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    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours légendaires - Ft Rizka - Page 3 JvNj4PH
    Gazette des cendres
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  • Jeu 17 Nov - 18:38
    Outre l’impression d’être vu comme une âme en peine qu’il fallait à tout prix sauver, l’exilé aimait encore moins l’impression que le ressentie que laisser planer sur lui le regard de la jeune elfe. Il avait la fâcheuse impression qu’elle lisait en lui comme dans un livre ouvrir, la sensation désagréable que l’on farfouillait au plus profond de son être pour en faire ressortir le « meilleur ».
    Rien n’avait plus aucune importance le concernant, peut-être bien qu’il restait une part de « bon » en lui, mais dans tous les cas il était trop tard pour lui. L’elfe était allé trop loin, certaines choses réalisées dans le passé ne pouvaient pas être oubliées, un jour… il faudrait payer tout cela.

    - Ne le sois pas.

    Il avait très bien compris que cette proximité était simplement due au hasard, et à la position presque « protectrice » qu’avait adoptée son interlocutrice. Jamais personne n’avait fait vœu de le protéger, encore moins de prendre le temps de lui dire que sa vie était précieuse. C’était véritablement cette sensation de devoir être protégé qui le dérangeait, la vue n’avait quant à elle rien de désagréable.

    Le pire dans tout cela, c’est que la jeune elfe avait raison. Sans comprendre comment, il s’inquiétait pour elle. Il craignait de voir débarquer un groupe d’homme de main et de ne pas être là, ou de ne pas être capable de se défendre et de… de la protéger ?
    Pourquoi ? Pourquoi ressentait-il ce besoin de savoir la guérisseuse en sécurité alors que jusqu’alors il s’était senti concerné par le destin d’autrui ? Était-ce parce qu’elle l’avait sauvé ? Ou parce qu’il avait l’impression de se reconnaître un peu dans l’histoire de sa congénère ? Lórindol était tout simplement incapable de l’expliquer, tout ce qu’il savait c’était que cette sensation était là, présente, et qu’il ne parvenait pas à passer outre. Dans tous les cas il ne comptait rien avouer, et si la guérisseuse était capable de lire en lui d’une quelconque manière que ce soit, à quoi bon confirmer ce qu’elle pouvait déjà savoir ?

    - Je n’ai jamais eu l’envie de mourir.

    Fit-il en redressant, il posa un regard sur le bandage qu’il avait à la taille.

    - Ça… c’était une erreur de jugement que je ne ferais pas deux fois. L’innocence n’existe pas, il n’y a que des degrés de culpabilité.

    L’exilé observa l’elfette sortir une bouteille d’un placard, un léger sourire s’étira sur ses lèvres indiquant qu’il avait quelque à redire, mais l’esquisse fut si rapide que seul un œil averti l’aurait aperçu.

    - Dois-je comprendre que je suis la bonne occasion, ou un lot de consolation avec lesquels tu comptes descendre cette bouteille ?

    Lórindol ne précisa pas qu'il n'était pas un grand amateur d’alcool, l’elfe préférait garder les idées claires. L’alcool était connu pour perturber les sens et vu la situation présente, l’elfe préférait disposer de toutes ses capacités. Bien sûr il pourrait se contenter de boire un seul et unique verre histoire d’accompagner sa sauveuse, mais il ne comptait pas finir en roulant sous la table avec la bouteille à la main.

    L’elfe suivit la guérisseuse jusqu’à l’étage. Ce n’était pas tous les jours que quelqu’un se proposait de lui faire à manger, et en vérité il ne savait pas trop comment réagir. Il marcha jusqu’à sofa dans lequel il s’installa sans se poser trop de questions, ce n’est qu’une fois assit qu’il remarqua que l’elfette n’aurait pas d’autre choix que de s’asseoir à côté de lui ou sur un des coussins au sol. Il avait déjà aperçu l’endroit lorsqu’elle l’avait aidé à monter l’escalier, mais à présent qu’il avait la capacité de se déplacer tout seul sans se vautrer, il pouvait se déplacer librement.

    - Je ne mange pas beaucoup, je n’ai déjà pas vraiment l’habitude qu’on s’occupe de moi ainsi, alors… enfin, ne mets pas les petits plats dans les grands.

    L’elfe n’était pas vraiment doué pour faire la conversation, il manquait de pratique à ce niveau. Il aurait pu demander si elle était bien installée dans le coin, ou si la populace locale n’était pas désagréable au vu de leurs différences raciales, mais ce genre de mondanité lui passait bien au-dessus de la tête.
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  • Lun 21 Nov - 19:45
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Que des degrés de culpabilité ? Peut-être. Même la pure Rizka avait entaché sa blancheur par le passé. Quelles que soient les raisons qui poussent à causer du tord, ça n’en restait pas moins une mauvaise action. Pourtant la vie était bien plus complexe qu’une question de bien ou de mal. Il faut parfois se montrer individualiste pour avancer. A cet instant la guérisseuse avait pensé à son propre bien-être, il est vrai. Lórindol était-il une bonne excuse pour se laisser aller, un lot de consolation pour oublier que sa vie est insipide ? Possible.

    « A toi de voir. Les deux sont valables. »

    C’est sur cette vague réponse qu’elle s’était dirigée vers l’étage. Lórindol, à sa suite, sembla avoir moins de difficultés à franchir les marches que la veille. C’était suffisamment encourageant pour que l’elfette n’ait pas à jeter de regard en arrière, prête à lui venir en aide. C’était bien qu’il ait pu reprendre quelques forces… Même si c’était étonnant vu le bol pleins laissé à l’abandon sur la table de chevet. Rizka soupira à cette vue mais se contenta de le récupérer et marcher en direction de la grande salle où son invité s’était installé. Le pauvre avait l’air peu à l’aise dans le sofa, lui indiquant qu'il n'avait pas l'habitude de telles attentions.

    « J'avais remarqué. » fit-elle. « Ne t'en fais pas, je ferai simple. »

    Et qu'il en profite, pour une fois. Rizka le savait, il ne resterait pas ici éternellement. Un matin il ne serait plus là, reprendrait sa vie précaire, dangereuse et solitaire. Il pouvait bien se reposer un moment en bonne compagnie. Évidemment, il était du genre à penser que ce n'était pas pour lui ou qu'il en était indigne mais pour ce genre de pensées l'elfe n'était pas tombé sur la bonne maison.

    Dans l'espace cuisine, Rizka était en train de préparer le repas. Un poisson cuit en papillote, un peu de riz et des courgettes venant de son potager. La préparation n'était pas bien compliquée et c'est après l'avoir laissé en cuisson douce pour le moment qu'elle revint auprès de son invité, la bouteille et deux verres à la main. L'elfette les déposa sur la table puis commença à verser dans le premier récipient.

    « Je t'en sers un ? » elle verse puis lui tend le verre.

    Le regarde de la jeune femme glisse entre le sofa et les coussins posés au sol. L'indécision ne dura qu'une brève fraction puisqu'elle vint finalement s'asseoir à ses côtés sur le sofa, soupira d'aise au contact du dossier moelleux. A force de s'être agitée toute la journée, son corps lui signifiait qu'il était grand temps de se détendre.

    « Quelle journée… » souffla-t-elle. « Ça faisait bien longtemps que ça n’avait pas été aussi mouvementé. »

    D’une certaine manière, celui lui rappelait ses années en tant qu’infirmière. Le travail ne venait jamais à manquer lorsque l’on se trouvait dans un établissement de soin. Cela lui manquait parfois mais rapidement un sentiment de honte et des émotions vives la tenaillait, l’empêchant de s’y rendre à nouveau. Rizka n’était pas prête, ni pour les regards inquisiteurs et curieux ni pour passer outre ses propres démons intérieurs. En un sens, elle était lâche. C’était bien plus facile de rester ici, à l’abri, quasiment cachée, à faire de la pseudo-médecine naturelle alors que son instinct ne demandait à se retrouver au coeur de l’action, incapable de s’empêcher d’aider son prochain. Elle se rendait bien compte de l’ironie de la situation pourtant et c’est sur cette pensée que la guérisseuse but la première gorgée du breuvage.

    « La question va sûrement te paraître bête. » dit-elle en reposant le verre sur ses genoux. « Pour toi, quelle est la meilleure façon de mener sa vie : Affronter ses démons au risque de souffrir ou les garder éloignés pour vivre en paix ? »

    CENDRES
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    Anonymous
  • Lun 21 Nov - 23:40
    L’elfe compris que le soupire de son interlocutrice était due au bol qu’elle avait retrouvé intact dans la chambre qu’il avait occupée. Sa réaction pouvait paraître quelque peu démesurée, mais à son réveil il n’avait alors pas beaucoup échangé avec la guérisseuse, si bien qu’il s’en était méfié. À présent la situation était beaucoup plus claire, la méfiance n’était plus de mise, enfin en partie, même si l’elfette n’avait aucunement l’air d’une menace, cela n’empêchait pas l’elfe de rester en alerte.

    - Simple ça me convient.

    L’elfe bougea un peu sur le sofa, cherchant une position où il serait un peu plus à l’aise, car tant de confort était… déstabilisant. Bien sûr il s’était déjà vautré dans un canapé en soupirant après avoir passé une journée particulièrement merdique, mais l’idée venait toujours de lui, là c’était bien la première fois qu’on lui proposait de se mettre à son aise. La situation avait un certain côté ironique, malgré toutes les choses qu’il avait pu voir et/ou endurer, l’elfe était presque gêné d’être considéré comme un invité. Rester là tranquillement installé en attendant qu’on lui apporte son petit repas fraîchement cuisiné… ça ne lui ressemblait absolument pas. Le souci étant que c’était bel et bien la première fois qu’il se retrouvait dans une telle situation. Cette gêne était sans doute visible sur son visage, il se passa une main dans les cheveux comme pour essayer de se redonner une certaine assurance, il n’allait pas se laisser déstabiliser de la sorte sans réagir.

    - Pourquoi pas.

    Il se saisit du verre et contempla pendant quelques secondes son contenu. La présence de la guérisseuse à ses côtés ne le gênait aucunement, leur proximité était moins dérangeante que l’idée de faire préparer à manger. Même s’il n’était plus capable de ressentir totalement le goût des aliments, l’odeur du plat qui mijotait lentement lui donnait presque l’eau à la bouche, se dire qu’il ne pourrait presque pas profiter des saveurs du plat était presque similaire à de la torture. Le regard de l’elfe se posa sur son hôte lorsqu’elle soupira.

    - Attention, on dirait presque tu as plus besoin de repos que moi.

    L’exilé esquissa un sourire pour indiquer qu’il s’agissait d’une sorte de plaisanterie. Il n’était pas mentir de dire qu’il avait un peu l’habitude de chambouler le quotidien des gens qu’ils rencontraient, que ce soit pour un travail ou non. D’une petite vie tranquille et bien rangée, la guérisseuse s’était retrouvée à devoir soigner un meurtrier et à « cacher » sa présence aux yeux de ses poursuivants, chose qu’elle ne devait sans doute pas faire tous les jours.

    - Toutes les questions sont bonnes à poser.

    Lórindol écouta avec attention, mesurant l’importance de chaque mot prononcé par l’elfette. L’elfe n’était pas connu pour avoir du tact lorsqu’il s’agissait de s’exprimer, il porta le verre à ses lèvres avant de répondre.

    - Tu sais, on peut aller se terrer au bout du monde, même là où rien ne vit ni ne pousse, mais les démons finissent toujours par nous rattraper.

    Étrangement il était bien placé pour parler de ce genre de chose, seulement dans son cas il ne s’agissait pas que d’une métaphore. L’on ne pouvait pas fuir certaines choses, du moins jamais de manière définitive, un jour ou l’autre, le démon ne finissait par taper à notre porte.

    - Il vaut parfois mieux affronter ses démons que de passer toute une existence à fuir, vivre dans l'ombre du passé n'est pas une vie enviable.

    Lui-même avait passé une bonne partie de sa vie à fuir, avant de tout simplement accepter la dure réalité : l'on ne pouvait pas fuir éternellement.

    - Qu’est-ce que tu essayes de fuir Rizka ? Tu n’es pas obligé de répondre si la question te dérange, un simple « va te faire » suffira.
    Invité
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  • Jeu 24 Nov - 8:42
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    La question avait été posée sans réfléchir, presque d'instinct. L'ambiance s'y prêtait : posée, plus calme et confortable. Lórindol lui avait même sourit, plaisantant légèrement. Alors, elle s'est dit que, après tout, pourquoi ne pas avoir son avis sur ce problème qui la perturbait depuis tant de temps ? Ça n'engage en rien. En théorie.

    La réponse n'était pas plaisante. Crue d'une vérité qu'elle ne pouvait ignorer. Vivre dans le déni n'était pas une bonne chose. Ce n'était pas une solution viable dans le temps… L'esprit de Rizka errait dans le passé, bloqué, l'empêchant d'avancer. C'était un fait logique qu'elle avait longtemps refusé de voir.

    Ce qu'elle essayait de fuir ?... Oui, l'idée de l'envoyer ballader effleura son esprit, spontanément, parce que ça la touchait plus personnellement mais ce n'était pas étonnant que l'elfe lui pose la question. La jeune femme lui avait tendu la perche. Mais ce n'était pas un sujet évident à aborder… Enfant déjà elle répétait cette même boucle. Encaisser, se réfugier.

    Hésitant à répondre, elle gagne un peu de temps en reprenant une gorgée. L'alcool était fort, il réchauffait sa gorge d'un feu qui finirait par lui monter à la tête et embrouiller son esprit. Rizka n'était en réalité pas une grande adepte de ce genre de boisson. Parfois seulement, elle s'y risquait, parce que sa magie avait alors moins de prise sur elle et qu'elle pouvait se permettre d'oublier le reste du monde.

    « Disons que percevoir ce que ressentent les autres, ce n'est pas une bénédiction. » elle lève son verre, se ravise. « Ça fait partie de mon problème, même si c'est plus complexe que ça… mais je ne saurai pas comment l'expliquer. De toute manière, qu'est-ce que ça t'apporterait de le savoir ? C'est pas comme si tu cherchais à t'attacher à moi. »

    Cela la blessait, quelque part. Ce n'était pas un sentiment auquel elle devait s'accrocher puisque leur rencontre ne tenait qu'au hasard, impliquait le danger et que, de toute manière, cet elfe si mystérieux disparaîtrait à la première occasion. Pourtant, il dégageait cette même solitude, une blessure ancrée masquée par de mauvaises décisions qui attirait la douce et altruiste guérisseuse.

    « Je vais surveiller la cuisson. » dit-elle brusquement avant qu'il n'ait le temps de répondre, changeant de sujet.

    Elle se redressa, s'apprêtant à se défiler. Un "va te faire" aurait été mieux que sa réponse. Sans aucun doute. L'elfette regrettait ses mots.

    CENDRES

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    Anonymous
  • Jeu 24 Nov - 22:28
    Visiblement l’elfe avait touché une corde sensible, plus que cela il avait tenté de jouer une mélodie avec. Pourquoi lui avoir posé une question sans être préparé à entendre la réponse ? Ou peut-être que celle-ci connaissait déjà la réponse et espérait que l’exilé présente un point de vue différent, celui de la fuite.

    Lorindol connaissait bien cela, lui-même avait fui.
    Patrie, passé… Il avait espéré que tout cela pourrait disparaître dans les limbes de l'oubli après avoir passé des années loin de tout. Mais il fallait voir la vérité telle qu’elle était : crue et désagréable. Certaines choses ne pouvaient pas être oubliées, être capable de tourner la page n’avait rien d’une chose simple, c’était d’ailleurs tout l’inverse. L’elfe ne comprit pas vraiment pourquoi d’un coup il se retrouvait seul dans le sofa alors qu’il n’avait rien fait de mal. Elle avait malgré tout raison sur un point, il n’était pas du genre à s’attacher aux autres. S’attacher c’était… accepter d’avoir des faiblesses, des faiblesses que l’on pourrait utiliser contre lui pour l’atteindre. Toute sa vie durant, il avait fui les attaches, profitant de l’instant présent sans penser à l’avenir, pouvait-il simplement s’attacher aux autres ? Lorindol n’était pas un homme fréquentable, encore moins le genre d’homme que l’on voudrait marier et retrouver dans sa couche tous les soirs.

    Chaque jour il s’approchait un peu plus d’un gouffre sans fond dans lequel il finirait par chuter, il le savait et cela était impossible à éviter, alors pourquoi se risquer à entraîner quelqu’un avec lui ?

    - Pourquoi me poser une question si tu n’étais pas prête à entendre la réponse ? Ou si tu la connaissais déjà.

    L’exilé toujours assis se pencha légèrement en avant afin de rattraper son interlocutrice par le bras avant qu’elle ne s’éloigne trop, il se dit que le geste pourrait-être mal interprété, mais cela n’avait pas grande importance pour lui. Toute cette histoire de cuisson n’était qu’un prétexte idiot pour prendre ses distances et couper court à la conversation, alors pourquoi devrait-il prendre des pincettes alors qu’on le prenait pour un idiot ?

    - On se ressemble sûrement plus que tu ne le penses. Tu peux te redresser et fuir ma question, c’est ce que je faisais avant, fuir le passé. J’ai fait ça pendant de nombreuses années, jusqu’à me rendre compte que je ne pouvais pas fuir cela.

    Il relâcha aussitôt le poignet de la guérisseuse, quittant avec une pointe de remords la douceur de sa peau.

    - Je suis peut-être une des rares personnes capables de comprendre, à toi d’en faire ce que tu veux, t’asseoir et discuter sans craindre d’être jugé, ou tu peux aller surveiller la cuisson.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 25 Nov - 18:36
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Il avait raison, elle le savait. L'impliquer pour au final fuir, ce n'était pas correct. L'elfette lui reprochait de ne pas vouloir s'impliquer pourtant elle faisait la même chose, quelle ironie.

    Elle fut pourtant surprise par le contact chaud sur sa peau. Son regard se porta aussitôt sur la main qui s'était refermée sur son poignet, la retenant. Ce simple geste l'avait clouée sur place, faisant battre son cœur à vive allure. Cela ne dure qu'un instant, assez pour qu'elle l'écoute, avant qu'il ne la relâche à regret. Libre, Rizka resta pourtant immobile. Son esprit était tiraillé mais les paroles de Lórindol étaient sincères, pas un mensonge ne fit frissonner sa peau. Il l'écoutait vraiment, sans jugement.

    « Tu as raison. » admit-elle. « Je te reproche quelque chose alors que c'est à moi que j'en veux. Excuse-moi, ce n'était pas juste de te faire ça… »

    Elle inspira, expirant ensuite avec lassitude. La jeune femme se sentait tellement seule et coupable qu'elle n'était même plus capable de voir une main qui se tend sans se mettre à paniquer. Lórindol n'avait à son égard eu que de bons sentiments, elle craignait que son opinion change et la juge lui aussi… mais il n'était pas comme tout le monde, alors elle décida de s'asseoir à ses côtés. Malgré tout, ce qu'elle s'apprêtait à dire était loin d'être facile. Il lui fallut un peu de temps avant de rouvrir les lèvres.

    « C'est la culpabilité qui m'étreint. » avoua-t-elle le cœur lourd. « J'ai… Je suis responsable de la mort de mon mari. »

    Impossible de faire face au regard de l'elfe, pas tant qu'elle n'aurait pas terminé son explication. Au lieu de ça, elle fixa un point vague au loin, tachant de rester focalisée sur son récit.

    « C'était pendant la guerre contre les Titans. J'étais infirmière au sein des FMR et lui sergent dans l'armée alors forcément on a été mobilisés sur le front. »

    Elle marque une pause, serrant les lèvres.

    « Son unité s'est fait décimer, quant aux survivants, ils ont été emmenés dans notre office de soin. Il faisait partie des victimes. Celles qui étaient dans un état critique… Lui s'est retrouvé avec un éclat, imprégné de magie, niché dans la colonne. Absolument inopérable. Ça l'a rendu totalement inerte pourtant c'est ce qui l'a maintenu en vie… et dans une souffrance perpétuelle. »

    Les souvenirs lui revenaient avec force. Elle n'avait jamais rien vécu de pire que pendant la guerre. Entre les morts, les blessures terribles et ces souffrances qu'elle avait ressenties de ces hommes brisés… celle-ci avait été insurmontable.

    « Je… je t'ai dis que je ressentais tout. Je ne pouvais pas supporter ça, j'ai complètement vrillé. Dans ma colère et mon désespoir j'ai blessé mes collègues et j'ai été à l'encontre de mon devoir… J'ai mis un terme à ses souffrances. »

    Elle ferma les yeux, devenus humides à cet aveu terrible, incapable de poursuivre.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 25 Nov - 23:50
    Lórindol se décala pour laisser plus de place à la jeune elfe, après tout c’était son sofa, lui n’était qu’un heureux utilisateur invité à en profiter. Elle avait donc eu un mari, l’exilé ne s’en était pas vraiment douté, le lieu de vie n’avait pas semblait emprunt d’une présence masculine. Il ne lui avait pas non plus semblait voir un quelconque souvenir d’une vie passée, après l’exilé n’avait pas vu l’entièrement de la maison et c’était peut-être mieux ainsi.

    L’elfe écouta avec attention les propos de son interlocutrice, son visage ne laissait transparaître aucune émotion. Il n’avait jamais été doué en matière de réconfort ou quoique ce soit d’autre d’ailleurs, dès qu’il s’agissait de se comporter comme une personne normale, la chose devenait plus ardu. Il avait passé des années à s’endurcir face aux émotions extérieures afin de ne plus rien ressentir à moins d’en avoir envie. S’émouvoir du malheur des autres était un luxe dont il n’avait pas le temps de profiter. Malheureusement pour lui, l’elfe venait malgré lui de mettre en lumière une plaie mal traité, quelque chose qu’on avait laissé de côté en espérant que le temps fasse son effet. Perdre un proche était une chose très dure à surmonter, encore plus lorsque l’on était seul. L’elfe avait perdu sa famille et même s’il imaginait que cette peine devait être bien différente que celle que l’on pouvait ressentir suite à la perte d’un être aimé, la chose n’avait rien d’agréable.

    L’exilé resta silencieux un instant, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Malgré sa condition de vie, il avait parfaitement conscience de ne pas avoir le tact nécessaire pour ce genre de situation. Il s’autorisa une nouvelle gorgée d’alcool comme si la chose allait l’aider à s’exprimer.

    - Être sensible aux maux des autres n’est pas une chose facile à vivre, encore plus lorsqu’il s’agit de la souffrance d’un être aimé.

    Il avait regarder sa sœur s’endormir dans son manteau de neige et de glace, il n’avait été qu’un simple spectateur incapable de changer les choses, incapables d’agir...

    - Tu as fait ce qui devait être fait et tu ne dois pas t’en vouloir pour cela.

    Abréger les souffrances d’un mourant n’était pas un crime. Était-ce normal de laisser une personne à moitié morte souffrir jour après jour sous prétexte d’avoir juré de sauver des vies ? Être en vie n’avait rien d’une chance si c’était synonyme d’être condamné à la tourmente jusqu’à sa dernière heure.

    - Peu de personnes auraient la volonté nécessaire pour faire ce que tu as fait, cela demande beaucoup de courage, mais aussi beaucoup d’amour.

    Il voyait le manteau neigeux recouvrir peu à peu son visage, elle avait l’air si épanouie de pouvoir enfin se reposer, de pouvoir enfin souffler un peu.
    L’elfe se redressa légèrement, mais garda une distance de convenance avec l’elfette, il n’était pas fait pour les démonstrations affectives pas plus que pour les contacts physiques que l’on aurait pu qualifier de « rassurant ».

    - Celui qui souffre ne considère pas la mort comme une fin, mais plutôt comme une libération. Tu ne peux pas et tu ne pourras pas sauver tout le monde, personne n’a ce pouvoir. Mais tant que tu garderas la tête haute, tu continueras de sauver de nombreuses vies.

    Certaines personnes étaient faites pour sauver des vies, d’autres pour les condamner.

    - Ceux dont le regard est tourné vers le passé ou le présent sont certains de rater l’avenir.
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  • Mar 29 Nov - 19:00
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    L’elfe resta silencieux à la suite des aveux de Rizka. Il resserra sa prise sur le verre, buvant une autre gorgée. La jeune femme ne pouvait pas lui en vouloir d’hésiter, ses paroles étaient aussi durs à prononcer qu’à être entendus. Malgré tout, lorsqu’il parvint à trouver les mots adéquats, ils furent d’un grand réconfort pour elle. Lórindol n’avait pas menti, il était en mesure de la comprendre et pas un instant il ne jugea son comportement. Avait-il… Vécu quelque chose de semblable pour penser que cet acte désespéré relevait du courage et de l'amour ?

    « Tu as sans doute raison, même si ce genre de blessure n’est pas facile à guérir. Ça hantera toujours mon esprit. Mais… Merci. Ca fait du bien de ne pas me sentir jugée, pour une fois. »

    Elle prit une grande inspiration puis déposa à nouveau des lèvres sur le breuvage. Le chemin parcouru était déjà grand, en réalité. Il y a deux ans, lorsqu’elle en avait perdu l’esprit, la jeune femme avait songé retrouver son époux mais c’était un choix qu’elle n’eut heureusement pas à faire… Les choses avaient évolué vers une pointe d’espoir et bien qu’elle ait choisi une vie simple et cachée pour se reconstruire, elle avait au moins fait en sorte que son passé ne la détruise pas. Avancer restait pourtant une décision encore difficile à prendre.

    « Et toi alors, tu es tourné vers où ? Ton passé ou ton avenir ? Tu n’en as pas vraiment parlé mais… Toi aussi tu es hanté. Ca se vois. »

    C'était osé de lui en parler. Lórindol avait tout fait pour éviter la question jusqu'ici, sans doute à raison. Cependant, après ce qu'il lui avait dit, sur le fait de ne pas fuir, pour une fois, qu'il pouvait lui faire confiance… Se rendait-il compte que la pareille était valable ? Pour une fois le vagabond pouvait se reposer, être écouté.

    « Toi aussi tu n'es pas obligé de fuir la question. »

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 30 Nov - 22:18
    L’elfe comprenait, peut-être trop bien d’ailleurs. Lui aussi n’avait pas eu d’autre choix que de passer par des moments difficiles, se retrouver seul n’était jamais simple, encore plus lorsqu’il fallait continuer d’avancer. Tout cela ravivait les souvenirs enfouis de l’exilé, des souvenirs qu’il aurait préféré garder emmurer dans un coin de son esprit.

    - Cette une blessure qui ne guérira sans doute jamais, elle fait partie de toi et même si tu parviens à oublier la douleur, la douleur elle, laissera une marque.

    Une cicatrice invisible, profonde, il n’existait pas pire blessure que cela. L’on pouvait soigner un coup de lame, mais soigner le vide créer par la perte d’une personne ça… c’était bien plus compliqué. Cependant il ne s’était pas attendu à ce que la jeune elfe lui retourne la question, c’était d’ailleurs très idiot de ne pas s’être préparé à la chose. L’exilé se raidit légèrement et resta silencieux. Il y avait bon nombre de sujets qu’il ne souhaitait pas aborder, son passé en était un. Que devait-il dire ? Qu’il avait perdu toute sa famille et juré de la venger et que depuis il ne vivait que pour tuer ?

    - On a tous nos propres démons, certaines choses que l’on aimerait oublier.

    Jugeant qu’il avait suffisamment bu, il reposa le verre sur la petite table. En vérité il n’avait même pas bu la moitié du liquide, mais cela lui suffisait, ce genre de question ne lui plaisait pas et il préférait garder l’esprit clair pour gérer cette situation.

    - Certaines choses ne sont pas faites pour être révélées, cependant nos histoires sont assez similaires.

    Il avait une idée, une façon de raconter les choses pour endormir l’attention de la belle et passer outre les questions un petit trop… personnel.

    - Toi, moi, nous sommes des exilés, pas vrai ? Nous avons quitté notre foyer pour une vie en dehors des normes. Ne vois aucun jugement de ma part, je me fous bien de qui tu fous dans ta couche, mais j’imagine aisément que se lier à un humain doit avoir des conséquences, encore plus lorsque l’on peut le nom d’une noble et ancienne maison. Du jour au lendemain nôtre famille nous tourne le dos, notre propre sang nous claque la porte au visage et l’on se retrouve seul, sans amis, sans patrie. Alors on doit faire un choix, accepter cette vie d’exilé et se battre pour vivre ou alors accepter les idées de nos pairs pompeux et se jeter d’une falaise. Toi et moi on est pareil en quelque sorte, nous n’avons pas choisi la falaise.

    Il ne répondait pas vraiment à la question, préférant miser sur un possible passé commun pour détourner l'attention.
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  • Dim 4 Déc - 20:48
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    Les blessures ne s'effacent jamais vraiment. Celles de Lórindol devaient être terribles pour qu'il en soit réduit à vivre ainsi en loup solitaire et sombre. Quelles étaient-elles ? Que cherchait-il à oublier ? L'explication donnée était vague et peu centrée sur ce qui intéressait vraiment là guérisseuse… a part qu'il avait vraisemblablement été exilé. Qu'avait-il donc fait pour mériter un tel sort ? Pour Rizka c'était limpide. Effectivement ses choix avaient eu un effet radical.

    « Un demi-elfe. Mais oui, c'était suffisant pour me juger impure et me renier. » resserrant les doigts sur le verre, elle reprit une longue gorgée. « De toute manière, je n'ai jamais été comme eux et ça dérangeait. J'ai bien essayé mais… même en faisant tous les efforts du monde, une brebis noire ne sera jamais blanche. »

    Dire que ses parents ne l'avaient jamais aimé n'était pas si loin de la vérité. Ils ne l'avaient conçue que pour perpétuer la lignée, cherchant à forger une descendance parfaite. Rizka avait toujours été trop douce, altruiste et généreuse. Des qualités malheureusement rarement recherchées dans les hautes familles. Elle avait pourtant été une enfant de bonne constitution : studieuse, obéissante, persévérante. Elle avait même en elle une puissance magique qui ne demandait qu'à être exploitée. Il ne lui avait pourtant fallu qu'une erreur pour passer de passable à détestable. Ils l'avaient sûrement cherché à la remplacer a la minute où elle avait mis les pieds dehors, ça n'aurait rien eu d'étonnant.

    A cette pensée, elle reprit une gorgée, finissant son verre. Elle le posa entre ses cuisses, le faisant glisser entre ses pouces dans un mouvement circulaire.

    « Si je ne l'avais pas choisi, j'aurais eu la vie rêvée qu'on m'aurait imposée. Une mariage de convenance, une vie terne d'apparat et d'excellence écrasée par l'ombre de mes ancêtres que j'aurai en vain cherché à égaler sans jamais y parvenir… tout ça pour chercher une once d'approbation ou de je ne sais quoi… de semblant d'amour peut être ? »

    Elle eut un rire court et désabusé. Ses yeux étaient légèrement brillants, sûrement un mélange de fatigue, d'émotion mais aussi d'alcool qui glissait lentement en elle. La jeune elfe avait pourtant l'esprit encore vif et n'avait pas perdu de vue l'objectif premier de sa question.

    « Quoi qu'il en soit, ça m'étonnerais qu'on t'ai envoyé à l'exil pour les mêmes raisons… que s'est-il passé pour que tu te retrouves sans rien ni personne ? Que peut-on t'avoir reproché ? »

    Son état aidant, l'elfette reposa le verre sur la table et saisit délicatement l'une des mains du vagabond. Elle s'était tournée vers lui, ses yeux doux plongés dans son regard comme si elle pouvait voir la flamme encore innocente de ce qu'il avait été jadis et qui persistait encore malgré les efforts de l'elfe pour l'étouffer dans le déni et la rancœur.

    « On ne bascule pas dans de tels extrêmes sans raisons… Ta froideur, ta méfiance… Tu agis comme si tu craignais qu'on te fasse souffrir à nouveau… Que t'ont-ils fait pour te blesser à ce point ? »

    Proche sans être invasive, l'elfette n'avait cette fois-ci pas pris une position protectrice. Sa posture et sa voix étaient seulement douces, invitant à la proximité. Elle pourrait mais elle ne souhaitait pas agir sur les émotions de Lórindol. Ou si c'était le cas, ce serait involontairement.

    CENDRES
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  • Lun 5 Déc - 10:36
    - Demi-elfe ? Mh…

    L’exilé resta silencieux un court instant, il avait toujours considéré son peuple particulièrement noble, le genre de noblesse qu’il valait mieux ne pas corrompre avec des mélanges de sang. Plus jeune lui non plus n’aurait sans doute pas compris le choix de la jeune femme, se lier avec un bâtard c’était pour le moins osé, encore plus lorsque l’on avait un nom connu. Mais maintenant, Lorindol n’était plus aussi en accord avec les idéaux élitistes de sa nation, cependant s’il se considérait (légitimement) au-dessus d’un Humain, d’un demi-elfe ou de n’importe quel autre représentant de ce qu’il estimait être une sous-race.

    - Malheureusement notre société ne s’adapte pas à ses citoyens, c’est au sujet de rentrer de force dans la case qu’on lui a préparée. Si on ne rentre pas, c’est tout de suite plus compliqué.

    Lorindol connaissait trop bien le destin des filles d’une noble maison, avant même la naissance de sa sœur, ses parents savaient d’ores et déjà avec qui elle se lierait. Pour réussir dans les hautes sphères de la société de Melorn il fallait savoir faire preuve de rudesse, mais aussi d’une répartie tout aussi cinglante que brutale, la gentillesse n’était qu’un petit bonus à manier avec soin. Malgré l’idéal véhiculé autour de la cité elfique, les mariages de convenance existaient bel et bien, tout comme les coups de poignard dans le dos pour abattre une famille adverse.

    - Les enfants ont souvent pour tâche de réussir là où leurs parents ont échoué, il n’y a rien d’agréable à vivre une vie que l’on ne choisit pas.  

    Avait-il choisi cette vie ? Certainement pas. Étonnement Lorindol avait eu la chance d’être le premier né mâle d’une famille, et dès son plus jeune âge il n’avait jamais eu d’autre souhait que d’égaler ou surpasser son père. En ces temps, il avait été un elfe parfait, rentrant à merveille dans le moule conçu par la société. Mais quelqu’un était venu briser ce moule, lui interdisant de vivre la vie qu’il aurait toujours voulu vivre. Malgré cela, il pouvait tout à fait concevoir que cette vie n’était pas un idéal pour tous et c’est pour cela qu’il ne jugeait pas l’elfette.

    - Ai-je ? N’ai-je pas le droit d’avoir courtisé une demie-elfe ? Peut-être même que j’ai fait pire, une Humaine ou une Gobeline…

    C’était une question à laquelle il n’avait aucune envie de répondre. L’exilé se tendit légèrement lorsqu’elle attrapa délicatement sa main, son regard ancré dans le sien. Il ne voulait pas répondre, pour quoi répondre ? Devaient-ils vraiment faire l’inventaire de leurs malheurs respectifs afin de voir lequel avait été le plus blessé par la vie. Il n’avait aucune envie de répondre, lui cracher au visage aurait été plus simple que de parler, et pourtant… pourtant il y avait quelque chose d’étrange, cette douce chaleur qui se répandait lentement en lui. L’elfe avait la sensation de pouvoir s’exprimer, de pouvoir tout lui raconter sans craindre de jugement, il ne voyait que de la bonté et l’envie d’aider dans le regard de la jeune elfe.

    - Blesser ? On peut guérir d’une blessure douloureuse, mais l’on ne peut pas guérir la mort. Ils m’ont tué, ma famille et moi. J’étais là, impuissant, à la voir mourir un à un sous les assauts de la morsure glaciale du blizzard. Je… J’étais spectateur de ma propre mort.

    La tristesse dans sa voix s’effaça soudainement, laissant place à une haine viscérale.

    - Des sales traîtres, des menteurs, nos ignobles pairs dont le jugement implacable est corrompu par les lignées les plus influentes, tout pourris jusqu’à l’os ! Je sèmerai la mort dans leurs rangs, je me laverai les mains dans leur sang !

    Sous la colère, un mouvement brusque lui fit quitter le contact de la jeune femme et la sensation de chaleur s’estompa soudainement, tout comme la sensation de confiance qui l’avait fait s’exprimer avec autant de franchise. Cette sensation n’avait rien de naturel. Silencieux, il posa son regard sur l’elfette en plissant dangereusement les yeux.
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  • Ven 9 Déc - 11:18
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol


    La jeune femme ne s'attendait pas à une telle réaction. Lui qui s'était montré si attentif à ses confidences et compréhensif face à ses tourments avait eu une réaction bien singulière. Rizka ne s'était pas rendue compte que sa magie avait fait des siennes, exacerbant les émotions tapies dans le cœur de l'elfe. Elle espérait seulement pouvoir être à son écoute à son tour, le soulager ne serait-ce qu'un peu de sa vie si rude et solitaire. Ce n'était que par gentillesse, parce qu'elle se sentait proche de lui, en quelque sorte. Le forcer à répondre n'avait pas été son intention et naïvement elle cru qu'il avait sciemment accepté de le faire. Mais la rage qui s'était accrochée à lui avait été un électrochoc pour son interlocutrice qui resta interdite lorsqu'il rompit brutalement le contact. Hébétée, elle resta immobile, les yeux écarquillés de surprise.

    « L-Lórindol… » balbutia-t-elle. « Je suis désolée, j-je ne pensais pas que… »

    Croisant le regard soupçonneux de Lórindol, elle se sentit soudain coupable. Était-ce si mal qu'elle cherche à se rapprocher de lui ? Il l'avait dit lui-même pourtant, qu'ils avaient plus en commun que ce qu'ils pensaient, qu'ils pouvaient se comprendre mutuellement. L'elfette n'avait fait que lui ouvrir son cœur, pourquoi la regardait-il avec tant de défiance ? Ce n'était pas juste qu'il lui reproche de l'avoir invité à en faire de même.

    « Ne me regarde pas comme ça, comme si je ne pouvais pas comprendre… »

    Elle repassa dans son esprit les paroles fortes de sens, et alors quelque chose lui apparut clairement. Son histoire… Elle faisait écho en elle, comme si elle l'avait déjà entendue, déformée par des bouches acerbes. Dans les pupilles de l'elfette une lueur de stupéfaction brilla avec intensité.

    « Attends, la famille retrouvée dans la glace… Je te connais. » souffla-t-elle, hébétée. « Tu es un Aën’Ar-Feiniel… »

    CENDRES
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  • Ven 9 Déc - 13:56
    La haine. Jamais elle ne le quittait, elle était toujours là, muselée au plus profond de son être, mais cette fois elle était parvenue à s’échapper. L’exilé ne comprenait pas pourquoi il avait soudain eu cette envie de s’exprimer, pourquoi d’un seul coup il avait eu l’idée de raconter cela à la guérisseuse . Tout cela n’était qu’une vieille histoire oubliée depuis longtemps, et qui de toute manière ne concernait que sa personne. Son regard bien que révélant une certaine méfiance n’en était pas pour autant mauvais, c’était bien la première fois qu’il parlait de ça à quelqu’un, et même si jamais il n'admettra cela, il avait l’impression d’être légèrement soulagé.

    Il ne voulait pas d’attache, pas plus qu’il n’avait eu envie de se confier, et pourtant il l’avait fait. Il pensa dans un premier temps à l’alcool, imaginant que le breuvage l’avait peut-être plus atteint que ce qu’il aurait cru, mais c’était impossible, il avait tout juste bu deux gorgées. Était-ce dû à la présence de la jeune elfe ? À cette histoire presque commune et au charme certain qu’elle possédait ? Était-il devenu si faible qu’un seul sourire suffisait à le mettre en confiance pour qu’il déballe les malheurs de son existence ?
    Il bouillonnait de l’intérieur, quelque chose lui échappait et cela ne lui plaisait absolument pas.

    Lorsqu’il entendit la guérisseuse prononcer son nom, les fragments du passé présent dans son esprit s’assemblèrent pour former quelque chose de plus grand. Il revoyait les soirées mondaines, les journées à l’académie, les promenades dans les jardins sous une nuit étoilée. Cette époque était si lointaine… et pourtant il avait l’impression de pouvoir la toucher du bout des doigts. Il lui suffisait de fermer les yeux pour se souvenir de la caresse du vent, de l’odeur des parterres de fleurs, des paroles avisées et toujours pleines de sagesse que son père avait l’habitude de dispenser. Tout cela n’était que les images d’un passé brisé, des événements qu’il valait mieux oublier sous peine de devenir fou.

    - J’étais. Il est même étonnant de trouver quelqu’un connaissant encore ce nom, visiblement certains ont bâclé le travail à Melorn.

    Une fois banni, le nom d’une famille était généralement effacé de tous les registres, le nom devait sombrer dans l'oubli jusqu’à ce que plus personne ne soit en mesure d’en parler. L’exilé était surpris qu’elle se souvienne de son nom, même si cela ne l’affectait pas outre mesure. L’elfe était toujours tendu et cela devait se voir, petit à petit le calme semblait revenir et il parvenait de nouveau à contrôler ses émotions. Cependant, il ne pouvait toujours pas expliquer l’origine de ce sursaut émotif.

    - Tu ferais mieux de faire comme tout le monde et de l’oublier, il n’a pas pour habitude d’apporter de bonnes choses.

    Ici, dans une cité humaine, le risque était quasi inexistant, mais à Melorn ou en compagnie d’autres elfes originaires de la cité, mieux valait ne pas y faire allusion.

    - Cela fait bien des lustres que je n’ai pas été aussi loquace concernant mon histoire, et je ne sais pas vraiment à quoi je dois cet élan de sociabilité…

    L’exilé attrapa son verre et huma l’odeur de son contenu.

    - Je ne t’ai pas vu mettre quelque chose dans le verre, et l’odeur n’est pas suspecte. Une explication peut-être ?
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  • Sam 10 Déc - 20:52
    Il y a les mauvais jours, et les mauvais jours
    légendaires - Feat Lórindol

    Rizka n’en fut parfaitement certaine que lorsque l’elfe acquiesça à sa déclaration. L’expression de la jeune femme s’assombrit davantage alors que ses souvenirs assassins lui revenaient en mémoire. Prononcer ce nom c’était comme percer une bouteille de part en part, laissant l’eau s’écouler sans que l’on puisse stopper celle-ci de s’échapper. Evidemment qu’elle savait qui était Lórindol ! L’elfette n’avait eu que des œillères, l’empêchant de réaliser que son invité était un véritable fantôme du passé. Comment aurait-elle pu s’en rendre compte alors que le simple fait qu’il soit en vie était un non-sens ?

    La famille avait été accusée de bien des choses, traitée en paria et chassée avant-même qu’ils n’aient le temps de dire au revoir ou ne serait-ce qu’emporter des affaires. Pas de procès, pas de présomption d’innocence et aucun retour en arrière. Une sentence. Cruelle. L’exil le plus cinglant et dénué de compassion qui puisse exister.

    Alors encore qu’une adolescente, Rizka avait assistée, médusée, à l’intervention dans l’académie pour en faire sortir les deux enfants Aën’Ar-Feiniel et par la suite elle s’était retrouvée face au mutisme des adultes quant à l’explication de ce qui n’avait pour elle aucun sens. Tout ce qu’elle devait savoir était qu’il ne serait plus autorisé de prononcer ce nom et encore moins questionner à leur propos. Les Aën’Ar-Feiniel avaient été rayés de Melorn sans la moindre forme de procès. Ils n’étaient plus censés exister.

    Pourtant, Lórindol était bien vivant, lui. Face à l’elfette, il inspectait le verre qu’il venait de boire, la questionnant, les yeux plissés de soupçon. Sur l'instant, la guérisseuse ne comprend pas pourquoi elle devrait fournir une explication sur les paroles données par le vagabond. Etait-ce parce qu’elle avait fini par le reconnaître qu’il regrettait de lui avoir répondu avec honnêteté ? En quoi était-ce la faute de Rizka s’il ne l’avait pas repoussée ? Qu’il assume un peu.

    « Après tout ce que j'ai fais jusqu'ici tu doutes encore de mes intentions ? »  Lâcha-t-elle dans un soupir d’exaspération. « Les émotions de ceux qui m'entourent sont parfois exacerbées à mon contact mais c’est involontaire et ça n'a jamais forcé personne à quoi que ce soit. Tu as parlé parce que tu voulais bien le faire. Assume. »

    Ce n'était pas entièrement vrai, Rizka pouvait légèrement influencer mais il y avait quand même une grande part de vérité dans ses propos. Sa magie ne permettait pas de modifier ou créer une émotion, seulement de l'accentuer ou la réduire. Ce qui impliquait qu'une partie en Lórindol lui faisait confiance et avait envie de se confier même s'il usait d'une grande volonté pour s'empêcher de s'ouvrir aux autres en temps normal.

    « De toute façon j'aurai bien compris a un moment. Je suis surprise de ne pas avoir fait le lien plus tôt en réalité. Seulement… ça ne me paraissait pas possible. »

    Devant l’air interrogateur de son homologue, elle détourna le regard, cherchant aussi loin qu’elle le put dans ses souvenirs. C’était un passage de sa vie auquel elle n’avait plus pensé depuis de nombreuses années. Si les images qu’il lui restaient étaient parfois floues, ce devait être de même pour l’elfe. Malgré tout, petit à petit, au fil des mots qui s’ensuivirent, l’histoire reprit sens dans son esprit :

    « Il y a longtemps, nos familles se sont côtoyées. Mon père travaillait avec le tien et nos mères étaient amies… On a même été à l'académie ensemble. On ne s'est jamais vraiment côtoyés mais pourtant on a dû se croiser un nombre incalculable de fois. »

    A l'époque, Rizka n’avait rien d’autre en tête que de tenter d’exceller dans les études. Elle passait bien plus de temps à la bibliothèque qu’auprès des autres élèves. Il lui était même souvent arrivé de s’y endormir, la tête plongée dans un livre. Bien loin d’avoir le temps et l’énergie suffisante pour se consacrer aux autres, elle n’avait jamais fait attention aux enfants des amis de ses parents, quand bien même elle savait de qui il s’agissait. Il était fort possible qu’il n’ait jamais fait attention à elle non plus tant elle restait isolée la plupart du temps.

    « Mais… Je te pensais mort depuis des années. J'ai…  j'ai même assisté à tes obsèques. » reprit-elle, confuse. « Un jour, quelqu’un vous a retrouvé. Évidemment, des parias on s'en moque, alors il a été question de vous jeter en fosse commune. Je l’ai su parce que ma mère s'était battue pour avoir le droit de vous enterrer avec le minimum de dignité. Ca n'a pas plu. Mais elle a réussi à avoir gain de cause, à condition que ça se fasse dans le plus grand secret et sans la moindre fioriture. Pas de mots, pas de chants, pas de stèle. Il n’y avait que Mère et moi. C’est la seule fois que je l’ai vu verser une larme. Alors, non, effectivement, je ne risque pas d’oublier ton nom. »

    Elle releva des cils, croissant à nouveau le regard avec Lórindol, ajoutant d’un ton hésitant :

    « Si… Si un jour tu veux t'y rendre, je peux t'y emmener. »

    CENDRES
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  • Dim 11 Déc - 19:18
    Il ne pouvait pas expliquer cette sensation de confiance qu’il avait soudain eu envers la jeune femme… peut-être qu’elle avait raison, peut-être qu’un fond de son être, une infime partie de lui-même souhaitait parler, se confier à quelqu’un qui comprendrait. Après ce qu’elle avait fait pour lui, la soupçonner était sans doute idiot, mais jusqu’à présent c’était grâce à la méfiance qu’il avait survécu et lorsqu’il ne se méfiait pas suffisamment, alors il finissait avec une lame en travers des côtes. La douleur se faisait ressentir à nouveau, conséquence de la tension soudaine qui avait parcouru et parcourait encore son corps. L’exilé avait tout sauf envie que la plaie ne s’ouvre une fois encore, il tenta de se calmer et c’est avec une certaine docilité qu’il retourna s’asseoir dans le sofa, prenant néanmoins le soin de se tenir à une distance respectable de la guérisseuse.

    - Peut-être qu’une part de moi voulait, ouais.

    Lorindol était des plus silencieux, c’était tout juste si l’on pouvait entendre le souffle de sa respiration. Il écoutait avec attention, essayant à son tour de se rappeler de l’académie et de ce jour fatidique où l’on était venu le chercher, l’empoignant de force comme le dernier des voleurs. Il pouvait presque sentir de nouveau les regards curieux des autres élèves se poser sur lui, ressentir la honte qu’il avait eu à ce moment précis. Cependant malgré tout ses efforts il n’était pas capable de se souvenir de la guérisseuse, peut-être de vue mais rien de plus. Il connaissait son nom de famille sans pour autant l’associer au prénom qu’elle portait. Durant ses jeunes années Lorindol n’avait jamais été particulièrement sociable, il avait bien sûr un cercle d’ami composé d’héritier de famille tout aussi importante que la sienne, à cette époque il était important de fréquenter les bonnes personnes et les bonnes familles. Plusieurs centaines d’années plus tard toutes ces questions d’élitiste semblait bien futile, aucun ami n’était venu le défendre ce jour là… eux aussi finiraient par le regretter.

    Les propos de la guérisseuse touchèrent une corde sensible chez l’exilé. Malgré quelques tentatives avortées car bien trop dangereuses, il n’était jamais parvenu à retrouver les dépouilles de sa famille. Il avait toujours souhaité mettre les siens en terre, les savoirs prisonnier de glace tel des animaux égarés le révulser au plus au point. Les savoir à présent ailleurs était… une drôle de sensation, un léger soulagement mélanger à la honte de n’avoir pas été en mesure d’accomplir cela lui-même.

    - Je…

    L’exilé fut tout juste capable de bredouiller un début de phrase sans être en mesure de le finir. Il avait passer des années à se construire une carapace pour ne rien ressentir, mais lorsque cela touchait sa famille… aucun armure n’était suffisamment solide pour contenir la peine qu’il pouvait ressentir. Lorindol expira bruyamment en se passant une main dans les cheveux, sans doute dans l’espoir de retrouver une certaine contenance pour faire face au regard de la jeune femme. Il ne pouvait pas se tourner vers elle et la regardait avec les yeux larmoyant tel un chien battu, ça ce n’était pas concevable.

    Après ces quelques secondes pour le moins troublante il fut en mesure de retrouver son masque habituel, dissimulant ses émotions tel qu’il l’avait toujours fait, tel qu’il devait le faire.

    - Je dois beaucoup à ta mère alors. Ce qu’elle a fait aurait pu vous condamner à l’exile aussi.

    Il expira une nouvelle fois.

    - Un jour… un jour je te demanderai. Merci… merci d’avoir été là pour eux, merci d’avoir été là où j’aurai dû être.

    Il ne pouvait pas aller les voir, pas maintenant, pas tant que tout ne serait pas régler. Beaucoup trop de traître respiraient encore trop sereinement, il devait mettre un terme à tout ça avant.

    - Je… je te demande pardon pour mes soupçons. Tout cela… Tes soins, la gentillesse et la douceur qui émane de toi c’est… quelque chose à laquelle je n’ai pas souvent été confronté, cela en devient déroutant et forcément je me retrouve sur la défensive.

    Il croisa volontairement le regard de la jeune elfe et ne le quitta pas.

    - Je te dois beaucoup aussi Rizka.
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