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Noble de La République
Narcisse

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Dans une grande salle de banquet au cœur de Liberty, l’effervescence faisait trembler les murs. Tôt dans la matinée, plus d’une dizaine de charrettes et calèches s’étaient amoncelées jusqu’aux entrées à l’arrière du bâtiment, bloquant temporairement la circulation le temps de décharger leur contenu. On pouvait y distinguer de longues bandes de tissus colorées, des lignes dentelées, différents jupons de tailles variées ainsi que des traînes dorées rappelant les nombreuses cérémonies maritales fêtées chaque jour dans la capitale.
Aujourd’hui n’était pas une journée ordinaire, tout du moins pour les personnes les plus aisées de la République. Quelques semaines auparavant, toutes sans exception avaient reçu une invitation signée Maison Luminescence. Cette missive les conviait à un défilé ne contenant que de nouvelles pièces réalisées par le grand Narcisse, cependant ce n’était pas ce qui allait rameuter les foules. En grand, dans une police élégante, était mentionné la présence du couturier sur place afin de rencontrer les personnalités de la ville et de prendre des commandes sur-mesures. Là était tout l’intérêt du défilé organisé ce soir et Mirabel se tenait en plein milieu de la salle de réception, sur le qui-vive.
« Un peu plus sur la droite… Non, sur la gauche… Enfin, ce mannequin prend trop de place, quelle idée de lui donner une jupe aussi évasée ! ». L’Elfe croisa les bras, laissant un long soupir s’échapper de l’entre ouverture de ses lèvres. Comme à son habitude, Mirabel resplendissait, laissant transparaître une confiance sans faille dans le commerce qu’elle gérait d’une main de fer dans un gant de velours. Enveloppée dans un manteau de la nouvelle collection qui serait dévoilée dans la journée, elle s’acharnait depuis six heures du matin pour que tout soit parfait. Oh, elle appréciait que tout soit à sa place, néanmoins ce n’était pas son propre perfectionnisme qui la poussait à être si minutieuse.
Non, elle voulait simplement ne laisser aucune échappatoire au couturier qui riait aux éclats dans la pièce adjacente. À la moindre occasion, Narcisse quittait le navire. Un cocktail dont l’arrière-goût ne lui convenait pas ? Il partait en vadrouille. Une présentation qu’il considérait comme moyenne ? Il claquait la porte. Pour s’occuper du Lumina, Mirabel avait dû mettre de côté bon nombre de ses aprioris sur le monde de la mode. Le jeune homme ne répondait aucunement à l’autorité, la simple pression sur ses épaules suffisait à le faire complètement lâcher l’affaire, alors tout devait être parfait.
La journée se poursuivit à une allure folle, Mirabel étant appelée d’un bout à l’autre du bâtiment afin de régler un souci, puis un autre, de s’assurer que chaque mannequin était bien à sa place, qu’aucune pièce du décor savamment choisie ne penchait ne serait-ce qu’un demi millimètre. La soirée finit par arriver et avec elle, une file d’attente devant les portes que l’Elfe s’empressa d’écouler le plus rapidement possible. Il s’agissait d’une clientèle de marque, aussi, elle n’allait pas les faire attendre dans le froid nocturne. Elle prit soin de les diriger vers la salle de réception où les invités trouveraient de quoi se sustenter et de quoi patienter, et ils en auraient besoin. L’attente serait longue, Narcisse aimait se faire attendre, se faire désirer et cette soirée-là ne ferait pas exception à la règle…
Mirabel courait dans les couloirs à la recherche du couturier, la panique se lisant aisément sur son visage. Il ne l’avait quand même pas abandonnée dans une situation pareille, pas maintenant, alors qu’elle lui avait rappelé maintes et maintes fois la date de l’événement, avait organisé son voyage elle-même ainsi qu’un nombre d’activités juste faramineux pour le tenir occupé ? Après avoir fait deux fois le tour du bâtiment, elle s’arrêta et se laissa glisser contre un des gigantesques poteaux en marbre à l’abri des regards. Il n’était pas là. La télépathie ne fonctionnait pas non plus. Soit il se trouvait trop éloigné, soit il refusait consciemment de l’écouter. Dans les deux cas, c’était catastrophique. Elle devait annoncer son retard, si ce n’est son absence du défilé. Peut-être déciderait-il de montrer le bout de son nez une fois qu’elle aurait retourné la ville à sa recherche ?
S’approchant de la scène, Mirabel donna quelques coups de cuillère sur son verre de champagne pour attirer l’attention de ses convives. « Bonsoir à tous. Je suis réellement navrée de devoir vous apprendre que Narcisse n’est pas encore sur les lieux. Il ne saurait tarder, cependant il va de soi que je devais vous prévenir afin que ceux ayant d’autres obligations puissent prendre congé. Vous aurez évidemment votre rendez-vous pour un vêtement sur-mesure à votre convenance. Sur ce, je vous laisse profiter des festivités. ». Elle s’éloigna ensuite lentement, la voix tremblante. Mirabel était habituée à devoir justifier les incartades du couturier, pourtant elle ne se faisait jamais concrètement aux regards de désapprobation de ses invités. Ils avaient toutes les raisons du monde d’être emplis de colère, et Mirabel ne pouvait que compatir. Elle continuait d’espérer que Narcisse change d’avis et se pointe comme une fleur à l’événement. Après tout, l’espoir fait vivre.
Quelques ruelles plus loin, le couturier riait aux éclats, installés dans un des carrés privés du casino le plus populaire de la capitale. Étalé sur une banquette, les deux bras allongés et la tête fixant le plafond, Narcisse était particulièrement éméché, un large sourire aux lèvres et le cœur en fête. Toutefois, les gens autour de lui n’affichaient pas réellement une mine satisfaite et le fixaient d’un air mauvais, manifestement énervés d’avoir eu à faire face à la chance du débutant. Dans sa grande folie, le couturier avait décidé de parier de grosses sommes et son insolence légendaire avait miraculeusement donné une victoire au jeune homme. Lui, baignant dans l’argent et dans l’oisiveté, ne s’était pas inquiété une seule seconde de perdre cet argent. Ses assaillants n’étaient quant à eux pas si fortunés et avaient vu dans le Lumina une possibilité d’argent facile qui leur filait maintenant sous le nez… « Pourquoi vous faites des têtes pareilles ? Ce n’est qu’un jeu ! ». Narcisse s’esclaffa de plus belle, reprenant une gorgée du vin qu’il avait acheté avec la bourse de ses ennemis, loin de s’imaginer ce qui pouvait lui arriver d’un moment à l’autre.
Aujourd’hui n’était pas une journée ordinaire, tout du moins pour les personnes les plus aisées de la République. Quelques semaines auparavant, toutes sans exception avaient reçu une invitation signée Maison Luminescence. Cette missive les conviait à un défilé ne contenant que de nouvelles pièces réalisées par le grand Narcisse, cependant ce n’était pas ce qui allait rameuter les foules. En grand, dans une police élégante, était mentionné la présence du couturier sur place afin de rencontrer les personnalités de la ville et de prendre des commandes sur-mesures. Là était tout l’intérêt du défilé organisé ce soir et Mirabel se tenait en plein milieu de la salle de réception, sur le qui-vive.

Non, elle voulait simplement ne laisser aucune échappatoire au couturier qui riait aux éclats dans la pièce adjacente. À la moindre occasion, Narcisse quittait le navire. Un cocktail dont l’arrière-goût ne lui convenait pas ? Il partait en vadrouille. Une présentation qu’il considérait comme moyenne ? Il claquait la porte. Pour s’occuper du Lumina, Mirabel avait dû mettre de côté bon nombre de ses aprioris sur le monde de la mode. Le jeune homme ne répondait aucunement à l’autorité, la simple pression sur ses épaules suffisait à le faire complètement lâcher l’affaire, alors tout devait être parfait.
La journée se poursuivit à une allure folle, Mirabel étant appelée d’un bout à l’autre du bâtiment afin de régler un souci, puis un autre, de s’assurer que chaque mannequin était bien à sa place, qu’aucune pièce du décor savamment choisie ne penchait ne serait-ce qu’un demi millimètre. La soirée finit par arriver et avec elle, une file d’attente devant les portes que l’Elfe s’empressa d’écouler le plus rapidement possible. Il s’agissait d’une clientèle de marque, aussi, elle n’allait pas les faire attendre dans le froid nocturne. Elle prit soin de les diriger vers la salle de réception où les invités trouveraient de quoi se sustenter et de quoi patienter, et ils en auraient besoin. L’attente serait longue, Narcisse aimait se faire attendre, se faire désirer et cette soirée-là ne ferait pas exception à la règle…
Mirabel courait dans les couloirs à la recherche du couturier, la panique se lisant aisément sur son visage. Il ne l’avait quand même pas abandonnée dans une situation pareille, pas maintenant, alors qu’elle lui avait rappelé maintes et maintes fois la date de l’événement, avait organisé son voyage elle-même ainsi qu’un nombre d’activités juste faramineux pour le tenir occupé ? Après avoir fait deux fois le tour du bâtiment, elle s’arrêta et se laissa glisser contre un des gigantesques poteaux en marbre à l’abri des regards. Il n’était pas là. La télépathie ne fonctionnait pas non plus. Soit il se trouvait trop éloigné, soit il refusait consciemment de l’écouter. Dans les deux cas, c’était catastrophique. Elle devait annoncer son retard, si ce n’est son absence du défilé. Peut-être déciderait-il de montrer le bout de son nez une fois qu’elle aurait retourné la ville à sa recherche ?
S’approchant de la scène, Mirabel donna quelques coups de cuillère sur son verre de champagne pour attirer l’attention de ses convives. « Bonsoir à tous. Je suis réellement navrée de devoir vous apprendre que Narcisse n’est pas encore sur les lieux. Il ne saurait tarder, cependant il va de soi que je devais vous prévenir afin que ceux ayant d’autres obligations puissent prendre congé. Vous aurez évidemment votre rendez-vous pour un vêtement sur-mesure à votre convenance. Sur ce, je vous laisse profiter des festivités. ». Elle s’éloigna ensuite lentement, la voix tremblante. Mirabel était habituée à devoir justifier les incartades du couturier, pourtant elle ne se faisait jamais concrètement aux regards de désapprobation de ses invités. Ils avaient toutes les raisons du monde d’être emplis de colère, et Mirabel ne pouvait que compatir. Elle continuait d’espérer que Narcisse change d’avis et se pointe comme une fleur à l’événement. Après tout, l’espoir fait vivre.
Quelques ruelles plus loin, le couturier riait aux éclats, installés dans un des carrés privés du casino le plus populaire de la capitale. Étalé sur une banquette, les deux bras allongés et la tête fixant le plafond, Narcisse était particulièrement éméché, un large sourire aux lèvres et le cœur en fête. Toutefois, les gens autour de lui n’affichaient pas réellement une mine satisfaite et le fixaient d’un air mauvais, manifestement énervés d’avoir eu à faire face à la chance du débutant. Dans sa grande folie, le couturier avait décidé de parier de grosses sommes et son insolence légendaire avait miraculeusement donné une victoire au jeune homme. Lui, baignant dans l’argent et dans l’oisiveté, ne s’était pas inquiété une seule seconde de perdre cet argent. Ses assaillants n’étaient quant à eux pas si fortunés et avaient vu dans le Lumina une possibilité d’argent facile qui leur filait maintenant sous le nez… « Pourquoi vous faites des têtes pareilles ? Ce n’est qu’un jeu ! ». Narcisse s’esclaffa de plus belle, reprenant une gorgée du vin qu’il avait acheté avec la bourse de ses ennemis, loin de s’imaginer ce qui pouvait lui arriver d’un moment à l’autre.

![Et si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux... [PV Perséis] BirtUdc](https://i.imgur.com/birtUdc.png)

Noble de La République
Perséis d'Oreithye

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La longue jambe d'un verre à vin entre ses doigts fins, Perséis parcourait du regard l'assistance qui s'était amassée dans la grande salle où trônaient ça et là des robes et des costumes, tous des pièces créées par le grand Narcisse, de la maison Luminescence, lui-même. Elle en possédait quelques-unes elle-même, et en portait une ce soir. Une longue robe noire, bouffante au niveau de la taille, dont toute la partie supérieure était enserrée d'un écrin de plumes de jais aux reflets azur et émeraude, qui se prolongeait en s'évasant jusqu'à ses chevilles dans une étoffe légère, comme un voile sombre à plusieurs couches, pailleté de bleu et de vert, tel les astres perlant le ciel d'une nuit sans nuage. Un décolleté, profond mais étroit, dévoilait juste ce qu'il fallait de sa peau, en la parant de quelques notes rubis, la seule touche de couleur vive dans sa tenue. La plupart des invités n'avait pas fait un tel effort sur le choix de leur tenue, et pour un pareil événement, c'était, aux yeux de la sirène, une faute de goût difficilement pardonnable.
Elle reconnaissait la majorité des visages présents ce soir. Elle n'était pas étrangère aux réceptions huppées de Liberty, tant par sa fortune que par sa volonté de maintenir et de développer des relations à travers ce qui, avec le monde de la pègre, représentait une des deux grandes sphères d'influence de la ville : la noblesse, l'aristocratie de ce système politique qui, même s'il prétend se cacher derrière la bonne foi d'élections, appartient, comme toujours, aux plus riches de ce pays. Peu d'entre eux avaient mérité ce statut, la plupart s'étant contenté de naître et de se vautrer dans l'oisiveté, et son mépris pour ceux-là était grand. Par chance, il se dissimulait aisément derrière sa légendaire froideur, qui ne se brisait qu'en compagnie des rares personnes pour qui elle éprouvait un grand respect.
Un tintement répété vint interrompre sa contemplation de l'assistance. Vers la scène, une elfe à la peau hâlée, qu'elle avait vu auparavant s'affairer dans les moindres recoins de la salle, prenait la parole. Le couturier de génie qui devait leur faire l'honneur de sa présence ce soir, leur avait fait faux bond. Du moins, bien que ce ne soit pas là les mots exacts de ce qui devait être son assistante, Perséis n'était pas dupe. Elle n'avait encore jamais eu l'occasion de rencontrer Narcisse, mais sa réputation le précédait, et même si elle n'accordait d'ordinaire que peu de crédits aux rumeurs, il semblait bien que cette fois, elles se soient montrées vraies. Dissimulant son exaspération face à une telle perte d'un temps bien précieux, la sirène se dirigea vers l'assistante du couturier. Elle faisait tous les efforts du monde pour garder sa contenance, mais il n'était pas difficile de remarquer pour un observateur avisé que l'elfe était troublée de devoir annoncer l'absence de la vedette de la soirée, alors qu'elle s'échinait à la tâche depuis de longues heures. Commençant à comprendre que le succès de la maison Luminescence était certainement autant dû à la rigueur et au travail de son interlocutrice qu'au talent de Narcisse, elle prit la peine de retenir son amertume et s'adressa à elle d'une voix polie, et plutôt calme considérant les circonstances et sa colère naissante.
- "Pardonnez-moi, Madame d'Oreithye. Je désirais, comme beaucoup ici, rencontrer Narcisse ce soir. Je vous laisse me contacter à votre convenance pour établir un rendez-vous à sa première disponibilité." Elle marqua un petit temps d'arrêt, sondant le regard de l'elfe face à elle, et l'agitation chargée de réprobation autour d'elle. "Je vous souhaite bon courage."
Elle tourna les talons et quitta la salle de réception. Une partie des invités de la soirée en faisait de même, et ce n'était guère surprenant. Dans un milieu comme celui-ci, priver ses invités de sa propre présence, si attendue, était un affront qui restait rarement sans conséquence. Par chance pour Narcisse, son talent en faisait l'un des plus grands créateurs du Sekai, et quand il s'agissait d'un artiste au cœur de la mode, ces gens étaient plus prompts au pardon.
Rejoint dès qu'elle eut mis un pied dehors par les deux hommes qui constituaient son escorte pour la soirée, Perséis, en silence, prit la direction de sa demeure, dans la fraicheur de la nuit. Cette événement s'était avéré être une déception, alors autant faire en sorte de tirer quelque chose de productif de ce qu'il restait de la soirée, et retourner à son laboratoire personnel. Elle aurait l'occasion plus tard de signifier à Narcisse, en personne, qu'un comportement de ce genre était inacceptable.
- "Madame d'Oreithye... Je suis navrée de vous déranger, il y a ... un problème au casino Tyché..."
La voix d'une de ses subordonnées résonna dans son esprit. Comment s'appelait-elle, déjà ? Oh, peu importe, son image mentale suffirait à lui répondre, et Perséis était bien trop agacée pour prendre la peine d'essayer de se le remémorer.
- "Et en quoi cela me concerne-t-il ?" répondit-elle d'un ton sec et cassant.
- "Il y a un homme, un peu éméché à une table avec des hommes des Mains d'Argent, et il gagne beaucoup... D'après le personnel, ils ont l'air passablement énervés."
- "Et ? S'il joue avec les mauvaises personnes, ce n'est pas mon problème. Et ce crétin de Bennis ne peut pas s'occuper lui-même de son casino ?"
- "Justement, il ... C'est lui qui a demandé à ce que vous soyez appelée... Le problème c'est que l'homme éméché est quelqu'un d'important... Il semblait troublé, mais il l'a nommé Narcisse, je crois. Et il dit qu'un des hommes de la table est sorti de l'établissement. Il craint qu'il soit allé prévenir leurs hommes et que les mains d'Argent ne l'embusque à la sortie du casino..."
Perséis poussa un profond soupir. Quelle ironie. Non seulement ce Narcisse venait de lui faire perdre la moitié de la soirée, mais maintenant elle devait se déplacer au milieu de la nuit dans un vulgaire casino pour éviter qu'il ne finisse détroussé, ou pire, dans une allée sombre. Bennis Tyché, le gérant du casino, n'oserait jamais faire quoi que ce soit contre les mains d'Argent. L'accord établi entre eux impliquaient qu'ils soient libres de fréquenter son établissement à leur bon vouloir, en échange de quoi ils toléraient son existence, alors qu'ils contrôlaient plus de la moitié des autres maisons de jeux des quartiers riches. Bien sûr, cet arrangement n'avait été possible que car Tyché avait eu la bonne idée de s'allier à Perséis, et que les mains d'Argent ne désiraient pas se la mettre à dos, ce qui faisait les affaires de la sirène. Elle n'avait pas – ou du moins pas encore – comme ambition de s'accaparer leurs casinos, et si elle ne les craignait pas, elle préférait pour l'instant ne pas leur déclarer ouvertement la guerre. Il n'était cependant pas question de les laisser disposer de Narcisse comme ils l'entendaient, alors il faudrait agir finement.
- "Préviens Tyché que je suis en chemin."
Elle était maintenant proche de la grande bâtisse qui contenait à la fois sa boutique principale, ses quartiers, et son laboratoire personnel. En traversant les dernières rues qui l'en séparaient encore, elle établit le plan qui lui permettrait de sortir le couturier de cette situation délicate en faisant le moins de vagues possible, dans l'intérêt de tous. Elle ordonna à ses hommes de l'attendre dehors, alors qu'elle entra dans le bâtiment pour aller chercher, dans l'arrière-boutique, deux fioles qu'elle dissimula dans une élégante petite sacoche avant de la passer sur son épaule.
Elle fit une dernière fois appel à la télépathie.
- "Hviskr ? Je risque d'avoir besoin de toi. Emmène quelques hommes, et restez discrets, en position près de l'entrée principale du casino Tyché. Armés."
Une dizaine de minutes plus tard, elle se tenait devant la grande porte du casino Tyché. Il s'agissait d'un des casinos les plus réputés de Liberty, et la richesse du bâtiment en témoignait. Les lumières éclatantes, l'opulence de la décoration, mais surtout, la fréquentation et l'ambiance qui émanait de ses portes grandes ouvertes ne laissait aucune place au doute. La musique, jouée par quelques artistes sur une scène au fond de la grande salle principale, donnait une atmosphère chaleureuse à l'endroit où résonnaient tour à tour des éclats de rire, des cris d'enthousiasme ou d'exaspération, des pièces qu'on lançait sans ménagement sur les tables de jeu, et des verres qui s'entrechoquaient.
Balayant la scène d'un regard froid, Perséis identifia rapidement la table concernée. Une demi-douzaine d'hommes, la plupart à la carrure assez large étaient attablés en compagnie du Lumina qu'elle cherchait, richement vêtu, comme on pouvait s'y attendre. Plus surprenant en revanche, sur ses cheveux noirs reposait une couronne de lierre doré. Contrastant avec sa tenue de très bon goût, son port était débraillé, tout avachi qu'il était sur une banquette. La sirène traversa la pièce, non sans attirer bon nombre de regards, entre sa tenue des plus raffinées, et sa réputation des plus grandes. Elle fit un unique détour, en direction d'un comptoir de bois massif. Derrière ce dernier, un serveur lui demanda ce qu'il pouvait faire pour elle, ne semblant pas reconnaître celle qui lui faisait face.
Elle posa une des deux fioles qu'elle avait emmenées sur le comptoir devant ce dernier, en lui demandant d'une voix intransigeante.
- "Une tournée pour cette table, avec l'homme à la couronne sur la tête. N'importe quel alcool, peu importe. Ajoutez quelques gouttes de cette fiole dans chaque verre."
- "Madame, je ... je suis désolé, je ne peux pas...", commenca-t-il à répondre, décontenancé par cette demande inhabituelle.
- "Silence." l'interrompit-elle, d'un ton qui ne laissait place à aucune contestation. "Obéissez, ou allez me chercher Bennis, et vous en répondrez devant lui."
Le serveur n'osa pas ouvrir la bouche. Il considéra cette cliente qui s'adressait à lui comme si elle possédait l'établissement. En réalité, c'était presque le cas. Monsieur Tyché était pour ainsi dire à sa botte, et une part non négligeable des profits du casino lui revenait, en échange de ses divers services, dont bien sûr, sa bénédiction et sa protection. Il alla s'entretenir quelques brefs instants avec une collègue qui, visiblement plus au fait que lui de la situation de l'établissement, sembla reconnaitre Perséis de suite. Après quelques mots, il s'empressa de s'emparer de la fiole, en baragouinant quelques excuses, avant d'obtempérer.
Perséis suivit le serveur, portant un plateau chargé de verres remplis d'un liquide jaune, jusqu'à la table de Narcisse. Alors que l'homme déposait un verre devant chacun des joueurs attablés, Perséis, dévisageant tour à tour chacun des individus, s'adressa à eux.
- "Messieurs, je vais devoir m'entretenir en privé avec cet homme." dit-elle, en désignant Narcisse du bout des doigts. "Pour me faire pardonner d'interrompre vos jeux, voici une tournée à mes frais."
Elle baissa alors les yeux pour la première fois sur le Lumina, dont elle essayait de sauver la mise. Elle ne l'avait jusqu'alors vu que de dos, mais s'il y avait bien une chose frappante à son sujet, outre ses vêtements splendides, la couronne qu'il portait sur la tête, et la mine complètement insouciante qu'il arborait alors qu'il s'attirait les foudres d'hommes dangereux, c'était sa beauté presque insolente, et son charisme rayonnant. Il était impossible d'ignorer sa présence, même dans cet endroit de richesse et de divertissement, comme si toute la lumière de la pièce convergeait vers sa personne.
Pendant un instant, Perséis oublia presque que cette personne venait de lui manquer de respect, à elle et à des dizaines d'autres individus parmi les plus riches de Liberty, et qu'en plus de ça, elle devait se démener maintenant pour lui éviter un sort funeste sans qu'il n'ait la moindre idée de ce qui se tramait autour de lui.
- "Pas pour vous, cependant." dit-elle d'un ton glacial, en poussant le verre qui avait été posé devant lui vers le centre de la table. "Mon intuition me dit que vous en avez déjà assez consommé."
D'un geste, elle l'invita à se lever et à la rejoindre.
- "Suivez-moi, je vous prie. J'aurais cru qu'un homme de votre réputation aurait des affaires plus importantes à adresser ce soir que de perdre son temps dans un casino."
- Robe:
Elle reconnaissait la majorité des visages présents ce soir. Elle n'était pas étrangère aux réceptions huppées de Liberty, tant par sa fortune que par sa volonté de maintenir et de développer des relations à travers ce qui, avec le monde de la pègre, représentait une des deux grandes sphères d'influence de la ville : la noblesse, l'aristocratie de ce système politique qui, même s'il prétend se cacher derrière la bonne foi d'élections, appartient, comme toujours, aux plus riches de ce pays. Peu d'entre eux avaient mérité ce statut, la plupart s'étant contenté de naître et de se vautrer dans l'oisiveté, et son mépris pour ceux-là était grand. Par chance, il se dissimulait aisément derrière sa légendaire froideur, qui ne se brisait qu'en compagnie des rares personnes pour qui elle éprouvait un grand respect.
Un tintement répété vint interrompre sa contemplation de l'assistance. Vers la scène, une elfe à la peau hâlée, qu'elle avait vu auparavant s'affairer dans les moindres recoins de la salle, prenait la parole. Le couturier de génie qui devait leur faire l'honneur de sa présence ce soir, leur avait fait faux bond. Du moins, bien que ce ne soit pas là les mots exacts de ce qui devait être son assistante, Perséis n'était pas dupe. Elle n'avait encore jamais eu l'occasion de rencontrer Narcisse, mais sa réputation le précédait, et même si elle n'accordait d'ordinaire que peu de crédits aux rumeurs, il semblait bien que cette fois, elles se soient montrées vraies. Dissimulant son exaspération face à une telle perte d'un temps bien précieux, la sirène se dirigea vers l'assistante du couturier. Elle faisait tous les efforts du monde pour garder sa contenance, mais il n'était pas difficile de remarquer pour un observateur avisé que l'elfe était troublée de devoir annoncer l'absence de la vedette de la soirée, alors qu'elle s'échinait à la tâche depuis de longues heures. Commençant à comprendre que le succès de la maison Luminescence était certainement autant dû à la rigueur et au travail de son interlocutrice qu'au talent de Narcisse, elle prit la peine de retenir son amertume et s'adressa à elle d'une voix polie, et plutôt calme considérant les circonstances et sa colère naissante.
- "Pardonnez-moi, Madame d'Oreithye. Je désirais, comme beaucoup ici, rencontrer Narcisse ce soir. Je vous laisse me contacter à votre convenance pour établir un rendez-vous à sa première disponibilité." Elle marqua un petit temps d'arrêt, sondant le regard de l'elfe face à elle, et l'agitation chargée de réprobation autour d'elle. "Je vous souhaite bon courage."
Elle tourna les talons et quitta la salle de réception. Une partie des invités de la soirée en faisait de même, et ce n'était guère surprenant. Dans un milieu comme celui-ci, priver ses invités de sa propre présence, si attendue, était un affront qui restait rarement sans conséquence. Par chance pour Narcisse, son talent en faisait l'un des plus grands créateurs du Sekai, et quand il s'agissait d'un artiste au cœur de la mode, ces gens étaient plus prompts au pardon.
Rejoint dès qu'elle eut mis un pied dehors par les deux hommes qui constituaient son escorte pour la soirée, Perséis, en silence, prit la direction de sa demeure, dans la fraicheur de la nuit. Cette événement s'était avéré être une déception, alors autant faire en sorte de tirer quelque chose de productif de ce qu'il restait de la soirée, et retourner à son laboratoire personnel. Elle aurait l'occasion plus tard de signifier à Narcisse, en personne, qu'un comportement de ce genre était inacceptable.
- "Madame d'Oreithye... Je suis navrée de vous déranger, il y a ... un problème au casino Tyché..."
La voix d'une de ses subordonnées résonna dans son esprit. Comment s'appelait-elle, déjà ? Oh, peu importe, son image mentale suffirait à lui répondre, et Perséis était bien trop agacée pour prendre la peine d'essayer de se le remémorer.
- "Et en quoi cela me concerne-t-il ?" répondit-elle d'un ton sec et cassant.
- "Il y a un homme, un peu éméché à une table avec des hommes des Mains d'Argent, et il gagne beaucoup... D'après le personnel, ils ont l'air passablement énervés."
- "Et ? S'il joue avec les mauvaises personnes, ce n'est pas mon problème. Et ce crétin de Bennis ne peut pas s'occuper lui-même de son casino ?"
- "Justement, il ... C'est lui qui a demandé à ce que vous soyez appelée... Le problème c'est que l'homme éméché est quelqu'un d'important... Il semblait troublé, mais il l'a nommé Narcisse, je crois. Et il dit qu'un des hommes de la table est sorti de l'établissement. Il craint qu'il soit allé prévenir leurs hommes et que les mains d'Argent ne l'embusque à la sortie du casino..."
Perséis poussa un profond soupir. Quelle ironie. Non seulement ce Narcisse venait de lui faire perdre la moitié de la soirée, mais maintenant elle devait se déplacer au milieu de la nuit dans un vulgaire casino pour éviter qu'il ne finisse détroussé, ou pire, dans une allée sombre. Bennis Tyché, le gérant du casino, n'oserait jamais faire quoi que ce soit contre les mains d'Argent. L'accord établi entre eux impliquaient qu'ils soient libres de fréquenter son établissement à leur bon vouloir, en échange de quoi ils toléraient son existence, alors qu'ils contrôlaient plus de la moitié des autres maisons de jeux des quartiers riches. Bien sûr, cet arrangement n'avait été possible que car Tyché avait eu la bonne idée de s'allier à Perséis, et que les mains d'Argent ne désiraient pas se la mettre à dos, ce qui faisait les affaires de la sirène. Elle n'avait pas – ou du moins pas encore – comme ambition de s'accaparer leurs casinos, et si elle ne les craignait pas, elle préférait pour l'instant ne pas leur déclarer ouvertement la guerre. Il n'était cependant pas question de les laisser disposer de Narcisse comme ils l'entendaient, alors il faudrait agir finement.
- "Préviens Tyché que je suis en chemin."
Elle était maintenant proche de la grande bâtisse qui contenait à la fois sa boutique principale, ses quartiers, et son laboratoire personnel. En traversant les dernières rues qui l'en séparaient encore, elle établit le plan qui lui permettrait de sortir le couturier de cette situation délicate en faisant le moins de vagues possible, dans l'intérêt de tous. Elle ordonna à ses hommes de l'attendre dehors, alors qu'elle entra dans le bâtiment pour aller chercher, dans l'arrière-boutique, deux fioles qu'elle dissimula dans une élégante petite sacoche avant de la passer sur son épaule.
Elle fit une dernière fois appel à la télépathie.
- "Hviskr ? Je risque d'avoir besoin de toi. Emmène quelques hommes, et restez discrets, en position près de l'entrée principale du casino Tyché. Armés."
Une dizaine de minutes plus tard, elle se tenait devant la grande porte du casino Tyché. Il s'agissait d'un des casinos les plus réputés de Liberty, et la richesse du bâtiment en témoignait. Les lumières éclatantes, l'opulence de la décoration, mais surtout, la fréquentation et l'ambiance qui émanait de ses portes grandes ouvertes ne laissait aucune place au doute. La musique, jouée par quelques artistes sur une scène au fond de la grande salle principale, donnait une atmosphère chaleureuse à l'endroit où résonnaient tour à tour des éclats de rire, des cris d'enthousiasme ou d'exaspération, des pièces qu'on lançait sans ménagement sur les tables de jeu, et des verres qui s'entrechoquaient.
Balayant la scène d'un regard froid, Perséis identifia rapidement la table concernée. Une demi-douzaine d'hommes, la plupart à la carrure assez large étaient attablés en compagnie du Lumina qu'elle cherchait, richement vêtu, comme on pouvait s'y attendre. Plus surprenant en revanche, sur ses cheveux noirs reposait une couronne de lierre doré. Contrastant avec sa tenue de très bon goût, son port était débraillé, tout avachi qu'il était sur une banquette. La sirène traversa la pièce, non sans attirer bon nombre de regards, entre sa tenue des plus raffinées, et sa réputation des plus grandes. Elle fit un unique détour, en direction d'un comptoir de bois massif. Derrière ce dernier, un serveur lui demanda ce qu'il pouvait faire pour elle, ne semblant pas reconnaître celle qui lui faisait face.
Elle posa une des deux fioles qu'elle avait emmenées sur le comptoir devant ce dernier, en lui demandant d'une voix intransigeante.
- "Une tournée pour cette table, avec l'homme à la couronne sur la tête. N'importe quel alcool, peu importe. Ajoutez quelques gouttes de cette fiole dans chaque verre."
- "Madame, je ... je suis désolé, je ne peux pas...", commenca-t-il à répondre, décontenancé par cette demande inhabituelle.
- "Silence." l'interrompit-elle, d'un ton qui ne laissait place à aucune contestation. "Obéissez, ou allez me chercher Bennis, et vous en répondrez devant lui."
Le serveur n'osa pas ouvrir la bouche. Il considéra cette cliente qui s'adressait à lui comme si elle possédait l'établissement. En réalité, c'était presque le cas. Monsieur Tyché était pour ainsi dire à sa botte, et une part non négligeable des profits du casino lui revenait, en échange de ses divers services, dont bien sûr, sa bénédiction et sa protection. Il alla s'entretenir quelques brefs instants avec une collègue qui, visiblement plus au fait que lui de la situation de l'établissement, sembla reconnaitre Perséis de suite. Après quelques mots, il s'empressa de s'emparer de la fiole, en baragouinant quelques excuses, avant d'obtempérer.
Perséis suivit le serveur, portant un plateau chargé de verres remplis d'un liquide jaune, jusqu'à la table de Narcisse. Alors que l'homme déposait un verre devant chacun des joueurs attablés, Perséis, dévisageant tour à tour chacun des individus, s'adressa à eux.
- "Messieurs, je vais devoir m'entretenir en privé avec cet homme." dit-elle, en désignant Narcisse du bout des doigts. "Pour me faire pardonner d'interrompre vos jeux, voici une tournée à mes frais."
Elle baissa alors les yeux pour la première fois sur le Lumina, dont elle essayait de sauver la mise. Elle ne l'avait jusqu'alors vu que de dos, mais s'il y avait bien une chose frappante à son sujet, outre ses vêtements splendides, la couronne qu'il portait sur la tête, et la mine complètement insouciante qu'il arborait alors qu'il s'attirait les foudres d'hommes dangereux, c'était sa beauté presque insolente, et son charisme rayonnant. Il était impossible d'ignorer sa présence, même dans cet endroit de richesse et de divertissement, comme si toute la lumière de la pièce convergeait vers sa personne.
Pendant un instant, Perséis oublia presque que cette personne venait de lui manquer de respect, à elle et à des dizaines d'autres individus parmi les plus riches de Liberty, et qu'en plus de ça, elle devait se démener maintenant pour lui éviter un sort funeste sans qu'il n'ait la moindre idée de ce qui se tramait autour de lui.
- "Pas pour vous, cependant." dit-elle d'un ton glacial, en poussant le verre qui avait été posé devant lui vers le centre de la table. "Mon intuition me dit que vous en avez déjà assez consommé."
D'un geste, elle l'invita à se lever et à la rejoindre.
- "Suivez-moi, je vous prie. J'aurais cru qu'un homme de votre réputation aurait des affaires plus importantes à adresser ce soir que de perdre son temps dans un casino."
- Utilisation de pouvoir:
Télépathie - palier 1

Noble de La République
Narcisse

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C’était une belle soirée qui s’annonçait. Narcisse se pavanait, un sourire éclatant ornant son visage, ravi d’avoir gagné face à ceux qui pensaient pouvoir le rouler dans la farine. Bien qu’il soit d’un naturel maladroit et peu attentif, il n’en restait pas pour le moins perspicace et savait reconnaître quand on se moquait de lui.
Lors de son arrivée, tous les regards s’étaient posés sur lui. C’était une sensation ma foi si familière qu’il ne le remarquait guère. Mais les yeux de ces brigands s’attardaient, le parcouraient de haut en bas à la recherche du moindre signe de richesse extérieure. Et dire qu’il y avait de quoi se régaler les mirettes en la présence du couturier aurait été un euphémisme. Vêtu d’une grande cape parsemée de plumes ainsi que de sa couronne de lierre dorée, le jeune homme respirait l’opulence.
Il avança sa main vers son verre de vin pour le siroter quand une inconnue vint troubler sa fête. Il l’observa se faufiler derrière le serveur et ne la regarda que d’un œil distrait, la prenant au départ pour une employée du casino. Quand elle s’arrêta pour signifier sa présence, il haussa un sourcil. Son sourire s’élargit alors qu’il passait une main dans sa chevelure ébène, remarquant enfin la beauté à laquelle il avait à faire.
Toute en finesse, la jeune femme qui lui faisait face débordait d’élégance et de grâce. Rien à voir avec les demoiselles qui défilaient chaque jour dans son manoir. Celle-ci était… Spéciale. Plongeant son regard dans le sien, Narcisse n’eut pas même à penser à ses capacités magiques pour qu’elles se manifestent, s’immisçant lentement dans l’esprit de son interlocutrice. Il se redressa d’un pas assuré et s’avança pour prendre sa main et y déposer un baiser. « Ravi de vous rencontrer, mademoiselle. ». Il en aurait presque oublié qu’elle venait de lui interdire de continuer à boire. Pour une fois que l’autorité lui plaisait.
Les hommes autour de la table se mirent à grommeler, n’appréciant guère que leur poule aux œufs d’or s’échappe si près du but. « Eh, le couturier ! Tu vas pas nous laisser comme ça pour une gonzesse. On avait pas fini de jouer et si tu veux rafler la mise, tu ferais mieux de rester dans le coin. ». Toujours complètement inconscient du danger, le directeur se mit à rire à gorge déployée. Devait-il vraiment prendre le temps d’expliquer une évidence à des malotrus ?
« Je reviendrais un autre jour. Pour ce qui est de la mise, vous pouvez la garder, mes braves. ». Son regard se plissa, empli d’une espièglerie insolente et d’une pointe de moquerie. « Je n’en ai pas besoin. ». Il s’éloigna ensuite d’un pas guilleret et confiant en direction d’une autre table en compagnie de celle qui l’avait interrompu. Narcisse s’arrêta dans l’encadrure d’une porte, s’y accoudant nonchalamment, une moue charmeuse sur le visage. « Qu’est-ce qui vous amène dans un endroit pareil ? Et… Oh mais… Vous portez une de mes créations ! Et une des dernières, qui plus est ! Je suis flatté. Je sentais que vous aviez bon goût, mais là, définitivement, on peut dire que mon flair ne me trompe jamais ! ».
Il repensa ensuite à ses paroles et s’inclina un peu plus vers elle. « Je ne suis jamais occupé quand une ravissante demoiselle vient me chercher. Et puis, c’est un beau casino, il faut le reconnaître. Sans doute un de mes préférés à Liberty. ». Il secoua sa tête au rythme de la musique. « Quelle ambiance, quel panache. Ce n’est pas Mirabel qui viendrait se détendre ici. ».
Il leva les yeux au ciel avant de se reconcentrer sur l’essentiel, admirant sa propre création qui embrassait parfaitement les courbes de la jeune femme. « J’en oublierais le plus important. Quel est votre nom, divine créature, et que me vaut l’honneur de votre présence ? Si vous voulez un rendez-vous, je peux toujours m’arranger avec mon assistante pour accélérer le processus. Vous avez l’air… impatiente. ». Le couturier s’approcha un peu plus d’elle, s’amusant de réduire la distance qui les séparait alors que son sort faisait lentement effet. Dans son dos, ses concurrents commençaient à s’agiter. S’ils ne pouvaient pas gagner aux jeux, alors peu importe. D’une manière où d’une autre, la bourse et les vêtements du noble finiraient en leur possession au bout de la nuit.
Lors de son arrivée, tous les regards s’étaient posés sur lui. C’était une sensation ma foi si familière qu’il ne le remarquait guère. Mais les yeux de ces brigands s’attardaient, le parcouraient de haut en bas à la recherche du moindre signe de richesse extérieure. Et dire qu’il y avait de quoi se régaler les mirettes en la présence du couturier aurait été un euphémisme. Vêtu d’une grande cape parsemée de plumes ainsi que de sa couronne de lierre dorée, le jeune homme respirait l’opulence.
Il avança sa main vers son verre de vin pour le siroter quand une inconnue vint troubler sa fête. Il l’observa se faufiler derrière le serveur et ne la regarda que d’un œil distrait, la prenant au départ pour une employée du casino. Quand elle s’arrêta pour signifier sa présence, il haussa un sourcil. Son sourire s’élargit alors qu’il passait une main dans sa chevelure ébène, remarquant enfin la beauté à laquelle il avait à faire.
Toute en finesse, la jeune femme qui lui faisait face débordait d’élégance et de grâce. Rien à voir avec les demoiselles qui défilaient chaque jour dans son manoir. Celle-ci était… Spéciale. Plongeant son regard dans le sien, Narcisse n’eut pas même à penser à ses capacités magiques pour qu’elles se manifestent, s’immisçant lentement dans l’esprit de son interlocutrice. Il se redressa d’un pas assuré et s’avança pour prendre sa main et y déposer un baiser. « Ravi de vous rencontrer, mademoiselle. ». Il en aurait presque oublié qu’elle venait de lui interdire de continuer à boire. Pour une fois que l’autorité lui plaisait.
Les hommes autour de la table se mirent à grommeler, n’appréciant guère que leur poule aux œufs d’or s’échappe si près du but. « Eh, le couturier ! Tu vas pas nous laisser comme ça pour une gonzesse. On avait pas fini de jouer et si tu veux rafler la mise, tu ferais mieux de rester dans le coin. ». Toujours complètement inconscient du danger, le directeur se mit à rire à gorge déployée. Devait-il vraiment prendre le temps d’expliquer une évidence à des malotrus ?
« Je reviendrais un autre jour. Pour ce qui est de la mise, vous pouvez la garder, mes braves. ». Son regard se plissa, empli d’une espièglerie insolente et d’une pointe de moquerie. « Je n’en ai pas besoin. ». Il s’éloigna ensuite d’un pas guilleret et confiant en direction d’une autre table en compagnie de celle qui l’avait interrompu. Narcisse s’arrêta dans l’encadrure d’une porte, s’y accoudant nonchalamment, une moue charmeuse sur le visage. « Qu’est-ce qui vous amène dans un endroit pareil ? Et… Oh mais… Vous portez une de mes créations ! Et une des dernières, qui plus est ! Je suis flatté. Je sentais que vous aviez bon goût, mais là, définitivement, on peut dire que mon flair ne me trompe jamais ! ».
Il repensa ensuite à ses paroles et s’inclina un peu plus vers elle. « Je ne suis jamais occupé quand une ravissante demoiselle vient me chercher. Et puis, c’est un beau casino, il faut le reconnaître. Sans doute un de mes préférés à Liberty. ». Il secoua sa tête au rythme de la musique. « Quelle ambiance, quel panache. Ce n’est pas Mirabel qui viendrait se détendre ici. ».
Il leva les yeux au ciel avant de se reconcentrer sur l’essentiel, admirant sa propre création qui embrassait parfaitement les courbes de la jeune femme. « J’en oublierais le plus important. Quel est votre nom, divine créature, et que me vaut l’honneur de votre présence ? Si vous voulez un rendez-vous, je peux toujours m’arranger avec mon assistante pour accélérer le processus. Vous avez l’air… impatiente. ». Le couturier s’approcha un peu plus d’elle, s’amusant de réduire la distance qui les séparait alors que son sort faisait lentement effet. Dans son dos, ses concurrents commençaient à s’agiter. S’ils ne pouvaient pas gagner aux jeux, alors peu importe. D’une manière où d’une autre, la bourse et les vêtements du noble finiraient en leur possession au bout de la nuit.
- Utilisation de pouvoirs:
- Séduction
Bonne chance <3

![Et si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux... [PV Perséis] BirtUdc](https://i.imgur.com/birtUdc.png)
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