Un carré blond, pratique et facile à identifier. Un maquillage soigné, des accessoires robustes mais élégants. Une couronne de lauriers faite par son frère, qu'elle lui a réclamé parce qu'elle voulait qu'ils soient assortis. Capella soigne les apparences et aime s'attarder sur les détails, sur toutes ces petites choses qui décorent les souvenirs que les autres garderont d'elle.

Sous sa forme bipède, elle est légèrement plus grande que la plupart des sirènes (et pourtant, Pyxis la bat quand même d'un centimètre). En revanche, le poids de son ossature ne lui permet pas de se mouvoir discrètement. Sa souplesse, et le fait qu'elle travaille activement pour renforcer son agilité, l'aideront petit à petit à progresser sur ce terrain-là, même si elle ne s'attend pas non plus à des miracles. Peser plus d'une centaine de kilos reste légèrement dangereux lorsqu'elle doit amortir une chute élevée, mais c'est aussi un avantage lorsqu'elle veut mettre plus de force dans ses gestes. Ses yeux vert et rouge se plissent toujours de plaisir lorsqu'elle gagne un bras de fer, alors que son adversaire était persuadé d'avoir l'avantage.

Mais c'est sous sa forme aquatique que Capella est la plus avantagée, bien sûr. Plus rapide, plus flexible, lorsque la sirène retrouve son élément, elle se sent bien plus à l'aise. Partageant les attributs de sa queue avec les requin-tigres, elle a toujours regretté de ne pas avoir leurs dents ou leur férocité aussi - mais ce n'est pas grave, elle a appris autrement à tourmenter ses proies. De ses lointains cousins squales, elle ne garde que le gris de leurs écailles, légèrement tachetées (ou tigrées, selon le point de vue), la forme et la disposition des nageoires. Si le haut de son corps ne restait pas humanoïde, elle y gagnerait en aérodynamisme, mais là encore, elle a depuis longtemps accepté ses propres forces et faiblesses en tant que simple sirène.

Drapée dans du tissu plus ou moins léger selon les saisons, elle a vite appris à s'habituer à porter des gants si elle ne veut pas que son bras anciennement maudit attire trop l'attention, que ce soit dans l'eau ou dans la nuit. La faible lueur qui s'en échappe n'est pratique que si elle veut être facilement trouvée par n'importe qui… et ce n'est pas une situation qui se présente si souvent que ça.

D'autant plus que c'est dans l'ombre qu'elle se sent le plus en sécurité. Quand les contours des choses et des gens deviennent indiscernables, et que ce qu'on croyait y voir n'est plus qu'un lointain concept abstrait. Capella aime contempler l'abîme, et elle aime que l'abîme la contemple en retour. A ses yeux, ce qui fait la lumière de ce monde n'est qu'un outil pour que les ombres n'en soient que plus intenses.

Et puisque tout n'est que ténèbres et redeviendra ténèbres, autant aller à l'essentiel des choses. Capella est compulsivement cupide, et tant qu'elle est payée en bonne et due forme, elle accomplira n'importe quelle tâche ou mission. Bien sûr, elle a tout de même quelques limites qu'elle estime raisonnable : elle ne fera rien qui lui semble trop dangereux pour sa vie sans imposer un prix démesuré, elle ne mettra jamais en danger son frère s'il n'y est pas consentant, et elle ne déshonorera pas les Gardiens du Culte des ombres. Fin du code moral. Quoique, il reste bien un dernier principe, mais elle n'a pas encore eu l'occasion de le mettre en pratique ni ne comprend vraiment d'où il lui vient : être honnête dans une relation romantique ou sexuelle ? N'ayant jamais croisé quelqu'un l'intéressant assez pour l'appliquer, elle a balayé celui-là dans un coin de sa tête.

Tout le reste est franc-jeu, à ses yeux. Travailler sa magie sur les faibles, faire disparaître un témoin, envoyer la compétition sur des missions suicide… "C'est normal, non ?" vous dira-t-elle. "Je suis sûre que tu peux me comprendre, si tu essaies un peu plus."

Très directe lorsqu'elle parle, en plus d'être transparente sur le fait qu'elle découvre encore bien des aspects du monde extérieur à sa petite bulle jusque-là, il n'est pas inhabituel que Capella soit complètement décalée avec les personnes qui interagissent avec elle. Mais, vous l'aurez peut-être deviné : à ses yeux, c'est de leur faute, et il n'ont qu'à faire des efforts et à réfléchir. Si son manque de tact n'est pas un grand obstacle à sa "carrière" de femme à tout faire, son manque d'étiquette terrienne reste déroutant. Il faut dire que sous l'eau, on ne lui a jamais reproché d'utiliser une autre entrée que la porte, ni de manger des abats de poisson avec les mains. Enfin bon, c'est des choses qui évolueront avec le temps et les rencontres, tout ça. En bien ou en pire, là est la question.

Avant d'être Capella Tiamat, cette âme habitait le corps du Capitaine Hiran. Fier oni à la recherche constante de richesse et de gloire, le capitaine du vaisseau pirate "Ginette l'impitoyable" aura au moins réussi à faire trembler les honnêtes navigateurs de son époque, à défaut d'avoir gravé son nom dans l'histoire du Sekai.

Avant de rentrer dans les détails, commençons par le plus important : qui aurait donc pu être cette Ginette, qu'un grand bonhomme si fort pouvait considérer comme impitoyable au point de l'associer éternellement à son navire ? Ginette, belle elfe au cœur d'or, aurait pu être la femme de sa vie - s'il avait bien joué ses cartes. Ehontément infidèle, Hiran a essayé de lui expliquer que "le plaisir charnel est une richesse comme une autre" qu'il comptait bien "être riche en tout". Verdict : une corne fissurée, son précédent navire incendié, et un nouveau départ sur les mers. Il décida donc d'apprendre de sa grossière erreur, et de graver les leçons qu'il en a tiré à jamais dans son cœur. Et tant qu'à faire, il a décidé avec son équipage de les graver aussi sur leur prochain vaisseau.

Un revirement qui lui permettra de mener sa barque vers une vie de luxe, remplie de lingots d'or et de pierres précieuses, de belles personnes de toutes espèces et de tous genres en petite tenue (cette fois dans le cadre de relations basées sur l'entente et la communication - il a appris sa leçon), et de festins arrosés des meilleurs alcools. Hiran se fit de nombreux ennemis, bien sûr, mais tout autant d'amis : la plus notable fut une fae chercheuse de trésor, qui devint évidemment sa rivale, mais également une camarade de confiance avec qui il aimait sonder la mer. Hélas, sa carrière prendra fin tragiquement alors qu'ils partirent ensemble à la recherche d'un "trésor gardé par une hydre". Ils trouvèrent l'hydre, la mort, mais pas le trésor. Leçon à retenir, ne pas suivre n'importe quelle rumeur menant à n'importe quel monstre.

Des siècles et des siècles plus tard, vint au monde Capella, quelques minutes avant son frère jumeau, Pyxis. Désormais sirène et triton, liés par le sang et le placenta, et une complicité inarrêtable.

Leur enfance sous l'eau entourant Kaizoku leur permit de prendre leurs marques avec la mer, pendant que leurs parents faisaient des aller-retours avec la côte pour vendre du poisson. Les deux petits curieux auraient bien aimé les suivre, mais la douleur du changement de forme propre à leur espèce lorsqu'ils sortent de l'eau leur fit rapidement accepter de passer quelques années de plus à barboter. Pour Capella, c'était l'occasion d'essayer de repousser toutes sortes de limite. Jusqu'où pouvait-elle nager en termes de profondeur ? Combien de temps sous l'eau avant que le gobelin qui s'est moqué de son frère arrête de bouger ? Est-ce qu'elle pouvait réparer un des animaux partis trop tôt de son frère en étudiant son anatomie ? Petite peste et machine à bêtises, c'était sa façon à elle de découvrir et d'apprendre.

Vint une altercation qui changea la donne. Un des enfants avec qui elle et son frère allaient souvent jouer, une défaite qu'il n'a pas apprécié, et Capella qui a enfoncé le clou en se moquant de lui. Le problème, quand les enfants apprennent la magie, c'est qu'il y a forcément un moment où les adultes responsables ont le dos tourné et que ça donne des bêtises. La bêtise en question sera une malédiction lancée sur le bras gauche de Capella "pour qu'il soit une grosse algue visqueuse comme elle". A partir de ce moment, plusieurs choses changèrent pour Capella. D'abord, bien sûr, son bras. Ensuite, elle devint capable de parler et de comprendre une langue qu'elle n'avait jamais entendu auparavant, le bas-parlé. Enfin, comme si sa vieille âme n'attendait que ça pour le lui rappeler, elle décida de toujours se venger au centuple de chaque attaque commise envers elle. Après avoir demandé à Pyxis de l'aider à rompre la malédiction et de soigner son bras, elle acta sa revanche. Plus jamais le fautif n'osa croiser son chemin.

Par la suite, Capella devint de plus en plus fascinée par les profondeurs. C'est les abysses où le soleil ne traverse plus l'eau qui lui firent embrasser sa foi. Se sentant gardée par les ombres, c'est à l'adolescence qu'elle commença à aller plus régulièrement sur terre, et à explorer Kaizoku. Les pirates l'amusaient beaucoup, mais ses parents lui avaient dit de ne pas se mêler à eux, "parce qu'ils sont mauvais pour les affaires". Elle n'obéit pas simplement par complaisance : à ses yeux vairons, le confort de sa famille, et surtout son propre confort, étaient effectivement trop importants pour gâcher cela en se mêlant à de mauvaises fréquentations. Capella préféra passer son adolescence à faire des petits boulots, travailler sa magie, et jouer avec son frère. Profiter de la liberté si caractéristique à leur île.

Tout changea lorsque la République annexa l'île. Elle était d'abord mitigée : peut-être n'était-ce pas si mal de perdre un peu de liberté pour gagner en chiffre d'affaires ? Mais est-ce que les affaires de la famille Tiamat trouveraient encore du succès, avec tant de nouvelle concurrence ? Sur le moment, elle essaya tant bien que mal d'accepter cette nouvelle situation, et d'amener doucement son frère vers la même conclusion… Jusqu'à ce que leurs parents essaient de les marier à des amis poissonniers. Là, c'était trop : un monde entier à explorer les attendait, et aucun des jumeaux ne comptait s'enfermer dans une vie aussi barbante juste pour les beaux yeux de leurs parents. Ni une, ni deux, ils préparèrent leurs petites affaires et partirent à l'aventure, sans se retourner.

Pyxis sera coursier, et Capella deviendra mercenaire à son propre compte, histoire d'être sûre de ne jamais être trop loin de son frère adoré. Et probablement aussi pour être sûre de pouvoir négocier sa propre paie, et devenir plus riche plus vite.

Il ne reste plus qu'à s'y mettre !

Culte des Ombres - Croyante (illuminée)
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Pègre - Figure émergente, Ennemie du Syndicat
Piraterie - Capitaine pirate dans sa vie d'avant