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    Affilié à la République
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    Yagmit Gurhat
    Yagmit Gurhat
    Messages : 14
    crédits : 262

    Info personnage
    Race: Lycanthrope
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t1393-yagmit-gurhattermine
  • Lun 20 Fév - 11:47
    Yagmit GURHAT
    Race : Lycanthrope
    Sexe : Masculin
    Âge : 40
    Métier : Indépendant
    Taille & poids : 1m98 pour 116 kg
    Alignement : Loyal neutre
    Faction : République
    Rang : D
    Religion : Shierak
    Avatar : deviantart

    Pouvoirs et objets

    Guerrier et combattant.

    Pouvoirs :

    -Régénération palier 3 (1 750 crédits).
    -Immunité psychique (gratuite, de race) et faiblesse lumière (de race).
    -Force surhumaine palier 1 (500 crédits).
    -Super vitesse palier 1 (500 crédits).
    -Nyctalopie palier 1 (300 crédits).
    -Odorat augmenté palier 2 (450 crédits).
    -Ouïe augmentée palier 2 (450 crédits).

    Aucun objet.

    Description physique et mentale

    Sous sa forme humaine Yagmit fait quelques centimètres de moins, pour un poids soustrait de dix kilos. Il voue une admiration certaine à l'amélioration du corps, et notamment du sien. Pour lui, les capacités intellectuelles, même s'il ne les négligent pas, se doivent de passer avant tout après la conquête de son soi organique. Il trouve sa délectation dans l'épanouissement de son endurance, de sa force, de sa résistance ainsi que de sa capacité à sculpter son corps, surtout sous la forme de son moi-véritable, le loup-garou.

    Il aime ressentir la douleur, sans en faire une fixation, et apprécie la violence d'un combat, que celui-ci se passe lors d'un entraînement, d'un incident, ou d'une bataille entre groupes rivaux plus ou moins importants. Pour autant, il se s'adonne pas à la violence gratuite, et engage rarement le combat lui-même, en dehors de batailles rangées, préférant souvent attendre l'initiative de la partie adverse avant de se déchainer. Et c'est ici que réside son plus gros défaut. Car si Yagmit ne se laisse pas subjuguer par sa soif de sang en temps normal, s'il décide de se transformer à l'issue d'un engagement physique où son adversaire représente un défi acceptable, ou bien suite à une première agression venant d'un individu qui commence à particulièrement l'agacer, alors c'est un combat mortel qui s'engage.

    Quatre choses peuvent empêcher Yagmit de tuer son adversaire :

    -Ce dernier est plus fort que lui.
    -Des personnes extérieures au conflit s'interposent physiquement.
    -La mort de son adversaire lui causerait trop de tort.
    -Yagmit, malgré son ascendant dans le combat, éprouve un respect, ou une affection particulière pour son concurrent, y voyant là un digne héritier de l'âme Reikoise, ou du moins possédant le potentiel adéquat.

    En dehors de ceci, le Lycanthrope apprécie particulièrement la solitude. S'il a su, par le passé, vivre en communauté, il est désormais très froid à l'idée d'entretenir des amitiés, et ne conçoit désormais les autres que comme un moyen de parvenir à ses fins. Ce qui ne l'empêche pas d'éprouver de l'estime pour certaines personnes propres à susciter son admiration ou à exciter son intérêt.

    Très peu matérialiste, sans domicile fixe, et assez sauvage dans sa façon de vivre, Yagmit ne possède rien si ce n'est un pagne en cuir lui donnant tout le confort et la praticité nécessaires à sa transformation, lorsqu'il doit s'en débarrasser sans le détruire, avant de le remettre en place une fois sa forme humaine retrouvée. D'une manière générale, pour tout individu ayant accès à l'hygiène au moins quelques fois par an, Yagmit sent assez mauvais. La seule chose de soignée chez lui est son visage. Bien que "soignée" soit un grand mot. Disons que, de son point de vue, c'est soigné.

    "Animal" nocturne, Yagmit se démarque de la plupart de ses contemporains en dormant le jour, pour s'activer exclusivement la nuit, à quelques exceptions prêt, bien entendu. Attention, cependant, à ne pas le comparer à un mort-vivant. Cela serait une erreur monumentale qui appellerait séance tenante une excuse dosée. Pour lui, tout ce qui se rapporte à la non-vie est une hérésie considérable et une horreur sans nom.

    Pour terminer dans les généralités, le loup-garou nourrit une haine indicible envers une personne. Un guerrier nomade désormais empereur, Tensai Ryssen, le mille fois maudit.

    Histoire




    Education


    C'est sous la chaleur du mont Kazan que naquit Yagmit, fils ainée d'un père forgeron et d'une mère esclavagiste. A l'issue de sa première année d'existence, sa mère, qui jusqu'alors s'en occupait seule, le délaissa entièrement pour le confier à l'unique responsabilité du père. Ce dernier, forgeant principalement des outils en métal pour le quotidien ou les travaux, commerçait avec les nomades et les nains afin de les seconder dans leurs tâches, tout en participant à l'établissement et à l'entretien de la logistique nécessaire à assurer le ravitaillement en nourriture, eau et alcool des groupes de travailleurs nains gravitant autour du mont Kazan.

    Yagmit dut alors, très tôt, suivre son père dans l'ensemble de ses fonctions, devenant, par la force des choses, de plus en plus autonome au fil des ans, se transformant ainsi en un apprenti appliqué de son géniteur. En plus de cela, il dut accueillir deux frères et une sœur qui arrivèrent, tout comme lui après un an d'existence auprès de leur mère, dans les pattes du paternel. Dès lors, Yagmit devint en quelque sorte un petit chef de meute, ou, comme son père aimait les appeler, de "troupeau", détenant ainsi la responsabilité de l'éducation de ses frères et de sa sœur, tandis que lui-même copiait, mimait, et apprenait les gestes, les comportements, les enseignements et les mots de son père. Une hiérarchie bien établie qui ne souffrait d'aucun compromis. Et malheur à celui qui osait proférer des excuses s'il fautait dans l'accomplissement de ses devoirs. Yagmit l'avait appris à ses dépends, la sévérité de son père étant dans ses moments là particulièrement dissuasive, qu'elle soit vocale ou physique.

    C'est également durant cette période qu'il put observer pour la première fois la mort d'un être pensant. En effet, le plus vieux de ses deux frères, Akinol, mourut à la suite d'un lent dépérissement dont il était victime depuis sa naissance, ayant probablement hérité d'une maladie génétique ou d'un défaut de formation lors de son développement dans le ventre de sa mère. Si ce mal sourd n'empêcha pas Akinol de satisfaire ses objectifs la majorité du temps, son corps finit par céder et il ferma les yeux pour toujours, à l'âge de 6 ans. Son enveloppe charnelle fut incinérée dans la forge familiale, qui servait également de lieu d'habitation, lors d'une cérémonie brève et sobre avant que ses cendres ne soient dispersées autour de la propriété. Cette épreuve fut largement minimisée par la réunion de famille qui s'ensuivit, les parents expliquant à Yagmit, à son frère et à sa soeur, qu'ils restaient une famille bénie pour avoir eu autant d'enfants en si peu de temps, les Lycanthropes étant connus pour leur fertilité particulièrement médiocre. Ainsi, développèrent-ils, cette épreuve n'en était pas une, mais simplement un rééquilibre modéré des lois immuables de la nature.

    Peu de temps après, à 9 ans passé, Yagmit fut transféré à la garde exclusive de sa mère afin de poursuivre son éducation, et d'apporter son soutien dans les affaires de la matriarche. Cette dernière, en dehors de sa récente visite pour le deuil rapide de son frère, le petit lycanthrope ne l'avait plus vue, et encore moins parlé depuis son transfert dans les pattes du paternel à l'issue de sa première année d'existence. C'est tout juste s'il l'entrapercevait, à l'occasion, lorsqu'elle venait voir son homme pour mener des affaires... d'adultes. C'est ainsi qu'il reprit contact avec sa mère, celle-ci prenant dès lors en charge la suite de son éducation.

    Pendant 8 années pleines, Yagmit eu la fonction de soulager les diverses tâches qui incombaient jusqu'alors à sa mère et à quelques esclaves de confiance. Il apprit à détruire la volonté des individus, afin d'en faire une force de travail docile et efficace, engageant parfois, sous la gouverne de sa génitrice d'abord, puis en totale autonomie ensuite, des sévices corporels dosés pour ceux dont l'ego refusait de céder aux humiliations premières censées les briser, accompagnés, en de très rares occasions, d'une exécution sauvage à la nuit tombée d'un élément particulièrement récalcitrant; sa tête étant alors plantée au bout d'une des piques cernant l'enclos à esclaves. Ces derniers, essentiellement des Aman Ebed, n'étaient pas plus considérés qu'un bout de viande sur patte. Nulle considération morale ou légale ne leur étaient accordées par Yagmit et sa mère. Il en allait ainsi depuis des générations dans la famille de cette dernière, et elle faisait bien en sorte de transmettre cette philosophie à son fils aîné.

    En parallèle, il fut de nouveau rejoint par son frère et sa soeur quand ils parvinrent chacun à l'âge adéquat. Yagmit fut de nouveau en charge de leur éducation, sous la surveillance vigilante de sa mère qui, à l'instar de son conjoint, ne laissa aucune place aux excuses et aux manquements. Elève particulièrement appliqué, son fils aîné ne lui offrit que peu d'occasions de le punir, celui-ci commençant à accumuler une expérience de vie conséquente dans la réalisation de ses objectifs au quotidien, à la fois grâce à son apprentissage précèdent auprès de son paternel, mais aussi à la vue des années défilant. Car il était pleinement un adolescent maintenant. Mais avec cet épanouissement vint un problème inhérent à son espèce : ses toutes premières transformations. Douloureuses, brutales, incontrôlées, effrayantes.


    Tu seras un homme, mon fils


    Dans les premières semaines de cette expérience traumatisante, sa mère ne compta plus le nombre de fois où elle dut affronter son fils, elle aussi sous sa forme véritable, recevant très rapidement le renfort de son homme. Chaque nuit, entre 22h00 et 23h00, Yagmit subissait sa déchirante transformation, incapable alors de la dominer. Ses cris de douleurs avaient de quoi réveiller un mort, alertant sur l'instant ses parents, quand bien même son père habitait à 800 mètres de sa femme. Dormant dans un large enclos créé en prévision de cette "crise d'adolescence", à quelques dizaines de mètres de la bâtisse de pierre et de terre maternelle, et dont les environs étaient constamment surveillés par trois esclaves particulièrement dévoués à sa mère, Yagmit subissait, désespéré et désorienté, les caprices de sa biologie. Lorsqu'il reprenait forme humaine aux alentours de 5h30, complétement épuisé et à demi-délirant, ses parents l'emmenait non loin de là afin de procéder à un rite de purification, composé de poudre de roche du mont Kazan, dont ils frottaient le corps de leur fils, avant de lui renverser plusieurs seaux d'une eau chauffée non loin d'une coulée de lave du volcan à la fois béni et craint. S'ensuivait, inévitablement, un repas des plus copieux pour toute la famille, exceptionnellement réunie dans une période telle que celle-ci. Evidemment, Yagmit avait droit à la part du lion.

    Au fil des semaines, des conseils de ses parents, de leurs violents affrontements et de l'accoutumance de Yagmit à ses mutations nocturnes, il sut dompter ses crises, parvenant à reprendre le contrôle de son être tout entier, décidant dès lors où et quand il souhaitait se transformer une fois la nuit tombée. Cette victoire éprouvante sur une épreuve telle que celle-ci, plus encore que le fait de tuer un adversaire coriace ou s'accoupler pour la première fois, que l'on peut trouver chez d'autres espèces, marqua la transition nette et claire de Yagmit de l'innocence, toute relative certes, surtout pour lui, de l'enfance au monde des adultes. Sentiment renforcé par les paroles de sa mère lorsque, pour la première fois dans son enclos, il se transforma sans cris, sans peur et sans détresse dans les yeux avant de se forcer à reprendre forme humaine. Sortant alors de l'ombre dans laquelle elle s'était tapie, prête à bondir si nécessaire, ses mots résonnèrent dans la poitrine de Yagmit. "Te voici un homme, mon fils." Une bonne tape dans le dos, délivrée par son père qui venait à son tour de se révéler à ses côtés, vint conclure cette période charnière dans la vie de tout Lycanthrope.

    Deux années après cette épreuve réussie, au moment même où son frère s'apprêtait à affronter le même défi et que tonnait encore cette phrase si particulière car si inédite, sa mère, tout comme son père d'ailleurs, ne l'ayant encore jamais félicité pour quoi que ce soit, Yagmit fut envoyé chez ses grands-parents paternels dès ses 17 années d'existence (ses grands-parents maternels, supposément établis à Taisen, n'étaient pas réapparus depuis une petite quinzaine d'années). Ceux-ci contrôlaient une petite troupe de nomades, dans lesquels on trouvait essentiellement des Humains, quelques Lycanthropes, Nains, Elfes et deux Gobelins pour un effectif total s'élevant à 86 individus. Leur campement se trouvait alors encore dans la région du mont Kazan, et ils s'apprêtaient à s'élancer vers leur circuit annuel, partant du mont pour Kyouji, avant de descendre sur la fameuse Oasis, faire un détour aux alentours du Temple du Soleil et de la Lune, remonter vers la Jungle du Sang en faisant un nouvel arrêt à Kyouji, très bref cette fois, puis monter le campement en périphérie de Taisen, avant de redescendre vers le mont Kazan pour passer l'hiver.


    Epanouissement


    C'est à la grâce de cette période que Yagmit put véritablement s'épanouir, apprenant la vie, les autres, et plus encore lui-même, prenant dès lors son élan sur la base des fondations solides offertes par ses deux moments distincts de ses années passées, que furent l'éducation de son père d'une part, puis celle de sa mère d'autre part. Une fois chez les nomades, ses grands-parents s'investirent également personnellement pour son évolution, son grand-père mettant un point d'honneur à lui apprendre la lutte sous sa forme humaine, et le combat en apparence sauvage mais maîtrisé sous son moi-véritable afin d'optimiser au mieux l'utilisation de ses membres, de ses griffes et de ses crocs. Quant à sa grand-mère, elle l'initia à la valeur des objets et lui fit découvrir un certain nombre de langages qu'elle avait eu l'occasion de maîtriser. Si Yagmit n'eut pas trop de problèmes à assimiler les enseignements de son grand-père, dans lesquels il y trouvait un amusement et un intérêt certain, la digestion de ceux de sa grand-mère fut beaucoup plus compliquée, le jeune Lycanthrope ayant à la fois assez peu d'intérêts pour le troc, du moins dans les premières années, et des difficultés à apprendre de nouvelles langues. En somme, ça lui pompait l'air.

    A Kyouji il apprit véritablement l'art du troc, se faisant facilement duper au début par, notamment, quelques marchands Républicains, à propos desquels il commença à développer un certain dégoût, avant de leur donner la chasse suite aux rires amusés de sa grand-mère. Cette dernière l'accompagnait souvent pour retrouver ces, dixit "enculés de première classe de Républicains" pour renégocier l'affaire précédente, mais, la plupart du temps ils ne retrouvaient jamais leur cible, noyée dans l'activité frénétique de la ville. Et quand ils réussissaient à tomber dessus, la grand-mère interdisait formellement à Yagmit d'user de la violence, un comportement pareil risquant fort de bannir leur groupe de nomades hors de la ville. Etant une étape capitale dans leur circuit, il était hors de question de créer un esclandre. On pouvait magouiller, voler sans prendre de grands risques, ou encore intimider, mais cela ne devait pas aller plus loin. Yagmit en développa une frustration certaine qui s'inscrit dans ses gènes pour lui faire nourrir un ressentiment constant envers les citoyens de la République, et, plus tard, contre la République elle-même à propos de laquelle il n'éprouva qu'hostilité et écœurement, caricaturant ses citoyens comme des hommes et femmes sans âme : corrompus, matérialistes à l'extrême, hypocrites, comédiens, malhonnêtes, lâches, et faibles. Kyouji forgea ainsi, au fil des pérégrinations du groupe d'année en année, le premier jalon de la prise de conscience de Yagmit du monde, monde qui ne s'arrêtait pas au Mont Kazan et à ses habitants, sédentaires ou nomades. Il y avait là des forces insidieuses, vicieuses, et corruptrices qui s'insinuaient petit à petit dans le Royaume pour l'empoisonner lentement mais sûrement. Ce Royaume dont son père lui avait parlé avec tant de fierté. Fierté d'évoluer sur des terres d'où s'élevaient les forts. Mais ici, à Kyouji, le poison de la République se développait pleinement.

    C'est également en cette cité qu'il dut, à regret, faire son service militaire de cinq ans. Regret non pas par manque de patriotisme et d'admiration pour sa nation, ses valeurs et ses principes. Certainement pas. Mais plutôt par philosophie de vie personnelle : déjà, en dehors de ses autorités familiales qui étaient ses parents et ses grands-parents, il détestait se soumettre à un commandement quelconque pour suivre des ordres alors qu'il avait d'autres projets. Et d'autres envies. Cette première prise de contact avec la caravane de ses anciens se révélait une expérience singulièrement savoureuse, un style de vie nouveau qu'il découvrait et appréciait tout particulièrement. Et puis quelle meilleure école de la vie lorsqu'on a eu des parents si investis dans son éducation, et des grands-parents qui prenaient le relais pour poursuivre et enrichir son épanouissement ? Selon lui, le service militaire ne devrait pas être obligatoire. Surtout pas pour des hommes déjà aussi forts que sa personne ! C'en était presque vexant. Aussi passa-t-il, d'après lui, cinq années (cinq années ! Tudieu, mais c'est horriblement long) à gâcher son existence, quand bien même il eut l'occasion de découvrir la richesse et la diversité des individus constituant le Royaume. Il loua les étoiles d'être Lycanthrope. Quelle catastrophe s'il avait été humain ! Avec leur longévité moyenne, il aurait gâché presque 6 % de son existence. 6 % ! Ne parlons même pas des gobelins. Par le soleil et la lune, quelle horreur ! Mais, derechef, bénies soient les étoiles pour l'avoir fait naître Lycanthrope, avec ses 150 années de longévité moyenne. Fait inédit pour lui, Yagmit fut tout sauf un élève appliqué. Rebelle, grincheux, prompt à la colère, fauteur de troubles, il passa cinq années détestables. Son grand-père dut même, à plusieurs reprises, passer le voir, à l'occasion de la boucle annuelle de la caravane, afin de remettre de l'ordre dans le comportement de son petit-fils et demander des excuses au nom du rejeton de son enfant aux responsables de son service militaire. On ne parlera même pas des punitions corporels que le jeune Lycanthrope reçu pour son comportement indigne d'un bon Reikois par ses instructeurs, de ses nombreux passages au gnouf pour insubordination et bastonnade avec ses camarades, et de la, pour citer l'un de ses responsables, "volonté suprême de se faire l'avatar de la loi de l'emmerdement maximum" en hurlant fréquemment à la lune, bouleversant le sommeil de ses condisciples tout comme des autorités de tout le quartier militaire. Pour ce dernier point, il prétexta, à grands renforts de gestes et de paroles choquées, qu'il n'y pouvait diable rien, ses hurlements venant du tréfond de son âme de Lycanthrope et que, tout comme les autres qu'il réveillait, il était lui aussi une victime. Qu'ils aient pitié de lui, car, il le leur assurait, cela le peinait grandement que d'indisposer de la sorte ses compatriotes ! A son départ, ses instructeurs en gardèrent un très mauvais souvenir, le traitant de citoyen mal dégrossi et inapte au potentiel honteusement gâché. On murmure même qu'une grande fête en interne fut organisée pour s'être enfin débarrassé de Yagmit.

    Vers l'Oasis, Yagmit eu le plaisir indicible de rencontrer pour la première fois de véritables guerriers (et pas ces soi-disant "instructeurs"), son groupe en dehors de son grand-père n'en possédant pas véritablement, qu'ils soient directement affiliés au Royaume, ou intégrés en tant que protecteurs de caravane, voire même au sein de bandes nomades à la philosophie extrêmement martiale typique du Reike. Grâce aux nombreux passages qu'il y fit en suivant sa vie de nomade auprès de ses grands-parents, chaque fois à la même époque par an, il put nouer ses premières amitiés, dites viriles. Bagarres "conviviales", enivrements soi-disant maîtrisés, récits de combats, conseils d'engagements sur telle ou telle proie, et ainsi de suite. Naturellement, la grande Oasis devint l'un des endroits les plus appréciés du jeune Lycanthrope. Une bouffée d'air extrême accompagnée d'un vent de liberté en comparaison de son service militaire. Non content de trouver en ce lieu sa première réelle saveur martiale, il eut en outre le plaisir et le déplaisir de vivre l'inauguration de plusieurs histoires d'amour, n'ayant eut auparavant aucune expérience sur le sujet (à l'exception d'un amour d'enfance avec une naine, mais qui tenait plus de la petite relation mignonette entre deux p'tits loulous qu'autre chose). Un maelström de sentiments et d'émotions qui joua avec lui en le faisant passer d'un état extrême à un autre sans transition, alors aussi doux et mignon qu'un agneau pour s'exprimer de corps et d'esprit aussi brutal qu'un Yagmit en roue libre. Si l'on avait à résumer ce qu'il savoura et subit lors de ces toutes premières relations en quelques mots, nous nous exprimerions en ces termes : curiosité, joie, euphorie, sentiment d'invincibilité, égocentrisme, dominant, fanfaron, soumis, ultra-protecteur, jaloux, colérique, dépressif, insomnie, incompréhension, torture de l'esprit, hurlements à la lune (cette fois réellement incontrôlés), violent et bis repetita.


    Le cœur a ses raisons que la raison ignore


    Dagmar, tel était son nom. Une Valkyrie tout en armure étincelante de presque deux mètres à la longue chevelure argentée, dépourvue d'ailes, qui avait passé le cap des deux siècles d'existence et dont l'égocentrisme et le mépris des autres auraient fait passer le comportement de Yagmit lors de son service militaire pour un modèle de savoir-vivre en communauté. Venue vers la grande Oasis pour chercher un mâle un minimum digne d'elle afin de recueillir l'étincelle qui donnerait naissance à la vie en son sein, elle bouscula les affaires usuelles de la région en proclamant la tenue d'une compétition pour qui voudrait prétendre à partager sa couche. Pourvue d'une beauté à tomber par terre, sans parler du fait que la venue tout comme la vue d'une Valkyrie constituent un événement rarissime, la Dame excita grandement l'intérêt d'un nombre certain de prétendants. Malheureusement pour notre Lycanthrope, le tournoi, étalé sur quatre jours, se déroulait à chaque fois le matin à partir de 7h00, ruinant ainsi ses chances de proposer à ses adversaires son moi-véritable, et, par voie de conséquence, son plus grand atout. Alors certes, il était déjà bel homme. Capable de proposer sous sa forme humaine un défi acceptable, il n'en restait pas moins à cette époque largement distancé par des guerriers beaucoup plus expérimentés que lui. Aussi, à son grand désarroi, fut-il éjecté de la compétition en cours de route, incapable d'atteindre les faveurs de la Belle. Deux ans plus tard, Yagmit apprit qu'elle avait tué le vainqueur, le géniteur de sa future fille, lorsqu'elle sut qu'elle était tombée enceinte. Un marchand d'épices déclara même avoir été volé par la Valkyrie, cette dernière cherchant alors de quoi assaisonner le cœur du malheureux qu'elle dévora une nuit sans Lune. C'est du moins ce qu'en dit la rumeur.

    Ninotte, tel était son nom. Une Gobeline plutôt jolie vis-à-vis des standards de son espèce, mais surtout extrêmement maligne, joueuse, joyeuse et moqueuse. Avant même de le savoir, le Lycanthrope était déjà tombé sous son charme. Manipulatrice à l'extrême, sachant de façon pertinente jouer avec les émotions d'autrui, la petite filoute eut tôt fait de se mettre Yagmit dans la poche afin de satisfaire tout un tas d'objectifs qu'elle s'était fixés. Le jeune loup-garou, peu habitué à recevoir autant d'affection, même feintée, et de compliments de la part de quelqu'un, et encore moins de la part d'une demoiselle franchement débrouillarde, se trouva complétement désarmé face à cet adversaire d'un nouvel ordre. Même si ses grands-parents tentèrent, subtilement afin de ne pas se brouiller avec lui et rentrer dans le jeu de la Gobeline, de lui faire comprendre à quel point sa relation actuelle soi-disant amoureuse lui était franchement néfaste, il refusa d'en démordre pendant trois années entières, menaçant presque de quitter la caravane pour suivre Ninotte ad vitam aeternam. Au caractère bien particulier de la Gobeline, il faut rajouter par dessus ses capacités... disons charnelles, capables de faire beaucoup de bien à ses "victimes". Pour parler vrai, Yagmit, à cette époque, n'avait aucune expérience sexuelle. Alors lorsqu'une sacrée mistinguette, quand bien même il ne peut y avoir le petit soldat qui part à la découverte du jardin des secrets pour des raisons évidentes de taille et d'anatomie, fait jouer à la fois de ses doigts agiles et de sa bouche douceâtre, on se retrouve avec un Lycanthrope en incapacité totale de réflexion et de bon sens. Ce n'est que grâce à un long et constant travail de sape de ses aïeuls, à un sentiment de liberté de plus en plus fort s'élevant à chaque fois qu'il quittait la grande Oasis pour suivre la boucle annuelle de la caravane, ainsi que des témoignages des autochtones du désert grâce auxquels il appris que Ninotte avait de nombreux autres amants, tous aussi "lobotomisés" que lui, qu'il réussit à se détacher d'elle. Ainsi, à l'issue de la troisième année de sa rencontre avec son premier némésis, Yagmit, non sans effort, décida de l'éviter. Ninotte, de son côté, ne chercha pas à le récupérer. Son remplaçant était déjà conditionné.

    Nolwenn, tel était son nom. Une Humaine aussi douce que du velours, aussi élégante qu'une femme dans toute sa splendeur, aussi intelligente qu'une personne particulièrement consciente de son environnement, et aussi belle qu'une fleur gorgée de rosée prête à s'épanouir. Adepte du Temple du Soleil et de la Lune, et comme de nombreux autres groupes chaque année, elle participait alors à un périple vers la grande Oasis afin de recueillir les pèlerins s'y trouvant pour les diriger convenablement dans la direction du Temple, tout en leur apportant assistance si nécessaire. Soins pour petites blessures, purification des pieds (en réalité simple lavage dans une bassine d'eau douce avec un savon constitué d'une pâte faite d'huile, d'argile et de cendres), massages des pieds et conseils nutritifs pour absorber efficacement la rudesse d'une telle traversée. Yagmit la repéra à l'occasion d'un esclandre à la suite d'un massage. En effet, une femme, visiblement de peu de richesse, était venue sur Nolwenn d'un pas déterminé afin de lui délivrer une gifle d'une puissance certaine, rougissant de facto la joue de sa victime tout en lui arrachant une larme. Après avoir savourée son action, et jetée un regard hautain à sa proie désormais à genoux, la tortionnaire hurla à pleins poumons que c'était là sa punition pour oser se dévoiler ainsi à la vue des hommes, sans cacher son visage et les formes de sa silhouette, nourrissant ainsi le mal de la tentation. Qu'elle se couvre des pieds à la tête, au nom de la pudeur et de la bonne morale ! Ou bien, elle le jurait sur le Soleil et la Lune, elle ruinerait elle-même ce visage et ces courbes offensantes ! Personne autour ne réagit vraiment. Ceux qui étaient choqués ne bougèrent pas. Quand à la majorité, elle vaqua soit à ses affaires, soit fit un petit cercle autour des deux protagonistes tout en laissant s'échapper de petits rires, amusée de la scène. A ce moment-là Yagmit prenait du repos et avait décidé de venir profiter de ce service de nettoyage puis de massage des pieds proposé par la Belle et ses compagnons (compagnons qui, d'ailleurs, ne portèrent pas vraiment assistance à leur camarade, d'abord surpris puis intimidés par cet évènement inattendu, même si connaissant déjà des antécédents similaires). Alors qu'il se fraya une place pour pouvoir constater la scène au premier plan, il entendit puis vit la femme habitée par la bêtise, la folie et la jalousie pousser violemment l'un des adeptes avançant mollement en direction de Nolwenn pour l'aider à se relever. Tout comme les autres, ses premières réactions furent la surprise et l'incompréhension. Par le buisson ardent des Valkyries, que diable faisait donc cette femme-là à jalouser de la sorte cette femme-ci ? Le soleil déclinait déjà à l'horizon, et la petite fraîcheur de la nuit à venir commençait tranquillement à s'installer. Voilà bien une période peu propice à se prendre un coup de chaleur sur la tête. Une seconde gifle, bloquée par la victime cette fois, vint électriser le Lycanthrope. D'autant plus que ses yeux venaient de s'attarder sur Nolwenn, et que son cœur s'en était retrouvé tout bouleversé.

    Se jetant à l'intérieur du cercle il aboya plus qu'il ne gueula de stopper séance tenante ce désolant spectacle (bien évidemment, les mots qui sortirent réellement de la bouche de Yagmit furent quelque peu plus... disons, colorés). D'abord apeurée par cette soudaine apparition, le Lycanthrope en imposait déjà pas mal, même sous sa forme humaine, la femelle vindicative reprit du poil de la bête rapidement, gonflée par la présence d'une audience qui grossissait à vue d'œil, empoignant d'un geste éclair la magnifique chevelure noisette de Nolwenn, cette dernière ayant tenté de dire quelque chose à l'issue de l'entrée en lice du loup-garou. Ce geste final, disons malheureux, termina de rompre les barrières de sécurité d'un Yagmit en phase de tomber définitivement en amour pour Nolwenn, et ce qui devait arriver arriva. Sans que nul n'ait eu le temps de percevoir le mouvement, trop focalisé sur la nouvelle agression envers l'adepte du Soleil et de la Lune, un bruit sec se fit entendre. En réalité ce furent deux bruits qui survinrent, mais, trop proches l'un de l'autre, l'oreille n'en perçu qu'un. Un coup qui arracha la moitié d'une mâchoire, suivit dans la demi-seconde d'un second qui annihila la solidarité des os du bassin et sectionna la moelle épinière. Cet assassinat envoya directement Yagmit dans une prison d'un des postes militaires bordant l'Oasis, les autorités ayant eu très rapidement vent de l'incident. Grâce aux témoignages d'honnêtes témoins et d'autres payés par son grand-père, le tout supporté par une Nolwenn décidée à relaxer Yagmit d'un procès qui pourrait avoir des conséquences désagréables pour sa caravane et lui-même, le Lycanthrope finit par être relâché avec un avertissement et l'obligation de se signaler chaque fois qu'il arrivait puis partait de la grande Oasis.

    Au grand plaisir de Yagmit, la douce pour laquelle il s'était mis juridiquement en danger vint à sa rencontre pour converser avec lui. D'abord afin de le remercier de son acte de bonté, tout en le sermonnant, sans excès, pour avoir cédé à une pulsion meurtrière, Nolwenn reconnaissant le côté malsain de sa tortionnaire, contente qu'elle ait été punie, mais regrettant que cette dernière ait perdue la vie, y voyant là une correction beaucoup trop sévère. Si Yagmit fut quelque peu maladroit pendant les conversations, son cœur s'emballait et le pourpre de ses joues se révélait à chaque fois qu'il apercevait la conquérante de son âme, ce qui amusait Nolwenn au fond d'elle tout en veillant à ne pas blesser les émotions du loup-garou, il se surprit lui-même en proposant à la Belle de se revoir en dehors de ces visites, trop courtes, et ceci afin de partager quelques moments paisibles ensemble. Nolwenn refusa d'abord poliment, un peu gênée par cette soudaine proposition. De plus, à la différence de Yagmit, elle ne ressentait pas d'attirance particulière envers lui. Certes, elle le trouvait bel homme, était reconnaissante de son action, et nourrissait une sympathie réelle pour lui mais cela n'allait pas plus loin. Yagmit fit mine de comprendre sa décision, refoulant sa déception et la blessure d'une telle réponse en son fort intérieur. Il adopta alors une nouvelle stratégie. Avec l'accord de son grand-père, il fut délesté, pour quelques semaines, de ses obligations envers la caravane, et vint proposer son aide au groupe dans lequel évoluait Nolwenn. Cette dernière, voyant clair dans son jeu, ne s'en offusqua pas, analysant les actions et réactions du Lycanthrope pour se rapprocher d'elle. Et, en dehors de petits cadeaux constitués de proies fraîchement tuées qu'il lui faisait plusieurs fois dans la semaine, le loup-garou fut plutôt subtil dans son approche, évitant à la fois de trop imposer sa présence à la Belle tout comme de s'effacer complétement de ses yeux et de ses oreilles. Pour le peu de temps qu'il resta dans ce petit groupe il se révéla très rapidement le plus productif d'entre eux, et avec Nolwenn, sans vraiment le vouloir, fut considéré comme le chef d'équipe.

    C'est ainsi que pendant trois années durant, Yagmit finit par nouer un lien privilégié avec la Belle, se rencontrant chaque fois le temps du passage commun de la caravane et de la mission d'assistance aux pèlerins. Les deux tourtereaux s'arrangèrent alors pour se voir plus longtemps, Nolwenn réussissant à peu près à caler, via son ascendant sur ses compagnons, son retour vers le Temple avec le départ de la caravane de la Grande Oasis. Malheureusement, ils ne réussirent jamais à se mettre d'accord afin d'apprécier pleinement leur aventure amoureuse. En effet, pour Yagmit, il était hors de question de quitter la caravane, ou, pire encore, de se sédentariser à un endroit fixe pour y fonder une famille. La culture nomade s'était insinuée dans ses veines, et rien que l'idée de se poser à un endroit pour le restant de ses jours, à l'image de ses parents, l'enveloppait d'un sentiment de dépression conséquent. De plus, il commençait doucement mais sûrement à développer un nouveau trait de caractère, le désir de la solitude. Par solitude, entendons le souhait de ne prendre soin que de lui-même, se lassant petit-à-petit des individus, et se perdant dans des réflexions philosophiques diverses et variées, à la fois provenant de ses propres pensées et des échanges qu'il eut l'occasion de faire via les nombreuses rencontres offertes par sa vie de vadrouilleur. Si ce désir d'isolement social n'en était alors qu'à ses prémices, il se développera pleinement dans la décennie qui suivit. Quant à Nolwenn, elle refusa catégoriquement d'abandonner son rôle au sein du Temple. Elle y servait depuis son adolescence, avait beaucoup appris, possédait de nombreux amis envers lesquels elles se sentait redevable et savourait pleinement son existence au service du Shierak. En somme, quand bien même une réelle passion naquit entre les deux, il n'en restait pas moins que, de part leur caractère respectif, leur association en tant que couple véritable s'en trouvait largement bouleversée. Pour ne rien arranger, Nolwenn, alors enceinte de Yagmit, fit une fausse couche, ce qui la traumatisa considérablement, alors même que son homme était absent, l'incident se produisant au moment où le Lycanthrope évoluait au sein de sa caravane aux alentours de Taisen. Cette épreuve malmena grandement le couple déjà fragilisé par le mode de vie des amants, et ce malgré une tentative de part et d'autre de renouer les liens à la suite d'une petite dispute au retour de Yagmit. Conséquence inévitable d'un mode de vie décousu et d'une prise de maturation collective, la Belle et la Bête prirent la décision, ensemble, de se séparer après cinq années d'une relation aussi bien enrichissante et épanouissante biologiquement qu'épuisante psychologiquement. Il n'y eut ni pleurs, ni regrets, comme si chacun avait déjà acté pareille décision quelques temps auparavant. Pour autant, ils ne se séparèrent pas en se promettant de rester amis. La comédie, en amour, n'était guère un trait de caractère apprécié de ces derniers. Ils se séparèrent, simplement, évitant de se croiser du regard s'ils venaient à se retrouver suite à leurs annuelles pérégrinations.


    Torture de l'esprit


    Le Temple du Soleil et de la Lune, outre la pause qu'il constitua pour la caravane avant sa grande remontée vers le Nord du Royaume, déclencha chez Yagmit un nombre conséquent de questionnements sur le sens de l'existence, son but à long terme, la vacuité ou la chance du don de la vie et tout un tas d'autres troubles de l'esprit induits sous la simple pression d'aphorismes ou débats avec les résidents, pèlerins, ou encore avec Nolwenn au temps de leur relation. C'est également en ce lieu inédit au Reike que le Lycanthrope commença réellement à s'intéresser au Shierak, jusqu'alors traitant ce dernier comme une grande majorité des adeptes de ce culte, à savoir un concept nébuleux, peu développé, et considérablement simpliste. Grâce à une rencontre en particulier, présentée sous la forme d'un clerc prénommé Allodo, avec qui il entretiendra quatre ans durant une relation d'élève à maître sur le sujet, Yagmit réussit à se forger une première interprétation du culte dont il souhaitait embrasser la vision. Une vision globale qui, très vite, constitua un pan important de sa philosophie de vie.

    -Le Soleil est la seule et unique entité purement divine dont l'aura surplombe toute la création, quelle qu'elle soit. De part cette simple affirmation, pour Yagmit, le Shierak devient de facto une religion monothéiste. Source de toute vie en ce monde et d'autres, l'astre magnifié a créé de nombreuses formes de vie, améliorant à chaque étape sa maîtrise du vivant. Chaque âge a vu naître, prospérer puis décliner une conception de l'existence, conception nourrissant à chaque fois la suivante, et ainsi de suite. De par ce fait, les Titans se trouvent les héritiers d'un âge révolu sur lequel ils n'ont plus prise, dépassés dès lors par la vie telle qu'elle existe en ce temps présent. Ce serait une aberration que de les diviniser, car ils n'ont été qu'une simple halte dans la chaîne d'épanouissement des mondes, voulu par le Soleil. Ni plus, ni moins. Et, partant de cette pensée, se trouvent être les inférieurs des créatures actuelles.

    -La Lune, autrefois simple mortelle, a été élevée au rang de demi-déesse par le Soleil lui-même afin de lui servir de lien avec les créatures du monde présent. Elle ne représente pas tant une épouse, qu'un fil d'amarrage. Ainsi, Yagmit, tout comme son maître Allodo, pense que le Soleil échappe au concept primitif des émotions et sentiments, étant une entité hautement supérieure qui, de plus, ne se reproduit pas ou n'a pas besoin de se reproduire à l'image des créatures peuplant ce monde. Par voie de conséquence, la Lune n'est qu'une des nombreuses attaches reliées aux différents mondes peuplant l'univers et directement soumises au Soleil. De fil en aiguille, le Lycanthrope en déduira que le mâle, sexe fort, est foncièrement supérieur à la femme, sexe faible. Toute pensée qui vient purement de la femelle, dans son esprit, est amenée à provoquer un nivellement par le bas, un détachement de la vie en affaiblissant les corps et les esprits. A contrario, ce qui sort du mâle permet de tirer les espèces du vivant vers le haut, en fortifiant leur personnalité et leur biologie, offrant ainsi à la vie les meilleures outils pour traverser les épreuves et poursuivre son épanouissement.

    -Chaque étoile est un agglomérat constitué des âmes de créatures et d'individus morts à une époque bien particulière. Ainsi, s'il était possible d'immerger sa conscience en leur sein, on serait en mesure de remonter le temps aux origines de la création, dès lors capable de retracer l'Histoire du monde, et peut-être même de l'univers. Le fait qu'il existe des morts-vivants représente alors une hérésie des plus abjectes, car leur âme se trouve prisonnière de leur carcasse immonde, incapable de rejoindre les étoiles pour participer à la grande écriture de l'Histoire de la Vie et nourrir l'expérience du Soleil.


    L'appel de la Bête


    La jungle du Sang, aux alentours de laquelle la caravane posa ses bagages chaque année au tout début de l'automne, marqua de façon prépondérante l'avenir de Yagmit. Point de passage capital, à l'instar de Kyouji, ce lieu teinté de mysticisme apportait à la troupe la délectation de repas riches et de ressources biologiques propres à être troquées en échange de matériaux utiles à l'entretien de la caravane. Le Lycanthrope, plus qu'à n'importe quel autre endroit, y comprit là à la fois l'art de la chasse, du dépeçage et de la découpe. De même apprit-il à faire la différence entre la flore inutile, toxique, consommable ou médicinale. Aux côtés de son grand-père ainsi que de six compagnons parmi les plus forts du groupe, Yagmit se lança dans de longues sessions de chasse pouvant durer 10 jours d'affilés. Il y fit la rencontre de ses premières blessures physiques profondes, d'empoisonnements, de fuite, et du réveil de sa capacité latente de régénération inhérente à son espèce. De même commença-t-il à nourrir un profond agaçant envers les insectes des environs. Autant ceux du désert s'y était-il accoutumé, autant ceux de cette jungle lui tapèrent réellement sur le système. Certaines astuces lui permettaient bien de les éloigner quelque peu, notamment en se frottant la peau d'une plante qui avait le désagréable effet secondaire d'être légèrement urticante, mais il fallait toujours qu'une saleté ou deux à la piqûre électrisante viennent se trouver sous son pied ou se prennent dans son visage. Et ne parlons même pas des nuées de moustiques... Yagmit en vint presque à associer la sensation de grattement provoquée par la plante servant à les éloigner à un sentiment d'apaisement. C'est dire.

    Son grand-père en profita également, avec un autre Lycanthrope du groupe, pour l'initier à la traque de nuit. Une véritable révélation pour Yagmit qui put découvrir toute la saveur de profiter de son soi véritable, lui qui restait alors l'immense majorité de l'année sous sa forme Humaine. Pister une proie sous une nuit étoilée ou aussi sombre que la robe de jais d'un étalon, cela n'avait pas de prix. Planter ses crocs dans la chair fraîchement tuée, la dévorer séance tenante, puis, repu, s'endormir au sein d'une zone que l'on aura délimiter en urinant autour afin de réclamer ce territoire, les oreilles aux aguets, prêt à sortir de sa somnolence pour faire face au danger constant. Sans doute aucun, les passages récurrents dans la Jungle du Sang firent résonner en lui ses instincts les plus primaires, les plus purs. Une résonance particulière se créa avec cette terre de merveilles. Tout comme le désir de solitude qui commença à s'ancrer en lui vers la Grande Oasis, ici développa-t-il l'amour de ce qu'il était vraiment : un loup-garou. Une bête. Une force de la nature qui, de par sa condition, supplante biologiquement la plupart des espèces pensantes de ce monde. Sa volonté s'en trouva largement renforcée : il se devait de s'améliorer, encore et encore. Plus fort, plus endurant, plus rapide, plus résistant, plus brutal, plus intimidant. C'était là sa raison de vivre, sa raison d'être. C'était là sa mission. Devenir un exemple de l'épanouissement du vivant en ce monde, pour qu'à sa mort, le Soleil en retire le maximum d'enseignement afin de produire les créations du prochain âge. Honte à ceux qui se complaisent dans la luxure, honte à eux car à leur mort ils n'apporteront rien de conséquent, si ce n'est un profond néant.


    Ave Caesar, morituri te salutant


    Taisen la modeste, Taisen la guerrière. Si il y a bien une ville qui mérite la synergie de ces deux adjectifs à la fois, c'est bien cette cité. Certes, Yagmit n'avait pas parcouru le monde, loin de là, et son expérience se limitait à une partie conséquente de sa terre natale, mais dans son esprit il ne faisait aucun doute que cette cité représentait ce à quoi devait tendre l'urbanisation partout dans le Sekai. Ni plus, ni moins. A son grand plaisir, il eu l'occasion de découvrir de véritables arènes au sein desquelles il put s'exprimer pleinement sous sa forme Humaine. Ses grands-parents, tout comme de nombreuses caravanes imbibées de l'esprit et des traditions du Reike, avaient l'habitude de proposer leurs compétences martiales lors de leurs passages en la cité. Son grand-père sortait une sorte de grosse pièce d'argent sur laquelle trônait son visage (du moins fallait-il avoir beaucoup d'imagination, le visage représenté étant plutôt générique), réclamant ainsi sa gloire passée au temps de sa victoire dans une mêlée générale à l'issue d'un événement organisé par l'armée, lorsqu'il avait 32 ans et n'était encore que le fils du chef de sa future caravane. Quant à sa grand-mère, elle mobilisait les femmes les plus jolies de leur troupe pour aller faire la promotion des futurs combats qu'ils allaient organiser, et négociait la mise en place de cet événement annuel avec les autorités civiles et militaires de la ville. En parallèle, ils participaient à quelques combats mineurs, soit en s'entraînant avec les militaires, souvent avec les jeunes recrues afin de compléter leur formation selon les ordres de leur hiérarchie, soit en s'inscrivant à de petites compétitions martiales dont Taisen était friande.

    Si Yagmit prit grandement plaisir aux combats non létaux, la plupart du temps du moins, auxquels il prit part, la présence de spectateurs, dont les encouragements ou les huées proposaient une dissonance si agaçante à l'ambiance du moment, venait gâcher l'instant présent tout comme la délectation d'un affrontement primitif pourtant si cher au Lycanthrope. Quel plaisir cela aurait-été que de pouvoir concilier les arènes de Taisen avec l'ambiance mortelle de la Jungle du Sang ! Ah ! Il en rêvait. Tout en combattant, il en vint à nourrir l'idée de créer sa propre arène, ou, comme il aima à l'appeler, son propre "Pèlerinage martial". Quelque chose à la fois de très modeste dans sa structure, pouvant accueillir une petite dizaine d'élèves à la fois, de rustique, d'épuisant physiquement et psychologiquement, et de particulièrement violent. Ainsi, à Taisen, naquit dans l'esprit du Lycanthrope l'idée de former les futurs défenseurs de l'esprit du Reike. Et du Shierak. Son Reike. Son Shierak.


    Népotisme


    Le mont Kazan, destination privilégiée de la caravane afin d'y passer tout l'hiver, et également la période propice aux retrouvailles de Yagmit avec sa famille. En effet, peu importe les années qui passaient, ses parents conservaient fidèlement les mêmes occupations quotidiennes que Yagmit leur connaissait depuis sa naissance. Du côté de son frère et de sa sœur, invariablement, il finit par les perdre de vue, le temps en faisant des adultes, voyant le premier partir faire son service militaire avec succès, tant et s'y bien qu'il s'engagea dans l'armée Reikoise dans la foulée, et apprenant de la seconde qu'elle partait avec une caravane spécialisée dans l'achat et la revente d'esclaves. Si le Lycanthrope appréciait retrouver ses parents, il ne ressentit aucun manque particulier au départ de ce qui fut autrefois son petit "troupeau", chacun se focalisant dès lors sur ses propres objectifs et n'ayant guère de place pour la famille. Yagmit lui-même, s'il n'avait pas à s'arrêter au mont grâce au circuit annuel de sa caravane, n'aurait guère cherché à entretenir ou à renouer le contact avec sa famille. Il n'en restait pas moins qu'en son âme profonde il aimait ses géniteurs, son frère, et sa sœur.

    Durant cette période hivernale, la caravane en profitait pour négocier et honorer les contrats avec les artisans nains, ces derniers privilégiant jusqu'à un certain point les groupes nomades structurés et pérennes dans le but d'écouler leur production à travers le Reike. Echo à ses occupations marchandes de Kyouji, Yagmit épaulait essentiellement sa grand-mère dans la constitution d'affaires particulièrement lucratives pour la durabilité et l'aura de son groupe. En parallèle, il menait des opérations de constructions austères destinées à améliorer la capacité d'absorption de travailleurs autour du mont, tout comme de haltes pour les groupes de voyageurs souhaitant transiter vers le mont Kazan, la plupart étant construites à part égale de distance entre l'atelier de son père et l'enclos à esclaves de sa mère. Dans le même ordre d'idée, Yagmit et quelques compagnons nomades triés sur le volet usaient d'intimidation et de pression sur les habitants ou les gens de passage dans la région afin de faciliter les affaires de la famille Gurhat, encensaient son nom, protégeaient le commerce d'esclaves de sa mère (dont le traitement et l'usage qu'elle en faisait pouvait paraître comme "légérement" illicites, surtout concernant les Aman Ebed), et, outres d'autres activités mineures, entraient parfois en conflit physique avec d'autres familles elles-aussi désireuses d'entretenir leur prépondérance sur une partie de la région, voire d'étendre leur influence. En somme, les deux activités réelles de la caravane, en cette période hivernale, consistaient principalement à négocier les gemmes, pierres précieuses et armes des nains ainsi qu'à sublimer la présence de la famille Gurhat dans la région. N'ayons, dès lors, pas peur des mots, Yagmit mit clairement le doigt dans un engrenage on ne peut plus mafieux, même si dans son esprit il ne considérait pas cela comme tel (ce qui l'aurait forcé à reconnaître certaines similarités avec des pratiques qu'il jugeait purement républicaines) mais plutôt comme quelque chose d'éminemment naturel; les forts s'imposent aux faibles.


    Au nom des miens


    Ainsi vécut Yagmit auprès de sa caravane pendant presque quatorze années. Une longue expérience qui forgea son corps, sublima ses sens et affuta son esprit. Cette routine riche en expériences prit brutalement fin avec un événement que le Lycanthrope n'aurait jamais cru possible sur les terres d'un Royaume comme celui du Reike. A sa décharge, il s'intéressait très peu à la politique et aux affaires d'influence dirigées contre ou pour l'Etat. Une considération qui évoluera drastiquement par la suite, grâce à l'émergence d'un guerrier du désert, Tensai. Ce dernier plongea le Reike dans une guerre civile qui détruisit la vision de Yagmit de son pays, réduisant à ses yeux la valeur des territoires possédés pour encenser celle du regroupement d'individus imbibés des idéaux Reikois, quel que soit leurs origines. Par l'horreur absolue que représentait une telle guerre fratricide, déchirant ce qui devait être le plus fort, discipliné, et ordonné Royaume du continent, et par l'issue de celle-ci, la chute d'un ordre millénaire pour l'établissement d'un nouveau chef sortit de nulle part, Yagmit éprouva un dégoût considérable pour sa propre nation. Ou, si l'on veut être plus correct, pour ceux qui se réclamaient Reikois, à savoir les descendants de glorieux ancêtres, forts, loyaux, fraternels, puissants, et résistants au mal. Horreur et infamie que ce conflit maudit !

    De cette saignée insensée, qui vit la caravane grandement perdre de son influence avant de se retrouver absorbée par un groupe plus grand, le grand-père de Yagmit perdant la vie au passage lors d'un duel, le loup-garou en ressortit transformé. Tout d'abord, il avait perdu des proches. Son grand-parent, certes, mais aussi son frère, tué au champ d'honneur face aux troupes barbares du conquérant, ou, comme l'appelait Yagmit, de l'agent Républicain. Ensuite, les affaires et la sécurité de sa famille s'en étaient retrouvées complétement bouleversées. Ses parents avaient du quitter le mont Kazan, dépouillés de tout, et s'en étaient allés, avec quelques connaissances tout aussi malchanceuses, s'établir sur Kaizoku dans l'espoir de renouer avec le succès. Une destination qui leur sera fatale lors de l'invasion de l'île par la République. Yagmit n'apprit la nouvelle que des autochtones du mont, plusieurs mois après leur départ. Sa sœur, quant à elle, manqua de se faire violer à la suite du pillage de sa caravane, ne devant sa sauvegarde qu'à ses gènes de Lycanthrope et à sa rage folle. Elle alla s'établir à Kyouji dès la fin de la guerre, avant de réussir à se faire épouser par le fils d'un nobliau Républicain de passage en la cité. Fils qu'elle "domestiquera" en s'assurant la maîtrise des affaires familiales avant de perdre la vie sous les coups assassins des hommes de main de sa belle sœur.

    A l'évidence, la guerre civile provoquée par ce soit disant grand guerrier du désert avait été le déclencheur de la déchéance, puis de la quasi destruction de la famille Gurhat. A partir de cet état de fait, en plus du dégoût pour l'homme responsable de cette guerre civile, absurde, Yagmit va réserver dans les profondeurs noires de son âme une place toute particulière pour une vengeance immuable, dirigée vers la seule personne qu'il exècre le plus au monde : Tensai Ryssen. La vengeance est le meilleur plat qu'il soit. Et c'est un plat qui se mange froid.


    Pèlerinage primaire


    Si, dans les premiers mois de l'absorption de sa caravane dans un groupe de nomades beaucoup plus conséquent, Yagmit, essentiellement afin de protéger sa grand-mère qui tentait activement de se faire une place dans cette nouvelle entité, ne fit pas d'esclandre et se soumit tranquillement aux ordres dictés par son nouveau chef et associés, il pensait déjà à se détacher de ce monde afin d'aller se recentrer dans la Jungle du Sang. Ce dernier lieu avait en effet fait forte impression sur lui du temps, si proche, de la paix civile. Aussi fut-il mit en avant pour combattre, en fonction du moment, les troupes loyalistes ou les barbares affiliés à Tensai, le mille fois maudit. Période propice au désordre, il participa également au pillage, mais jamais ne commit d'exactions envers les vaincus, que ce soit les hommes, les femmes, les enfants ou les vieillards. Ce genre d'occupations imposées par ses nouveaux chefs, dont il ne tira aucun plaisir (à l'exception des combats contre les guerriers barbares à propos desquels il ne montra aucune pitié) et qui manquèrent de lui coûter la vie à deux reprises durèrent une saison. Lorsque sa grand-mère lui apprit sa nomination en tant qu'adjointe de la matriarche de la caravane, Yagmit se débrouilla pour disparaître en pleine bataille, se faisant passer pour mort. Sa grand-mère saura en tirer parti en s'attirant la sympathie de quelques femmes du groupe qui lui permit de s'ancrer davantage dans l'ensemble.

    Si, à ce moment-là, la Jungle du Sang n'avait pas existée, la vie de Yagmit, subissant alors de plein fouet sa plus grande crise existentielle, aurait pu prendre un chemin tout autre. Assaut suicidaire ou affiliation avec des groupuscules peu recommandables, peu importe, le cours de son existence s'en serait trouvé raccourci et appauvri. Mais cet endroit primitif, sauvage existait bel et bien, et le Lycanthrope avait appris à l'aimer, le respecter, l'admirer et l'apprécier. C'était pour lui, naturellement, l'endroit parfait qu'il appelait de toute son âme dans le but d'y trouver l'apaisement dont il avait dramatiquement besoin. Il lui fallait se calmer, se retrouver, émerger de la détresse psychologique dans laquelle la guerre civile l'avait plongé, sans ménagement aucun, détruisant sa vision des choses et sa confiance en son Reike.

    Vivant en véritable ermite, il revint à ce qu'il jugeait de plus pur : la survie en milieu hostile, seul, ne cultivant que les besoins primaires et la réflexion philosophique. C'est là qu'il se débarrassa de ses vêtements pour ne plus porter qu'un pagne, trophée prélevé sur un Lanconda de 7 mètres. Ici encore qu'il dédaigna son hygiène corporelle en tant qu'être civilisé, ne faisant sa toilette que de façon très succincte via de la boue, des feuilles et des poils raidit de ses proies. A l'occasion des pluies il s'accordait une "douche" afin de se décrasser un minimum. Mais le changement le plus conséquent fut sans conteste l'abandon de sa vie diurne pour des activités nocturnes. En somme, il commença à dormir le jour, et à s'activer la nuit. Par cet acte fondateur, il rejetait son humanité, et embrassait pleinement le loup en lui.


    Le cri de l'âme


    Trois années de cette vie suffirent à forger un nouveau Yagmit, qui, dès lors, s'élevait vainqueur par-dessus les ruines de son passé. Vainqueur à la fois physique de part son corps, alors véritable chef d'œuvre visuel et biologique (en tout cas selon lui). Vainqueur psychologique, car de sa dépression il s'en était extirpé, goûtant au plaisir de la vie et savourant les puissants stimuli de sa sourde vengeance. Désormais se sentant de nouveau pleinement épanouit, il prit la décision de rompre son exil et de retourner à la civilisation. Mais pas n'importe laquelle : s'il désirait détruire la tumeur qui rongeait le Reike de l'intérieur, gangrenant une puissance millénaire, et venger la famille Gurhat, il lui fallait s'associer à une force conséquente. La République se trouvait dès lors toute désignée. De plus, Yagmit trouvait un certain plaisir malsain dans le fait d'utiliser les Républicains, engeance immorale, pour arriver à ses fins et valider son objectif le plus noble qu'il soit. Mais la route, il le savait, risquait d'être longue. Très longue. Il y avait tout à faire.

    Afin de marquer son départ de la Jungle et le début officiel de sa quête, le Lycanthrope, dont déjà le tatouage de sa nationalité Reikoise s'était effacé depuis quelques temps, et qu'il n'avait bien évidemment pas renouvelé pour trois autres années, organisa un rituel. En pleine lune, sous un ciel dégagé et une Lune rayonnante, il traça un cercle d'un rayon de deux mètres, avant de brûler, méthodiquement, tout ce qui pouvait se trouver à l'intérieur au nom du renouveau. Ceci fait, il s'assit en tailleur à l'intérieur pour s'infliger deux entailles profondes sur le visage (entailles qu'il entretiendra dès lors toutes les nuits afin que jamais elles ne se résorbent, et ceci à cause de sa haute capacité de régénération). La première et la plus grande pour honorer sa famille. L'autre, plus petite, afin de lancer un défi muet vers Tensai, où qu'il soit. Il but ensuite une petite gorgée d'une mixture toxique, mélange d'une dose légère de venin de Lanconda et de plantes vénéneuses, afin que jamais le poison de la vengeance ne quitte son âme. Ceci fait, il s'arracha un morceau de peau et de viande le long des côtés qu'il posa devant lui, l'offrant à la Jungle afin de la remercier de son accueil et de ses bienfaits pendant sa retraite. Enfin, dans la plus pure tradition des loups-garous, il hurla à la Lune. Encore, et encore.

    Durant son périple pour rejoindre la République, Yagmit put constater et apprendre que de nombreux changements avaient eu lieu. En effet, à l'évidence, un conflit titanesque s'était déroulé en son absence. Alors certes, la Jungle du Sang avait subi elle aussi quelque changements, ici et là, présentant parfois des créatures que le Lycanthrope ne put voir qu'une seule fois et qui, clairement, n'étaient pas endémiques de la région. Néanmoins, il ne chercha pas à en savoir davantage. Il rattraperait son retard bien assez tôt. Pour le moment, un objectif à la fois. Et puis il faut avouer qu'un loup-garou évoluant sous la lumière fantomatique de la Lune, d'un air naturellement menaçant, sur les routes, chemins et sentiers en pleine nuit n'enjoint guère à la conversation.


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  • Dim 26 Mar - 20:46
    Bonsoir,

    Je viens aux nouvelles : cette fiche est-elle encore d'actualité ?



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  • Lun 27 Mar - 12:57
    Avé Caesar, morituri te salutant.

    Les nouvelles sont bonnes : affirmatif. Juste le bazar dans l'emploi du temps. Un peu de discipline, et ça passera fin de ce mois/début avril.
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  • Lun 24 Avr - 19:11
    Bonjour,

    Je reviens aux nouvelles Very Happy
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  • Mar 25 Avr - 22:30
    Salutations distinguées. Je viens de terminer le paragraphe "au nom des miens". Demain soir, je me crée celui parlant de l'exil de Yagmit dans la Jungle du Sang pendant la guerre des Titans. Après-demain, je conclurai son histoire avec son départ du Reike pour la République. Dans la foulée je passerai en revue mes écrits pour corriger les fautes, je remodèlerai rapidement la partie de la description mentale et hop ! Ce sera terminé. Je serai paré pour la revue des troupes.

    Et mes excuses pour le délai.
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  • Ven 28 Avr - 1:10
    Crévindiou la marie, on y est. La fiche de ce brave Yagmit est à votre disposition pour correction d'incohérences ou autres.

    A noter, à la fin de cette lecture, que l'histoire RP du Lycanthrope commencera dès la fin de la conclusion de sa fiche. En effet, Yagmit abandonnant le Reike, je vais chercher un joueur Républicain afin de RP avec lui, de sorte que le Loup-garou puisse être parrainé par ce dernier et acquérir ainsi la citoyenneté Républicaine. En fonction du RP et du joueur volontaire, cela pourra être plus ou moins rapide, je suppose, avec divers contrats, clauses, demandes, aventures, propositions ou engagements. Sur le sujet, j'ai déjà plusieurs idées de RP, allant de la chasse de morts-vivants à la constitution d'un stage de survie pour Républicains désireux de s'endurcir, avec l'ascendant "renégat du Reike" qui peut éventuellement jouer en sa faveur. Avec d'autres idées entre-deux, comme la parole du Shierak, des agissements mafieux, de la chasse, une responsabilité dans le bon déroulement de tel ou tel projet, etc. Il y a matière à s'immerger.

    A prendre également en compte que Yagmit est complétement inculte des événements s'étant déroulés depuis son exil dans la Jungle du Sang, exil qui s'est enclenché quelques semaines après l'annonce de la prise de la capitale par Tensai et la mort du Roi et de la Reine, à l'occasion d'un dernier bain de sang entre la caravane dans laquelle le loup-garou se trouvait désormais, et des pillards profitant des dernières semaines de chaos avant la fin des bouleversements de la guerre civile.

    Voici donc pour les petites précisions. Et encore désolé pour la longue attente, j'ai un peu foiré mon organisation. Pour les RP, je tiens à rassurer : je ne mettrai pas deux mois à proposer une réponse. Faut pas déconner.
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  • Mer 3 Mai - 23:32
    Salutation, jeune reikois ayant enfin ouvert les yeux sur le déchéance du Reike.

    Alors, lecture longue (trèèèès longue) mais ô combien captivante ! C'est simple : je n'ai pas lâché. Ta plume est très agréable et les diverses péripéties, même celles qui peuvent apparaitre d'un premier abord "inutiles", s'enchainent efficacement et permettent toujours d'approfondir la psychologie de Yagmit. Sacrée prouesse ! Et que dire de cette histoire qui s'insère si bien dans le lore du Reike ? On sent bien que tu as épluché plus d'une fois l'histoire de la faction, car tu as parfaitement su en tirer profit pour ton propre développement.

    Bref, j'ai adoré et j'ai hâte de voir comment tu vas évoluer par la suite Smile

    C'est donc avec plaisir que te voici officiellement : Validé ! Very Happy Puisse-tu réussir à détrôner Tensaï le Maudit et apporter honneur et force à un royaume qui en a grandement besoin.


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  • Mer 3 Mai - 23:44
    Petit édit :

    Ton avatar n'est pas à la bonne taille, il doit être de 300 x 500 px. Peux-tu le mettre aux normes ? Smile


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  • Jeu 4 Mai - 1:40
    Et salutations à toi, engeance Républicaine.

    Merci pour ton passage Koraki, ainsi que ta lecture et la validation de cette fiche. Je devais faire concis, et puis je me suis laissé emporter. On se refait pas. Même si vers la fin, je me suis forcé à réduire un peu, autrement il y en a un qui allait souffrir. Dur dur d'être membre du staff.

    L'avatar est désormais aux bonnes dimensions. L' informatique et moi, ça fait deux, je sais pas pourquoi le premier portrait a fait son rebelle. Un autre mystère de l'univers, j'imagine.

    Et longue vie à l'âme Reikoise de nos ancêtres !
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  • Ven 5 Mai - 5:11
    Tu es maintenant validé ! Bon jeu à toi Very Happy


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