protecteur de la république comme tu l’as toujours été, rejoint le SCAR pour mettre tes compétences au service du plus grand nombre.


    Passant une main sous le drap pour que ses doigts effleurent la main de l’elfe.

    - Voilà tu connais toute la vérité, j’espère que tu comprends pourquoi je devais garder le secret … Pardonne-moi Verndrick  …



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  • Sam 8 Juin - 16:31
    La folie, le conseil du patriarche pour survivre à la torture était de se laisser aller complètement à la folie. C’était enrobé dans de belles paroles, mais l’essence même de la recommandation était d’embrasser la démence. Verndrick était donc devenu un dément, il ne pouvait plus faire preuve de raisonnement rationnel.

    Les coups et les questions plurent encore et encore, lui arrachant des cris et des pleurs. Mais chaque assaut était pour lui une preuve de plus qu’il avait raison et qu’on voulait lui retirer son identité. La douleur ne faisait que renforcer sa détermination. Entre deux sanglots, la respiration laborieuse, il répétait toujours la même phrase.

    Ils l’informèrent qu’ils avaient mis la main sur deux espions. Une partie de l’aventurier voulait lui souffler les noms de Mouse et de Kreg, mais il la rejeta, il n’était plus un être de souvenirs. Il était...

    Verndrick Jungsai Vindrœkir,” il combattait sa propre fatigue, “...ritier ...es Vindrœkir.” Il prit le temps de retrouver son souffle avant de continuer. “Je suis un disciple et un maître de la voie, je suis un marchevent, je suis le protecteur !

    Noyé dans un monde de confusion et de souffrances, il ne se rendit pas compte tout de suite qu’on le soignait. Quand il le remarqua, il utilisa ses forces qu’on venait de restaurer pour se débattre violemment. Il rejetait tout, même la guérison. Ils ne l’auraient pas de cette façon, il récita à nouveau le mantra.

    Au bout de plusieurs minutes qui lui parurent une éternité, les coups cessèrent. Une ruse ! Puis on le soigna à nouveau, complètement cette fois. Une ruse ! Il sentit qu’on le libérait, on le faisait asseoir, il sentit le contact agréable d’un tissu le couvrir. On lui retira aussi son bandeau, mais il garda les yeux fermés. Ils avaient essayé la méthode barbare, maintenant ils essayaient la méthode douce. Comme si cela pouvait marcher, ils n’auraient rien de lui. S’il ne parlait pas, le mantra néanmoins continuait de tourner en boucle dans sa tête.

    Mon nom est Verndrick Jungsai Vindrœkir...

    Verndrick Jungsai Vindrœkir, héritier des Vindrœkir, disciple et maître de la voie, marchevent, protecteur [...]

    La voix et les paroles d’Ombre lui ramenèrent une partie de sa santé mentale. On ne l’attaquait plus, on lui reconnaissait qui il était. Il s’autorisa à laisser revenir bout par bout qui il avait été. La rage fut la première à se rappeler à lui, son corps se recouvrit aussitôt de vagues bleues et agressives. Mais il avait appris à dompter ses émotions il y a des décennies. Il laissa la colère refluer lentement jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quelques filaments de magie sur son visage et ses bras. Il avait besoin de toute sa tête pour accomplir sa vengeance.

    Il ouvrit enfin les yeux pour rencontrer le regard d’Ombre. Avec elle revinrent aussi les souvenirs, puis tout le reste. Tout cela n’avait été qu’un test. Il abandonna sa colère avec beaucoup de regret. Il laissa le sens de ses mots le pénétrer. Le SCAR, ce n’étaient pas que des rumeurs alors. Il n’approuvait absolument pas la dernière partie du processus de recrutement. Combien de très bonnes recrues avaient échoué à cette étape, alors qu’elles manquaient juste de préparation, de formation ?

    On pouvait lire le début d’un sourire sur ses lèvres. On l’avait torturé, soigné puis torturé à nouveau. Le corps n'était pas fait pour subir des changements aussi drastiques sur une aussi courte période, le choc pouvait laisser des traces incurables. Mais Verndrick n’était pas un aventurier classique. Pour lui apprendre l’art de dispenser la mort, son père s'était assuré qu’il l’expérimente. L’entraînement avec lui était toujours avec des armes réelles et l’objectif, la mort de l’adversaire.

    Cinq soigneurs experts étaient toujours présents pour s’assurer de le remettre sur pied chaque fois qu’il était sur le point de mourir. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour intégrer le concept de combat amical. Il avait appris à continuer à se battre malgré les blessures et la douleur jusqu’à son dernier souffle. Son corps était entraîné pour passer outre les traumatismes et retourner au combat aussitôt qu’il était remis sur pied, son esprit avait aussi appris à suivre.

    Il serra la main de la valkyrie sous le drap.

    Il suffisait de demander Orifa,” il avait maintenant un nom. “La prochaine fois, essaie d’être plus directe, toute cette mise en scène, en plus d’être superflue, a surtout été très inconfortable.

    Il se redressa en se massant le genou et le cou. Il avait été soigné, mais les fantômes des blessures le hanteraient encore quelque temps, c’était toujours comme cela à chaque fois. Il accepta l’offre de rejoindre les services secrets. Une organisation fonctionnant aux marges de la loi bénéficiait d’une liberté et d’un pouvoir que ses membres pouvaient facilement abuser. Il trouvait judicieux d’avoir quelqu’un comme lui dans les parages pour s’assurer que personne ne perdait de vue les intérêts des républicains.

    "Orifa Sigrior, j'accepte ton offre avec honneur. Je m'engage à servir le SCAR et à défendre la République avec toute la force et la sagesse qui me sont accordées. Je jure de mettre mes compétences et ma dévotion au service de notre patrie, de préserver la sécurité et la prospérité de nos citoyens."

    Les Vindrœkir ne prenaient jamais les serments à la légère. Il ajouta avec un souffle profond :

    "Je suis prêt à affronter toutes les épreuves et à porter ce fardeau avec fierté. Ensemble, nous serons l'ombre protectrice de la République."

    Il se passa avec lassitude la main dans les cheveux en se redressant. Son corps était réparé mais son esprit avait besoin de repos.

    Je rentre, j’ai besoin de me reposer. Tu me feras parvenir les noms de tous ceux qui ont été impliqués dans l’opération. Je compte concocter une vengeance personnelle pour mes nouveaux frères et sœurs. Mais avant ça...

    Il aida Orifa à se relever et déposa un léger baiser sur ses lèvres.

    J’ai besoin de savoir si ça aussi faisait partie du test...
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  • Sam 8 Juin - 17:55
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    Malgré le travail et l’impact que ça pouvait avoir d'effectuer les recrutements, l'émotion était d’autant plus importante une fois que tout était fini par l'arrivée d’un nouveau membre. Avant qu’il ne commence à répondre, son cœur s’était compacté quand il lui avait serré la main, elle s’attendait à sa réponse et ça rendait le tout d’autant plus important. Son sourire était resplendissant quand il avait prononcé pour la première fois son prénom, c’était le deuxième signe qu’il ne lui en voulait pas, qu’il comprenait pourquoi elle avait dû en arriver là.

    Avant qu’elle ne puisse lui répondre, Verndrick ressentait le besoin de se relever et certainement aussi de pouvoir détendre un maximum ses muscles ce qui était clairement compréhensible au vu de ce qu’il avait pu endurer. Se laissant tenter dans un baiser rapide et éphémère suivit d’une question à laquelle, elle s’attendait évidemment au vu de la situation. Enroulant ses bras autour de son cou pour l’attirer contre elle en lui voulant un nouveau baiser ferment les yeux pendant que leurs lèvres se touchaient.

    - Ça ne faisait pas partie du test non.

    Techniquement ça aurait pu être le cas si elle avait été secondée par une autre espionne qui aurait fait tomber Verndrick sous son charme pour coucher avec lui et ainsi récupérer des informations de cette manière-là. Mais au vu de sa mentalité, il y avait peu de chance que ça arrive alors elle avait simplement pris du plaisir en compagnie de l’elfe et ce n’était pas interdit dans les règles du SCAR.

    - Je vais te raccompagner jusqu’à chez toi, nous sommes un peu loin pour que tu puisses rentrer simplement à pied.

    Recherchant du regard la malle où il devait y avoir les vêtements de Verndrick qui étaient entreposés, elle lui rapporta.

    - Personne ne devra être au courant ni de tes liens avec le SCAR ni des miens, même pour Satoshi d’accord ? C’est pour les protéger d’eux même.

    Lui rendant ses vêtements avant de s’écarter vers la sortie elle s’arrête net avant de le regarder en train de s’habiller.

    - Désolé pour le faux plan de ce soir, je te paierai un verre la prochaine fois.


    En sortant la calèche était déjà prête avec les membres faisant comme une haie d’honneur, Orifa se positionna également au bout de l’une des files dans le plus grand des silences. Au moment où Verndrick sortit tout le monde se mit à genoux lui montrant ainsi le chemin jusqu’à la calèche, c’était une preuve de respect pour un nouveau membre, il avait déjà vu chaque personne qui étaient présentes. Chacun avait assisté à la dernière épreuve à part un jeune homme situé au fond de l’autre côté de la route d’Orifa. Verndrick ne devait jamais l’avoir vu car c’était le soigneur qui n’avait été là que pour la dernière phase.

    Une fois Verndrick rentrée dans la calèche, Orifa se releva pour y rentrer avant le départ.

    - Demain je viendrai te chercher pour que tu puisses officiellement faire partie du SCAR, que tu rencontres les autres membres qui ne sont pas en mission ainsi que la direction. Tu pourras en apprendre un peu plus sur l’organisation en plus de comprendre tes nouveaux droits et devoirs, nous allons devoir aller jusqu’à Courage, nous aurons besoin de 4 jours pour arriver à la maison.


    Pour l’instant il était peut-être préférable de ne pas lui dire qu’il fallait entre une demi-journée et une journée de marche entre la ville de Courage et le QG la surprise était beaucoup plus intéressante.

    - Prépare simplement ce dont tu as besoin, nous allons organiser les camps ainsi que la nourriture ne t’inquiète pas, tu en a déjà assez fait. Tu risques par contre de devoirs restés quelques jours à la maison pour pouvoir prendre en compte toutes les informations.

    Sur la route Orifa se retenait de lui donner plus d’information, elle voulait qu’il se sente le plus rapidement possible en sécurité dans sa nouvelle fonction, mais en même temps avec ce qu’il venait de subir il était normal qu’il ait simplement besoin de dormir. Respectant ça, elle avait accepté de garder le silence jusqu’à arriver devant la maison, cette fois par contre elle ne le suivit pas. Ce soir il allait avoir un peu de temps pour lui au calme car demain avant que le soleil ne soit au zénith. Cette fois elle retournait dans la planque qu’elle avait utilisée au début de la mission, après autant de jour à dormir avec de la compagnie, c’était étrange de cette fois être seul, elle ne trouva pas le sommeil, bien trop excitée d’avoir pu intégrer Verndrick dans le SCAR.

    Finalement c’était peut-être pas une si mauvaise chose de s’occuper du recrutement non ? Elle allait se laisser le temps du retour pour donner sa réponse finale à la direction même si de toute manière ils n'allaient finalement n’en faire qu’à leur tête quoi qu’il advienne.

    Le lendemain Orifa se présenta comme prévu devant la maison de Verndrick la calèche était prête pour les 4 jours de voyages et si le soigneur ne revenait pas avec eux, cette fois ils allaient non pas être deux mais bien trois dans la calèche la messagère allait les accompagner et laisser les 3 autres à cheval alors que le dernier allait s’occuper d’être le cocher.

    - J’ai le droit de partager la tente du nouveau histoire de faire connaissance ?


    - Je suis sa marraine pas sa mère s’il a envie de partager sa tente avec toi j…


    Se souvenait de ce que lui avait dit Verndrick sur le fait de se venger, elle se disait que c’était peut-être amusant de lui proposer dès ce soir sa première vengeance non ?

    - Bon d’accord je vais lui en parler mais c’est lui qui décidera.


    - De rien … De rien …


    Une fois que Verndrick  s’installa le petit groupe se mit finalement en route vers Courage puis le QG du SCAR


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
    Noble de La République
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  • Lun 10 Juin - 13:18
    Il accueillit le baiser comme si c’était leur première fois. Ombre, Sefi puis Orifa, il fut content d’apprendre que ce qu’ils avaient partagé n’était pas un mensonge.

    Personne dans mon entourage ne saura jamais pour ma nouvelle fonction. Même si Satoshi ou mon père remarquent des changements, ils ne me demanderont aucune explication. Eux, plus que n’importe qui, comprennent l’importance des secrets. Ils savent que je ne leur cacherais rien si ce n’était pas nécessaire.

    Il la rejoignit sur le pas de la porte et lui souffla :

    Il te faudra bien plus qu’un verre pour te rattraper. Oh bien, bien plus.

    Il fut saisi d’émotion en sortant devant la vision de ses nouveaux collègues à genoux. Il prit soin de saluer chacun d’entre eux et de retenir leur visage, il allait dans les jours et mois à venir apprendre à compter sur eux. Une fois à la maison, il fut accueilli par Satoshi dans le hall.

    Tu rentres beaucoup plus lucide que je ne l’espérais. Je pensais que tu étais sorti pour célébrer.

    Son ton monta légèrement dans les aigus quand l’aventurier fut plus près. Seule une personne habituée à côtoyer l’elfe pouvait remarquer le changement, son visage et son maintien restèrent inchangés.

    Vern, tu t’es battu ? Je dois espérer une nouvelle facture d’un soigneur ?

    Comment tu fais chaque fois, je vais commencer à croire que tu me caches tes pouvoirs depuis qu’on se connaît.

    Elle chassa la remarque d’un geste de la main.

    J’ai vu ton père te découper et te rafistoler à plusieurs reprises. J'étais aussi présente toutes les fois où tu es rentré un peu trop amoché de mission. Je t’ai vu après les soins. Le flux de ton mana est toujours perturbé pendant quelques heures avant de retourner à la normale.

    Sashi, tu n’es pas capable de lire la magie,” contesta Verndrick en souriant. Ils avaient déjà eu cette conversation à de nombreuses reprises. La facilité avec laquelle l’intendante arrivait à le lire le surprenait toujours.

    Fais attention à ce que ça ne t’échappe pas en public, ce serait embarrassant de t’entendre m’appeler comme ça devant du monde,” elle lui retourna son sourire et lui serra l’épaule.

    C’est comme les jumeaux qui peuvent sentir ou avoir des prémonitions sur leur frère ou sœur, ou un mari qui ressent à l’instinct que sa moitié est en danger. Je te connais depuis que tu es tout petit, je t’ai vu grandir, Vern,” elle le prit dans une accolade douce et chaleureuse. “Une mère n’a pas besoin de magie pour sentir ce genre de chose.

    Elle se détacha de lui aussitôt que les mots quittèrent ses lèvres, comme si elle venait de commettre une bêtise.

    Je suis désolée, je ne voulais pas...

    Verndrick la coupa dans ses excuses en la prenant dans ses bras.

    Eh, tu as toujours été l’unique mère que j’ai connue, c’est toi qui m’as interdit de t’appeler comme ça. Je le prendrai comme un affront personnel, la prochaine fois que tu t’excuseras à cause de ça.

    Je ne suis pas ta mère,” elle enchaîna rapidement pour qu’il ne se trompe pas sur le sens de ses paroles. “Je te considère comme mon fils, mais je ne suis pas ta mère. Ce titre revient à celle qui t’a donné vie, ou à la future femme de ton père, ça a toujours été comme ça dans la famille. Je ne suis ni l’une ni l’autre. Tu ne peux pas m’appeler mère non plus en public et tu le sais.

    Il ne comprenait pas comment une femme aussi intelligente et éduquée que Satoshi pouvait rester aussi bornée sur les traditions et le décorum. Tout le monde savait la place qu’elle occupait dans la famille et personne ne le prendrait mal si Verndrick l’appelait mère devant tout le monde. Il l’avait déjà fait par le passé pour le lui prouver, mais elle restait intransigeante sur le sujet.

    Elle l’avait vu à l’article de la mort à de nombreuses reprises, mais n’avait jamais laissé ses émotions la pousser à l’appeler “fils” ou “fiston”. C’était la première fois qu’elle commettait l’erreur elle-même, et elle choisissait une nuit complètement aléatoire pour le faire. Il ne voulait pas gâcher la petite victoire par de nouveaux débats sur le sujet.

    Il n’y a que nous deux ici, Sashi.

    Il confirma que c’était bien une victoire quand il sentit ses muscles se détendre et l’entendit soupirer.

    Ne crois pas que tu vas me distraire, tu n’as toujours pas répondu à ma question. Il s’est passé quoi ce soir pour que tu finisses blessé ? Je pensais que tout était déjà terminé.

    Elle recula pour le regarder dans les yeux. Il avait l’impression qu’elle pouvait lire dans son esprit, il ne serait pas surpris si c’était le cas. Elle le connaissait beaucoup trop bien, ce qui faisait d’elle un de ses points faibles. Maintenant qu’il avait rejoint le SCAR, cela faisait aussi d’elle une cible évidente. Elle ignorait tout des détails, mais semblait avoir lu son raisonnement ainsi que ses conclusions.

    Je vois. Tu as la même expression que ton père quand il est sur le point de me mentir, selon lui pour mon propre bien. Je préfère qu’on évite les mensonges entre nous. Si tu penses qu'il y a des choses que tu ne peux pas partager avec moi, tu as juste à le notifier. Mais pas de mensonge s’il te plaît, je déteste être prise pour une idiote.

    Merci. Ce n’est pas la première fois que je te cache des informations, ça ne m’a jamais amené à te mentir. Mais cette fois c’est différent, ce ne sera pas juste temporaire, il y a des choses dont on ne pourra jamais parler.

    Le regard de l’elfe se fit insistant, comme si elle testait sa résolution, puis, quand elle fut satisfaite de ce qu’elle vit, elle répondit.

    Hum, dans quoi Ombre t’a encore embarqué ? Parce que c’est bien elle, non ? Ce ne sera pas votre dernière mission ensemble, n’est-ce pas ?

    Ça aussi, Sashi, tu dois arrêter. N’essaie pas de deviner, tu risques de te rapprocher de la vérité, et c’est justement ce que je veux éviter.

    Hum, ta réaction en dit beaucoup, les options...” la soudaine dureté des traits de Verndrick coupa court à ses réflexions. “Oui, arrêter de jouer aux devinettes, c’est noté. Promets-moi juste de prendre soin de toi.

    Il retrouva son sourire.

    Promis.

    Elle savait l’importance qu’il accordait aux promesses, elle n’avait pas besoin de plus. Elle hocha la tête pour lui montrer qu’elle comprenait.

    Je suis épuisé, mais je mangerais bien quelque chose avant d’aller me coucher.

    Suis-moi, je pense avoir ce qu’il te faut en cuisine.

    Merci, mam...

    N’abuse pas, Vern.

    Le lendemain, Verndrick se prépara et s’équipa comme avant chaque aventure. Il informa Satoshi qu’il risquait d’être absent pendant deux semaines avant de partir. Il salua les quatre vétérans à l’extérieur avant de rejoindre la calèche.

    Julii, Ori,” il aimait bien la sonorité du prénom et du diminutif, “bonjour, alors on y va ?
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  • Mar 11 Juin - 22:33
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    - Je ne pense pas t’avoir autorisé à m’appeler Ori !

    Elle ne disait évidemment pas ça méchamment mais plutôt sur le ton de la rigolade faussement bougonne avant de refermer la calèche.

    - On peut y aller.

    L’avantage que l’on pouvait avoir avec cette route c’était qu’il était possible d’échanger sur le futur de Verndrick, mais quelque chose semblait bouleverser Orifa du moins qui semblait la tracasser de manière assez importante. Évidemment Julii l’avait très bien compris puisqu'elle était du SCAR, lors de la cérémonie d’intégration d’un nouveau membre, son parrain ou sa marraine devait avoir la lourde tâche de lui trouver un nouveau nom. Cette habitude venait du fait que de dissocier les deux facettes de sa vie pouvait permettre de débusquer plus facilement les ennemis. Si le nom professionnel se retrouvait à être ébruité et qu’un assassin voulant se rapprocher d’un membre du SCAR utilisait ce nom ça pouvait d’autant plus lui mettre la puce à l’oreille mais quoi qu’il arrive prudence est mère de sûreté.

    Il était impossible à la valkyrie de pouvoir l’avouer à Verndrick il allait être mis devant le faite accomplie si elle n'arrivait pas à lui trouver un bon nom. Si ce dernier venait d'être mis au courant il allait certainement vouloir connaître son nom à l’avance et ça c’était impossible …

    Le coude accoudé à la fenêtre tout en regardant les paysages elle laissa un long soupire sortir d’entre ses lèvres, un de ce qui voulait dire qu’elle avait perdu la foi dans la possibilité de résoudre ce problème facilement. C’était toujours la même rengaine, à force d’avoir formé un bon nombre de membres, elle avait toujours le besoin de chercher alors à force elle pendait simplement espoir, des rumeurs tournaient même dans le QG comme quoi elle aurait choisi un nom tellement HORRIBLE qu’un nouveau membre aurait quitté l’organisation en pleurant. Simple rumeur sans fondement mais la laisser tourner permettait de fermer le clapé de ceux n’aimant pas celui qui leur avait été donné en se disant qu’il y avait pire après tout.

    Voyant le désespoir dans la valkyrie et le silence entrecoupé de soupir, Julii décida de lancer la conversation avec Verndrick.

    - Je vais te parler un peu du SCAR, notre devise c’est Ombre, Lumière et SecretsLa devise "Ombre, Lumière et Secrets" encapsule la dualité et la complexité du travail de SCAR. Elle reflète l'équilibre entre l'obscurité des opérations clandestines et la clarté des informations révélées. Elle souligne également l'importance de la confidentialité et de la maîtrise des secrets, tout en mettant en avant la mission ultime de l'organisation : dévoiler la vérité pour protéger et servir. En somme, cette devise exprime la mission profonde de SCAR d'opérer silencieusement et efficacement dans l'ombre, tout en cherchant à éclairer les mystères et à protéger les secrets pour maintenir la sécurité et la stabilité.


    - Sérieusement tu vas nous bassiner avec les livres toute la route ?


    - L’écoute pas c’est important ! Tous les membres sont au même niveau, nous sommes des frères et des sœurs donc à part pour recevoir un ordre il n’y a pas besoin de présenter de forme de hiérarchie, la seule qui existe c’est le respect et la force. Ensuite il y a 4 branches différentes, je vais juste expliquer rapidement ce qu’elles représentes sans rentrer dans les détails, La première c’est la branche du renseignement stratégique c’est les yeux et les oreilles du SCAR ils sont partout et nulle part et parfois, ils utilisent des sources extérieures et s’occupent donc du traitement d’information. Après nous avons la sécurité intérieure, ils s’occupent comme son nom l’indique de vérifier qu’il n’y a pas de traître parmi nous ainsi que de traquer des déserteurs. Le soutien, dont je fais partie d’ailleurs, ainsi que le soigneur qui est resté en ville, nous gérons tout ce qui est support pour mener à bien les missions. Bien-sûrs nous sommes aussi des membres mais moins … Offensif et pour finir nous avons …


    - …


    - Nous avons …


    - ...


    - Les …


    - Les opérations spéciales dont je fais partie et là où je t’ai également engagé, mais tu pourras changer si cela ne te convient plus. En gros nous faisons le sale boulot, vérification et élimination suite à une remontée du renseignement. Infiltration, sabotage, extorsion d’information, … Nous sommes ceux qui avons la lourde tâche de nous salir les mains pour la république histoire que le reste de la population n’en sache jamais rien. Mais il n’y a pas de sous-direction dans le SCAR … Même si je n'aime pas la sécurité intérieure … Les renseignements et le soutien sont ce qu’il y a de plus important.


    - Attend attend …. Quoi ?! Qu’est-ce que j’ai cru entendre ?! Arrêtez la calèche vite !


    - Va chier …



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  • Jeu 13 Juin - 16:05
    Verndrick adorait avoir de la compagnie lorsqu'il voyageait. Il était en outre très curieux de savoir où se situait la base des services cachés et surtout à quoi elle ressemblait. Féru d’histoire, il chercherait à en découvrir les origines ainsi que leurs faits d’armes marquants, leur logo, leur imagerie en général et le symbolisme derrière. Leurs traditions, leur fonctionnement...

    Il n'arrêtait pas de penser « leur » alors qu’il en faisait maintenant partie. Il lui faudrait un certain temps d’adaptation pour s’y habituer. Il allait aussi commencer à mener une double vie. Toute sa famille avait fait en sorte qu’il devienne une figure publique, la représentation vivante des idéaux partagés par les Vindrœkir et leurs alliés. Ils auraient moins forcé s’ils avaient su qu’il deviendrait un espion. Il ne pourrait jamais jouer la carte de l’individu quelconque que personne ne connaissait.

    Une partie de lui avait toujours envié à Kreg sa capacité à pouvoir aller n’importe où et se faire passer pour n’importe qui. Mais il pouvait aussi jouer de sa réputation comme il l’avait fait avec Victor ; il avait toujours une certaine marge de manœuvre sur l’identité qu’il pouvait incarner en public ou en mission.

    Ombre, lumière et secrets. Opérer à l’abri des regards de tous, évoluer dans l’obscurité sans se faire remarquer afin de découvrir la vérité et préserver la lumière. Et comme tout se ferait dans le secret, aucune victoire ne pourrait être publiquement reconnue, mais chaque échec serait spectaculairement noté par tous.

    C’était un fardeau qu’il acceptait volontiers. Être membre du SCAR lui donnerait accès à des ressources exclusives ; il pourrait faire tellement plus. Il écouta patiemment Julii parler des différentes branches ainsi que de la hiérarchie, ou plutôt du fait qu’il n’y en avait pas vraiment. Il ne pensait pas que ses compétences étaient très adaptées à la branche de soutien. Son rôle d’aventurier pouvait être très utile s’il rejoignait le renseignement ; la sécurité intérieure n’était pas non plus une option à écarter.

    Il sut quelle était sa place quand il entendit Orifa reprendre la parole et expliquer les prérogatives de la dernière branche, les opérations spéciales. C'était exactement le genre de missions qu’il espérait mener en rejoignant les services secrets, c’était le genre de missions qu’il menait déjà en indépendant à plus petite échelle quand il le pouvait. Normalement, le service devrait avoir plusieurs modules de formation. Il avait hâte de découvrir et d’en apprendre plus.

    Verndrick rit à la dernière intervention de Julii.

    Je suppose, à ta réaction, qu’Orifa n’a pas pour habitude de couvrir d’éloges les autres directions.

    Il ne put s’empêcher de demander sur le ton de la rigolade :

    En parlant de sécurité intérieure, vu qu’ils jouent aussi le rôle de police du SCAR, est-ce que je dois m’attendre à un séminaire de leur part sur les relations entre collègues ?

    Il jeta un regard empli de désir en direction de la valkyrie. On ne pouvait pas dire que leur partenariat avait été un exemple à suivre en termes de chasteté. La présence de l’autre espionne l’empêcha de faire plus. Vu la nature du travail, il estimait qu’il n’était pas rare qu’un membre ait à jouer de ses charmes pour atteindre ses objectifs, mais il ignorait la politique sur le sujet en interne. Il comprendrait si on leur demandait de revenir à une relation strictement professionnelle, mais trouverait cela dommage.

    Et si ce n’est pas indiscret, j’aimerais bien connaître votre histoire, comment vous en êtes venu à rejoindre le SCAR, votre rôle ou vos affectations et depuis combien de temps vous opérez ? Enfin, juste les passages dont vous êtes à l’aise de parler.

    Ils évoluaient dans un univers de secrets, il était normal que les agents du service possèdent des sujets (personnels ou non) qu’ils préféraient garder pour eux.
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