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Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 244
crédits : 1403
crédits : 1403
Citoyen du Reike
Parwan Sahriki
Messages : 49
crédits : 2625
crédits : 2625
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Combattant assassin
Alignement: Neutre bon
Rang: C
Le jour se lève à peine sur la campagne hivernale. De la terre noire et fertile des champs s’élève une brume paresseuse qui s’accumule dans les fossés et le lit des ruisseaux.
Après deux jours de marche, Parwan sort du bois duquel elle est entrée en quittant Liberty. Elle avance sans se presser entre les ornières d’un sentier coiffant un champ en pente
Une lumière jaune asperge les clôtures humides et peine à réfléchir sa couleur autre part que dans le brouillard et le feuillage persistant des épicéas. Quand aux hêtres, ils ont fait tomber leur feuilles qui noircissent maintenant le tapis de la forêt. Les merles et les mésanges charbonnières font résonner leur chant pour réveiller le bois. La nomade trouve charmant la mélodie des oiseaux républicains, inconnue de ses oreilles jusque là. Si elle était venue en saison chaude, elle aurait surpris quelques gammes familières d'oiseaux migrateurs.
Parwan laisse la forêt de hêtres tortueux derrière elle et progresse au milieu des cultures endormies. Son soupir se condense dans l’air du matin. Des champs. Qui disait culture disait cité. Quelques minutes plus tard, elle parvient au sommet d’une butte en embrasse le paysage du regard.
Correct. Elle était là. Justice, lovée dans la majesté de ses remparts contre l’immense étendue d’eau, cintillant jusqu’à l’horizon. La forêt mixte de hêtres et de connifères noircissait le paysage jusqu’au pied des murailles. Bien qu’il s’agisse davantage de bocages dans cette région plus exploitée.
A cette distance les villes Républicaines étaient charmantes, majestueuses dans leur écrin naturel. C’est lorsqu’on entrait dedans que tout se gâtait. Shekh Tout Puissant, ce n’était pas les cités, le problème mais ceux qui y vivaient ! En une semaine à l’étranger, elle avait rempli plus de paperasse que le grand patriarche. Maudits Républicains et leurs procédures. Elle ne saisissait rien à leur manies et leurs étranges façons. Leur regards étaient lointains et différents du sien. Elle ne lisait rien en eux et trouvait donc la plupart plats et vides.
La nomade se tourne vers la chaine de montagnes à sa droite pour se donner du courage. Si le séjour s'avérait laborieux, elle s’accorderait quelques temps d’alpinisme pour se consoler. Autrement, elle pousserait vers Courage, la ville. Mais quelque chose lui disait qu’elle se trouverait vite des envies d’altitudes…
La journée allait lui donner de nombreuses fois raison.
Dès la file pour passer les herses, son accoutrement attire la suspicion des gardes qui, n’ayant rien de mieux pour s’occuper, la font emmener dans les quartiers des sentinelles.
Dès qu’elle confirme venir du Reike, on l'assomme de questions répétées en boucle, lui demandant d’assurer qu’elle n’est pas une agente Reikoise, une agitatrice terroriste. On la bassine d’histoires sans queue ni tête, de pyromancie et de fête nationale.
“Quelle est votre lien avec les oies ?”
“Les o… Aucune… mon frère.”
“A d’autres… et chuis pas vot' frère. Ca me ferait mal.”
“J’élevais des chèvres, autrefois. Mais pourqu…”
“Des chèvres ! Comme par hasard. Vilemin, ça te dit pas un truc, une histoire de pyromancienne qui élève des chèvres ?”
“Si, si, Grojean, ça me dit un truc…”
Etc.
On affirme qu’elle correspond au signalement d’une criminelle étrangère ayant sévit à Liberty le mois précédent.
“Je suis arrivée il y près d’une semai…”
“Et vous, comme par hasard, vous venez de Liberty ! Comme par hasard ? Ah bah, sergent, vous voilà ! Regardez, on en a chopé une ! ”
Ulcérée par ces affirmations ubuesques, Parwan répète infatigablement qu’elle n’est pas une terroriste, pas une pyromancienne, pas une éleveuse d’oies.
“Raisons invoquées du voyage ?”
“Oarf, du tourisme, sergent ! Visiter pour son mari qui est mort dans les étoil… oh, des conneries d’illuminés !”
Mais quand on envisage de lui confisquer son bâton kerikh sous prétexte qu’il est peut-être une arme magique, Parwan se lève et siffle entre ses dents qu’il faudra lui passer sur le corps. L’assistance met la main au fourreau mais le sergent sait reconnaître une vraie posture martiale quand il en voit une. Ce n’est pas Grojean et Vilemin qui arrêteront cette fille. Il fait rasseoir tout le monde et envoie quérir un magicien capable de perception magique. Quand ce dernier arrive, il confirme que le bâton ne contient pas de magie et Parwan est relâchée avec un sauf-conduit. Alors qu’elle quitte le quartier des gardes, une sentinelle lui glisse:
“Moi aussi, je suis un illuminé, vous savez.”
Mais Parwan s’éloigne sans se retourner, ses doigts blanchis sur le manche de son kerikh.
Et avant le déjeuner, rebelotte. Contrôle du Guet. On lui demande de tamponner son sauf-conduit au Centre d’Intégration des Immigrants de Justice. Au centre, on lui affirme que son papier est annoté d’une mention de défiance et que cela relève de la caserne de la G.A.R de valider son sauf-conduit. A la caserne, on lui affirme le contraire et qu’aucune consigne n’a été transmise. De retour au centre, on insiste sur l’impossibilité de tamponner son sauf-conduit.
Mais la greffière surprend le regard meurtrier que Parwan pose sur elle quand elle lui apprend la nouvelle et, étrangement, change brusquement d’avis.
Parwan quitte le centre avec son billet tamponné, complètement médusée.
L’après-midi ne se passe pas mieux. Le marché couvert n’a plus d’emplacements libres et on lui interdit d’exposer ses broderies à même la rue. Pour ne pas “gêner la circulation”. Les avenues de Justice étaient assez larges pour faire se croiser deux dragons de front. Il n’avaient clairement jamais vu Taisen les jours de marché. Des stands dans chaque ruelle, devant chaque porte et les passants au milieu. Quand on veut, on peut, se lamente-t-elle.
Pour couronner le tout, en flânant parmi les étals, une elfette et une humaine en guenilles se glissent dans son dos alors qu’elle passe devant un présentoir de breloques. Leurs mains d’enfants habiles attrapent chacune un bracelet, soulèvent la cape de la Sahriki comme un rideau de théâtre et s’enfuient dans la foule.
Bien entendu, la bijoutière naine n’a vu que le mouvement de cape et crie au voleur. Parwan n’a pas le temps de maudire les deux enfants qu’elle est entourée de badauds au regard réprobateur. Pour la deuxième fois de la journée, elle doit clamer son innocence à des sourds.Elle est atterrée par la situation. Une chose pareille ne lui était jamais arrivée dans son pays.
Et voilà la garde qui rapplique. Elle ne lui avait pas manqué.
Les soldats laissent la naine revêche inspecter chaque plis de ses vêtements. C’est une humiliation publique pour la Sahriki qui, lorsqu’elle pense qu’assurément elle n’osera pas vérifier sous sa jupe, la petite bijoutière se faufile sans se baisser sous le vêtement flottant, y reste un instant et ressort par derrière. L’expression de ruine émotionnelle qui déforme le visage de la Reikoise achève de faire s’esclaffer les spectateurs, qui pour certains croient à un spectacle de rue.
“Elle porte un pantalon dessous, l’honneur est sauf !” lâche la naine a la cantonade en retournant à son stand, fâchée tout de même de ne rien avoir trouvée. Les applaudissements n’offrent aucune consolation, ni à l’une, ni à l’autre.
Parwan passe le reste de l’après-midi assise sur le banc d’un parc à tenter de digérer l’épisode cataclysmique pour sa psyché. Les promeneurs et les enfants passent devant elle en dévisageant cette curieuse poupée grandeur nature, si étrangement habillée, le regard dans le vide.
Parwan avait l’habitude d’être observée. Même au Reike où c’était une source de fierté. Elle appartenait au clan Sahriki, aux femmes reconnaissables de si loin, aux hommes tatoués sur tout le corps. Ici, à l’étranger, personne ne savait ce que Sahriki voulait dire. Elle avait l’impression d’être un ours sans son montreur. Une bête de curiosité.
Parwan lève le nez sur le ciel gris et sans éclaircie de toute la journée. Elle fait une moue de dédain et crache par terre.
Le Soleil Tout Puissant brille rarement sur les terres que foulent les couards, les menteurs et les incroyants. Astre brûlant, tu le savais, toi. Ils ne méritent pas tes rayons ni ta clairvoyance.
Elle l’avait également constaté à Liberty. Leur cœurs étaient tordus et asséchés, comme l’en avait prévenu le contrôleur royal, Tagar Reys. Loué soit-il, clairvoyant comme l’Astre légitime. Lui, sur qui les prières elle pouvait compter.
Justice, Liberty: Des termitières grouillantes auxquelles elle n’appartenait en rien. Une insecte étrangère et barriolée, contrôlée en permanence par les soldates de la colonie, piétinée par ses ouvrières pressées et dédaigneuses.
Assise sur son banc, elle laisse le mal du pays, l’obscurité et la faim tomber sur elle.
___
Sur le pont vers l’Orée, le trafic se fait sensiblement plus dense. Se mêlent aux travailleurs harassés les amateurs de bas-ventres au teint exotique et les habitués des pubs de la diaspora Reikoise.
Tout ce monde s’écarte au passage de Parwan. Déjà parce qu’on la voit de loin, mais surtout à cause des deux pigeons décapités qui pendent sinistrement au bout de son bâton kerikh.
Son regard n’est pas plus accommodant qu’en début de journée et son pas vif sonne d’humeur à faire péter un beffroi. Et pour cause, la nuit tombe mais tous ces vains lampions bloquent la lumière des étoiles. Alors, elle ne va pas le faire sauter, comme tout le monde voudrait visiblement qu’elle le fasse, mais elle va l’escalader. Ou trouver un autre point en hauteur, baste ! Elle n’achèvera pas cette méchante journée sans prier la Lune bienfaisante et les ancêtres !
Avec les pans de sa cape flottant derrière elle, la nomade a l’allure d’un oiseau de proie qui rentre au nid à pied, trimballant son perchoir sur son épaule.
La longe de sa fronde pend encore à sa ceinture. Deux pierres, deux coups. Le pigeon de ville, ça ne se chasse pas, ça se cueille.
Elle passe le pont et pénètre dans l’Orée. Catins d’une rive, catins de l’autre. Gigolos par ci, gigolos par là. Pourtant l’ambiance a changé, un parfum de connu flotte dans l’air et résorbe son mal du pays d’une manière complètement tordue. Tout était tordu dans ce pays. Ces physionomies lui étaient familières. Des Reikois ? Un quartier Reikois ? Pfeh ! Peu lui en chalait.
Vous avez quitté le Royaume pour vendre votre corps et renier vos dieux ? Misérables… L’humeur de Parwan tournait au fiel.
Et pourtant, c’était inacceptable que des êtres si inappropriés habitent une si belle cité, qu’ils sourient si joyeusement et s’amuse autant. Parwan aussi voulait danser, fumer la pipe et jouer de la guitare sur un divan! Mais c’était hors de question ! Pas avec ces gens ! Plutôt mourir ! Lune Sacrée, et de quel droit leur cuisine sentait si bon ! Rah, quelle vexation ! Quelle triste journée !
Deux très vieilles soeurs penchées sur leur cannes observent aussi les reflets dans le canal avec un air paisible. Quand l’une d’elles voit passer la silhouette de la Sahriki sur le pont, ses mains cessent tout à fait de trembler et elle tire fébrilement sur la manche de sa voisine pour attirer son attention. Elle murmure:
“Asraf ! Asraf !”
“H… Hein ? Qu’est ce que…”
“Regarde !”
La vieille femme suit la canne pointée vers l’intérieur de l’Orée et cette cape qui s’éloigne. Ses yeux s'écarquillent aussi grands que ceux de sa sœur.
“C’en est une ! C’en est une, hein ?”
“Pas possible. Mais qu’est ce qu’elle vient faire là ?”
“Ca par exemple…”
Les deux ancêtres se regardent et leurs visages ridés s’illuminent d’une joie silencieuse et émue dont seul le grand âge a le secret.
Après deux jours de marche, Parwan sort du bois duquel elle est entrée en quittant Liberty. Elle avance sans se presser entre les ornières d’un sentier coiffant un champ en pente
Une lumière jaune asperge les clôtures humides et peine à réfléchir sa couleur autre part que dans le brouillard et le feuillage persistant des épicéas. Quand aux hêtres, ils ont fait tomber leur feuilles qui noircissent maintenant le tapis de la forêt. Les merles et les mésanges charbonnières font résonner leur chant pour réveiller le bois. La nomade trouve charmant la mélodie des oiseaux républicains, inconnue de ses oreilles jusque là. Si elle était venue en saison chaude, elle aurait surpris quelques gammes familières d'oiseaux migrateurs.
Parwan laisse la forêt de hêtres tortueux derrière elle et progresse au milieu des cultures endormies. Son soupir se condense dans l’air du matin. Des champs. Qui disait culture disait cité. Quelques minutes plus tard, elle parvient au sommet d’une butte en embrasse le paysage du regard.
Correct. Elle était là. Justice, lovée dans la majesté de ses remparts contre l’immense étendue d’eau, cintillant jusqu’à l’horizon. La forêt mixte de hêtres et de connifères noircissait le paysage jusqu’au pied des murailles. Bien qu’il s’agisse davantage de bocages dans cette région plus exploitée.
A cette distance les villes Républicaines étaient charmantes, majestueuses dans leur écrin naturel. C’est lorsqu’on entrait dedans que tout se gâtait. Shekh Tout Puissant, ce n’était pas les cités, le problème mais ceux qui y vivaient ! En une semaine à l’étranger, elle avait rempli plus de paperasse que le grand patriarche. Maudits Républicains et leurs procédures. Elle ne saisissait rien à leur manies et leurs étranges façons. Leur regards étaient lointains et différents du sien. Elle ne lisait rien en eux et trouvait donc la plupart plats et vides.
La nomade se tourne vers la chaine de montagnes à sa droite pour se donner du courage. Si le séjour s'avérait laborieux, elle s’accorderait quelques temps d’alpinisme pour se consoler. Autrement, elle pousserait vers Courage, la ville. Mais quelque chose lui disait qu’elle se trouverait vite des envies d’altitudes…
La journée allait lui donner de nombreuses fois raison.
Dès la file pour passer les herses, son accoutrement attire la suspicion des gardes qui, n’ayant rien de mieux pour s’occuper, la font emmener dans les quartiers des sentinelles.
Dès qu’elle confirme venir du Reike, on l'assomme de questions répétées en boucle, lui demandant d’assurer qu’elle n’est pas une agente Reikoise, une agitatrice terroriste. On la bassine d’histoires sans queue ni tête, de pyromancie et de fête nationale.
“Quelle est votre lien avec les oies ?”
“Les o… Aucune… mon frère.”
“A d’autres… et chuis pas vot' frère. Ca me ferait mal.”
“J’élevais des chèvres, autrefois. Mais pourqu…”
“Des chèvres ! Comme par hasard. Vilemin, ça te dit pas un truc, une histoire de pyromancienne qui élève des chèvres ?”
“Si, si, Grojean, ça me dit un truc…”
Etc.
On affirme qu’elle correspond au signalement d’une criminelle étrangère ayant sévit à Liberty le mois précédent.
“Je suis arrivée il y près d’une semai…”
“Et vous, comme par hasard, vous venez de Liberty ! Comme par hasard ? Ah bah, sergent, vous voilà ! Regardez, on en a chopé une ! ”
Ulcérée par ces affirmations ubuesques, Parwan répète infatigablement qu’elle n’est pas une terroriste, pas une pyromancienne, pas une éleveuse d’oies.
“Raisons invoquées du voyage ?”
“Oarf, du tourisme, sergent ! Visiter pour son mari qui est mort dans les étoil… oh, des conneries d’illuminés !”
Mais quand on envisage de lui confisquer son bâton kerikh sous prétexte qu’il est peut-être une arme magique, Parwan se lève et siffle entre ses dents qu’il faudra lui passer sur le corps. L’assistance met la main au fourreau mais le sergent sait reconnaître une vraie posture martiale quand il en voit une. Ce n’est pas Grojean et Vilemin qui arrêteront cette fille. Il fait rasseoir tout le monde et envoie quérir un magicien capable de perception magique. Quand ce dernier arrive, il confirme que le bâton ne contient pas de magie et Parwan est relâchée avec un sauf-conduit. Alors qu’elle quitte le quartier des gardes, une sentinelle lui glisse:
“Moi aussi, je suis un illuminé, vous savez.”
Mais Parwan s’éloigne sans se retourner, ses doigts blanchis sur le manche de son kerikh.
Et avant le déjeuner, rebelotte. Contrôle du Guet. On lui demande de tamponner son sauf-conduit au Centre d’Intégration des Immigrants de Justice. Au centre, on lui affirme que son papier est annoté d’une mention de défiance et que cela relève de la caserne de la G.A.R de valider son sauf-conduit. A la caserne, on lui affirme le contraire et qu’aucune consigne n’a été transmise. De retour au centre, on insiste sur l’impossibilité de tamponner son sauf-conduit.
Mais la greffière surprend le regard meurtrier que Parwan pose sur elle quand elle lui apprend la nouvelle et, étrangement, change brusquement d’avis.
Parwan quitte le centre avec son billet tamponné, complètement médusée.
L’après-midi ne se passe pas mieux. Le marché couvert n’a plus d’emplacements libres et on lui interdit d’exposer ses broderies à même la rue. Pour ne pas “gêner la circulation”. Les avenues de Justice étaient assez larges pour faire se croiser deux dragons de front. Il n’avaient clairement jamais vu Taisen les jours de marché. Des stands dans chaque ruelle, devant chaque porte et les passants au milieu. Quand on veut, on peut, se lamente-t-elle.
Pour couronner le tout, en flânant parmi les étals, une elfette et une humaine en guenilles se glissent dans son dos alors qu’elle passe devant un présentoir de breloques. Leurs mains d’enfants habiles attrapent chacune un bracelet, soulèvent la cape de la Sahriki comme un rideau de théâtre et s’enfuient dans la foule.
Bien entendu, la bijoutière naine n’a vu que le mouvement de cape et crie au voleur. Parwan n’a pas le temps de maudire les deux enfants qu’elle est entourée de badauds au regard réprobateur. Pour la deuxième fois de la journée, elle doit clamer son innocence à des sourds.Elle est atterrée par la situation. Une chose pareille ne lui était jamais arrivée dans son pays.
Et voilà la garde qui rapplique. Elle ne lui avait pas manqué.
Les soldats laissent la naine revêche inspecter chaque plis de ses vêtements. C’est une humiliation publique pour la Sahriki qui, lorsqu’elle pense qu’assurément elle n’osera pas vérifier sous sa jupe, la petite bijoutière se faufile sans se baisser sous le vêtement flottant, y reste un instant et ressort par derrière. L’expression de ruine émotionnelle qui déforme le visage de la Reikoise achève de faire s’esclaffer les spectateurs, qui pour certains croient à un spectacle de rue.
“Elle porte un pantalon dessous, l’honneur est sauf !” lâche la naine a la cantonade en retournant à son stand, fâchée tout de même de ne rien avoir trouvée. Les applaudissements n’offrent aucune consolation, ni à l’une, ni à l’autre.
Parwan passe le reste de l’après-midi assise sur le banc d’un parc à tenter de digérer l’épisode cataclysmique pour sa psyché. Les promeneurs et les enfants passent devant elle en dévisageant cette curieuse poupée grandeur nature, si étrangement habillée, le regard dans le vide.
Parwan avait l’habitude d’être observée. Même au Reike où c’était une source de fierté. Elle appartenait au clan Sahriki, aux femmes reconnaissables de si loin, aux hommes tatoués sur tout le corps. Ici, à l’étranger, personne ne savait ce que Sahriki voulait dire. Elle avait l’impression d’être un ours sans son montreur. Une bête de curiosité.
Parwan lève le nez sur le ciel gris et sans éclaircie de toute la journée. Elle fait une moue de dédain et crache par terre.
Le Soleil Tout Puissant brille rarement sur les terres que foulent les couards, les menteurs et les incroyants. Astre brûlant, tu le savais, toi. Ils ne méritent pas tes rayons ni ta clairvoyance.
Elle l’avait également constaté à Liberty. Leur cœurs étaient tordus et asséchés, comme l’en avait prévenu le contrôleur royal, Tagar Reys. Loué soit-il, clairvoyant comme l’Astre légitime. Lui, sur qui les prières elle pouvait compter.
Justice, Liberty: Des termitières grouillantes auxquelles elle n’appartenait en rien. Une insecte étrangère et barriolée, contrôlée en permanence par les soldates de la colonie, piétinée par ses ouvrières pressées et dédaigneuses.
Assise sur son banc, elle laisse le mal du pays, l’obscurité et la faim tomber sur elle.
___
Sur le pont vers l’Orée, le trafic se fait sensiblement plus dense. Se mêlent aux travailleurs harassés les amateurs de bas-ventres au teint exotique et les habitués des pubs de la diaspora Reikoise.
Tout ce monde s’écarte au passage de Parwan. Déjà parce qu’on la voit de loin, mais surtout à cause des deux pigeons décapités qui pendent sinistrement au bout de son bâton kerikh.
Son regard n’est pas plus accommodant qu’en début de journée et son pas vif sonne d’humeur à faire péter un beffroi. Et pour cause, la nuit tombe mais tous ces vains lampions bloquent la lumière des étoiles. Alors, elle ne va pas le faire sauter, comme tout le monde voudrait visiblement qu’elle le fasse, mais elle va l’escalader. Ou trouver un autre point en hauteur, baste ! Elle n’achèvera pas cette méchante journée sans prier la Lune bienfaisante et les ancêtres !
Avec les pans de sa cape flottant derrière elle, la nomade a l’allure d’un oiseau de proie qui rentre au nid à pied, trimballant son perchoir sur son épaule.
La longe de sa fronde pend encore à sa ceinture. Deux pierres, deux coups. Le pigeon de ville, ça ne se chasse pas, ça se cueille.
Elle passe le pont et pénètre dans l’Orée. Catins d’une rive, catins de l’autre. Gigolos par ci, gigolos par là. Pourtant l’ambiance a changé, un parfum de connu flotte dans l’air et résorbe son mal du pays d’une manière complètement tordue. Tout était tordu dans ce pays. Ces physionomies lui étaient familières. Des Reikois ? Un quartier Reikois ? Pfeh ! Peu lui en chalait.
Vous avez quitté le Royaume pour vendre votre corps et renier vos dieux ? Misérables… L’humeur de Parwan tournait au fiel.
Et pourtant, c’était inacceptable que des êtres si inappropriés habitent une si belle cité, qu’ils sourient si joyeusement et s’amuse autant. Parwan aussi voulait danser, fumer la pipe et jouer de la guitare sur un divan! Mais c’était hors de question ! Pas avec ces gens ! Plutôt mourir ! Lune Sacrée, et de quel droit leur cuisine sentait si bon ! Rah, quelle vexation ! Quelle triste journée !
Deux très vieilles soeurs penchées sur leur cannes observent aussi les reflets dans le canal avec un air paisible. Quand l’une d’elles voit passer la silhouette de la Sahriki sur le pont, ses mains cessent tout à fait de trembler et elle tire fébrilement sur la manche de sa voisine pour attirer son attention. Elle murmure:
“Asraf ! Asraf !”
“H… Hein ? Qu’est ce que…”
“Regarde !”
La vieille femme suit la canne pointée vers l’intérieur de l’Orée et cette cape qui s’éloigne. Ses yeux s'écarquillent aussi grands que ceux de sa sœur.
“C’en est une ! C’en est une, hein ?”
“Pas possible. Mais qu’est ce qu’elle vient faire là ?”
“Ca par exemple…”
Les deux ancêtres se regardent et leurs visages ridés s’illuminent d’une joie silencieuse et émue dont seul le grand âge a le secret.
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 244
crédits : 1403
crédits : 1403
Citoyen du Reike
Parwan Sahriki
Messages : 49
crédits : 2625
crédits : 2625
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Combattant assassin
Alignement: Neutre bon
Rang: C
Parwan perd de l’allure à mesure qu’elle s’approche de la fontaine.
Sa colère s’allonge à nouveau de mélancolie.
Ce n’était pas l’affaire d’une rue, mais d’un quartier tout entier ; ici aussi les gens asseyaient leur gaieté aux portes des établissements.
Elle et eux partageaient le même sang autrefois, maintenant dilué dans la belle pierre grise de leurs cités, les plis de leurs atours levantins, les circonvolutions de cette culture tortueuse, accouchée par des rois choisis par le tout-venant. Elle ne s’était jamais sentie plus étrangère en République qu’ici, entourée d’ethnies familières mais avec qui elle ne partageait rien…
…sans doute.
Car ces pièces de viande lui évoquaient quelque chose de familier. Mais elle se refusait à trop observer ces gens, curieusement nombreux malgré le froid et la nuit qui tombait.
Si, plongée dans cette République et son peuple de souche elle se sentait comme l'huile dans l'eau, ces Reikplublicains lui inspiraient méfiance. Et si à leur contact, elle devenait une hybride d'elle et d’eux, soluble comme eux l'avaient été en venant se perdre ici autrefois ?
A mesure que le temps passait, Parwan se sentait dignifiée dans cette différence.
Elle ne pouvait qu’être supérieure, plus pure que ce sang de l’Est auquel elle attribuait tous les vices. Cette journée détestable avait fertilisé le terreau de ce sentiment naissant depuis son arrivée. Pour preuve, elle n'avait jamais soutenu le regard d'autant de mâles s'adressant à elle.
La nomade s'inquiétait de voir pousser en elle cet orgueil d'homme Sahriki, impropre à une épouse fidèle et respectueuse. Et si de retour au Royaume, c'était sa rancœur qui corrompait sa nature véritable et pas les gens qu’elle côtoyait ?
Alors que cette réalisation la frappe dans toute son horreur, elle sent un contact sur sa peau. Parwan fait volte face et se saisit du poignet de l’inconnue.
Après une semaine en République, elle a depuis longtemps abandonné l'idée d'une rencontre céleste. Ce n'est que la suite de cette journée malade qui s’infiltre dans son dos et attrape son bras armé. Assez. Pourtant, quelque chose lui interdit d’appliquer la torsion malveillante qu’elle envisageait sur ce membre inconnu. Le reflet de la Lune dans ces deux puits bleus qui la regardent ?
Les iris de Parwan, eux, luisent comme les vapeurs noires du mont Kazan, reflétant l’éclat des éruptions en contrebas et les éclairs libérés des panaches charbonneux: Elle passe une mauvaise journée.
Mais son visage se défroisse au rythme des vers.
“Couchée sur la Dune,” Irritation d’incompréhension.
“Les Etoiles veillent,” Étonnement de reconnaître sa langue.
“Un Voyageur sous la Lune,” Surprise de reconnaître les rimes.
“Attend le Soleil.” Apaisement provoqué par la confirmation.
La Sahriki ne sourit pas. Son bras tient toujours fermement le poignet à hauteur d’yeux. Mais la lave du volcan s’est calmée dans ses yeux. Par quelques vers, l’inconnue en a soufflé la fumée et le tonnerre. Parwan rompt le silence et achève le poème.
“Elles furent à sa place, il brillera à la leur,
L’un comme l’autre, ils ont pu ressentir Sa chaleur…”
Parwan fait un pas en avant. Ses doigts ne l’enserrent plus mais ne libèrent pas son poignet pour autant. Elle veut s’assurer de quelque chose.
“Ton nom, étrangère.” demande-t-elle sévèrement en shierak qiya.
Sa colère s’allonge à nouveau de mélancolie.
Ce n’était pas l’affaire d’une rue, mais d’un quartier tout entier ; ici aussi les gens asseyaient leur gaieté aux portes des établissements.
Elle et eux partageaient le même sang autrefois, maintenant dilué dans la belle pierre grise de leurs cités, les plis de leurs atours levantins, les circonvolutions de cette culture tortueuse, accouchée par des rois choisis par le tout-venant. Elle ne s’était jamais sentie plus étrangère en République qu’ici, entourée d’ethnies familières mais avec qui elle ne partageait rien…
…sans doute.
Car ces pièces de viande lui évoquaient quelque chose de familier. Mais elle se refusait à trop observer ces gens, curieusement nombreux malgré le froid et la nuit qui tombait.
Si, plongée dans cette République et son peuple de souche elle se sentait comme l'huile dans l'eau, ces Reikplublicains lui inspiraient méfiance. Et si à leur contact, elle devenait une hybride d'elle et d’eux, soluble comme eux l'avaient été en venant se perdre ici autrefois ?
A mesure que le temps passait, Parwan se sentait dignifiée dans cette différence.
Elle ne pouvait qu’être supérieure, plus pure que ce sang de l’Est auquel elle attribuait tous les vices. Cette journée détestable avait fertilisé le terreau de ce sentiment naissant depuis son arrivée. Pour preuve, elle n'avait jamais soutenu le regard d'autant de mâles s'adressant à elle.
La nomade s'inquiétait de voir pousser en elle cet orgueil d'homme Sahriki, impropre à une épouse fidèle et respectueuse. Et si de retour au Royaume, c'était sa rancœur qui corrompait sa nature véritable et pas les gens qu’elle côtoyait ?
Alors que cette réalisation la frappe dans toute son horreur, elle sent un contact sur sa peau. Parwan fait volte face et se saisit du poignet de l’inconnue.
Après une semaine en République, elle a depuis longtemps abandonné l'idée d'une rencontre céleste. Ce n'est que la suite de cette journée malade qui s’infiltre dans son dos et attrape son bras armé. Assez. Pourtant, quelque chose lui interdit d’appliquer la torsion malveillante qu’elle envisageait sur ce membre inconnu. Le reflet de la Lune dans ces deux puits bleus qui la regardent ?
Les iris de Parwan, eux, luisent comme les vapeurs noires du mont Kazan, reflétant l’éclat des éruptions en contrebas et les éclairs libérés des panaches charbonneux: Elle passe une mauvaise journée.
Mais son visage se défroisse au rythme des vers.
“Couchée sur la Dune,” Irritation d’incompréhension.
“Les Etoiles veillent,” Étonnement de reconnaître sa langue.
“Un Voyageur sous la Lune,” Surprise de reconnaître les rimes.
“Attend le Soleil.” Apaisement provoqué par la confirmation.
La Sahriki ne sourit pas. Son bras tient toujours fermement le poignet à hauteur d’yeux. Mais la lave du volcan s’est calmée dans ses yeux. Par quelques vers, l’inconnue en a soufflé la fumée et le tonnerre. Parwan rompt le silence et achève le poème.
“Elles furent à sa place, il brillera à la leur,
L’un comme l’autre, ils ont pu ressentir Sa chaleur…”
Parwan fait un pas en avant. Ses doigts ne l’enserrent plus mais ne libèrent pas son poignet pour autant. Elle veut s’assurer de quelque chose.
“Ton nom, étrangère.” demande-t-elle sévèrement en shierak qiya.
- Parwan parle Shierak qiya en italique et Commun en bold color=#ffcc00 -
Citoyen de La République
Athénaïs de Noirvitrail
Messages : 244
crédits : 1403
crédits : 1403
Citoyen du Reike
Parwan Sahriki
Messages : 49
crédits : 2625
crédits : 2625
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Combattant assassin
Alignement: Neutre bon
Rang: C
La nomade se tient là à l’écouter, clignant des yeux pour lutter contre cet état d'hébétude et de confusion qui tente de s’installer sur son visage.
La voilà assurée ; l’inconnue parle un shierak qiya étrange et somptueux. Un qiya qui lui rappelait le langage raffiné des nobles d’Ikuza et de Kyouji, mais radicalement transposé par un accent inédit pour ses oreilles. Il coulait et arrondissait certaines consonnes, là où elles auraient dues être appuyées et aiguisées.
Puis vient "Sahriki". Entendre son nom dans sa bouche lui provoque un discret mouvement de recul, sous l’effet de la surprise. Où avait-elle entendu ce nom ? Une marchande ? Le sourire et le commentaire sur son odeur ont raison de sa contenance et la laissent interloquée et embarrassée.
Parwan relâche sa main avec autorité et croise les bras d’un air désapprobateur pour se redonner de l'assurance.
“Tu te faufiles dans mon dos, demoiselle. Les tiens sont inappropriés, vulgaires, mécréants, posent des questions absurdes, font des rues trop éclairées et des beffrois trop durs à escalader. Voilà pourquoi je suis en colère ! L’étrangère, c’est moi ! Et je n’ai rien à faire ici. Maintenant, pose moi ta question absurde et laisse moi seule...”
Serré contre elle, son bâton kerikh laisse tristement pendre les ailes écartées des deux volatiles au-dessus de sa tête, comme un nuage d’orage. Un mobile pour un berceau de dépit et de résignation.
La Sahriki finit par coller le dos de sa main sous son nez et renifler sans conviction.
“Je sens vraiment le sable ?” demande-t-elle, inquiète.
La voilà assurée ; l’inconnue parle un shierak qiya étrange et somptueux. Un qiya qui lui rappelait le langage raffiné des nobles d’Ikuza et de Kyouji, mais radicalement transposé par un accent inédit pour ses oreilles. Il coulait et arrondissait certaines consonnes, là où elles auraient dues être appuyées et aiguisées.
Puis vient "Sahriki". Entendre son nom dans sa bouche lui provoque un discret mouvement de recul, sous l’effet de la surprise. Où avait-elle entendu ce nom ? Une marchande ? Le sourire et le commentaire sur son odeur ont raison de sa contenance et la laissent interloquée et embarrassée.
Parwan relâche sa main avec autorité et croise les bras d’un air désapprobateur pour se redonner de l'assurance.
“Tu te faufiles dans mon dos, demoiselle. Les tiens sont inappropriés, vulgaires, mécréants, posent des questions absurdes, font des rues trop éclairées et des beffrois trop durs à escalader. Voilà pourquoi je suis en colère ! L’étrangère, c’est moi ! Et je n’ai rien à faire ici. Maintenant, pose moi ta question absurde et laisse moi seule...”
Serré contre elle, son bâton kerikh laisse tristement pendre les ailes écartées des deux volatiles au-dessus de sa tête, comme un nuage d’orage. Un mobile pour un berceau de dépit et de résignation.
La Sahriki finit par coller le dos de sa main sous son nez et renifler sans conviction.
“Je sens vraiment le sable ?” demande-t-elle, inquiète.
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Athénaïs de Noirvitrail
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Parwan détourne le regard et accueille ses excuses d’un haussement d’épaules désabusé. C’est l’intégralité de la République qu’elle traînait dans la boue avec sa diatribe ; il était vain pour la demoiselle de s’abaisser à en essuyer l’affront de la sorte.
Elle l’écoute avec le mutisme réticent d’une personne à qui on assène une longue liste de vérités destinée à corriger ses paroles fâcheuses.
Oui, elle l’avait mise, elle et les gens de son quartier, dans le même panier que le reste de la République.
Non, ce n’était pas eux qui lui avaient causé du tort.
Oui, certains partageaient sans doute sa foi, méritaient qu’elle les appelle “frère” et “sœur”.
Oui, un Républicain éprouverait sans doute les mêmes tourments qu’elle s’il traversait le Reike.
Elle n’avait rien à répliquer à ses mots. On ne réplique pas à la Vérité.
A mesure de son voyage, elle avait eut de plus en plus de mal à prononcer le terme “frère” ou “soeur” en s’adressant à quelqu’un. Et à l’issu de cette journée, elle s’était résolue à ne plus l’employer du tout.
Au royaume, les siens l’utilisaient sans distinction d’origine ou de foi. Le croyant faisait partie de leur famille, l’incroyant était invité à la rejoindre. Elle avait donc bel et bien laissé corrompre sa nature profonde, les valeurs qu'elle portait...
Cette demoiselle avait la Vérité chevillée au corps et la défendait sans trembler ; elle l’avait pacifiée à la seule force de sa parole vertueuse. Une lueur d’admiration et de respect s’éveille dans son cœur pour cette Athénaïs.
Puis, la jeune femme prend une grande inspiration et fait sa demande sincère.
Parwan est saisie de cette chaleur qui l'envahit chaque fois qu’une inconnue professe la même foi qu’elle.
Elle le savait ! Il était là, le reflet blanc à la surface du puit de ses iris, le même qu’elle avait aperçu lorsqu’elle était tombée de la fontaine: l’éclat de Lune, brillant plus que jamais dans l’azur de ses yeux !
Après quelques secondes de silence, un sourire-miroir éclaire enfin le visage de Parwan et accueille sa demande.
“Ma soeur.” Ses bras s’ouvrent en guise d’accueil. “Joins toi à moi.”
La jeune républicaine s'inclina respectueusement et lui répondit d'un ton enjoué.
"C'est un honneur que vous me faites, ma soeur.
On ne s’est jamais adressé à Parwan avec autant de révérence. Elle n’a pas l’habitude.
Elle lève son index pour émettre une condition.
"Trouve nous un lieu ouvert ou rien d'autre ne brille que le ciel et je te donnerais ce qui t'es dû. A commencer par mon nom." ajoute-t-elle en souriant.
Elle l’écoute avec le mutisme réticent d’une personne à qui on assène une longue liste de vérités destinée à corriger ses paroles fâcheuses.
Oui, elle l’avait mise, elle et les gens de son quartier, dans le même panier que le reste de la République.
Non, ce n’était pas eux qui lui avaient causé du tort.
Oui, certains partageaient sans doute sa foi, méritaient qu’elle les appelle “frère” et “sœur”.
Oui, un Républicain éprouverait sans doute les mêmes tourments qu’elle s’il traversait le Reike.
Elle n’avait rien à répliquer à ses mots. On ne réplique pas à la Vérité.
A mesure de son voyage, elle avait eut de plus en plus de mal à prononcer le terme “frère” ou “soeur” en s’adressant à quelqu’un. Et à l’issu de cette journée, elle s’était résolue à ne plus l’employer du tout.
Au royaume, les siens l’utilisaient sans distinction d’origine ou de foi. Le croyant faisait partie de leur famille, l’incroyant était invité à la rejoindre. Elle avait donc bel et bien laissé corrompre sa nature profonde, les valeurs qu'elle portait...
Cette demoiselle avait la Vérité chevillée au corps et la défendait sans trembler ; elle l’avait pacifiée à la seule force de sa parole vertueuse. Une lueur d’admiration et de respect s’éveille dans son cœur pour cette Athénaïs.
Puis, la jeune femme prend une grande inspiration et fait sa demande sincère.
Parwan est saisie de cette chaleur qui l'envahit chaque fois qu’une inconnue professe la même foi qu’elle.
Elle le savait ! Il était là, le reflet blanc à la surface du puit de ses iris, le même qu’elle avait aperçu lorsqu’elle était tombée de la fontaine: l’éclat de Lune, brillant plus que jamais dans l’azur de ses yeux !
Après quelques secondes de silence, un sourire-miroir éclaire enfin le visage de Parwan et accueille sa demande.
“Ma soeur.” Ses bras s’ouvrent en guise d’accueil. “Joins toi à moi.”
La jeune républicaine s'inclina respectueusement et lui répondit d'un ton enjoué.
"C'est un honneur que vous me faites, ma soeur.
On ne s’est jamais adressé à Parwan avec autant de révérence. Elle n’a pas l’habitude.
Elle lève son index pour émettre une condition.
"Trouve nous un lieu ouvert ou rien d'autre ne brille que le ciel et je te donnerais ce qui t'es dû. A commencer par mon nom." ajoute-t-elle en souriant.
- Parwan parle Shierak qiya en italique et Commun en bold color=#ffcc00 -
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Athénaïs ressent le tremblement nerveux de Parwan lorsqu’elle glisse ses doigts entre ceux de la nomade. Ils ne se soustraient pas au contact mais restent tendus dans le vide, refusant de se refermer sur le dos sa main. La paume de la Reikoise raconte la friction contre son bâton après une vie de marche et d'entraînement. L’intérieur de ses phalanges dévoile l’effort de sa peau grainée contre la roche des montagnes, durcie après avoir tant de fois soutenu son poids.
“Mais qu… Très bien…” laisse-t-elle échapper entre ses lèvres, l’expression amollie par la confusion et l'embarras.
La Républicaine en robe bleue guide Parwan hors de la place, main dans la main. Parwan retient son souffle, alors que lui monte le sang à la tête et qu’elles pénètrent dans la foule.
Cette masse de cheveux bouclés, ce bras tendu derrière elle, cette main brune qui l'entraîne dans son sillage, baignée par l’aura des lanternes et fendant le flot des passants serait une image qui garderait sa place au fond de la mémoire de Parwan.
Ses doigts finissent par refermer leur étreinte contre la peau d'Athénaïs. La Sahriki avait les mains moites.
Par ce froid ? Quand était la dernière fois qu’elle avait eut les mains moites ? Ondoyant du buste pour éviter de heurter qui que ce soit, la nomade baisse un instant les yeux. C’est comme si elle avait oublié un épisode de sa vie.
Quel geste intime ! Pour elle, en tout cas. Tous les Républicains se traitaient-ils de la sorte ? Comme des amis de toujours ? Comme des amants ? Son esprit cogite du mieux qu’il peut, mais ne parvient à aucune conclusion, désaccordé au rythme organique des récipients d’argile séchée, carillonnant paisiblement au-dessus de sa tête.
Ils flottent, comme des vaisseaux volant dans le rai de ciel nocturne filtrant entre les toits, canal d’étoiles noyé par la lumière des bougies.
Elles en atteignent le bout, au pied de la haute tour, digérées de la foule de badauds mais intactes.
Parwan pose les yeux sur l’édifice de pierre blanche se découpant sur le ciel nocturne, et alors qu’elles s’en approchent, la nomade est surprise de voir la porte s’ouvrir. Une attitude fort peu sédentaire que de laisser sa clanche ouverte une fois la nuit tombée, pense-elle en observant Athénaïs jeter une pièce dans une amphore. Parwan y dépose un rond de cuivre à son tour et emprunte les escaliers en colimaçon à sa suite. Leurs pas résonnent dans les entrailles du beffroi.
Les voilà au sommet. Parwan décroche les pigeons de sa gaffe en bois et les pose en haut de l’escalier dans un coin anonyme. Après avoir tant tourné dans cet espace clos, elle cherche la Lune du regard, cachée par la pente de la toiture. Finalement, l'ombre diffuse que porte la demoiselle sur le sol la guide, et elle s'avance vers un des balcons.
"Voici le point le plus haut de l'Orée. Nous serons tranquilles ici. Ce lieu vous convient-il ?"
Parwan a trop d’étoiles dans les yeux pour y inclure la jeune façonneuse. Elle s’avance vers elles, sa bouche entrouverte s’abreuvant au discours muet du royaume des défunts.
“Enfin…” laisse-t-elle échapper sur le coup du soulagement.
Glissant de derrière la charpente, elle voit apparaître la Lune dans toute sa pureté virginale et elle s’élance en avant. Un pas, deux pas d’élan, puis comme pour s'envoler, elle bondit et atterrit à pieds joints sur la balustrade avec l'aisance d'un bouquetin, la pointe de ses bottes contemplant la surface des pavés vingt mètres plus bas.
Parwan inspire un grand coup et son soupir se disperse dans l’air glacé, aussi indifférent qu’elle aux sévères lois de la gravité. Quel enchantement, quel réconfort après cette rude journée.
Elle se retourne sur le garde-fou, au mépris du vide qui l'appelle dans son dos. Le drapé de sa cape, la prise légère sur son bâton… La Sahriki fait une statue convaincante pour orner le sommet du beffroi.
“Je suis comblée, ma soeur. Sens-tu le regard des Astres sur nous ? Les voilà, les seules lumières qui comptent…” murmure-t-elle avec ravissement, levant le nez sur la flèche du beffroi au-dessus d’elle. Derrière lui, de longs nuages immobiles persistent à draper le ciel de leur panache sépulcral.
Puis, elle observe Athénaïs et son expression mue en repentir. Elle s'était injustement comportée. La Sahriki saute sagement de son perchoir, sa cape planant comme une paire d’ailes dans son dos, et vient se placer devant elle. Ses yeux se plantent avec gravité dans ceux de la demoiselle.
“J’ai été déshonorable, A… thé-naïs. J’étais en colère, mais ça ne pardonne rien. Je t’ai injuriée, toi et les tiens, sans jamais vous avoir rencontrés. En salissant ton nom, j’ai sali le mien... et j'ai une dette envers toi.” Elle s’incline doucement. “Je m’appelle Parwan, du clan Sahriki, et je te présente mes excuses, Athé-naïs Naar-Vitraï.”
Le nom de la Républicaine quitte sa bouche en une série de syllabes qu'elle n'a pas l'habitude d'aligner à la suite.
“Mais qu… Très bien…” laisse-t-elle échapper entre ses lèvres, l’expression amollie par la confusion et l'embarras.
La Républicaine en robe bleue guide Parwan hors de la place, main dans la main. Parwan retient son souffle, alors que lui monte le sang à la tête et qu’elles pénètrent dans la foule.
Cette masse de cheveux bouclés, ce bras tendu derrière elle, cette main brune qui l'entraîne dans son sillage, baignée par l’aura des lanternes et fendant le flot des passants serait une image qui garderait sa place au fond de la mémoire de Parwan.
Ses doigts finissent par refermer leur étreinte contre la peau d'Athénaïs. La Sahriki avait les mains moites.
Par ce froid ? Quand était la dernière fois qu’elle avait eut les mains moites ? Ondoyant du buste pour éviter de heurter qui que ce soit, la nomade baisse un instant les yeux. C’est comme si elle avait oublié un épisode de sa vie.
Quel geste intime ! Pour elle, en tout cas. Tous les Républicains se traitaient-ils de la sorte ? Comme des amis de toujours ? Comme des amants ? Son esprit cogite du mieux qu’il peut, mais ne parvient à aucune conclusion, désaccordé au rythme organique des récipients d’argile séchée, carillonnant paisiblement au-dessus de sa tête.
Ils flottent, comme des vaisseaux volant dans le rai de ciel nocturne filtrant entre les toits, canal d’étoiles noyé par la lumière des bougies.
Elles en atteignent le bout, au pied de la haute tour, digérées de la foule de badauds mais intactes.
Parwan pose les yeux sur l’édifice de pierre blanche se découpant sur le ciel nocturne, et alors qu’elles s’en approchent, la nomade est surprise de voir la porte s’ouvrir. Une attitude fort peu sédentaire que de laisser sa clanche ouverte une fois la nuit tombée, pense-elle en observant Athénaïs jeter une pièce dans une amphore. Parwan y dépose un rond de cuivre à son tour et emprunte les escaliers en colimaçon à sa suite. Leurs pas résonnent dans les entrailles du beffroi.
Les voilà au sommet. Parwan décroche les pigeons de sa gaffe en bois et les pose en haut de l’escalier dans un coin anonyme. Après avoir tant tourné dans cet espace clos, elle cherche la Lune du regard, cachée par la pente de la toiture. Finalement, l'ombre diffuse que porte la demoiselle sur le sol la guide, et elle s'avance vers un des balcons.
"Voici le point le plus haut de l'Orée. Nous serons tranquilles ici. Ce lieu vous convient-il ?"
Parwan a trop d’étoiles dans les yeux pour y inclure la jeune façonneuse. Elle s’avance vers elles, sa bouche entrouverte s’abreuvant au discours muet du royaume des défunts.
“Enfin…” laisse-t-elle échapper sur le coup du soulagement.
Glissant de derrière la charpente, elle voit apparaître la Lune dans toute sa pureté virginale et elle s’élance en avant. Un pas, deux pas d’élan, puis comme pour s'envoler, elle bondit et atterrit à pieds joints sur la balustrade avec l'aisance d'un bouquetin, la pointe de ses bottes contemplant la surface des pavés vingt mètres plus bas.
Parwan inspire un grand coup et son soupir se disperse dans l’air glacé, aussi indifférent qu’elle aux sévères lois de la gravité. Quel enchantement, quel réconfort après cette rude journée.
Elle se retourne sur le garde-fou, au mépris du vide qui l'appelle dans son dos. Le drapé de sa cape, la prise légère sur son bâton… La Sahriki fait une statue convaincante pour orner le sommet du beffroi.
“Je suis comblée, ma soeur. Sens-tu le regard des Astres sur nous ? Les voilà, les seules lumières qui comptent…” murmure-t-elle avec ravissement, levant le nez sur la flèche du beffroi au-dessus d’elle. Derrière lui, de longs nuages immobiles persistent à draper le ciel de leur panache sépulcral.
Puis, elle observe Athénaïs et son expression mue en repentir. Elle s'était injustement comportée. La Sahriki saute sagement de son perchoir, sa cape planant comme une paire d’ailes dans son dos, et vient se placer devant elle. Ses yeux se plantent avec gravité dans ceux de la demoiselle.
“J’ai été déshonorable, A… thé-naïs. J’étais en colère, mais ça ne pardonne rien. Je t’ai injuriée, toi et les tiens, sans jamais vous avoir rencontrés. En salissant ton nom, j’ai sali le mien... et j'ai une dette envers toi.” Elle s’incline doucement. “Je m’appelle Parwan, du clan Sahriki, et je te présente mes excuses, Athé-naïs Naar-Vitraï.”
Le nom de la Républicaine quitte sa bouche en une série de syllabes qu'elle n'a pas l'habitude d'aligner à la suite.
- Parwan parle Shierak qiya en italique et Commun en bold color=#ffcc00 -
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"Non non, vous n'y êtes pas du tout. C'est A-thé-na-ïs. Athénaïs de Noirvitrail. Noir-vi-trail." répondit-elle d'un ton amusé. "J'accepte vos excuses avec plaisir, Palouane Sahriki."
“de Noar-vi…? Palou…?!” balbutie Parwan à voix basse.
“D’accord, mais moi c’est Parwan. Parwan. Avec un R. Rrr…”
La Reikoise lutte contre sa prononciation du R roulé. Ceux parlant le commun prononçaient cette lettre comme deux pierres frottant l’une contre l’autre, alors que le sien rebondissait sur sa langue. Elle se dit qu’avec quelques essais, elle devrait parvenir à prononcer le nom à particule de la demoiselle correctement.
Athénaïs revient vers elle et lui touche le dos de la main du bout de ses doigts.
"Chère Palouane, je m'associe à votre prière avec joie. Je vous laisse guider la prière, ma soeur ...”
Tout bien réfléchi, elle prononçait son prénom de la même façon que la géante Valdyra. Même si la comparaison s’arrêtait là.
Parwan commençait à saisir l’obsession du toucher chez la demoiselle bouclée. C’était sa manière littérale d’entrer en contact, de s’approcher d’elle. Peut-être la Sahriki pouvait-elle s’y hasarder ? La nomade recouvre la main d’Athénaïs avec la sienne.
“Prions ensemble, ma sœur. Laisse moi t’offrir ma foi et celle de mon clan.”
Oh ? Le geste semblait juste et chaleureux. Parwan pourrait s’y habituer… Elle observe Athénaïs s’apprêter du coin de l’oeil, approuvant silencieusement l’ajout du ruban dans ses cheveux.
“C’est toujours une joie de découvrir le Shierak d’un inconnu, les mille façons différentes d’honorer les mêmes Astres.”
La jeune Républicaine s’abaisse devant elle et l’observe avec attention. Parwan l’observe en retour, souriant affectueusement.
La bédouine ôte ses bottes et pose les pieds sur les dalles glacées. Elle s’abaisse à son tour face à Athénaïs, assise bien droite sur ses talons. Les pans de sa cape s’étendent autour et derrière elle, comme les flancs d’une petite montagne.
“Les Sahrikis aussi prient à genoux.” explique-t-elle.
Parwan remarque l’expression et la respiration fébrile de la façonneuse. Elle sourit à nouveau.
“Ton cœur s’accélère au moment de prier ? C’est amusant, le mien fait le contraire.”
Des profondeurs de sa cape, elle extirpe un socle sombre et poreux, creux comme un encrier, et un maigre reste de bâton d’encens qu’elle place dans une encoche.
“Ton nez ne te trompait pas.” concède-t-elle en dévoilant le dispositif parfumé..
Avec le couvercle en pierre, elle percute le socle, provoquant de brèves étincelles qui finissent par embraser le bâtonnet. Un lacet de fumée grise s’échappe de l’extrémité incandescente, vite chassé ça et là par l’air de l’extérieur. Elle pose le socle devant la demoiselle. Parwan se déplace à genoux et vient se placer à côté d’Athénaïs, face à l’extérieur. La timide volute résineuse l’accompagne et vient se perdre sur les genoux des deux femmes, refusant de souffler ailleurs, appliquant cette loi mystérieuse dont seule la fumée a le secret.
Parwan inspire et expire profondément à son tour, tournant ses paumes vers le ciel en offrande aux étoiles. Elle se tourne une dernière fois vers Athénaïs.
“Nous autres, nomades, prions à voix haute. Si tu le souhaites, tu peux m’écouter en silence ou prier à ta façon.”
Alors, Parwan lève les yeux vers la Lune et son attention est complètement ravie par Elle. Ses doigts s’écartent sensiblement, sa poitrine se soulève de piété et sa bouche s’entrouvre d’émotion.
Elle récite un salut primordial Sahriki.
“Jalan, Lune sacrée, bergère des étoiles, protectrice des âmes sur Sekai comme à tes côtés. Tes filles et tes fils t’aiment et te vénèrent. Ils se soumettent à ton règne éternel et s’agenouillent devant ta clarté souveraine.
Louée soit Jalan, louée soit la Lune Toute-Puissante.
Moi, Parwan, fille parmi tes filles, je rend grâce de tes rayons aveugles et protecteurs sur le royaume du Créateur. Puisse tu veiller au foyer endormi de ton époux, jusqu’à la fin des temps.
Louée soit Jalan, louée soit la Lune Toute-Puissante.”
Avec une passion retenue, récitant ces mots comme pour la première fois, elle poursuit son salut. Une fois la prière achevée, Parwan s’adresse personnellement à la Déesse, revenant son expérience et confessant ses fautes de la journée passée.
“... et mon esprit émoussé a confondu les épreuves du Jour avec les rencontres de la Nuit. J’ai manqué de rejeter celle que tu m’envoyais pour me guider vers toi. Ce qui lui est dûe, je te le dois aussi, et je laverais ma faute avec mon sang ou mon honneur.
Jalan, Lune Sacrée, puissent tes rayons veiller mon sommeil et éclairer mes pas sur le chemin de la vertu. Car c’est en eux que je crois et c’est en eux que je croirais ; dans la vie, dans la mort et jusqu’à ma réincarnation.”
Parwan ferme ses mains et jette un oeil complice à Athénaïs.
“Merci, ma soeur. As-tu des étoiles auxquelles t’adresser ? Tu n’es pas obligée de m’écouter mais je ne serai pas longue.”
Ses mains viennent sagement se poser sur ses cuisses, l’une sur l’autre. Elle lève à nouveau les yeux vers les étoiles mais son expression et son ton sonnent soudainement bien plus familiers.
“Azher, je refuse de croire que tu aurais apprécié vivre ici !” rouspète-t-elle comme une épouse ayant refoulé son agacement toute la journée. "J'espérais qu’ici serait différent de la capitale, c’est encore pire. La nature est magnifique mais les gens des villes ont des manières incompréhensibles ! On m’accuse de ce que je ne suis pas, on passe sous ma robe, on me suspecte comme une pyromane, tout le monde est très désagréa…”
Elle regarde Athénaïs en coin.
"Tous ceux que j’ai rencontrés." se corrige-t-elle.
“Jusqu’à ce soir.” Précise-t-elle encore en souriant.
Son ton s’adoucit, se fait plus aimant.
“Je suis sûre que tu aimes beaucoup ce que tu vois. Je te demande ça tous les soirs mais… Est-ce que c’est ainsi que tu l’imaginais ? Qu’on te l’a raconté ? Je ne vais pas… là où tu irais, dans des bibliothèques etcetera… mais ce n’est pas déplaisant non plus ? Non ? A demain, Azher.”
Elle s’éclaircit la gorge et se fait plus détachée, plus formelle, moins énergique.
“Qassan. Une fois de plus, je pense que tu aurais tué plusieurs personnes durant cette seule journée. C’est une bonne chose que tu n’ais jamais quitté le désert. Quoi qu’il en soit, je serais surprise si tu m’observais, même de temps en temps. Bon repos.” dit-elle sans conviction, quittant le regard du ciel pour la première fois. Ses yeux se tournent vers une troisième et dernière étoile. Elle s’attendrit à nouveau.
“Hossein. Je n’ai pas encore vu tes sculptures comme à Liberty. Toi qui fuyait le monde, tu aurais trouvé ta place ici, dans les montagnes, loin des cités. Ton nom serait connu de tous et tu refuserais toute entrevue. On me proposerait beaucoup d’or pour te voir, et tu rirais d’entendre les Républicains se battre pour ton travail, comme ils le faisaient déjà au royaume. Repose toi bien, tu l’as mérité.”
La Sahriki se tourne vers Athénaïs, aussi naturellement que si elle n’avait pas eu ces conversations à voix haute.
“Ai-je exaucé ton souhait, Athénaïs ?”
“de Noar-vi…? Palou…?!” balbutie Parwan à voix basse.
“D’accord, mais moi c’est Parwan. Parwan. Avec un R. Rrr…”
La Reikoise lutte contre sa prononciation du R roulé. Ceux parlant le commun prononçaient cette lettre comme deux pierres frottant l’une contre l’autre, alors que le sien rebondissait sur sa langue. Elle se dit qu’avec quelques essais, elle devrait parvenir à prononcer le nom à particule de la demoiselle correctement.
Athénaïs revient vers elle et lui touche le dos de la main du bout de ses doigts.
"Chère Palouane, je m'associe à votre prière avec joie. Je vous laisse guider la prière, ma soeur ...”
Tout bien réfléchi, elle prononçait son prénom de la même façon que la géante Valdyra. Même si la comparaison s’arrêtait là.
Parwan commençait à saisir l’obsession du toucher chez la demoiselle bouclée. C’était sa manière littérale d’entrer en contact, de s’approcher d’elle. Peut-être la Sahriki pouvait-elle s’y hasarder ? La nomade recouvre la main d’Athénaïs avec la sienne.
“Prions ensemble, ma sœur. Laisse moi t’offrir ma foi et celle de mon clan.”
Oh ? Le geste semblait juste et chaleureux. Parwan pourrait s’y habituer… Elle observe Athénaïs s’apprêter du coin de l’oeil, approuvant silencieusement l’ajout du ruban dans ses cheveux.
“C’est toujours une joie de découvrir le Shierak d’un inconnu, les mille façons différentes d’honorer les mêmes Astres.”
La jeune Républicaine s’abaisse devant elle et l’observe avec attention. Parwan l’observe en retour, souriant affectueusement.
La bédouine ôte ses bottes et pose les pieds sur les dalles glacées. Elle s’abaisse à son tour face à Athénaïs, assise bien droite sur ses talons. Les pans de sa cape s’étendent autour et derrière elle, comme les flancs d’une petite montagne.
“Les Sahrikis aussi prient à genoux.” explique-t-elle.
Parwan remarque l’expression et la respiration fébrile de la façonneuse. Elle sourit à nouveau.
“Ton cœur s’accélère au moment de prier ? C’est amusant, le mien fait le contraire.”
Des profondeurs de sa cape, elle extirpe un socle sombre et poreux, creux comme un encrier, et un maigre reste de bâton d’encens qu’elle place dans une encoche.
“Ton nez ne te trompait pas.” concède-t-elle en dévoilant le dispositif parfumé..
Avec le couvercle en pierre, elle percute le socle, provoquant de brèves étincelles qui finissent par embraser le bâtonnet. Un lacet de fumée grise s’échappe de l’extrémité incandescente, vite chassé ça et là par l’air de l’extérieur. Elle pose le socle devant la demoiselle. Parwan se déplace à genoux et vient se placer à côté d’Athénaïs, face à l’extérieur. La timide volute résineuse l’accompagne et vient se perdre sur les genoux des deux femmes, refusant de souffler ailleurs, appliquant cette loi mystérieuse dont seule la fumée a le secret.
Parwan inspire et expire profondément à son tour, tournant ses paumes vers le ciel en offrande aux étoiles. Elle se tourne une dernière fois vers Athénaïs.
“Nous autres, nomades, prions à voix haute. Si tu le souhaites, tu peux m’écouter en silence ou prier à ta façon.”
Alors, Parwan lève les yeux vers la Lune et son attention est complètement ravie par Elle. Ses doigts s’écartent sensiblement, sa poitrine se soulève de piété et sa bouche s’entrouvre d’émotion.
Elle récite un salut primordial Sahriki.
“Jalan, Lune sacrée, bergère des étoiles, protectrice des âmes sur Sekai comme à tes côtés. Tes filles et tes fils t’aiment et te vénèrent. Ils se soumettent à ton règne éternel et s’agenouillent devant ta clarté souveraine.
Louée soit Jalan, louée soit la Lune Toute-Puissante.
Moi, Parwan, fille parmi tes filles, je rend grâce de tes rayons aveugles et protecteurs sur le royaume du Créateur. Puisse tu veiller au foyer endormi de ton époux, jusqu’à la fin des temps.
Louée soit Jalan, louée soit la Lune Toute-Puissante.”
Avec une passion retenue, récitant ces mots comme pour la première fois, elle poursuit son salut. Une fois la prière achevée, Parwan s’adresse personnellement à la Déesse, revenant son expérience et confessant ses fautes de la journée passée.
“... et mon esprit émoussé a confondu les épreuves du Jour avec les rencontres de la Nuit. J’ai manqué de rejeter celle que tu m’envoyais pour me guider vers toi. Ce qui lui est dûe, je te le dois aussi, et je laverais ma faute avec mon sang ou mon honneur.
Jalan, Lune Sacrée, puissent tes rayons veiller mon sommeil et éclairer mes pas sur le chemin de la vertu. Car c’est en eux que je crois et c’est en eux que je croirais ; dans la vie, dans la mort et jusqu’à ma réincarnation.”
Parwan ferme ses mains et jette un oeil complice à Athénaïs.
“Merci, ma soeur. As-tu des étoiles auxquelles t’adresser ? Tu n’es pas obligée de m’écouter mais je ne serai pas longue.”
Ses mains viennent sagement se poser sur ses cuisses, l’une sur l’autre. Elle lève à nouveau les yeux vers les étoiles mais son expression et son ton sonnent soudainement bien plus familiers.
“Azher, je refuse de croire que tu aurais apprécié vivre ici !” rouspète-t-elle comme une épouse ayant refoulé son agacement toute la journée. "J'espérais qu’ici serait différent de la capitale, c’est encore pire. La nature est magnifique mais les gens des villes ont des manières incompréhensibles ! On m’accuse de ce que je ne suis pas, on passe sous ma robe, on me suspecte comme une pyromane, tout le monde est très désagréa…”
Elle regarde Athénaïs en coin.
"Tous ceux que j’ai rencontrés." se corrige-t-elle.
“Jusqu’à ce soir.” Précise-t-elle encore en souriant.
Son ton s’adoucit, se fait plus aimant.
“Je suis sûre que tu aimes beaucoup ce que tu vois. Je te demande ça tous les soirs mais… Est-ce que c’est ainsi que tu l’imaginais ? Qu’on te l’a raconté ? Je ne vais pas… là où tu irais, dans des bibliothèques etcetera… mais ce n’est pas déplaisant non plus ? Non ? A demain, Azher.”
Elle s’éclaircit la gorge et se fait plus détachée, plus formelle, moins énergique.
“Qassan. Une fois de plus, je pense que tu aurais tué plusieurs personnes durant cette seule journée. C’est une bonne chose que tu n’ais jamais quitté le désert. Quoi qu’il en soit, je serais surprise si tu m’observais, même de temps en temps. Bon repos.” dit-elle sans conviction, quittant le regard du ciel pour la première fois. Ses yeux se tournent vers une troisième et dernière étoile. Elle s’attendrit à nouveau.
“Hossein. Je n’ai pas encore vu tes sculptures comme à Liberty. Toi qui fuyait le monde, tu aurais trouvé ta place ici, dans les montagnes, loin des cités. Ton nom serait connu de tous et tu refuserais toute entrevue. On me proposerait beaucoup d’or pour te voir, et tu rirais d’entendre les Républicains se battre pour ton travail, comme ils le faisaient déjà au royaume. Repose toi bien, tu l’as mérité.”
La Sahriki se tourne vers Athénaïs, aussi naturellement que si elle n’avait pas eu ces conversations à voix haute.
“Ai-je exaucé ton souhait, Athénaïs ?”
- Parwan parle Shierak qiya en italique et Commun en bold color=#ffcc00 -
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Athénaïs de Noirvitrail
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Parwan Sahriki
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Combattant assassin
Alignement: Neutre bon
Rang: C
Parwan a une main sur le coeur et ses yeux brillent d’émotion quand Athénaïs cesse de chanter. Quel organe, quelle belle voix ! C’est une expression d’enfant qui déborde sur son visage, qui veut commenter sur tout sans parvenir à se décider par quoi commencer. Sa bouche façonne un “Oh” de surprise et ses yeux suivent avec enthousiasme le mouvement de ses mains lorsqu’elle achève sa prière. Le bonheur de découvrir la foi des autres n’avait pas pris une ride, se réjouit-elle . Tant de différences, tant de similitudes, tant de pratiques qui lui en rappellent d’autres, aperçues au royaume !
« Dame Palouane, me voilà comblée. »
Un tic nerveux agite imperceptiblement le sourcil de l’intéressée à chaque fois que la façonneuse prononce son nom.
« Je n’avais jamais entendu cette prière prononcée à voix haute et en solitaire ... Nos prières sont collectives. Nous chantons ensemble sous la lune mais je n’avais jamais vu de prières … personnelles … aux étoiles … Désolée, j’ai été indiscrète. Je tiendrai ma langue la prochaine fois. »
“Pas d'indiscrétion dans le partage, ma soeur." sermonne Parwan, très sûre d'elle. "Ni dans la foi. Les Astres aiment la clarté ; délie cette charmante langue que tu as et exprime ce que cache ton cœur."
Parwan marque une pause, avant d'illustrer son propos, comme pour donner un exemple. Elle s’incline imperceptiblement vers elle et sourit.
"Je suis convaincue que les étoiles se penchent vers toi quand tu chantes seule, aussi bien que lorsque tu accompagnes tes frères et tes sœurs. Je t'écouterais prier jusqu'aux aurores sans fatiguer. C'est certain. Quelle voix… Sucrée comme du miel d'abeille, claire comme l'eau d'un ruisseau !" s'extasie-t-elle avec retenue.
Parwan ramasse son encensoir et se relève à la suite de la demoiselle.
Sa propre foi avait troublé la jeune Républicaine, Parwan le devinait. Et cette idée n'inspirait que de la tendresse à la Sahriki.
N'avait-elle grandit qu'avec son Shierak et celui des siens ? Elle ne le réalisait que maintenant mais le désert offrait un brassage de shieraks aussi vaste que lui, une mixité de pratiques à en oublier certaines, tant elles étaient nombreuses.
Peut-être la citadine demoiselle n'avait-elle pu profiter d'un horizon religieux aussi large que celui de la Sahriki ?
Dans sa douce chanson, Athénaïs appelait au voyage. La nomade voulait capturer sa réaction face aux tantriques, aux flagellants, aux transis, aux inhaleurs d'herbes et aux autres peuples des sables qui vénéraient les mêmes dieux qu'elle, si différemment pourtant.
Elle touche un mot de sa pratique.
"Je parle aux étoiles comme je leur parlais avant leur ascension, et comme je leur parlerais si elles redescendaient parmi nous. Les esprits ne nous quittent jamais vraiment, ils changent simplement de lieu et ils apprécient qu'on s'adresse à eux, même de temps en temps.“
Quand soudain Athénaïs propose le gîte et le couvert à Parwan, celle ci est en train de glisser dans ses bottes, la cheville habile et la tête a autre chose. La surprise est si bonne et grande qu'elle doit prendre un instant pour y croire. Sa main couvre à nouveau son cœur, comme à chaque fois qu'un sentiment chaleureux la traverse.
"Le… gîte et le couvert ?"
Elle avait tant intériorisé ce sentiment d'aliénation que lui inspiraient les gens de ce pays.
La Sahriki doit déglutir pour laisser passer flot de reconnaissance qui la traverse. Elle veut l'extérioriser, mais elle se retient, par pudeur, par souci de décence.
Peut être était-ce une proposition ordinaire pour une Républicaine ?
Car dans l'esprit des nomades, l'hospitalité du sédentaire tenait pour un don précieux, un souvenir impérissable qui les accompagnait pour longtemps dans leur voyages.
Alors l'image de la sage jeune femme en robe bleue, les cheveux frisés et sauvages se cristallise dans les iris de Parwan et elle sourit.
Athénaïs arrachait Parwan à la perspective d'un matelas de pavés durs et froids et a la fastidieuse préparation d'un oiseau citadin.
« Avez-vous un endroit pour dormir cette nuit ? » lui avait demandé Athénais.
“Pouvoir dormir partout, c’est le privilège des gens de mon sang, Athéneï… naïs. Mais partager un repas et dormir sous ton toît me remplirait le cœur.” Parwan avance et prend spontanément la main de la magicienne. “Guide moi chez toi, ma soeur. Je te promet d’être de bonne compagnie.”
L’agréable sensation de contact physique, identique à celle ressentie dans la rue marchande, puis avant la prière, parcoure ses doigts jusque dans sa poitrine. Ca y est, elle y avait pris goût.
La bédouine attrape son bâton, toujours orné du couple de pigeons trépassés et ajoute:
"Mais de grâce, appelle moi simplement Parwan."
« Dame Palouane, me voilà comblée. »
Un tic nerveux agite imperceptiblement le sourcil de l’intéressée à chaque fois que la façonneuse prononce son nom.
« Je n’avais jamais entendu cette prière prononcée à voix haute et en solitaire ... Nos prières sont collectives. Nous chantons ensemble sous la lune mais je n’avais jamais vu de prières … personnelles … aux étoiles … Désolée, j’ai été indiscrète. Je tiendrai ma langue la prochaine fois. »
“Pas d'indiscrétion dans le partage, ma soeur." sermonne Parwan, très sûre d'elle. "Ni dans la foi. Les Astres aiment la clarté ; délie cette charmante langue que tu as et exprime ce que cache ton cœur."
Parwan marque une pause, avant d'illustrer son propos, comme pour donner un exemple. Elle s’incline imperceptiblement vers elle et sourit.
"Je suis convaincue que les étoiles se penchent vers toi quand tu chantes seule, aussi bien que lorsque tu accompagnes tes frères et tes sœurs. Je t'écouterais prier jusqu'aux aurores sans fatiguer. C'est certain. Quelle voix… Sucrée comme du miel d'abeille, claire comme l'eau d'un ruisseau !" s'extasie-t-elle avec retenue.
Parwan ramasse son encensoir et se relève à la suite de la demoiselle.
Sa propre foi avait troublé la jeune Républicaine, Parwan le devinait. Et cette idée n'inspirait que de la tendresse à la Sahriki.
N'avait-elle grandit qu'avec son Shierak et celui des siens ? Elle ne le réalisait que maintenant mais le désert offrait un brassage de shieraks aussi vaste que lui, une mixité de pratiques à en oublier certaines, tant elles étaient nombreuses.
Peut-être la citadine demoiselle n'avait-elle pu profiter d'un horizon religieux aussi large que celui de la Sahriki ?
Dans sa douce chanson, Athénaïs appelait au voyage. La nomade voulait capturer sa réaction face aux tantriques, aux flagellants, aux transis, aux inhaleurs d'herbes et aux autres peuples des sables qui vénéraient les mêmes dieux qu'elle, si différemment pourtant.
Elle touche un mot de sa pratique.
"Je parle aux étoiles comme je leur parlais avant leur ascension, et comme je leur parlerais si elles redescendaient parmi nous. Les esprits ne nous quittent jamais vraiment, ils changent simplement de lieu et ils apprécient qu'on s'adresse à eux, même de temps en temps.“
Quand soudain Athénaïs propose le gîte et le couvert à Parwan, celle ci est en train de glisser dans ses bottes, la cheville habile et la tête a autre chose. La surprise est si bonne et grande qu'elle doit prendre un instant pour y croire. Sa main couvre à nouveau son cœur, comme à chaque fois qu'un sentiment chaleureux la traverse.
"Le… gîte et le couvert ?"
Elle avait tant intériorisé ce sentiment d'aliénation que lui inspiraient les gens de ce pays.
La Sahriki doit déglutir pour laisser passer flot de reconnaissance qui la traverse. Elle veut l'extérioriser, mais elle se retient, par pudeur, par souci de décence.
Peut être était-ce une proposition ordinaire pour une Républicaine ?
Car dans l'esprit des nomades, l'hospitalité du sédentaire tenait pour un don précieux, un souvenir impérissable qui les accompagnait pour longtemps dans leur voyages.
Alors l'image de la sage jeune femme en robe bleue, les cheveux frisés et sauvages se cristallise dans les iris de Parwan et elle sourit.
Athénaïs arrachait Parwan à la perspective d'un matelas de pavés durs et froids et a la fastidieuse préparation d'un oiseau citadin.
« Avez-vous un endroit pour dormir cette nuit ? » lui avait demandé Athénais.
“Pouvoir dormir partout, c’est le privilège des gens de mon sang, Athéneï… naïs. Mais partager un repas et dormir sous ton toît me remplirait le cœur.” Parwan avance et prend spontanément la main de la magicienne. “Guide moi chez toi, ma soeur. Je te promet d’être de bonne compagnie.”
L’agréable sensation de contact physique, identique à celle ressentie dans la rue marchande, puis avant la prière, parcoure ses doigts jusque dans sa poitrine. Ca y est, elle y avait pris goût.
La bédouine attrape son bâton, toujours orné du couple de pigeons trépassés et ajoute:
"Mais de grâce, appelle moi simplement Parwan."
- Parwan parle Shierak qiya en italique et Commun en bold color=#ffcc00 -
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