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    Les Masques de la République [ft Orifa Sigrior] - Page 2 JvNj4PH
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  • Sam 18 Mai - 16:27
    Les Masques de la République
    200 ans d’entraînements ?! Mais il avait quel âge ce papi ? Certainement déjà plus du double de l’âge de la valkyrie ça faisait un choc tout de même, même si ça arrivait d’avoir des personnes en face plus vieux c’était rare que la différence soit aussi grande ! Peut-être l’occasion de le taquiner avec ça un peu plus tard ? En-tout-cas, elle se remit de ses émotions assez rapidement pour continuer l'entraînement les échanges étaient rapides et puissants pourtant ça menait inexorablement à un affrontement au sol, ce qu’elle craignait clairement le plus. Bien que sur la technique elle avait de très bonnes bases en plus de pouvoir utiliser sa taille ainsi que son agilité, Verndrick était clairement au-dessus niveau puissance, arrêtant de résister elle se concentra plutôt sur le fait de sortir une arme et viser une égalité. Dans ce genre de cas un membre du SCAR devait s’assurer de finir sa mission même si pour cela il devait perdre la vie.

    Restant contre lui le temps de reprendre son souffle, elle finit par se laisser glisser sur le sol en roulant avec un sourire aux lèvres. En étant désavantagée, finalement elle avait réussi à s’en sortir au point de finalement arracher une égalité ce qui n’était pas gagné. De plus maintenant elle était en capacité de pouvoir connaître les forces de Verndrick et de trouver une stratégie de combat. Le plus simple était qu’il soit en première ligne pour pouvoir se protéger des coups et maintenir les adversaires à distance alors qu’elle se contenter de protéger ces flancs tout en attaquant à distance. Il ne fallait pas non plus oublier la magie qu’il était capable de déployer, décidément les inspecteurs du SCAR avait réussi à faire correctement leur boulot.

    - Il faudrait également que je puisse avoir des couteaux de lancé d’entraînement, je n'en ai pas besoin normalement mais ça me limite dans mes possibilités de combattre.


    En relevant rapidement le haut de son corps du sol tout en tournant le regard dans la direction de son partenaire, il la prenait un peu au dépourvu, elle n’y avait même pas vraiment réfléchi.

    - C’est fort galant de ta part mais je vais plutôt garder ce gage pour plus tard ça pourra toujours me servir un jour ou l’autre ! Et toi ? Qu’est-ce que tu veux comme gage ? Attention pas le droit de répondre la même chose que moi !


    Comme si Satoshi avait réussi à percevoir Verndrick était dans l'embarras, elle s’était rapprochée rapidement du duo.

    - Mouse et Kreg, viennent d’arriver ils vous attendent dans le jardin.


    Verndrick avait remercié la messagère et alors que cette dernière était en train de s'éclipser, l'elfe prit le temps d’expliquer qui étaient les deux personnes qui étaient dans le jardin. Mais surtout que l’objectif était de les envoyer pour récupérer un maximum d'informations sur l’emplacement des documents que Victor allait potentiellement chercher à cacher. Sans surprise, Verndrick n’était pas le genre d’homme à avoir la capacité de s’infiltrer dans le repère de ses ennemis pour pouvoir assassiner et repartir comme si de rien était avec une nouvelle identité. Pourtant il semblait être capable de s’entourer de personnes compétentes, du moins c’était ce qu’il fallait découvrir des dénommés Mouse et Kreg.

    - Dans ce cas je vais les accompagner, même si Victor et d’autres personnes connaissent mon visage j’ai des capacités d’infiltration et de transformations qui pourront me permettre d’éviter les soupçons. De plus, ça permettra de vérifier que les personnes que tu as fait venir vont faire du bon travail.


    Bien que cela pouvait apparaître comme une proposition, son timbre de voix montrait très clairement qu’il était hors de question de recevoir un refus de sa part. Suivant Verndrick, elle le laissa le guider jusqu’à jardin où attendaient les deux protagonistes en question, étant donné qu’ils sont les invités de l’elfe, Orifa resta en retrait le laissant la présenter comme il le désirait faisant tout de même attention de bien vérifier qu’il allait préciser qu’elle allait faire partie de la mission.


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  • Dim 19 Mai - 0:52
    Vendrick n’avait pas du tout réfléchi au gage. Il avait bien quelques idées, mais il ne s’était encore fixé sur rien. Ombre venait de le prendre en traître. Heureusement, Satoshi vint à sa rescousse en mentionnant la venue de Mouse et Kreg. La force des Vindrœkir était de reconnaître leurs points faibles et de recruter des alliés de confiance pour y pallier.

    Après quelques discussions de mise au point avec Ombre, ils rejoignirent leurs invités dans le jardin. Mouse était une demi-fae au naturel effacé mais à l’esprit vif. Verndrick avait déjà eu recours à ses services de nombreuses fois et pouvait témoigner de son efficacité et de sa discrétion. Elle avait une mémoire parfaite qui lui permettait de collecter des informations sans avoir à les déplacer ou les voler, un talent rare qui serait utile pour la mission actuelle. Elle savait également se rendre invisible et détecter la magie.

    Son compagnon Kreg était un humain, adepte de magie d’illusion et de lecture d'esprit. Il l’assistait pour distraire les menaces potentielles et assurer leur extraction à la fin de leur mission. Les deux étaient également des télépathes, ce qui facilitait leur coordination.

    Ok, cette fois, on intervient sur quoi ? Un autre groupe de bandits ? Une famille noble du Reike, de Shoumei ? J’ai envie de voyager,” demanda Kreg tout excité.

    Mouse était plus modérée et concentrée.

    Victor Rindel ? Ça fait un an déjà que tu l’as à l’œil. On passe enfin à l’offensive ?

    Depuis le temps, elle connaissait l’aventurier et arrivait à anticiper ses requêtes. Verndrick leur présenta Ombre et expliqua la mission. Il fallait infiltrer le staff du manoir Rindel et identifier des points d’intérêt potentiels pour la localisation des preuves. Ils devaient être patients le temps que Victor déplace les documents pertinents de ses associés vers le manoir.

    Finalement ! J’avais déjà préparé quatre à cinq places possibles dans le personnel du manoir. Tu as pris ton temps pour nous contacter. Je t’espérais beaucoup plus tôt.

    Il appréciait beaucoup la prévoyance de la fae. Ombre les rejoindrait sur la mission mais pas Verndrick, il n’était pas adapté pour cela. Une fois les détails réglés, les deux aventuriers demandèrent à prendre le départ.

    Mouse, vois avec Satoshi pour votre avance, le reste suivra à la fin de la mission.

    Le lendemain, après leur session d’entraînement, Satoshi leur présenta la lettre de confirmation de Victor. La rencontre aurait lieu dans neuf jours dans un petit chalet dans la forêt au sud de Liberty. Verndrick connaissait l’endroit. C’était une maison entretenue par une famille de riches commerçants et mise à disposition des voyageurs de passage. Un endroit isolé pour conclure des transactions privées, mais il manquait cruellement de sécurité. Il allait devoir effectuer un travail de repérage avant la rencontre pour prévoir toutes les éventualités.

    La lettre mentionnait aussi une invitation pour une soirée dans quatre jours. La veille de l’évènement, Mouse confirma la présence de trois emplacements possibles dans le manoir pouvant abriter les preuves. Ces emplacements étaient protégés et avaient connu dans les derniers jours plusieurs interactions. Le premier était la pièce où Victor les avait accueillis. Au sous-sol se trouvait également une cave que Mouse soupçonnait être une salle de trophées. Le dernier point d’intérêt était la bibliothèque privée à l’étage. La soirée leur donnerait accès au bâtiment pour confirmer lequel des emplacements était la cachette qu’ils recherchaient.

    Ombre et Verndrick avaient fini par établir leur routine. Le matin, ils s’entraînaient avec l’aide de quelques gardes avant de poursuivre dans la journée sur des tâches plus relaxantes. C'était l’occasion pour Verndrick de revenir sur des anecdotes de sa vie d’aventurier et de s’enquérir sur ce qu’aimait faire Ombre pour se distraire sur son temps libre. Satoshi rejoignait souvent la conversation pour apporter une touche maternelle aux discussions, elle connaissait l’aventurier depuis son enfance.

    Les deux compagnons vivaient aussi dans la même chambre et l’occasion d’approfondir la connaissance de leur intimité ne manquait pas. Verndrick avait réellement fini par intégrer Ombre dans son quotidien, et savait qu’il lui faudrait un certain temps d’adaptation à la fin, quand elle partirait.

    La nuit de la soirée chez les Rindel, Verndrick se vêtit de sa livrée militaire bleue habituelle. Il aida Ombre à monter dans le carrosse avant de s’installer à ses côtés.

    Quand tu auras fini le repérage avec Kreg et Mouse, n’oublie pas, tu me devras une danse, une vraie cette fois. C’est le gage que j’ai choisi.
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    Orifa Sigrior
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  • Lun 20 Mai - 14:29
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    Donc Verndrick avait bien créé une petite bande autour de lui pour pouvoir compenser ses faiblesses c’était quelque chose de très intelligent du moins tant qu'il pouvait être sûr que les personnes qu’il avait enrôlé n’allaient pas le trahir. C’était le genre de chose qui n'était aucunement un problème dans le SCAR pour la simple et bonne raison qu’avec leur vœu de loyauté il n’y avait aucun risque d’avoir un autre membre qui allait lui planter un couteau dans le dos. Peut-être que Verndrick avait une confiance aveugle dans ces deux compères mais est ce qu’il pouvait être certain qu’ils n’allaient pas accepter un petit billet de quelqu’un d’autre pour l’espionner ? Victor pourrait très bien utiliser son service d’information pour pouvoir y arriver, si ce dernier était si efficace qu’il ne le disait.

    Son objectif était toujours celui de suivre Verndrick donc elle le laissa faire ces choix, d’après ce qu’elle pouvait comprendre, cela faisait un moment qu’ils travaillaient ensemble et ils étaient déjà sur les traces de Victor depuis un petit moment. La suite allait être certainement d’autant plus intéressante car ils avaient déjà prévu des couvertures pour pouvoir vérifier l’endroit où l’ensemble des preuves pouvaient être cachées. En tout logique ça devait être à plusieurs endroits différents mais c’était jamais une certitude venant de la part de noble brigand de bas étage.

    Forcé de constater que la petite bande des 4 semblait travailler correctement en équipe, chacun avait sa tâche et Verndrick gérait un peu tout ? Ou alors est ce que c’était Satoshi qui dirigeait le temps ? Mais maintenant il fallait trouver une opportunité pour pouvoir vérifier avant la réunion les différents emplacements que Mouse et Kreg allaient trouver.

    Comme un cadeau venu du ciel, une lettre fut envoyée par Victor pour confirmer dans un premier temps le rendez-vous pour pouvoir conclure leur affaire mais aussi et surtout une réception qui allait être donnée chez le noble corrompu. Est-ce qu’il fallait être surpris par le fait qu’il arrivait à préparer une fête plus vite que de rassembler l’ensemble des documents pour son affaire ? Orifa était la seule à se poser la question sans imaginer que Victor avait simplement pu préparer cette réception bien avant et inviter par la suite Verndrick.

    Pendant les 4 jours de préparation, l’espionne prenait son temps pour pouvoir vérifier les capacités de son partenaire. Comme il lui avait proposé à partir du deuxième jour, ils avaient pu utiliser les gardes pour pouvoir combattre ensemble et ainsi coordonner leurs attaques s’ils se retrouvaient à devoir combattre, leurs styles étaient différents mais pourtant complémentaires. C’était également le moment pour pouvoir récupérer plus d'informations sur lui, suivant les règles du SCAR, Orifa avait complètement inventé un personnage et parlait de choses inventées et fausses qu'Ombre pourrait dire. En même temps, il était possible d’en apprendre plus sur Verndrick qui se dévoilait petit à petit et Satoshi venait parfois également pimenter le tout pour confirmer ou préciser ce que l’elfe disait.

    Finalement elle a avoir que des informations sans réel importance du moins a part sur lui directement, elle n’arrivait pas vraiment à vérifier s’il était le genre d’homme à faire des aveux un peu trop secret défense sous l’oreillé à la première femme gentille et douce qu’il croisait. Peut-être que la dernière phase du plan allait pouvoir aider ?

    Les jours passaient rapidement et Orifa se rapprochait de Mouse et Kreg pour pouvoir vérifier les différents emplacements qu’ils avaient trouvés pour confirmer les informations qu’ils avaient avec son expérience. De plus, c'était dans ces moments qu’ils lui donnaient des cours pour pouvoir prendre en main le personnage qu’elle allait devoir jouer lors de cette soirée en plus de vérifier le timing qu’ils devaient respecter pour éviter de se faire surprendre. Le plus difficile était clairement de ne pas garder avec eux et d'exfiltrer les documents, bien que la valkyrie avait une mémoire suffisante pour se souvenir de bien des documents, il lui fallait du temps pour pouvoir les emmagasiner correctement et c’est justement de ça qu’ils manquaient. Dans son esprit de membre du SCAR, il était difficile de comprendre pourquoi ils ne récupéraient pas les documents avant d’interpeller voire tuer Victor pour le faire payer de ces crimes ?

    Peut-être que c’était dû au serment qu’il avait fait le premier jour et qu’il était obligé d’aller jusqu’au bout pour pouvoir le respecter ? En-tout-cas une chose était sûre, le soir de la réception tout le monde était prêt, Mouse, Kreg, Verndrick et Orifa avaient déjà pu revoir plusieurs fois le plant pour qu’il n’y ait aucune erreur.

    Seule dans sa chambre, ce qui était étrangement rare car depuis la première nuit elle passait le plus clair de son temps dans celle de Verndrick. Elle avait profité des 4 derniers jours pour commander une robe spécialement pour la soirée, évidemment au frais du SCAR. Un bustier rouge plus d’un tissu plus résistant permettant de le maintenir sur le haut de son corps sans avoir besoin d’attaches au niveau de ses épaules. Dans ce rouge il y avait parfois des petits plis qui étaient de couloir noir cette fois descendent jusqu’en bas du buste sans réelle homogénéité comme des éclair. En bas c’était l’inverse noir sur rouge jusqu’au sol alors que la robe était à une taille parfaite pour éviter que le bas de son tissu ne touche le sol. Évidemment elle avait pris avec elle ses deux ceinturons de couteaux et son kit de crochetage, c’était le minimum au vu de ce qui l'attendait pour la nuit.

    Saluant Satoshi avant de partir toujours avec un certain respect, elle profita de l’aide de Verndrick pour monter avant de s’asseoir devant lui avec un sourire.

    - C’est donc ça le gage que tu me donnes ? T’offrir ma première danse ? Humm je ne sais pas je vais y réfléchir pendant que je serais en train de trimer dans la bibliothèque alors que toi tu vas boire un bon verre d’alcool et manger de magnifiques friandises.

    Faisant la moue pendant quelques secondes en croisant les bras sous sa poitrine. Rapidement elle retourna son regard dans sa direction tout en passant ses mains sur le bas de sa robe.

    - Cette fois il va falloir être calme pendant la route car la robe ne me permet pas de m’asseoir sur toi alors pas très dessus mon cher maître ?

    Appuyant sur le “maître” tout en laissant couler le “cher”. Se contentant de vérifier si sa coiffure était toujours correctement positionnée, il fallait que tout soit parfait.

    - Je te préviens que si je te vois avec une autre femme en train de danser, elle risque de disparaître à jamais.


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  • Mar 21 Mai - 10:09
    La soirée devait être normalement calme du côté de Verndrick. Comme Ombre l’avait dit, il allait juste devoir être un bon invité, profiter des collations et des boissons et manœuvrer quelques conversations mondaines.

    "Le fardeau de la noblesse, ma chère !"

    À la mention de la robe, son regard s'y porta. Il apprécia le contraste des couleurs et comment elles mettaient en valeur ses yeux. Heureusement qu’elle pouvait se rendre invisible, il était impossible de ne pas la remarquer dans cette splendide tenue. Il se pencha vers elle.

    "Un carrosse en déplacement dans la ville offre un cadre à la fois public et privé. Une robe inadaptée pour des activités disons... très pratiques. Donc qui ne demande qu’à être ôtée" Il lui caressa le visage. "Ça me donne presque envie de revoir mon gage."

    Il n’alla pas plus loin, la priorité était ailleurs pour le moment.

    "Je te préviens que si je te vois avec une autre femme en train de danser, elle risque de disparaître à jamais."

    La remarque lui arracha un rire.

    "Possessive en plus ! Je pensais que dans cette histoire, j’étais le maître."

    Le reste du trajet se déroula sans accroc. Une fois dirigés vers la salle de réception, ils passèrent quelques minutes à se mélanger aux convives avant que Mouse ne les avertisse par télépathie que Kreg et elle se lançaient de leur côté. Ils ne pouvaient pas répondre, mais le message était clair.

    ***  

    Mouse n’eut aucun problème à se soustraire de ses tâches de servante. Kreg et elle avaient infiltré la liste des serviteurs du manoir quelques jours plus tôt et elle s’était toujours assurée de rester discrète et effacée pour n’attirer aucune attention sur elle. De plus, cette nuit, l’afflux d’effectif pour aider à la gestion de la réception ferait qu’on ne remarquerait pas son absence.

    Après avoir vérifié que personne ne la regardait, elle activa son sort d’invisibilité et se dirigea vers le bureau dont Verndrick et Ombre avaient parlé.

    "Mouse, comment ça va de ton côté ?"

    "J’ai passé les gardes qui protègent cette section du manoir. Je vois la porte du bureau, elle n’est pas surveillée. Personne n’est censé pouvoir venir ici sans qu’on le remarque avant. Et toi ?"

    "Malheureusement, de mon côté, le couloir menant au passage secret est surveillé. J’ai dû distraire les deux gardes avec quelques illusions auditives pour atteindre le passage sans être vu. J’ai fermé derrière moi. Le vrai problème sera au retour."

    "Oui, j’imagine que voir un individu en uniforme de serviteur ressortir par une porte dissimulée risque de soulever quelques questions. Surtout qu’ils ne t’avaient pas vu entrer."

    "J’aurai besoin de tes yeux magiques le moment venu."

    Mouse se trouvait maintenant dans le bureau. Il correspondait exactement à la description que Verndrick et Ombre lui avaient fournie. Elle se mit à l’œuvre et réveilla ses sens magiques pour explorer la pièce.

    "Merde !"

    "Quoi ? Un problème ? J'appelle du renfort ?" demanda Kreg, alerté.

    "Je te rappelle que je suis télépathe aussi. Non, ce n’est pas ça. Verndrick a parié que je risquais de trouver une cachette derrière l’une des peintures. Je viens de perdre deux pièces d’or."

    "Deux pièces de... Tu es folle, ça fait un à deux mois de loyer. Tu ne penses pas que tu devrais me parler avant de dilapider nos sous."

    "Déjà, c’est mes sous. Et je trouvais que ce serait trop cliché."

    "Le type roule sa bosse depuis plus de deux cents ans. Il n’a pas tes sens, mais depuis le temps, il a dû développer de l’intuition pour ce genre de chose. En plus, ces nobles adorent leur tradition. Coffre derrière un tableau, passages secrets, salle de trophée contenant des objets volés ou interdits. Si tu pouvais voir la pièce où je suis ! Victor a même ajouté la partie corruption pour parfaire son profil."

    "J’ai désactivé les protections. Maintenant tais-toi, je me concentre sur l’ouverture du coffre."

    "Mais deux pièces d’or, Mouse ! Deux pièces, tu ne pouvais pas parier un peu d’argent, ou mieux du cuivre."

    "Ta gueule, Kreg !"

    Verndrick pariait rarement, ou plutôt il pariait rarement de l’argent ou des objets de valeur. La fae réussissait à lui faire accepter des gages sans valeur à l’occasion, mais elle n’avait jamais gagné un pari contre lui depuis qu’ils se connaissaient. Quand elle avait vu la mention d’une cachette possible derrière l’un des tableaux, dans la description de la pièce, elle avait sauté sur l’occasion pour le tenter. Elle aurait dû être plus suspicieuse de la facilité avec laquelle il avait accepté le pari, surtout le montant.

    ***  

    Verndrick sirotait tranquillement son vin quand Kreg l’avertit mentalement qu’il venait de devenir plus riche de deux pièces d’or. Le noble à côté confondit son rire pour une réaction positive au trait d’humour qu’il venait de faire. L’aventurier ne le corrigea pas et le laissa continuer sans vraiment l’écouter.  

    Pour une fois, il avait eu envie de perdre le pari. Il avait l’impression que le fait de toujours gagner commençait à beaucoup irriter la demi-fae. Il n’était pas vraiment parieur et refusait au début toute proposition de Mouse. Il avait fini par comprendre, après plusieurs tentatives de cette dernière, que c’était une façon pour elle de témoigner son amitié. Une activité entre amis, avait expliqué Kreg. Il avait alors commencé à accepter les quelques paris qu’il était sûr de gagner. Dans le doute, quand il manquait d’informations ou que les résultats dépendaient trop du hasard, il déclinait.

    Mouse gardait toujours le même visage neutre quand elle perdait. Mais dernièrement, il avait le sentiment que cela commençait à lui tenir à cœur. Il partageait son avis que la cachette qu’il avait envisagée serait trop évidente et voulait profiter de l’occasion pour lui offrir une victoire. Et pour sa première victoire, il voulait lui laisser une bonne récompense. Il n’avait pas hésité quand elle proposa le montant. Il semblait qu’il allait devoir trouver une autre idée pour perdre.

    ***

    Mouse débloqua le coffre-fort et inspecta son contenu. Il y avait quelques pièces d’or, des laisser-passer probablement falsifiés et un livre peu épais à la couverture ambrée en cuir. En l’ouvrant, elle constata que c’était un registre de transactions. Il y était noté les noms, lieux, dates, services et individus fournis pour les activités de trafics du noble. Malheureusement, les données ne remontaient qu’au mois précédent et pas avant. Elle venait de finir la mémorisation des informations quand son sens l’avertit de l’approche d’une personne dont elle reconnaissait le mana.

    Elle remit le registre à sa place, verrouilla le coffre-fort, réactiva les protections et replaça le tableau. Quand la porte s’ouvrit, elle avait déjà réactivé son invisibilité. Elle se fit toute petite contre le mur le plus éloigné et coupa son contact avec Kreg pour ne pas être distraite. Elle devait contrôler sa respiration et éviter le moindre mouvement pour ne pas être détectée.

    Un nain à la barbe abondante et noire fit son entrée. Son crâne était complètement rasé et parsemé de tatouages aux motifs tribaux. Deux hachettes pendaient de chaque côté de sa taille. Mouse l’avait identifié avant même qu’il ne pénètre dans la pièce. C’était Caleb, le chef de la sécurité de Victor. Il se dirigea directement vers la cachette derrière le tableau qu’il déverrouilla avant d’y déposer deux ouvrages à la couverture jaune.

    "Quelle idée de faire rapatrier des documents sensibles alors qu’il y avait autant de monde," marmonna-t-il pour lui-même. "Le maître aime trop jouer avec le feu. Au moins il n’y a plus aucun événement de prévu bientôt. On pourra gérer les jours à venir plus calmement."

    Il s’arrêta sur le pas de la porte et se mit à renifler. La piste l’amena vers le mur près du bureau où se tenait Mouse.  

    "On dirait que le maître a mangé ici récemment. Maintenant que j’y pense, c’était ouvert."

    Il n’était plus qu’à quelques mètres de la fae qui arrêta de respirer et devint une statue.

    "Ah, cette odeur fraîche de pâtisserie ! Il faudra que je fasse un tour en cuisine en quittant ici. Pourquoi n'a-t-il pas profité pour ranger les documents lui-même ?"

    Il se dirigea à nouveau vers la porte. "Ces nobles et leurs manies ! Parfois, j’ai l’impression qu’ils dérangent juste pour le plaisir de donner des ordres."

    Après le départ du nain, Mouse reprit son souffle et se sermonna d’avoir oublié de fermer la porte derrière elle. La réalisation d’avoir perdu le pari contre Verndrick l’avait distraite. Cependant, elle ne pouvait le blâmer pour ses vêtements qui sentaient la cuisine où elle avait travaillé. Elle aurait dû se changer avant de commencer l’opération. Elle avait négligé de suivre son propre protocole et cela avait failli leur coûter la mission. Perfectionniste qu’elle était, c’était un coup contre son ego qui prendrait du temps à guérir.

    Elle retourna inspecter les nouveaux documents ajoutés au coffre-fort. C’étaient également des registres de transactions des mois antérieurs. Et si elle en croyait les paroles du nain, Victor en ferait venir d’autres dans les jours à venir. Ils allaient devoir rester sous couverture jusqu’au dernier jour pour ne rien rater. Elle mémorisa également les nouvelles informations avant de contacter Kreg.

    "... Mouse... Mouse ? Ah, la connexion est rétablie ! Mouse, tu vas bien ?"

    "Kreg ! Combien de fois je dois te dire qu’hurler ne change rien à la connexion. Quand je coupe, c’est que j’ai mes raisons."

    "Désolé, tu m’as fait peur. J’étais à deux doigts d’appeler Verndrick ou Ombre."

    "Et perturber sa partie de l’opération ? On est partenaires depuis combien de temps déjà ? Tu sais que je prends toujours le travail au sérieux." Elle ressentit une pointe de culpabilité en repensant à sa négligence mais continua sur le même ton. "Je t’aurais averti si j’avais besoin d’aide."

    "Ok, ok, désolé. J'ai fini de mon côté. J’ai trouvé une liste décrivant divers associés de Victor ainsi que leur attribution, mais rien sur ses clients. Ça nous donne une direction à creuser mais c’est léger comme preuve, je trouve."

    "Tu as fait une copie de la liste ?"

    "Non, et risquer de me déplacer avec des informations aussi sensibles ? Tu connais la paranoïa de Caleb. Il se passerait quoi si une de ses fouilles aléatoires tombait sur moi ? D’ailleurs, c’est toi qui as conseillé d’éviter les copies sur place et de se reposer sur ta mémoire."

    "Je sais, je vérifiais juste que tu as bien suivi les instructions."

    "Eh ! Bonjour la confiance. Si tu n’avais pas coupé notre connexion, je t’aurais tout récité. Je suis déjà retourné en service."

    "Comment tu as fait avec les gardes de ton côté ?"

    "Oh, il n’y avait pas qu’une salle de trophées en bas. Il y avait aussi d’autres pièces. Tu aurais dû voir la déco. Je pense que c’est là qu’il accueille ses clients de passage à Liberty. J'ai trouvé un autre passage qui donne sur l’arrière de la cour. Il n’y avait aucun garde de ce côté. En évitant les agents en patrouille, je pense que ce sera plus aisé que tu utilises le nouveau passage."

    "Tu as exploré un passage sans mon avis préalable ?!"

    "Eh, ce n’est pas moi qui ai coupé la communication, je te rappelle. Et Ombre et toi avez scanné et enregistré tous les dispositifs magiques des lieux. Si le passage était piégé à l’aide de magie, vous l’auriez identifié. Je sais me débrouiller avec les systèmes classiques. J’ai noté quelques pièges non magiques. Mais ils étaient tous vieux et désarmés. Je pense que c’est un ancien passage non répertorié. Un ancêtre a dû oublier de passer l’info avant de tirer sa révérence. C’est un passage sûr."

    "Je vérifierai plus tard. Les documents liés au trafic étaient bien dans le bureau et d’autres suivront dans les jours qui viennent. Je pense qu’avec ce que tu as trouvé au sous-sol, on aura bientôt tout ce qu’il faut pour l’arrêter. Avec un peu de chance, Ombre trouvera la liste de ses fournisseurs d’esclaves ainsi que leur canal d’acheminement."

    "Pourquoi se donne-t-il le mal d’éparpiller les informations un peu partout dans la maison ?"

    "Ce n’est pas fait exprès. Je pense que ce sont des cachettes temporaires. Le coffre-fort que j’ai ouvert ne contenait que les transactions du dernier mois."

    "Le bureau, le sous-sol et la bibliothèque privée. Des endroits où il se sent en sécurité pour noter ou consulter des infos sensibles."

    "Un endroit inaccessible dans le cas de la salle des trophées. Les deux autres ont des cachettes protégées par magie où il peut ranger ses documents après les avoir consultés. Comme je le disais, je pense que ce sont des planques temporaires. Le tout est acheminé hors du manoir après un certain temps. Probablement vers un ou plusieurs endroits plus sûrs au cas où on le perquisitionnerait, des endroits qui ne sont pas à son nom et je pense que c’est fait mensuellement."

    Donc, on le doit à Ombre et Verndrick s’il essaie de tout ramener au manoir pour être prêt pour leur rencontre.

    Informe Verndrick des résultats, je me charge d’Ombre. Quand elle terminera de son côté, on pourra considérer que notre travail de cette nuit est fini et profiter de la soirée. Le chef a confirmé qu’il y aura aussi de la boisson pour nous en cuisine quand tout sera achevé.

    Mouse verrouilla la porte en quittant la pièce. Elle remarqua deux gardes venir dans sa direction. Elle fit attention à rester discrète en les dépassant et les observa se poster devant le bureau.

    Satané nain et son zèle ! On va devoir redoubler de précautions pour la suite.

    ***

    Verndrick reçut par télépathie le rapport de Kreg. Jusque-là, tout se déroulait comme prévu.

    Verndrick, mon frère, alors on apprécie la soirée ?

    Le mot "frère" dans la bouche de Victor irritait l’aventurier depuis sa première mention cinq jours plus tôt. Il avait envie de lui rappeler qu’il ne pourrait utiliser ce terme qu’à l’officialisation de leur accord, aucun serment ne les liait avant cela. Mais il jouait un rôle, il enfila son plus beau sourire avant de se tourner vers lui et de lui répondre.

    Ah, personne ne peut nier que tu es un formidable hôte ! J’ai hâte de vérifier que tu conserves le même niveau de qualité pour des nuits plus... spéciales.

    Oh, pour le genre de nuit dont tu parles, le service est encore meilleur. Mais tu pourras confirmer toi-même bien assez tôt.” Il jeta un regard aux alentours comme s’il cherchait quelqu’un."

    Mais où est donc ton exquise partenaire ? Je voulais aussi profiter de l’occasion pour vous montrer les merveilles que je cache dans ma bibliothèque personnelle. Je n’ai pas oublié notre conversation.

    Verndrick avait en effet nourri l’idée d’une visite guidée quand le noble lui avait parlé de sa collection la première nuit. Mais la valkyrie se trouvait actuellement dans la bibliothèque, s’y rendre risquait de compliquer la situation.

    Maintenant que Kreg avait fini sa partie du boulot, il traînait dans les parages au cas où on aurait besoin de lui. Verndrick le chercha du regard et discrètement tapota sa main gauche deux fois, à l’aide de deux doigts. C’était leur signal d’urgence.

    Oh, Sefi ? Je lui ai dit de profiter de la soirée. Elle doit être en train de discuter quelque part ou de se rafraîchir.” Il fit semblant de la chercher parmi les convives. “Mais elle sait que sa place est à mes côtés. Si je me déplace, elle me rejoindra. Allons-y alors.

    Kreg choisit ce moment pour accidentellement renverser du vin sur l’aventurier. Il lui prit la main et se mit à s’excuser en essayant de nettoyer la tache sur le manteau.

    Mais qu’est-ce que... Que quelqu’un me débarrasse de cet incapable. Je ne veux plus jamais...” commença Victor avant que Verndrick ne l’interrompe.

    Allez, ce n’est que du vin. Quel est votre nom ?

    Kreg, monsieur. Désolé, monseigneur. Je promets que ça n’arrivera plus. J’ai vraiment besoin de ce...

    Doucement, doucement. Respire.

    Le serviteur finit par se calmer, bien qu'il jetât encore des regards apeurés en direction du propriétaire des lieux.

    Je vais te laisser le manteau. Si tu t’arranges pour que la tache ait disparu avant mon départ à la fin de la réception, mon ami Victor ici ne te virera pas.” Il se tourna vers le noble. “Pas vrai mon frère ?

    Victor n’hésita qu’un instant. Quelques convives regardaient la scène et ce serait la première fois qu’il serait publiquement associé au Vindrœkir. Il sourit.

    Mais bien sûr. Je ne peux rien refuser à un frère. Kreg c’est bien ça ? Fais comme il l’a dit et tu conserveras ta place.

    Merci, merci encore ! J’y vais tout de suite.

    Sa main n’avait jamais quitté celle de Verndrick. Il avait besoin du contact pour lire dans les esprits. C’était le protocole. En cas de signalement d’urgence, il devait se rapprocher pour prendre les instructions qu’il relayerait aux autres. Et une seule pensée tournait en boucle dans l’esprit de l’aventurier depuis qu’il avait averti Kreg.

    Victor et moi allons faire une visite de la bibliothèque, avertis Ombre.

    Il récupéra le manteau bleu, laissant le demi-elfe en chemise blanche.

    Et si on y allait ? Plus vite nous serons partis, plus vite nous serons de retour.

    Tu en parles comme d’une activité dont tu aimerais te débarrasser au plus vite. Tu me blesses là. Alors que je viens de faire une faveur en ton nom.

    Oh, ne le prends pas de cette façon. Tu es l’hôte, je n’aimerais pas priver tes invités de ta présence trop longtemps. En plus, c’est bientôt le moment, et j’ai promis une danse à une certaine lady.” Il continua sur un ton conspirateur. “Elle a été très bonne toute la semaine et je récompense toujours très bien mes meilleurs serfs.

    Oh, je n’aimerais pas rater ça non plus !

    De plus, la bibliothèque sera toujours là. Nous aurons l’occasion d’y passer plus d'heures prochainement.

    Ils montèrent à l’étage et Victor les guida vers la pièce de lecture. Il informa chaque garde en chemin de laisser passer toute personne correspondant à la description de Sefi. Verndrick espérait juste qu’elle avait déjà fini sa partie comme les autres. Kreg avait déjà dû l’avertir de leur venue. Elle pouvait aussi sentir son mana et celui de Victor. Si elle était encore dans les parages, elle serait préparée.


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  • Jeu 23 Mai - 1:17
    Les Masques de la République
    Possessive ? Peut-être bien oui mais ça ne semblait pas le déranger en tout cas et c’était largement suffisant pour elle. En tant que Sefi il était hors de question qu’il commence à faire la cours à une autre femme, une esclave n’était pas un problème mais hors de question qu’il fasse la cours à une autre femme alors qu’il l’avait elle. Dans tous les cas, elle préféra laisser couler faisant une mine faussement mole.

    À peine arrivée, elle commença à reprendre son rôle d’esclave restant un pas derrière Verndrick, au début il fallait garder les apparences alors pendant que Mousse et Kreg étaient déjà en filature, Orifa restait calmement à saluer les personnes que son maître rencontrait. Une fois que ça se calma, de concert avec Verndrick, elle prit l'excuse d’aller aux toilettes pour prendre de la distance. Les yeux de Victor étaient potentiellement partout donc échanger oralement pour donner des indications pouvait que montrer de l’authenticité dans leurs échanges. Au vu de la différence d'importance, Victor n’allait clairement pas faire suivre une simple esclave sans réelle importance. Par acquit de conscience Orifa s’était déplacé de manière aléatoire visant des angles morts ce qui était la meilleur technique pour vérifier qu’on n'était pas suivi. Le bouquet final était d'aller sur la terrasse du jardin sans un coin non-visible d’une baie vitrée, après avoir glissé par-dessus la balustrade alors que personne ne la regardait, elle activa son invisibilité.

    Son regard passait de gauche à droite pour confirmer que personne ne l’avait remarqué jusqu’à être satisfaite. Évitant de rentrer en contact avec les invités tout en faisant le tour de la bâtisse, elle se dirigeait directement vers l’escalier qui devait mener sur la bibliothèque d’après les plans donnés par Mousse et Kreg. Le plus simple aurait été de se métamorphoser mais trouver une personne qui pourrait aller jusqu’à sa cible sans attirer l'attention de Victor ou alors sans devoir finalement en assommer un ou deux c’était extrêmement compliqué donc il valait mieux penser au plan B.

    Ce plan était assez humiliant si on devait le faire sans être invisible, passant de l’autre côté de la rambarde avec sa robe dans le vide alors que ses mains étaient placées sur la main courante de l’autre côté pour faire contrepoids. Un à un elle passait les pieds entre les gardes corps pour pouvoir monter sans trop de difficulté, il fallait éviter de trop faire de bruit et surprendre les gardes qui étaient positionnés en bas et en haut de l’escalier. Le choix de la bibliothèque était véritablement une catastrophe et la montée de l’escalier était un calvaire ayant presque l’impression de voir sa vie passer devant ses yeux. Si elle n’appréhendait pas d’utiliser ses ailes ça aurait pu être un super compromis pour l’infiltration mais voilà elle en était arrivé à une situation aussi humiliante.

    Une fois en haut de l'escalier, il fallait encore quelques pas sur le côté pour passer de l’autre côté de la rambarde pour éviter d’attirer l’attention des gardes situés en haut. Ayant enfin l’impression que les dieux de l’infiltration étaient avec elle, la porte menant vers le couloir de la bibliothèque était ouverte. Mais sa joie ne dura pas bien longtemps au fond du couloir il fallait tourner à droite et tout au bout son objectif pourtant, deux gardes étaient positionnés au niveau de l’entrée et évidemment l’entrée était scellée.

    Elle comprenait pourquoi ce genre d’infiltration était saoulant et que c’était beaucoup plus son genre d’assassiner tout le monde jusqu’à pouvoir tranquillement chercher les preuves par la suite. Si elle faisait une erreur … En-tout-cas pour l’instant elle n’en avait jamais fait, c'était le principal, non ? En-tout-cas le SCAR ne s’était jamais plaint de ses résultats et de son efficacité.

    Laissant un long soupir sortir d’entre ses lèvres qui malheureusement pour elle était silencieux. Deux choix s’offraient à elle, premièrement passer par la fenêtre et aller dans la bibliothèque sans que personne ne la remarque. Deuxièmement faire en sorte qu’ils ouvrent et rentrer comme si de rien était mais ça voulait dire être bloqué à l’intérieur. Mais elle n’avait pas toute la vie pour pouvoir décider de toute manière alors allant au plus rapide la solution c’était d’utiliser les deux choix qui s’offraient à elle.

    En empruntant le couloir qui menait jusqu’à où elle était, une pièce n’était pas protégée et vis à vis de son agencement elle devait avoir un accès à une fenêtre qui menait sur le même côté que les fenêtres de la bibliothèque. S’y rendant sans faire plus attention que ça car il y avait peu de chances qu’elle soit vue elle grommela tout de même.

    - Verndrick j’espère vraiment que tu vas être accepté pour que ce que je fasse ne serve pas à rien.


    Sortant un couteau de sous sa robe pour le placer entre ses dents, elle ouvrit une fenêtre pour pouvoir passer l’avant de son corps. Une fois bien en position il lui fallut un peu de concentration pour viser une fenêtre de la bibliothèque. Le plus compliqué, c’était de ne pas casser le verre mais de viser le bois pour faire du bruit sans pour autant laisser de marque trop importante. Son objectif était également de claquer la fenêtre qu’elle était en train d’utiliser pour qu’un garde aille à l’intérieur de la bibliothèque et que l’autre aille dans la pièce où elle était. En courant il  était possible qu’il ressente un petit courant d’air qui pourrait être expliqué par la fenêtre et le porte ouverte en même temps qu'elle allait glisser vers son objectif.

    Étrangement tout se passa comme prévu, au préalable elle avait retiré ses chaussures et à part que le garde qu’elle passa fit surpris de sentir une odeur de fleur dans le vent il n’y eut aucune complication. Déposant son dos contre la porte fermée avant de glisser les fesses contre le sol dans un long soupire retirant son invisibilité. Il était enfin temps de passer aux choses sérieuses.

    Premièrement récupérer en toute discrétion son couteau qui était sur la fenêtre, une entaille était visible mais il fallait espérer que le personnel de ménage n’allait faire les poussières prochainement au moins pas à l’extérieur.

    Deuxièmement trouver le coffre, grâce à sa vue augmentée ça allait certainement être une partie de plaisir … Une partie de plaisir … De plaisir …. De …

    Bien qu’elle voyait parfaitement dans le noir il n’y avait aucune trace du moindre petit coffre, au début elle avait vainement espéré tomber dessus par hasard, peut-être qu’il y avait une petite trace de coffre derrière des livres ou alors dans un bureau, dans un placard … Mais même après avoir tout retourné de fond en comble il n’y avait rien alors la deuxième solution était qu’il y ait un passage secret ou au moins une pièce secrète permettant de sécuriser tous les documents. Dans le passé, elle était déjà tombée sur un cas similaire un noble avait réussi à déjouer le service du GAR pendant longtemps car dans sa bibliothèque privée située également au premier étage, il avait placé une pièce secrète sécurisée et en cas de descente de la police les membres du personnel faisaient semblant que le noble n’était pas tout en lui faisant gagner du temps pour qu’il aille en lieu sûr. C’était une astuce des plus ingénieuse  mais malheureusement pour lui, Orifa avait été mis sur le coup et en voyant qu’il n’y avait personne dans la maison alors qu’elle était certaine de l’avoir vu rentrer, elle avait mis feu à tout le bâtiment après avoir récupéré tous les documents importants qu’elle voulait. Voyant qu’il ne pouvait pas fuir, le noble avait finalement indiqué sa présence avec de nombreux cris de terreur. Malheureusement avec toutes ces flammes et la fumée et également parce qu’Orifa avait fait attendre les secours, le noble avait été brûlé à de nombreux endroits de manière assez sévère d’ailleurs mais il n'était pas mort non ? En plus, les documents qu’il voulait protéger étaient encore dans un état irréprochable !

    Fouillant donc au niveau du bureau ainsi que de la chaise pour essayer de trouver un mécanisme qui pourrait potentiellement ouvrir la pièce secrète, elle utilisait son senseur magique pour l’aider dans ses recherches tout en lui permettant d'éviter de déclencher une sonnette d’alarme.

    Finalement au niveau d’un tiroir, il y avait un compartiment secret tout au fond pour pouvoir ouvrir le tiroir en plus grand et dans cette même partie cachée se trouvait une autre zone également sécurisée où il y avait le bouton.

    - Plus paranoïaque tu meurs …


    La pièce qu’elle cherchait depuis bien trop longtemps déjà s’ouvrir enfin du moins un s’était décalée de quelques centimètres il lui suffisait de tirer dessus pour la faire venir vers elle et enfin regarder l’intérieur. On pouvait y voir une réplique assez similaire mais également miniature du bureau où il les avait accueillies le premier jour. Toutes les commodités étaient présentes pour pouvoir vivre pendant plusieurs jours ici cachés, avec également et en priorité des bouteilles d’alcool.

    Derrière la chaise de bureau il y avait un grand cadre de Victor dans une posture plus qu’héroïque, c’était l’un des seul moyen de le mettre en valeur à première vue, lui tenant une énorme épée avec en dessous un dragon, un soleil dans son dos et la cape au vent. On pouvait donc en plus de sa paranoïa rajouter une petite ligne “ énorme chevilles “. Sur la structure en bois du cadre il y avait des têtes de lion, des animaux nobles mais le plus étrange c’était que l’une des têtes en bas à droite faisait ressentir une certaine magie ou une sensation similaire. Au début l’espionne fit un petit mouvement dessus sans le toucher comme pour vérifier s’il n’y avait pas une sorte de faisceau qu’il fallait déclencher. Par la suite elle essaya d’appuyer dessus , la tête, les yeux, la bouche et tout cela sans succès. La dernière étape était de le tourner, maintenant qu’elle allait essayer ça, une petite griffure d’usure fit son apparition sur la partie basse à droite et de même sur la partie haute à gauche, il fallait donc tourner la tête dans le sens horaire.

    Elle touchait ENFIN au but, un coffre assez complexe à ouvrir mais ce n’était pas vraiment un problème pour elle qui s'entraînait régulièrement. Grâce à son réseau dans la pègre de Courage qui lui permettait d’avoir les nouveaux modèles de coffres disponibles sur le marché noir en plus d’avoir accès aux nouveaux coffres de la république via la SCAR, il était rare qu’elle puisse se retrouver face à une grande difficulté. Au vu de l’âge de ce coffre, c'était une preuve supplémentaire que Victor mettait décidément beaucoup trop d’argent dans sa sécurité mais malheureusement pour lui il sous-estimait vraiment les personnes qu’il avait en face.

    Grâce à son kit de crochetage elle put ouvrir le coffre dans des délais plus que raisonnables ce qui rattrapait le temps perdu à trouver la pièce secrète. À l’intérieur il y avait comme l’avait prévu Mousse et Kreg un bon nombre de documents secrets, des informations qui l'intéressaient en tant que Sefi mais également en tant que Orifa car ça pouvait lui donner des pistes vers d’autres membres corrompus de la noblesse. Un à un elle passait en revue toutes les informations pour garder un maximum d’informations, son regard passait en Z sur le document gardant seulement les points les plus importants, les noms, adresse et les valeurs d'échange. Ici il y avait de la corruption de membres des forces de l’ordre, là c’était de l’expropriation de civile qui n’avaient rien pu faire pour l’en empêcher et encore on pouvait trouver la falsification de preuve. Orifa avait clairement sous-estimé qui était Victor, dernièrement pendant la préparation de toute l'opération même si elle ne voulait pas le montrer à Verndrick, elle avait grandement sous-estimé Victor qui a premier vu était un bandit de bas étage du moins tant qu’ont sous-estimé les informations récupérées par Mousse et Kreg ainsi que les conclusions du futur membre du SCAR.

    Bien qu’elle aurait bien aimé récupérer tous ces papiers ou alors simplement pouvoir les lires intégralement, elle entendit la Victor commencer à interagir avec Verndrick et rapidement le cheminement arrivé sur l’invitation dans la bibliothèque.

    - Dites-moi ce que je rêve !


    Bien que ses partenaires avaient essayé de retenir le plus possible le maître de cérémonie, c’était tout de même assez compliqué de pouvoir remettre tout en place exactement à l’endroit où tout se trouvait. En lisant elle avait pris évidemment soin de remettre les pages dans le même ordre pour gagner du temps une fois qu’elle avait devoir partir, mais tout remettre en place dans le coffre était bien plus compliqué. Au moment où les deux hommes allaient commencer à monter l’escalier, Orifa venait à peine de refermer le tableau. Jetant un coup d’œil au reste de la pièce tout en reculant dos à la sortie elle fermera la porte mais cette dernière n’avait pas envie de donner de plaisir à l’espionne, peut-être que c’était une autre stratégie du paranoïaque pour voir en cas d’intrusion. Il fallait appuyer sur le bouton en même temps qu’on fermait la porte.

    Faisant une sorte de poids en système D avec des livres et un couteau elle réussit tout de même à fermer la pièce cachée remettant en place les tiroirs du bureau, la chaise et les livres voilà qu’ils étaient juste devant la porte, Orifa eu juste le temps de remettre son invisibilité avant de profiter de l’entrée du duo de mâle Alpha pour sortir par la porte principal. Pour indiquer sa présence à son partenaire, elle lui pinça légèrement une fesse avant de faire la route précédemment prise mais cette fois de l’autre côté.

    C’était tout de même bien moins fastidieux il fallait bien l’avouer pas besoin de faire appeler les gardes à l’intérieur de la bibliothèque mais par contre l’escalier lui était toujours là. On aurait pu croire qu’au bout de la deuxième fois ça rendait le temps un peu moins contraignant mais au vu de l’état mental de la valkyrie … Ce n’était pas compliqué de comprendre ce qu’elle ressentait.

    S’il y avait bien des yeux de Victor dans la salle, ils n'étaient certainement pas remontés avec le duo dans la bibliothèque ça n’avait aucun intérêt par contre au vu de qu’avait dit Verndrick, ils allaient forcément être en train de chercher la pauvre petite esclave totalement perdu sans son maître naviguant à vue tout en cherchant sa lumière telle un chien abandonné. Sa dernière position connue était au niveau de la rambarde … S’il était allé voir là Orifa n’avait aucune chance d’être discrète dans ces conditions car il avait clairement de l’avance sur elle. Le meilleur choix était de faire comme Verndrick l’avait dit, être en train de discuter avec d’autres personnes présentes dans la fête. Alors qu’elle était encore en hauteur, son regard se tourna vers le buffet, apparaître en plein milieu serait illogique. Dans le Jardin ? Avec la nuit tombée et sa nyctalopie ça pouvait être une bonne idée mais  si elle n’avait ni ses chaussures sales ni le bas de sa robe dans le même état ça pouvait être compliqué à expliquer.

    Le choix le plus judicieux était donc, les toilettes, l’endroit de toutes les discussions et le temple du saint potin.  Mais avant d’y arriver il fallait faire en sorte de passer le premier obstacle. En bas de l’escalier, adossé contre la rambarde, un couple amoureux était en train de montrer leurs nombreux vices à la populace de la fête. S’embrassant comme si demain n’existait pas, ça ne semblait pas poser le moindre problème au garde qui était juste à côté, est ce qu’il était habitué à ce genre de scène ? Orifa préféra attendre quelques secondes, minutes, mais voyant qu’ils avaient décidé d’inventer une nouvelle manière de pratiquer la respiration en duo. L’espionne se rapprocha du couple en sortant une de ses lames pour couper un cordon qui portait le décolleté plongeant de la demoiselle. Voyant ça, elle s’écarta de son homme pour maintenir sa robe avant de courir vers les toilettes. Finalement c’était d’une pierre deux coups !

    Orifa lui emboîta le pas pour profiter de la porte ouverte, pendant que l’amatrice du bouche à bouche essayait de trouver une solution pour sa tenue, Orifa s’était discrètement glissée dans un toilette avant d’en ressortir sans invisibilité. Lavant ses mains avant de regarder la jeune demoiselle, par bondé de cœur, l’espionne récupéra une des épingles à cheveux de sa victime pour la planter dans le tissu sectionné. Ça donnait un petit style assez sympa tout de même.

    - Ça devrait faire l’affaire pour ce soir mais je pense que vous devriez rendre votre robe là où vous l’avez acheté ce n’est pas normal que ça soit coupé de la sorte.


    Salut la jeune demoiselle avant de partir , à peine pour Orifa avait fait quelques pas à l’extérieur des toilettes pour aller chercher quelque chose de bon à manger, un garde s’était rapproché.

    - Madame Sefi, vous êtes attendu à la bibliothèque.


    - D’accord je comprends je prends quelque chose à manger et …


    - Maintenant.


    Résignée, elle avait finalement accepté son sort avant d’être guidée à l’escalier qui était clairement plus pratique à prendre de manière normale. En arrivant dans la bibliothèque, elle s’était rapidement rapprochée de Verndrick  pour se coller à son bras avec un sourire charmeur.

    - Maître vous m’aviez promis votre première danse, j’ai envie de danser moi…  J’en ai marre de parler avec des inconnus.


    Faisant comme si elle venait de remarquer Victor en sursautant de surprise, elle se recula du bras de Verndrick pour s’incliner avec un certain respect.

    - Je suis désolée, j'espère que je ne vous ai pas dérangé pendant une discussion importante.


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
    Noble de La République
    Noble de La République
    Verndrick Vindrœkir
    Verndrick Vindrœkir
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  • Jeu 23 Mai - 23:40
    Victor avait en effet une collection intrigante d’ouvrages. C’étaient des livres qu’on ne trouverait jamais chez un vendeur habituel. Ce n’était pas parce qu'ils contenaient des mystères oubliés ou des secrets à cacher au grand public, non. Les bouquins de la bibliothèque du noble devaient leur paternité à des auteurs que personne ne prenait au sérieux. La plupart d’entre eux avaient été discrédités par leurs pairs et leurs œuvres jugées aussi utiles que le pet d’un chien.

    Il y avait de faux traités sur la magie, des théories sur l’évolution et l’existence de races qui contredisaient tout ce qui était enseigné. Certains se permettaient de réécrire l’histoire pour y insérer des théories du complot, toutes aussi fumeuses les unes que les autres. D’autres encore ne pouvaient être rangés que dans la catégorie « élucubrations d’un fou » tellement le texte était décousu et sans cohérence. Verndrick rangea celui qu’il venait de feuilleter, certaines pages avaient été déchirées.

    Eh, voilà une collection... particulière.

    Le rire de Victor résonna dans toute la pièce.

    Ce n’est pas l’adjectif qui est souvent utilisé pour la décrire. Je ne me lasse jamais de la réaction de mes invités quand ils découvrent ma collection. C’est la première fois qu’elle inspire autre chose que le dégoût ou l’incompréhension.

    On a tous nos excentricités, je suppose. Certains collectionnent des restes d'insecte, toi tu préfères des livres... mal aimés.

    Je pense que l’expression que tu cherches, c’est torchon, ou mieux, déchets.” Il prit un des livres et caressa délicatement sa couverture qui semblait avoir été abîmée par le passage du temps. “J’ai déjà payé pour des livres dans des états pires. Comme ce sont des ouvrages qui n’ont pas connu de succès, ils sont souvent mal entretenus. Certains sont aussi très rares, la seule copie restante étant celle de l’auteur même, qu’il fallait retrouver.

    J’ai vu que certains n’étaient même pas écrits dans un alphabet connu mais un amalgame de caractères et de gribouillis qui ne semblent suivre aucune logique. Si tu ne les payes pas pour forcément les lire, je me demande ce que tu leur trouves. Je ne juge pas, mais si c’est pour collectionner un ramassis d’inepties, drogue-toi et bande-toi les yeux et tu pourras en produire toi-même à la pelle. Certains seraient même prêts à te fournir si tu leur donnes le papier et l’encre avec quelques pièces de cuivre.

    Tu passes à côté de ce que chaque livre ici représente. À quoi juge-t-on la valeur d’un homme ?

    Verndrick ne comprenait pas où il voulait en venir mais répondit quand même.

    Son vécu, et peut-être l’héritage qu’il laissera derrière lui.

    Exactement, payer des gens pour me produire des torchons remplirait ma bibliothèque de livres sans valeur, sans histoire, sans vécu. Chaque bouquin qui nous entoure, raconte l’histoire de son auteur à un moment donné de sa vie.

    Il écarta les bras pour englober toute la pièce.

    Je n’achète jamais d’œuvres parodiques ou produites exprès pour choquer ou pour tromper. Chaque auteur de ma collection était un fou ou un génie incompris qui croyait fermement à tout ce qu’il écrivait. Certains refusaient carrément de se séparer de leur copie du livre. Chaque œuvre que tu vois ici nous ouvre une fenêtre sur le contenu d’un esprit dérangé. Tu ne trouves pas cela passionnant ?

    Le problème avec le noble, c’est qu’il parlait souvent avec tellement d’emphase et de passion qu’on ne savait pas s’il était sérieux ou s'il se moquait de son interlocuteur. Verndrick hésitait encore sur la réaction à avoir quand Sefi fit son entrée. Sa venue lui donna la diversion nécessaire pour mieux réfléchir à sa réponse.

    Non Sefi, tu n’interromps rien.” Il glissa un bras autour de son dos et lui pinça la fesse en souriant. “Victor me présentait juste sa collection. Il a des goûts plutôt éclectiques.

    Son regard se porta sur une rangée de livres qu’il effleura.

    Tu m’as donné matière à réfléchir. Je suis toujours partant pour de nouvelles expériences, découvrir de nouvelles perspectives. Vu que l’histoire de l’auteur est aussi importante que ses écrits, je propose que la prochaine fois tu me parles d’un auteur et ensuite j’essaierai son ouvrage.

    Victor se saisit d’un livre intitulé « Malédiction charnelle » et le colla contre la poitrine de l’aventurier.

    Celui-ci a été écrit par un dément qui pensait que le sexe était le péché ultime. Il s’est fait arracher les yeux pour qu’on ne puisse le tenter par la vue. Plus tard, il s’est fait aussi castrer et maudit pour perdre son sens du toucher. On peut dire qu’il était vraiment dévoué. S’il était toujours en vie, j’aurais aimé essayer de le convaincre de devenir un client.

    Verndrick prit le bouquin et l’examina. La couverture était rose sombre, avec des motifs de plusieurs religions encerclant le titre.

    Comment il a pu écrire s’il ne voyait plus ?

    Il explique en long et en large le mal que représente le sexe. Il raconte aussi quelques anecdotes de sa vie et comment il a pu écrire alors qu’il n’avait plus la vue. Je te laisse découvrir..” Il reprit le livre avant de continuer. “Je le ferai parvenir à ton cocher. Tu auras besoin de tes deux mains pour la demoiselle.

    De retour à la salle de réception, Verndrick remarqua que quelques invités bougeaient timidement sur la piste de danse. Il s’approcha de l’estrade des artistes et leur indiqua les deux prochains morceaux à jouer.

    Les musiciens entamèrent un morceau énergique. Des tambours en peau de bête, des luths et des violes de gambe s’unirent pour créer une mélodie rythmée et entraînante. Verndrick offrit sa main à Sefi avec un sourire espiègle plein de défi.

    Montre-moi !

    « L’envol du griffon », était connu pour son dynamisme et son intensité. Verndrick et Sefi se lancèrent dans des mouvements rapides et synchronisés, se défiant l’un l’autre avec des pas audacieux et des pirouettes élégantes. Les tambours résonnaient avec vigueur, accompagnés par le cliquetis des cymbales et les accords rapides des luths. La salle résonnait de la vivacité de la danse, et les autres invités s’éloignèrent légèrement pour admirer la performance du couple qui semblait presque voler au-dessus du sol.

    Leurs regards s’affrontaient avec amusement et défi, chaque mouvement calculé pour surprendre et impressionner l’autre. L’aventurier se rappela leur premier affrontement. Cette danse était comme un rappel de ce combat. Verndrick fit un tour rapide, levant Sefi dans les airs, ses pieds quittant le sol dans un tourbillon de tissu. Elle retomba gracieusement, sans manquer un seul temps, ses yeux brillants de provocation et de joie.

    Il se laissait emporter dans la frénésie du moment, ce parfum de fleurs quand leurs mouvements les rapprochaient. Les frottements de leurs vêtements, le claquement des chaussures sur le sol, Verndrick et Sefi qui tapaient des mains pour accompagner la musique quand le rythme l’exigeait, tout cela participait à la symphonie endiablée qui se jouait. La dernière note retrouva l’aventurier penché sur la valkyrie. Elle était accrochée à lui complètement à l’horizontale, un pied tendu, l’autre supportant son poids.

    Les notes de musique laissèrent place à un tonnerre d’applaudissements. Verndrick l’aida à se relever et la pressa contre lui. Les musiciens réclamaient déjà le silence, des notes plus calmes s’échappaient maintenant de leurs instruments.

    Les tambours et les luths laissèrent place aux douces mélodies des harpes et des flûtes. Plusieurs couples les rejoignirent, leurs mouvements lents et intimes. Verndrick et Sefi s’embrassèrent du regard, leurs mains se serrant plus fermement. La deuxième partie de la danse, la « Valse des Étoiles », était un contraste parfait avec la première.

    Les harpes jouaient des accords délicats tandis que les flûtes apportaient une mélodie aérienne et rêveuse. Verndrick laissa Sefi le guider dans des mouvements gracieux et fluides, leurs corps se rapprochant doucement à chaque pas. Leurs regards ne se quittaient pas, unissant leurs esprits aussi intensément que leurs corps. La musique semblait flotter dans l'air, chaque note renforçant l'intimité du moment.

    Il répéta à nouveau : “Montre-moi !” la laissant imposer le rythme pour cette partie.
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  • Sam 25 Mai - 21:10
    Les Masques de la République
    Sursautant quand il lui pinça les fesses elle s’en amusait c’était après tout un juste retour des choses, la discussion qui était en cours semblait surtout barbante plus qu'autre chose comme si Verndrick voulait s’en écarter le plus vite possible donc sans forcément le savoir son intervention avait eu un sacré effet positif. Elle trouvait tout de même que le livre en question était quand même assez étrange surtout pour une personne qui voulait acheter des esclaves sexuelles mais il fallait de tout pour faire un monde … Après avoir un livre de ce genre ne veut pas forcément dire que l’on pense pareil il faut croire. Au moins Victor Compris rapidement que le duo n’avait pas envie de parler lecture le reste de la soirée et avait accepté de les laisser partir tout en insistant pour donner le livre a Verndrick dommage pour lui il allait devoir se le coltiner et le lire sérieusement car il y avait de grandes chances que Victor lui pose des questions la prochaine fois pourtant …. Au vu du nombre de soirées voluptueuses qu’ils ont passées ensemble, Orifa se disait que l’elfe était bien loin de penser comme l’auteur de ce livre poubelle.

    À peine ils étaient descendus que Verndrick se rapprochait des musiciens pour pouvoir en apprendre plus sur les prochaines danses, c’était amusant car c’était bien la dernière chose qu’ Orifa aurait pu faire lors d’une cérémonie comme celle-là, il faut dire que c’était intéressant à étudier car elle pourrait plus tard en profiter pour faire la même chose. On pourrait croire que pour un assassin, elle n’allait avoir aucune capacité à danser surtout quand on la connaît un peu mais Mirelda avait été intransigeante sur ce sujet, il fallait au minimum connaître la manière de manger sur une table entourée de nobles. De plus, il était important de reconnaître les différents niveaux des nobles pour comprendre quoi répondre à qui est surtout comment saluer. Mais le plus important quand on était une femme magnifique comme Orifa, il fallait savoir danser n’importe quelle dance utilisée dedans la haute société. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, entre les années les danses ne changent pas tant que ça, il est même possible par moment de danser de la même manière au même rythme sur une autre musique.

    La première danse était une sorte de lutte entre eux, bien qu’ils n’avaient pas encore pris le temps de penser à proprement parler, les combats qu’ils avaient pu mener ces derniers jours suffisait à maintenir une certaine cohérence dans la chorégraphie. Du moins Orifa arrivait à suivre le rythme guidé par Verndrick. Elle n’aimait pas attirer trop l’attention c’était certainement un défaut professionnel pourtant ici ça ne lui posait aucun problème car elle était simplement concentrée sur la danse et rien d’autre profitant de l’instant avec grand plaisir  une erreur de concentration pourrait casser intégralement leur synchronisation.

    C’était à elle de le guider maintenant ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passait ? Normalement c’était aux hommes de mener la danse non ? Même si elle avait un peu d’expérience là-dedans, c’était bien la première fois qu’elle devait guider  dans cette situation. Pourtant pas question de se défiler il fallait gérer maintenant. Après plusieurs pas jusqu’à se rapprocher , elle lui prenait la main avant de montrer un visage joueuse.

    - Non je n’ai pas envie …


    Gardant leurs mains liées, elle se retourna pour faire mine de partir mais quand leurs bras commençaient à se tendre par la distance, elle tourna sur elle-même jusqu’à arriver enroulée dans ses bras déposant son dos contre son torse tout en remontant son visage vers lui . Pour maintenir la danse, ils s’étaient légèrement affaissés sur leurs genoux avant qu’elle ne tourne de nouveau sur elle-même pour lui faire face. La danse était faite pour des mouvements mais cette fois bien plus doux et calme une sorte de slow un peu plus actif. Du fait qu’ils prennaient moins de place et qu'ils avaient donné envie à bien d’autres femmes de pousser leurs mari à les inviter danser, voilà que la piste de dance commençait peu a peu à se remplir.

    Dans un moment où le rythme était plus lent Orifa se serra à lui, c’était finalement assez gênant une fois si proche car contrairement à la grande majorité des couples, elle était plus grande que lui et malgré sa taille, Orifa avait toujours préféré les hommes plus grands … Peut-être que c’était naturel chez elle, en tout cas elle sentait les regards sur eux est ce que c’était la différence de taille qui crée ça ?

    Murmurant partenaire

    - Si nous voulions être discrets, je pense que c’est raté malheureusement ! Mais si au contraire tu voulais attirer l’attention je te dis félicitations !


    Sentant les mains de Verndrick se serrer un peu plus dans le bas de son dos pour l’attirer contre lui. En cet instant il n’y avait pas de combat mais simplement un moment pour en profiter, le reste de la danse par contre. Faisait en sorte d’inciter Verndrick  à faire des figures plus atypiques mais toujours dans le rythme. L'elfe ne se faisait évidemment pas prier suivant sa demande avant même qu’elle n'ait besoin d’ouvrir la bouche pour lui demander quoi que ce soit.

    Une fois la danse terminée, ils s’étaient écartés avant de se saluer respectueusement. Avec tout ce qui s’était passé dans la soirée, des invités commençaient déjà à partir alors qu’il se faisait tard. L’objectif de la soirée était certainement juste la danse, mais également des dégustations, mais tout ça restait tout de même assez limité et heureusement, car s’il était question d’un véritable repas, il aurait certainement fallu 5 ou 6 heures de plus…

    Est-ce qu’il était l’heure de partir ? Certainement pas ! Elle n’avait pas eu le temps de profiter du buffet ce qui était clairement l’attraction la plus importante de toute cette soirée. Plantant son regard dans celui de son partenaire pour lui montrer qu’il était hors de question qu’il refuse, et voilà qu’elle était en train de le tirer vers le buffet pour goûter à tout ce qui pouvait s’y trouver et qui semblait à son goût. Le sucré, c'était clairement son péché mignon. Elle ne fit même pas d’ailleurs attention à la réaction de Verndrick  car elle était trop concentrée sur son estomac qui en voulait toujours plus jusqu’à être complètement rassasié.

    - Humm je pense que j’ai tout goûté, nous pouvons y aller maintenant !


    Elle était bien différente de d’habitude, certainement due au fait qu’elle avait connue la famine pendant bien des années et que maintenant tant qu’elle pouvait en profiter elle le ferait sans le moindre état d'âme. La bouche encore pleine ils étaient retournés dans leur carrosse alors qu’il y avait bien comme l’avait indiqué Victor le livre tout de même c’était assez étrange, elle tenta tout de même son senseur magique pour vérifier qu’il n'avait pas mis une formule magique pour les écouter ou alors pour empoisonner Verndrick.

    Sur le retour, Orifa avait envie de profiter un peu de la route et s’assit sur lui en amazone pour pouvoir éviter tout problème avec sa robe ses bras autour de son cou alors qu’elle lui murmurait.

    - Merci de m’avoir fait gagner du temps pendant que j’étais dans la bibliothèque, ça aurait été compliqué de sortir sinon. Mais pour l’instant évitons de parler boulot d’accord ?  On aura tout le temps demain.


    Un peu fatiguée de la soirée elle serait serrée à lui passant son visage dans son en fermant les yeux profitant de la position pendant tout le long de la route. D’ailleurs à peine le carrosse s’était arrêté qu’Orifa voulait de nouveau se jouer de lui.

    - Hawn avec toute cette infiltration j’ai mal partout tu me portes jusqu’au lit ?



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  • Dim 26 Mai - 0:33
    Les deux danses témoignaient de la versatilité de la valkyrie. Elle n'avait cessé de le surprendre depuis qu'ils se connaissaient. Il rit à sa remarque sur la discrétion.

    "C’est toi qui veux être discrète, à cacher ton identité et tes motivations. Je respecte cela, mais il faut bien que j'improvise pour essayer de te connaître."

    Elle dirigeait leurs pas à la perfection. La première ballade était plus souvent jouée dans les tavernes que dans les représentations mondaines. Passer de celle-ci à une musique plus adaptée à la soirée était un test pour découvrir dans quel univers évoluait Ombre. Elle venait de lui montrer qu’elle était à l’aise avec les deux. La précision de ses mouvements ne pouvait venir que de la pratique. Elle anticipait aisément ses intentions. Elle avait été formée à la danse.

    Plus tard, il l’observa, amusé, dévorer un peu de tout ce que proposait le buffet. Le demi-elfe avait connu des années sur la route, ce qui lui donnait une perspective particulière sur la nourriture. Il avait connu à de nombreuses reprises, au cours de ses aventures, les affres de la faim et savait apprécier une bonne cuisine quand l’occasion se présentait.

    Somme toute, il trouvait que la soirée avait été parfaite. Il se mit à lui caresser la jambe quand ils se retrouvèrent dans l’intimité de la calèche. Elle savait se battre, déjouer et infiltrer la sécurité d’une maison noble pour récupérer des informations, son arsenal était aussi adapté pour des éliminations discrètes. S’il ne la connaissait pas, il penserait qu’elle était une espionne.

    "Mais c’est ça le souci justement. Je ne la connais pas."

    Avec ces compétences, elle aurait sûrement pu mener la mission toute seule. Elle semblait avoir été formée pour cela, elle devait forcément avoir des contacts pour l’aider si besoin. Il ne comprenait pas pourquoi elle était venue le contacter lui. Gagner sa confiance ? Mais dans quel but ? La famille Vindrœkir était probablement la famille la plus ennuyeuse sur laquelle enquêter. Ils n’avaient rien à cacher et brandissaient la transparence de leurs activités avec fierté. Leurs ennemis ne pouvaient rien trouver de compromettant de ce côté.

    Elle n’était pas venue voler, elle n’avait jamais posé de questions dans ce sens. Cela faisait des jours qu’elle avait accès au manoir et rien n’avait disparu. Elle n’était pas venue non plus tuer un membre de la famille ou un associé. Il y avait des stratégies plus simples si c’était son but. Et plus la mission évoluait, plus il doutait qu’il y avait quelque chose de personnel entre Victor et elle. Elle prodiguait des conseils et faisait toujours sa part du boulot de façon efficace, mais elle lui avait donné une liberté totale sur la gestion de la mission.

    "Hawn avec toute cette infiltration j’ai mal partout tu me portes jusqu’au lit ?"

    "Qui es-tu ? Et qu’attends-tu réellement de moi, Ombre," pensa-t-il.

    "Viens ici."

    Il attira son visage vers le sien et l’embrassa. Il n’avait aucune raison particulière de le faire. Il en avait juste envie. Il la porta comme une jeune mariée jusqu’à leur chambre. Depuis quand avait-il commencé à penser à sa chambre comme la leur ? Il alla chercher quelques huiles essentielles auprès de Satoshi et lui offrit un massage complet. Naturellement, la nuit s’acheva sur une forme de danse plus intime.

    Le lendemain, ils reçurent le rapport détaillé de Kreg ainsi que les transcriptions de Mouse. Deux jours plus tard, ils avaient tout ce qu’il fallait pour arrêter le noble corrompu. Les deux mercenaires allaient néanmoins garder leurs couvertures jusqu’au jour de la rencontre pour parer à toute éventualité.

    L’avant-veille de la rencontre, Mouse les informa de la venue dans la journée d’un visiteur au manoir Rindel. Elle l’avait identifié grâce aux précédentes informations collectées comme le gestionnaire des finances des activités du noble. Elle pensait que de nouveaux documents étaient arrivés et voulait revérifier les cachettes pour les mémoriser.

    "C’est beaucoup trop risqué. On a déjà tout ce qu’il nous faut. Et rien ne garantit qu’il soit venu avec de nouveaux dossiers."

    "Tu es prêt à parier là-dessus ?"

    "Je ne rigole pas, Mouse. Dans deux jours, tout est fini. Tu l’as dit toi-même, ils sont devenus plus vigilants. Vous en avez déjà fait plus qu’assez. Je ne vois pas l’intérêt de mettre vos couvertures en danger."

    "Je ne vois pas l’intérêt de mettre vos vies en danger," pensa-t-il plutôt.

    L’aventurier n’avait aucun mal à risquer sa propre vie quand il jugeait la cause juste. Mais il avait plus de mal à jouer avec la vie de ses alliés. Il en avait beaucoup trop perdu au cours de sa longue vie et ne s’y était jamais habitué.

    "Tu me connais mieux que ça, Vern. Je ne peux pas laisser passer l’occasion. Tu sais que je ne fais jamais le boulot à moitié. On a été payé pour collecter toutes les preuves possibles. Toutes les preuves possibles," répéta-t-elle.

    Verndrick avait toujours reproché à la fae sa recherche de la perfection. Il pensait que cela risquait de lui coûter un jour la vie. Mais il ne pouvait avoir que du respect pour son professionnalisme.

    "D’accord. Mais je serai avec vous demain. Tout ça me donne un mauvais pressentiment. S’il y a le moindre problème, fais-moi signe."

    Mouse sourit. "Tu n’as toujours pas répondu à ma question. Tu es prêt à parier deux... non, quatre pièces d’or que j’ai tort ?"


    Le reste de la journée se déroula sans plus d’incident. Le soir venu, Verndrick se concerta avec Ombre.

    "Alors, de ton côté, ça évolue ? Tu as pu identifier une cible convenable ?"

    Ombre suivait aussi une piste de son côté. Avec les informations rassemblées et ses talents pour l’infiltration, elle s’était donné l’idée de repérer et d’enlever une cible proche de Victor. Une personne à même de fournir des détails complémentaires ou, mieux, de les informer sur la tenue de la future rencontre, à quoi ils pouvaient s’attendre de la part du noble ainsi que la teneur des forces qu’il mobiliserait pour se couvrir.

    L’enlèvement devait être fait le plus tard possible pour ne pas alerter Victor. Normalement, si elle avait avancé de son côté, cela risquait d’arriver le lendemain. Verndrick couvrirait Mouse et Kreg pour leur dernier jour et rejoindrait plus tard Ombre dans une planque pour finir l’interrogation de la cible.
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    Orifa Sigrior
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  • Dim 26 Mai - 17:00
    Les Masques de la République
    Bien qu'intérieurement elle continuait de se convaincre que ce n’était que pour la mission qu’elle était là Orifa se demandait vraiment comment ça allait finir. Il y avait beaucoup de nouvelles recrues qui malheureusement n’arrivaient jamais à passer la sélection c’était beaucoup trop difficile pour eux. A force elle avait arrêté de se rapprocher d’eux, pas besoin de les connaître si dans quelques jours ils allaient être exécutés par le SCAR pour éviter que des informations ne tombent dans de mauvaises mains. Il paraît que pendant un moment le vice-président avait demandé de ne pas tuer les potentiels et de les suivre pour vérifier qu’aucune information ne fuit, mais il fut forcé de constater que son idéologie était nuisible pour le SCAR.

    Verndrick était différents car Orifa espérait réellement qu’il allait pouvoir réussir le teste, en tant qu'inspecteur elle aurait pu simplement le pistonner mais c’était simplement hors de question il en allait de son honneur. Est-ce qu’il était différent seulement parce qu’elle l’avait décidée ? Non. Il était assez rare pour souligner le fait qu’elle lui faisait confiance, beaucoup de membres du SCAR même des anciens n’avaient pas la confiance de l’espionne. Bien sûr la confiance n’exclut pas le contrôle mais c’est un premier pas. Est-ce qu’il allait continuer de l’accepter lors ce qu’il allait réellement la voir sous son vrai jour ? C’était une question épineuse et elle n’avait pas la réponse malheureusement, le principal c’était la sécurité de la présidente, le SCAR, la république et le reste.

    Se collant dans ces bras avec un certain amusement alors qu’il la ramena jusqu’au lit de sa chambre, finalement elle n’avait jamais passé une nuit seule depuis son arrivée. C’était un homme doux et entreprenant, il arriverait certainement à trouver une partenaire pour finir ces jours une elfe peut-être ? En-tout-cas, l'impact de la dernière épreuve qui allait lui être infligée montrerait une fois de plus sa résistance psychologique … S’il était accepté, ils allaient avoir besoin d’une discussion, ça allait être primordial.

    Le lendemain, ils avaient pu discuter des différents documents dont ils avaient pris connaissance dans les différentes planques de Victor. Le résultat était sans appel, il fallait en finir rapidement avec ce noble corrompu …  Alors que la conclusion était en train de pointer le bout de son nez, une nouvelle cible venait d'arriver avec des documents précieux et Kreg et Mousse voulaient s’y attaquer pourtant Verndrick trouvais ça extrêmement dangereux et Orifa était du même avis, ils avaient bien assez de document comme ça pour attraper Victor et toute sa clique pourtant elle resta en retrait préférant laisser à Verndrick la tâche de prendre la décision. Si un jour il venait à mener une mission il faudrait qu’il soit en capacité de donner des ordres sans trembler pourtant actuellement sa compassion envers ces Hommes étaient un frein tout autant que la situation d’égale à égale qu’il entretenait avec eux.

    De toute manière, elle avait son propre objectif, quelque chose dont elle était bien plus habituée, trouver une cible, la capturer et l’interroger. Pourtant elle se posait une question, est ce qu’elle devait faire ça rapidement pour éviter que Verndrick ne voit son travail ou alors au contraire il était préférable qu’il puisse la voir en action pour le mettre dans le bain de ce qu’il l’attendait dans le SCAR. Ce n’était pas une colonie de vacances ni même l’armée régulière, ici il était question de travail dans l’ombre pour le bien de la république et pour ça il fallait être capable de travailler dans les situations les plus violentes possibles.

    Dans le lit sous la couette, elle était allongée sur son torse la joue contre sa peau en l’écoutant respiré.

    - J’ai trouvé deux cibles possibles, soit son chef de la sécurité, mais ça pourrait poser problème pour après-demain si Victor décide de revoir ses plans de protection .. Après j’ai aussi son expert-comptable, il pourrait avoir pas mal d'informations tu en penses quoi ?



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  • Lun 27 Mai - 3:25
    Pendant que ses doigts caressaient le dos de la valkyrie, Verndrick repensa à ces derniers jours. Le temps passé avec Ombre était comme un rêve, une parenthèse, comme l’avait dit Satoshi. Et plus l’échéance approchait, plus il avait l’affreux sentiment que le moment du réveil n’était pas loin. Il avait envie de lui demander de rester. Ils habitaient déjà ensemble et s’entendaient très bien.

    Elle pourrait s’absenter de temps en temps pour aller gérer ses affaires, dont la nature lui importait peu. Elle pouvait garder ses secrets. Lui aussi voyagerait souvent de toute façon. Elle pourrait devenir une raison de plus de vouloir rentrer après une longue aventure. Mieux encore, avec ses compétences, il pourrait même l’embaucher pour l’assister quand elle le pourrait. Il...

    Il réfléchissait, se projetait alors que là, dans l’instant présent, il avait une magnifique femme dans ses bras. Satoshi, comme à son habitude, avait prédit ce moment et l’avait averti. Il suivit donc son conseil et fit le choix de profiter de leur relation tant qu’il le pouvait encore.


    ***

    Kreg vivait sa pire journée de la semaine. Pourquoi sa partenaire était-elle toujours aussi obsédée par le job parfait ? Ils avaient tout ce qu’il fallait, cette journée aurait dû être une journée classique à jouer les serviteurs et à empocher le reste de leur paie le lendemain, une journée sans stress. Le boss avait exigé qu’il lui donne le statut de la mission toutes les dix minutes. Il était aussi paranoïaque qu’elle était têtue. Il se trouvait dans la chambre d’un riche établissement non loin du manoir, prêt à intervenir à tout moment si besoin. Il leur avait fait jouer des centaines de scénarios toute la matinée afin d’avoir un plan pour tout imprévu.

    “Et Kreg, c’est bien ça, tu as vu Mouse dans les parages ?” demanda le chef en cuisine.

    C’est qui ça encore ?” Ils n’étaient pas censé se connaître à l’intérieur de ces murs.

    “Petite, oreilles pointues, probablement du sang elfe ou fae, toujours perdue dans ses pensées... Oublie, fais juste passer l’info qu’on la cherche. Ça fait la troisième fois que Caleb me pose la question.”

    Le mercenaire contacta dans les secondes qui suivirent la voleuse.

    Mouse, tu en es où ? Je pense que Caleb te soupçonne. D’après le chef, il te cherche.

    Hum, ça va. Comme j’avais dit, rien de nouveau au bureau ou à la biblio. Je suis au sous-sol actuellement. J’avais raison. Il y a un nouveau registre plus petit, des noms et des montants. Peut-être de nouveaux clients, mais d’habitude il précise aussi le service. Peut-être des gens qu’il arrose. Je suis en train de mémoriser.

    Finis et casse-toi d’ici. Plus aucun risque.

    Après quelques minutes, elle lui répondit.

    C’est bon. Mais je ne peux pas partir comme ça. S’ils ont des soupçons sur moi, ça risque de rejaillir sur Vern. On fait preuve de discrétion depuis le début : ne rien voler, ne rien déplacer. Je le verrais comme un échec si on part en laissant planer le doute.

    Mais de quoi tu parles ? Quand ils constateront que rien n’a été pris, ils se calmeront. Maintenant, dégage de la maison."

    Un garde fit irruption dans la cuisine et ordonna à tout le personnel de ne pas bouger. Tout le manoir était en blocus, et essayer de s’échapper serait mal perçu par la sécurité. Il les laissa pour aller répéter le message aux autres ailes de la maison.

    Merde, Mouse, qu’est-ce que tu as encore fait ?

    J’ai activé exprès une rune de détection. Ils ne devraient pas tarder à me rejoindre dans la salle des trophées.

    Quoi ? Tu comptes les attendre ? Je sais que tu te défends pas mal, mais tu n’as aucune chance contre des gardes entraînés. Active juste ton invisibilité et fous le camp.

    Kreg, ferme-la et écoute-moi. J’ai besoin que tu sois concentré. C’est toi qui as la partie la plus importante du plan. Avertis Verndrick qu’on est dans le scénario C et prépare-toi.

    Oh, tu veux qu’on monte un petit numéro... Oui, ça peut le faire. Fais attention à toi. Je contacte le boss.

    ***

    Comme Mouse l’avait prévu, elle se retrouva acculée contre le mur, encerclée par Victor et sa protection. Elle les tenait à distance en menaçant de briser un globe en verre contenant une substance blanche et vaporeuse. Elle ignorait tout de l’objet, mais à leur réaction, il semblait avoir de la valeur. Caleb attrapa ses deux haches et prit la parole.

    Alors, petite, c’est quoi le plan ? Il n’y a qu’une seule sortie. Et dès que les arbalétriers seront là, tu auras encore moins d’options. Rends gentiment le document que tu tiens, dis-nous qui t’a envoyée et comment tu as pu venir ici sans que personne ne te voie. Et tu auras une mort rapide.

    Il fit un moulinet avec l’une des haches.

    Ou pas. Je prendrai plaisir à arracher les informations de ta chair.

    Avec ça,” elle toucha le carnet jaune dans sa main, “j’ai de quoi t’exposer. Tes jours sont comptés, Victor Rindel. Attrape !

    Elle lança le globe dans leur direction. Elle ne prit pas le temps de vérifier qui l’avait récupéré. D'une pression sur une pierre bien précise du mur, elle dévoila le passage que Kreg avait découvert des jours plus tôt et s’y engagea. Elle entendit le noble crier.

    Depuis quand... Mais ne restez pas plantés là. Poursuivez-la, bande d’incapables...

    Elle avait déjà activé son invisibilité et filait à toute allure dans les tunnels, tout en évitant les anciens pièges. Kreg avait pris soin de les réactiver justement pour ce genre d’éventualité. Ils allaient ralentir considérablement ses poursuivants.

    ***

    Verndrick reçut le signal du mercenaire.

    Scénario C, une fausse mort. Forcément une idée de Mouse.

    Il récupéra un drap sur le lit de la chambre qu’il louait. Il en aurait besoin pour le cadavre. Il le plia et le rangea dans sa sacoche de voyage. Il portait sa tenue d’aventurier : armure, lance, couteaux et gantelet ; seule manquait la marmite.

    Il rejoignit rapidement le cocher qui le mena sans tarder à la résidence des Rindel. Il fut accueilli en descendant du véhicule par deux gardes à l’air sombre. L’un d’eux tendit la main pour l’arrêter.

    “Désolé, monsieur, mais la résidence est en blocus. Personne n’a le droit d’entrer ou de sortir jusqu’à nouvel ordre.”

    Je n’ai pas de temps à perdre. Dis à ton patron que Verndrick...

    Monte. Je suis à l’intérieur.

    Il retourna dans le carrosse. Un carnet jaune apparut sur ses jambes. Il ne la voyait pas, mais savait que Mouse était en sécurité avec lui. Il mit le document dans son sac et ressortit à nouveau. Ignorant les avertissements des gardes, il fit appel à sa force et à sa magie du vent pour bondir par-dessus les murs du manoir et atterrir dans la cour.

    Il se retrouva aussitôt entouré d’hommes en uniforme, quelques archers le menaçant depuis les toits ou des balcons en hauteur de leurs flèches. Il ne bougea pas, il ne voulait pas leur donner des idées qui leur coûteraient la vie. Il attendit que Victor et son chef de la sécurité les rejoignent dans la cour. Quelques personnes en tenue de serviteurs avaient aussi fait leur apparition pour observer la scène

    Qu’est-ce que tout ceci veut dire, Verndrick ? Je pensais qu’on était des associés. Tu ne peux pas juste attaquer les gens chez eux. À moins que tu ne comptes tuer tout le monde, il y aura des témoins. Tu seras recherché.

    Waoh ! Si tu accordes aussi peu de crédit à ma parole, cette alliance ne risque pas de durer.

    Je... Qu’est-ce que tu fais ici alors ? Avoue que ça ne donne pas une bonne impression de venir sur un domaine privé sans invitation.

    Privé ?! Moi qui pensais que je pouvais venir voir mon frère à n’importe quel moment, sans besoin d’invitation.

    Un peu de nervosité teinta la voix de Victor quand il répondit.

    Ce n’est pas ça, c’est juste qu'actuellement, on a...

    Oui, je suis au courant. Un petit problème de rongeur ? Une petite souris qui a fouiné où il ne fallait pas ?

    Le noble se confondit dans un mutisme interrogateur.

    Juste un avant-goût du genre de soutien que tu pourras attendre de moi. Bientôt, on partagera les mêmes intérêts et je protège toujours mes investissements. Kreg, l’intrus est-il toujours dans la maison ?

    Ce dernier se détacha du groupe des serviteurs, attirant l’attention des lames et des flèches de certains gardes.

    Oui, boss... Oui, monsieur.

    C’est un de tes hommes ?” Victor reconnut le serviteur qui les avait interrompu au cours de sa dernière réception. “Tu as mis un de tes hommes chez moi pour m’espionner ?

    Dangereuses accusations ! Je l’ai mis là pour couvrir tes arrières plutôt. D’ailleurs, dis à tes hommes de baisser leurs flèches, un accident est si vite arrivé. Et les accidents me rendent très nerveux.” Le corps de Verndrick se couvrit de lueurs bleues.

    Victor hésita, mais Caleb indiqua d’un geste aux gardes de baisser leurs armes.

    C’est beaucoup mieux. Kreg, que tu vois là, m’a informé d’une voleuse potentielle dans tes murs. J’ai mené mon enquête et géré comme il se doit la menace. Tous ses alliés sont maintenant hors course. Elle est maintenant toute seule. Je venais t’annoncer la nouvelle pour qu’on décide ensemble de son sort. Mais elle est visiblement déjà passée à l’action.

    J’ai perdu trois de mes hommes à cause d’elle. Mais toutes les sorties sont surveillées. Elle n’a nulle part où s’enfuir.

    Les pièges avaient donc fait leur office.

    Maintenant que tu es revenu à de meilleures dispositions, laisse-moi te poser une question. Savais-tu qu’elle pouvait se rendre invisible ?

    La réaction du noble lui indiqua que non.

    Oui, ceux qui t’en voulaient y ont mis les ressources. Mais c’est justement pour ce genre de situation que je suis là. Kreg est un senseur.” Un mensonge. “Il va nous aider à la retrouver. Kreg ?

    Elle est ici dans la cour. Sept mètres, à dix heures, près du mur.” Un autre mensonge.

    Verndrick réagit en un éclair et plongea dans la direction indiquée, la lance déployée. La lame traversa un corps solide, disparut avant de réapparaître quelques centimètres plus loin. Le faux corps de Mouse perdit son invisibilité et tout le monde pouvait maintenant voir que la lance lui avait transpercé le cœur.

    Les illusions de Kreg, quand il y mettait tout son talent, pouvaient être si réalistes. Verndrick avait profité de la rapidité de son mouvement pour sortir le document que Mouse lui avait remis dans le carrosse. Il appuya l’illusion du corps contre lui et pressa le document contre sa poitrine. D’un point de vue extérieur, ce serait comme s’il s’était rapproché pour récupérer le carnet des vêtements du mort. Il retira sa lance et laissa le cadavre tomber au sol.

    Les gardes n’avaient même pas eu le temps de réagir, tout s’était déroulé si vite. Verndrick prit le drap et l’utilisa pour nettoyer son arme avant d’y enrouler le faux corps. Il faisait confiance aux illusions du mercenaire mais ne voulait pas que le cadavre soit examiné de trop près. Victor s’approcha calmement de l’aventurier avec ses hommes. Il voulait garder bonne figure mais ne put cacher l’empressement dans sa voix.

    Je pense que ceci est à moi.” Il indiqua le carnet.

    Verndrick laissa passer vingt bonnes secondes avant de lui tendre le carnet. Regagner la confiance contre toute attente d’une personne qui avait douté de toi renforçait le lien. Toutes les prochaines fois, la honte et la culpabilité la feraient hésiter à questionner ta loyauté.

    Bien sûr.” Il se rapprocha pour lui murmurer : “De toute façon, si c’est un document important, je le verrai bien demain.

    Il sortit aussi le livre qu’il lui avait prêté.

    Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai aimé la lecture, mais l’expérience reste spéciale.

    L’absurdité de la remarque fit éclater de rire Victor. L’aventurier parlait comme s’il ne venait pas de tuer de sang-froid une personne. Il discutait de littérature avec un cadavre à ses pieds, comme s’il était dans le confort d’une bibliothèque, menant des discussions sur la philosophie.

    Ah Verndrick, notre partenariat sera historique. Merci pour le support. À l’avenir, s’il te plaît, tiens-moi au courant. Je n’aime pas les surprises.

    Moi non plus, tu as ma parole. Kreg, emmène le corps à la calèche. Notre travail ici est fini.

    Caleb fit mine de s’interposer.

    Désolé, sieur, je ne veux pas faire mon ingrat, mais j’aurais préféré récupérer la voleuse vivante pour l’interroger. J’aimerais avoir le cadavre pour le faire examiner...

    C’est moi qui l’ai tuée. Tu penses vraiment que je laisserai une telle preuve entre les mains de n’importe qui ?” Mouse l’avait averti qu’il fallait se méfier du nain. “Je ne doute pas de ta loyauté. C’est juste que j’aime gérer ma merde moi-même. Et je n’aime pas laisser de traces, autrement je deviens nerveux.” La menace était à peine voilée.

    Allons, allons, Caleb, il a dit qu’il a déjà géré la menace. Un interrogatoire n’aurait rien donné qu’il ne sache déjà. Et n’embête pas notre invité alors qu’il vient de nous sauver la mise.”

    Caleb suivit les conseils de son employeur et laissa Kreg transporter le cadavre vers la sortie.

    Bon, j’ai encore d’autres rendez-vous qui m’attendent, alors je vais vous fausser compagnie. Je te laisse gérer les témoins.” Il indiqua le personnel d’entretien qui avait suivi toute la scène. “On se voit demain comme prévu.

    Oui, laisse-les à mes soins, j’ai l’habitude. À demain, mon frère.

    Verndrick ne nota aucune ironie ou sarcasme dans sa voix. Pour la première fois, Victor l’appelait frère en le croyant réellement.

    Quand le carrosse les éloigna suffisamment de la demeure, Kreg laissa échapper un long soupir. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et son illusion disparut. Il ne restait que le drap sur ses jambes.

    La prochaine fois, boss, évite de papoter avec la cible. Tu ne sais pas combien c’est difficile de maintenir une illusion aussi complexe. Je suis rincé. Dépose-moi à la prochaine taverne. Je dois quelques remerciements au dieu de l’alcool.

    Il descendit comme il l’avait dit au prochain établissement qui servait de l’alcool.

    Tu viens, Mouse ?

    Nah, ça va. Pas envie de me saouler, j’ai besoin de toute ma tête pour retranscrire ce que j’ai mémorisé.

    Comme tu veux.

    Quelques minutes plus tard, la fae reprit la parole en souriant.

    J’ai gagné. Tu me dois quatre pièces.

    Le rire de l’aventurier était sincère.

    En effet. Vois ça avec Satoshi. Sinon, je te dépose où ?

    Je n’ai plus rien de prévu. Si ça ne te gêne pas, je veux bien t’accompagner jusqu’à Ombre. L’interrogatoire, ça n’a jamais été mon truc. Ça peut être intéressant de vous regarder faire.

    Ça ne me gêne pas.

    Ombre devait avoir déjà commencé. Peu importe la cible qu’elle avait fini par choisir, l’interrogatoire était peut-être même déjà achevé. Il donna les directions au conducteur pour la rejoindre.
    Citoyen de La République
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    Orifa Sigrior
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  • Lun 27 Mai - 23:43
    Les Masques de la République
    Le jour tant attendu mais aussi tant redouté pointait le bout de son nez, le jour de la confrontation de Verndrick avec la réalité du terrain, est ce qu’il allait être prêt à accepter ce qu’il faut parfois faire pour avoir plus d’information sur son ennemi ? Le problème principal était qu’elle n’avait pas de détection de mensonge il lui était donc compliqué de pouvoir réellement savoir si sa cible mentait ou non mais d’après ce qu’elle avait pu entendre au QG du SCAR. La détection de mensonge n'était pas forcément loin de toute erreur, d’après des tests qui avaient été faits, il se déclenche seulement quand sa cible était certaine de dire la vérité ou alors un mensonge. Pourtant la torture pouvait parfois être tellement violente que parfois les cibles pouvaient s’auto persuader d’un mensonge comme pour pouvoir se protéger elle-même, un mécanisme bien étrange et surtout bien trop sous-estimé dans le monde. Il parait même qu’une personne avait avoué sous la torture avoir commis un meurtre dont on savait parfaitement qu’il n’en était pas l’hauteur c’est tout de même cocasse non ?

    Orifa préférait largement utiliser son flair, c’était ce qui ne l’avait encore actuellement jamais trompé, elle n’était pas capable d’avoir une certitude de la véracité des propos mais ce n’était pas grave. En maintenant en vie sa cible assez longtemps elle pourrait tout à fait vérifier les dires avant de retourner la torturer pour récupérer le reste des informations. Après avoir traîné un peu dans le lit, elle s’était finalement élevée pour se préparer à son travail, restant un peu dans la chambre d’ami qui lui avait été prêté pendant toute la mission, elle préparait son matériel. Aiguisant ses couteaux tout en vérifiant que chaque petite pince, aiguille, corde, … Étaient parfaitement prêts à répondre la souffrance envers sa cible.

    Bien qu’elle avait choisi elle-même sa cible c’était tout de même difficile d’être complètement comblé par ce choix car c’était un civil qui traînait dans des affaires assez louche. Le genre de personne qui vivait que pour l’argent et l’autorité mais quand ils se retrouvaient à voir la première goutte de leur sang couler ils étaient prêts à vendre leurs familles et leurs parents alors qu’on avait à peine commencé à travailler. Le chef de la sécurité de Victor aurait pu être une cible beaucoup plus intéressante pourtant c’était beaucoup trop visible et ça aurait eu un impact sur la dernière entrevue donc il allait falloir faire des concessions pour que la mission se termine sans accros.

    Quittant finalement la maison de Victor, elle s’était rapidement rendu dans une planque en ville, l’endroit était sécurisé pour que personne ne puisse écouter ce qu’il se passait et Orifa utilisait de manière régulière son senseur magique pour détecter tout problème. Il n’y avait aucune fenêtre simplement une lumière artificielle au centre et là encore la bougie n’était pas achetée au marchand du coin. En arrivant dans la pièce Orifa ferma la porte une fois rentrée pour se mettre à genoux devant la personne déjà assise. Sa mission était en train de se terminer et la dernière phase du test de Verndrick allait arriver à grands pas, il fallait donc commencer à tout préparer méticuleusement, car tout le monde n’avait pas la même ultime vérification.

    - Relève-toi et assieds toi.


    - Oui !


    Prenant place, Orifa regardait droit dans les yeux la messagère de la direction. Une fois les salutations d’usage effectuées, elles n’étaient plus que des membres du SCAR l’une comme l’autre avec le même statut. Sachant fort bien la raison de la visite, la valkyrie commença la discussion.

    - Je pense qu’il serait intéressant d’avouer que je suis du SCAR, Verndrick sera constamment sous surveillance il ne pourra pas transmettre l'information de ce fait je ….


    - Il communique en télépathie donc il pourrait te vendre rapidement à quelqu'un d'autre sans même pouvoir l’intercepter ou alors l’arrêter.

    - Dans ce cas je pourrais me faire passer pour le service d’espionnage des grandes familles étant là pour faire régner l’ordre dans la basse noblesse ? Par la suite il serait capturé par des gardes récalcitrants du Victor pour tout faire avouer.


    Pensive la messagère continuait d’écouter la valkyrie, c’était une manière de lui dire qu’elle n’était pas contre son idée mais en même temps elle n’était pas forcément pour … Habituellement il n’était pas question d’aller aussi loin, il suffisait de faire en sorte que la recrue se fasse arrêter et torturer pour vérifier qu’il ne donnait pas d’informations sur la personne qui l’avait aidé lors de sa mission.

    - Pourquoi forcément te faire passer pour une espionne tu pourrais très bien rester anonyme et être Ombre comme il t'appelle sans jamais lui donner d’information.


    - Après avoir vu mon travail ce soir je ne suis pas sûr qu’il acceptera de continuer la mission et …


    - Alors il mourra simplement et tu reprendras ta place auprès de l’organisation et du vice-président, nous avons beaucoup de missions en ce moment il serait temps que tu arrêtes tes vacances.


    Le regard d’Orifa se crispa alors qu’elle ressentait un énervement assez rare chez elle envers celle qui lui faisait face. Elle était allé beaucoup trop loin pour une simple messagère qui n’était là qu’en tant que pigeon voyageurs haut de gamme.

    - Je n’ai jamais demandé à continuer de suivre les recrues, c’est la direction qui m’en a donné l’ordre alors si tu veux te plaindre tu n’a qu'à le faire avec eux et ça me ferait extrêmement plaisir de te laisser ma mission. Je te rappelle que c’est parce que je t’ai accepté que tu es encore de ce monde alors ne viens pas me faire la morale, a moins que je me suis trompé sur ton compte finalement ?


    Bien qu’il n’y avait pas de position hiérarchique, Orifa était là depuis le premier jour du SCAR et personne n’était en capacité de remettre en doute sa loyauté envers le SCAR et la république. Certaine pas une espionne qui était arrivée bien après.

    - Bien … Je comprends votre demande et je transmettrai les informations, combien de membres avez-vous besoin pour réaliser la dernière partie de la mission ?


    - Un soigneur de haut rang et au moins 4 membres vétérans c’est le minimum pour que tout se passe sans accroc.

    - Je vais en faire la demande dans ce cas.


    Orifa se releva la première suivie de sa partenaire avant de s’incliner tous les deux avec respect, la messagère finit par souffler la bougie. Dans la salle où ils étaient il y avait plusieurs entrées et sorties, Orifa pris la porte qu’elle avait empruntée pour pouvoir rentrer alors que la messagère s'éclipsa par le toit. Elle avait la capacité de pouvoir se téléporter sur une grande distance, pour y arriver, beaucoup d'entraînement avait dû être réalisé mais c’était le minimum pour pourvoir des informations capitales pour le SCAR.

    Vérifiant de nouveau qu’elle n’était pas suivie, finalement elle retournait vers son objectif de mission pour l’attirer dans ses filets, elle n’avait pas hésité à prendre l’apparence d’une jeune humaine destinée à pouvoir porter assistance à l’homme chargé de la comptabilité de Victor. Ces derniers jours elle était restée avec lui pour pouvoir s’en rapprocher, son poste était officiel fort heureusement donc même si ça remontait aux oreilles de Victor il n’avait aucune idée du piège qui était en train de se refermer petit à petit. En utilisant à plein régime ses charmes tout en utilisant ses atouts gracieusement améliorés par la métamorphose, elle avait finalement réussi à le convaincre de prendre sa journée pour pouvoir la passer avec cette petite jeune. Un homme d'une cinquantaine, seul et ayant vécu presque toute sa vie à travailler avait bien du mal à résister aux charmes de cette ampleur. Finalement il avait accepté cette sortie en réclamant une journée à Victor, au début il voulait en demander deux mais le noble corrompu avait de toute manière décidé de lui donner sa journée le temps que la transaction soit terminée. Pas besoin d’avoir un comptable pour la signature d’un document comme celui-là, de plus le vieil homme avait donné beaucoup de sa personne pour pouvoir récupérer tous les documents demandés par Victor, c’était une manière de le remercier pour son travail acharné il fallait supposer.

    S’habillant sur son 31 il avait pris le temps d’aller chez le coiffeur, de se parfumer et de rendre chacun de ses ongles luisant de propreté en plus d’avoir nettoyé chaque centimètre de peau ne laissant aucun cheveu, poil ou toute autre chose qui pourrait avoir un quelconque effet repoussant. Vu qu’elle avait pris le temps de l’analyser, Orifa n’avait pas de mal à remarquer tous ces changements et lui fit évidemment remarquer. Le rôle qu’elle devait jouer ici était celui d’une jeune femme semblant être attirée par les hommes plus mûrs tout en se faisant passer pour une petite chose toute fragile. Pour pouvoir lui montrer qu’elle était “ sincère “ dans ses propositions, elle en était arrivée à un point d’accepter une invitation dans un restaurant tout en sortant dans la rue en sa compagnie, c’était la meilleure méthode pour l’attirer un peu plus dans son piège. Pourquoi est-ce qu'elle se donnait autant de mal ? Simplement par ce que Victor n’allait certainement pas laisser son précieux comptable avoir le moindre malheur alors des gardes avaient été assignées à sa sécurité et qu’il disparaisse l’air de rien serait une monumentale erreur, connaissant leurs traces de mana, elle les suivait avec son senseur. Il faudrait peut-être attendre un peu plus tard dans la journée pour qu’ils partent mais quelque chose d'inattendu arriva face à la valkyrie. Deux bad boy, deux baltringues noyés dans leurs propres chevilles accostèrent le duo en train de se balader dans la rue.

    - Et bien alors ma mignonne qu’est ce que tu fais avec ce vieux croûton ?


    - Heeuu mais qu’est ce que vous me voulez je suis déjà …


    - Allez arrête d’être avec ce croulant et viens t’amuser avec nous d’accord ?


    Gardant son image de jeune fille fragile, Orifa les repoussait du mieux que son personnage le pouvait mais voilà que le comptable commençait à prendre la grosse tête, se sentant pousser des ailes, il infligea un coup de pied à l’un des guignols en le faisant tomber par terre. Bien qu’Orifa semblait heureuse extérieurement comme une femme éperdument amoureuse pouvait l’être d’être protégée, intérieurement c’était autre chose. “ Mais quel con il va se faire défoncer … Vous faites quoi les gardes du corps ?! C’est votre travail ! “

    Le “ couple “ fut attiré dans une ruelle non loin sans qu’un seul garde ne pointait le bout de son nez, sous les yeux de la valkyrie, le comptable se faisait tabasser au point de finalement tomber dans les vapes, ce qui était le signal pour elle. Attrapant l’un des hommes par le coup pour le plaquer contre un mur alors qu’elle déposait un couteau au niveau de ces parties génitales.

    - hey les deux rigolos, qu’est ce que vous foutez ?! Je vais vous laisser partir mais si vous voulez continuer à jouer, je vais arracher les couilles de l’un d'entre vous pour en faire un triple menton à l'autre c’est bien cl…


    Sentant finalement les gardes se rapprocher, elle rangea son couteau avant de se propulser elle-même sur le mur attirant une énorme surprise sur le visage des deux agresseurs. À peine Orifa avait commencé à tomber sur le sol tout en laissant son dos glisser sur le mur que les deux malfrats étaient déjà attrapé par les agents de protection. Vérifiant rapidement que le comptable n’avait rien que sa jeune demoiselle de compagnie allait tout aussi bien, ils étaient repartis dans l’ombre pourtant cette fois … Ils n’étaient plus autour du duo, c’était donc le moment parfait. Orifa profita de l'enchaînement de la situation pour récupérer le comptable sur son épaule avant de rapidement s’éclipser dans la zone pour qu’on perde sa trace. Elle avait évidemment donné l’adresse du point de rendez-vous à Verndrick pour qu’ils puissent se retrouver une fois leurs missions respectives terminées. L’endroit était une maison abandonnée loin assez tranquille pour que l’on puisse la déranger pendant qu’elle faisait son travail. L’homme était faible physiquement au vu de son travail et de son âge alors il y avait de fortes chances que la terreur et la douleur allaient avoir raison de ces cordes vocales.

    Il commença à se réveiller alors qu’elle lui avait attaché les poignets entre eux, commençant à le soulever lentement du sol pour qu’il se trouve à 20 cm de toute plateforme solide sur laquelle se poser. Evidemment Orifa avait retiré sa métallophone, elle n’avait plus aucun intérêt actuellement, peut-être qu’elle pourrait toujours l’utiliser par la suite mais pour l’instant c’était beaucoup plus amusant de le laisser crois que la jeune femme qu’i lavait croisé et l’espionne étaient deux personnes complètements différents.

    - Mais … Mais qu’est-ce que …


    Essayant de bouger alors qu’un voile était encore bien présent, ses yeux avaient bien du mal à revenir à la normale surtout après tous les chocs qu’il s’était pris. On passait en revue ce qu’il y avait autour de lui cherchant des ombres un peu partout sans pouvoir trouver réellement ce qu’il cherche, soit un simple point de repère. Il s’arrêta finalement sur l’ombre lui faisant face, c’était la courbure d’une forme humaine clignant plusieurs fois des yeux voilà qu’il pouvait enfin poser les deux sur Orifa.

    - Attendez mais vous êtes la fille qui était avec Verndrick ! Qu’est-ce que vous faites là ?!


    Bougeant à nouveau sur lui-même faisant sonner les chaînes entres elles relevant le regard pour se rendre compte de sa situation, son attitude changea du tout au tout alors qu’il comprenait enfin dans quelle merde il était. L’homme était assez intelligent pour être capable de comprendre que c’était dû à son pote auprès de Victor qu’il se retrouvait là. En acceptant son poste, c’était dans les petites lignes en bas de page, la chose de chose que l’on espérait jamais devoir subir pourtant le cheminement de sa pensée arriva sur la question finale.

    - Pourquoi ? Pourquoi vous me faites ça ?


    - Alors ça c’est une bonne question mais je préfère largement que tu ne saches pas la raison, ça risque de te faire tourner de l'œil rapidement.


    La raison était Verndrick, il fallait qu’il voit cette scène, Orifa devait vérifier s’il allait être capable de supporter la crasse de ce monde. Pour la république il fallait être capable de tout, le SCAR était ce qu’il y avait de pire, mais également ce qu’il y avait de mieux, alors que le GAR ou toutes les autres agences officielles étaient les représentants du peuple. Qu’ils pouvaient présenter un sourire devant les enfants, le SCAR lui devait se salir les mains jusqu’à ce qu’il soit complètement impossible de retirer toutes les traces de sang. L’organisation était jeune et c’était bien pour ça qu’elle devait mettre les bouchées doubles pour réussir deux fois plus surtout au vu de ces deux derniers échecs. Le peuple voyait les erreurs qu’ils faisaient mais jamais les réussites après tout c’était le lot de cette organisation, tant que personne ne le voyait leurs travails, c’était qu’ils réussissaient leurs missions.

    -18 torture:
    Orifa commença à ranger ses affaires, sans chercher à décrocher l’homme qui, contrairement à ce qu’elle avait pu penser au début, n’était même pas tombée dans les vapes.

    - Alors vous avez réussi votre mission ? Pour ma part j’ai réussi à avoir tout ce dont on avait besoin ! On va pouvoir y aller, personne ne le trouvera ici avant la fin de la mission.




    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
    Noble de La République
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    Verndrick Vindrœkir
    Verndrick Vindrœkir
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  • Mer 29 Mai - 16:31
    Le trajet vers la planque d’Ombre se fit majoritairement dans le silence. Après plusieurs minutes, Mouse finit par prendre la parole.

    Alors, Ombre ? Ou Sefi, si tu préfères ?

    Alors... quoi ?

    Je vous ai vu danser. J’avais déjà des soupçons depuis que tu nous as parlé de votre jeu d’esclave et maître.

    Elle n’avait posé aucune question, alors l’aventurier ne lui répondit pas.

    Je ne savais pas que tu avais un faible pour les femmes plus grandes.

    La voleuse parlait toujours le visage impassible, mais sa voix trahissait l’amusement.

    La taille n’a pas...” anticipant déjà le genre de remarques que déclencherait sa réponse, il ne finit pas sa phrase.

    Oui, Ombre et moi partageons quelque chose.

    Je pensais qu’elle partait après la mission.

    C’est bien le cas.

    Oh, tu vas lui demander de rester ou au moins de garder contact ?

    J’essaie de ne pas y penser. Tu sais, profiter du moment présent... ce genre de chose.

    La mission se termine dans deux jours max.

    Je sais.

    Hum.

    La fae prit le temps de réfléchir avant de reprendre.

    Tu veux qu’on enquête sur elle pour toi ?

    Non, pas besoin. De plus, je doute que ce soit très prudent.

    Comme tu veux. Je ne sais pas ce que vous avez prévu sur le plan personnel. Mais au moins, garde la relation professionnelle. Elle pourrait rejoindre la liste. Je l’aime bien. On a assuré ensemble.

    Oui, on peut dire qu’on forme une bonne équipe.

    La conversation terminée, Verndrick put se concentrer à nouveau sur la suite. Ils avaient assez de preuves pour faire pression sur le comptable. Si c’était la cible qu’Ombre avait finalement choisie, l’interrogatoire serait très facile.

    Ils arrivaient enfin devant la bâtisse indiquée par la valkyrie. Mouse le devançait de quelques pas. Elle essayait de se retenir, mais Verndrick la connaissait depuis suffisamment longtemps pour noter son excitation. Il la rejoignit devant la porte qu’il ouvrit.

    La scène qui s’offrit à eux le tétanisa. Au centre de la pièce se tenait le comptable, accroché, torturé et peut-être même déjà mort. Son cerveau n’arrivait pas à comprendre. Il avait déjà vu des gens en plus piteux état sur les champs de bataille. En deux siècles d’aventures, il avait eu à connaître son lot d’interrogatoires musclés. Parfois, le temps faisait défaut et il fallait allier les menaces à la douleur pour éviter la catastrophe.

    Ce que son cerveau ne comprenait pas, c’était pourquoi la mission avait pris cette tournure. C’était comme lire un simple roman de tranche de vie, puis soudain l’auteur changeait d’ambiance sans avertissement pour transformer son livre en une histoire macabre et d’horreur. Il ne s’était pas trompé d’endroit, c’était bien Ombre à côté du corps mutilé. Ils avaient parlé d’interrogatoire, mais rien dans leur préparation n’aurait pu lui faire croire qu’elle pouvait torturer la cible.

    Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais ils avaient vécu suffisamment ensemble pour qu’elle connaisse ses méthodes. Était-ce une illusion ? Une personne qui avait pris l’apparence d’Ombre ? Non, cela ne faisait aucun sens.

    Alors vous avez réussi votre mission ? Pour ma part j’ai réussi à avoir tout ce dont on avait besoin ! On va pouvoir y aller, personne ne le trouvera ici avant la fin de la mission.

    Comment pouvait-elle s’adresser à lui aussi calmement, comme si la situation présente était naturelle ? Le bruit des vomissements de Mouse arrêta la dispersion de ses pensées.

    Vern, je n’aurais jamais accepté ce travail si j’avais su... Je... Je pensais que toi, tu étais différent...

    Elle vomissait toujours, mais communiquait avec lui par télépathie. Elle ne continua pas ses accusations. Elle connaissait l’aventurier depuis longtemps. Elle connaissait ses sensibilités. Elle savait qu’il n’aurait jamais accepté qu’elle le rejoigne si l’interrogatoire devait tourner à la torture.

    Ombre !

    Quand cette dernière pensée parvint à Verndrick, il était déjà en train de libérer le comptable. Il avait retrouvé ses moyens et son réflexe était toujours de sauver. Il déposa l’homme au sol. Il ne pouvait pas retirer les clous au risque de le torturer à nouveau. Il brisa la caisse et trancha avec sa magie de l’air le morceau de bois accroché aux pieds de la victime pour en réduire la surface. Il était à peine lucide, il essayait de parler, mais seuls des gargouillis s’échappaient de sa bouche.

    Il avait perdu sa langue et ses dents. Il vérifia les autres blessures et se redressa. Mouse était toujours en état de choc, haletante contre un mur. Ombre ne semblait aucunement perturbée par la scène. C’était son œuvre, il avait vu les instruments, elle avait du sang sur elle. Entre son ascendance noble, sa formation militaire et son expérience, Verndrick était habitué à commander et à être obéi. Il mit toute son autorité dans les deux mots qui suivirent.

    Mouse, soins !

    La fae sursauta mais se ressaisit, ce n’était pas leur première fois. Elle s’approcha de la victime en prenant soin de mettre le plus de distance possible entre Ombre et elle. La voleuse avait prévu quelques potions au cas où sa dernière journée chez Victor tournerait mal. Elle aida le comptable à avaler le contenu d’une petite fiole cylindrique.

    Je n’ai rien de plus fort. Il est stabilisé, mais il a besoin de soins, Vern, maintenant.” dit-elle à haute voix.

    L’aventurier leur tournait le dos, toute son attention était sur la valkyrie. Une jeune version de lui aurait déjà explosé en colère et en violence contre elle.

    Tu peux le porter ?

    Il ne pouvait pas se permettre d’avoir les mains prises, pas devant la menace qu’elle représentait. Il entendit Mouse déboucher une autre fiole dans son dos.

    Maintenant oui.

    Je te couvre. Transporte-le au carrosse, explique la situation au cocher. Il pourra vous mener à un soigneur clandestin. Et contacte Kreg, je veux que vous veilliez sur la cible. Ça reste un criminel et j’ai toujours l’intention de le traduire en justice. N’hésitez pas à me contacter par télépathie si vous rencontrez un problème.

    Comme il l’avait dit, il couvrit leur fuite, s’interposant entre eux et Ombre. Ils se retrouvèrent seuls dans la pièce.

    Tu es venue préparée. Blessures précises, tu es habituée à torturer. Razkaal ? Services secrets rattachés à une maison noble peut-être ?” Il secoua la tête. “Peu importe. Il n’était pas entraîné. Les civils parlent beaucoup plus vite. Tu l’as torturé trop longtemps. Il aurait dû commencer à déblatérer dès le premier clou.

    Rares étaient les civils qui tenaient jusqu’à la troisième blessure sans préparation. La douleur était un outil efficace pour obtenir ce qu’on voulait de quelqu’un. Que ce soit la vérité ou le mensonge, tout pourvu que les souffrances s’arrêtaient.

    La voix de Verndrick était calme et froide. Il n’avait pas saisi sa lance ni fait appel à sa magie. Seuls le changement de couleur de ses yeux et la tension dans ses muscles indiquaient le danger qu’il incarnait.

    Tu y as pris plaisir. Personne n’arrache la langue à une personne interrogée, c’est contre-productif si tu veux des réponses. Tu as continué même après sa confession.

    Il secoua la tête une nouvelle fois. Il n’était pas en colère, pas vraiment. Comme il aurait aimé ressentir et laisser monter la rage en lui. Comme il aurait aimé laisser les flammes de la haine brûler les souvenirs de ces derniers jours. La femme qui était devant lui était la même avec qui il avait partagé son lit, sa vie. Une courte partie de sa vie, mais une partie qui comptait.

    Tout au long de la mission, elle l’avait épaulé, alors il avait cru qu’ils partageaient les mêmes valeurs, il avait cru... Non, il ne la connaissait pas et ne l’avait jamais connue. Il se l’était répété maintes fois. Ces derniers jours, leur relation n’avait-il été qu’un mensonge, un jeu pour elle ? Il n’allait pas lui poser la question. Il allait suivre le conseil de Satoshi et ne pas la laisser gâcher ses souvenirs.

    Parce que c’était le but, non ? Elle l’avait trompé et avait créé cette scène spécialement pour le choquer, le provoquer ? Il n’allait pas lui laisser le plaisir de souiller ce qu’ils avaient vécu. C’était aussi son choix, c’étaient ses erreurs. Malgré le mensonge, il avait apprécié l’expérience, la parenthèse. Cela avait été un moment fugace, une journée éphémère, le soleil avait maintenant fui pour laisser place à une nuit de monstres. L’un d’entre eux se tenait en face de lui. Les monstres, il savait les gérer, toute sa vie était dédiée à les combattre.

    Je connais les gens de ton espèce. Ceux qui se croient forts et tout permis, se cachent derrière des buts supérieurs pour commettre des atrocités.

    Il n’y avait pas une once d’accusation dans sa voix, juste de la déception.

    Il n’y a aucune force dans la violence. Tout le monde peut torturer une victime plus faible que soi. Il n’y a aucune fierté à tirer de cela. C’est la solution de facilité et seuls les faibles prennent des raccourcis.

    Oui, il ressentait de la déception et un profond regret de ce qu’un tel talent pouvait faire, orienté dans la bonne direction.

    Comme tu as dû trouver inutile et chiant tout ce qu’on a fait jusqu’ici, alors qu’on aurait pu juste kidnapper Victor et le torturer. Il se serait mis à chanter après combien de minutes, tu crois ?

    Il aurait aimé avoir le cœur de rire à cette remarque. Mais ses sentiments étaient engourdis.

    Les épreuves, l’adversité ! Chaque fois que je délaisse la facilité pour choisir l’option difficile, je me rappelle par la même occasion que je choisis la force au lieu de la faiblesse.

    Il s’était livré plus qu’il ne voulait. Il s’était déjà trop attardé sur un sujet qu’il jugeait qu’elle ne pouvait appréhender. Il ne voulait plus perdre son temps, il avait besoin de réponses.

    Mais je me disperse. Garde ton nom, garde ton monde, garde les mensonges sur lesquels il est bâti. Je veux juste comprendre pourquoi ? Pourquoi te donner autant de peine ? Pourquoi me montrer ça ?

    Il indiqua toute la pièce, en particulier les restes de morceaux de bois et de fluides corporels.

    Pourquoi me recruter pour la mission ? Les gens avec aussi peu de scrupules que toi ne manquent pas. Pourquoi moi ?

    C’était la seule chose qui était réelle, la corruption du noble, la mission. Il comptait toujours l’arrêter. S’il devait affronter les hommes de Victor pour l’arrêter, il aurait besoin de renforts. Y aller seul serait faire preuve d’arrogance et de bêtise, deux traits qui faisaient défaut à l’aventurier.

    Mouse et Kreg n’étaient pas des guerriers. Il était trop tard pour recruter des mercenaires de confiance, la rencontre était pour demain à l’aube. Mobiliser les hommes de sa maison serait précipité et inadapté. Tout le plan reposait sur les capacités de furtivité et d’assassinat de la valkyrie. C’était à elle d’identifier, à l’aide de ses sens développés, les ennemis embusqués et de les éliminer en toute discrétion pendant qu’il occupait Victor. Il serait alors plus facile de l’appréhender loin de la protection de son manoir, une fois ses forces diminuées.

    Elle avait un profil qu’il n’avait pas actuellement à disposition. Il n’avait pas non plus le temps de la remplacer. Elle avait choisi le bon moment pour révéler son vrai visage. Son code ne faisait pas de lui un enfant de cœur, il savait se montrer pragmatique. S’il y avait encore un moyen de finir la mission, il le saisirait avant de la chasser à jamais de sa vie.


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  • Jeu 30 Mai - 16:13
    Les Masques de la République
    C’était étrange ils étaient normalement le genre de personne à vivre ces situations pareilles dans le moindre problème non ? Ce n’était pas ça l’espionnage ? Elle aurait préféré que Verndrick vienne tout seuls mais sans se douter de ce qu’il allait croiser il avait pris avec lui ses deux subalternes. Ils ne semblaient clairement pas en capacité de pouvoir réellement supporter une situation comme ça, d’un certain sesn c’était normal. Verndrick n’aurait certainement pas besoin d’en subir d’autres pendant ces années d’enrôlement, mais le but d’une formation c’était de pouvoir le préparer au pire de ce que l’on pouvait voir dans ce monde et pour Orifa c’était devenu quelque chose de normal après tout cela faisait déjà combien d’année qu’elle pratiquait ce genre de chose ?

    Bien que cela ne semblait pas transparaître, la valkyrie était calme ne voulait montrer aucune haine ou aucune impression néfaste envers ceux qu’elle avait apprit à apprécier dernièrement. Ils avaient pu commencer à travailler ensemble et c’était le genre de chose qui pouvait que rapprocher les liens non ? Orifa ne comprenait pas bien ce qui pouvait les dégoûter tant que ça. Le sang ? Les clous ? La langue ou encore les ongles ? Peut-être un peu de tout finalement mais elle n’avait pas le loisir de pouvoir faire les choses a moitier c’était son travail après tout … Ils passaient à côté d’elle discrètement en restant sur leurs gardes comme pour pouvoir vérifier qu’elle n’allait pas faire de gestes dangereux et de toute manière elle n’en avait clairement pas l’intention.

    Avant qu’ils ne commencent à porter la victime elle avait même eu l’intention de parler mais ça allait certainement faire pire que mieux. Pourquoi est ce qu’ils étaient en train de s’intéresser à lui ? C’était qu’un criminel qui avait passé sa vie dans les bas-fonds … Il travaillait pour Victor et faisait en sorte d’éclaircir ces comptes pour que la république ne puisse pas se retourner contre lui. S’il n’était pas là beaucoup d’innocent auraient certainement pu s’en sortir, il avait du sang sur les mains ça n’avait pas le moindre doute. Pourtant voilà que le trio état en train de se vêtir de leur cape de protecteur du monde pour le sauver … Et pour quoi ? Pour un homme qui ne valait pas la peine qu’on se retourne sur lui. Si elle l’avait choisi lui c’était bien à cause de ça, même s’il n’avait pas directement de sang sur les mains, indirectement il était en train de se noyer dedans.

    Mais est ce que toute cette scène n’était au final pas prévue justement pour avoir ce résultat-là ? Donc c’était une réussite non ? Pourtant, Verndrick ne semblait pas du même avis comme s’il avait une criminelle devant lui, donc son idée que tout allait changer entre eux était vrai, après tout. Peut-être qu’il allait finir par comprendre pourquoi elle avait dû en arriver là ?

    “ Je te couvre “

    Intérieurement elle s’amusant de voir cette réaction car elle savait très bien que si elle en avait ressenti l’envie, elle aurait pu les tuer tous les deux sans le moindre problème avant même qu’ils ne puissent toucher la victime. Quelle ironie finalement c’était elle qui était vue comme une paria alors qu’elle n'avait fait que son travail finalement.

    - La langue n’avait aucun lien avec la torture, mais c’est ce que l’on fait dans la pègre pour pouvoir condamner les traîtres qui ont parlé. Si ça n’avait pas été moi ça aurait été la clique de Victor, il n’y avait aucune haine ni violence. Simplement la réalité, au moins c’était fait par une personne qui n’allait pas le laisser se vider de son propre sang en plus de le voir se noyer dedans.


    Bien que c’était la pure vérité, Orifa était assurément la seule à le voir de cette manière-là, Verndrick n’avait sûrement pas vécu en plein cœur de la pègre comme Orifa l’avait fait. Cette fleur qu’elle avait faite à ce comptable était quelque chose que peu auraient eu la chance d’avoir malheureusement.

    Elle le laissa parler pour pouvoir écouter tout ce qu’il avait à dire. Le seul moyen de le comprendre c’était d’attendre pour pouvoir répondre bien que ça la démangeait furieusement.

    - Verndrick, qu’est ce que la force ? Qu’est-ce que la violence ? Est-ce que tu penses vraiment que c’est une vérité à sens unique ? Le poison n’utilise aucune violence et aucune force pourtant crois tu vraiment qu’il y a plus de fierté ?


    Relevant les épaules en le regardant droit dans les yeux avec une franchise complète.

    - Je ne retire aucune fierté ni aucune gloire simplement le plaisir du travail accompli. Est-ce que c’est mal de tout faire pour pouvoir avoir un résultat à son travail ? La triche, la trahison, la violence, la torture, l’assassinat, le poison, mes duels, le truquage, la corruption , … Est ce mal de l’utiliser pour avoir gain de cause ?


    Commençant à ranger son matériel pour le remettre en place tout en glissant ses couteaux au niveau de ses cuisses.

    - Quand une personne est gangrenée, la solution la plus simple c’est de pouvoir couper le membre malade non ? Alors est ce que c’est vraiment mal d’utiliser la violence ? Car c’est de la pure violence dans ce cas. Crois-tu vraiment qu’il est plus simple de se salir les mains pour le bien de tous ou alors de vouloir sauver tout le monde même ceux qui ont commis des atrocités ? Celui que tu veux sauver a du sang sur les mains il a permis à Victor de blanchir bien trop d’informations qui auraient pu le trahir, il n'a pas tué c’est vrai, pourtant intérieurement, il a fait bien pire … Et il le savait, il a accepté ce travail en sachant tout ce que cela pouvait impliquer. Verndrick ne me fait pas croire que tu penses qu’il est innocent … Je te sais bien moins bête que ça …


    Rigolant légèrement alors qu’elle s’amusant de ces paroles sur son monde, Verndrick voulait se faire passer pour un saint maintenant ? Est-ce qu’il était réellement en train d’essayer de faire croire qu’il n’était pas dans le même bateau qu’elle ? Arrivant vers lui elle glissa ses bras autour de ses épaules pour le regarder droit dans les yeux, pourtant si Verndrick était assez attentif il pourrait remarquer que pendant une demie seconde, elle avait détourné les pupilles pour regarder sur le côté droit juste à côté du visage de l’elfe. Elle voulait vérifier que l’agent du SCAR qui était en place était toujours eu même endroit.

    - Tu peux m’appeler Ombre ça suffit très largement et ça ressemble assez bien à la réalité de toute manière. Je suis une espionne aux ordres des grandes familles, pour que tout se passe sans accros je suis sous couverture tout le long de la mission. Je n’existe pas, je n’ai jamais existé tout comme la mission, les seules traces qui vont continuer a exister vont vivre a travers toi uniquement alors tu peux continuer à m’appeler Ombre ou Sefi comme tu le désires. Mais même sache que que je ne t’ai mentis que par omission, tout ce que j’ai pu te dire était la vérité.


    Bien que la différence était finie pour un grand nombre de personnes, pour Orifa c’était important, même Ombre était une manière dont elle était appelée dans la pègre de Courage ce n’était donc pas une mensonge même s'il n’allait clairement pas le comprendre de cette manière-là très certainement.

    - Pourquoi cette mission et pourquoi toi ? Je ne sais pas c’était un ordre, de mes supérieurs, si tu as été choisi pour m’aider dans cette mission ça ne doit certainement pas être pour rien et si Victoire à été désigné comme cible cela veut simplement dire qu’il est une menace pour le république assez importante pour qu’on ne puisse plus lignorer.


    Avec ses lèvres elle lui mima les mots “ crois moi “ de manière assez discrète. C’était la seule manière de parler sans que personne ne puisse réellement les écouter.

    - Même en sachant tout ça, est ce que tu veux bien continuer la mission pour le bien de la république ?



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  • Jeu 30 Mai - 18:33
    La pègre, ainsi c’était un milieu qu’elle connaissait. Comme il s’en était douté, elle évoluait dans un monde de tromperie et de mensonge. Comment pouvait-elle parler de faveur alors qu’elle comptait laisser sa victime mourir de toute façon ? Ses blessures cautérisées ou non, elle avait destiné le comptable à la mort. Mais il commençait à comprendre comment elle pensait.

    Il écouta ses questions, elles ne semblaient pas rhétoriques. Elle voulait comprendre et se faire comprendre. Il la laissa s’approcher, le toucher ; il ne pouvait nier le désir que cela réveilla en lui. Il aurait dû en avoir honte. L’odeur du sang baignait toujours la pièce. Mais Verndrick avait depuis longtemps appris qu’une personne n’était pas la somme de ses désirs ou de ses envies, mais la somme de ses choix. Le corps était faillible, c’était le propre de la chair. Son esprit restait éveillé, dominant ses pulsions. Il remarqua le mouvement de ses yeux. Ses sens n’étaient pas aussi développés que les siens, mais l’expérience avait aiguisé ses instincts ; il nota mentalement qu’une attaque pourrait venir de la direction qu’elle venait d’inspecter.

    Elle était une espionne, une de ses théories se confirmait. C’était une arme utilisée par ses maîtres, elle ne faisait que suivre les ordres. Combien de tragédies ont été justifiées par ces mots ? Se cacher derrière les ordres de ses supérieurs, une piètre excuse. Mais il comprenait comment cette façon de penser et de fonctionner pouvait la conforter dans ses choix.

    Poursuivre la mission, pour la République. Pour la République, disait-elle. La lassitude gagna son corps. Elle voulait sa confiance pour cette mission. Elle lui avait parlé avec sincérité alors il allait faire pareil. Il lui toucha la joue, sa voix était presque un murmure.

    Pour la République ?! Que connais-tu de cette République que tu clames défendre ? Quelles sont les valeurs de cette République ? Elle est fondée sur les principes de droit, d’égalité et de justice. C’est pour ça que je l’aime et la défendrai jusqu’à ma mort. Victor est une ordure et il sera traduit en justice pour ses crimes. Contourner les lois pour apporter la justice de tes maîtres, c’est bafouer cette République.

    Ne le voyait-elle pas ?

    Mais tu n’es qu’un serviteur, des personnes plus haut placées que toi décident de ce qui est bien et toi tu exécutes. J’ai reçu une formation militaire, je connais la loi martiale, je connais l’utilité de déclarer l’état d’urgence, de renoncer à ce qui est bien le temps de rétablir la paix.

    Sa main descendit à son menton qu’il pencha vers lui pour mieux l’observer.

    Penses-tu sincèrement que ce que tu as fait ici était nécessaire ? Qu’on n’aurait pas pu obtenir les mêmes informations d’une autre manière ? Où était l’urgence ?

    Il retira sa main et se tapota le côté de la tête.

    Réfléchis, tu n’es pas qu’une arme, contrairement à une lame tu as un cerveau. Sers-t’en. Un idéal peut être incorruptible, mais pas une personne. Tes maîtres sont faillibles. Demande-toi qui mérite ta loyauté. Si demain, je t’apportais la preuve que tes supérieurs étaient corrompus, qu’ils agissaient contre la République, pourrais-tu te retourner contre eux ?

    Il plaça la main sur sa poitrine au niveau de son cœur.

    Ils ne sont pas la République. La République, ce ne sont pas les nobles, ce ne sont pas les maires ou même la présidente. La République, ce sont des institutions qui à leur tour sont censées incarner des idéaux. Quand une personne au pouvoir arrête d’agir dans l’intérêt de ces idéaux, elle ne vaut pas mieux que Victor.

    La République, c’est toi, c’est moi, ce sont tous les citoyens. C’est à eux que va ma loyauté, c’est eux que mes lames défendent.


    Il se détacha d’elle.

    Il n’y a rien de mal dans le mensonge, j’ai menti à Victor. Il n’y a rien de mal à donner la mort, mes mains sont tachées de sang. Même la torture n’est pas mauvaise par définition, j’ai déjà eu recours à la douleur pour obtenir des résultats.

    Tout est une question de contexte, d’intention et de proportion. Je refuse de croire que la violence est toujours la solution, elle doit être le dernier recours. Je ne suis pas un pacifiste. Tu ne peux pas défendre ce qui t’est cher si tu n’es pas prêt à faire couler le sang.

    Je ne condamne pas ce que tu as fait ce soir, je condamne le fait que c’était disproportionné. Que...


    Il s’interrompit en relevant la tête et soupira bruyamment avant de se passer la main sur le visage.

    Oui. La réponse à ta question est oui, j’ai toujours besoin de toi pour demain.

    Il avait envie de dire bien plus, mais à quoi bon, elle allait bientôt disparaître de sa vie de toute façon. Il la dépassa et se dirigea vers la porte, il comptait marcher un peu pour remettre de l’ordre dans ses idées. Il devait se concentrer sur la suite de la mission.
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  • Jeu 30 Mai - 19:56
    Les Masques de la République
    Verndrick … Verndrick était donc un humaniste étrangement ce n’était pas surprenant il pensait que l'intérêt de la république était supérieur à tout pourtant il était contre les personnes qui représentaient cette dite république. Orifa avait bien du mal à comprendre pourquoi il y avait une telle différence dans ces propos ou plutôt elle ne le comprenait pas, elle n’en était pas en capacité. Pour une personne s’était voué corps et âme à la présidente et donc à la république avoir une personne qui se vouait aux institutions et aux personnes qui habitaient c’était quelque chose de compliqué à concevoir. Qu’est-ce qu’il y avait de plus noble que de vouer sa vie à des un idéale, à un avenir ? Mais les gens pouvaient être corrompus, par le pouvoir, par l'argent, ou alors toute autres choses qu’ils désiraient ardemment … La loyauté était la seule chose qui ne pouvait être corrompue elle en était la preuve mais Verndrick … Lui voyait les choses différentes et Orifa essayait de le comprendre du mieux qu’elle le pouvait.

    Techniquement le SCAR n’était pas sous les ordres de la présidente mais du vice-président … Donc ce qu’il venait de dire n’était pas dérangeant vis-à-vis de sa loyauté envers le SCAR pourtant … Est-ce qu’il serait réellement capable d’accepter les ordres même s’il était en désaccord avec eux ? Sa loyauté envers la république semblait sincère, c'était déjà certainement le point le plus important. Au final est ce qu’elle pouvait réellement le blâmer ? Les présidents de la République changeaient encore et encore pour des personnes avec une longévité impressionnante, ce n’était qu’une petite partie de leur vie alors s’il était prêt à juré sa loyauté envers l’organisation du SCAR et la république c’était le plus important. Orifa était dans une situation précaire car sa loyauté revenait surtout à la présidente avant le vice-président ou alors même le SCAR. Si un jour elle devait trahir ses collègues de travail alors elle le ferait sans hésiter … À contre contre cœur c’était une certitude mais pourtant elle ferait ce qui devait être fait.

    Elle ne savait pas quoi lui répondre et alors qu’il sortait en fermant la porte derrière lui, elle restait sur place sans bouger. Elle entendait les bruits de pas de l’autre membre du SCAR qui était en train de les suivre certainement pour faire son rapport ou alors pour préparer ce qui allait arriver après demain …

    Relevant la tête vers le plafond en soupirant, c’était assez étrange car ces derniers jours elle s’était assez attachée à Verndrick. Pas sentimentalement parlant surtout au vu de son cœur de pierre, pourtant sa présence dans le futur semblait ne plus être une certitude et ça lui apporter une certaine peine, s’il acceptait de rejoindre le SCAR et de prêter serment, peut-être qu’elle aurait la possibilité de s’excuser auprès de lui pour ce qu’elle avait pu dire où faire mais … S’il refusait alors ça serait de son devoir de mettre fin à ses jours… Et c’était certainement ce qui était le plus compliqué à imaginer pour elle.

    Tournant son regard dans la direction de l'espionne, elle la pointa avec son index avant de faire signe de partir. Vérifiant avec ses sens que cette dernière n’était plus dans le coin, Orifa finit par sortir, Verndrick avait certainement pu prendre un peu de temps pour réfléchir et se vider l’esprit. Il était encore dos à elle au moment de sa sortie lentement en sachant très bien qu’il l’avait entendu, elle se glissa dans ses dos passant ses bras autour de sa tête passant son visage dans son cou et sa poitrine contre son dos.

    - Je m’excuse que tu ais dû assister à ça et pour Mousse également … J’aurais peut-être pu récupérer les informations autrement mais malheureusement je ne suis pas aussi efficace pour les autres solutions donc …

    Encore une fois bien qu’elle jouait sur les mots, elle ne lui mentait toujours pas.

    - Ma loyauté revient à la république avant tout et si tu me montrais des preuves solides sur un noble alors je serais la première à t’aider à l’arrêter. Je ne suis pas une politicienne et je ne le serais jamais donc je n’ai aucune raison de broder ou alors de cacher les choses où de mentir pour me protéger moi-même. Chacune de mes missions est pour le bien de la république, je n'ai pas pour mission de raser un village qui ne paie pas ses impôts ou alors qui a écrit une chanson insultante sur un noble. Mais par contre je n’ai pas assez confiance dans la justice de la république pour assister à la fuite et la libération de personnes ayant commis des crimes … Les innocents aux yeux de la justice ne sont pas forcément et je suis là pour rectifier l’injustice.

    Reculant lentement en laissant ses bras glisser sur ses épaules de tout leur long jusqu’à ce que son dernier bout de doigt ne quitte son haut.

    - Je suis la même qu’au premier jour même si tu sembles avoir oublié cette évidence, je n’ai jamais changé et je ne changerais pas. Une fois la mission réalisée, je partirais sans laisser de traces comme tu le désires, tu pourras retourner à ta vie d’avant. Tu n’en a peut-être pas conscience mais ce que je t’ai dit à moi pourrait m’amener à ma mort si ça se savait, c’est parce que je te fais confiance que je te l’ai dit et que je te sais assez fort pour protéger notre secret.

    Restant toujours dans son dos ne voulant pas voir le dégoût qu’il devait potentiellement ressentir apparaître sur son visage.

    - Ce soir, est-ce que tu préférerais que je dorme dans la chambre d’amis ? J’imagine que ta réponse est non mais je préférerais que tu préviennes Satoshi une fois que serais parti, j’aimerais éviter de voir le même dégoût sur son visage que sur celui de Mousse et surtout qu’elle me craingne après avoir été si gentille avec moi.



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