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  • Jeu 16 Mar - 12:06
    Il serait peut-être temps de quitter Kyouji, non ? Cela faisait trop longtemps qu'elle y était. Mais probablement y retournerait-elle. Après tout, elle avait fini par prendre goût au théâtre. Alors, pour ne pas se fermer de portes, elle avait simplement demandé des vacances au directeur. Lorsqu'il lui en avait demandé la durée, elle avait eu bien du mal à répondre. Finalement, ils s'étaient mis d'accord sur une chose : elle ne participerait pas au prochain spectacle, et reviendrait après toutes ses représentations. Elle avait donc dû promettre de se tenir au courant avant de pouvoir partir, décidant de retourner à Ikusa. Depuis la dernière fois, il y aurait peut-être de nouvelles opportunités...

    Grâce à ses deux métiers, elle avait pu se payer un moyen de transport plus que convenable. Néanmoins, le trajet s'arrêtait à Taisen. Une fois là-bas, elle devrait donc trouver un nouveau convoi vers la capitale. Mais peu importait. Elle pourrait peut-être profiter de l'escale pour reprendre la main dans son premier métier. Après tout, c'était lui qui était censé être son activité principale. Et le théâtre lui offrait une couverture parfaite. Après tout, les comédiens pouvaient aller partout, et personne ne se méfiait d'eux. Enfin... Seule, semblerait-elle aussi inoffensive qu'avec son groupe ? De toutes manières, il n'y avait qu'une seule façon de le savoir.

    Le trajet se passa sans encombre, et la voilà qui arrivait dans une nouvelle ville inconnue. Et là commencèrent les ennuis. En effet, elle croisa une enfant qu'elle reconnut rapidement comme l'une des siennes. Elle semblait... Perdue ? Non, pire que cela. Paniquée ? Par réflexe, Kilanna lui offrit le refuge de ses bras.

    - Laissez l'hybride, Madame ! Eloignez-vous, et il ne vous arrivera rien !

    ... Pardon ? Se tournant dans le sens de la voix, elle aperçut ce qui ressemblait à une équipe de mercenaires enragés.

    - Rentre chez toi.

    Elle avait soufflé ces mots à l'enfant en la reposant au sol, faisant barrage de son corps entre elle et ses poursuivants.

    - Expliquez-moi une chose. Pourquoi la poursuivez-vous ? C'est une enfant comme une autre, non ?

    Elle semblait avoir semé la confusion dans le groupe... Jusqu'à ce que celui qui semblait les diriger soit le premier à sembler trouver quoi répondre :

    - On s'en fiche ! Si on l'attrape, on sera payés, c'est tout ce qui compte !

    Elle soupira. Quels idiots. Néanmoins... Elle pouvait tenter quelque chose.

    - Oh, d'accord. Et... Pourrais-je savoir qui vous paie ?

    Il allait lui répondre, quand l'un de ses subordonnés, visiblement plus intelligent, réussit à le faire taire. Elle sourit.

    - Un bon conseil, changez de chef. Et renseignez-vous sur votre cible avant de foncer tête baissée. Je me demande même si vous avez déjà perçu ce salaire auquel vous semblez tant tenir.

    Puis, les laissant en plan, elle s'éloigna, avec une idée très précise en tête. Elle avait entendu l'enfant partir dans une direction précise, et suivit donc la piste. Rapidement, elle la retrouva.

    - Merci, Madame. Je veux vous inviter chez moi !

    Elle hocha la tête et la suivit. Cela tombait très bien, c'était ce qu'elle voulait.

    Une fois arrivée dans la maisonnette, un homme les accueillit, probablement le père de la demoiselle, qui commençait déjà à tout lui raconter. Une fois le récit terminé, l'homme s'approcha d'elle :

    - Je ne vous remercierai jamais assez. Comment pourrais-je vous retourner la faveur ?

    Elle ne répondit pas tout de suite, prenant le temps de se dévoiler. Elle n'avait pas peur. Dans ce foyer, les hybrides comme elle étaient bienvenus.

    - Ne me remerciez pas, aider les miens est ma raison de vivre.

    Puis, son regard se fit plus dur lorsqu'elle brandit sa dague :

    - Avez-vous un ennemi qui pourrait avoir engagé ces mercenaires ? J'ai une formation d'assassin, dont je me sers pour purger le monde de ces ordures de racistes. Je ne demanderai pas de paiement, le sourire de votre fille est tout ce que je veux. Dites-moi tout ce que vous savez au sujet de ses ennemis.

    Après quelques heures passées à discuter, Kilanna rangea son arme, dissimula ses attributs animaux et quitta le domicile de ses nouveaux amis, la tête pleine d'informations utiles. Elle savait comment s'infiltrer dans la demeure indiquée. Pour une fois, cela se passerait en pleine journée. Elle se présenterait comme une artiste itinérante à la recherche d'un public pour la soirée. Et, une fois tout le monde distrait, elle placerait quelqu'un, n'importe qui, sur scène à sa place avant de s'adonner au véritable but de sa visite. Décidemment, le théâtre, ça avait vraiment du bon.
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  • Lun 20 Mar - 19:04
    Le voyage avait été pour le moins éreintant, Seed,  comme elle,  était grisé par les paysages ocres sans fins, par les nuits glaciales qui plongeaient le désert dans le silence le plus complet et qui faisait presque geler la transpiration qui avait collé à leurs corps toute la journée. Parfois ils avaient eu la chance de trouver une auberge, une tente ou même un local pour les héberger et les protéger des affres du jour et de la nuit, mais le plus souvent ils avaient dû se contenter de l'abri d’une dune et des maigres affaires que possédait la cavalière. Ce n’était pas un tour de force pour eux, ils avaient été mis à l'épreuve maintes fois mais cela ne faisait que renforcer le sentiment de dégoût de Sixte envers le Reike. Sans parler du sable qui se glissait dans chacun de ses vêtements et ne faisait que rendre les chevauchées plus désagréables encore.

    A l’aube du septième jour, ils avaient enfin atteint les abords de Taisen pour le plus grand bonheur de Seed qui, malgré ses membres endoloris par la dernière nuit, avait repris une allure plus vivace. Sixte avait rapidement dégoté une place pour lui dans les écuries d’une auberge toute rudimentaire et l’y avait laissé avant d’aller elle-même se glisser dans sa chambre. Quelque peu grégaire, l’endroit n’avait rien d’un établissement de luxe mais on ne lui avait pas demandé son nom, seulement son argent et cela lui convenait parfaitement. Abandonnant ses vêtements sales, elle s’était glissé dans une bassine d’eau chaude pour se décrasser, en profitant pour brosser ses cheveux d’opale emmêlés par le vent que le sable et la sueur avaient rendu blond crasseux. Quand elle eut enfin terminé, elle s’endormit jusqu’au crépuscule. Sa livraison n’était pas attendue avant la nuit. Cette dernière se déroula d’ailleurs sans accros, glissant dans l’ombre d’une ruelle elle se servit de son invisibilité pour passer dans l’entrebaillure d’une porte à la suite d’un homme si large d’épaule qu’elle aurait aisément pu se tenir dans son ombre sans qu’on l’a remarque.

    Une fois à l’intérieur elle avait monté les marches avec l’agilité d’un chat, sans faire craquer le moindre monceau de bois puis s’était faufilée dans le bureau qui lui avait été indiqué dans la lettre. De là, elle avait déposé le petit coffret ciselé d’or sans l’ouvrir. Sa mission était ainsi terminée, un jeu d’enfant. Aussi silencieuse que l’ombre qu’elle désirait devenir, elle avait lentement ouvert la fenêtre donnant sur la rue et s’en était détachée pour retomber en roulant sur les pavés sablonneux de la ville. Sa capuche enfin rabattue sur ses oreilles en pointes, elle avait fourré les mains dans ses poches et s’en était allé d’un pas aussi traînant qu’innocent.

    Il était presque midi quand elle se présenta aux abords de la demeure. Une maison dont les fondations avaient dû voir passer plus d’une guerre mais qui semblait plus proche du manoir que de la maisonnette qu’on lui avait décrite. Un peu plus tôt ce matin-là, alors qu’elle rentrait d’une petite escapade aux aurores, une nouvelle mission lui était tombée sur le coin de la figure sans qu’elle ne s’y attende. Il fallait dire que le commanditaire ne payait pas de mine et si il n’avait pas fini par lui asséner un vrai coup de canne entre les omoplates elle ne l’aurait sans doute pas remarqué.

    Tu dois récupérer cet objet” avait-il gargouillé tout en brandissant l’ébauche d’un collier dont le pendentif en arabesque représentait une edelweiss. Elle avait failli tourner les talons avant que le vieil homme n’ajoute :  “Si tu paies, je fais.” Une devise qu’elle suivait depuis de longues années maintenant. Toutefois, il y avait fort à douter que le vieillard ne pourrait s’offrir ses services. Et pourtant. C’était bien une épaisse bourse en cuir, remplie de pièces sonnantes et trébuchantes qui avait attérit entre ses mains. Son regard morne avait toutefois dû trahir son incrédulité car l’homme avait ajouté : “M’regarde pas comme ça la maraudeuse, ce collier a plus de valeur que nous deux réunis. Mon maître le veut et il l’aura !”.  Sixte n’avait pas parlementer, elle avait diligemment incliné la tête -ce qui n’avait pas manqué de faire hausser un sourcil touffu au grand-père- avant de murmurer un simple : Vous payez, je ferez. Le temps d’un clignement de paupière et elle avait disparue dans la foule comme une volute de fumée dans une nuit obscure.

    Il lui avait fallu environ deux jours pour rassembler tout ce dont elle avait besoin. Elle avait passé une nuit et un jour à observer les allées et venues des âmes de la maison. Ainsi elle avait pu noter qu’Ariette, une jeune domestique, aimait particulièrement s’adonner au nettoyage des feuilles mortes du jardin lorsque le jardinier, d’à peu près son âge, s’y trouvait aussi. Elle avait aussi noté que le maître de maison était aussi rachitique que mauvais mais que la finesse de son corps ne le rendait que plus redoutable. Plus d’une fois elle avait entendu ses éclats de voix jusqu’à son perchoir et mieux encore, elle était convaincu que ce n’était là qu’un de ses nombreux mauvais côté, en témoignait le groupe d’imbécile armé jusqu’aux dents qui passèrent en riant devant elle sans la voir. Elle remarqua aussi quelques allers et venus qui la laissèrent perplexe, des hybrides pour la plupart qu’elle avait vu entrer mais jamais ressortir. Qu’à cela ne tienne, elle n’était pas là pour eux mais bien pour ce fichu collier qu’elle n’avait pas encore aperçue une seule fois. A l’aube du deuxième jours cependant, l’éclat nacré du bijou avait fait pulser son palpitant contre ses tempes. Aussi long qu’une phalange, il respirait une pureté qui coïncidait presque trop bien avec sa porteuse. Une femme qui, à vu de nez, devait avoir une soixantaine d’années si l’on partait du principe qu’elle était humaine. Le blanc laiteux de sa peau éclipsait presque l’éclat de la pierre à son cou. Mais Sixte l’avait quand même repéré.

    - En voilà une nouveauté… Avait susurré l’elfe en se laissant glisser dans le long du mur, derrière le bosquet en dessous de la fenêtre. En voilà une nouvelle complication, aurait été un terme plus juste. Sixte avait pensé qu’un bijou d’une telle valeur aurait été mit sous clé, rangé sous verre ou porté par une personne que l’on n’hésiterait pas à suriner. Pas au cou d’une grand-mère à l’article de la mort. Dans le fond cela lui était égal. Elle voulait ce collier et le restant de la somme qui allait lui être versé si elle réussissait à le récupérer. Et si pour cela elle devait avancer la mort d'une année ou deux, ce n'était pas un problème.

    Regagnant le couvert de sa chambre, à l’ombre du soleil de plomb qui terrassait même les plus téméraires de Taisen, elle prépara ses affaires. Une petite besace en cuir qui contenait ce dont elle avait besoin. Ensuite elle descendit à l' écurie. Comme à son habitude Seedra la salua d’un coup de dent qu’elle esquiva d’un simple pas sur la droite. De là, elle prépara leurs sacoches de voyage, y rangea sa cape, du pain, du fromage et quelques bouts de viande séchée qu’elle avait réussi à grappiller un peu plus tôt au marché. Une fois son méfait accompli, sa bourse remplie, elle s’en irait. Une fois qu’elle eut terminé, elle déposa le filet du hongre sur l’aiguillon en bois qui tenait la porte bancale de son box.

    - Je devrais être de retour avant la nuit. On s’en ira directement.

    Les oreilles de l’animal s’agitèrent comme des girouettes sur sa tête, mais aucun autre signe ne laissait penser qu’il pu avoir compris un traître mot de ce qu’elle venait de dire. La solitude pouvait être pesante parfois et Seed faisait une très bonne alternative pour s’y soustraire rien qu’un peu.

    Il fut bien plus facile à Sixte de s’introduire dans la maisonnée qu’elle ne l’aurait imaginée. C’était à croire qu’il n’y avait plus âme qui vive. Le jardin avait été déserté, le linge claquait nonchalamment aux quatre vents et point de jardinier à l’horizon. L’elfe ne s’en plaignit pas mais cela ne l’empêcha pas d’avoir un goût amer en bouche, un goût d’étrangeté et de méfiance. Dès qu’elle eut atteint l’arrière du bâtiment, elle grimpa le long d’une gouttière et s’agrippa férocement au lierre jusqu’à une fenêtre du deuxième étage laissée ouverte. Elle se faufila à l’intérieur de ce qui semblait être une chambre, l’hospitalité en moins. Le bois grinça sous son poids, l’obligeant à adopter une démarche lente et minutieuse. Par chance la porte n’était pas verrouillée et les couloirs toujours vides. Elle pouvait chercher sans danger. Du moins le cru-t-elle jusqu’à ce que des voix retentissent à l’étage du dessous. Nul doute qu’il aurait été bon qu’elle poursuive son chemin mais quelque chose lui soufflait que son collier se trouvait exactement à cet endroit.  A pas de loup elle descendit l’escalier et suivit les sons jusqu’à tomber sur une porte entrouverte qui offrait une vue amputé sur une pièce qui aurait presque pu être qualifiée de théâtre miniature.  

    Sixte n’aurait su dire ce qui la poussait à rester là, patiente, à observer le spectacle -grotesque à ses yeux- qui se déroulait. Sur la droite, elle repéra sa cible ou du moins la propriétaire. Avachie sur sa chaise, déjà presque en train de somnoler et à ses côtés le propriétaire des lieux. D’ailleurs, remarqua-t-elle, les yeux de la saltimbanque allaient et venaient régulièrement dans leur direction. “C’est eux qu’elle veut impressionner.” se gourmanda-t-elle. “Ou peut-être qu’il s’agit de concurrence ?”. Un ange passa à cette pensée et en un clin d'œil Sixte avait revêtue son invisibilité pour se glisser dans un coin de la pièce plongée dans la pénombre et dont les seules lumières éclairaient son centre et divertissement.

    Si tu essaies de me doubler, il n’y aura pas qu’un mort ce soir.” Soufflèrent ses pensées à l’attention de qui voudrait bien les entendre -personnes donc.
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  • Lun 20 Mar - 21:20
    Elle faisait de son mieux pour ne pas trop fixer sa cible. Cet homme... Il lui faudrait réussir à l'isoler. En effet, au milieu d'une foule, elle n'arriverait à rien. Trop de témoins. Et elle ne faisait pas partie de ces fous qui ne reculaient pas devant le carnage. Eux éliminaient les témoins. Elle, elle se contentait de les éviter. Si seulement elle pouvait se trouver un complice pour les distraire...

    Au final, elle n'avait pas réussi à trouver sa fenêtre d'opportunité avant de mettre officiellement fin au spectacle. D'un autre côté... C'était peut-être son moment. Lorsque les personnes partaient, il y avait toujours un peu de chaos. Elle pourrait en profiter...

    - Merci à vous. J'espère avoir pu vous distraire pour un moment.

    Quelques applaudissements polis retentirent. Mais peu lui importait. Elle pensait déjà à la suite. Dès que les lumières s'éteignirent, elle se hâta de se changer avant de se mêler à la foule. Après tout, quel meilleur moyen d'obtenir des informations sur le maître de maison que d'écouter les conversations de ses invités ?

    - Qu'avez-vous pensé de cette pièce ?
    - Désastreuse. On aurait dit que cette femme passait son temps à attendre... Je ne sais trop quoi.
    - Comment a-t-elle seulement pu être embauchée ?

    Euh... Ce n'était pas le genre de conversation qu'elle voulait entendre. Elle savait qu'elle n'était pas la meilleure, ce n'était pas la peine de le lui rappeler !

    Alors, elle poursuivit son chemin... Jusqu'à tomber nez-à-nez avec sa cible. Tiens, tomber nez-à-nez avec sa cible dans un endroit bondé... ça se répétait...

    - Oh, bonjour, Mademoiselle ! Vous...
    - Très cher, pourquoi perdre votre temps ? Pardonnez-moi, Mademoiselle, mais j'ai déjà assisté à de meilleures pièces.

    Rha, mais de quoi se mêlait-elle, celle-là ? Bon, bien sûr, elle n'avait pas pu ne pas remarquer qu'elle collait aux basques de sa cible depuis le début. Ce serait le témoin le plus dangereux, elle le savait. Mais elle n'était pas préparée à ce que cette pimbêche vienne lui cracher dessus directement !

    - Voyons, très chère. Si on ne leur donne pas leur chance, les débutants ne deviendront jamais des artistes reconnus. Continuez, Mademoiselle. Faites de votre mieux, et vous vous améliorerez.

    - Euh, je vous remercie.

    Elle esquissa une révérence, soudain prise d'une intense culpabilité. S'était-elle trompée ? Cet homme semblait parfaitement courtois et respectable... En tous cas, il semblait être le seul, ici, à la soutenir. Néanmoins, elle devait aider une compatriote. Alors, même si cela lui brisait le coeur... Cet homme devait mourir. Néanmoins, sa sympathie lui donna une idée :

    - Monsieur... J'aimerais m'entretenir avec vous. Je pense que vous êtes le seul auprès de qu je pourrais avoir une critique constructive.

    - C'est très simple ! Je vais vous donner des conseils. Premièrement, sortez d'ici et cessez de polluer nos yeux de votre présence. Ensuite, entraînez-vous vraiment dur. Et finalement, ne remettez plus jamais les pieds ici !

    Elle serra les dents. Les nobles n'étaient-ils pas censés avoir une bonne éducation ? Cette femme n'avait-elle jamais entendu dire qu'il était malpoli de répondre à quelqu'un qui ne s'adressait pas à vous ? Instinctivement, elle avait reculé. L'homme, pour sa part, lui offrit galamment son bras.

    - Ne l'écoutez pas, elle est jalouse.

    Et il l'emmena plus loin, l'hystérique continuant à les poursuivre de ses jérémiades. Kilanna soupira. La réputation était importante, dans ce milieu, non ? Nul doute que celle de l'aristocrate en pâtirait, par sa seule faute. Les suivait-elle encore ? L'assassin ne s'en souciait plus. Elle avait la confiance de sa victime, finalement, la situation était parfaite. Maintenant, il fallait penser à l'étape suivante...
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  • Jeu 30 Mar - 21:39
    Quelle ironie qu’une créature aussi éphémère qu’un hybride perde un temps aussi précieux avec ce genre de personnes. Sixte n’avait jamais réussi à saisir ce paradoxe. Ironiquement ceux qui vivaient le plus longtemps étaient ceux qui se fichait éperdument de ce que l’on pouvait penser d’eux alors que ceux dont la vie passait comme un battement de cil étaient obnubilés par le regard des autres. Cela aurait dû être l'exact contraire. Était-ce pour marquer les esprits ? Pour que quelque part, dans l’esprit de quelqu’un, il demeure un souvenir d’eux ? Une image affaiblie par le temps passant et la mémoire bancale de ceux qui l’ont côtoyée. C’était aussi risible que pitoyable. Une façon pour ces êtres frêles de demander l'aumône à la vie ? Aucun n’avait jamais su réellement répondre à cette question. Il fallait admettre que Sixte ne l’avait pas posée très souvent. Mais lorsque cela avait été le cas, d’aucuns l’avaient pris comme une insulte ou presque.  

    La salle était en train de se vider. Le spectacle était terminé depuis maintenant une bonne dizaine de minutes et la majorité des convives -ou domestiques- s’en était retournée à leur tâche. Ce qui n’était pas pour arranger la jeune elfe qui voyait maintenant son terrain de chasse truffé d’une myriade de pièges ambulants qui se mettraient sous peu à faire des allers et venues partout dans la demeure. De plus se fondre dans les ombres était une chose aisée qu’elle maîtrisait avec une quasi perfection mais se déplacer en plein jour et faire front contre trois -si tant est que la grand-mère acariâtre puisse être compté comme un adversaire - n’était définitivement pas son terrain de prédilection. Elle attendit donc dans le coin de la pièce que le trio se dirige vers l’extérieur. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer sur les sons qui sortaient de leurs bouches, le craquement de leurs pas sur le parquet en bois, le raclement de la canne de mère-grand. Ils se dirigeaient vers l’escalier. Tous les trois. Sixte ne cherchait pas à entendre leur conversation, elle n’en avait strictement rien à faire. Finalement ce fut d’autres bruits de pas qui l’extirpèrent de sa concentration. Le mouvement léger du tissu d’une robe de coton émaillé qui frottait désagréablement contre un tablier tout aussi délabré.

    “Ariette.” Songea Sixte avec amusement avant de réaliser que se tenir encapuchonné dans un coin sombre d’une pièce ne la rendait que plus bizarre qu’elle ne l’était déjà. A contre cœur, elle s’arracha à la pénombre et marcha calmement en direction de la porte de sortie laissé ouverte.

    - Je peux vous aider ? lança la blondinette dont le nez aquilin se retroussait  légèrement tandis qu’elle plissait les yeux d’un air suspicieux.

    La demi-elfe était sur le point de prendre congé lorsqu’elle se ravisa.

    - Je devais m’entretenir avec le maître de maison. Où est-il ?
    - C’est à quel sujet ? Poursuivit la jeune femme.
    - Affaire. Sixte ne put s’empêcher de grommeler que ce soit pour donner corps à la femme d’affaire pressée dont elle venait de revêtir la peau, que par véritable agacement.
    - Quel genre d’affaires ?
    - Le genre qui ne regarde pas une petite domestique.

    “Bingo” pensa-t-elle alors que les joues d’Ariette étaient en train de s’empourprer et elle de s’étrangler toute seule. Dans une quinte de toux désagréable, elle articula un : - À l'étage avec Madame de Gidion.

    Sixte la salua d’un signe de tête, un sourire en coin et disparut en direction des escaliers.
    Cette fois elle ne prit pas la peine de ne pas faire de bruit, ni de passer inaperçue. Il y avait maintenant bien trop de monde pour que tout se passe comme elle l’espérait. A l’avenir, elle s’en tiendrait aux missions nocturnes, c’était une promesse.

    Il ne lui fallut pas très longtemps pour trouver l’endroit où la troupe se trouvait. L’homme parlait si fort qu’elle aurait pu épier sa conversation de l’autre bout du jardin avec du coton dans chaque oreille. Qu’à cela ne tienne, c’était un avantage pour elle. Gagnant le devant de la porte, elle s’arrêta un instant avant d’entrer. Plusieurs options s’offraient à elle : tuer tous les gens présents dans la pièce - en espérant qu’aucun d’eux ne soit assez rapide pour lui échapper - ou tuer seulement sa cible. Une troisième option était possible, mais les risques étaient trop présents. Elle pouvait tenter de ôter le collier à sa propriétaire et filer en douce par une fenêtre. Mais la disposition de la pièce lui était encore parfaitement inconnue. Se balançant d’avant en arrière en faisant grincer ses bottes en cuir, elle se débarrassa du capuchon qui couvrait ses cheveux depuis son arrivée et emprunta son invisibilité une fois de plus.

    Il lui faudrait être rapide. Rapide et discrète. Tout en priant n’importe quel imbécile de dieu pour qu’aucune des personnes présentes dans la pièce ne puisse la détecter. Se cacher parmi une quarantaine de personnes était une chose, se cacher de trois dans une pièce exiguë en était une autre. Prenant une grande inspiration, elle enroula ses doigts autour de la poignée en laiton et la tourna brusquement sans pousser la porte qui s’entrouvrit d’elle-même. Avec un peu de chance l’on penserait à une aspiration d’air ou mieux, une serrure faiblarde. Dans tous les cas, elle entendit les voix s’éteindre brutalement avant de reprendre tout en se rapprochant d’elle. S’accroupissant le plus possible, elle se faufila jusqu’à l’intérieur et colla son dos à une étagère en retenant son souffle.

    Il s’agissait d’une bibliothèque. Un bureau trônait en son centre avec derrière lui un siège en cuir rouge. Les murs étaient intégralement recouverts de bardeaux, de rayonnages, de cartes et de schémas qui ne parlaient pas à la jeune elfe. Il y avait aussi de petites statuettes dorées qui semblaient valoir leur pesant d’or. Pendant quelques secondes Sixte envisagea d’en réquisitionner une ou deux dans sa fuite, mais elle se défila rapidement. Son attention se reconcentra enfin sur le trio. L’inconnue lui faisait face, tandis que sa cible lui tournait le dos. “Quelle aubaine !” S’extasia son esprit alors qu’elle se pressait déjà en direction de la vieille femme, qui n’avait toujours pas cessé d’épandre son venin à qui voulait bien l’entendre.

    L’avidité était un vilain défaut que Sixte connaissait bien. Trop bien. Pourtant cela ne l’empêcha pas de tomber dans le piège. Ses doigts touchaient à leur but lorsque la fenêtre laissée ouverte arracha une mèche blanche à sa crinière qui vint caresser avec une douceur toute délicieuse le cou ridé juste devant elle. Dame de Gidion sursauta comme un ressort, lui écrasa le pied et Sixte eut toutes les peines du monde à ne pas hurler de douleur. Reculant précipitamment, elle manqua de heurter l’une des statuettes qui lui avait fait de l'œil. Celle-ci vacilla sous le regard dépité de la jeune elfe. Mais avant qu’elle ne puisse savoir si oui ou non l’objet allait se fracasser sur le sol, le bruit d’une serrure qui se ferme tinta à ses oreilles comme un glas menaçant.

    “Prise au piège…” Songea-t-elle alors que la fenêtre venait, elle aussi, d’être close.

    - Bien. Sortez de l’ombre. Cracha l’homme avec un calme presque inquiétant.

    Sixte resta longuement interdite. Il y avait une multitude de possibilités mais aucune d’elles ne l’enchantaient guère. Elle pouvait briser la fenêtre et s’enfuir par là, mais dans ce cas elle abandonnait son collier et la mise qui l’attendait, elle pouvait aussi rester invisible et espérer qu’ils se lasseraient avant que son pouvoir ne se délite ou elle pouvait se dévoiler puis tenter de s’en sortir comme un funambule en espérant que son public soit suffisamment crédule. Tous les assassiner alors qu’ils étaient sur leurs gardes ne seraient pas une mince affaire…

    - Vous êtes un homme fort difficile à atteindre ! S’exclama finalement Sixte tout en dévoilant sa position. Elle avait emprunté un air confiant qu’elle ne possédait que d’apparence. Au fond d’elle, elle aurait aimé se fondre dans l’ombre et disparaître. Courbant l’échine, elle émit une légère révérence. Pour l’instant, rien ne trahissait des émotions et des pensées qui pouvaient bien passer dans l’esprit du maître de maison. La vieille, quant à elle, lui lançait des regards courroucés et s’était éloignée d’elle comme si elle était une pestiférée. - L’on m’envoie pour les hybrides. Elle lança un regard emplit de jugement à la jeune femme aux cheveux écarlate puis s’en désintéressa. Le tout, c’était d’être crédible. Maintenant il fallait espérer que cet homme avait bel et bien à voir avec les hybrides, sinon son plan tomberait à l’eau c’était une certitude.
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  • Lun 3 Avr - 11:37
    Pourquoi cette femme devait-elle les suivre ? Elle mettait Kilanna mal à l'aise. D'autant plus que, tant qu'elle resterait dans ses pattes, l'hybride ne pourrait rien faire. Quoi que... Une seule victime en plus, est-ce que cela serait suffisant pour qu'on lui en veuille ? Une seule, puis elle sautait par la première fenêtre venue et disparaissait à jamais de ces lieux...

    - Mademoiselle ? Vous m'écoutez ?

    ... Mince. Elle s'était laissée surprendre. Elle avait laissé sa cible voir que...

    - Ah ! Vous voyez, elle ne vaut pas le coup ! Cessez donc de lui faire des avances, mon cher, ce n'est qu'une...

    - Qui vous a dit de nous suivre ?

    La voix, calme mais glaciale, eut le mérite de faire fermer son clapet à l'indésirable. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de les suivre et, après quelques minutes, elle sembla avoir tout oublié, car elle reprit son bavardage, agaçant de plus en plus les deux autres. Non. Kilanna ne devait pas se laisser aller. Sans quoi, elle risquait de le regretter. En effet, elle mourait d'envie d'en finir. Il lui suffirait de se saisir de la dague cachée sous sa robe, d'en planter la lame dans le coeur de l'homme et de s'enfuir. Mais tout le monde saurait qui elle était, il ne leur serait pas difficile de l'envoyer en prison... Elle ne pouvait pas se le permettre. Et puis, maintenant qu'elle y pensait, quelque chose chez cet homme la dérangeait. Elle n'y avait pas fait attention au début, mais sa prévenance semblait... Fausse... Même s'il était indubitablement un bien meilleur acteur qu'elle. Mais s'il mentait, pourquoi l'autre noble crachait-elle son venin ? Etait-ce une conspiration ? Mais quel en serait le but ?

    Enfin, quoi qu'il en soit, ils finirent dans une bibliothèque. Rapidement, sa cible lui mit un manuel dans les mains, déclarant qu'il contenait les conseils dont elle avait besoin... Et lui offrant de le garder ? Etrange... Quel noble dine de ce nom offrirait l'un de ses livres à une inconnue ? Ou alors, il voulait s'en débarraser ? Ou détourner son attention...

    Elle n'eut pas le temps de s'apesantir davantage sur la question, que la porte s'ouvrit... Et que personne n'entra. Pardon ? Voilà qui était étrange. Elle sentait confusément qu'elle était tombée dans un piège. La porte en faisait-elle partie ? Mais les réactions des deux nobles lui semblaient parfaitement sincères...

    Elle resta passive alors que les issues se refermaient pour forcer la personne invisible à rester avec eux... Enfermant également Kilanna, qui retint à rand-peine un juron. À présent, elle ne pouvait vraiment rien faire. Elle ne tuait jamais sans être certaine de pouvoir disparaître au pire dans les quelques minutes. Il en allait de sa liberté, très chère à ses yeux.

    Néanmoins, lorsque l'intruse parla après s'être révélée, qu'elle sous-entendit une histoire avec des hybrides, Kilanna ne put se retenir. Dégainant sa dague, elle se rua sur elle.

    - Qu'est-ce que vous avez contre les hybrides ?!

    La suite se passa très vite. L'homme l'éloigna de sa nouvelle cible alors que la femme criait quelque chose comme quoi on ne fouillait pas assez les invités, qu'il était inadmissible qu'on ait laissé entrer quelqu'un d'armé...

    Enfin, maintenant qu'elle s'était révélée, elle ne pouvait plus reculer. Alors, prenant une grande respiration, elle se libéra d'un violent coup d'aile et, dans un mouvement vif, accomplit sa mission, rapidement, proprement. L'homme n'avait probablement pas eu le temps de se rendre compte de ce qui arrivait. Puis, se maintenant dans les airs, elle observa les deux femmes. Elles étaient maintenant des témoins.

    - Bon. Laissez-moi résumer la situation. Nous sommes enfermées toutes les trois ici, vus m'avez vue agir... Je pense que vous savez ce qui vous attend.

    Elle s'en voulait. Pour une fois, elle s'était attachée à sa cible... Cela consituait probablement une erreur. Mais elle y penserait plus tard. D'abord, il fallait gérer les témoins. Voyant que la noble s'approchait de la porte, probablement pour la déverrouiller, elle lança la dague dans le bois près de sa main.

    - J'ai bien peur que vous ne puissiez jamais plus tourner cette poignée...

    La noble s'était reculée. Et c'était ce que voulait Kilanna. Elle ne blessait pas. Elle tuait ou épargnait. Pas de demi-mesure.
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