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  • Lun 13 Fév - 12:30
    Depuis sa nomination les choses avaient été... Particulières. Si la joie des premiers jours s'était effacée pour laisser place à une nouvelle détermination, de nouvelles tâches lui incombaient à présent. Tâche administrative, revue des effectifs, gestion des patrouilles, rapports d'état. Il y avait tant à faire. En parallèle de cela, Deydreus allait dans la cour de la caserne où il officiait afin de continuer son entraînement. S'il avait réalisé un exploit, le guerrier refusait de se reposer sur son succès et voulait démontrer que la perfection n'était jamais atteinte. Alors. Il entretenait son corps comme son esprit. Dans de nombreux exercices martiaux, le bretteur reprenait le maniement de ses deux armes afin de s'assurer que son "nouveau bras" était tout aussi efficace que celui qui avait été tranché lors de son duel. S'il était satisfait de ses résultats, Deydreus ne pouvait retenir un air grave chaque fois qu'il déposait ses yeux sur l'écarlate de son derme cristallin. Dans son esprit, la lointaine malédiction qui avait frappé Talia revenait hanter ses pensées. Et si lui aussi, était atteint de ce mal? Et si ses jours à lui aussi, étaient comptés? Pas maintenant. Pas à présent qu'il avait enfin atteint le poste qu'il désirait.

    Chassant ses sombres idées et après avoir réalisé ses ablutions, la Griffe se rendit dans la ville pour visiter différentes casernes. En plus du reste des tâches administratives, le reikois insistait pour spécifiquement rendre visite aux différents régiments et autres groupes de soldats afin de rencontrer tous ses officiers. Il ne voulait pas reproduire les erreurs du passé, des anciens dirigeants qui avaient délaissés leurs troupes. Pour lui, la discipline de l'armée devait s'imposer aussi bien d'un point de vue descendant que montant. Bien sûr, il ne considérerait pas l'opinion d'un simple soldat. Mais les informations du terrain étaient capitales. Il ne le savait que trop bien. Alasker quant à lui était parti pour une autre mission. S'il regrettait de ne pas pouvoir se tenir aux côtés de son frère d'armes, l'homme aux yeux vairons avait noté les recommandations du lycanthrope vis à vis de potentiels recrutements pour les Serres Pourpres. Car, bien qu'il dirige à présent les troupes de l'Empire, l'ancien officier voulait toujours agrandir le cercle de ses propres guerriers. Une troupe d'élite, pour une armée qui le deviendrait tout autant.

    La journée arriva finalement doucement à sa fin tandis que Deydreus achevait ses visites. Sentant son corps légèrement tiraillé par la lassitude de toutes les politesses, discours, et autres formalité auxquelles il avait dut se plier, le sombre chevalier observa doucement les arènes de la ville tandis que les mots de son ami résonnait dans sa tête. Les tâches du jours avaient été ennuyeuses, bien que nécessaires. A présent, l'armure sombre se demandait s'il n'était pas temps d'aller observer, et analyser, la personne dont on lui avait parlé. Se dirigeant donc vers l'arène, Deydreus fut accueilli par le service de cette dernière en grande pompe. On lui accorda une place privilégié dans les balcons afin d'observer plus efficacement le futur combat qui allait avoir lieu. A vrai dire, le reikois n'était pas un grand amoureux des combats d'arène. Très souvent, la violence qui y régnait était soit trop spectaculaire, soit trop édulcorée. Pourtant, il reconnaissait l'importance de ces derniers, tout comme la gloire qui pouvait accompagner les champions gladiateurs. C'était, d'ailleurs, grâce à l'arène qu'il avait rencontré Alasker, et qu'il s'était lui même élevé. Alors, pour une fois, il acceptait bien de venir s'installer de nouveau en tant que spectateur pour assister au spectacle organisé. De plus, les combats en soirée étaient assez rares, ce qui rendait la chose encore plus intéressante.

    Derrière le sombre chevalier, les Serres s'étaient installées de manière à pouvoir à la fois assister au spectacle, et protéger leur supérieur. Dix hommes se trouvaient assis à ses côtés, tandis que les dix autres se trouvaient autour du balcon. A tour de rôle, ils échangeraient leur place afin d'à la fois pouvoir regarder le combat et rester vigilant, au cas où quelqu'un serait assez fou pour tenter de s'en prendre à la nouvelle Griffe. Pour le reste, Deydreus laissa son regard vairon glisser sur les spectateurs présents. Il fut étonné de constater que l'arène était remplie au complet et que le public semblait aussi hétérogène que le peuple du Reike. On y observait le simple paysan tout comme des personnes plus fortunées qui venaient se divertir. A ses côtés, le maître d'arène venait s'installer doucement, le saluant de manière pompeuse avant de commencer à vanter les mérites du champion en titre. Un certain Tulkas. Celui dont Alasker avait parlé. Celui qui était parvenu, autrefois, à faire "match nul" avec son lieutenant. S'il était aussi bon que ce que les gens en disait, alors les choses allaient devenir intéressantes. Répondant vaguement aux paroles de son hôte, la Griffe se pencha légèrement en avant, faisant cliqueter ses doigts cristallins sur sa jambière d'acier noirci. La grande cape rouge et noir qui tombait sur ses épaules se souleva alors légèrement, portée par un vent frais qui venait de s'engouffrer dans l'arène. Puis les grandes herses de l'arène se soulevèrent.

    La foule hurla, motivée par la violence future. Et, dans le regard vairon du guerrier, une curiosité nouvelle venait d'apparaître alors que le grand gladiateur foulait le sable nocturne. Oui, les choses allaient être vraiment intéressantes. La question restait de savoir pour combien de temps.


    Turbae carissimus [PV Tulkas] Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Jeu 23 Fév - 21:55
    La foule l’acclamait, lui, le gladiateur qui retournait le sable de ses sandales. Tenant dans une main une lance et dans l’autre un filet qu’il traînait derrière lui. Les gestes étaient devenus machinaux, il levait la lance en tournant un peu sur lui-même comme pour saluer son public avant de se tourner vers les dômes du palais impérial et de s’incliner, humble serviteur de l’Empire qu’il était.
    Humble serviteur.
    Sa bouche devenait pâteuse rien qu’a l’idée, son regard devenait las sous son imposant masque. Sa poigne autour de sa lance, elle, moins assurée. Ces dernières semaines avaient été un dur éveil à la réalité. Toute sa vie, Tulkas avait été un objet, une commodité qu’on échange pour purger des dettes, dont on s’entiche quand elle fait couler le sang et qu’on oublie une fois l’extase des jeux passée, pour se rappeler de son existence quand l’ennui pointe et qu’on a besoin de se divertir.

    Pourtant, cette existence, il s’en contentait autrefois. Il était même heureux à l’idée de n’avoir jamais à se soucier de comment gagner sa vie, de comment préparer son repas, de quoi faire le lendemain. Sommeil, entraînement, combat, repos, orgie, sommeil, entraînement, combat…

    Une vie facile.
    Trop peut-être.

    Le sable était chaud sous ses pieds, pourtant l’air d’Ikusa était différent. L’air de Taisen était sec, il brûlait la gorge tant il était chaud. Ici, il était doux, avec un goût iodé qui restait sur la langue. Tulkas avait froid, malgré le soleil qui faisait chauffer lentement son casque et sa manique lamellaire. Posant ses armes et un genou a terre, le gladiateur récupéra deux poignées de sables pour se laver les mains et la nuque avant de se redresser vers le soleil, écartant les bras pour saluer comme il se doit le Père de la Force, qui veillait sur lui depuis son Zénith.

    Récupérant ses armes et prenant position dans l’arène, impérieux et confiant, le gladiateur attendait ses adversaires. Il n’avait pas commandé ce combat, Sau’inn ne lui avait pas dit qui seraient ses adversaires, des amateurs d’Ikusa probablement, des créatures venues d’autres contrées de l’Empire ?

    La foule, à sa grande surprise, n’avait aucun intérêt aux yeux du gladiateur qui regardait un peu la composition du terrain. Beaucoup de plateformes, des goulets d’étranglements. Pas d’armes de sièges comme des balistes, ni d’équipement lourd. Regardant sa lance et son filet, de l’équipement pensé pour réduire l’avantage numérique et garder une certaine distance par rapport à ses adversaires. Il inspira un instant pour poser la base de la hampe de sa lance dans le sable et la reposer un peu contre son épaule. Un soupir discret s’échappa d’entre ses lèvres. Rien de plus qu’une exécution de quelques criminels. Probablement des déserteurs.

    En était-il donc réduit à ça ? A servir de bourreau pour des gens qui avaient cherché a retrouver le contrôle de leurs vie en bafouant leurs devoirs ? Lui qui quelques semaines encore avait eu l’honneur de chasser un Béhémoth a lui seul en était réduit à tuer des prisonniers pour épancher la soif de sang d’un public qui était bien incapable d’apprécier pleinement son art ?

    D’une œillade assez désintéressée, Tulkas salua le public en analysant un peu la composition de la foule. Des bourgeois d’Ikusa, une grande majorité plébéienne, quelques nobles à en juger leurs atours et… Il s’arrêta un instant en fixant un homme au bras de sang.

    - Lui ?

    Demanda-il a mi-voix sous son casque avant d’entendre un grand bruit d’acier qui s’entrechoque, qui se tords et roule sur lui-même. Une herse se hissait et de cette dernière en sortirent plusieurs hommes en armes. Ils avaient un équipement relativement varié, deux archers, trois combattants au bouclier et deux lanciers.

    A en juger les huées du public et la formation assez serrée qu’adoptaient les hommes, Tulkas en conclut qu’il s’agissait de déserteurs. Et les arcs bandés vers lui sans attendre que les jeux soient déclarés ouverts parachevèrent d’informer le gladiateur des enjeux du combat :

    Tuer pour être libre ou être tué pour racheter ses fautes.

    La flèche siffla vers lui, traçant un arc large que le gladiateur esquiva en se dérobant au dernier moment. Après tout, une exécution reste un spectacle dans l’arène, non ?

    Une deuxième puis une troisième flèche fuse vers lui. Il esquive la première en se penchant comme un tigre prêt à bondir et se dérobe du chemin de la troisième en bondissant a couvert alors que les boucliers et les lanciers avancent vers lui.

    L’environnement est a son avantage, sans perdre trop de temps, le gladiateur se replie pour profiter d’un goulet d’étranglement. Il analyse d’abord le comportement de ses adversaires, qui se comportent comme une meute de chiens de chasse qui tentent de l’acculer dans une zone de tir pour que les archers l’abattent. Alors, il faut prendre l’initiative, contourner ou briser les boucliers pour abattre les archers et les forcer dans un combat au corps à corps.

    Le gladiateur s’élance alors vers les porteurs de bouclier, qui resserrent la formation pour l’arrêter. Tulkas alors, pivote sur lui-même dans un geste pensé pour être plus théâtral qu’efficace, et tel un grand pêcheur d’Ikusa, lance son filet dans un grand mouvement pour empêtrer la ligne de boucliers qui lui fait face. La foule acclame la tactique alors que le gladiateur bondit par-dessus les trois hommes en épaulant sa lance comme un javelot improvisé, il vise un des archers et dans un geste trahissant sa grande force, envoie l’arme comme un trait de baliste droit dans la poitrine d’un archer qui se retrouve empalé contre la paroi de l’arène, sous les cris de joie de la foule.

    Une flèche est décochée en retour et rebondis contre le casque du gladiateur qui prends le risque. Désarmé, c’est a grandes enjambées qu’il couvre la distance pour rejoindre au corps à corps l’archer tandis que les lanciers abandonnent les porteurs de boucliers pour venir soutenir le tireur. Ce dernier, probablement mû par le désespoir, tire une flèche de son carquois pour s’en servir d’arme improvisée et tente de ficher la flèche dans l’un des orifices du casque.

    La flèche ne perce pas l’orifice, alors que Tulkas balaie le bras avec assez de vitesse et de force pour le casser. Et de son poing droit, décocher un uppercut si puissant qu’il arrache la mâchoire de l’homme et lui fends le crâne en deux dans une gerbe de sang.

    Face a l’horreur de cette mise à mort, les deux autres ont un instant d’hésitation alors que l’artiste de l’arène se retourne vers eux sous une pluie de sang. Ce n’était pas un combat, après tout, rien de plus qu’une exécution.
    Rien qui ne méritait vraiment d’être raconté.
    Rien qui ne méritait vraiment de rester dans les mémoires.

    Et il détestait ça.
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    Deydreus Fictilem
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  • Ven 24 Fév - 12:49
    Le combat n'en avait pas été un. Les maîtres de l'arène avaient choisi d'opposer deux forces inégales. D'un côté, des pauvres coupe-jarrets sans talent. De l'autre, une célébrité de la gladiature. Aussi, cela désintéressa rapidement le sombre chevalier qui était venu observer la technique d'un homme qu'on lui avait recommandé. Cette dernière était bonne, très bonne même. Bien que trop spectaculaire. Par quatre fois, Deydreus avait vu des failles exploitables qui auraient mis fin encore plus vite à l'affrontement. Et il était certain que le gladiateur les avait également vues. Mais, il s'en doutait, elles n'avaient pas été exploitées pour prolonger le spectacle. Peut-être était-ce là ce qu'il détestait le plus dans ce genre de combat. Il y avait mise à mort, mais on faisait durer la chose. Non pas pour son propre plaisir, mais pour celui d'êtres incapables de réaliser de telles choses. D'avoir un droit de décision sur la vie et la mort de son adversaire.

    Pourtant, et malgré ce manque d'entrain pour le combat en cours, Deydreus continua d'observer les gestes de Tulkas. Il semblait voir en ces derniers une étrange lassitude, voir même de l'agacement. Était-ce dut aux adversaires qu'on lui imposait? Ou bien à sa condition? Au public qu'il devait satisfaire? Le sombre chevalier n'en savait rien, alors il posa quelques questions au maître d'arène à côté de lui. Un béhémot, hein? Pas étonnant que les quelques déserteurs de ce jour n'attirait pas sa passion. Soupirant longuement, le reikois attendit la fin du combat pour se lever doucement de son siège et taper dans ses mains sans véritable émotion. Il n'avait pas apprécié le combat, c'était certain, mais il avait vu ce qu'il voulait voir. Il avait vu le potentiel dans les gestes du gladiateur. Quittant l'estrade pour se diriger vers les sous-sols qui abritaient les "chambres" des gladiateurs, l'homme aux yeux vairons se retrouva devant quelques gardes qui hésitèrent à le faire passer. Leurs airs de coureurs d'égouts et leur armure de qualité modeste ne faisaient que renforcer cette impression de faire face à de petits brigands. Haussant un sourcil, Deydreus fit quelques pas de plus, tandis que le maître d'arène accourait derrière lui, paniqué de la réaction potentielle de ses gardes.

    - Veuillez les excuser messire! Ils ont pour ordre de ne laisser passer personne et leur professionnalisme, bien qu'honorant, limite leur capacité de réflexion.

    Les deux hommes prirent un air grave, comprenant qu'ils avaient commis une erreur et qu'ils seraient surement réprimandés pour cela. D'un geste de la main, Deydreus mit fin à la polémique et déclara qu'il n'en était rien. Plus que toute chose, le reikois ne voulait pas voir des personnes prenant à cœur leur devoir se faire châtier à cause de sa propre curiosité. Néanmoins, il insista tout de même pour passer. Officiellement, la Griffe souhaitait venir féliciter le champion de l'arène. Une demande qu'on ne pouvait vraiment refuser.

    C'est ainsi que Deydreus fit ses premiers pas dans les coulisses du cirque. L'intérieur des couloirs, bien que modestes, étaient suffisamment bien entretenus et décorés pour faire oublier le fait que l'on se trouvait dans une arène de combat. Pour peu, on pouvait se laisser avoir et se penser à l'intérieur d'un quelconque manoir. Sur les côtés, plusieurs embranchements apparaissaient ici et là, menant soit vers d'autres chambres, soit vers des cages ou terrains d'entrainement dissimulés pour les différents combattants. Pour le reste, un silence assez pesant régnait dans les couloirs, seulement brisé par le bruit des torches et des bottes d'acier frappant le sol. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, la Griffe, les Serres et le maître d'arène arrivèrent enfin aux "quartiers du champion". Contrairement au reste du colisée, l'endroit était véritablement luxueux. De nombreuses peintures et autres fresques pendaient sur les murs tandis qu'un grand tapis brodé siégeait sur la pierre. Les torches archaïques qui ornaient au préalable les murs avaient été remplacées par de grands chandeliers qui pendaient depuis le plafond, baignant la zone dans une lumière vaguement tamisée. Poussant la lourde porte qui marquait l'entrée de ces quartiers riches, l'homme aux yeux vairons inspecta la grande salle qui servait habituellement de lieu d'orgie. S'il n'était pas particulièrement amateur de ce genre de débauches, Deydreus ne jugeait pas. Les jeux d'arènes étaient un monde à part, à l'ambiance changeante et au rythme dense. Si on pouvait vaguement comparer la vie d'un gladiateur à celle d'un soldat, il existait une différence majeure entre les deux guerriers. L'un était motivé par un but, un devoir. L'autre par un statut. Une vanité crasse qui le nourrissait tout autant qu'elle ne le bridait dans une parodie de spectacle, à satisfaire un public toujours plus exigeant et pouvant rejeter le gladiateur au moindre caprice. Pour Tulkas, Deydreus souhaitait en réalité aussi savoir si cette vanité le retenait encore, ou s'il était prêt à s'élever.

    Détachant finalement son regard des différents coussins et autres plats d'argent disposés ici et là, le sombre chevalier continua sa marche en direction de la chambre du champion. Afin d'être certain de ne pas "surprendre" ce dernier dans une position embarrassante, le reikois demanda au maître d'arène d'aller chercher Tulkas tandis qu'il venait se poser contre un mur. Les Serres quant à elles restèrent un peu en retrait, prêtes à intervenir au moindre souci bien que conscientes que leur dirigeant ne risquait probablement rien. D'ailleurs, il existait aussi la potentialité que le champion refuse de recevoir la Griffe, pour quelque raison que ce soit. En ce cas, l'homme aux yeux vairons n'insisterait pas. Il se contenterait de repartir, laissant un autre gladiateur pourrir à petit feu dans une arène qui finirait par l'absorber. Car, après tout, combien de grands gladiateurs avaient véritablement marqué le Reike? L'Empereur? Lui même d'une certaine façon depuis son duel? Un rire fatigué quitta la gorge du vétéran à cette simple idée.

    Le maître d'arène revint alors finalement auprès de la Griffe, l'invitant à le suivre. Epoussetant sa cape, Deydreus quitta donc sa position et demanda aux Serres de surveiller les couloirs. Il voulait échanger seul à seul avec le champion, même s'il savait que le maître d'arène trainerait probablement autour d'eux comme un vautour stupide. Attendant la moindre occasion pour se mettre en valeur. Opportuniste qu'il semblait être. Pitoyable.
    Passant donc la porte de la chambre de Tulkas, Deydreus fut assailli par un doux parfum, accompagné par la chaleur d'un feu nourri brillant depuis une cheminée. A l'instar du reste des quartiers, la salle débordait de ressources luxuriantes. Plats de bonne facture, lit visiblement très confortable, des dimensions impressionnantes, de nombreux tableaux et autres décorations excentriques. Pour peu, la chambre impériale aurait pu faire pâle figure. Au centre de la pièce, finalement, le gladiateur se trouvait là. Le casque de guerrier avait été retiré, ainsi que les quelques protections. Une tenue "civile", témoin d'un désir de repos que le reikois venait empêcher. Les yeux vairons du vétéran vinrent alors analyser le corps et les traits du champion d'arène. Plus que son aspect physique, Deydreus voulait voir quelque chose de précis. Il voulait apercevoir cette lueur dans les yeux de l'homme lui faisant face.

    Il voulait voir s'il restait en lui autre chose que de la vanité. S'il possédait encore cette soif de combat, et de gloire.


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  • Dim 26 Fév - 11:38
    Il était là, dans sa pièce, vêtu d'une toge. Les murs étaient recouverts de fresques diverses et variées racontant des légendes Reikoise, un mur avait été un peu évidé pour devenir une bibliothèque fournie d'ouvrages classiques en philosophie. A en juger les inscriptions sur le dos des différents codex, ils étaient tous en elfique. Des mets divers et variés étaient posés sur une table, des dattes sêchées de Taisen ainsi que du poisson, denrée rare dans le désert à laquelle le gladiateur avait pris goût.

    - Maître, pardonnez-moi m-

    L’air vint à lui manquer. Face à lui se trouvait cet homme qui, quelques semaines auparavant, lui semblait si petit face à la figure de l’empereur. Bien qu’ils étaient de taille similaire et bien que Tulkas soit plus massif que lui, le gladiateur se senti soudainement… Petit.

    Que pouvait-il vraiment y faire ? Après tout devant lui se trouvait l’homme qui avait été défié en duel par le lion du Reike et avait survécu. Il redressa la tête, comprenant assez rapidement qu’il était face à la griffe. Non pas qu’il avait pu voir son visage, en personne ou en portrait, mais parce-qu’il reconnaissait l’armure. Il reconnaissait aussi ce bras carmin qui semblait mû par une forme de magie qu’il ignorait. Baissant les yeux vers la figure du maître de l’arène, il inclina la tête pour le saluer sans oser le congédier.

    Les habitudes serviles ont la peau dure, preuve en était qu’il venait de parler d’un « maître » avec cette déférence dans la voix qu’on tous les esclaves. Un faux-pas, assurément, mais Tulkas n’en était pas à son premier, probablement pas à son dernier.

    Il observait cet homme, qui lui semblait si massif, plus grand que nature en vérité, dans son armure noire et son casque cornu. Une émotion passa sur le visage sculptural du gladiateur, elle plissa la commissure de ses lèvres, renfrogna son nez, inversa finalement son sourire et fit choir d’un millimètre ses sourcils. De l’envie, dissimulée rapidement derrière une façade révérente, trahissant une grande maîtrise de soi. Tulkas était une starlette, le chouchou du public de Taisen qui commençait enfin a faire ses marques à Ikusa. Mais pas pour lui, pas pour sa propre grandeur et sa propre richesse. L’or et le prestige revenaient principalement à Sau’inn, le mérite lui revenait probablement à Orestre. Tulkas n’avait réellement rien fait pour lui-même de sa vie et face à lui, se trouvait un homme qui avait atteint sa position par la force de sa volonté et par celle de son bras. Et même si l’envie était palpable, elle ne dissimulait en rien le profond respect que le gladiateur avait pour cet homme.

    - Seigneur Fictilem. Dit-il en s’inclinant avec élégance, trahissant sa maîtrise des codes de la bourgeoisie et de la noblesse. Vous m’honorez de votre présence.

    Reculant, l’homme pivota pour venir saisir un cruchon fait de bronze, décoré d’entrelacs draconiques dans lequel reposait un vin d’un rouge profond, parfumé de notes de maggi.

    Pensif, il prit une coupole de verre finement ouvragée dans laquelle il laissait s’écouler le liquide carmin. S’amusant l’espace d’un instant à comparer cette cascade de vin a tout le sang qu’il avait versé dans sa vie. Métaphore qui prenait tout son sens et toute son ironie dans sa tête alors qu’il reposait le cruchon sur la table d’ébène avant de se tourner vers le maître des armées du Reike.

    - Je sais que le spectacle d’aujourd’hui n’a pas été à la hauteur de votre auguste présence, monseigneur. Disait-il en lui tendant une coupe de vin. Des déserteurs d’une legio postée au sud, de ce que j’ai cru comprendre. Ils ne méritaient pas votre attention. Vin de Taisen, parfumé à la Maggi.

    Tulkas aimait la « belle vie », bien entendu. Mais il n’était pas trop difficile, pour quiconque prenait vraiment le temps de l’observer en dehors de ses spectacles, de deviner la profonde lassitude qui l’animait. Une vie de luxe, a en juger Tulkas qui ne manquais pourtant de rien, n’avait rien de réellement enviable tout comptes faits. Détournant le regard pour récupérer, du bout des doigts, une autre coupelle de cristal déjà remplie de vin.

    - In vino veritas. Je suis prêt a répondre a vos questions.


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    - Ud rea, ud sura rea -
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  • Lun 27 Fév - 1:32
    Silencieux, Deydreus attendit que le gladiateur ne le salue. Ce n'était pas là véritablement une question d'égo ou quoi que ce soit. Simplement de la politesse. Il venait rendre visite au champion d'arène et, malgré son titre, la Griffe aurait pu s'attendre à un accueil froid, voir irrespectueux de la part de celui que la foule avait sobrement acclamé un peu plus tôt. Ce ne fut pas le cas. Tulkas démontra un respect profond, et une diction tout à fait correcte. En fait, cette dernière était même soutenue. Bien plus que le niveau d'expression habituel des gladiateurs et autres célébrités d'arènes. C'était déjà un bon début. Si Deydreus n'était pas homme à s'arrêter à de pareils détails, il fallait bien avouer qu'il préférait les personnes capables de s'exprimer sans bafouiller ou utiliser des expressions ridicules. Le gladiateur lui tendit alors une coupe de vin tout en lui expliquant son point de vue sur le dernier combat. Passant celle-ci près de ses narines, l'homme aux yeux vairons inspira doucement l'odeur parfumée du liquide alcoolisé avant d'attendre que le gladiateur n'aie à son tour une coupe dans les mains. La levant doucement, le reikois avala le contenu carmin et poussa un léger soupir de satisfaction. Il sentit le long de sa gorge l'acidité du vin glisser doucement, laissant place à un gout particulièrement agréable. S'il préférait largement l'hydromel, le guerrier devait reconnaître que son interlocuteur lui avait proposé quelque chose de très savoureux. Achevant sa dégustation, le sombre chevalier plongea son regard hétérochrome dans celui du champion d'arène.

    - Je ne sais pas si ma présence mérite un spectacle particulier, mais je sais que ces pauvres déserteurs n'étaient pas ce qui attirait mon attention.

    Il marqua une pause, laissant ses yeux glisser le long des livres se trouvant sur le côté. Déposant sa coupe doucement, le reikois alla passer sa main griffue sur le dos des nombreux ouvrages, énumérant chacun d'entre eux en elfique à haute voix.

    - Les ouvrages que vous avez là sont tous très intéressants. Je ne vous savais pas adepte de philosophie. Il enchaina alors en elfique. Entretenir l'esprit est aussi important que le corps.

    Se retournant, le sombre guerrier retourna auprès du gladiateur pour reprendre la coupe qui l'attendait. Le maître d'arène, un peu dubitatif, fit quelques pas de recul ne sachant pas vraiment s'il devait parler ou non. Par pure curiosité, le reikois enchaîna donc dans la langue noble.

    - Vous ennuyez-vous, Tulkas? Il inspecta les traits de l'homme lui faisant face. Bien sûr que vous vous ennuyez. Les combats qu'on vous propose ne sont plus à la hauteur de vos capacités. Vous n'étiez là que pour écraser ces hommes, quand bien même ils auraient put être deux fois plus nombreux. Vos mouvements sont vifs, précis, puissants. Je vais être honnête avec vous. Vous êtes un grand guerrier. Mais.... ici? Vous finirez par sombrer dans l'oubli, le jour même où votre maître décidera que vous coutez plus que vous ne lui rapportez.

    Il déposa sa coupe sur le côté, comme pour marquer la fin de sa phrase. Deydreus ne voulait pas insulter son hôte, simplement énoncer des faits. Tulkas perdait son temps dans les arènes. Sa carrière touchait à la fin et, s'il ne faisait rien, il finirait par devenir un guerrier désabusé qui attendrait lamentablement que son remplaçant ne vienne achever sa triste existence. Cela était du gâchis. Un potentiel jeté en pâture à une foule trop stupide et grasse pour se rendre compte des exploits accomplis. Pour imaginer l'abnégation nécessaire à un homme pour parvenir à de telles capacités.

    - J'aimerais connaître votre position vis à vis de votre situation. Savoir si votre quotidien vous convient. Si vous désirez restez dans ce flou, à courir entre les arènes pour savoir si un combat honorable vous attend ou si on vous fera encore effectuer la tâche de nos bourreaux. Le cirque est un monde impitoyable, peut-être même plus cruel qu'un champ de bataille car votre sort n'est pas entre vos mains, mais dans celles des maîtres qui vous dirigent. Fixant son regard vairon dans les yeux du gladiateur, il continua. Sachez que j'ai déjà entendu parler de vous. Mon lieutenant, mon frère d'armes, m'a déjà énoncé vos talents et vos capacités en combat. C'est ça, que j'étais venu voir à vrai dire. Et ce lieutenant, vous le connaissez. Autrefois, on le nommait Iratus.

    Marquant encore une nouvelle pause, le sombre chevalier prit le temps de lire les traits de celui qui lui faisait face. Il voulait voir si cela éveillait de la colère, de la nostalgie, de l'ambition. N'importe quoi qui provoquerait chez lui un intérêt autre que la curiosité. Il souhaitait savoir ce que pensait Tulkas de la chose, et de sa proposition à demi-cachée. Les armées du Reike avaient besoin d'hommes forts. Bien plus que les arènes et leur public désagréable et capricieux. La menace était là, dehors, et attendait de frapper. Alors, il fallait se renforcer. Trouver de nouveaux talents. Et Tulkas pouvait potentiellement en être un. Mais au delà du savoir martial, il fallait voir la force de l'esprit. Analyser la rigueur mental et savoir si cette dernière était aussi développée que les muscles saillants du champion d'arènes.

    - J'aimerais savoir, Tulkas. Aspirez-vous à autre chose que le confort qu'on vous offre actuellement? Rêvez-vous de grandeur? Quelles sont vos ambitions?


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Ven 3 Mar - 21:55
    Le vin coulait comme une cascade de sang le long de son oesophage, s’effondrait dans les méandres d’un estomac qui lui semblait toujours sans fin. Un gouffre abyssal qu’aucune nourriture ne parvenait à combler. Faim, Tulkas avait faim. Toujours faim.

    Et en vérité, Tulkas ne manquais de rien. Il n’avait rien d’épicurien, pas la moindre once de stoïcisme, non. C’était un homme bruyant, bombastique, fier voir… Hautain. Et il détestait ça, détestait ce que l’Empire était devenu ces dernières années. Tant de choses, de choix et de possibilités qui avaient bombardé sa vie. Du jour au lendemain presque, c’était à lui de trouver son travail, de trouver sa propre nourriture, de trouver un endroit où loger, où dormir, où se laver. Du jour au lendemain, on avait brisé ses chaînes, sans lui apprendre à nager.

    Redressant la tête un instant, le gladiateur contempla un peu la situation dans laquelle il se trouvait. Dans des appartements qui feraient pâlir de jalousie les marchands et les bourgeois de la capitale, buvant un vin Taisenois parfumé à la maggi qui valait bien des mois, si pas plus, de paye d’un laboureur classique.Il pouvait se repaître de chaire venue des quatre coins de l’empire. Goûter à la peau des plus belles catins et des courtisanes les plus demandées du Sekaï était quelque chose de banal pour lui.

    Et le peuple l’aimait, du moins, aimait son art. Aimait le voir répandre la mort, honorer les astres et la grande tradition martiale impériale. Et son maître, Sau’inn, le récompensait grassement sans jamais lui donner la moindre pièce d’or. Il resta un instant interdit avec sa coupe en main, a écouter les paroles de la griffe, de cet homme qui avait réussi, par sa propre force, à s’élever à la position qui était la sienne.

    Et dans un elfique parfait, si on omettait son accent Taisenois, il répondit :

    - Ce n’est pas de l’ennui. Répondit-il en faisant tourner son vin dans sa coupe, souhaitant presque un instant que cette dernière soit en carbonite pour profiter d’un breuvage plus frais. C’est… Plus profond. J’ignore votre histoire, maître Fictilem. Je ne sais quel a été le chemin de votre vie, ce qui vous a amené à croiser Iratus et à vous élever aussi haut, jusqu’à devenir le poing de l’Empereur. J'ignore sivotre suite est composée de Netsach, d’Aman ou de Qatsar, voire de janissaires ou d’hommes libres. Disait-il avant de reprendre. Je suis né dans la servitude, je suis Aman Ebed.Je suis batman !

    Tulkas réfléchit un instant à sa condition, qu’est-ce qui avait fondamentalement changé pour lui depuis l’édit de sa majesté Ayshara ? En vérité, peu de choses.

    - Toute ma vie, je n’ai jamais eu à me soucier de ces choix qui pesaient sur les maîtres. Dit-il. “Quel est le sens de la vie ?”, “Que vais-je faire de mon existence ?”, “Comment vais-je faire pour atteindre mes rêves ?”... Disait-il en moulinant du poignet en énumérant ces quelques questions banales qui pourtant, le travaillaient depuis des années. Des questions qui ne touchaient que les hommes libres, nous les Aman Ebed nous avions ce luxe de connaître la raison de notre existence ; servir et mourir. C’est en servant que notre existence prenait sens, pour racheter les péchés et les dettes de nos pères. En servant, nous sommes nourris, nous sommes logés et si notre maître venait à sombrer, sous les coups d’épée ou de boulier, nous allions devenir la propriété d’un autre maître.

    Il soupirait un instant en prenant une nouvelle gorgée avant de la poser, d’un geste gracile, sur la table basse en ébène.

    - Puis vinrent les décrets, du jour au lendemain, sans aucune réelle considération pour notre condition, nous avons été libérés. Libérés face à un océan infini de liberté. Hélas, à mener une vie enchaînée, peu d’entre nous apprennent à nager. Et quand j’ai dû mettre les pieds dans la grande mer des possibilités… J’ai eu peur de me noyer.

    Tulkas resta un instant silencieux, pliant son bras musclé jusqu’à son menton pour se lisser la barbe dans ce geste si typique aux philosophes qui aidait à sa réflexion, occupait sa main le temps qu’il mette en place ses pensées.

    - Sau’inn, mon maître, m’a offert une vie. Il m’a formé, transformé et accompagné dans la vie de gladiature. Et quand j’ai tué mon premier homme dans les sables de Taisen, j’ai entendu la foule hurler mon nom. Tul-kas, Tul-kas, Tul-kas. Ils chantaient mon nom avec tant d’amour, de félicité et d’adoration que l’espace d’un instant… Je me suis senti invincible, immortel, l’égal du Soleil. Son incarnation sur terre. Disait-il en secouant la tête, s’appuyant alors des paumes contre son bureau pour poser ses fesses contre le rebord de ce dernier. Je veux qu’on se souvienne de moi, que mon nom devienne synonyme de gloire, de force et que mon existence devienne un exemple de tout ce qu’un homme peut accomplir dans une vie. J’aime la gladiature, vous savez. J’aime le spectacle, jouer avec les émotions du public. Mais… Je sais que le jour où mon bras faillira, et il arrivera, ce sera moi qui sera à genoux devant mon usurpateur, et ce sera son nom qu’ils scanderont alors qu’il m’ouvrira la gorge.

    Il inspira un instant.

    - Memento mori, je ne suis qu’un mortel. Mais… J’aimerais qu’on se souvienne de moi, que je me forge ma légende, dans l’arène ou ailleurs.

    Il tourna alors son regard vers Deydreus, pour conclure ainsi :

    - Je ne veux pas être oublié.
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  • Sam 4 Mar - 1:16
    Deydreus écouta les réponses de Tulkas. Il ne l'arrêta pas une fois. Il analysait chacun de ses mots. Chacune de ses tournures de phrases. Chacune des émotions que le gladiateur pouvait transmettre. A plusieurs reprises, la vie de Tulkas pouvait se comparer à celle d'un soldat sans but. Sous les ordres d'officiers, certains guerriers vivaient leur vie au jour le jour. Ils ne se souciaient pas de la politique, du fonctionnement de l'Empire et du bienfondé de leurs missions. Ils se contentaient juste d'obéir, de se laisser aller à une vie creuse et morne. Ils ne se battaient pas, au sens métaphorique du therme, contre la nature vide de leur existence. Mais ce n'était pas le cas de Tulkas. Le gladiateur avait conscience de sa réalité. Et la logique qu'il appliquait vis à vis de sa nature d'ancien esclave était intéressante. Surtout compte tenu des bouleversements que l'abolition de l'esclavage avait crée et la difficulté avec laquelle l'Empire pouvait maintenir l'application des édits dans les coins les plus reculés du désert.

    Lorsqu'il eut enfin achevé son monologue, Deydreus passa ses yeux vairons dans la pièce une nouvelle fois, étudiant les multiples décorations de la pièce et la cruche qui détenait le précieux liquide carmin.

    - Ma... Suite... Se compose de personnes fortes. Psychologiquement. Physiquement. Je me soucie peu de l'origine de ceux qui se battent sous ma bannière. De leur passé. De leur nature. Tout ce qui m'importe, c'est leur potentiel. Ce qu'ils peuvent accomplir.

    Il marqua une légère pause, reprenant la coupe que le champion lui avait fourni. Trempant ses lèvres dans le liquide carmin, l'homme aux yeux vairons lâcha un sourire satisfait glisser sur ses lèvres.

    - La peur de l'échec. De l'inconnu. L'envie de perdurer. Que sa mémoire vive lorsque son corps cesse de fonctionner. Toutes ces émotions sont naturelles. Elles nous forcent à agir. A créer un chemin que l'on décide d'emprunter. Nous fermant parfois d'autres voies dans lesquelles on aurait pu s'épanouir.

    La coupe fut de nouveau posée sur le côté. La discussion était intéressante. Outre l'aspect philosophique que l'on pouvait apporter à la vie et le sens de cette dernière, les guerriers se retrouvaient souvent confrontés à leurs choix, à ce qui les avait forcé à verser le sang d'autres hommes.

    - Comment peut-on alors réaliser cet exploit? Demeurer dans la mémoire des mortels, de générations en générations. Certains disent qu'il faut marquer l'esprit d'un être immortel afin qu'il se souvienne de nous. D'autres qu'il faut forger sa propre légende. Il n'existe en réalité aucune bonne réponse. Tout le monde fini par être oublié. Même les plus grands empereurs. Même les dieux. Il s'arrêta quelques instants, prenant le temps de mesurer ses mots. Pourtant, je ne pense pas que cet objectif soit vain. Ridicule. Au contraire, il démontre une grande ambition, et un profond respect de soi. Car on ne marque pas les esprits par la faiblesse. Par la couardise.

    Il s'approcha alors du maître d'arène qui se trouvait toujours là. S'excusant de ne pas véritablement le faire participer à la conversation, la Griffe serra la main de l'homme pour lui témoigner sa reconnaissance, tout en lui demandant s'il pouvait continuer de ne parler qu'avec Tulkas. D'un signe de tête, ce dernier accepta. Deydreus n'aurait sut dire s'il s'agissait là uniquement d'étiquette ou bien si l'homme comprenait vraiment la chose mais, dans tous les cas, il fut simplement satisfait de se retrouver seul avec le gladiateur.

    - Je vais être honnête avec vous, Tulkas. Je ne suis pas venu simplement pour connaître l'étendue de vos ambitions, de vos désirs. Je suis venu voir si vous pouviez, potentiellement, rejoindre mes hommes. Il dévisagea le champion d'arène, analysant sa réaction. Le Reike est en plein changement. La guerre des titans nous a marqué. Malgré notre victoire, nous demeurons fragiles. Des ennemis pullulent au travers de nos régions comme à l'extérieur. Et j'ai besoin d'hommes forts. De personnes sur qui je peux me reposer. Sur qui je peux compter. Vous me parlez de quotidien, de rituel. Se lever, s'entrainer, combattre. Ces choses là, nous les partageons. Et, ce que je vous propose, ce n'est pas de servir une gloire unique et personnelle, mais de servir un but plus grand.

    Il se détourna de l'homme, repassant de nouveau devant la bibliothèque. Il s'arrêta alors devant l'un des ouvrages qui narrait les différentes stratégies militaires employées lors de la guerre civile. Un léger rire quitta sa gorge alors qu'il se remémorait les nombreuses campagnes, et les stratagèmes qu'il avait lui même mis au point.

    - Vous pourriez accomplir de grandes choses Tulkas. Non pas en tant que champion d'arène, à combattre jusqu'à ce qu'on vous oppose quelqu'un qui vous fera sombrer dans l'oubli. Mais en combattant pour quelque chose de plus grand. Et puis, que vaut un exploit aussi grand que la mort d'un béhémoth quand des combats font intervenir l'empereur en personne? Que vaut toute votre gloire si elle n'est que le fruit d'un combat organisé par un homme s'enrichissant sur votre dos? Pas grand chose, en vérité.

    C'était là un fait, que le gladiateur avait lui même admis. Dans l'armée, les guerriers combattaient également pour autre chose qu'eux même. Mais c'était via ce but plus large, que les meilleurs d'entre eux devenaient des légendes. Par une abnégation incroyable. Car un homme capable de risquer le maximum pour une cause, peut transmettre une idée. Une mémoire, qui elle, traverserait les âges.

    - Demain, nous partirons de la ville pour venir nous occuper d'un campement rebelle. Il n'y aura aucun autre spectateur que des troupes ayant terminé leurs classes il y a peu. Aucun autre public que la mort et la violence. Accompagnez-nous. Montrez-moi ce que vous valez en dehors d'une arène. Avec des troupes. Parmi des soldats qui n'aspirent qu'à leur devoir, au souvenir que le nom de leur troupe laissera dans les institutions militaires. Il cessa de parler, touchant de sa main griffue la couverture du livre qui avait attiré son attention. Les plus grands guerriers s'élèvent des plus grandes batailles. Pas d'arènes dont le but sert à divertir un public ingrats.

    Il laissa ensuite le temps au champion d'encaisser son propos, sa proposition et ce qu'elle impliquait. Il se dirigea vers le pas de la porte, s'arrêtant uniquement au pas de cette dernière tandis qu'il se retournait une dernière fois vers le gladiateur.

    - Je m'arrangerai avec le maître d'arène afin de permettre votre excursion si tel est votre souhait. Sinon, vous n'aurez qu'à oublier ma venue, tout comme j'oublierai le gâchis que cela représenterait. Il marqua une pause, ricanant doucement. Et ce vin n'est pas si bon. Vous devriez gouter l'hydromel produit dans les brasseries privées du palais impérial.

    Puis, la Griffe laissa le champion à ses pensées.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Dim 9 Juil - 21:54
    - Une mise à l’épreuve, en somme. Conclut-il en réponse a ces mots.

    Répondit le Gladiateur en redressant un peu le visage pour sonder celui de la Griffe, l’elfique aux accents taisenois résonnant un peu dans la pièce devenue silencieuse. Que cherchait-il en vérité ? Un vulgaire satelle ? Ou plutôt un chien de guerre ? Après tout, n’était-il pas déjà plus ou moins ça en vérité ? Un chien de guerre, qu’on choie et qu’on dorlote entre deux combats pour qu’il aille gorger le sable de sang le sourire aux babines ?

    - C’est comme ça que vous recrutez tous vos bellatores ?

    Demanda-il après un temps de réflexion, se relevant pour lui tourner un peu le dos, les épaules pivotant juste assez pour qu’il puisse observer la table du coin de l’œil. La touchant de la pulpe de ses doigts, en éprouvant la texture, en explorant le grain. Lisse, probablement confortable, le genre de table sur lesquelles on pouvait aussi bien manger que baiser. Silencieux, le gladiateur redressa la tête pour contempler les fruits de sa gloire. Ses trophées, ses meubles précieux, ses bouteilles venues des quatre coins du continent.

    Des soieries fines, venu de la république, des dates juteuses et des fruits qui donnaient l’impression de n’avoir été cueillis que quelques heures auparavant, un coffre d’ébène dans lequel reposaient des glaçons. Une vie de luxe, qui éclipsait même celle de certains seigneurs du Reike.

    - En leurs demandant de faire ce qu’ils n’ont jamais osé faire ?

    Demanda-il en tendant la main vers un bol d’épices, en prenant une pincée dont il saupoudra le liquide carmin qui reposait dans la coupe avant de les faires disparaître sous la cascade qui jaillissait du bec du cruchon qu’il leva.

    - Amen Ebed. Répéta-il à nouveau. Avez-vous eu des esclaves par le passé, maître Fictilem ?

    Un autre verre, pour tenter de remplir l’abysse qui se creusait à chaque instant dans sa poitrine, l’ivresse, pour chasser l’aigreur et la colère. L’hédonisme, pour chasser le malheur et en fin de compte, confondre plaisir et bonheur.

    - Je n’ai jamais connu la vie d’homme libre. Je n’ai jamais eu à choisir de quoi serait fait ma vie. Il balaya l’air de la main. Bis repetita placent, n’est-ce pas ? Pourtant votre proposition me semble faire honneur a ce vieil adage elfique.

    Une grimace surprenante vint déformer son visage, une frustration peut-être, une déception instinctive qui se profilait, ou peut-être simplement les marques d’une vie de servitude qui se dessinaient sur sa face.

    - Vous me demandez d’abandonner un maître, que je sais bon, pour devenir serviteur d’un autre dont j’ignore tout. Il resta un instant immobile, à réfléchir à la conversation avant de secouer doucement la tête, dans un rire fatigué. C’est à ça que je sais que vous n’avez jamais été esclave, maître Fictilem. Et c’est là que réside une grande différence entre vous et moi. Vous êtes né libre et avez toujours connu un peu de liberté dans votre servitude envers ce « plus grand » qui aujourd’hui vous récompense avec la lourde tâche du commandement.

    La coupe retrouva de son pieds la surface lisse de la table tandis que le gladiateur s’accorda à nouveau un temps de réflexion.

    Choisir, c’est quelque chose de simple quand on a de l’expérience. Choisir, c’est un luxe d’homme libre. Choisir, c’est une responsabilité qui n’avait jamais été sienne. L’index du Gladiateur trouva le rebord de sa coupe, d’un geste circulaire, la coupe dansait, tournait sur son pied.

    - Que sont vos hommes pour vous ? Vos bellatores. Demanda-il a nouveau. Combien d’hommes sont à votre commandement ? Combien de compagnies, de cohortes, de régiments ? La kyrielle est forte de cinquante mille hommes, sans compter les armées d’artisans, de logisticiens et j’en passe, qui accompagnent vos mubarizun. Un léger mouvement de narine, employer du Shierak qiya dans un exposé en elfique faisait un peu tâche. Un sourire étrange se dessina sur les lèvres du gladiateur. Vous êtes un maître, qui partage le quotidien de ses hommes peut-être, mais un maître. Vous avez le droit de vie et de mort sur vos hommes, telle est la guerre après tout. Les pertes sont inévitables, mais il faut qu’elles aient un sens n’est-ce pas ?

    Il hocha alors la tête en se redressant.

    - Je ne sais pas si vous partagez vraiment cette fraternité avec vos hommes. Cette fraternité que vous décrivez, ce but que vous suivez. Vos hommes sont ils vos compagnons, ou sont-ils un moyen ? Enfin, diatribe mise à part, je vais vous accompagner, maître Fictilem. Me faire une idée de si vous me vendez chimères ou si effectivement vous êtes ce que vous dégagez.
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  • Lun 10 Juil - 12:15
    Si Deydreus s'apprêtait à partir, il prit néanmoins le temps d'écouter l'entièreté du propos du gladiateur. Ses mots et sa méthode de pensée permettait à la Griffe de se faire une meilleure idée du combattant. De mieux le jauger. Et s'il aimait la méthode de réflexion du champion, il ne partageait pas nécessairement sa vision des choses sur certains sujets. Soupirant doucement, le chevalier aux yeux vairons se retourna donc pour faire face au guerrier.

    - Je vois les potentiels. Et je leur propose une alternative au gâchis que représente leur quotidien, oui. Si un homme n'est pas capable d'affronter la peur de l'inconnu, alors il ne sera pas capable d'affronter la Mort sur un champ de bataille. Les mots étaient incisifs. Ce que je vois dans votre propos, dans votre comparaison hasardeuse entre nos vies, c'est de la peur. La peur de l'inconnu. Vous vous terrez dans le fait de n'avoir jamais eu le choix de mener votre propre vie. De ne pas avoir été esclave, quand l'abolition de la traite et de l'esclavagisme est déjà appliqué. Quand vous demeurez à votre statut par choix et par confort, comme vous le dîtes si bien. S'il existe une différence majeure entre nous, actuellement, ce n'est pas réellement la nature de nos existences, mais notre volonté de choisir pour quoi nous nous battons.

    Le général croisa alors les bras, s'appuyant sur l'ouverture de la porte tandis qu'il analysait de plus bel le gladiateur lui faisant face. Observant chacun de ses traits. Chacun de ses mouvements comme un prédateur attendant l'erreur de sa proie. D'une certaine façon, il comprenait ce que voulait dire Tulkas, mais il ne pouvait se résoudre à accepter l'idée qu'on accepte volontairement de se priver de liberté pour un autre aussi simplement. Qu'on accepte de n'être que le gagne pain d'un homme trop gras pour se défendre lui même. Et encore moins d'accepter de mourir et disparaitre sur la décision d'un imbécile plutôt que sur un champ de bataille.

    - Vous vous terrez dans l'alcool, les femmes et le luxe dans l'espoir de combler ce que votre esprit cherche désespérément. Inutile de le nier, vous buvez cet alcool comme un homme venant à peine de traverser le désert avec une gourde percée. Je ne vous en tiens pas rigueur cependant. Comme vous dites, je n'ai jamais été esclave. Même si ma vie n'a toujours été qu'entrainement et combat. Fange et sang.

    Décroisant les bras, le bretteur aux yeux bicolores fixa une dernière fois Tulkas dans les yeux, soupirant doucement pour finalement réagir à ses derniers mots.

    - Les Serres Pourpres font partie de ma famille. Sans partager mon sang, ils représentent une meute que je respecte et qui m'offre sa loyauté. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je ne considère pas celle-ci comme une chose naturelle. J'en suis fier, et je fais tout pour la mériter. Mais... Ces soldats sont à part, ils ne représentent effectivement pas l'ensemble de la population composant la kyrielle. Il marqua une pause, continuant doucement. Tous nos combattants n'ont pas la même valeur, c'est un fait. Mon poste m'oblige effectivement à considérer notre armée comme une ressource. Comme une valeur à utiliser intelligemment. Cependant, et lorsque le conflit tonne, chaque homme se trouvant à mes côtés est un frère avec qui coopérer. Pas un nom sur une feuille. Je ne sais pas si vous avez déjà été sur un champ de bataille Tulkas. Ni même si vous avez pu voir l'horreur de la marche des Titans sur notre monde. Mais si vous avez un jour franchi le voile de la mortalité en compagnie d'autres soldats, vous comprendrez mes mots. Aussi, je vous laisse profiter de, peut-être, votre dernière nuit en tant qu'esclave.

    Quittant donc finalement la pièce, Deydreus retrouva rapidement les Serres et quitta l'arène. Dans son esprit, le bretteur se demandait si le gladiateur était aussi prometteur qu'il le pensait, ou si sa vision particulière de la servitude finirait par le trainer vers le bas. Raccroché à la réalité par Esyleij qui venait l'interroger, l'armure sombre ricana doucement aux mots du demi-elfe. Oui, peut-être qu'au final Tulkas préférerait demeurer à moitié nu devant une foule qui ne réclamait que son sang.

    Le lendemain matin, Deydreus se trouvait aux portes de la ville. Accompagné par les Serres et par une cinquantaine de guerriers réguliers, la Griffe observait les rues d'Ikusa dans l'attente de voir le gladiateur arriver. Quand ce dernier fit enfin son apparition, un léger sourire glissa sur les lèvres du bretteur aux yeux vairons.

    - Ravi de voir que vous avez réellement choisi d'en être. Allons-y.

    La route vers leur objectif n'était pas particulièrement longue. D'après les renseignements de l'Oreille, le groupe rebelle se terrait dans un campement situé à un jour de marche. Dans une crique nommée "les hurlantes" en raison du vent sifflant dans la formation rocheuse. De ce qu'il savait, le groupe rebelle se composait de moins d'une centaine d'hommes. Et bien qu'il ne s'agisse pas d'une menace véritable pour l'Empire, ce nombre était suffisamment élevé pour gêner les caravanes marchandes et autres convois circulant sur les routes impériales. De plus, l'affront que représentait ces personnes pour l'armée était une raison suffisante pour un traitement particulier. Deydreus avait besoin de coup d'éclat. D'opérations militaires comme celles-ci pour pouvoir confirmer son autorité et prouver qu'il n'était pas simplement là pour son titre. Accompagné de ce groupe armé donc, le général souhaitait arriver près des hurlantes en fin de journée. Ils monteraient alors un camp, se reposeraient puis détruiraient le campement au matin.

    Se situant à l'avant de ses troupes, Deydreus se retrouvait devancé seulement par quelques cavaliers chargés d'éclairer la voie et de s'assurer qu'aucune embuscade n'était visible. A ses côtés, les Serres avançaient tout en échangeant diverses blagues grivoises tandis qu'ils formaient un périmètre de sécurité. Tulkas quant à lui, se trouvait directement au niveau de la Griffe. La route ne fut d'ailleurs pas réellement intéressante. Comme chaque fois qu'il partait de la capitale, le chevalier sombre ne remarqua aucune activité louche ou présence hostile, permettant ainsi une avancée plus ou moins rapide. Sur le chemin, il échangea avec le gladiateur sur divers sujets, cherchant à creuser un peu dans la psyché de ce dernier pour mieux le comprendre. Et savoir si son intellect se résumait à l'art de la guerre ou si d'autres sujets comme l'histoire ou l'art par exemple l'intéressait. S'il avait vu ses nombreux ouvrages, la Griffe voulait tout de même en être sûr. Après tout, cela n'aurait pu être que de la poudre aux yeux pour quelques visiteurs.

    Quand enfin la nuit commença à poindre, le groupe armé avait presque fini de monter le camp. Situé près du feu central, Deydreus regardait silencieusement les flammes crépiter tandis que ses hommes s'affairaient. Comme d'habitude, la tente de l'être aux yeux hétérochromes se trouvait mélangée à celle des autres Serres. Rien ne permettait de savoir s'il s''agissait de la sienne ou d'un autre soldat d'élite. Outre le fait que cela permettait de ne pas permettre à de potentiels assassin de s'en prendre à lui directement, il s'agissait également d'un principe pour le guerrier. Il demeurait, comme à chaque fois, un soldat avant toute autre chose. Sortant de ses pensées tandis que Tulkas approchait, le bretteur tourna son regard bicolore vers le nouvel arrivant, lui tendant un bol de bouillon mélangeant légumes et viande.

    - Tenez, votre premier repas hors de l'arène. Un rire moqueur, tandis qu'il reportait son attention sur les flammes. Demain, le sang sera versé. Celui de traitres à notre nation. A notre Empire. Mais aussi probablement celui de nos frères d'armes. Comment vivez-vous les veilles de combat, Tulkas? Que ressentez-vous quand vous savez que la Mort se tient là, à vos côtés comme la plus douce des compagnes?



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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Lun 10 Juil - 21:54
    - Mh ? Tempus est in gaudium, dominus.

    Répondit-il simplement en piquant d’une fourchette torsadée un morceau de viande qu’il vint prendre en bouche. De la viande cuite au bouillon, filandreuse, drainée de presque tout ses nutriments par la cuisson, de la mâche, qu’il hache autant qu’il broie de ses dents trop blanches. La mâchoire se contracte et se détends dans un rythme de mastication lent tandis qu’il prend le temps, étrangement, de redécouvrir cette nourriture qui ne lui était pas si étrangère que ça.

    Il avait un goût étrange ce bouillon, qui le plongeait dans le silence. Et ce dernier n’était pas si malvenu que ça, la journée entière à discuter sous le soleil irascible qui avait fait brunir son cuir et l’avait drainé de son eau n’avait été que trop remplie de paroles et de discussions qui tournaient autant autour de l’art du combat, que Tulkas voyait d’un œil d’esthète, l’efficacité d’un estoc n’est pas à minimiser, mais pourquoi mettre court à un combat quand tout l’intérêt de la gladiature repose dessus ? Et cette question qui galopait dans sa tête. Que ressentez-vous quand la mort est là, toute proche de vous, comment vivait-il le crépuscule qui précédait un affrontement ? La réponse avait été brève, mais incomplète.

    Les légumes aussi avaient perdu de leurs saveurs, ils étaient mous, gorgés d’eau, si bien qu’un légume rendu méconnaissable par l’ébullition se désagrégeais en copeaux de fibres végétales indistingables, l’esclave ne put que reconnaître par-ci et par-là ce qui ressemblais à une courge, ou un autre légume gorgé d’eau qui pouvait tenir les chaleurs intenses de la région. Qui n’égalaient pas pour autant celles de sa ville natale. Cependant, il se demandait, est-ce qu’il avait vraiment perdu le goût de cette nourriture ou bien s’était-il simplement émoussé les sens à tenter de combler ce vide colossal qu’il avait dans l’âme par l’excès, l’excès pas par la quantité, mais par la complexité et la richesse. Des épices venues des quatre coins du Sekaï avaient été honorées par son palais. Des viandes de gibiers et de volailles rares, des plats pensés, millimétrés même, pour aider le gladiateur à maintenir sa forme puissante.

    Et pourtant, ces plats qui lui semblaient si spartiates ne lui étaient pas inconnu. Avant d’être une légende, du moins le pensait-il, le gladiateur avait été nourri avec des bouillies bien plus immondes. Des concentrés de gruaux, de gras et de viande a l’origine douteuse. Des soupes noires à base d’abats d’animaux, de sang, de sel et de vinaigre. Nourriture qu’il avalait avec avidité à l’époque et qui maintenant manquait cruellement de saveur.

    Puis, saisissant le bol à deux mains, graciant le bord de ses lèvres, il vint boire. Boire ce bouillon gras, remplis d’une richesse qu’il reconnaissait bien, ce bouillon qui débordait de minéraux, de protéines et de nutriments qui manquaient cruellement à son corps après une journée entière de marche. Qui, à l’instar d’une goulée d’air dans une forge, ravivait le feu dans ses entrailles, apportait cette chaleur réconfortante qui venait irradier tout son être avant de se diffuser, comme si tout son corps acceptait cette agréable surprise et l’absorbait lentement. Contenté par l’expérience, l’avant-bras vint retrouver son propre genou, le bol chaud dans la paume. Tulkas retourna son attention vers la Griffe.

    - Je suis étonné, Dominus. Commença-il avec cette révérence que les esclaves avaient pour les maîtres. Parfois sincère, plus souvent forcée, ici, elle découlait plus du premier. Vu votre rang, vous pourriez avoir une armée de servants et des rations bien plus…

    Il eut un geste de la main, oui, il était là de son propre chef, mais on n’efface pas une vie de servitude aussi facilement. Oh, les astres le gardent, car Sau’inn semblait fort mécontent de ce qu’il avait sous-entendu être une désertion, quand bien même le maître d’arène eut été compensé. En fin de compte, le maître des armées du Reike n’avait-il pas simplement acheté un esclave ?

    - Riches.

    Finit-il par conclure avant de secouer la tête. Oh, oui, il connaissait déjà la réponse du nouveau maître. A quoi bon ? Si c’est assez bon pour mes hommes, c’est assez bon pour moi. Et puis, il faut reconnaître que les bouillons, même s’ils volent l’essence même à leurs ingrédients, restaient des plats réconfortants, souvent le dernier réconfort de bien nombre d’hommes d’armes.

    - Mais… Tempus est in gaudium. Répétait-il. Dominus, je ne suis pas étranger au combat et vous le savez bien. Je sais aussi que votre question est plus profonde qu’elle n’en a l’air. Vous avez eu déjà l’occasion d’analyser le pathos et logos de votre serviteur. Maintenant, l’ethos ? Et bien pour vous répondre, je ne saurais pas quoi dire. Si ce n’est que… Pour être franc Dominus, le plus souvent, c’est l’ennui.

    Disait-il en se penchant pour se resservir de simple bouillon, abandonnant à la marmite la viande qui n’avait rien à apporter que ses fibres devenues enveloppes presque vides. Relevant le bol vers ses lèvres, il s’y abreuva d’une lente gorgée. Comme pour poser un silence confiant, comme pour poser sa confession, comme pour poser sa réflexion.

    - J’aimerais retrouver la magie du début, Dominus. Avant que le goût de la victoire et de la gloire ne s’estompe et me laisse avec ce creux dans la poitrine.

    Il eu un mouvement étrange de la main libre, un rond dessiné de l’index. Comme s’il répétait un cycle sans fin.

    - Mon premier combat dans l’arène était teint de peur. Mon laniste m’a bien formé, c’est certain et pourtant je me souviens de cet étrange mélange, celui de terreur et d’excitation. Qui une fois dans l’arène s’est transformé en une colère froide qui m’a aidé à focaliser mon énergie. J’affrontais un gladiateur plus expérimenté, plus grand, plus fort et pourtant, j’en suis ressorti vainqueur, et quand j’ai levé la tête de mon adversaire au-dessus des sables de l’arène du lion, quand le sable se gorgeait de son sang, le maître de l’arène a clamé mon nom. Et le peuple l’a répété.

    Il eut un rire étrange.

    - C’est grisant, c’est puissant. Quand des centaines de gens hurlent à l’unisson votre prénom. Oh, je suis certain que certains le criaient avec colères quand ils se sont rendus comptes de la perte d’un pari mais… J’étais heureux. Ensuite, j’ai cherché cet effet grisant, c’était… Plus fort que n’importe quel alcool, plus orgasmique qu’une nuit d’amour avec la plus belle des femmes. C’était… Glorieux. Au fil des années, je suis devenu une légende locale et quand ils chantaient mon nom, je me sentais… Immortel ?

    Puis, son sourire abandonna son visage tandis que la main droite plongeait lentement vers le sable pour récupérer le bol rempli de ce bouillon gras qui réchauffait l’âme. De la pulpe du pouce, il en nettoyait le bord dans un geste répété, rituel. D’apaisement peut-être.

    - Ce n’était pas le combat futur qui me réjouissait. Après votre cinquantième combat, qu’importe la mise en scène de l’arène, vos adversaires commencent à avoir tous les mêmes visages et leurs sangs, la même couleur. Non, c’était la victoire future qui me réjouissait, autant pour ce que j’apportais à maître Sau’inn que pour la reconnaissance de ceux qui épongeaient leurs soifs de sang en me voyant le verser.

    Redressant un peu la tête, il inspira.

    - Je n’ai jamais eu de frère d’armes, Dominus. Vos soldats… Mes compagnons, j’imagine… Ne sont… Je sais que vous avez de la considération pour vos troupes, Dominus. Car vous êtes commandant. Car vous êtes bon avec vos hommes. Autant par nécessité que par vertu. Il inspira. J’ai eu des frères, mais la plupart sont morts sous mes coups plutôt qu’à mes côtés. Dans l’arène chaque combattant est… Seul. Iratus pourra vous le confirmer. J’espère qu’ils vivront, mais leurs mort ne m’atteindra pas. Elle par contre… Dit-il en parlant de la faucheuse invisible, assise a ses côtés, les mains osseuses posées sur le rebord d’un siège transparent, lovée contre son épaule malgré la froideur de son visage. Je la crains, étrangement. Mais… Pas pour les raisons habituelles. Mourir ne me fait pas peur, la mort non plus. Non, la Mort des Hommes est dans l’ordre des choses. C’est son frère, dont l’œuvre est bien plus définitive qui me fais peur, l’Oubli.


    Il leva enfin ce bol rempli de ce bouillon gras vers ses lèvres avant de s’arrêter dans son geste.

    - Et vos ennemis sont mes ennemis, Dominus. Il trouveront la mort, sous mes coups, sous ceux de vos hommes d’armes ou, s’ils ont un peu de chance, sous les vôtres.

    Il n'avait simplement plus faim.
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    Deydreus Fictilem
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  • Mar 11 Juil - 13:07
    Fixant son regard vairon sur les bols de nourriture, Deydreus étira un léger sourire tout en écoutant les mots de l'ancien gladiateur. Visiblement, il était très difficile pour ce dernier d'accepter de ne plus être l'esclave d'un autre. Portant donc son attention sur le guerrier d'arène, la Griffe prit enfin la parole.

    - J'aurais pu effectivement faire en sorte d'avoir de meilleurs mets. Mais à quoi bon? Ces derniers sont nourrissants, suffisants. Trop de confort ne fait que rendre mou. C'est dans l'effort constant que les corps se renforcent. Que le mental se solidifie. Et pour ma part, tout le luxe du monde ne m'intéresse pas. Je suis peut-être le grand général de ces armées. Mais je suis avant tout autre chose un soldat, comme vous.

    Marquant une pause pour venir à son tour mastiquer la viande du bouillon puis par boire son contenu, le chevalier à l'armure noire soupira légèrement tandis qu'il redéposait le bol contre le sable. Autour des deux guerriers, quelques patrouilles silencieuses se déplaçaient ici et là, principalement des Serres Pourpres s'assurant que la garde était bien effectuée.

    - Il n'y aura pas de foule hurlante demain. Il n'y aura pas d'espace restreint pour notre zone de combat. Il n'y aura pas de "gloire" à proprement parler. Seulement du sang et la mort. Dans un champ de bataille, l'issue du combat ne se détermine pas au souhait d'un maître d'arène qui cherche à se plier à la volonté de la foule ou des parieurs. La résilience, la force, la détermination et la stratégie sont les seuls décideurs. Voyez les hommes qui nous entourent. Il désigna le campement de la main, doucement. Certains sont des vétérans de la guerre des titans et se battent à mes côtés depuis des années. Ils sont rompus au combat et disciplinés. D'autres en revanche participent à leur première opération depuis leurs classes. Vous serez avec ce second groupe. Toute l'expérience que vous avez accumulé au cours de vos années de gladiatures seront inutiles. Vous saurez tuer, oui. Mais vous devrez apprendre à vous battre en groupe. Aux côtés d'un autre potentiellement plus faible que vous. Plus apeuré. Vous ne retrouverez peut-être pas cette peur qui rongea votre cœur lors de votre premier combat. Mais vous apprendrez à craindre les mouvements de vos ennemis tout comme de vos alliés. Nos ennemis ne portent jamais le même nom. Ils n'ont que rarement le même visage. L'aléatoire prédomine sur un champ de bataille. C'est un chaos, permanent. Et la victoire revient bien souvent au camp qui a sut le mieux contrôler ce chaos.

    Se levant doucement, Deydreus alla chercher un peu de bois qu'il relança dans le feu, faisant crépiter ce dernier tandis que les flammes venaient lécher la surface d'ébène des différents copeaux. Satisfait, le bretteur retourna s'installer aux côtés de Tulkas.

    - Je n'ai jamais redouté la mort. Même face à Tensai. L'être aux yeux vairons s'ancra face aux flammes. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours considéré la Mère pale comme une bienfaitrice. Comme une amante passionnée qui attend le retour de son mari. Jamais comme une intruse. Tout comme je me moque bien de l'oubli ou de ce que cela implique. Je ne me bats pas pour moi. Je ne tue pas pour ma gloire personnelle. Mais pour élever les mortels. Leur montrer le chemin de la Guerre et ses vertus. Faire comprendre à ceux dont l'existence même est menacée par des divinités corrompues que la faiblesse est leur pire ennemi. Que le combat leur permettra de s'élever. De ce fait, l'oubli peut bien venir me cueillir si celui lui chante, peu m'importe tant que les mentalités auront changé. Il ricana doucement. Même si je doute qu'avec mon titre actuel et le combat m'y ayant mené, je puisse seulement sombrer dans l'oubli. Je comprends votre inquiétude Tulkas. Mais sachez que dans un bataillon, dans une compagnie ou dans une troupe, le néant ne peut exister. Le souvenir subsistera toujours. Pour vos futurs frères d'armes. Pour vos ennemis, et pour ceux qui tombent.

    Quelques instants passèrent alors, les deux guerriers restant silencieux tandis que l'un continuait de manger et que l'autre fixait les flammes dansantes. Puis, quand Tulkas reprit finalement la parole, Deydreus étira un léger sourire avant de se relever doucement. Il se faisait tard, après tout.

    - Ils périront, oui. Une dernière chose, Tulkas. Cessez de m'appeler Dominus. Vous n'êtes plus l'esclave de personne. Je ne vous ai pas acheté à votre maître. J'ai simplement brisé les chaînes qui vous reliaient à lui. Même si ces dernières étaient entourées de velours et d'alcool puissant. Vous êtes un homme libre à présent. Et vous pouvez choisir de vous battre ou de retourner à une vie de servitude. De retourner vers cette arène criarde où vous serez certain de finir par sombrer dans l'inconnu. Dans nos écoles, dans nos fables, nous parlons des grands guerriers. Des héros de guerre. Jamais de ceux foulant le sable dans le but de rassasier un peuple belliqueux. La gloire de l'arène est éphémère et fausse. Vous finirez par le comprendre. En attendant, adressez-vous à moi par mon titre, mon rand ou mon prénom. Mais par pitié, cessez de me désigner comme votre maître, même si vous le pensez. Tâchez de dormir à présent, nous lancerons notre campagne à l'aube.

    Quittant donc la compagnie du gladiateur, Deydreus entra finalement dans sa tente. Observant le lit de camp et la table présente, le reikois déposa doucement ses deux épées contre cette dernière avant de s'allonger sans cérémonie sur le lit. Il portait encore son armure, comme à chaque veille de bataille. La nuit allait être rude, désagréable, courte. Comme à chaque veille de bataille. Comme chaque fois qu'il s'apprêtait à répandre la mort au nom de l'Empire. Les yeux vairons du guerrier se fermèrent alors finalement, tandis que son esprit s'échappait dans l'éternel onirique.

    Le lendemain matin, les troupes étaient parfaitement alignées et attendaient silencieusement l'ordre de départ de la Griffe. Fixant une dernière fois ses hommes, le bretteur repassa mentalement la carte du campement et des hurlantes en tête. Deux groupes avaient été composés. L'un rassemblant Deydreus et les Serres. Le reste Tulkas et les nouvelles recrues. Pour l'occasion, et afin de mieux jauger le gladiateur, la Griffe avait demandé à ce dernier de mener ces hommes lors de l'assaut. De limiter leur perte tout en s'assurant de la mort de nombreux ennemis. Il n'y avait aucune capture prévue. Aucun quartier à donner. Seulement une purge pure et simple d'imbéciles ayant osé défier l'autorité impériale. Deydreus n'était cependant pas naïf et il savait que sa décision allait provoquer quelques problèmes. Il était peu probable que l'ancien gladiateur soit assez à l'aise avec le fait de commander quelques hommes au cœur d'une bataille. Lui qui aurait sans doute déjà du mal à coopérer efficacement avec ces derniers. Mais il s'agissait d'une leçon, dure et brutale, pour le guerrier d'arène tout comme les nouvelles recrues. L'un devait apprendre à travailler en groupe, les autres, à réagir face à un chef fort mais potentiellement incompétent.

    - Allons-y, guerriers. Vous connaissez votre devoir. Montrant à ces pitoyables rebelles ce qu'il en coûte d'oser piétiner nos valeurs.

    Puis, d'un seul homme, les combattants hurlèrent, se jetant vers le campement ennemi encore endormi. Le groupe de Tulkas attaquerait pas le Sud. Derrière le camp, tandis que Deydreus et ses hommes se chargeront de la porte principale. Le combat allait être brutal mais, surtout, divertissant. Sortant donc ses deux lames, le bretteur aux yeux hétérochromes se lança à son tour en direction du camp, tandis que quelques flèches commençaient à pleuvoir dans sa direction et au loin les cris paniqués des rebelles résonnaient dans les hurlantes.

    La danse macabre qu'il aimait tant venait de commencer.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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  • Mar 11 Juil - 18:55
    La nuit avait été calme, glaciale même. La longue conversation avec son maître – La Griffe – faisait son bout de chemin dans sa tête. Il était là, allongé a même le sable encore chaud de la journée, les cheveux étalés comme collerette autour de sa tête, les poings enfouis sous le sable, servant de coussin improvisé au gladiateur devenu soldat.

    Le froid ne le gênait guère, tout comme la fournaise de la journée ne l’incommodait pas plus, le sable alors ? Bien qu’il ait grandi dans la ville, le désert, le sable, s’infiltrait partout à Taisen. On en croquait parfois dans la nourriture, on le respirait jusqu’à s’en déchirer les bronches, on dormait dessus. La vie dans le désert ne le choquait pas, comme le bronze de sa peau pouvait en attester. Non, ce n’était pas l’inconfort qui l’empêchait de dormir, même s’il se maudissait un instant de n’avoir pas de matelas, de lit de bois, de cruchon rempli d’eau fraiche et de jolie dame endormie contre sa cuisse.

    C’est la fatigue alors, pensait-il, qui l’empêchait paradoxalement de dormir. A quand remontait la dernière fois qu’il avait été aussi éreinté, plus d’esprit que de corps ? Ne nous méprenons pas, sa vie était rythmée par des exercices qui feraient blêmir même des soldats d’élite du Reike mais elle n’était pas pour autant usante, au niveau de l’esprit. Au contraire, ça avait toujours eu un effet presque méditatif sur lui. Pourtant, une étrange sensation se répandait dans son front, remontait jusqu’à ses tempes et plongeait le long de la cascade de nerfs qui s’engouffraient dans son échine et sa colonne. L’impression étrange que quelque chose se réveillait, un étrange soulagement comme si un chasseur, trouvant son couteau rouillé, se réjouissait de savoir que ce dernier n’avait pas perdu de son tranchant.

    Une main quittait le sable pour se glisser sur son visage. Ses doigts s’immisçant dans sa barbe et jouant avec les poils de cette dernière, continua toujours sa réflexion.

    Avait-il peur en vérité ? Peur de se battre sans public, d’être tué par des rebelles qui, comme certains de ses congénères autrefois, avaient voulu chercher la liberté ? Ne venait-il pas d’être libéré après tout ? « Non » pensa-il silencieusement « Si je veux m’assurer qu’un chien est fidèle, je lui enlève son collier et je le somme de rester à mes pieds. ». Non, des criminels, des traîtres et des rebelles, le gladiateur en avait tué avec bien plus de renommée que ceux qu’ils allaient affronter à l’aube. Il ne risquait pas grand-chose, tant qu’il ne se laissait pas tomber volontairement sur le fer d’un adversaire.

    Alors pourquoi ne trouvait-il pas le sommeil ? Était-ce le bruit des pas dans le sable des quelques vigies qui s’assuraient que le campement de fortune de la Griffe ne soit pas pris dans une embuscade ? Ces sentinelles qui sacrifiaient un peu de leurs sommeils pour le privilège de ne pas se battre en première ligne le lendemain, pour que toute la troupe soit disposée pour la bataille ? Ces petites cascades de sables qui dégringolaient à chaque pas, le bruit des quelques rares cailloux écrasés par des bottes et des chausses qu’il imaginait usées par de longues marches. Probablement pas. Après tout, il avait été parfois utilisé comme œuvre d’art, comme statue faite de chair pour embellir les orgies de quelques mécènes particulièrement décadents, un morceau de chair qui plait au regard, qui éveille les sens et excite. Qui mets l’eau aux lèvres et le feu aux gonades.

    L’absence de musique peut-être ? Il aimait particulièrement jouer de la cithare et écouter des artistes chanter différentes histoires. Il avait été la muse de quelques nobles, le public captivé par quelques musiciens, le sujet de quelques peintres et le modèle de quelques sculptrices. Sa vie, en dehors des combats, avait toujours été animée par un fond musical. Pourtant non, Tulkas serait un menteur s’il n’était pas un minimum bercé par le bruit du vent dans les tentes, le crissement du sable, les légers piaillements de certaines créatures nocturnes du déserts, petits rapaces et petits lézards qui profitaient de la clémence de la nuit pour vivre.

    Son regard glissa alors tout naturellement vers les tentes de ces jeunes soldats. Ces jeunes hommes et femmes qui venaient de terminer leurs classes et qui, pour leurs premières assignations avaient été confiés à la Griffe et a ses Serres Pourpres. Ils étaient tous là, sous les yeux de leurs commandant suprême à se préparer, se reposer en prévision de la terrible bataille qui s’annonçait.

    Ils étaient là, à vouloir prouver leurs valeurs à la Griffe, pour avoir peut-être la chance de rejoindre sa garde, qui s’était déjà forgée une terrible réputation. « Mais pourquoi ? » se demandait-il alors « Pourquoi sont-ils si indulgents avec les autres combattants ? » Tulkas s’appuya un instant coude dans le sable, les regardant. « Le combat est le fléau qui sépare le bon grain de l’ivraie. Pourquoi s’encourager silencieusement sous le couvert de la nuit, a grand coup de bravades et de sourires à mi-voix ? Je ne comprends pas, chaque soldat ici présent est un rival pourtant. A vouloir s’approprier la gloire, a être vu par la Griffe et a obtenir ses faveurs. Pourquoi sont-ils si… Proches. Alors que demain, il n’en resterait peut-être qu’une poignée d’entre eux. »

    Une grimace vint fendre son visage, comme frappé par la foudre en se souvenant l’ordre intimé par son nouveau maître, il devait les diriger en plus. Les diriger, les commander et s’assurer qu’ils reviennent tous en un seul morceau.

    Comment faire ? Il ne savait pas diriger, il n’avait jamais dirigé. Bien sûr, certains combats de l’arène mettaient en scène des grandes batailles menées et gagnées contre toute attente par les grands soldats du Reike, mais même là, pas de combat de formation, plus une succession de duels et de combats où c’était l’art et pas le résultat qui comptait. Certaines de ces leçons d’histoires qui tenaient plus de la propagande ne se terminaient pas par la mort de leurs adversaires. De vraies batailles, Tulkas n’en avait jamais eue, des combats où il était seul contre tous ? D’innombrables, mais des batailles, avec le chaos qui les caractérisait ? Aucunes.

    Une main de glace vint saisir son cœur. Il survivrait, mais eux ?

    Le soleil chauffait son visage désormais, l’aube allait simplement commencer à poindre tandis qu’il était a couvert de la ligne de la dune, une capuche aux couleurs beiges cachant son visage et limitant le risque qu’une vigie distante puisse le reconnaître. Tulkas avait reçu des instructions simples de la part de son nouveau maître, attaquer par le sud tandis que la Griffe et les serres, attaqueraient par le Nord.

    Glissant le long de la dune avant de rejoindre son petit contingent, soulevant un petit nuage de sable, il leurs fit signe d’un geste de main de le suivre. Une fois en position au sud du campement, parés à lancer l’assaut. Le gladiateur attendit un signe, un signal.

    Un cri de guerre. S’appuyant sur sa lance et se tournant vers les soldats mis à sa charge, il cria à son tour.

    - Avec moi soldats ! Pour la Griffe et le Reike !

    Et ils s’élancèrent, pas d’un seul homme non. Car Tulkas n’avait pas informé ses hommes du plan d’attaque, ces derniers se contentaient de le suivre et aucun signal n’avais été convenu, aucun discours. Non, de l’improvisation artistique presque. L’assaut avait été lancé et c’est une charge désordonnée qui commençait. Brisant la formation, les recrues s’élancèrent à leurs tours dans l’assaut.

    La panique des rebelles amortissait l’impact de l’erreur de l’incompétent commandant qu’était Tulkas, grand guerrier certainement mais meneur d’hommes ?

    Non, ils se débrouilleraient bien seuls, ils savaient se battre celons les enseignements de leurs maîtres d’armes et de leurs officiers. Tulkas lui était un guerrier brillant, qui excellait en se battant seul. Se penchant et évitant gracieusement les flèches et carreaux d’arbalètes qui volaient vers lui, il ne prenait guère attention au sort de ceux qui le suivaient et qui désormais n’avaient guère d’autre choix que de pousser jusqu’à la poterne sud du campement, c’était soit courir sous la pluie de flèche et porter le combat aux archers ou attendre que leurs carquois soient vides.

    Un soldat tentait de fermer la poterne tandis que le gladiateur fendait l’air, sortant immaculé de la volée de flèche paniquée qui venait de fendre l’air. Il était rapide, trop rapide. La poterne était sur le point d’être close quand cette dernière fut percutée de plein fouet par le gladiateur. Sa force prodigieuse faisant sauter la porte hors de ses gonds et s’effondrer sur le rebelle qui avait tenté de bloquer son passage.

    Il s’élançait alors, dans le combat avec le panache qui caractérisait ses glorieuses journées dans l’arène. Ignorant complétement que ses hommes venaient de franchir enfin les portes, ignorant les cinq, six soldats qui gisaient blessés a l’extérieur des murs, des autres soldats qui avaient des flèches figées dans le corps mais qui avaient tout de même poussé l’assaut pour suivre leurs commandant. Ils venaient de former une véritable phalange, préparés à affronter ses adversaires.

    Ils attendaient là, les ordres de leurs commandant qui recula jusqu’à eux pour prendre place dans ce mur de bouclier, enfin, prendre place, il se tenait un peu en avant, se mettait sur le devant de la scène comme si un public invisible regardait.

    - Vos ordres ?
    - Tenez-bon !

    Un ordre stupide, d’un commandant incompétent. Pourquoi s’arrêter alors qu’ils avaient l’avantage ? Alors qu’il fallait pousser, un soldat protesta.

    - Poussez alors ! À l’assaut !

    Des ordres contradictoires. Le moral des troupes du gladiateur propulsé a un poste de commandement s’effondrait petit à petit. Grand guerrier, piètre soldat.
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  • Mer 12 Juil - 14:12
    L'éclat des armes frappant les boucliers. Les flèches filant dans l'air, tentant de pénétrer la chair de pauvres imbéciles luttant pour un Empire qui ignorait probablement leur existence. Du sang, des larmes. La mort.

    L'assaut avait été donné, le second groupe s'était jeté sur la partie sud du campement tandis que Deydreus et ses hommes progressaient au nord. Contrairement aux nouvelles recrues, les Serres se déployaient avec efficacité et fureur. Leurs pavois dressés, les fantassins d'élite se souciaient bien peu de la pluie de traits empênés qui venaient s'écraser contre leurs protections. Quand enfin, le groupe arriva au niveau de la porte, Léonard et Vivien enfoncèrent brusquement la lourde porte du campement à l'aide d'un bélier à la tête draconique. Un symbole qui permettrait au groupe armé de progresser à l'intérieur. Dans le camp, le massacre débuté. Parfaitement huilée, la phalange de guerriers au service de la Griffe frappait et tuait sans réel problème. Chaque coup était calculé, chaque protection mise en place pour permettre à son frère d'arme de ne pas recevoir le moindre coup chanceux. Tous veillaient les uns sur les autres, tout en faisant pleuvoir la mort sur leurs ennemis. Parmi eux, Deydreus avançait simplement, balayant ses adversaires de ses deux lames vicieuses. Le sang se faisait projeter dans l'air tandis que la peur gagnait le cœur des rebelles affrontant le groupe d'élite. Une force de frappe dévastatrice, expérimentée non pas dans les combats visuels mais dans l'art de la guerre. Un balai mortel, dans lequel un parti était entraîné sans pouvoir maîtriser quoique ce soit.

    Pourtant, la bataille n'était pas gagnée pour autant. Avançant dans le chaos du massacre, la Griffe constatait que seul son groupe progressait efficacement. Les jeunes recrues avaient du mal, probablement aussi à cause de Tulkas. Le général du reike était dur. Il envoyait ces hommes dans un combat relativement simple mais pourtant cruel. Les recrues devaient composer avec un chef incompétent mais redoutable. Avec un entêté qui ignorait tout de ce qu'il pouvait réellement faire, trop habitué à agir seul et à être admiré pour cela. Ce dernier, justement, devait accepter cette triste réalité. En dehors de l'arène, il n'était personne. Il n'était qu'un autre soldat, dont la force servait de motivation pour les guerriers moins efficace, mais dont le respect ne tenait qu'à l'habileté et le leadership. Dans une bataille, il n'y avait pas de héro. Il n'y avait point de foule acclamant chaque mouvement, chaque feinte. Il n'y avait que la Mort, qui traitait tous les individus de manière égale. Une ombre pesant sur le cœur de tous les mortels, qui les rappelaient à leur simple condition. Tulkas était fort, sans aucun doute, mais il périrait comme les autres si les troupes l'escortant tombaient. Il serait submergé, annihilé par des rebelles fuyant la zone nord du campement et cherchant un ennemi facile à abattre pour s'enfuir. Pris ainsi en tenaille, les rebelles se savaient privés d'options de fuite. Ils savaient que la fin venaient pour eux et, comme des rats prisonniers d'un tonneau enflammé, ils grattaient ce qu'ils pouvaient. Dans l'espoir fou de briser le bois et trouver une sortie. Aujourd'hui, cette brèche se trouvait au Sud. Et Tulkas et ses troupes représentaient le dernier clou à faire sauter pour voir un nouveau jour se lever. S'approchant de Deydreus, Esyleij laissa un ricanement s'échapper de sa gorge tandis qu'il observait quelques archers rebelles sauter d'un toit pour courir ver la zone sud.

    - On fait quoi patron, on les poursuit?
    - Non. Continuons de progresser dans les Hurlantes, je veux que le Nord soit complètement nettoyé avant d'en finir avec eux là bas.
    - Compris.

    Comme un seul homme, les Serres se remirent en position, faisant cliqueter leurs lourdes armures noir et sang. Dans un cri rauque, les fantassins s'élancèrent alors dans le reste du campement, menés par la Griffe dont le regard bicolore se posait sur les piètres rebelles osant le défier. Dix minutes. C'est ce qu'il fallut pour que le reste de la partie Nord soit nettoyée. Les rebelles avaient été exécutés. Car cela n'avait été ni un combat, ni un véritable défi pour le bretteur ambidextre ou les hommes l'accompagnant. Seuls trois individus avaient été épargnés. Une femme aux cheveux blonds et au nez retroussé, dont le regard azuré rappelait vaguement les côtes de Sable-d'Or. Une guérisseuse, dont le savoir serait peut-être utile au FMR, à condition qu'elle soit encline à coopérer. Les deux autres hommes quant à eux n'étaient pas véritablement remarquables, mis à part leur capacité visuelle à lancer quelques menus sorts. De fait, la Griffe avait décidé de les neutraliser plutôt que les tuer. Peut-être pouvaient-ils s'avérer utiles, ne serait-ce que par leur statut d'érudits. Progressant donc enfin vers la zone Sud des Hurlantes, la Griffe et les Serres Pourpres arrivèrent au niveau des combats ayant toujours lieu. Coupant toute retraite possible vers le Nord, les guerriers noir et sang formèrent une grande ligne. Un mur de défense, aussi létal que le plus féroce des poisons. Les rebelles savaient leur chemin coupé et, lorsque les Serres commencèrent à frapper leurs écus de leurs lames, une aura de terreur se dispersa dans le campement. Chaque coup rythmaient les battements des cœurs et, comme le tonnerre grondant, ils étaient annonciateurs de mort et d'oubli pour celles et ceux qui se dressaient encore contre l'Empire.

    Fixant les nouvelles recrues qui évoluaient dans ce chaos, accompagnées par Tulkas, Deydreus gardait un regard analytique et froid. Il n'éprouvait ni fierté, ni honte à voir ces hommes combattre et lutter. Il observait simplement leurs mouvements, leurs tactiques. Il cherchait à trouver ce quelque chose qui pourrait éveiller chez lui cet intérêt particulier. Même le gladiateur avait droit à cette analyse froide. La Griffe avait vu du potentiel dans le gladiateur. Un trait qui l'élevait au dessus de la fange crasse des autres guerriers d'arène et de la plèbe. Une étincelle qui lui permettrait de s'extirper de ce bourbier nauséabond qu'était le faux confort. La fausse gloire. Mais, pour cela, il fallait que Tulkas se montre digne. Qu'il prouve au dirigeant de la Kyrielle qu'il ne s'était pas trompé. Être fort était quelque chose de respectable, oui. Mais il fallait savoir mettre cette force à profit sur un champ de bataille. Car le jour où les Titans reviendraient, il n'y aura ni arène ni public. Seulement le chaos et la guerre. Et cette dernière ne permettrait aucun faux pas. Aucune action égoïste ou trop stupide. Si le champion d'arène s'avérait n'être qu'un beau parleur au corps plus sculpté qu'efficace, alors il serait balayé. Mis sur le côté comme une bouteille de grand cru bouchonnée. Reportant alors son attention sur le combat ayant lieu sous ses yeux, le reikois esquissa un léger sourire sous son heaume. Les rebelles tentaient de se réorganiser, malgré la peur frappant leur poitrine et enserrant leur cœur. En face, les troupes reikoises étaient galvanisées par la présence du général et des Serres, mais ils devaient tout de même rester vigilants et agir intelligemment. Le combat serait décisif dans les prochaines actions et, si le reike sortait vainqueur de cet affrontement, alors le camp serait totalement à leur merci et ils pourraient, enfin, mettre fin à cette parodie de rébellion. Deydreus pouvait permettre à ces lâches de se rendre pour les épargner mais, en cette heure, l'envie ne lui frôlait pas l'esprit. La Mort était à ses côtés, observant tout comme lui ce qui allait se dérouler.

    Et cette dernière était assoiffée du sang des faibles.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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  • Mer 12 Juil - 16:34
    - Il en arrive plus par le nord !
    - Par l’est aussi !
    - A gauche, faites gaffe !
    - Putain ! Mon bras !

    Ils n’avaient gagné que trente-deux pas de terrain, étendant et morcelant la ligne dans un arc de cercle qui commençait a être repoussé lentement vers la porte. L’empire, cédait du terrain. L’empire, cédait du terrain face à des rebelles terrorisés par la macabre efficacité des meilleurs combattants a porter l’emblème du dragon. Comme des molosse rabattant la harde de sanglier vers des chasseurs inexpérimentés, à peines capables de tenir la lance couchée devant eux.

    Au centre de cet arc de cercle, le redoutable gladiateur cognait de la hampe, tranchait du fil et perçait de la pointe les corps mous qui se jetaient contre lui et même mus par la force du désespoir, ils n’étaient rien de plus que des insectes face à la fureur du soleil. Leurs vies coupées court par sa radiance glorieuse. Pourtant, aucuns cris de joie, aucun soldat qui clamait son nom pour se réjouir de son existence, d’être témoin d’un tel étalage de prouesses martiales.

    Non, de la douleur, de la peur, des grognements, de la frustration, de la colère, de la douleur, la mort. Petit a petit, certains hommes tombaient sous les coups, l’épaule fendue jusqu’à l’os pour certains, quand le fer se jouait de l’armure en glissant dans ses interstices, certains tombaient simplement au sol, plongés dans un coma temporaire suite à l’impact d’une masse contre le casque. Avant d’être piétinés par les combattants qui continuaient de pousser sur le mur de boucliers effrités. Ils perdaient du terrain, et la faucheuse commençait déjà à venir cueillir quelques hommes par-ci par-là. Les recrues ne formaient plus une unité, ils étaient redevenus des individus, des civils qui luttaient pour survivre et non plus pour la gloire de cet empire dont ils portaient le dragon sur leurs tabards et leurs boucliers.

    Et tout ça, c’était la faute de Tulkas, qui tranchait gorges, perforait poumons, brisait les os et fendait les crânes avec sa force prodigieuse. Quinze hommes s’étaient jetés sur lui et quinze hommes avaient retrouvés la maîtresse pâle. Mais aucun frère d’arme pour protéger son flanc exposé, une lance manqua de lui percer les reins et ne fit qu’ouvrir sa panse tandis qu’il reculait d’un pas. Puis ce fut une flèche qui se logea dans son avant-bras, le faisant lâcher son arme.

    Des piqûres de moustiques, pour un gladiateur tel que lui, pour une légende telle que lui. Assurément. Pourtant, jamais n’avait-on vu de moustiques munis de rostres de fer, ni de moustiques travailler ensemble pour abattre la dernière ancre dans cette ligne de boucliers qui leurs barrait la route.

    Un choc sourd percuta son flanc gauche, un reflet argenté teint de rubis. Un mouvement vif de son bras fendit l’air, une résistance dans le poignet et un impact qui se réverbère jusque dans son épaule qui semble avoir momentanément perdu de son agilité. Une douleur soudaine dans la cuisse, vive, comme la morsure d’un serpent qui le fait ployer le genou. Sa main libre vient saisir le fût de bois qui traverse de part en part son corps musculeux. Un impact vient obstruer sa vue, sous son casque, le gladiateur peut voir l’acier se tordre et se plier jusqu’à venir écraser son nez qui libère un torrent de sang en irradiant sa face toute entière d’une douleur intense.

    Pour la première fois depuis le combat contre le mastodonte dans l’arène, le gladiateur est genou a terre. Mais cette fois, pas de cris qui l’appellent à se relever, pas même de ces hommes qui sont a ses côtés, ces « frères d’armes » dont se vantait son nouveau maître. « Non. » pensa-il un instant en tentant de venir rendre à son casque sa forme originelle en glissant ses doigts dans les orifices de son casque. « Ça n’existe pas. ».

    Puis, une force l’attrape par la sangle de cuir qui ceinture son torse et tiens en place son épaulière et le tire. Il sent le sol glisser sous ses pieds, il voit depuis l’ouverture de sa visière les uniformes de ses soldats. Deux autres combattants viennent bloquer le chemin et faire de leurs corps une muraille tandis qu’un autre vient saisir son casque, tenter de l’arracher avant que finalement, ce soit la morsure de l’acier froid contre sa gorge qui fait comprendre a Tulkas qu’on découpe les sangles de ce casque défoncé qu’on envoie valdinguer.

    - Commandant ! On a besoin de vous ! Vos ordres !

    Le gladiateur reste un peu étourdi un instant. Le corps marqué par de douloureux rappels à sa propre mortalité. Pourquoi l’avoir sauvé alors qu’une mort honteuse l’attendait ? Abasourdi, le gladiateur resta interdit jusqu’à ce qu’une gifle le ramène à ses esprits.

    - Vos ordres !

    « C’est vrai. » pensa-il alors simplement. « C’est ma responsabilité. » Comprenait-il enfin. « Je ne dois pas décevoir le maître. » Résolut-il en s’appuyant sur sa paume valide pour se redresser, abandonnant le casque et les fantasmes de gladiature sur un champ de bataille. Son arme avait été perdue sur le champ de bataille, il n’avait plus qu’un poing pour se défendre et assurer sa survie. Désarmé face a une horde de combattants qui se battaient eux aussi pour leurs survies. Était-ce donc ça l’esclave qu’avait acheté la Griffe ? « Non. »

    - Resserrez les rangs ! Reculez vers la porte ! Vous êtes la prochaine génération des soldats de l’empire, montrez vous digne de la Griffe ! Nous sommes le mur sur lequel ces rebelles vont s’écraser !

    Ils n’étaient pas ses égaux. Non. Certainement pas. Mais la première leçon du nouveau maître n’était pas tombée dans une sourde oreille. Oui, Tulkas était un homme arrogant et il le resterait probablement jusqu’à la fin de ses jours. Mais même si ces recrues qui voyaient leurs premières batailles ne seraient probablement jamais dignes de lui, ils avaient confié leurs vies a lui, et lui, avait promis d’en faire une arme. S’il ne pouvait pas vaincre ces traîtres par le fer de son arme, il les écraserait avec le fer de ses hommes.

    Il était le bras qui tenait l’arme. Eux, étaient son épée. Il était le bras qui sanglait le pavois. Ils étaient son égide. Il savait qu’il avait échoué, tout ce qu’il pouvait faire maintenant c’était montrer qu’il disposait d’un acumen tactique et que même si ce dernier était encore brut, que l’acquisition du nouveau maître n’était pas juste une pierre de verre ramassée dans les tréfonds d’un bazzard d’Ikusa, mais bel et bien un diamant dans le brut. Tulkas avait été la fierté de Sau’inn, il serait la fierté de la Griffe.

    - Tenez-bon, soldats du Reike ! La force du Lion est avec vous et le soleil se lève !

    Hurlait-il, haranguant ses troupes qui formèrent enfin un mur de bouclier solide, les soldats gardant les flancs des uns et des autres tout en se protégeant mutuellement quand ils attaquaient. Lances bousculant les fers pour créer des ouvertures aux autres. Retournant enfin la bataille quand le commandant eut, bien trop tard pour éviter des pertes inutiles et des blessures graves, enfin un éclat de compétence basique. Bloquer la route pour encercler l’ennemi. Une tactique simple, qui avait pris son temps pour se cristalliser dans l’esprit d’un gladiateur arrogant.

    - La Griffe ! Hurla un homme en pointant de son épée le nord, voyant la bannière des Serres Pourpres se rapprocher. La Griffe arrive !
    - Et elle s’enfoncera profondément dans le cœur de nos ennemis ! Encore un effort soldats, tenez-bon et protégez vos flancs ! Ils vont être écrasés et fauchés comme le blé par les Serres !
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  • Jeu 13 Juil - 11:48
    Les bras croisés, Deydreus observait ce spectacle brutal d'un œil critique. Le sang coulait, les cris résonnaient dans l'air. Un chaos régnait sur cette partie du camp et, assez rapidement, déborda les deux parties en présence. D'un côté, les rebelles paniquaient cherchaient à tout prix un moyen d'échapper aux Serres et au campement, se jetant inexorablement sur les troupes régulières afin de les briser et pouvoir s'enfuir. De l'autre, l'inexpérience, l'arrogance et les pauvres décisions de Tulkas se payaient chèrement. Des hommes d'armes se faisaient blesser inutilement. D'autres tombaient là où ils auraient pu tenir si la ligne avait été construite convenablement. Deydreus ne s'en offusquait pas. Séparer le bon grain de l'ivraie. Voila à quoi servait aussi cette bataille. Si les soldats sous la coupe du gladiateur ne savaient pas réagir et s'adapter à un commandant stupide, alors ils ne méritaient pas d'être responsables de leur propre vie. En parlant de ce dernier, plusieurs coups vinrent frapper violemment le champion d'arène qui mis genou à terre puis qui s'écroula. Était-ce la fin?

    Décroisant les bras, la Griffe soupira doucement tandis qu'il tirait ses deux épées de leurs fourreaux. Dans ses yeux bicolores, une profonde déception commença à poindre alors que, plus loin, des soldats tiraient le gladiateur avant qu'il ne soit achevé. L'éclat que le général voulait apercevoir. Enfin, il apparaissait. Se redressant, c'était un Tulkas remotivé et résilient qui aboya des ordres. Enfin. La ligne de défense régulière se reforma, comme galvanisée par l'apparition soudaine du leadership de leur commandant attitré. Un mur de bouclier. Une coopération entre les soldats. Oui. Le potentiel était là. Brut. Inexploité. Mais existant. D'un signe de tête, Deydreus ordonna au reste des Serres de s'élancer sur les pauvres rebelles. Le général des armées reikoises avait vu ce qu'il désirait. A présent, les rebelles ne servaient plus aucun intérêt. Alors leur vie ne valait plus rien.  

    Une épaisse fumée s'élevait doucement du charnier de cadavres qui avait été enflammé. Au final, la mage des rebelles avait eu son utilité. Forcée d'utiliser sa pyromancie afin de brûler les corps de ses anciens compagnons, Deydreus lui avait promis de la clémence si elle coopérait. Une seconde chance, alimenté par la promesse d'une vie au sein de l'armée. Après tout, elle ne s'était pas rendue et avait presque réussit à blesser un des fantassins d'élite. Un acte méritoire, qui lui rachetait quelques années de vie. Dans le reste du campement, les différents membres de l'armée s'affairaient à piller et fouiller tout le camp rebelle. Les Hurlantes, outre leur position géographique, possédaient des ressources naturelles en champignons et minerais de qualité. Tout ce qui trainait était donc bon à prendre. Près de la porte Nord, les blessés se faisaient soigner et pansaient leurs plaies. Entre les flèches reçues inutilement et les blessures causées par le manque d'organisation de la phalange sud, il y avait de quoi faire. De ce que la Griffe avait vu, les réguliers avaient essuyé environ un cinquième de perte pure. Si on comptait les blessés, cela montait à environ un tiers de guerriers ne pouvant plus combattre tant que les soins plus poussés n'avaient pas été prodigués. Par rapport au nombre de rebelles, et à la configuration du terrain, ce pourcentage était très important. Tulkas avait été trop sûr de lui. Trop arrogant. Il avait agit sur un champ de bataille comme dans l'arène. Et il en avait payé le prix. Lui même, et via les hommes dont il avait la responsabilité. Seulement, Deydreus n'était pas spécialement choqué de ce résultat. Il l'avait pris en compte au moment où il avait confié ces hommes à ce gladiateur présomptueux. Il aurait été étonnant que Tulkas fasse preuve immédiatement d'un savoir militaire poussé. Tout comme il aurait été étrange qu'il sache soudainement coopérer avec de parfaits inconnus pour former une défense à plusieurs. Ce qui avait intéressé le chevalier à l'armure noire, c'était de voir à quel moment ce potentiel allait s'éveiller, et surtout comment il se développerait.

    Essuyant doucement la lame de Silence qui se trouvait encore gorgée du sang de quelques rebelles malheureux, Deydreus se releva doucement de la table contre laquelle il s'était appuyé pour ranger son arme et se diriger vers la partie Sud des Hurlantes. Là bas, les Serres blaguaient entre elles tandis que les fantassins d'élite alignaient soigneusement les différents artéfacts et bibelots qu'ils avaient pu trouver au sein du camp. Guidés par la mage et les autres uniques captifs, le groupe noir et sang avait pour but de récupérer les informations potentielles de ce petit groupe rebelles. Pour cause, ce qui intéressait Deydreus ne se trouvait pas dans la richesse de leurs biens mais dans comment ils les avaient obtenus. Etaient-ils financé par la pègre? Les réseaux d'esclavagistes? Ou bien s'étaient-ils lancé dans le banditisme et la rébellion par pur idéalisme? Habituellement, ces questions étaient posées par l'Oreille ou ses hommes. Mais, en cette chaleureuse journée, la Griffe s'improviserait tortionnaire et enquêteur. Quoique.

    Se tournant légèrement, le général remarqua l'ancien gladiateur qui assistait les Serres dans cet étrange déménagement. S'approchant de ce dernier et lui faisant signe pour attirer son attention, le guerrier aux yeux vairons attendit que le gladiateur n'arrive à son niveau pour finalement prendre la parole.

    - Tulkas. Qu'avez-vous pensé de cette première bataille hors de l'arène? Comment jugez-vous vos performances? Non pas en tant que guerrier, mais en tant qu'homme d'armes. Qu'avez-vous appris? Je suis curieux de savoir ce que vous pensez de tout cela.

    La Griffe marqua une longue pause, écoutant la réponse du concerné. En vérité, le général avait déjà tiré ses conclusions quant aux performances de l'individu et il avait déjà établi un jugement le concernant. Il y avait du travail, certes, mais il était digne. Même si des efforts devront être faits. Quand le gladiateur termina de parler, Deydreus lui pointa du doigt les deux pauvres rebelles à genoux et attachés.

    - Voyez ces hommes. Ils ont vu tous leurs frères se faire massacrer. Ils ne doivent leur survie qu'aux renseignements qu'ils possèdent. Des informations potentiellement précieuses, qui pourront peut-être nous faire remonter jusqu'à la source de cette cellule. Jusqu'à celui qui les a financé. Ils ne savent pas ce qu'à fait leur amie pyromancienne, ils la pensent probablement morte. Qu'importe. Je veux que vous alliez les voir. Je veux des réponses. Utilisez tous les moyens qui vous semblent juste, mais je veux qu'ils vivent à la fin de votre interrogatoire. Apportez moi les réponses que je désire. C'est un autre aspect de la guerre que vous allez voir. Celui qui est bien plus sale. Celui dont personne ne parle. Il s'arrêta quelques instants, fixant les prisonniers. Habituellement un groupe dédié s'en charge mais dans certaines campagnes, nous ne pouvons compter sur les forces de l'Oreille. Aussi, c'est à nous de prendre le pas pour obtenir l'information, encore plus si nous devons œuvrer sans bannière. Alors allez-y, Tulkas. Arrachez leur la vérité.  

    N'attendant pas réellement de réponse, la Griffe étira un léger sourire avant de quitter la compagnie du gladiateur. Les réponses, en vérité il les avait déjà obtenu via la manieuse de sorts. Il savait plus ou moins vers où tout cela allait mais... Les leçons pour le gladiateur ne s'arrêtaient pas là. La guerre possédait de multiples facettes. Certaines plus propres que d'autres. Et Tulkas les connaitrait tous. Surtout s'il ne voulait pas redevenir le simple esclave d'un homme rondouillard et dont la seule préoccupation revient à la rentabilité d'un individu. Une profonde expression de dégout glissa sur les traits froids du général. Vraiment, il détestait cette idée saugrenue qu'un homme aussi faible puisse décider de la vie des autres.


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    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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