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  • Jeu 2 Fév - 22:19
    Croque au deal


    Début hiver 03
    Après l'enlèvement




    Je ne sais pas combien de temps a passé.

    Ils m'ont mis dans une sorte de boite en bois à peine assez grande pour que je m'y tienne debout ou assise. Je n'ai pas la place de m'y allonger autrement qu'en me recroquevillant sur moi-même. Il y a des barreaux sur deux des côtés mais ils mettent des planches autour. Aucune lumière hors des moments où ils viennent me voir. Seulement les voix et les sons. Au moins, contrairement à un animal, je ne souille pas ma cage. De nuit en nuit, je ne ressens que le cahot des roues sur la terre, les graviers, les pavés. Maintenant je sais les entendre. Ce sont des roues comme celles de la carriole d'Aryan et c'est bien là mon seul réconfort. Je ne serai pas au rendez-vous de la Pleine Lune avec la Pie Bavarde. Je ne saurais jamais ce que mon Grand-Duc et mon Petit-Colibri voulaient m'apprendre et me montrer.

    A la frayeur des premières heures à succéder l'angoisse et la Faim.

    Mes ailes collées à mon dos, entravées par une ceinture de fer. Mes mains dans mon dos. Ma queue ceinturé à plusieurs endroit de ma jambe. Mes pieds alourdis de chaines. Ils ne m'ont enlevé aucun des liens métaliques qui m'emprisonnent le corps. Ils m'en ont même ajouté un autour du cou qui sens fort de cette façon éthéré des choses magiques. Une odeur de Rien. Depuis je ne me change plus, je n'entend plus ce qu'ils pensent. Seulement ce qu'ils sentent. Seulement ce creux dans ma chair, dans mes tripes qui réclame sa pitance sans pouvoir atteindre ce qu'ils veulent de moi... Car ce qu'ils veulent c'est moi, ou de l'argent dans le meilleur des cas.

    J'ai Faim...

    Serpent est surement mort dans l'eau de la rivière. Il ne sait pas nager.

    Recroquevillée sur moi-même au fond de la cage, les yeux fermés, je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas bougé. Je pense si fort à Serpent qu'un peu avant qu'ils me mettent le collier, l'une de mes mains s'est couverte d'écailles. Depuis ça me gratte.

    Aryan me manque... J'espère qu'il saura me retrouver... Même si j'en doute aussi.

    La Mort est venue me visiter plusieurs fois. Il a pris de mon sang. Il a pris de mon plaisir. Il a pris de ma douleur. Parfois avec le collier. Parfois sans. Il a pris mes mesures et m'a forcé à lui montrer mes dents aussi. J'ai obéi, docile, comme à tout le reste. Les humains sont dangereux... Je n'aurais jamais du l'oublier.

    Depuis quelques temps, l'odeur de saleté qui m'entoure a été renforcée par la puanteur lourde des excréments humains. Je ne bouge plus. La Mort n'est pas revenue. Je ne comprends pas bien pourquoi je ne suis pas encore morte... Enfin si. Je sens pourquoi. Je le sens dans leur cœur. Mais cela ne me rassure pas. Epuisée, affamée, sale et les cheveux emmêlés, mes yeux clignent plusieurs fois lorsque les murs de bois autour de ma cage tombent.

    De l'autre côté des barreaux, d'autres cages. Certaines sont pleines, d'autres, comme moi, sont uniques. D'autres, encore, marchent au milieu du bétail. Une violente nausée me monte à la tête alors qu'un maelstrom de peur, de colère, de haine et d'excitation me retourne les tripes avec la violence d'une pointe de lame me touillant les entrailles. Je serre les bras autour de ma tête, mes mains sur mes longues oreilles. Instinctivement, je sifflait à la manière d'un serpent, comme si mon compagnon de toujours allait surgir du dessous de cette prison sur roues pour m'enlacer sans ses anneaux.

    - Elle ? Je compte la mettre aux enchères. Je ne sais pas de quelle race elle est, c'est une métamorphe. Elle est docile comme tout, appliquée au lit et son sang à des facultés que je laisserai le publique découvrir le jour J. C'est peut-être le joyau de ma carrière. " se vente la voix agréable de la Mort. Je n'ai pas besoin de voir ses yeux pour savoir qu'ils ne renvoient que le Néant et la Fin. Tordue par un haut le corps, je manque de vomir... Mais je n'ai rien dans l'estomac depuis plus d'une semaine maintenant.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 3 Fév - 10:08

    Des rats dans leurs tunnels. C'est ainsi que certaines grosses têtes évoqueraient l'activité souterraine des villes de la Républiques. De la vermine vivant au dépend des biens pensants... Tel est le discours des plus naïfs. Ou même, des hypocrites ! Car, quoiqu'ils en disent, grâce à ces voies cachées, loin des yeux civils, la Pègre faisait circuler moult marchandises qui sinon, seraient hors d'atteinte pour la population. Les râleurs étaient ceux qui ne comprenaient pas l'opportunité.

    En ce jour, c'était une marchandise bien particulière qu'un petit lézard venait inspecter, circulant dans les tunnels avec l'aisance et la gaieté d'un gamin - dont il avait la taille, cet écailleux - s'en allant découvrir de nouveaux jouets. Eh oui, l'un des 'petits' intérêt à frayer avec ce genre de commerce, c'est que l'on y voyait ce qui "n'existait pas" : présentement, des esclaves. Aboli en grande partie du Reike - dans les grandes villes; dans ses recoins de non-droit, c'était une autre histoire -, jamais instauré en République,  l'esclavage passait pourtant par la petite porte dans ce royaume de commerce et d'arrangement. Quel grand commerçant n'eut pas apprécié quelque 'serviteur' servant pour un faible prix, modelable à loisir ? Une chaufferette docile ? Un chien mâté ? Lyu avait même entendu dire que certains assassins venaient trouver leur apprenti parmi ces rebuts : sorti d'une situation peu enviable, ces derniers tiraient-ils quelque ténacité rare ? L'hybride poserait la question à un intéressé s'il en avait un jour l'occasion.

    L'air fin et intérieurement fort content, Lyu atteignit enfin la salle des cages, où sous une lourde voûte de pierre, loin sous les belles rues pavées de Liberty, des âmes enchaînées faisaient escales avant d'être redistribuées à travers la ville, voire même envoyées vers Courage et Justice. Les murs durs renvoyèrent des échos qui intriguèrent Lyu : que les esclavagistes ne puissent s'empêcher de tâter de leur marchandise - avec plus ou moins de retenue et de savoir faire selon les individus -, cela pouvait être un désagrément - un esclave brisé et proscris ne servirait plus que de cobaye à un mage peu scrupuleux, rien ne se perd, mais quand même - comme un avantage, et dans le cas présent, il semblait plutôt s'agir du dernier cas.

    "Salutations messieurs ! salua l'hybride quand le tunnel s'élargit autour de lui. De ce que j’entends, la chasse a été bonne ? C'est la patronne qui sera ravie, et ses clients avec elle !"

    La géante ne poserait sans doute jamais un œil sur les esclaves, ses sbires s'en chargeaient le plus souvent, mais il était bon de rappeler entre les mains desquelles ces marchandises circulaient. Non sans un échange de civilités toutes relatives avec les esclavagistes présents - autant certains appréciaient sa bonhommie, les habitués notamment; autant d'autres ne parvenaient pas à passer outre ses écailles pâles et bleutées, surtout s'ils venaient de loin; un classique -, Lyu se mit à arpenter les lieux et les cages, au son de ses griffes grattant légèrement la pierre froide. Ses petites fosses nasales inspectaient tout autant la marchandise, sa queue se balançant tranquillement au rythme de sa progression. Les odeurs de crasse, de sang séché et de fèces ne l'indisposaient guère, tandis que des mires terrifiées ou furieuses croisaient son regard rosâtre et scrutateur.

    "Messire, messire ! piailla un petit être vert dans une petite boîte. Il y a erreur, je ne devrais pas être là. Nous pouvons sûrement nous arranger ? J'ai le nécessaire pour vous remercier pour votre compréhension. C'est une confusion comme il en arrive tant...
    - Un gobelin ! Il fera un excellent partenaire pour un marchand. apprécia Lyu, avant de 'sourire' autant que le lui permettaient ses lèvres écailleuses. Pas de confusion, rien que des affaires, tu l'as sans doute compris, monsieur, n'est-ce pas ?"

    Une humaine larmoyait ici; un nain se tenait silencieux là; un elfe baissa les yeux devant l'hybride plus loin. Tant d'êtres divers et variés ! D'où venaient-ils ? La question pouvait être posé à chacun, et chacun aurait une réponse différente et semblable : ils venaient de loin et n'avaient pas à être ici. Et puis, quand on grattait un peu sous ce vernis, il y avait plein de petites histoires à découvrir, et pas toujours aussi innocentes qu'ils le clamaient au premier abord... Enfin, ils verraient bien ce que les Titans avaient à leur réserver comme sort - si ce n'était pas les astres ou d'autres bêtises qui guidaient leur pas -.

    "Et toi, qu'es-tu donc ?" dit-il en arrivant devant la boîte dont se rengorgeait tantôt l'un des chasseurs de vie.

    Une métamorphe, il a dit ? Dans la semi pénombre de la cage miteuse, il lui découvrit bientôt des petites cornes, des ailes - et même une queue ! -. L'esprit curieux du lézard fourmillait des milles visages qu'il avait vu ici-bas. Vulgaires et lambda, étranges et magnifiques... Celle-ci, elle lui était complètement étrangère, voilà qui était devenue rare avec le temps ! L'hybride lézard, à peine plus grand qu'un enfant de six hivers, s'accroupit néanmoins, observant avec une grande curiosité la créature enchaînée dans sa boîte. Quelles couleurs ! Il l'a peinte ? Ce que les Titans pouvaient créer d'incroyable, quand même ? Est-ce qu'il y en a d'autre comme elle ? Mais plutôt... Bleue ? Les écailles bleutées du lézard reflétaient doucement la lumière des torches, sa queue reposant sur le sol humide parsemé de paille.

    "Tu siffles ? Tu parles ? Demanda-t-il encore en commun, avant de soudainement passer à des sons évoquant ceux des serpents. Les elfes n'ont pas de cornes, ni d'ailes, ni de queue, ni ces couleurs... ! Dis, qu'es-tu ? Me comprends-tu ?"

    Des regards d'inconforts furent échangés dans son dos : le bas-parlé n'était pas la langue la plus charmante qui soit.
    Invité
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    Anonymous
  • Ven 3 Fév - 16:02
    Croque au deal


    Une petite voix sifflante, tout près de moi. Allongée sur le flanc, recroquevillée sur moi même, la respiration poussive au milieu des hurlements émotionnels qui me traversent de part en part, j'ouvre péniblement les yeux sans écarter mes mains de mes oreilles. Pourtant ça ne sert à rien. Je sais que ça ne sert à rien. Mes iris fuchsia tombent dans deux grands yeux presque aussi roses que les miens, dont les pupilles fendus m'observent avec curiosité. Un sursaut d'amour, de culpabilité et de tendresse me soulève le cœur en le voyant avant que l'inquiétude ne revienne. Pendant une seconde j'ai cru voir Serpent !

    Péniblement, je me redresse, et m'agenouille. Mes ailes coincées contre mon dos m'enlèvent toute souplesse et m'obligent à rester droite si je ne veux pas que ça frotte encore plus. Sur les bords des entraves, il peut deviner des blessures sans cesse retracées, des plaques rougeâtres dues aux réactions de ma peau trop sensible. Epuisée, mes traits sont pourtant fins et mon teint frais.

    - Je suis... " Hava... Mais ils n'ont pas à le savoir. Je ne suis pas Hava pour eux. Alors je m'arrête et penche la tête sur le côté. " J'ai le ciel pour toit, la terre pour lit. Libre je vais, seule je suis. Celle qui n'a pas de nom.

    Je ne souris pas en prononçant ces mots et ma voix est basse. Presque un murmure. Une vérité qui m'échappe dans la cacophonie assourdissante. Ma main couverte d'écaille se pose sur le barreau, parce qu'il faut bien la poser quelque part. Si c'est pour rester enfermée sous la roche entouré de ces humains, je ne suis pas sûre de vouloir sortir de cette cage...

    - Et toi ? Tu es comme moi et Rêve ? Humain mais pas humain ?

    Mais ce n'est pas à moi de poser les questions ici. Les paroles de la Mort me reviennent et je me mords les lèvres, prête à sentir la morsure de sa voix ou de son couteau. Mais rien d'autre ne tombe que les mots de Lézard Bleu. J'acquiesce silencieusement à ses premières questions, puis il se met à parler autrement... Et j'ouvre des yeux immenses. Il fredonne ses sifflements doux. Il parle. Pas comme une bête. Il parle. Comme jamais personne ne m'a parlé. Il parlait comme j'ai prononcé mes premiers mots, m'imissant d'instinct dans le cœur et l'âme de mon tout premier interlocuteur.

    Alors... Je ne suis pas la seule...

    Aussi incongru que cela paraisse dans ce maelstrom d'horreur qui me hérisse et me tend, un sourire ému s'étend sur mes lèvres.

    - Je suis ce que tu veux.

    Les syllabes chuintantes de cette langue qui fait partie intégrante de moi glissent entre mes lèvres d'une façon involontairement languissante et plus chaude que mon timbre en commun. En réalité, je n'ai pas vraiment envie d'être ce qu'il veut, je crois... J'aurais envie d'être ailleurs. De voir le ciel. De courir avec les loups et de voler avec Aryan... C'est douloureux de ne pas avoir ce qu'on veut. Je crois que j'aurais préféré que lui et Luviël ne m'apprennent pas que je pouvais vouloir des choses pour moi qui ne sont pas celles des autres... Mais au-delà de la volonté, il y a la faim et l'instinct de survie.

    Plutôt le Lézard Bleu que la Mort. Plutôt un être partageant ma nature qu'un humain destructeur et dangereux.

    CENDRES
    Invité
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  • Sam 4 Fév - 11:20

    "Bien sûr que je rêve ! Répondit le lézard à la jolie oiselle aux jolies mots. Et que je suis humain ! En partie. Selon à qui tu demandes. Et ce que ça veut dire." Il se gratta une écaille.

    En tout cas elle lui répondait ! Et même en bas-parlé ! Il en fut tout ravi... Puis tout perturbé. C'est que le ton qu'elle employa était différent, et que ce genre-la ne visait pas à le jeune hybride en général. Il lui évoquait davantage les roucoulements des sans-écailles... Ou, pire, de très très loin... Les sons qui sortaient de la gueule de Kebossa quand l'un de ses aaaaaAAAAaaaaammmm- arg, non, il ne voulait pas y penser. Tirant une drôle de tête et clignant des yeux, Lyu secoua les mains.

    "Non, non, il y a ce que tu peux devenir en servant quelqu'un - Expliqua-t-il rapidement en bas-parlé. - et il y a ce que tu es. Quand ton œuf éclot. Que ta mère met bas. Tu comprends ?"

    Je te ferai bien un dessin mais mes griffes ne percent pas la pierre. Et il n'y avait pas assez de poussière non plus. Du moins pouvaient-elles tapoter les barreaux tandis qu'il réfléchissait en observant la créature si étrange. Rose, sans nom, parlant le bas-parlé... Et avec des écailles ! Réalisa-t-il à la vue de la main que l'esclave avait posé sur le métal. Mais c'est une métamorphe, elle peut être ce qu'elle veut... Mais elle a choisi d'avoir des écailles ! Oh quand je vais en parler à la Patronne... ! Mais si elle est vendue avant qu'elle ne vienne la voir ?...
    Qu'elle vienne ?


    "Parbleu, elle cause le bas-parlé...
    - Ce n'est pas ce qui attire le plus les acheteurs.
    - Non, mais avec tout l'reste... Ça en fait une belle pièce ! P'tète qu'un collectionneur de bête étrange l'achèterait à prix d'or. Un grand mage, pour sûr !"


    L'espoir d'un beau pécule déliait bien souvent les lèvres de ces chercheurs de perles, qui lorgnaient sur la prise de leur 'collègue' avec un intérêt tout commercial. Observateurs, ils suivirent des yeux avec attentions le lézard qui s'était relevé et se dirigeait vers le maître de la créature ailée.

    "C'est vraiment une belle prise que tu as déniché. dit Lyu au gaillard. La Patronne en sera ravie.
    - Qu'est-ce que tu me chantes ?
    - Une créature comme cela nous serait bien utile. continua le lézard, levant le nez vers l'humain le dépassant de trois bonnes têtes avec assurance Et envers qui sait lui trouver des perles... La Patronne sait se montrer généreuse."

    Un petit privilège de passeur, que de pouvoir piocher dans la marchandise à sa convenance. Une rareté, cela pouvait créer des tensions cela dit... Mais Lyu n'avait aucun doute quant aux avantages que l'individu pourrait obtenir - réduction des 'taxes', priorité de passage... -, non, les principales questions en suspends étaient : le jeu en valait-il la chandelle ? Quelque chose lui disait fortement que, oui, la jeune 'elfe' étrange intéresserait sa patronne. Kebossa apprécierait-elle qu'il ait pris cet initiative ? De cela, il en était le moins sûr... Mais il s'en occuperait en temps voulu. En comparaison, convaincre l'esclavagiste lui paraissait une trivialité.
    Invité
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    Anonymous
  • Sam 4 Fév - 13:41
    Croque au deal


    J'essaie de me focaliser que sur Lézard pour ignorer la tempête qui nous entoure... C'est difficile et je garde les mâchoires serrées, les épaules crispées. Pendant qu'il m'interroge encore, des larmes de peur et de haine mêlées me viennent aux yeux et roulent sur mes joues sans que je ne les chasse, mes propres craintes amplifiées par la caisse de résonance de tous les enchaînés.

    - Je comprends.

    Je le rassurais comme je pouvais. Toujours en bas-parlé qu'il comprenait mieux, visiblement. Je ne voyais pas trop comment lui dire autrement et cet étrange mélopée qui me revenait souvent faisait pression sur mes lèvres pour sortir.

    - Je n'ai pas éclos et je n'ai pas été portée. Je suis.

    J'essayais tant bien que mal de retenir les vers et les rimes inscrits en lettre de sans sur mon cœur en continuant à parler, mais il me regard moi avec ses yeux roses de serpent. Moi... Après tout ce temps dans le noir, seule dans cette boite. Après avoir été regardée tant de fois comme rien du tout ou comme un espoir d'obtenir quelque chose. Juste Moi...

    En un murmure de bas-parlé, je m'approche des barreaux au moment où il tourne les talons pour parler à la Mort.

    " Je suis l'ombre voilée, de peur de te haïr,
    Le chemin embrumé qui mène à ton plaisir.
    Je suis ce qui motive tes pas et t’affranchit des peurs.
    Je suis le creux au ventre et la faim en ton cœur.

    Libère-toi, je m'éteins.
    Etreins-moi, je te mange.
    Pulsions et émotions me font un lit étrange.

    Bien heureux celui qui de moi se nourri
    Bien fade devient la vie pour celui qui m'oublie.
    Esclave de moi-même ou maître des émois,
    Le premier pas est là... Nomme-moi. "


    D'autres humains parlent et je n'en ai que faire. Doucement je lâche les barreaux et je ne le quitte pas des yeux, qu'il m'ait entendu ou pas. En commun, cette déclaration était mélodieuse et intrigante. En bas-parlé, elle avait quelque chose de puissant, de dissonant. Une chanson maudite qui n'aurait pas du être prononcée. L'un des humains qui m'étudiait savamment avait précipitamment reculé, pâle comme un linge.

    Face à Lézard, la Mort reste silencieuse un moment... Il savait ne pas trop avoir le choix et franchement, ça le faisait chier. Mais en réfléchissant il pouvait peut-être trouver un deal à peu près correcte ?

    - Je comptais commencer les enchères à 250 pièces d'or vu son pédigrée. "

    Un prix très élevé pour un esclave, qui s'alignait plutôt sur celui d'une grande maison cossue dans un quartier vivant et populaire de la ville, ou d'une grande ferme avec tout le terrain autour et les employés avec... Et ce n'était que le prix de base. En réalité, il pensait commencer à 100 et faire grimper les enchères à cinq fois le prix... Mais s'il devait la remettre entre les griffe de la Dévoreuse sans pouvoir jouer de son bagout devant une foule, mieux vaux forcer le trait.

    - Femme, En âge de porter des enfants, sans cicatrice, santé impeccable, hanches solides, dents nickels,  pas de maladie vénérienne - je l'ai faite examiné par un médecin près de la frontière avant de m'y essayer - appliquée, je suis certain qu'elle ne demande qu'un peu d'attention pour apprendre tout ce dont vous aurez besoin, et en plus elle est d'une docilité incroyable. Même pendant sa capture, elle n'a jamais essayé de blessé le moindre de mes hommes.

    L'homme fait signe à Lyu de retourner près de moi qui, même dans ces conditions, ne semble éprouver aucune pudeur. Il s'en approche sans crainte, avec l’aplomb d'un dompteur de fauve qui sait qu'aucun mal ne lui saura fait.

    - Debout. " ordonne-t-il avec un sourire sadique qui me fait frémir. Je m'exécute immédiatement dans un cliquetis de chaînes et garde les bras le long du corps.

    - Tu vois sa cage ? Ni merde, ni pisse. Elle ne coute rien à l'entretien vu qu'elle n'a pas besoin de manger ni de boire. Elle parle plusieurs langues. Et côté pouvoir on a noté la métamorphose, une sensibilité extrasensorielle et un lien avec les animaux. " Il se baissa pour pouvoir ajouter à l'oreille d' l'hybride... Et se rendre compte qu'il ne savait pas vraiment ou elle était cette oreille... Alors il se racla la gorge et murmura vers le côté de sa tête. " Je voulais garder cet argument pour le jour des enchères mais en plus, l'un de mes gars est un vampire et on a fait une découverte assez peu banale. Son sang a des propriétés magiques extraordinaires. Ce serait une panacée alchimique et un puissant focalisateur d'enchantements. Mais en plus, il a l'effet d'une puissante drogue euphorisante, stimulante et désinhibante. ça marche sur n'importe qui, pas seulement les vampires. C'est un truc, je vous raconte pas, et ça marche sur toutes les races humaines, même les non-morts et les machins étranges. Aucune restriction, produit totalement nouveau. Et elle est unique. La seule de son espèce, on en a jamais vu d'autres. Peut-être la dernière d'une race inconnue ou la première d'une nouvelle lignée. Rien qu'avec ça je comptais faire monter les enchère à deux ou trois fois le prix de départ au grand minimum. Et il y a encore quelque chose ...

    Sans crier gare, il dégaina son couteau et passa le bras entre les barreau. La lame d'acier me mordit la cuisse, y traçant lentement et consciencieusement une longue estafilade. Peu profonde mais bien visible. Le sang perle et coule, rouge. Je serre les dents mais les larmes continuent de couler et un sanglot vient secouer mes épaules. Il n'aime pas grand je crie, mais pleurer ça va.

    Ma jambe tremble un peu. Il range son arme et revient m'attraper la jambe pour l'approcher des barreau. Déséquilibrée, je manque de tomber et m'accroche aux tubes de métal comme je peux, dévoilant toute ma féminité aux yeux des spectateurs d'une façon parfaitement humiliante pour la plupart des créatures de ce monde.

    - Viens toucher. "
    offre la Mort en désignant ma cuisse blessé. D'un mouvement du pouce, il repasse sur l'entaille, écartant mécaniquement le sang pour dévoiler une peau sans la moindre trace de blessure. " C'est sans trucage. Elle régénère. C'est pas une perle. C'est la perle de ma carrière... Il me lâche et s'appuie de l'épaule contre les barreaux. Moi je ne recule pas, je me remet simplement debout. Je sens la chaleur de son corps près de ma hanche et frissonne d'une terreur muette. Lui, il badine. " Mais je sais que tu travailles pour quelqu'un de valeur et autant que cette perle orne le cou d'une amie. Je suis prêt à te la faire à 600 plus les petits à-côté dont nous parlions tout à l'heure. Qu'en dis-tu ?

    De quoi s'offrir un manoir modeste dans la haute ville de Liberty et entrer par la petite porte dans le monde des gens riches... S'il trouvait suffisamment d'argent pour entretenir un tel endroit. En réalité, s'il avait pris la peine de trouver le bon connaisseur, ça n'était même pas forcément un prix si élevé pour une pièce unique, mais l'esclavagiste qu'il était restait limité par sa propre imagination et sa propre expérience.

    Et moi ? Moi je regardait l'échange, la vision trouble, droite. Les sanglots avaient cessés mais les larmes coulaient toujours.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Dim 5 Fév - 17:34

    Un poème ? Et ce n'était que le début de la longue liste de surprises que réservaient l'étrange créature, comme s'employa à l'exposer son détenteur, dans la plus grande franchise. Vraiment nécessaire ? songea le lézard, sachant reconnaître des actes de tortures gratuits de ceux servant à marquer l'assistance. Sans aucun doute, le forban s'amusait bien, d'autant plus en essayant d'en tirer une somme abracadabrantesque. Lyu n'en parut pas moins fort intéressé, quoique légèrement circonspect devant les innombrables louanges que lui chantait l'esclavagiste. Cela faisait partie du jeu : fait moi miroiter de l'or, je te dirais qu'il a une odeur de merde, tu t'en offusqueras et j'offrirais un peu plus pour t'apaiser. Enfin, parfois.

    "Vous n'avez pas chaumé pour en découvrir tous les secrets. salua-t-il, faussement appréciateur. C'est vrai que je n'en ai encore jamais vu de pareil... Ou peut-être une croisée drakyn avec un humain ? Ou encore une création de mage ? Qui sait combien de temps ce genre de chose peut vivre sans la magie de son maître. Les fleurs coupées fanent si subitement... Enfin, ne tablons pas sur ce que nous ne savons pas. raisonna-t-il aimablement. Si elle peut enfanter - les hybrides en connaissent un rayon sur la stérilité -, ce qu'elle mange - même les gobelins doivent manger autre chose que des pièces -, ce qu'elle sait - elle n'a pas l'air bien dégourdie si elle vous a si peu résisté, vraiment, ne s'agirait-il pas d'une création en fuite ? Son maître vous en aurait sans doute appris davantage -... On peut commencer à 200 pièces d'or."

    De vérité en mauvaise foi, le jeune lézard naviguait dans les eaux troubles du déni de la valeur de ce qu'il avait sous les yeux, lorgnant la créature avec le même intérêt qu'un acheteur devant un gigot à la couleur étrange, bien loin de la sincère curiosité qu'il avait affiché alors. Mais le spectacle de ce jeu n'était pas pour l'esclave, il était pour l'esclavagiste, qui ne voyait en l'empathie et en l'intérêt qu'une occasion de tirer un meilleur prix. L'on ne survivait guère longtemps au sein de la Pègre si l'on se laissait plumer.

    "Et sa régénération, qu'en sera-t-il quand elle sera réellement affamée, puisque l'on ne sait pas la nourrir ? Elle est prometteuse, c'est un fait, mais il faudra lui apprendre, et que l'on découvre encore ce qu'il peut être tiré d'elle... Si elle ne se révèle pas tout simplement inapte à évoluer autrement que comme chaufferette exotique. Il poussa un soupir. Il est arrivé à plus d'un amateur d'art de penser obtenir l'oeuvre d'un maître, pour finalement découvrir que c'était un faux. Sera elle de nacre, ou de faux argent ? Lyu se tourna vers son interlocuteur. Néanmoins... Votre expérience en la matière n'est pas négligeable, la Patronne en a bien conscience. 300 pièces d'or, et vous pourrez voir avec elle comment faciliter vos affaires pour les années à venir."

    Tenant loin de son esprit tout doute pouvant nuire à sa manœuvre, le reptile tendit sa main griffue au bandit. Le jackpot n'était pas aussi mirobolant que celui-ci avait proposé dans un premier temps, mais à quel esprit éclairé ne serait pas intéressé par un laisser-passer de longue durée auprès de la Dévoreuse ? Celle-ci avait la réputation de respecter ses engagements. Sitôt qu'elle serait mise au courant qu'elle en avait un nouveau.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Dim 5 Fév - 18:25
    Croque au deal


    - Je n'ai pas de maître. Je n'ai pas de mage. Et j'ai f...

    Ma phrase se fini dans un glapissement de douleur. En passant la main à travers les barreaux, la mort à tracer un nouveau sillon dans ma peau. La douleur vive ne dure qu'une fraction de seconde, mais la façon dont il empoigne mon collier pour me balancer contre le métal et me laisser glisser au sol est bien plus terrifiant. Recroquevillée à genoux, je reste prostrée, le visage vers le sol.

    Je sais quel sourire sadique à la fois sadique et déçu il pose sur moi. J'ai enfreint la règle une fois de plus... Je suis idiote, je ne fais pas exprès... J'ai encore parlé sans qu'il ne m'y autorise.

    - Tu vois, pas de maître mage. Mais je t'accorde qu'il en reste beaucoup à découvrir. Autant de secrets qui pourront être monnayés à leur tour. Rien qu'avec son sang vous pourrez rentrer dans vos frais en quelques mois si elle ne donne pas satisfaction autrement ! Allez l'ami, 500, pour ta patronne, en six mois rien qu'avec un nouveau trafique ça sera épongé. C'est déjà un cadeau que je lui fais. Pense à tout ce qu'elle pourra gagner avec !

    Je glisse un regard craintif sur les deux hommes qui me surplombent dorénavant, plus occupés à se convaincre l'un l'autre qu'à s'occuper de moi d'une quelconque façon. La Mort s'approche ne la désigne que vaguement en achevant.

    - On a fait plusieurs semaines de routes avec elle et elle est toujours bon pied bon œil, tu vois ? Allez, en l'honneur de ta patronne je veux bien descendre à 450 avec notre petit arrangement de passage. Mais si je descend en dessous je m'arrache moi-même les couilles vu ce que j'aurais pu en avoir auprès de ces mages là, les Mnemosis. Tu sais comme moi ce qu'ils seraient prêt à mettre. Soit pas vache.

    En vérité, l'esclavagiste n'avait pas l'intension de déplaire à la Dévoreuse et il savait qu'il ne pourrait pas refuser de céder la peau rose sans avoir des ennuis problématique avec son business républicain... Mais restait à savoir si la redoutable chef de gang avait l'intension de se mettre à dos un réseau d'esclavagiste du nord en prélevant une pièce d'exception, ou si elle allait se montrer pas trop rapace. Lyu avait l'offre de paix entre ses petites mains griffues. S'il continuait à la baisse, il obtiendrait la créature qu'il cherchait et quelques ennemis qui iraient surement vendre leurs spécimens les plus rares ailleurs pour ne pas risquer de se faire à nouveau spolier tout en profitant de l'arrangement pour écouler les quantités classiques.

    Une fois la transaction conclue, à son détriment ou non, la Mort serre avec ferveur la main de Lyu et fit signe à ses gars de lui amener les documents nécessaires. Les républicains aimaient les documents... La paperasse et les détails furent rapidement expédié. Là dessus, l'esclavagiste était même très arrangeant, se reposant sur la réputation sans tâche de la grande dame qui n'avait qu'une parole.

    On ouvre alors la cage et je regarde la Mort s'approcher une fois de plus. A genoux, je baisse la tête contre le sol, mes cornes cliquetant et mes cheveux se mêlant de paille. J'ai remarqué qu'il aimait bien que je me prosterne, ça le rendait parfois moins méchant. Un frisson me remonte le long du dos lorsqu'il me fait lever la tête en tirant sur mes cheveux. Un maillon froid est attaché à mon collier. Il vérifie d'une main sûre chacune de mes entraves : ailes, mains, pieds, queue, et recule, tendant le bout de la chaine à Lezard Bleu.

    ... J'ouvre de grands yeux comprenant soudain ce que cela signifie... Je suis libre. Libre de lui.

    Je regarde la Mort en face. Il me sourit, ses grands yeux me glaçant jusqu'au fond des os. Avant que j'ai eu l'audace de penser lui échapper, il me saisit au menton et j'arrête de respirer.

    - Notre petit voyage s'arrête ici, ma belle. Tu va gentiment suivre le monsieur et faire tout ce qu'il dit, n'est-ce pas ?
    - ... Oui.  " soufflais-je d'une voix blanche en acquiesçant, mes yeux fuyant les siens pour se poser au sol.

    Il tire d'un coup sec sur mon collier et je manque de faire un faux pas en descendant la marche entre ma cage sur roue et le sol. Le contact avec la pierre froide est rude sous mon pied. Je halète fermement sous le coup de l'émotion, mes yeux tentant de trouver les repères que mon esprit peine à garder dans la tourmente.

    Une main claque sur mes fesses et je fais deux pas pour me retrouver juste devant Lyu qui m'arrive un peu en dessous de la poitrine.

    - Elle est à toi l'ami. Merci d'avoir fait affaire avec nous !

    CENDRES
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  • Lun 6 Fév - 16:00

    Je suis un lézard. Et le lézard topa pour 450 pièces d'or, la bonne poigne du forban le faisant presque se sentir plus grand qu'il n'était, aussi satisfait d'avoir réussi à faire baisser le prix exorbitant demandé en premier lieu par l'esclavagiste, que souffrant d'un - léger - vertige en réalisant la somme en jeu, qu'il venait de céder au nom de la Patronne... Sans lui avoir demandé son aval au préalable. Mon p'tit Lyu, il faut saisir les occasions et ne pas les laisser te passer sous le nez. Quant au prix qu'il aurait lui à payer... Il ne voulait pas y penser. Ni envisager la perte dû au fait que l'étrange créature avait parlé juste pour faire tomber l'un de ses plus importants contre-arguments... Et en confirmer un autre. Ce qui était fait... Il devait la lui montrer !

    La paperasse expédié et les dernières vérifications effectuées, et le petit hybride lézard pâle se retrouva avec une chaîne en main, et une délicate, frêle et étrange créature à l'autre bout de celle-ci.

    "Au plaisir de voir vos affaires fructifier au sein de notre réseau." salua-t-il cordialement la brute sadique.

    Puis il fut grand temps de prendre la tangente, avant qu'une autre idée de 'génie' ne lui fasse perdre la tête. Potentiellement littéralement. Quittant la salle aux esclaves d'un bon pas satisfait, l'esclave à sa suite, Lyu attendit que l'ouverture soit assez loin, pour se laisser allez à ralentir le pas et soupirer profondément, dans la relative tranquillité d'un long couloir en partie éclairé par des torches lointaines.

    "Par Puantrus et ses milles pets... C'est qu'il vient de s'en mettre plein les poches celui-la ! pesta-t-il entre ses petites quenottes pointues. 450 pièces... ! Aaaaaaaahhhhh..."

    Se recroquevillant sur lui-même un bref instant en se grattant la tempe de sa main libre, l'hybride se redressa ensuite en s'ébrouant et en expirant profondément. Puis, il se racla la gorge, et se tourna vers sa... Nouvelle acquisition. Ayant quitté la salle sans un regard en arrière, il prit le temps d'observer de bas en haut l'étrange femme, qui le dépassait de deux bonnes têtes et demi. Il claqua de la la langue de désapprobation.

    "Baisse-toi un peu... sitôt la tête à - petites - cornes plus à portée, il retira de ses griffes la paille trainant encore dans la chevelure en bataille de l'esclave. Les perles on les met dans des écrins de soie normalement. Marmonna-t-il, avant d'inspecter rapidement les 'plaies' qu'avait infligé l'esclavagiste. Incroyable... Mais vu ta tête, ça faisait quand même mal."

    Mine de rien, le lézard venait de voir défiler devant ses mires rosâtres des apanages féminins qui auraient fait tourner la tête de bien des humains - et surement des humaines d'ailleurs -. Lui, pourtant, ne s'y arrêta pas plus que cela, prêtant bien davantage attention aux attributs 'non-humains' de sa 'possession'. Pas une création de mage alors ? Il l'observa un instant, pensif, avant de demander :

    "Tu as dis que tu avais faim. Qu'est-ce que tu manges alors ? Puis, se rappelant un autre détail. Et qu'est-ce que tu racontais tout à l'heure ? Une 'tombe ouatée' ? Tu connais des poésies !?"
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  • Mar 7 Fév - 13:28
    Croque au deal


    Lézard avance vite malgré sa petite taille et j'avance derrière lui, le dos courbé sous les regards lourds aux envies contradictoires. La tête rentrée dans les épaules et l'esprit toujours secoué par l'intensité ambiante, mes mains remontent vers mes oreilles et je garde les yeux bien au sol. Tellement de bruit !! Tellement de bruit !!

    Alors le fait de sortir de là, même si je suis raide et coincée par le métal qui m'entoure, est déjà un soulagement. Les impressions redeviennent lointaines. La tornade en moi s’apaise et se délite en courants de vent lointains. De douloureux et bouleversant ils deviennent gênant et désagréables. Je prends une grande respiration et sèche mes yeux du revers des mains pour finalement me redresser un peu. Je n'ai aucune idée du chemin que nous avons pris et je me rends compte vraiment que nous sommes sous la terre, réalisant que tout était à ce point intense et déboussolant que j'ai l'impression de me réveiller.

    Il n'y a plus que moi et lui, Lézard Bleu, de loin autour. Il baragouine. Il chuchote. Il râle. C'est agaçant... Bien que je ne saisisse toujours pas l’attrait de l'humain pour les pièces d'or. L'attrait des pies et des corbeaux pour ça c'est plus logique. ça brille et c'est joli, ils en décorent les endroits qu'ils apprécient, mais les humains ne les regardent pas vraiment. Ils y font des dessins qu'ils n'apprécient pas et les gardent enfermés jusqu'au moment de le refiler à d'autres. Enfin... C'est toujours curieux mais pas étonnant.

    Je souris un peu, la proximité de Lézard bien plus agréable que celle des humains malgré son trouble. A force de travailler avec Aryan, je peux visiblement être près de quelqu'un que je ne connais pas sans me sentir trop mal. C'est... Un petit rayon de soleil alors que mon cœur se serre à la pensé d'Aryan... ça fait mal. Il me cherche encore, peut-être ?

    Soudain, Lézard se retourne. Je m’immobilise et relève la tête pour me tenir droite, comme la Mort me l'a entrer dans le crâne, perdant tout sourire. J'obéis de suite, posant un genou à terre et me retrouvant un peu plus basse que lui, le regard à ses pieds... Et mon cœur se réchauffe par surprise. Les mots et l'attention du jeune homme me surprennent. Je le pensais curieux, mais pas gentil...

    Mon regard remonte croiser le sien alors qu'un brin de paille tombe au sol et des mains écailleuses se posent sur ma peau.

    - Oui, ça fait mal... Pas beaucoup. Mais mal. " soufflais-je en bas-parlé, chuintant avec plaisir cette langue serpentine que je n'ai jamais pu parler avec qui que ce soit. Ma voix semble toujours plus chaude et caressante sous ces accents.

    Par rapport au reste les petites coupures étaient supportable. la Magie de Mort était bien plus terrifiante.

    Étrangement consciente de mon apparence auprès des humains, depuis ma rencontre avec Rêve, avec Lézard c'est différent. Il ne semble plus plus gêné que je ne le suis et c'est encore un point qui me détend. J'acquiesce. Oui j'ai Faim.

    - Je connais des poésie. J'en écoute et j'en fait quand ça vient. C'est plus facile de dire avec les bons mots réfléchis avant. ... E t je sais pas ce que je mange, mais j'ai encore plus faim depuis qu'il m'a mis ce collier et que je suis loin d'A... " J'aurais peut-être toujours faim maintenant... Je m'arrête brusquement, mes longues oreilles pointues s'abaissant de découragement. Aryan avait des hypothèses sur ce que je mangeais, mais je ne sais pas si j'ai raison. Par contre, il y a des choses simples que j'ai vu... " Je me sens mieux quand je suis prêt des gens. Peut-être que j'ai seulement faim de vous.

    Inconsciente de ma maladresse, je le regardais, attristée. Une main sur mon collier, je me retenais juste à temps de ne pas lui poser à mon tour une question. La Mort enseignait durement les leçons et si je les oubliais souvent, celle fois j'avais réussi à la mettre en pratique : ce n'est pas moi qui pose les question ici.

    CENDRES
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  • Jeu 9 Fév - 9:25

    Aussi tendre qu'une pèche. Songea Lyu, un brin perplexe. Elle va la croquer. Aussi préoccupé par les étranges caractéristiques de l'esclave, qu'enthousiasmé par ses découvertes - et il y aura sans doute encore tant à découvrir ! -, il mit un instant à réagir à sa dernière déclaration. Puis il tiqua.

    "Faim de... Hein ? Dans le doute, puisqu'elle était toujours à genoux, il en profita pour lui inspecter les dents. Fait 'aaaaah'. 'Aaaaaaah' j'ai dit. Ouvre la bouche. Hmmm... Il tira un peu sur les joues pour lui regarder le fond de la bouche. Parce que les sans-écailles n'avaient jamais de dentition digne d'être nommée 'gueule'. T'as de quoi croquer, arracher, mâcher, on passera en cuisine plus tard."

    Puis il recula, non sans tapoter d'une griffe le collier qui... 'L'affamait'.

    "Ça, c'est pas à moi de dire ce qu'on en fait. Plus vite je te présenterai à elle, plus vite... On saura." Et toute son assurance ne parvenait pas à dissimuler son excitation... Comme sa nervosité. A croire que prononcer son nom la ferait surgir au détour d'un couloir, ce qui serait fortement surprenant.

    Faisant volt-face, il l'entraîna plus avant dans les souterrains.

    ---------------------

    C'était un lieu qui n'était pas censé exister, où l'on entendait régulièrement le murmure de l'eau croupie des égouts, quelque part, tout près, et où les murs avaient l'irrégularité d'une taupinière. Dérivé de voies souterraines jointes par les contrebandiers, parfois d'anciens points de fuite condamnés par les habitants du dessus, peaufiné par des architectes aussi nobles que motivés par l'appât de gains douteusement acquis et nécessitant de disparaître rapidement, le dédale pouvait évoquer la complexité chaotique d'un repaire de bandits souterrains. Passant devant d'autres couloirs, des portes closes comme des ouvertures donnant sur des salles d'armes, des entrepôts ou ce qui évoquaient des dortoirs, d'un raffinement irrégulier, confinant le plus souvent à l'austèrement utiles, illuminés par des pierres magiques, le duo n'en apercevait qu'un fragment.

    L'esclave attira les regards, bien sûr. Certains concupiscents, d'autres surpris mais qui regardèrent rapidement le sol par la suite, d'énièmes amusés par le lézard et sa prise. "Lyu, qu'est-ce tu nous as déniché-la ?" Appela une brute en s'approchant, intéressé. "Un cadeau pour la Patronne." répondit tranquillement l'hybride. Aussitôt, le sourire du bandit s'enfuit au profit d'un hochement de tête respectueux, tandis qu'il les laissait passer sans insister davantage.

    Bientôt, ils débouchèrent sur un nouveau couloir. Un grand couloir, où trois Lyu debouts les uns sur les autres n'auraient pas touché le plafond. Là, les échos d'écoulements aqueux se faisaient entendre davantage, et les briques brutes laissèrent vite place... A des mosaïques.
    Lourde et titanesque, une double porte leur bloqua le passage.
    Heureusement, il y en avait une petite dans la grande, une à taille humaine. L'hybride s'arrêta quelques mètres devant celle-ci.

    "Je vais te présenter à la Patronne. Des esclaves comme toi, on en voit pas tous les jours ! expliqua-t-il d'une voix mesurée. Souriant d'excitation, il sembla hésitant un instant, puis ajouta. Fit mine de parler, se tût, réfléchit, puis lâcha, incertain. Essaye de... Ne fait pas... Dit... Hmmm... Il soupira lourdement. Ne baisse pas la tête. Ne soit pas..."

    Il secoua les mains en la montrant dans son entièreté... Avant de se tapoter le menton d'une griffe. Finalement, lui tournant autour comme une matrone exigeante autour d'une fille à marier, il lui releva le menton, lui tapota le dos - les ailes - pour qu'elle se tienne bien droite, lui écarta un peu les pieds d'une patte griffue - pour qu'elle soit moins recroqueviller... Dans la limite de ses chaînes. -, lui redressa les épaules puis lui regarda les mains... Surtout celle à écailles.

    "Tu n'es pas un jouet. dit-il finalement. Pas un bout de viande. Bats-toi, et tu vivras. Laisses-toi dévorer, et il y en aura pour ne laisser que des os. L'autre, celui qui t'a capturé, cherchait à faire de toi un 'truc' dont il pourrait tirer ce qu'il voulait. Se laissait faire, ça peut servir à lui faire baisser sa garde, à survivre... Mais pas à vivre."

    Il sembla vouloir ajouter quelque chose d'autre, mais se retint... Pour ajouter, non sans un pauvre sourire plein de petites dents pointues.

    "Ca va aller... ?"

    Bien sûr que cela va aller, c'est une métamorphe, elle a des écailles, des ailes, une queue et des cornes... ! Elle ne sait même pas... Mais moi je sais. C'est peut-être ça le problème. L'extrémité de la queue du lézard bleue frétillait.
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  • Jeu 9 Fév - 14:50
    Croque au deal


    - AAAAAAAAAAAH.

    J'ouvre grand sans me formaliser. Obéissante. Ma dentition presque humaine se révèle en rangée de perles blanches. Les crocs qui remplacent mes canines rappellent discrètement que je ne le suis pourtant pas tout à fait. Il me lâche et je fais claque ma langue plusieurs fois pour me débarrasser du goût pendant qu'il me promet qu'on pourra vite savoir ce que ce collier me fait... Peut-être l'enlever ? ... J'aimerai tant qu'on m'enlève tout ce fer. Chaque mouvement m'ouvre la peau et me brûle. Je le déteste...

    La chaîne cliquette et je me remet debout pour suivre Lézard.

    Bientôt, nous nous rapprochons de nouveau d'humains et ma posture dégagée s'alourdit. La douleur. La lassitude. L'excitation. Une Faim et une agressivité exacerbée m'entoure et me remplit peu à peu, me faisant de nouveau levé la tête, les pupilles étrécies. le dot raide, la tête haute, les oreilles pointées vers l'avant. Il y a... Une odeur de sang, de merde et de sueur. J'ai le cœur qui bat... Et pourtant je sais que tout cela ne vient pas tout de moi. Je dois rester concentrer... Comme Aryan me le conseillait. Concentrée sur ce qui vient de moi...

    Moi... Je trouve cet endroit étrange et terrifiant. Moi... Je suis fatiguée, j'ai Faim. Moi... J'ai tellement peur, de chacun d'eux, de la douleur qui rode, du feu, de la lumière et des lames qui brillent à chaque coin de mur, prêt à me faire du mal et à m'obliger à faire ce que je ne veux pas. Moi... Je me sens seule, désespérée...

    Je veux pas !

    L'agressivité et la suspicion sont mieux ! Je souffle. Et lorsque la brute s'approche, ses yeux me souillant d'avance, mes oreilles se plaquent en arrière et mes iris s'étirent en deux lignes comme celles d'un serpent en pleine lumière. Je peine à retenir un rictus qui dévoilerait mes crocs, prête à le mordre s'il essaie de me toucher.

    Et nous repartons sans drame. La pierre fait place à la couleur. L'agressivité à une certaine tranquillité qui laisse de nouveau toute la place à ce que je sens, moi. Je me courbe faiblement, les attaches de fer rigide ne me laissant pas beaucoup de mou. Lézard est fébrile. Le danger n'est pas loin et je n'aime pas être ici. Je suis fatiguée... Et le voilà qu'il tourne, qu'il m'observe et me fait bouger. Ne pas baisser la tête. Se battre. La survie... La vie... Des mots qui me semblent dépourvu de sens ici. Des mots qui ne me vont pas, ne sont pas bons pour moi. Si je me bas, j'aurais encore plus mal et ça, c'est hors de question.

    J'obéis de mon mieux, garde ses demandes en tête, et une seule réponse me vient quand il me demande si ça irait.

    - J'ai mal et j'ai faim.

    Pas de gémissement ou de ton suppliant. Seulement la simplicité d'une réalité particulièrement pragmatique. Est-ce que j'avais peur de ce qui le rendait fébrile comme ça ? Pas vraiment. Il était effrayé et excité comme les humains le sont à l'aube de quelque chose d'important pour eux, pas comme une proie. Je suis surtout angoissée à l'idée de voir une humaine de plus et de près. Peut-être même plusieurs. Et après... Je ne sait toujours pas à quoi je servirai.

    CENDRES
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  • Sam 11 Fév - 20:38

    Le lézard observa un temps l'esclave, cherchant peut-être une lueur de compréhension dans son regard docile. N'y trouvant pas plus de réponse que la porte derrière eux ne se vit pousser des roses à pois jaunes sur la poignée, il finit par soupirer, soupesa la chaîne entre ses griffes... Puis poussa le battant.

    La bouffée de chaleur les engloutit sitôt passé l'encadrement. La chaleur, et une humidité dense, faisant rapidement luire les écailles pâles de l'hybride, au même titre que les mosaïques recouvrant murs et piliers. Au même titre que le dernier couloir, les lieux étaient gigantesques, hauts, habillés de lumières par des pierres magiques disséminées. Couleurs et obscurité se succédaient, dans les ombres se trouvant parfois des esclaves discrets, dans l'attente d'une commande. Le bruit de l'eau était ici plus fort, un tranquille clapotis... Celui des grands bassins emplissant la salle souterraine. Qui se serait attendu à trouver là ce qui s'apparentait à un grand hammam ? Encore plus en ayant connaissance de la présence non loin des égouts de la ville ? Une vision atypique et civilisée... Jusqu'à ce que le nez fin le repère : le reliquat d'une odeur de vieux sang. Quand bien même, pour l'heure, aucun écarlate ne sautait aux yeux, l'odeur de ce qui était survenu, il y a peu, il y a longtemps, s'accrochait entre les carreaux, telle une tache ineffaçable, malgré les heures de frottage des plus serviles.
    Dans un claquement étouffé le lourd cadre de bois se referma derrière-eux... Un immense sifflement reptilien, grave et lourd, y répondit.

    "Lyu... L'écho se les enveloppa comme une vaste poigne lâche.
    - Me revoilà Patronne !" sourit l'intéressé.

    Et au son du cliquetis des chaînes de la métamorphe, il les mena au centre de la salle, s'extrayant d'entre les piliers, pour s'avancer au devant du plus grand des bassins. L'onde paresseuse renvoyait dans toutes les directions ses milles reflets changeant, éclaboussant parfois les visages cachés, ondulant sur les murs, le lointain plafond aux motifs colorés, et aussi... Le mastodonte s'y tenant alangui.

    Plus haute qu'un homme, assise, et plusieurs fois plus large, l'hybride observait avec de petits yeux reptiliens, inhumains, le duo, du haut de son crâne plat, par delà une longue mâchoire garnie de crocs et dénuée de lèvres. Les quelques voiles 'habillant' ses attributs féminins ne cachaient en rien la masse de chair flasque de la saurienne géante, ni sa longue queue massive gisante dans l'eau. Ses écailles évoquant la couleur de la vase, délavée, palissaient sur son ventre et son torse. Un monstre massif à l'apparence âgé, dans une antre luxueuse de pacha.

    "J'ai trouvé quelque chose qui devrait vous intéresser..." ajouta le petit hybride, non sans une inclinaison du buste.

    La longue tête, qui eut pu engloutir le lézard en une bouchée, se pencha doucement dans leur direction, les reflets de l'onde nuançant de bleu la pâleur de son immense gueule.

    "Que t'ai-je envoyé faire... Lyu ? souffla l'être reptilien.
    - Inspecter les nouveaux arrivages. répondit-il du tac-au-tac. Et j'ai vu cette escla-...
    - Avec quel or l'as-tu payé... Lyu ?"

    Un instant, le lézard hésita, déglutit. Le silence était lourd, des respirations suspendues dans les ombres, et le reptile géant... Immobile.

    "Le vôtre, Patronne. dit-il d'une voix froide. J'ai pensé que..."

    Mais la lourde tête s'avança encore, et il se tut. La suite lui parut comme une évidence.

    "...Combien ?
    - 450 pièces d'or. Et des avantages." lâcha-t-il.

    Disant cela, le jeune hybride eut la sensation que son coeur lui tombait au fond des tripes, les mires de la géante le fixant sans ciller un seul instant, sa gueule à la dentition toujours dénudée guère éloignée de lui. Toutes les merveilles de l'esclave qu'il avait trouvé passèrent totalement en arrière-plan. Il avait merdé.

    "Combien possèdes-tu...?
    - Pas assez." lutta-t-il pour répondre clairement.

    Une pogne de la taille d'un jeune nain désigna l'esclave d'une griffe, griffe que certains auraient comparé à un gros coutelas.

    "Combien en tirerais-je ?" siffla bas l'écho glacial.

    Une fraction de seconde, les mires rosâtres regardèrent 'l'elfe' à cornes. L'esclavagiste a dit que... Au lit... Son sang... Que... Avant de regarder par terre, avant d'affronter à nouveau le regard froid de sa supérieur. Milles idées lui traversèrent l’esprit pour se tirer de ce faux pas, pour rembourser cette somme astronomique. Avec une esclave pareille, un jeu d'enfant, aurait dit l'autre.

    "Pas assez."

    Il eut pu compter chacun de ses battements de cœur comme autant d'heures passer à contempler une guillotine, avec sa tête sur le billot. Malgré la chaleur du hammam, et le métal entre ses mains, il avait froid. Elle ne cillait pas, ne dit pas un mot... Et tout être avançant qu'une hybride alligator ne pensait pas dans ces moments-là eut été un imbécile fini. Mort, pour être plus précis. Cela ne lui arriverait pas, pas à lui... Mais il n'était pas à l'abri pour autant. Personne ne l'était.
    Avec une lenteur de pachyderme, la géante se reposa en arrière, son simple mouvement jetant à travers le bassin des remous qui firent monter l'eau jusqu'à lécher le bout des griffes du petit hybride. Ce dernier se rappela de respirer.

    "Une."

    Il se tint droit comme un piquet. Ce n'était pas si mal finalem-

    "Pour chaque centaine de pièces... Que tu dois."

    Il déglutit difficilement.
    "Oui, Patronne."

    Puis, sans un regard pour l'esclave, il déposa la chaîne, prit l'un de ses petits couteaux attaché à son flanc, et se mit à s'ôter méticuleusement une dent. Puis une autre. Jusqu'à avoir le compte. Au son des quenottes ricochant sur la mosaïque, de la lame triturant ses gencives, et de sa respiration irrégulière. Sous le regard impassible de la géante.
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  • Dim 12 Fév - 2:03
    Croque au deal


    Une bouffée de chaleur humide me caresse au visage et je prend soudain conscience que cela fait bien longtemps que je n'avais pas senti de l'eau sur ma peau... Je me sens sale et j'aimerais boire, pour le plaisir, pour ma peau humide. Nager aussi, et me sentir à nouveau moi. La brume me réconforte un peu, sa chaleur me caressant étrangement après tant de jours de froid et d'inconfort. Le clapotis m'entoure et me berce. L'eau... Et la vision de Serpent partant à dérive me revient. Je ne sais pas depuis combien de temps il est mort, mais j'ai toujours de la peine en pensant à mon confident. Il me manque tellement.

    Pas maintenant !

    J'inspire et serre mes petits poings griffus... Qui se rouvrent en même tant que mes yeux face aux immenses bassins fumants. C'est si beau !!!

    Un échos profond. Une Faim profonde. Le son grave résonne dans ma poitrine, vibre et m'enveloppe... C'est Patronne. Elle est étrange, vaste et profonde. Je regarde de droite et de gauche mais la brume couvre les flots et je ne vois pas l'origine de la voix. Je ne la sens pas bien non plus. ça sent les écailles mouillées de Lézard. ça sent le sang renfermé dans cette antre de prédateur... Je n'aime pas ça. Si prédateur il y a vraiment, avec ces fers je ne pourrais pas partir. C'est bien la seule perspective qui me tend.

    Et enfin, elle apparait, la jolie Patronne. Comme Lézard !! Grande Crocodile nous regarde, mi-humaine, mi-animale. Avec des crocs, des écailles et tout ! Je m'interroge... Peut-être qu'ils sont des êtres comme moi, comme la Dame Louve. Unique et solitaire. Humain et pas humain à la fois. Une intime conviction venu du fond de ma mémoire m'affirme le contraire, mais l'idée me faire du bien. Et puis même si ce n'est pas le cas, ces crocs et ces écailles sont bien plus rassurant que ces mains à cinq doigts et le sourire de Mort.

    Ils parlent d'argent et je sens bien que c'est un sujet tendu. Lézard se tend et je sens sa peur diffuse. Pour le soutenir je me rapprochais de lui et passait une mains rassurante dans son dos. Il a été gentil avec moi, Il n'a pas à être seul pour faire passer la peur.

    ... Non... Effrayée par le couteau, je bondis en arrière.

    Je ne comprends qu'en voyant la première dent tomber sur le sol. La douleur fuse... Mais la peur en est curieusement absente. Je ramasse la petite dent pleine de sang pour la humer et regarde Lézard, puis Grande Crocodile. Je ne comprends pas... Elle n'est pas agressive, pas énervée. Il s'enlève les dents alors que ça fait mal. Le collier m'entoure dans un coton aqueux, alors là, je ne comprends vraiment pas... Et je ne me sens pas en danger. Aryan m'a montré que les gens sont généralement bons et Lézard aussi et elle n'est pas humaine.

    - Pourquoi ? " demandais-je de la façon la plus dégagé qui soit dans la langue susurrante avec laquelle j'étais née. Je n'y avait pas vraiment réfléchi, actant que si Lézard parlait ainsi, Grande Crocodile aussi. Toujours le même ton chaud et plaisant pour ceux capable de comprendre ce phrasé, toujours ce timbre involontairement langoureux. " Pourquoi vous voulez ses dents ? ça lui fait mal. Il veut pas mais il le fait pour vous. Pourquoi ?

    Ne pas comprendre me frustre. Je devrais savoir. Je devrais percevoir. De ma main libre, je tire un peu sur mon collier, la chaine gisant à mes pieds sans que je fasse mine de m'en emparer, totalement inconsciente du danger absolu dans lequel je me trouve en réalité.

    CENDRES
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  • Jeu 16 Fév - 9:38

    Des questions... En bas-parlé. Cela tira de la géante un lent coup-d'oeil, mais qui ne dura pas. Elle attendit. Attendit d'abord que le lézard ait achevé sa triste besogne, celle de trouer son sourire finaud de quelques trous sanglants. Lui par contre eut une hésitation, guettant une réaction suite à cette intervention... Avant de comprendre ce qui était attendu. Il alla au bout, puis remit son couteau à sa hanche, sa langue passant sur les reliefs boursouflés, pulsant douloureusement, de son œuvre pour en nettoyer un peu le sang, qui coula bien encore. Ironiquement, l'esclave avait parlé sans autorisation, et ce fut au sbire d'hésiter. Etait-ce à lui d'expliquer sa faute... ? Mais la grande tête reptilienne sembla en avoir fini avec lui, se tournant vers l'étrange créature enchaînée, qui manipulait la dent fraîchement arrachée d'un autre en posant naïvement des questions.

    "Sa douleur est le prix... Commença la géante, tout en se penchant doucement vers la curieuse. Pour avoir cédé ce qui... Ne lui appartient pas."

    Là où la gorge élégante de l'esclave déployait un bas-parlé suave et chaleureux, celui de l'hybride saurienne était aussi 'vile' que les non-initiés le clamaient : reptilien et sifflant, mais avec l'ampleur que lui donnait une gorge capable d'avaler un cochon entier d'un seul tenant. Profonde, résonnant jusque dans le torse du petit reptile, qui en ferma un bref instant les yeux, tiraillé par la douleur comme ses doutes... Et une étrange sérénité.

    "Son obéissance est le prix... Pour ma protection."

    Et le regard que le petit lézard porta sur la grande hybride disait qu'il y avait plus que cela, sans un mot. Il attendit à son tour... D'un claquement de griffes, la géante congédia les ombres serviles attendant derrière les piliers. Les bruits de pas laissèrent bientôt place au seul chuchotement de l'eau contre les mosaïques, et les écailles de la géante.

    "Lyu... Que sais-tu de cette esclave ? demanda t'elle, sans le regarder.
    - L'esclavagiste l'a décrite métamorphe..." commença le petit lézard, tiquant à certains mots qui tiraillaient ses plaies. Il leva la main écailleuse de la jeune 'elfe'.

    Tel un marchand faisant le compte de ses produits, l'hybride énonça la liste de propriétés que lui avait énoncé l'odieux personnage : la bonne santé de l'esclave, sa régénération, qu'elle parla plusieurs langues - quelles autres ? -, son 'don' avec les bêtes... Et sans hésitation, sa docilité, au combat comme au lit, ainsi que les propriétés de son sang. Autant d'éléments de valeur qu'il n'avait pas mis en avant à l'instant critique, et qui lui valut un regard appuyé de sa supérieur. Le petit hybride ne se démonta pas, concluant ainsi :

    "... Ils ne savaient pas de quoi elle se nourrit, et malgré les semaines de privations, pas d'excrément, et elle se porte bien. Mais elle dit avoir faim... Et se nourrir des gens. De leur présence. Et que son collier la gêne, pour ça."

    Un peu d'excitation avait point au cours de sa présentation, de contentement d'apporter une perle rare à sa Patronne... Il eut un sursaut quand le dernier point leur valut un sifflement froid, guère appréciateur. Ah. Oui. Hmmm... Il se tint coi tandis que la grande tête se relevait, jugeant de haut la créature étrange. Un lourd silence où il se retint de trépigner.

    "Lyu... Va quérir de quoi... Nous rassasier."

    Clignant des yeux de surprise, le petit lézard ne s'en inclina pas moins, avant de prendre l'une des petites portes par où d'autres s'étaient éclipsés. Il se retint de jeter un coup d'oeil en arrière, vers la géante et l'esclave. Ne te fait pas croquer...
    Un bout de griffe vint s'inséra dans le dernier maillon de la chaîne accroché à la petite créature. D'un geste infime, la géante la tira à elle, un tout petit peu.

    "Parle."
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    Anonymous
  • Sam 18 Fév - 23:20
    Croque au deal


    Il lève ma main, celle qui tient la dent et encore une fois, je ne comprends pas tout ce manège. Il m'a éloigné de la Mort et il s'en faisait pour moi. Moi la perle qui aurait du être dans de la soie. Mais il me montre et parle de moi comme lui. Il me vend à sa patronne comme une proie en cage et cela me serre le cœur. Je le regarde, attristée, la gorge serrée et le de nouveau le sentiment de solitude et de détresse me prend aux tripes. Il ne sera peut-être pas si différent...

    Alors je jette la dent par terre pour qu'elle retombe parmi les autres, léchant distraitement le sang qui macule mes doigts pour le faire disparaitre. Je tire toujours sur mon collier, un réflexe désormais, mais le cœur n'y est plus trop. L'espoir n'y est plus trop.

    Aryan... Pourquoi n'est-il pas encore arrivé ?

    Lézard s'éloigne et je ne saurait dire si tout cela est pire ou non. Aussi soudainement que les cris de la grande salle aux cages avaient disparus, me libérant l'esprit, le poids du silence et de la faim m'étreint plus durement. Le fer se fait plus froid, plus blessant. La douleur de mes ailes et de ma queue empêchés du moindre mouvement me semblent insupportable et un énervement de bête prise au piège monte à l'intérieur de moi.

    Je veux sortir. Je veux partir. Je veux sentir l'air frais...

    Comme si d'un coup les jours passés dans cette boite, l'enfermement et la douleur ressortaient d'un coup. Comme si la patience apprise dans les horreurs que m'avaient fait subir les humains, il y a longtemps, venait de prendre fin à l'instant, me laissant avide du seul besoin que je ressentais actuellement : le mien.

    Patronne tire sur la chaine et j'avance sans crainte, mais le visage à la fois triste et énervé.

    Parle ? Mais pour dire quoi ? La première chose qui me vient sans doute.

    - Je veux plus de ces fers. Je veux plus de ces entraves. ça fait mal et ça assourdi le monde. Je veux mon Grand Duc et je veux Serpent. Et je veux voler sous la lune et chanter aux étoiles ! Je veux comprendre le Rêve et plus avoir Faim !

    Autant de remarque qui s'impriment dans ma chair au fer rouge. Je veux qu'ils s'enlèvent !! Je le veux ! Et je m'agite un peu en tirant sur mon collier. Ma queue frétille douloureusement, déjà profondément entamée par le lien.

    - Dites moi ce que vous voulez, vous. Dites moi !

    CENDRES
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