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Ce jour-là, on l'avait envoyée dans une ville qu'elle ne connaissait pas. Son commanditaire lui avait indiqué qu'elle se trouvait au sein de l'Empire, mais Kilanna n'avait pas réussi à obtenir plus d'informations qu'une carte et une description de la cible à abattre. Elle avait carte blanche. Seules conditions : faire ça proprement et ne pas se faire prendre... Sauf si elle désirait renoncer à sa paye. Mais ça, évidemment, c'était inenvisageable.
Sa cible était visiblement favorable à l'escalvage des hybrides. Selon ce qu'on lui avait rapporté, cette race ne lui semblait pas faite pour un quelconque autre métier. Si tant est qu'"esclave" puisse être qualifié de métier. Lorsqu'elle avait entendu cette description, elle avait fermement saisi le manche de sa dague et était partie sans voir le sourire inquiétant de l'homme. Certes, il l'envoyait en mission comme tant d'autres avant lui. Certes, il avait bien l'intention de la rémunérer si elle revenait. Certes, il voulait voir disparaître celui qu'il lui avait donné pour cible. Mais il savait qu'il s'agissait de quelqu'un de bien protégé, et, surtout, de quelqu'un qui n'avait pas spécialement d'avis tranché sur les hybrides. On lui avait recommandé de solliciter les services de cette femme en particulier, car il était facile de la manipuler. Et il venait de le vérifier. Il n'avait même pas eu besoin de broder une histoire complète. Une simple idée, et la mercenaire était partie accomplir cette quête dont elle avait peu de chances de réchapper. Elle n'avait même pas pris le temps de s'équiper correctement !
Quoi qu'il en soit, une fois arrivée sur les lieux indiqués, elle se força à avancer plus prudemment. Dissimulant ses ailes, ce ne fut qu'à ce moment qu'elle pensa à vérifier ses armes. Et puis... Avant toutes choses, il lui fallait voir cette fameuse cible. L'étudier. Savoir quel moment serait le plus opportun.
- Eh, Madame !
Elle tourna la tête. Qui l'interpellait ainsi ? Elle fit un signe de tête à l'homme au physique indéfinissable, qui disparut alors à l'angle d'une taverne. Hum ? Etrange, tout cela. Mais quelque chose lui disait qu'elle avait intérêt à le suivre. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle sentait que si elle l'ignorait, il ne la poursuivrait pas, mais qu'elle raterait également une belle occasion. Après tout, les personnes qui se cachaient ainsi avaient des choses à se reprocher. Et tel était également son cas.
Alors, elle le rejoignit, prenant soin de ne pas se faire voir. Dès qu'elle fut assez proche, il s'enfuit. Elle tenta bien de le retrouver, mais il s'était comme volatilisé. L'espace d'un instant, elle imagina s'envoler pour pouvoir le retrouver de façon presque certaine, mais ce serait se dévoiler à tous... Trop risqué.
C'est alors qu'elle réalisa qu'il lui avait glissé une arme dans la main. Pardon ? Et qu'était-elle censée en faire ? Pouvait-elle l'utiliser pour ce pour quoi elle était là ? Et comment cet homme avait-il su ? Décidemment, elle ne savait plus sur quel pied danser.
Sa cible était visiblement favorable à l'escalvage des hybrides. Selon ce qu'on lui avait rapporté, cette race ne lui semblait pas faite pour un quelconque autre métier. Si tant est qu'"esclave" puisse être qualifié de métier. Lorsqu'elle avait entendu cette description, elle avait fermement saisi le manche de sa dague et était partie sans voir le sourire inquiétant de l'homme. Certes, il l'envoyait en mission comme tant d'autres avant lui. Certes, il avait bien l'intention de la rémunérer si elle revenait. Certes, il voulait voir disparaître celui qu'il lui avait donné pour cible. Mais il savait qu'il s'agissait de quelqu'un de bien protégé, et, surtout, de quelqu'un qui n'avait pas spécialement d'avis tranché sur les hybrides. On lui avait recommandé de solliciter les services de cette femme en particulier, car il était facile de la manipuler. Et il venait de le vérifier. Il n'avait même pas eu besoin de broder une histoire complète. Une simple idée, et la mercenaire était partie accomplir cette quête dont elle avait peu de chances de réchapper. Elle n'avait même pas pris le temps de s'équiper correctement !
Quoi qu'il en soit, une fois arrivée sur les lieux indiqués, elle se força à avancer plus prudemment. Dissimulant ses ailes, ce ne fut qu'à ce moment qu'elle pensa à vérifier ses armes. Et puis... Avant toutes choses, il lui fallait voir cette fameuse cible. L'étudier. Savoir quel moment serait le plus opportun.
- Eh, Madame !
Elle tourna la tête. Qui l'interpellait ainsi ? Elle fit un signe de tête à l'homme au physique indéfinissable, qui disparut alors à l'angle d'une taverne. Hum ? Etrange, tout cela. Mais quelque chose lui disait qu'elle avait intérêt à le suivre. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle sentait que si elle l'ignorait, il ne la poursuivrait pas, mais qu'elle raterait également une belle occasion. Après tout, les personnes qui se cachaient ainsi avaient des choses à se reprocher. Et tel était également son cas.
Alors, elle le rejoignit, prenant soin de ne pas se faire voir. Dès qu'elle fut assez proche, il s'enfuit. Elle tenta bien de le retrouver, mais il s'était comme volatilisé. L'espace d'un instant, elle imagina s'envoler pour pouvoir le retrouver de façon presque certaine, mais ce serait se dévoiler à tous... Trop risqué.
C'est alors qu'elle réalisa qu'il lui avait glissé une arme dans la main. Pardon ? Et qu'était-elle censée en faire ? Pouvait-elle l'utiliser pour ce pour quoi elle était là ? Et comment cet homme avait-il su ? Décidemment, elle ne savait plus sur quel pied danser.
Arme des Veilleurs
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La terres s’imbibe de sang, la pluie, la boue, le flot grenat, tout se mélange au sol dans un océan marronâtre indélicat en si grande quantité que le sol trop sec refuse désormais de s’engorger. Les soldats pataugent dans la marre d’immondices au milieu du chaos de lames, de métal et de magie. L’acier entame la chair de partout, les hurlements fusent vers le ciel, se mêlant dans leur ascension en une symphonie mélodieuse dont l’harmonie échapperait aux autres que Violence. Elle se rappelle, elle se souvient oui. Les fragments de souvenirs dont elle est composée virevolte en elle tandis qu’elle visionne différents passages de cette altercation, du point de vue de différentes victimes. Elle était là. Du moins elle l’avait été, le théâtre impétueux des batailles était si délicieux, toute cette férocité qui fleurissait de manière omniprésente lui manquait singulièrement, le calme insupportable de la paix est un poison pour l’aberration qu’est le Démon. Elle souhaite goûter à nouveau à la saveur cuivrée du sang sur sa lame, l’odeur ferrugineuse était partout, ses sens étaient en extase, rien à voir avec… avec… avec le présent. Extirpée de ses rêves dans lesquels elle s’était plongé pour échapper à la monotonie mortifère de son manieur, elle récupère sa perception de son environnement. Généralement elle n’était pas à l’aise dans les villes, il est dangereux de faire sortir la forme de Praelia avec toutes ces forces armées à portée d’action et en plus de ça elle lisait des sentiments beaucoup trop fastes au sein des cités pour qu’elle puisse être confortable, quelque part, ça la rebutait suffisamment pour qu’elle se cantonne à l’extérieur des zones aussi peuplées. C’est d’autant plus vrai quand son manieur est une pareille loque et… en parlant de son manieur, ce n’est plus le même?
Intéressant.
Ce bon à rien avait tout de même trouvé le moyen de se défaire d’elle pendant son sommeil et ce malgré sa corruption, elle était désormais dans les mains d’une jeune femme à l’apparence un peu étrange. Violence avait déjà vu des hommes-animaux, elle savait que ça existait, mais dans le cas de celle ci elle ne saurait déterminer de quel mélange il s’agissait. Qu’importe, elle aurait sans doute bientôt la réponse de toute façon. Reprenant pleinement connaissance, l’arme qui reposait dans la main de cette femme envahit brutalement ses pensées, fouillant dans sa psychée, grouillant douloureusement dans ses souvenirs pour en extraire son nom, son caractère, sa personnalité, ses préférences. Une dague? Bien la première fois qu’elle voyait quelqu’un favoriser une arme de si peu de portée, elle comprenait encore mal certains humains parfois, ils sont illogiques mais au moins ils sont cruels, donc peut lui importait en fin de compte, surtout si elle devait choisir entre ça et repartir à la recherche de quelqu’un d’autre. Devant sa soif montante de brutalité elle fit son choix sans hésiter. Prenant la forme de l’arme idéale de sa manieuse, elle raccourcit la longueur de sa lame et s’orna à sa convenance. Elle se trouvait elle même ridicule. Quel genre d’exaction meurtrière pouvait bien être menée avec quelque chose d’aussi petit? L’allonge était inutilisable en combat. Plutôt que de s’attarder sur ce à quoi elle ressemblait, elle préféra réserver son attention sur la femme qui la tenait. Elle semblait plus grande maintenant que Violence était si menue. Ses traits étaient peu dessinés sur son visage, elle semblait jeune, trop jeune. Est-ce qu’elle savait seulement se battre au moins? Le Démon allait devoir attendre un peu, elle souhaitait éviter de trop s'immiscer dans sa tête pour le moment, si la demoiselle ne comprenait pas ce qu’elle avait dans la main, et ça avait l’air d’être le cas au vue de sa réaction à son intrusion initiale et à la manière dont elle regardait la dague qui avait changé de forme, elle devait éviter de se faire jeter d’emblée. Elle verrait bien ce que cette frêle figure comptait faire d’elle, dans le pire des cas elle se ferait sans doute passée de main en main ou revendue à quelqu’un d’autre, auquel cas ce sera juste un nouveau tour de la roue.
La fillette joua un peu avec sa nouvelle arme, la faisant virevolter et tentant des frappes pour en tester le poids et la prise en main. Peut-être plus tard le Démon utilisera sa fusion corporelle pour adapter parfaitement son ergonomie à son utilisateur, à voir. Pour l’instant elle allait se tenir un peu tranquille et temporiser sa prochaine invasion de l’esprit pour en apprendre plus sur cette personne. Déjà, son utilisateur se remettait en route, alors qu’elle avait utilisé sa corruption pour forcer le précédent à se restreindre aux ruelles sombres et peu usitées, cette jeunotte retourna dans une grande rue et dissimula Violence. Patience. L’appétit de la chasse suffisait souvent à couvrir l’attente, c’était là aussi le cas.
Intéressant.
Ce bon à rien avait tout de même trouvé le moyen de se défaire d’elle pendant son sommeil et ce malgré sa corruption, elle était désormais dans les mains d’une jeune femme à l’apparence un peu étrange. Violence avait déjà vu des hommes-animaux, elle savait que ça existait, mais dans le cas de celle ci elle ne saurait déterminer de quel mélange il s’agissait. Qu’importe, elle aurait sans doute bientôt la réponse de toute façon. Reprenant pleinement connaissance, l’arme qui reposait dans la main de cette femme envahit brutalement ses pensées, fouillant dans sa psychée, grouillant douloureusement dans ses souvenirs pour en extraire son nom, son caractère, sa personnalité, ses préférences. Une dague? Bien la première fois qu’elle voyait quelqu’un favoriser une arme de si peu de portée, elle comprenait encore mal certains humains parfois, ils sont illogiques mais au moins ils sont cruels, donc peut lui importait en fin de compte, surtout si elle devait choisir entre ça et repartir à la recherche de quelqu’un d’autre. Devant sa soif montante de brutalité elle fit son choix sans hésiter. Prenant la forme de l’arme idéale de sa manieuse, elle raccourcit la longueur de sa lame et s’orna à sa convenance. Elle se trouvait elle même ridicule. Quel genre d’exaction meurtrière pouvait bien être menée avec quelque chose d’aussi petit? L’allonge était inutilisable en combat. Plutôt que de s’attarder sur ce à quoi elle ressemblait, elle préféra réserver son attention sur la femme qui la tenait. Elle semblait plus grande maintenant que Violence était si menue. Ses traits étaient peu dessinés sur son visage, elle semblait jeune, trop jeune. Est-ce qu’elle savait seulement se battre au moins? Le Démon allait devoir attendre un peu, elle souhaitait éviter de trop s'immiscer dans sa tête pour le moment, si la demoiselle ne comprenait pas ce qu’elle avait dans la main, et ça avait l’air d’être le cas au vue de sa réaction à son intrusion initiale et à la manière dont elle regardait la dague qui avait changé de forme, elle devait éviter de se faire jeter d’emblée. Elle verrait bien ce que cette frêle figure comptait faire d’elle, dans le pire des cas elle se ferait sans doute passée de main en main ou revendue à quelqu’un d’autre, auquel cas ce sera juste un nouveau tour de la roue.
La fillette joua un peu avec sa nouvelle arme, la faisant virevolter et tentant des frappes pour en tester le poids et la prise en main. Peut-être plus tard le Démon utilisera sa fusion corporelle pour adapter parfaitement son ergonomie à son utilisateur, à voir. Pour l’instant elle allait se tenir un peu tranquille et temporiser sa prochaine invasion de l’esprit pour en apprendre plus sur cette personne. Déjà, son utilisateur se remettait en route, alors qu’elle avait utilisé sa corruption pour forcer le précédent à se restreindre aux ruelles sombres et peu usitées, cette jeunotte retourna dans une grande rue et dissimula Violence. Patience. L’appétit de la chasse suffisait souvent à couvrir l’attente, c’était là aussi le cas.
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Que se passait-il ? À peine avait-elle réalisé qu'elle se retrouvait avec une nouvelle arme dans la main, qu'elle fut prise d'un mal de tête aussi soudain que bref. Vraiment, que venait-il de se passer ? Et c'est alors que cette arme changea. Littéralement. Elle ouvrit de grands yeux... Avant de laisser échapper une moue satisfaite. Bien. Si un tel objet était capable de s'adapter aussi bien à ses besoins, cela pourrait être utile. Prenant soin de s'assurer qu'elle était seule, elle déclara :
- Très bien, puisque nous allons devoir collaborer... Il est temps de te mettre à l'épreuve !
Heureusement que personne n'était passé dans les parages... Comment le premier passant venu aurait-il réagi en l'entendant parler toute seule, ou pire, parler à son arme ? Enfin, l'une de ses armes... Finalement, elle décida de ne pas utiliser sa dague ordinaire. Celle-ci semblait lui demander de la préférer. Même si elle ignorait comment cela pourrait être possible, elle était également curieuse. D'accord, elle testerait ce dont elle était capable. Après tout, une arme capable de s'adapter avec une telle facilité devait également être efficace, n'est-ce pas ?
Quoi qu'il en soit, l'heure n'était pas encore à l'action, mais plutôt à l'enquête.
En parcourant les lieux que sa cible semblait avoir l'habitude de fréquenter, elle apprit deux choses : premièrement, on lui avait menti. Les hybrides lui étaient indifférents. Mais plusieurs personnes dans son entourage n'étaient pas aussi innocentes. Alors, oui, on lui avait demandé d'être discrète, mais on lui avait également menti... Puisque le commanditaire n'avait pas rempli sa part du marché, elle-même devait-elle forcément s'y tenir ?
Elle décida que non. On cherchait à la manipuler ? Très bien, elle ferait du zèle... Tout en épargnant la cible d'origine. Sa manière à elle d'envoyer un message : je ne suis pas votre esclave. Nous collaborons tant que nos objectifs convergent. Et dans ce cas précis, ce n'est pas le cas. Ne me payez pas si vous voulez, mais votre cible ne mourra pas.
Elle prit également une décision. Elle s'en tiendrait à la discrétion et attendrait la nuit pour agir. En attendant, elle continuerait à rassembler le maximum d'informations. Et pourquoi ne pas chercher les ennemis de ses nouvelles futures victimes, afin de se faire rémunérer même si elle ne respectait pas l'accord d'origine ?
- Très bien, puisque nous allons devoir collaborer... Il est temps de te mettre à l'épreuve !
Heureusement que personne n'était passé dans les parages... Comment le premier passant venu aurait-il réagi en l'entendant parler toute seule, ou pire, parler à son arme ? Enfin, l'une de ses armes... Finalement, elle décida de ne pas utiliser sa dague ordinaire. Celle-ci semblait lui demander de la préférer. Même si elle ignorait comment cela pourrait être possible, elle était également curieuse. D'accord, elle testerait ce dont elle était capable. Après tout, une arme capable de s'adapter avec une telle facilité devait également être efficace, n'est-ce pas ?
Quoi qu'il en soit, l'heure n'était pas encore à l'action, mais plutôt à l'enquête.
En parcourant les lieux que sa cible semblait avoir l'habitude de fréquenter, elle apprit deux choses : premièrement, on lui avait menti. Les hybrides lui étaient indifférents. Mais plusieurs personnes dans son entourage n'étaient pas aussi innocentes. Alors, oui, on lui avait demandé d'être discrète, mais on lui avait également menti... Puisque le commanditaire n'avait pas rempli sa part du marché, elle-même devait-elle forcément s'y tenir ?
Elle décida que non. On cherchait à la manipuler ? Très bien, elle ferait du zèle... Tout en épargnant la cible d'origine. Sa manière à elle d'envoyer un message : je ne suis pas votre esclave. Nous collaborons tant que nos objectifs convergent. Et dans ce cas précis, ce n'est pas le cas. Ne me payez pas si vous voulez, mais votre cible ne mourra pas.
Elle prit également une décision. Elle s'en tiendrait à la discrétion et attendrait la nuit pour agir. En attendant, elle continuerait à rassembler le maximum d'informations. Et pourquoi ne pas chercher les ennemis de ses nouvelles futures victimes, afin de se faire rémunérer même si elle ne respectait pas l'accord d'origine ?
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Le soleil teinte le ciel de son nuancier écarlate en peignant dans la voûte céleste de grandes stries de dégradés rouges, rosés et orangers alors que l’après-midi touche bientôt à sa fin. Les nuages blancs se décolorent au fur et à mesure que la nuit approche, parsemant les couleurs crépusculaires de moutons grisonnants qui annonçaient probablement une averse de pluie le lendemain, au milieu des nimbus, des grues volaient en formation. Leur piaillements se perdait avant d’attendre le sol, dilués dans le brouhaha perpétuel de l’agitation citadine en contrebas, parmis toutes les villes du Reike Kyouji est certainement la plus trépidante et la plus active, que ce ne soit par son activité commerciale florissante ou par son climat doux qui rendait la vie facile en comparaison du désert impitoyable ou des terres glacées du nord. Dans les rues grouillantes de vie où on avait tendance à oublier les affres de l’extérieur, nombreux marchands alimentaires s’affairaient à remballer leurs cargaisons pour revenir le lendemain à l’aube tenter une nouvelle fois de vendre leurs produits tandis que d’autres commerçants d’artisanat venaient les remplacer à leurs étales pour vendre outils, porcelaines, textiles et autres fabrications locales. Les luminaires plantés dans les pavés à intervalles réguliers étaient tour à tour allumés par les employés de la cité. Dans le coin de l’un d’entre eux, une araignée louve s’affairait à tisser une toile, son coin était situé en hauteur mais à l’abris du vent, c’était parfait pour elle. Tout doucement l’arachnoïde extrayait sa soie en s’aidant de ses pattes arrières, utilisant ses griffes pour extraire millimètres après millimètres de fil, lentement, délicatement, dans un flot continu sans jamais le briser ni aller trop vite ou trop doucement.
De manière tout à fait similaire, Violence puisait depuis plus de quelques heures dans la mémoire de la jeune hybride Kilanna, lisant les unes après les autres les informations qui la concernait et en apprenant un plus sur sa manieuse actuelle, à son rythme. En procédant de cette manière, elle pouvait lire l’esprit de son porteur sans pour autant lui donner une céphalée handicapante. Elle avait prit de l’intérêt dans cette personne, déjà son métier l’intriguait, elle avait pour vocation de tuer, comme un guerrier, mais à l’inverse des soldats ou des combattants entre lesquelles elle était déjà passée maintes et maintes fois celle ci semblait posséder tout une autre façon de procéder au meurtre. L’acte semblait étrange, plus méthodique, plus… calculé. Elle avait pris soin de taper dans des souvenirs d’assassinat afin d’étancher un peu sa soif de violence et maintenant qu’elle était apte à se concentrer sur la personne qui la portait serrée dans sa ceinture, elle était remontée sur les souvenirs plus récents, ses pensées immédiates. Apparemment Kilanna s’apprêtait à tuer quelqu’un, un plan qui plaisait fort bien au Démon et l’occasion de satisfaire non seulement ses désirs impulsifs mais aussi sa curiosité d’en apprendre plus sur Sekaï, d’une pierre deux coups. L’hybride avait marché un peu partout dans le quartier de ville où ils étaient, avait parlé à des gens sans forcément les connaître, avait recueilli des informations et passé des contrats avec des membres de groupes douteux en remontant ses pistes. Jusqu’ici tout ceux qu’ils avaient croisé avaient l’air d’être des individus… intéressants. Violence pouvait sentir leur propension à en venir aux mains et à régler leurs problèmes par des moyens physiques, elle prenait note que les villes étaient également remplies de proies potentielles si tant est qu’elle cherchait au bon endroit.
De ce que le Démon avait glané dans l’esprit de son hôte, Kilanna devait liquider un certain Romio Caravage, un type qui profitait du désespoir des Shoumeïens récemments venus s’installer à Kyouji pour leur promettre un peu d’argent facile en échange de participer à ses arènes de paris reikoises clandestines. Ce divertissement qu’il offrait aux nobles en comités fermés connaissait souvent une fin sanglante pour les immigrés qui ne comprenaient pas réellement la brutalité pour laquelle ils avaient signés, et visiblement parmis les victimes de ces pratiques, quelques hybrides avaient eu la malchance d’être sélectionnés. Après que la jeune fille ait mené son enquête pendant l’après midi il était donc apparu que Romio déléguait beaucoup d’aspects d’organisation à des lieutenants de son gang armé, et visiblement plusieurs d’entre eux prenaient plaisir à voir des hybrides se faire fracasser pour ensuite être réduits en esclavage et orientaient donc leurs choix de victimes en ce sens. Pour Violence, qu’importe la race, qu’importe le status de pauvreté, de richesse, de noblesse, dès lors qu’il y avait de la fureur alimenté par la haine, le Démon était satisfait.
La nuit était désormais tombée sur la ville du centre et les rues s’étaient largement désengorgées, seuls demeuraient les couples qui traînaient pour profiter des troubadours et des performeurs de rue un peu tardifs et gambader dans les rues encensées de la cité. Kilanna avait finit par dégoter l’adresse de Caravage qui habitait en périphérie de la ville, dans un quartier un peu reclus où se succédaient des demeures raffinées et des domaines aux terrains si grands qu'ils ressemblaient à des forêts. Ils étaient postés devant le mur d’une grande propriété, non pas un manoir à proprement parler mais de ce qu’il était possible de voir depuis l’extérieur, elle comprenait au moins trois étages et mesurait une bonne trentaine de mètres de largeur. Sans moyen possible d’en estimer la profondeur la propriété pouvait très bien contenir une bonne vingtaine de pièces, et ça c'était seulement le premier bâtiment du domaine à leur portée de vue, d'autres montraient le bout de leur toitures qui dépassaient au dessus des tuiles anthracites. Violence s’avouait curieuse de savoir comment l’assassine comptait procéder pour se frayer un chemin jusqu’à ses cibles, la soirée était propice puisque Romio organisait une célébration avec son gang et serait entrain de fêter avec ses lieutenants à l’intérieur. De ce que le Démon lisait dans le coeur de son utilisatrice, c’était sans doute un avantage puisque les lieutenants constituaient le véritable objectif de son ire. Avant même de pénétrer à l’intérieur de la barraque, il était déjà question de savoir comment ils l’atteindraient, propre à l’architecture urbaine des demeures somptueuses de Kyouji la maison de Caravage ne faisait pas exception et était entourée de jardins suspendus et d’une végétation ordonnée et luxuriante. Les couloirs de haies étaient aménagés et parcourus par des sous fifres qui patrouillaient le terrain à l’affut de menaces potentielles, visiblement il n’y avait pas que les assassins qui posaient problème à un gang de rue, la concurrence devait également être une épée de damoclès au dessus de leur têtes. La possession était délimitée par un mur de pierre qui s’élevait à quelques mètres de hauteur et se targuait de grillages épineux à son sommet pour maintenir tant les regards indiscrets que les invités non désirés hors de portée.
Lorsque Violence sentit la femme commencer à réfléchir à une méthode pour s’infiltrer discrètement jusqu’à l’intérieur, sa curiosité s’accentua, ce n’était pas son modus operandi habituel, elle ne comprenait pas vraiment l’intérêt d’éviter l’affrontement si le but même de sa petite opération était en fin de compte de tuer un groupe de personnes. Autant tous les envoyer dans l’Outre-monde non? Si jusqu’ici Violence était restée silencieuse et n’avait encore jamais usée de sa télépathie ou de sa métamorphose de manière ostensible, s’adaptant seulement une première fois à la volonté de son utilisatrice pour changer de forme, elle s'immisça dans l’esprit de Kilanna et lui posa une question de manière sincère qu’elle seule pouvait entendre. Sa voix mentale ne se voulait pas aussi menaçante que ce qu’elle utilisait habituellement, usant ce coup ci d’une unique voix à la place d’un mélange et portant un timbre rauque mais un ton neutre purement interrogatif.
”Pourquoi ne pas simplement tous les tuer?”
De manière tout à fait similaire, Violence puisait depuis plus de quelques heures dans la mémoire de la jeune hybride Kilanna, lisant les unes après les autres les informations qui la concernait et en apprenant un plus sur sa manieuse actuelle, à son rythme. En procédant de cette manière, elle pouvait lire l’esprit de son porteur sans pour autant lui donner une céphalée handicapante. Elle avait prit de l’intérêt dans cette personne, déjà son métier l’intriguait, elle avait pour vocation de tuer, comme un guerrier, mais à l’inverse des soldats ou des combattants entre lesquelles elle était déjà passée maintes et maintes fois celle ci semblait posséder tout une autre façon de procéder au meurtre. L’acte semblait étrange, plus méthodique, plus… calculé. Elle avait pris soin de taper dans des souvenirs d’assassinat afin d’étancher un peu sa soif de violence et maintenant qu’elle était apte à se concentrer sur la personne qui la portait serrée dans sa ceinture, elle était remontée sur les souvenirs plus récents, ses pensées immédiates. Apparemment Kilanna s’apprêtait à tuer quelqu’un, un plan qui plaisait fort bien au Démon et l’occasion de satisfaire non seulement ses désirs impulsifs mais aussi sa curiosité d’en apprendre plus sur Sekaï, d’une pierre deux coups. L’hybride avait marché un peu partout dans le quartier de ville où ils étaient, avait parlé à des gens sans forcément les connaître, avait recueilli des informations et passé des contrats avec des membres de groupes douteux en remontant ses pistes. Jusqu’ici tout ceux qu’ils avaient croisé avaient l’air d’être des individus… intéressants. Violence pouvait sentir leur propension à en venir aux mains et à régler leurs problèmes par des moyens physiques, elle prenait note que les villes étaient également remplies de proies potentielles si tant est qu’elle cherchait au bon endroit.
De ce que le Démon avait glané dans l’esprit de son hôte, Kilanna devait liquider un certain Romio Caravage, un type qui profitait du désespoir des Shoumeïens récemments venus s’installer à Kyouji pour leur promettre un peu d’argent facile en échange de participer à ses arènes de paris reikoises clandestines. Ce divertissement qu’il offrait aux nobles en comités fermés connaissait souvent une fin sanglante pour les immigrés qui ne comprenaient pas réellement la brutalité pour laquelle ils avaient signés, et visiblement parmis les victimes de ces pratiques, quelques hybrides avaient eu la malchance d’être sélectionnés. Après que la jeune fille ait mené son enquête pendant l’après midi il était donc apparu que Romio déléguait beaucoup d’aspects d’organisation à des lieutenants de son gang armé, et visiblement plusieurs d’entre eux prenaient plaisir à voir des hybrides se faire fracasser pour ensuite être réduits en esclavage et orientaient donc leurs choix de victimes en ce sens. Pour Violence, qu’importe la race, qu’importe le status de pauvreté, de richesse, de noblesse, dès lors qu’il y avait de la fureur alimenté par la haine, le Démon était satisfait.
La nuit était désormais tombée sur la ville du centre et les rues s’étaient largement désengorgées, seuls demeuraient les couples qui traînaient pour profiter des troubadours et des performeurs de rue un peu tardifs et gambader dans les rues encensées de la cité. Kilanna avait finit par dégoter l’adresse de Caravage qui habitait en périphérie de la ville, dans un quartier un peu reclus où se succédaient des demeures raffinées et des domaines aux terrains si grands qu'ils ressemblaient à des forêts. Ils étaient postés devant le mur d’une grande propriété, non pas un manoir à proprement parler mais de ce qu’il était possible de voir depuis l’extérieur, elle comprenait au moins trois étages et mesurait une bonne trentaine de mètres de largeur. Sans moyen possible d’en estimer la profondeur la propriété pouvait très bien contenir une bonne vingtaine de pièces, et ça c'était seulement le premier bâtiment du domaine à leur portée de vue, d'autres montraient le bout de leur toitures qui dépassaient au dessus des tuiles anthracites. Violence s’avouait curieuse de savoir comment l’assassine comptait procéder pour se frayer un chemin jusqu’à ses cibles, la soirée était propice puisque Romio organisait une célébration avec son gang et serait entrain de fêter avec ses lieutenants à l’intérieur. De ce que le Démon lisait dans le coeur de son utilisatrice, c’était sans doute un avantage puisque les lieutenants constituaient le véritable objectif de son ire. Avant même de pénétrer à l’intérieur de la barraque, il était déjà question de savoir comment ils l’atteindraient, propre à l’architecture urbaine des demeures somptueuses de Kyouji la maison de Caravage ne faisait pas exception et était entourée de jardins suspendus et d’une végétation ordonnée et luxuriante. Les couloirs de haies étaient aménagés et parcourus par des sous fifres qui patrouillaient le terrain à l’affut de menaces potentielles, visiblement il n’y avait pas que les assassins qui posaient problème à un gang de rue, la concurrence devait également être une épée de damoclès au dessus de leur têtes. La possession était délimitée par un mur de pierre qui s’élevait à quelques mètres de hauteur et se targuait de grillages épineux à son sommet pour maintenir tant les regards indiscrets que les invités non désirés hors de portée.
Lorsque Violence sentit la femme commencer à réfléchir à une méthode pour s’infiltrer discrètement jusqu’à l’intérieur, sa curiosité s’accentua, ce n’était pas son modus operandi habituel, elle ne comprenait pas vraiment l’intérêt d’éviter l’affrontement si le but même de sa petite opération était en fin de compte de tuer un groupe de personnes. Autant tous les envoyer dans l’Outre-monde non? Si jusqu’ici Violence était restée silencieuse et n’avait encore jamais usée de sa télépathie ou de sa métamorphose de manière ostensible, s’adaptant seulement une première fois à la volonté de son utilisatrice pour changer de forme, elle s'immisça dans l’esprit de Kilanna et lui posa une question de manière sincère qu’elle seule pouvait entendre. Sa voix mentale ne se voulait pas aussi menaçante que ce qu’elle utilisait habituellement, usant ce coup ci d’une unique voix à la place d’un mélange et portant un timbre rauque mais un ton neutre purement interrogatif.
”Pourquoi ne pas simplement tous les tuer?”
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Bien. Elle y était. À présent, il fallait trouver un moyen d'entrer sans se faire voir... Et pour cela, elle avait l'idée parfaite. Mais il lui fallait toujours s'assurer que personne ne se baladait près des murs à l'extérieur de la propriété.
Après avoir promené un regard à la ronde, elle... Fut de nouveau surprise. Hein ? Cette voix... C'était cette arme ? Elle ne voyait pas d'autre explication. Elle soupira, et tenta de répondre elle aussi par la pensée :
- Parce qu'il y a des innocents dans le tas. Je ne veux pas faire un carnage. Juste en finir avec les injustices dont les miens sont victimes.
En tant qu'objet, son étrange interlocutrice pourrait-elle seulement comprendre son point de vue ? Elle soupira. Peu importait. Si elle voulait coopérer, il faudrait le faire suivant ses règles. Et rien ne l'empêchait de s'en débarrasser, en cas de désaccord. Après tout, elle se doutait que d'autres personnes seraient ravies de disposer d'un outil pouvant également leur tenir compagnie.
Mais il était temps de revenir à l'objectif précédent. Entrer dans les lieux. Se débarrassant de la cape qu'elle avait utilisée pour dissimuler ses attributs animaux, elle déploya sa paire d'ailes principale. Et rapidement, elle prit son envol. Il lui fallait gagner de l'altitude si elle ne voulait pas être vue par les gardes qui patrouillaient dans le jardin. Ce faisant, elle fut prise d'une certaine ivresse aérienne. En effet, elle l'avait presque oublié en raison du peu d'occasions qui lui étaient données de voler en ville, mais elle appréciait l'exercice. Le vent qui jouait avec ses cheveux alors qu'elle gagnait de la vitesse, qui s'engouffrait dans ses vêtements, et même lorsqu'elle fut forcée de fermer les yeux pour leur épargner de trop s'assécher. Elle profita pendant un moment, tourbillonnant dans les airs.
Soudain, elle reprit ses esprits. Si elle s'était envolée, c'était uniquement pour pouvoir entrer plus facilement dans la propriété de sa victime-qui-vivrait-malgré-tout. Alors, revenant au plan initial, elle se posa sur le toit de la demeure. Néanmoins, elle savait qu'il serait dangereux d'y rester trop longtemps : en effet, ici, tache rouge contrastant avec la couleur du toit, elle serait très visible pour n'importe qui, qui, situé assez loin du bâtiment pour en voir le toit, regarderait dans sa direction. Alors, elle parcourut les tuiles jusqu'à trouver une fenêtre assezè haute pour qu'elle puisse l'atteindre sans tenter d'esclada hasardeuse. Puis, dégainant sa dague ordinaire, elle s'en servit pour crocheter la serrure. Puis, dans le même mouvement, elle s'engagea souplement dans l'ouverture ainsi créée et rengaina l'arme. Une fois dans la pièce, elle referma prudemment la fenêtre, puis, prise d'un scrupule, dégaina à nouveau la dague, dont elle appuya doucement la pointe sur son doigt pour tester son tranchant, espérant ne pas l'avoir trop émoussée. Lorsque le sang perla, elle rengaina, cette fois pour de bon, rassurée. Puis, tout en suçant son doit pour aider son métabolisme à cicatriser la blessure avant de tacher le sol, elle commença à explorer. Il était important de savoir où elle était tombée, et, surtout, si quelqu'un se trouvait dans la même pièce qu'elle.
Malgré la pénombre, elle remarqua rapidement qu'elle était seule. Et c'était logique : après tout, elle se trouvait dans une chambre. La soirée n'étant pas trop avancée, tout le monde devait se trouver en bas... Tous ensemble. Voilà qui n'arrangeait pas ses affaires.
Sortant de la pièce, elle se demanda que faire. Attendait-elle la fin de la soirée, afin que chacun regagne sa chambre, afin de pouvoir faire son devoir sans être remarquée ? Mais elle courait le risque de laisser certaines cibles s'échapper, si elles ne dormaient pas sur place. Alors...
Elle en était là de ses réflexions lorsqu'elle perçut une silhouette à l'autre bout du couloir. Vite, se cacher. Tant qu'elle ne savait pas de qui il s'agissait, elle ne devait pas être vue. Néanmoins, elle dégaina sa nouvelle arme. Le moment approchait, elle le savait.
Cachée dans un recoin, elle observait la silhouette s'approcher, prête, en fonction de son identité, à lui trancher la gorge ou à l'assommer.
Après avoir promené un regard à la ronde, elle... Fut de nouveau surprise. Hein ? Cette voix... C'était cette arme ? Elle ne voyait pas d'autre explication. Elle soupira, et tenta de répondre elle aussi par la pensée :
- Parce qu'il y a des innocents dans le tas. Je ne veux pas faire un carnage. Juste en finir avec les injustices dont les miens sont victimes.
En tant qu'objet, son étrange interlocutrice pourrait-elle seulement comprendre son point de vue ? Elle soupira. Peu importait. Si elle voulait coopérer, il faudrait le faire suivant ses règles. Et rien ne l'empêchait de s'en débarrasser, en cas de désaccord. Après tout, elle se doutait que d'autres personnes seraient ravies de disposer d'un outil pouvant également leur tenir compagnie.
Mais il était temps de revenir à l'objectif précédent. Entrer dans les lieux. Se débarrassant de la cape qu'elle avait utilisée pour dissimuler ses attributs animaux, elle déploya sa paire d'ailes principale. Et rapidement, elle prit son envol. Il lui fallait gagner de l'altitude si elle ne voulait pas être vue par les gardes qui patrouillaient dans le jardin. Ce faisant, elle fut prise d'une certaine ivresse aérienne. En effet, elle l'avait presque oublié en raison du peu d'occasions qui lui étaient données de voler en ville, mais elle appréciait l'exercice. Le vent qui jouait avec ses cheveux alors qu'elle gagnait de la vitesse, qui s'engouffrait dans ses vêtements, et même lorsqu'elle fut forcée de fermer les yeux pour leur épargner de trop s'assécher. Elle profita pendant un moment, tourbillonnant dans les airs.
Soudain, elle reprit ses esprits. Si elle s'était envolée, c'était uniquement pour pouvoir entrer plus facilement dans la propriété de sa victime-qui-vivrait-malgré-tout. Alors, revenant au plan initial, elle se posa sur le toit de la demeure. Néanmoins, elle savait qu'il serait dangereux d'y rester trop longtemps : en effet, ici, tache rouge contrastant avec la couleur du toit, elle serait très visible pour n'importe qui, qui, situé assez loin du bâtiment pour en voir le toit, regarderait dans sa direction. Alors, elle parcourut les tuiles jusqu'à trouver une fenêtre assezè haute pour qu'elle puisse l'atteindre sans tenter d'esclada hasardeuse. Puis, dégainant sa dague ordinaire, elle s'en servit pour crocheter la serrure. Puis, dans le même mouvement, elle s'engagea souplement dans l'ouverture ainsi créée et rengaina l'arme. Une fois dans la pièce, elle referma prudemment la fenêtre, puis, prise d'un scrupule, dégaina à nouveau la dague, dont elle appuya doucement la pointe sur son doigt pour tester son tranchant, espérant ne pas l'avoir trop émoussée. Lorsque le sang perla, elle rengaina, cette fois pour de bon, rassurée. Puis, tout en suçant son doit pour aider son métabolisme à cicatriser la blessure avant de tacher le sol, elle commença à explorer. Il était important de savoir où elle était tombée, et, surtout, si quelqu'un se trouvait dans la même pièce qu'elle.
Malgré la pénombre, elle remarqua rapidement qu'elle était seule. Et c'était logique : après tout, elle se trouvait dans une chambre. La soirée n'étant pas trop avancée, tout le monde devait se trouver en bas... Tous ensemble. Voilà qui n'arrangeait pas ses affaires.
Sortant de la pièce, elle se demanda que faire. Attendait-elle la fin de la soirée, afin que chacun regagne sa chambre, afin de pouvoir faire son devoir sans être remarquée ? Mais elle courait le risque de laisser certaines cibles s'échapper, si elles ne dormaient pas sur place. Alors...
Elle en était là de ses réflexions lorsqu'elle perçut une silhouette à l'autre bout du couloir. Vite, se cacher. Tant qu'elle ne savait pas de qui il s'agissait, elle ne devait pas être vue. Néanmoins, elle dégaina sa nouvelle arme. Le moment approchait, elle le savait.
Cachée dans un recoin, elle observait la silhouette s'approcher, prête, en fonction de son identité, à lui trancher la gorge ou à l'assommer.
Arme des Veilleurs
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Bien sûr, les ailes. C’était la première fois que Violence était portée par un être volant, et ce fut impressionnant pour le Démon de se sentir emporté dans les airs avec son hôte, le sol s’éloignait doucement sous ses pieds et la sensation du vent qui filait contre son métal était… nouvelle. Même s’il n’y avait rien d’autre que la brutalité que l’entité pouvait possiblement trouver agréable, elle ne considérait pas la sensation du vol comme néfaste, c’était intriguant voilà tout. Les vêtements de la jeune fille claquaient pendant son déplacement aérien et aveuglaient de temps à autre la dague démonique, lui cachant un peu la vue de la direction qu’ils prenaient jusqu’à ce qu’elle finisse par se poser sur un toi. Et de là qu’est-ce qu’elle comptait faire ensuite? Se laisser tomber à toute vitesse sur un des gardes pour lui asséner un coup mortel? Il n’y avait pas besoin de se poser d’aussi haut alors si? Violence regarda en contrebas tandis que son hôte courait avec légèreté et grâce sur les tuiles rouergues en ne laissant derrière qu’une subtile trainée de cliquetis à peine audibles. De là haut ils possédaient une vue imprenable sur les jardins, l’avantage tactique était indiscutable, l’arme apprenait. L’arme s’ennuyait aussi. Elle commençait à perdre patience et désirait de plus en plus que son hôte passe à l’action, elle ne comprenait pas pourquoi elle prennait autant de précautions pour naviguer entre ses adversaires, elle pouvait les éliminer, le Démon savait qu’elle pouvait les éliminer. Elle l’avait vu faire dans ses souvenirs. Les injustices. Il faut faire payer. Du sang pour du sang. Patiemment la dague attendait la première occasion qui se présenterait pour influer sur son utilisatrice et lui faire démarrer cette prometteuse soirée, il n’y avait qu’à saisir le moment opportun, voilà tout.
La jeune fille arriva à niveau d’une fenêtre, Violence s’amusa de l’attention qu’elle eut de ne pas vouloir l’utiliser pour forcer l’entrée, bien que son métal est robuste et qu’elle n’en aurait tenu rigueur, elle constatait donc que sa manieuse était capable à la fois de délicatesse et de précision meurtrière. Ce n’était pas la première fois cela dis qu’elle tombait sur des profils similaires, seulement c’était souvent eux les plus difficiles à corrompre. Ceux capable de nuance dans leurs émotions, donnaient un peu de fil à retordre au Démon qui festoyait plutôt sur des sentiments beaucoup plus polarisés.
La fille finit de crocheter la serrure et ils entrent à l’intérieur. Violence est aux aguets, cherchant frénétiquement le premier adversaire à sa portée qui tâtera de son alliage. La demeure dans laquelle ils venait de mettre les pieds était adornée de multiples boiseries dorées sur les plaintes de plafond et les coins des murs tapissés de la pièce. Le lit était fait, garni de draps, house et édredon satinés dont les mortels les plus mondains raffolaient tant, à côté de celui ci une table de nuit siégeait sur laquelle reposait une petite coupelle avec un socle encore fumant de l’encens consumé qu’on sentait encore dans la pièce. Il faisait suffisamment sombre pour que le Démon ne puisse y voir grand chose, l’assassine cependant ne semblait pas être dérangée par l’obscurité et traversa la chambre en marchant à pas feutrés sur le tapis somptueux qui recouvrait le plancher. Un tel déballement de richesse était généralement poursuivi par les plus oisifs des mortels, ceux qui se prélassaient dans la paix et l’inaction. Violence sentait une fois de plus monter en elle la soif de cruauté. Si proche de son but, si proche d-
Des pas. De l’autre côté de la porte, elle entendit des pas monter des escaliers.
Elle jugea bon de ne pas alerter l’hybride, la laissant ouvrir la porte pour sortir dans un couloir avant de remarquer la lueur qui pointait de l’autre côté. Une silhouette arriva en vue, portant une lanterne à bout de bras pour éclairer sa montée, la fille et sa lame maudite cependant bénéficiait toujours du linceul d’ombre dans lequel elles étaient dissimulées et se ruèrent à couvert derrière un piédestal de vase. À partir de ce moment là tout s’accéléra. La fille retira Violence de sa ceinture et la saisit fermement en main. Elle pouvait lire dans son esprit son intention vacillante entre tuer et étourdir. Parfait. Cette hésitation était la faille qu’elle attendait. Le Démon enfouit un peu plus son emprise tentaculaire sur le cerveau de son hôte. Accroissant sa vigilance et son anticipation jusqu’à atteindre un stade de nervosité palpable, l’arme possédée opprima soudainement d’anxiété sa porteuse. La main qui la tenait devint moite. Prête à bondir. D’un seul coup, alors que l’inconnu se rapprochait de leur position, Violence hurla dans sa tête:
MAINTENANT!
Dans une telle précipitation, la fille sort de sa cachette, la lame fuse, le sang gicle. La lune argentée qui pointe sa lumière occulte à travers un oeil de boeuf éclaire le liquide grenat qui coule encore chaud sur le sol. Le tapis déjà rouge semble s’assombrir un peu plus tandis qu’il se gorge avidement, abreuvé par le flux carmin qui s’écoule de l’entaille gargouillante. La fille reste interdite devant le cadavre tout frais, les vêtements de sa victime n’ont rien d’un membre de gang de rue, elle est habillée d’un chemisier blanc resserré au niveau de la taille, des manches bouffantes tachées d’écarlate dans le geste de surprise que le défunt avait à peine put esquisser avant de s’affaler au sol, un lacet reliait les deux pans du vêtement au niveau de sa poitrine. Son pantalon en cotton noir lui donnait plus l’air d’une personne d’intérieur, d’un responsable quelconque ou d’un noble que d’un malfrat potentiel. Restant debout devant le corps pendant quelques secondes, Violence est satisfaite du coup brusque, mais c’était trop rapide, il n’y avait pas eu de témoins autres que le choc de celle donc elle parasitait déjà l’esprit. Il lui en fallait plus. Au sol, le corps bouge et le type tousse, sans doute un réflexe physiologique, il ne doit pas lui rester beaucoup de souffle de vie, mais c’est quand même une petite gâterie pour le Démon. Lorsque sa voix physique retentit à nouveau, elle est intimidante, c’est un mélange de plusieurs voix en souffrance, résonnant avec elles-mêmes dans un écho fantomatique rappellant les plaintes des damnés:
”Finis le. Ôte lui sa vie, son coeur et ses tripes.“
Invité
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Tout s'était passé si vite, elle n'avait pas eu l'impression de se maîtriser. Que s'était-il passé ? Lorsqu'elle posa ses yeux sur l'homme à moitié mort, et surtout, sur le sang qui imbibait le tapis, elle jura. À quoi avaient servi toutes ses précautions pour s'introduire discrètement dans la maison, si l'acte ne devait pas être propre ? Quiconque s'aprocherait, à présent, n'aurait pas besoin de voir le corps pour savoir ce qu'il s'était passé. Mais, inexplicablement, elle n'avait pas pensé une seule seconde à tenir sa nouvelle arme pour responsable de son changement de technique. Après tout, même avec une voix, une arme restait un objet. Elle avait peut-être une volonté, mais ne pouvait pas l'exaucer d'elle-même, n'est-ce pas ? Enfin, elle pourrait se questionner plus tard. Pour l'instant, il lui fallait achever l'homme. Et pour cela, elle n'avait même pas attendu l'injoinction de la voix dans sa tête. Il fallait terminer le travail, un point c'est tout, pensa-t-elle en plongeant la lame dans le coeur de l'homme, d'un seul coup, sec et précis.
Puis elle soupira, observant le carnage.
- Ce n'est pas bien... Mais d'un autre côté, inutile de chercher à cacher les preuves, le tapis les gardera de toutes façons. Continuons.
Elle descendit donc. Mais il lui fallait être encore plus prudente : quiconque la verrait devrait mourir, elle n'avait pas le choix. En effet, couverte du sang de sa victime précédente, la discrétion ne semblait plus si facile. Mais, tant que ce serait possible, elle essaierait.
Elle prit un moment pour observer les lieux de la salle qui s'étalait au pied des escaliers. À présent, elle ne pourrait plus choisir ses cibles : lorsqu'elle révélait son apparence, c'était facile, elle devait simplement viser ceux aux mines dégoûtées. Mais, à présent... Même les innocents seraient dégoûtés, ou effrayés, en la voyant. Décidemment, elle aurait dû faire une pause dans l'une des salles de bain de l'étage, et emprunter une robe propre. Mais tant pis. Elle n'avait plus le choix. Alors, s'arrangeant néanmoins pour éviter la foule, elle attendit sa prochaine victime dans ce qui semblait être une cuisine. Oh, d'ailleurs, une cuisine... Elle se mit à fouiller dans les placards. Il y aurait forcément quelque chose de périmé, ou quoi que ce soit qui lui permettent, en les mélangeant, de créer un poison, non ? Ainsi, sa tâche serait accomplie sans que quiconque d'autre n'aie pu la voir.
- Qu'est-ce que...
Le réflexe. La personne, dont elle ne savait rien, ne put pas en dire plus. Et, cette fois, ce fut rapide, précis. Néanmoins... Le problème persistait. Elle ne pouvait plus rester là. Et elle se doutait que de plus nombreuses personnes viendraient dans cette cuisine qu'à l'étage. Elle grogna une fois de plus. Elle s'était condamnée elle-même.
Puis elle soupira, observant le carnage.
- Ce n'est pas bien... Mais d'un autre côté, inutile de chercher à cacher les preuves, le tapis les gardera de toutes façons. Continuons.
Elle descendit donc. Mais il lui fallait être encore plus prudente : quiconque la verrait devrait mourir, elle n'avait pas le choix. En effet, couverte du sang de sa victime précédente, la discrétion ne semblait plus si facile. Mais, tant que ce serait possible, elle essaierait.
Elle prit un moment pour observer les lieux de la salle qui s'étalait au pied des escaliers. À présent, elle ne pourrait plus choisir ses cibles : lorsqu'elle révélait son apparence, c'était facile, elle devait simplement viser ceux aux mines dégoûtées. Mais, à présent... Même les innocents seraient dégoûtés, ou effrayés, en la voyant. Décidemment, elle aurait dû faire une pause dans l'une des salles de bain de l'étage, et emprunter une robe propre. Mais tant pis. Elle n'avait plus le choix. Alors, s'arrangeant néanmoins pour éviter la foule, elle attendit sa prochaine victime dans ce qui semblait être une cuisine. Oh, d'ailleurs, une cuisine... Elle se mit à fouiller dans les placards. Il y aurait forcément quelque chose de périmé, ou quoi que ce soit qui lui permettent, en les mélangeant, de créer un poison, non ? Ainsi, sa tâche serait accomplie sans que quiconque d'autre n'aie pu la voir.
- Qu'est-ce que...
Le réflexe. La personne, dont elle ne savait rien, ne put pas en dire plus. Et, cette fois, ce fut rapide, précis. Néanmoins... Le problème persistait. Elle ne pouvait plus rester là. Et elle se doutait que de plus nombreuses personnes viendraient dans cette cuisine qu'à l'étage. Elle grogna une fois de plus. Elle s'était condamnée elle-même.
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Le métal s’enfonce dans la chair, perçant le derme à l’orthogonale, la lame déchire les tissus net, tranche les vaisseaux sanguins au niveau de la carotide. La pression artérielle de leur victime fait sortir le sang par la fine fente nouvellement crée dans le canal d’irrigation et la précieuse hémoglobine s’échappe, se déversant sur le cou de l’elfe qui avait eu la malchance d’être là et de faire son travail. Le type surprit n’a que le temps de s’accouder contre le plan de travail derrière lui et sa main gauche rate le rebord, de l’autre main il tente de colmater la brèche amarante tandis que son cerveau s’oxygène de moins en moins au fur et à mesure que ses cellules grises consomment les dernières particules d’air qui leurs ont été livrées. Leur victime s’affale contre les tiroirs, son regard d’abord fixé dans une expression d’incompréhension se met à trembler et devient vague, la vie le quitte. Le sang imprègne son col blanc et son tablier de cuisine, on pourrait croire qu’il avait simplement renversé du vin en tentant d’ouvrir une bouteille, mais le flux abondant qui dévalait de l’incision chirurgicale dans sa gorge prouve le contraire. La finalité de sa médiocre vie lui a enfin été délivrée, ses yeux fixent un point lambda du plafond, ses bras ne bougent plus, il cesse d’exister.
Pour le Démon qui l’a mené à son trépas, ce n’est même pas un amuse-gueule satisfaisant, aucun témoin, pas de considération, pas de choc brutal qui marque les esprits au fer rouge et imprègne les pensées ad vitam eternam. Le meurtre avait été si propre, si soudain, le temps de réaction du commis qui n’avait même pas pu saisir ce qui lui arrivait était si cours, que l’engeance démoniaque n’avait pu y trouver une once de furie. Violence est mécontente, la technique de son hôte est effectivement différente de la sienne, mais elle ne lui convient pas. C’est trop méticuleux, trop calme.
”Que compte-tu faire désormais?”
Elle observe la fille réfléchir, dans son esprit elle y voit les options défiler, la fuite, se cacher. Non. Certainement pas.
”Les tortionnaires de tes paires sont tous là à portée de main, voici le plan: tu les tues tous, sans exception. Laisse en en vie, et ils exacteront leur vengeance sur d’autres. DÉCHIRE LES ET ROMPT LES JUSQU’AU DERNIER!”
Rien n’était pire qu’un potentiel gâché, dans la jeune femme Violence voit une sourde colère qui sommeille envers non seulement ceux qui l’ont trahis, mais aussi envers ceux qui osent maltraiter sa race. Il y a également quelque chose de plus profond, indéfinissable, comme une trace de souvenir, le Démon ne saurait précisément placer de mot dessus, mais c’est comme un appel au meutre, une faible emprunte rémanente similaire aux fragments d’âme les plus anciens qui constituent l’engeance de brutalité, et cet appel est irrésistible. Il est temps de le déchaîner. Violence pénètre dans l'esprit de l'assassine et enveloppe son emprise autour de ses émotions, elle les magnifie, transforme la colère en haine, la frustration en impulsion, le dégoût en aversion. La dague émet une menace télépathique à l’égard du plus de personnes possible dans la demeure, prenant soin d’y exclure sa porteuse:
Elle est peut-être parvenue à toucher une dizaine d’esprits tout au plus, mais ça suffirait amplement, d’ici peu la panique commencerait à se répandre parmis les invités, la méfiance monterait et avec ça, le carnage pourra enfin prendre place. Reportant son attention sur son utilisatrice, elle prends soin de tout de même la mettre en garde:
”Ils arrivent, ce sera plus facile de les empêcher de passer la porte si tu tiens ta position. Laisse toi guider Ombragon.”
À l’extérieur de la porte, un vacarme désorganisé se fait entendre, les criminels sont visiblement pris au dépourvu par la prémonition spirituelle et saisissent leurs armes, ils courrent, s’alertent entre eux. Fatalement, ils finiront par les trouver.
Pour le Démon qui l’a mené à son trépas, ce n’est même pas un amuse-gueule satisfaisant, aucun témoin, pas de considération, pas de choc brutal qui marque les esprits au fer rouge et imprègne les pensées ad vitam eternam. Le meurtre avait été si propre, si soudain, le temps de réaction du commis qui n’avait même pas pu saisir ce qui lui arrivait était si cours, que l’engeance démoniaque n’avait pu y trouver une once de furie. Violence est mécontente, la technique de son hôte est effectivement différente de la sienne, mais elle ne lui convient pas. C’est trop méticuleux, trop calme.
”Que compte-tu faire désormais?”
Elle observe la fille réfléchir, dans son esprit elle y voit les options défiler, la fuite, se cacher. Non. Certainement pas.
”Les tortionnaires de tes paires sont tous là à portée de main, voici le plan: tu les tues tous, sans exception. Laisse en en vie, et ils exacteront leur vengeance sur d’autres. DÉCHIRE LES ET ROMPT LES JUSQU’AU DERNIER!”
Rien n’était pire qu’un potentiel gâché, dans la jeune femme Violence voit une sourde colère qui sommeille envers non seulement ceux qui l’ont trahis, mais aussi envers ceux qui osent maltraiter sa race. Il y a également quelque chose de plus profond, indéfinissable, comme une trace de souvenir, le Démon ne saurait précisément placer de mot dessus, mais c’est comme un appel au meutre, une faible emprunte rémanente similaire aux fragments d’âme les plus anciens qui constituent l’engeance de brutalité, et cet appel est irrésistible. Il est temps de le déchaîner. Violence pénètre dans l'esprit de l'assassine et enveloppe son emprise autour de ses émotions, elle les magnifie, transforme la colère en haine, la frustration en impulsion, le dégoût en aversion. La dague émet une menace télépathique à l’égard du plus de personnes possible dans la demeure, prenant soin d’y exclure sa porteuse:
Vous mourez ce soir. Votre
trépas est ici.
trépas est ici.
Elle est peut-être parvenue à toucher une dizaine d’esprits tout au plus, mais ça suffirait amplement, d’ici peu la panique commencerait à se répandre parmis les invités, la méfiance monterait et avec ça, le carnage pourra enfin prendre place. Reportant son attention sur son utilisatrice, elle prends soin de tout de même la mettre en garde:
”Ils arrivent, ce sera plus facile de les empêcher de passer la porte si tu tiens ta position. Laisse toi guider Ombragon.”
À l’extérieur de la porte, un vacarme désorganisé se fait entendre, les criminels sont visiblement pris au dépourvu par la prémonition spirituelle et saisissent leurs armes, ils courrent, s’alertent entre eux. Fatalement, ils finiront par les trouver.
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Que voulait-elle faire ? C'était simple : maintenant qu'elle était engagée, elle ne pouvait plus reculer. Il lui faudrait trouver ses cibles. Les vraies, cette fois, pas simplement des gêneurs. Elle en était persuadée, aucune de ses victimes précédente n'était coupable. Alors, quitte à tuer quelqu'un... Autant récupérer au moins une cible digne de ce nom. Mais tout le monde était ensemble... Elle ne pouvait pas se permettre de foncer dans le tas, il était évident qu'une telle imprudence lui coûterait beaucoup plus que ce qu'elle était prête à perdre. Et puis, ce ne serait pas professionnel.
Mais c'était sans compter le démon qui semblait avoir pris possession de son esprit. Les coupables étaient tous là ? Elle le savait. Tous les éliminer ? Elle était bien d'accord. Mais ne laisser personne ? ça, c'était impossible. Il y avait ici des personnes qu'elle ne voulait pas tuer. D'un autre côté... Elle avait déjà fait une entorse à ses principes. Elle se détestait pour cela, mais... Le moment n'était pas aux remords. Pas encore. Sa prise se ressera sur la garde de l'arme. Bien. Puisqu'elle avait déjà commencé, elle continuerait. Avant d'abandonner cette rage destructrice à jamais. Mais pour le moment... Elle pouvait bien se permettre d'extérioriser sa frustration. Alors, ils venaient à elle ? Bien. Elle les attendrait. Et tant qu'à faire, autant tenter un autre style de combat. Elle sortit sa dague ordinaire. Qu'ils vienent, elle tenterait de travailler à deux mains. Le résultat serait bien moins propre, mais tant pis. Si de nombreux adversaires approchaient, elle devait se défendre. Pouvait-elle vraiment plaider la légitime défense ? Elle y réfléchirait plus tard, le premier homme était en vue au niveau de la porte. De nouveau, ses fidèles ailes se rendirent utiles, lui permettant de se poster entre la porte et les fuyards au moment ou le premier d'entre eux posait la main sur le pommeau.
- Désolée. Je n'ai pas prévu de laisser qui que ce soit sortir d'ici. Voyez-vous, vous savez qui je suis. Si vous sortez, vous allez probablement aller avertir les gardes, quel dommage... Je préfèrerais encore que vous me tuiez, défendez-vous !
Elle n'était pas une guerrière. Mais elle s'en moquait. Il en allait de son impunité... Et, au passage, elle se rapprocherait encore un peu de son utopie de monde juste. Selon ses propres critères.
Mais c'était sans compter le démon qui semblait avoir pris possession de son esprit. Les coupables étaient tous là ? Elle le savait. Tous les éliminer ? Elle était bien d'accord. Mais ne laisser personne ? ça, c'était impossible. Il y avait ici des personnes qu'elle ne voulait pas tuer. D'un autre côté... Elle avait déjà fait une entorse à ses principes. Elle se détestait pour cela, mais... Le moment n'était pas aux remords. Pas encore. Sa prise se ressera sur la garde de l'arme. Bien. Puisqu'elle avait déjà commencé, elle continuerait. Avant d'abandonner cette rage destructrice à jamais. Mais pour le moment... Elle pouvait bien se permettre d'extérioriser sa frustration. Alors, ils venaient à elle ? Bien. Elle les attendrait. Et tant qu'à faire, autant tenter un autre style de combat. Elle sortit sa dague ordinaire. Qu'ils vienent, elle tenterait de travailler à deux mains. Le résultat serait bien moins propre, mais tant pis. Si de nombreux adversaires approchaient, elle devait se défendre. Pouvait-elle vraiment plaider la légitime défense ? Elle y réfléchirait plus tard, le premier homme était en vue au niveau de la porte. De nouveau, ses fidèles ailes se rendirent utiles, lui permettant de se poster entre la porte et les fuyards au moment ou le premier d'entre eux posait la main sur le pommeau.
- Désolée. Je n'ai pas prévu de laisser qui que ce soit sortir d'ici. Voyez-vous, vous savez qui je suis. Si vous sortez, vous allez probablement aller avertir les gardes, quel dommage... Je préfèrerais encore que vous me tuiez, défendez-vous !
Elle n'était pas une guerrière. Mais elle s'en moquait. Il en allait de son impunité... Et, au passage, elle se rapprocherait encore un peu de son utopie de monde juste. Selon ses propres critères.
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Kilanna s’interpose entre les criminels et la porte de sortie proférant une menace à l’encontre de ses adversaires, en apercevant la frêle figure qui leur fait face les vauriens se mettent à réagir et dégainent eux aussi, excepté que leur calibre d’armes ne sont pas vraiment du même acabit qu’une simple dague. Violence ne comprenait toujours pas l’intérêt d’une lame aussi courte, en tapant dans les souvenirs de l’assassine elle avait vu la manière dont elle s’en servait, un surin fin, maniable, discret et facilement dissimulable qu’on pouvait aisément sortir et utiliser dans des espaces clos. Cependant dans un affrontement de face, le manque d’allonge et la légèreté d’une telle lame était tout bonnement un désavantage selon le Démon qui avait écumé les champs de bataille pendant la dernière guerre. De manière quasi-systématique il avait vu les aléas des combats et des duels se solder non pas uniquement sur la différence de technique mais aussi sur la qualité et la pertinence des équipements. En fin de compte, le Démon se plierait de toute façon à la volonté de son utilisatrice, donc si c’est une dague qu’elle favorisait, alors qu’il en soit ainsi. Maintenant, place au dîner. Kilanna se place en posture défensive, écartant légèrement les jambes et restant alerte sur ses appuis, prête à se repositionner au besoin, elle saisit le pommeau de Violence à deux mains, appuyant donc plus de force dans ses coups au détriment d’un peu de liberté de mouvement. Sur la dizaine de mercenaires présents dans la salle seuls deux à la fois peuvent se frayer un chemin jusqu’à l’hybride dans le cadre de la porte et aucun d’entre eux ne possèdent de lance ou de longue lame en intérieur, neutralisant ainsi leur avantage numérique. Un gobelin et un nain s’avancent, les deux se ruent sur la fillette, la dague file, les lames s’entrechoquent dans la confusion. La lune éclabousse le métal de sa lueur argentée tandis que le sang gicle sur les carreaux de la fenêtre.
Le gobelin se rétame par terre, son expression de surprise grimaçante contraste avec le sourire morbide dans sa gorge. Le nain assène un coup de masse sur le bras gauche de la manieuse, elle crie mais tient bon, son bras émettant endoloris ne casse pas mais la douleur est irradiante, brûlant dans ses veines, dans ses muscles et dans sa tête. La colère tourne à la haine, la survie devient la principale préoccupation de la jeunotte. Violence sent l’instinct animal reprendre le dessus, c’est dans ce moment de perdition pur qu’elle la ressent le plus, la sauvagerie instinctive, la furie. Le déchaînement. Violence. La dague fait un demi-tour dans la main encore valide, elle décrit un arc de cercle qui finit sa course dans la joue du nain, déchire sa chair et meurtrit sa mâchoire, immédiatement l’assassine extirpe son arme et enchaîne les coups, il n’y a plus de technique dans ses mouvements, seulement un déferlement impétueux de virulence dont le seul but était d’envoyer sa cible dans l’Outre-monde. Le métal froid l’attrape à la tempe, à l’arcade sourcilière, à la pommette. Le nain tombe. Deux hommes s’avancent en brandissant leurs armes, la gamine semble décontenancée, l’espace d’un instant son bras gauche la pince et elle recule d’un pas, une des lames file vers sa poitrine et elle recule en se torsionnant, le glaive surgit devant elle, la deuxième lame cependant trouve sa cuisse en frappe de biais et en l’absence de protection le métal attaque la chaire. La fillette bascule vers l’arrière, son poids fait céder sa jambe. Violence sent la détresse, elle sent la brutalité des coups. Elle sent… Elle en veut plus mais sa porteuse est à terre, incapable de continuer à se battre.
”Incapable. Inutile.”
La voix physique du Démon résonne dans l’espace, sa nature irrationnelle et lugubre fait reculer les combattants qui s’approchaient dangereusement de Kilanna pour tenter de l’achever ou de la capturer. Dans la petite main de l’assassine, la dague commença alors à changer, non pas que d’esthétique, mais surtout de forme. L’arme s’allonge, ses ornements disparaissent en s’estompant dans le métal lisse et immaculé, la texture de métal laisse place à une couleur blanchâtre réfractante que les astres nocturnes illuminent d’agent, la garde s’étend. Ce qui était une petite dague de poche est maintenant devenue une grande lame Tizona de plus de deux mètres, elle tombe des mains de la gamine qui la laisse glisser de surprise. Les membres du gang de Caravage s’approchent lentement et se penchent sur l’épée démesurée qui vient plus ou moins d’apparaître magiquement devant eux, un d’entre eux tends son bras pour essayer de l’effleurer du bout du doigt mais avant qu’il n’ait le temps de l’atteindre, l’épée se manifeste à nouveau.
”Je vais vous montrer… Vos yeux seront grands ouverts.”
La Tizona se met à trembler, comme si quelque chose d’invisible venait l’agiter tandis que de la matière prends forme autour d’elle, une sorte de métal vient se matérialiser autour du pommeau, le métal se tord et continue de croître, devenant une main armurée, la main fleurit en un bras qui devient un torse, le matériau est particulier, ressemblant à un amat de chair putréfiée et d’acier solide. D’un seul coup l’alliage maudit se transforme et hurle alors que le corps de Praelia prends forme lentement. Des mains humaines squelettiques transpercent les épaulières et s’articule os par os, se couvrant de muscles puis de chair avant de gesticuler de leur propre chef. Au centre de la couronne de bras une fumée noire émane de la base du cou sans tête, les volutes s’accumulent en une orbe géométriquement parfaite de nature irréelle, sa couleur n’est pas d’un simple ébène, c’est un puit d’abîme d’une profondeur infinie à l’intérieur de laquelle les hurlements des damnés virevoltent éternellement, piégés dans le Démon qui se repaît de leur souffrance. DÉLICI¾ûö}EUSE. La Sphère contemple les vermines en contrebas et la piètre combattante derrière elle, rien qui ne soit à la hauteur de ses attentes, tous sont fragiles, éphémères. D-D-Jou-Des JOuets. L’armure est grande ouverte, sur la surface externe des protections le métal est proéminent, mais à l’intérieur il est apparent que l’acier a fusionné avec une masse organique, des côtes métaliques géantes parsèment le poitrail et au fond du torse, deux grandes marques sombres parcourues d’un fin réseau de stries semblent imiter l’apparence de poumons et d’un réseau de capillaires. De la Sphère coulent des bribes de fumée qui s’écoulent à l’intérieur de la cage thoracique de métal et de chair, les multiples mains de la Multitude attrapent les pans du poitrail et tirent dessus pour resserrer les morceaux de fonte vivante, un nuage d’obscurité s’agglutine au sein de l’armure et des visages commencent à se manifester, captifs dans leur prison tandis qu’ils hurlent à la mort.
Praelia est debout. Violence dans sa main droite.
Un cri télépathique s’adresse à tout les gens présents, ils paniquent, les beuglements de terreur sont tJ‘·AÕ^¿ú)Ð. Le Démon se met en mouvement, sa lame ésotérique pénètre d’un seul tenant le ventre du premier adversaire, des flashs de souvenirs parcourent la Sphère, parmis eux elle voit la terreur qu’il ressent, sa joie il y a encore quelques minutes, les festivités auxquelles il participait, la fierté qu’il tirait de son métier et de ses activités. Elle voit désormais le froid qui s’empare de son corps et qui s’oppose à la chaleur du sang qui se déverse maintenant sur le plancher. Praelia est déjà arque-boutée pour pouvoir atteindre l’homme à sa hauteur, elle s’agenouille soudainement, prolongeant sa tranche vers le bas et la lame ressort entre les deux jambes de sa victime, découpant son bassin et créant une faille béante d’où ses organes viennent rejoindre son hémoglobine sur le sol. À côté de lui, le deuxième homme qui avait frappé Kilanna est plaqué contre la fenêtre, terrorisé.
”Lâche. Laisse moi t’ouvrir les yeux à la Violence.”
La Sphère se dilate subrepticement, Praelia saisit la gorge de sa prochaine proie de sa main libre, elle ne prends pas la peine de sonder son esprit, elle a d’autres dessein, tout les regards sont rivés sur eux, il y a un maximum de témoins, un maximum de souvenirs. De la surface lamellée du gantelet surgissent deux bras humains de plus, similaire à la Multitude, le visage de l’homme est horrifié, les mains s’approchent et attrape la tête au niveau des tempes. Violence est concentrée sur son regard, sur son expression. Les pouces des deux mains s’enfoncent sauvagement dans les pupilles, il rugit de douleur. Il agrippe le bras de Praelia, tente de se libérer de l’étreinte du Démon mais sa poigne de colosse est au dessus de ses forces de simple mortel. Les doigts continuent leur progression dans les orbites, la plainte du type se fait de plus en plus gémissante, comme un glapissement de pitié. Il remue, tente des coups de jambes aveugles qui ne trouvent que le mur à défaut de battre l’air. Le Démon jubile. Ça. Ça c’est Violence.
Le gobelin se rétame par terre, son expression de surprise grimaçante contraste avec le sourire morbide dans sa gorge. Le nain assène un coup de masse sur le bras gauche de la manieuse, elle crie mais tient bon, son bras émettant endoloris ne casse pas mais la douleur est irradiante, brûlant dans ses veines, dans ses muscles et dans sa tête. La colère tourne à la haine, la survie devient la principale préoccupation de la jeunotte. Violence sent l’instinct animal reprendre le dessus, c’est dans ce moment de perdition pur qu’elle la ressent le plus, la sauvagerie instinctive, la furie. Le déchaînement. Violence. La dague fait un demi-tour dans la main encore valide, elle décrit un arc de cercle qui finit sa course dans la joue du nain, déchire sa chair et meurtrit sa mâchoire, immédiatement l’assassine extirpe son arme et enchaîne les coups, il n’y a plus de technique dans ses mouvements, seulement un déferlement impétueux de virulence dont le seul but était d’envoyer sa cible dans l’Outre-monde. Le métal froid l’attrape à la tempe, à l’arcade sourcilière, à la pommette. Le nain tombe. Deux hommes s’avancent en brandissant leurs armes, la gamine semble décontenancée, l’espace d’un instant son bras gauche la pince et elle recule d’un pas, une des lames file vers sa poitrine et elle recule en se torsionnant, le glaive surgit devant elle, la deuxième lame cependant trouve sa cuisse en frappe de biais et en l’absence de protection le métal attaque la chaire. La fillette bascule vers l’arrière, son poids fait céder sa jambe. Violence sent la détresse, elle sent la brutalité des coups. Elle sent… Elle en veut plus mais sa porteuse est à terre, incapable de continuer à se battre.
”Incapable. Inutile.”
La voix physique du Démon résonne dans l’espace, sa nature irrationnelle et lugubre fait reculer les combattants qui s’approchaient dangereusement de Kilanna pour tenter de l’achever ou de la capturer. Dans la petite main de l’assassine, la dague commença alors à changer, non pas que d’esthétique, mais surtout de forme. L’arme s’allonge, ses ornements disparaissent en s’estompant dans le métal lisse et immaculé, la texture de métal laisse place à une couleur blanchâtre réfractante que les astres nocturnes illuminent d’agent, la garde s’étend. Ce qui était une petite dague de poche est maintenant devenue une grande lame Tizona de plus de deux mètres, elle tombe des mains de la gamine qui la laisse glisser de surprise. Les membres du gang de Caravage s’approchent lentement et se penchent sur l’épée démesurée qui vient plus ou moins d’apparaître magiquement devant eux, un d’entre eux tends son bras pour essayer de l’effleurer du bout du doigt mais avant qu’il n’ait le temps de l’atteindre, l’épée se manifeste à nouveau.
”Je vais vous montrer… Vos yeux seront grands ouverts.”
La Tizona se met à trembler, comme si quelque chose d’invisible venait l’agiter tandis que de la matière prends forme autour d’elle, une sorte de métal vient se matérialiser autour du pommeau, le métal se tord et continue de croître, devenant une main armurée, la main fleurit en un bras qui devient un torse, le matériau est particulier, ressemblant à un amat de chair putréfiée et d’acier solide. D’un seul coup l’alliage maudit se transforme et hurle alors que le corps de Praelia prends forme lentement. Des mains humaines squelettiques transpercent les épaulières et s’articule os par os, se couvrant de muscles puis de chair avant de gesticuler de leur propre chef. Au centre de la couronne de bras une fumée noire émane de la base du cou sans tête, les volutes s’accumulent en une orbe géométriquement parfaite de nature irréelle, sa couleur n’est pas d’un simple ébène, c’est un puit d’abîme d’une profondeur infinie à l’intérieur de laquelle les hurlements des damnés virevoltent éternellement, piégés dans le Démon qui se repaît de leur souffrance. DÉLICI¾ûö}EUSE. La Sphère contemple les vermines en contrebas et la piètre combattante derrière elle, rien qui ne soit à la hauteur de ses attentes, tous sont fragiles, éphémères. D-D-Jou-Des JOuets. L’armure est grande ouverte, sur la surface externe des protections le métal est proéminent, mais à l’intérieur il est apparent que l’acier a fusionné avec une masse organique, des côtes métaliques géantes parsèment le poitrail et au fond du torse, deux grandes marques sombres parcourues d’un fin réseau de stries semblent imiter l’apparence de poumons et d’un réseau de capillaires. De la Sphère coulent des bribes de fumée qui s’écoulent à l’intérieur de la cage thoracique de métal et de chair, les multiples mains de la Multitude attrapent les pans du poitrail et tirent dessus pour resserrer les morceaux de fonte vivante, un nuage d’obscurité s’agglutine au sein de l’armure et des visages commencent à se manifester, captifs dans leur prison tandis qu’ils hurlent à la mort.
Praelia est debout. Violence dans sa main droite.
BATTEZ VOUS
Un cri télépathique s’adresse à tout les gens présents, ils paniquent, les beuglements de terreur sont tJ‘·AÕ^¿ú)Ð. Le Démon se met en mouvement, sa lame ésotérique pénètre d’un seul tenant le ventre du premier adversaire, des flashs de souvenirs parcourent la Sphère, parmis eux elle voit la terreur qu’il ressent, sa joie il y a encore quelques minutes, les festivités auxquelles il participait, la fierté qu’il tirait de son métier et de ses activités. Elle voit désormais le froid qui s’empare de son corps et qui s’oppose à la chaleur du sang qui se déverse maintenant sur le plancher. Praelia est déjà arque-boutée pour pouvoir atteindre l’homme à sa hauteur, elle s’agenouille soudainement, prolongeant sa tranche vers le bas et la lame ressort entre les deux jambes de sa victime, découpant son bassin et créant une faille béante d’où ses organes viennent rejoindre son hémoglobine sur le sol. À côté de lui, le deuxième homme qui avait frappé Kilanna est plaqué contre la fenêtre, terrorisé.
”Lâche. Laisse moi t’ouvrir les yeux à la Violence.”
La Sphère se dilate subrepticement, Praelia saisit la gorge de sa prochaine proie de sa main libre, elle ne prends pas la peine de sonder son esprit, elle a d’autres dessein, tout les regards sont rivés sur eux, il y a un maximum de témoins, un maximum de souvenirs. De la surface lamellée du gantelet surgissent deux bras humains de plus, similaire à la Multitude, le visage de l’homme est horrifié, les mains s’approchent et attrape la tête au niveau des tempes. Violence est concentrée sur son regard, sur son expression. Les pouces des deux mains s’enfoncent sauvagement dans les pupilles, il rugit de douleur. Il agrippe le bras de Praelia, tente de se libérer de l’étreinte du Démon mais sa poigne de colosse est au dessus de ses forces de simple mortel. Les doigts continuent leur progression dans les orbites, la plainte du type se fait de plus en plus gémissante, comme un glapissement de pitié. Il remue, tente des coups de jambes aveugles qui ne trouvent que le mur à défaut de battre l’air. Le Démon jubile. Ça. Ça c’est Violence.
Invité
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Elle se défendait plus qu'elle n'attaquait. Mais qu'est-ce qui lui avait pris, de les provoquer ainsi ? Elle le savait, pourtant ! Elle n'était pas une combattante ! Et son corps le lui prouva bien vite, et elle se retrouva à terre, le bras endolori, avant de s'en rendre compte. Et voilà que sa nouvelle arme lui échappait, et... Se transformait ? Mais qu'est-ce qu'on lui avait refilé, décidemment ? Et plus elle se transformait, plus Kilanna réalisait dans quel piège elle s'était fourrée. Non, elle n''avait pas signé pour ça ! Elle n'avait signé pour rien du tout, d'ailleurs. On lui avait mis cette arme dans la main sans lui demander son avis. Et à présent, cette arme semblait douée d'une volonté propre. Il était clair qu'à présent, elle ne lui obéirait plus. Et, insidieusement, une pensée se glissa en elle : Et si elle se servait de toi, depuis le début ? Si elle ne t'avait jamais vue comme plus qu'une simple victime ? Après tout, tu l'as compris, elle sait des choses sur toi. Et si le but de cet apprentissage était simplement de connaître tes failles pour mieux t'éliminer ensuite ? Tu ferais mieux de fuir tant que tu le peux encore, Kila.
C'était sa conscience qui lui parlait. Ou du moins, quelque chose qui existait, là, au fond de son esprit, et qui lui voulait du bien. Peut-être même que cette chose avait été réveillée par cette intrusion malveillante, comme une sorte de garde invisible en tant de paix, mais flamboyant en temps de guerre ? La guerre pour sa santé mentale... Non, pour sa survie. Elle savait que c'était la bonne chose à faire. Alors, laissant l'arme-démon faire son carnage, elle saisit la poignée de la porte de sa main valide et s'enfuit. Puis, sans demander son reste, elle fit quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru devoir faire : elle courut vers le poste de garde le plus proche... Avant de se reprendre. Non. À en juger les capacités de l'entité là-bas, si elle y envoyait une patrouille, elle ne réussirait qu'à les faire tuer. Décidemment, elle ne semblait rien pouvoir faire. Alors, renonçant à sa paie, ignorant les regards, elle déploya ses ailes et alla chercher refuge sur les toits. Là-haut, dans le calme, le carnage auquel elle venait d'assister lui semblait plus lointain. Alors, seule sur son toit, prostrée, elle pleura. Elle avait l'habitude de voir des corps, mais pas des carnages. Et elle s'en voulait de s'être ainsi laissée manipuler. Réussirait-elle un jour à se pardonner ? Car tout était sa faute, évidemment.
C'était sa conscience qui lui parlait. Ou du moins, quelque chose qui existait, là, au fond de son esprit, et qui lui voulait du bien. Peut-être même que cette chose avait été réveillée par cette intrusion malveillante, comme une sorte de garde invisible en tant de paix, mais flamboyant en temps de guerre ? La guerre pour sa santé mentale... Non, pour sa survie. Elle savait que c'était la bonne chose à faire. Alors, laissant l'arme-démon faire son carnage, elle saisit la poignée de la porte de sa main valide et s'enfuit. Puis, sans demander son reste, elle fit quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru devoir faire : elle courut vers le poste de garde le plus proche... Avant de se reprendre. Non. À en juger les capacités de l'entité là-bas, si elle y envoyait une patrouille, elle ne réussirait qu'à les faire tuer. Décidemment, elle ne semblait rien pouvoir faire. Alors, renonçant à sa paie, ignorant les regards, elle déploya ses ailes et alla chercher refuge sur les toits. Là-haut, dans le calme, le carnage auquel elle venait d'assister lui semblait plus lointain. Alors, seule sur son toit, prostrée, elle pleura. Elle avait l'habitude de voir des corps, mais pas des carnages. Et elle s'en voulait de s'être ainsi laissée manipuler. Réussirait-elle un jour à se pardonner ? Car tout était sa faute, évidemment.
Arme des Veilleurs
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Les cadavres jonchent le sol, le bois s’assombrit d’une teinte supplémentaire tandis qu’il peine à absorber les flaques de sang. Les tâches de carmin sont mouchetées d’argent en reflétant les étoiles à travers les fenêtres, le spectacle mortifère est saisissant pour l’entité abominable qui se tient debout, seule au milieu des corps. La lame blanche qu’elle tient dans sa main est recouverte d’hémoglobine à force de trancher dans les viscères, le long de son arête centrale le liquide de vie s’écoule lentement, s’agglutinant à sa pointe pour former une petite boule que la gravité attire inexorablement, jusqu’à ce que la tension de surface ne cède et que la goutte se détache, finissant par s’écraser par terre. L’existence de ces gouttelettes est toute aussi fugace que les vies que le Démon vient d’arracher face à l’immensité du Sekaï, et pourtant elles ont bel et bien laissé leurs marques, les souvenirs d’actes féroces et cruels qui ont prit place ici ce soir resteront à jamais quelque part, dans un domaine abstrait où ils demeureront jusqu’à l’éternité et nourriront la chose qui sera là pour s’en repaître. Dans cet instant de plénitude si contraire à ce qu’elle recherchait habituellement, Violence demeurait debout, satisfaite, cet instant ne durerait pas et elle le savait, tôt ou tard la sensation s’estomperait, le goût de ces exactions de férocité passerait et ne seraient bientôt plus qu’un rêve agréable du passé, mais en attendant elle savourait le fruit de son effort. Immobile dans cette boucherie, Praelia était apaisée, figée dans le temps, la Multitude bougeait toujours, mais de manière calme, décrivant des vagues dans les airs en imitant la douce ondulation des algues à la merci des courants, la Sphère est stable, aucun soubresaut ne vient en perturber le contour dont l’anomalie chromatique est désormais si fine sur le bord de l’orbe que celui ci est presque indistinguable. Contrastant avec le ciel étoilé, le globe d’encre parfaitement noire qui trône au sommet de Praelia rappelle une nuit sans astre, invitant quiconque le contemple à y plonger ses yeux et son âme dans une fascination obsessionnelle devant la perfection de sa couleur.
Le tableau ainsi peint dont il était pourtant difficile d’oublier le contexte funeste a un aspect liminaire, l’espace d’un instant, plus rien ne semble indiquer la notion du temps qui s’écoule si ce n’est le cliquetis régulier des larmes de sang qui chutent de l’épée à un rythme irrégulier. Dans l’absolu stationnaire, le colosse de métal et de chair reste là, son armure n’a même pas subit de dégâts à l’inverse des nombreux morts tuméfiés et mutilés qui l’entourent, le mobilier et les murs de la pièce ont eux aussi encaissé dans le fracas sordide qui s’est déroulé il y a quelques minutes. Des planches de bois déchirées gisent ça et là, des éclats de verre agissent comme de petits miroirs sous la lueur grisée de la lune, seuls vestiges d’une grande glace murale dont les fragments sont désormais éparpillés dans les corps et sur le sol. Les tapisseries sont éventrées à l’instar des macabés, entaillées de plusieurs coups de lame perdus ou déviés dans l’affrontement. Une armoire a qui il manque maintenant un pieds perds son équilibre, le silence lève son voile, au milieu de la pièce l’entité disparaît, s’évanouissant sans un son, sans un flash lumineux.
Le tableau ainsi peint dont il était pourtant difficile d’oublier le contexte funeste a un aspect liminaire, l’espace d’un instant, plus rien ne semble indiquer la notion du temps qui s’écoule si ce n’est le cliquetis régulier des larmes de sang qui chutent de l’épée à un rythme irrégulier. Dans l’absolu stationnaire, le colosse de métal et de chair reste là, son armure n’a même pas subit de dégâts à l’inverse des nombreux morts tuméfiés et mutilés qui l’entourent, le mobilier et les murs de la pièce ont eux aussi encaissé dans le fracas sordide qui s’est déroulé il y a quelques minutes. Des planches de bois déchirées gisent ça et là, des éclats de verre agissent comme de petits miroirs sous la lueur grisée de la lune, seuls vestiges d’une grande glace murale dont les fragments sont désormais éparpillés dans les corps et sur le sol. Les tapisseries sont éventrées à l’instar des macabés, entaillées de plusieurs coups de lame perdus ou déviés dans l’affrontement. Une armoire a qui il manque maintenant un pieds perds son équilibre, le silence lève son voile, au milieu de la pièce l’entité disparaît, s’évanouissant sans un son, sans un flash lumineux.
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