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  • Mar 26 Juil - 14:07
    Champ de foire de Justice
    Matinée d'un jour d'été de l'an 3,
    Lendemain d'un festival organisé en ville

    Quelle sacrée partie de rigolade c'était !

    Nous sommes à Justice au milieu de l'un des immenses parcs de la ville. L'endroit d'ordinaire paisible a été mis sans dessus-dessous par les trois jours de festival passés ici. La fin de la guerre et l'arrivée de l'été ont donné envie aux gens de faire la fête et on peut pas dire que les gens du coin y sont allés à moitié. Les pelouses ont été labourées par des centaines si ce n'est des milliers de bottes. Ci et là trainent des objets oubliés telles que des fanions tombés, des choppes vides ou des rubans détachés d'on ne saurait dire quelle chevelure ...  Les pigeons et chiens errants s'en donnent à cœur joie pour ramasser le moindre débris comestible qui aurait été abandonné dans le coin.

    Assise devant le petit brasero sur lequel mon infusion de millefeuille est tenue au chaud, je me remémore les scènes de la veille avec un sourire nostalgique. De sacrés bons moments. On a beaucoup travaillé. J'ai particulièrement bien vendu. Mon pari de faire venir des cornes à boire du Reike pour les vendre aujourd'hui avec une rune de givre pour tenir la boisson au frais a été plus que payant. Le stock a été vidé. Deux fois. J'ai du racheter des stocks de choppes à d'autres artisans et les enchanter en vitesse les heures creuses pour satisfaire la demande. Et c'est sans compter sur les bijoux fantaisie qui ont comme toujours eu leur succès.  Les gardes que j'avais embauché pour m'aider à gérer l'afflux de gens et tout surveiller ont pas trimé et ils ont bien mérité l'énorme bonus que je leur ai laissé au vu de leur peine. Bref, tout le monde a fini content.

    Autour de moi, je ne vois que des cadavres. Oui des cadavres, parfaitement ! Mais pas de panique. Ce ne sont que des gens ivres mort qui semblent bien décidés à ronfler jusqu'au delà de midi. Certains ne dorment que depuis quelques heures après tout. On a picolé et fait la fête hier soir après avoir tous fermé boutiques. Nous, tous les marchands qui étions vaguement dans la même allée. Des gardes de caravane en relâche. Une espèce de barde qui avait flairé l'opportunité de faire la fête, de boire à l'œil et de finir avec quelques généreuses poignées de pièces lâchées par des vendeurs qui avaient eu une bonne journée. Et au milieu du tas, quelques illustres inconnus que je n'ai pas pris le temps de connaître. J'ai souvenir d'un ou deux curieux qui m'ont vaguement posé des questions sur ma boutique au cours de la soirée. Mais c'est vague. Le souvenir est flou. J'avais la tête ailleurs je crois. Et plus tout à fait toutes mes capacités.

    Certains ont fini par nous quitter au cours de la nuit, vaincus par la fatigue ou l'alcool. D'autres se sont écroulés là. Pas loin du feu. Ou se sont installés près des chariots où tout le monde leur a fichu la paix. Les gens de Justice sont d'ordinaire assez peu du genre à tolérer l'ivresse publique mais les circonstances sont exceptionnelles, je n'ai encore vu personne se faire ramasser pour finir en cellule de dégrisement.

    Giorgio le vendeur de draps fait partie des quelques cadavres allongés près de là où je suis posée ce matin. C'était un illustre inconnu il y a trois jours encore. Il a tenu son stand a côté du mien pendant toute la durée du festival. Le type est jovial. Il est pas chiant. On a sympathisé. C'est la beauté de la vie sur les routes, on se fait des copains partout. Le bougre a clairement abusé hier soir et il ronfle au sol, dans la posture exacte où il est tombé. Je l'ai laissé après l'avoir recouvert d'une modeste couverture et pris soin de mettre ses affaires les plus précieuses en sécurité. Les gens sont parfois de vrais charognards quand ils voient un homme ivre mort. J'ai vu des types aller jusqu'à se faire piquer leurs bottes. Ce sera au moins ca qui sera épargné à Giorgio.

    Je fais partie des toutes premières levées ce matin, parmi la joyeuse troupe des commerçants du coin. Cernes sous les yeux, cheveux défaits, je regarde les rares personnes déjà debout qui comme moi émergent. Les quelques gorgées de thé au millefeuille me donne le coup de fouet dont je vais avoir besoin pour me motiver à commencer la journée. Et puis après quoi ... ? Un petit déjeuner ... une bonne douche.  Et promis, j'attaquerai ensuite la liste ahurissante des choses que je vais devoir faire aujourd'hui pour remballer le matériel, faire les comptes, régler les papiers réclamés par les autorités de la ville (ils sont tatillons ici, houlala) et enfin bouger la roulotte avant que la garde ne perde patience de voir toutes ces roulottes saccager leur pelouse et ne décide de nous bouger à coups de pieds dans le derrière.

    C'est du moins le plan ... pour l'heure j'en suis à siroter le contenu de ma tasse en me demandant combien j'allais devoir en reprendre avant de réussir à faire redémarrer la machine.

    Invité
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  • Mar 26 Juil - 19:39
    La veille
    Manoir des Ironsouls



    La vapeur condensée glissait en gouttelettes sur les mosaïques flamboyantes qui carrelaient les thermes installés dans le manoir des Ironsouls. Au sous-sol, directement façonnée dans la pierre et le métal, la pièce embuée au point de ne plus voir ses doigts en tendant le bras. Et juste devant, les bassins brûlants, dans une pièce luxueusement décorée, en plus d'une couche couverte de coussins, un bassin d'eau froide et clair adoucissait l'atmosphère.

    Ce bassin, habituellement utilisé par les courageux désirant une peau parfaite était à présent occupé par un grand corps féminin à la longue queue de poisson. Les membranes diaphanes de son corps aquatique ondulaient doucement dans l'eau fraiche, sa tête loin en-dessous de la surface. Les notes d'une harpes perçaient les profondeurs de la cuve, déformées par l'eau avant d'atteindre les oreilles de la sirène.

    Il y avait peu d'endroits ou elle parvenait à se détendre un tant soit peu, c'était ici. Pour une fois, c'était elle qui oubliait, rien qu'un peu...

    Mais le visage à la peau dorée d'Azulon apparut au-dessus d'elle. Sa barbe et ses cheveux de bronze percés de cornes draconiques ornés de lourds bijoux tout à fait reikois soulignaient ses iris lumineuse. Normalement, son cher majordome avait quartier libre pour la journée. Il était sensé s'amuser à la foire à l'heure qu'il était. Rowena fronça les sourcils... Il avait du y voir quelque chose.




    Peu après l'aube
    Parc des Archives


    Le soleil brillait déjà paisiblement sur les toits d'ardoise de Justice lorsqu'une grande silhouette atteignant sans peine le mètre quatre-vingt avait posé le pied sur l'herbe du grand parc sur lequel les partis politiques aimaient tant organiser leurs fêtes de campagne. Depuis le point le plus haut, si on connaissait sur quel banc s'asseoir, on devinait les eaux limpides du Lac Rebirth derrière les splendides bâtiments de pierre et les rues pavées où déambulaient les chevaux et des carrioles qui livraient les commerces ordinaires.

    Mais on était loin des parties de polo et des banquets de crustacés aujourd'hui. Boites. Bocks. Brocs. Rubans. Pisse. Vomi. Corps écroulés dans tous les coins... Rowena avait vu des champs de bataille plus organisés.

    Et accessoirement, elle avait parfaitement conscience de faire tâche. Vraiment tâche. La femme qu'elle était portait une robe entièrement noire faite de lin et de soie. Un corset dont le laçage de soie noir était assez peu courant. Un jupon gonflé par des rembourrages aux hanches. Un haut de jais piqué de perles noires dont le col ouvragé montait jusqu'à son cou et dont les manches étroites glissaient jusqu'à son poignet où elles bouffaient en paquets de dentelle d'obsidienne. Des gants de soie noir couvraient ses mains et un chapeau noir soutenait tout un pan de tissus noir grillagé devant son visage. Seuls quelques mèches de cheveux d'un blanc pur étaient visibles à l'arrière de sa tête, tirés et gominés pour que rien ne dépasse.

    Écrire EN DEUIL en gros sur son front aurait été moins parlant.

    Parfaitement droite, le maintien impeccable, l'endeuillée avançait pas à pas, cherchant parmi les cadavres la femme dont lui avait parlé Azulon comme la mort vient chercher ses élus. Elle ne portait qu'un sac à la main.

    Une naine... Une naine...

    Ah... Une naine. Et éveillée. Plutôt une bonne nouvelle. Décoiffée, cernée et l'air hagard. Moins bonne nouvelle.

    Rowena s'immobilisa près de son feu de camp, la saluant courtoisement d'une inclinaison polie de la tête.

    - Bonjour, excusez-moi de vous déranger. Je cherche Dame Grisepierre, la façonneuse...

    Surprenamment, la voix qui glissait sous le tissus noir était jeune et douce comme le cours d'une rivière fraiche lors d'un jour d'été trop chaud. Le timbre en était mélodieux à la limite du surnaturel... Ce qui rendait l'ensemble de l'apparition plus étrange.


    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 26 Juil - 23:33
    A un moment je relève les yeux de ma tasse. Et je tombe nez à nez avec cette dame en noir qui vient de m'adresser la parole. Si il y a bien quelque chose que je ne m'attendais pas à trouver devant mon étal de si bon matin, c'est un client de la haute ! Distinguée, précieuse, la voix maîtrisée. Sa salutation suffit à étirer mes lèvres d'un sourire joyeux et amical. (Oui, même la tête dans le derrière, je reste quelqu'un de jovial, croyez-le).

    - B'jour à vous m'dame !

    Mais mon sourire se fige en levant le nez et en constatant la noirceur de la parure de la dame. Il se transforme en une vague grimace contrite alors que je me relève et passe la main derrière la nuque pour dissiper le début de malaise qui m'afflige.

    - Ouais. Elle même. Gerda Grisepierre !

    Quelques secondes de silence s'étirent. Je suis d'ordinaire bien plus éloquente et ne laisse pas de blancs pareils s'installer. Mais la fatigue me pèse sans doutes. A moins que ca ne soit l'impression d'étrangeté qui m'accable quand je la regarde. Est-ce parce que la femme dégage quelque chose d'inhabituel que je n'arrive pas à définir ? Ou peut être est-ce parce que je me sens comme une grenouille qu'on présenterait à une colombe. Le contraste entre nous deux crève les yeux.

    J'ai la tête des matins qui suivent une nuit trop courte. Au moins suis-je habillée à peu près correctement, un corset de cuir enserrant une robe vert-bouteille à bordures dorées. Ce n'est pas ostentatoire ni très chic, mais ca vaut mieux que mes vêtements de voyage en cuir râpé. C'est ce que je mets quand je suis derrière mon comptoir pour présenter une mise avenante aux clients potentiels. La tenue est loin de l'opulence et la distinction affichées par mon interlocutrice, les jupons sont même méchamment froissés après une soirée mouvementée faite de danses, rires et chahuts.

    - Oh heum ... est-ce que j'peux vous aider ... ?

    Je lui adresse un sourire que j'espère chaleureux alors que je lisse par reflexe les pans de ma jupe et remet un vague ordre dans mes cheveux. Je fais ensuite le tour du regard de l'endroit. Un feu de camp en désordre. Des gens endormis au sol. Bouteilles et verres vides jonchent le sol. Je renonce à trouver ici un siège convenable à lui proposer pour s'asseoir. Alors faute de mieux je hasarde.

    - Est-ce qu'une tasse de thé de Millefeuille vous f'rait plaisir ?

    J'ai presque hésité à proposer un verre de vin ... mais je suis incertaine de l'heure qu'il peut-être. Picoler avant 11 heures c'est un aveu public d'ivrognerie disait mon père. C'est dommage parce qu'il y a au moins deux ou trois bouteilles de cru des Dragons de Reike qui doivent trainer par ci par là. Un cadeau du marchand de vin de l'autre côté de l'allée qui les as apportées hier soir quand il est venu se joindre à nous. Le bonhomme avait pas envie de repartir avec des invendus faut croire, alors il en a fait profiter les collègues ...

    - C'est pas courant d'recevoir des visites aussi matinales.

    Dans ma tête, c'est une excuse pour expliquer mon manque flagrant de préparation pour recevoir une cliente de son envergure ... Mais je me rend compte que ca peut passer pour un reproche détourné. Je me hâte donc de rajouter avec jovialité une fois encore et en écartant légèrement les bras dans un geste d'accueil.

    - Mais le comptoir Grisepierre est très heureux d'vous accueillir !

    Avec mon mouvement, ma bottine heurte quelque chose qui tinte comme du verre. Sans me laisser démonter ni perdre mon sourire, j'envoie rouler plus loin le récipient vide d'une petite talonnade presque discrète.
    Invité
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  • Mer 27 Juil - 0:46
    - Enchantée, Rowena de la maison Ironsoul.

    Avant de s'étendre plus avant, elle regarde alentours... Pas vraiment le cadre dans lequel elle aurait voulu parler de tout ça, mais elles pouvaient commencer ici. Enfin ici... Si elle trouvait comment se caler. Après avoir aviser une caisse elle opta finalement pour le sol, ne préférant pas risquer de détruire le pauvre cube de bois innocent dont les planches n'avaient pas l'air particulièrement robustes. Installée sur la hanche, comme si elle participait à un pique-nique sur l'herbe, sa musculature plus que tonique n'avait aucun problème à la tenir droite.

    - Je veux bien une infusion, merci. " même si bon, le mille feuille elle en foutait plus sur les plaies que dans sa bouche d'ordinaire.

    Bon sang... Il est bouilli et laissé trempé dedans. On pouvait pas dire que le produit en lui-même était pas bon, mais fait à la va-vite sur un simple feu sans aucune attention portée à la température de l'eau ou au temps d'infusion... C'était pas la meilleur mixture qu'elle avait bu ces derniers jours. Pourtant, loin d'elle l'idée de se montrer impolie. Elle en bu une gorgée, soulevant un peu le tissus grillagé qui rendait difficile de percevoir ses traits. En observant vraiment attention, on pouvait discerner le blanc de sa peau et deux immenses yeux entièrement noirs.

    - Rafraichissant. " Non, elle avait pas mieux. " Je me doute que ma venue doit vous paraitre étrange, mais je craignais qu'après la foire, vous ne vous éternisiez pas. On m'a dit beaucoup de bien de vos créations et j'aurais voulu en savoir plus avant de vous proposer une commande particulière... Est-ce vrai que vous êtes à la fois enchanteuse, joaillère et métalliste ?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mer 27 Juil - 11:58
    Ah bah voilà que la pauvre dame s'installe par terre avant que je n'ai le temps d'aller chercher un siège un tantinet plus adapté à l'intérieur.
    On peut dire qu'elle ne fait pas de chichis, j'apprécie qu'elle ne se soit pas mise en pétard pour les conditions dans lesquelles je la reçois. Elle se présente et justifie sa présence matinale par une très grosse envie de me voir. Je ne peux que me sentir flattée !

    - Oh vous aviez le temps. Il est rare qu'on parte si tôt après un évènement d'une telle ampleur.

    Et après une telle murge nocturne.

    - La majorité des commercants sont encore en ...

    Bref coup d'oeil vers les dormeurs étalés ci et là. Le sourire me vient aux lèvres.

    - ... inventaire. Dirons-nous !

    Un éclat d'amusement éclaire mon regard en prononçant ces derniers mots. On sait toutes les deux exactement ce que je veux dire. Les ronflements sonores de Giorgio sont éloquents.

    Je prend le temps de servir son infusion à Dame Ironsoul. Un nom qui ne m'était pas vraiment connu, mais je sais ne pas être au fait sur la noblesse de la région. Je puise dans la bouilloire enchantée dont les runes rougeoient faiblement pour remplir une tasse en métal elle aussi enchantée pour permettre de conserver la chaleur du breuvage. Le thé n'est manifestement pas du goût de mon invitée. Mais encore une fois elle n'en montre rien et je l'en remercie intérieurement. Peut-être s'agit il d'une personne excessivement diplomate et agréable à vivre. Ou la demande qu'elle souhaite me formuler est excessivement importante à ses yeux. Voire les deux. On verra. J'ai fait le service "à la main", même si j'aurais pu par désir d'esbroufe faire voler ces deux objets en métal et dépenser un mana indu rien que pour l'épate. J'ai passé l'âge de frimer.

    Je tire un des petits tabourets pliables qui ne sont fragiles qu'en apparence et viens me poser près d'elle, ma tasse fraichement réapprovisionnée en main. Je me place suffisamment proche pour éventuellement me pencher en avant et tendre une oreille si jamais elle souhaitait parler de choses plus confidentielles.  

    - Oui tout à fait m'dame. Bijoutière, Metallurgiste et enchanteuse. N'vous fiez pas aux petites choses que j'ai commercialisées pendant la foire pour juger d'mon travail, j'suis capable d'bien plus. Le travail des métaux rares en fait partie. Avez vous des b'soins spécifiques en tête ?
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 28 Juil - 1:35
    - Tout à fait. J'ai une commande spéciale à faire à partir de métal enchanté qui ne sera peut-être pas facile à travailler.

    Elle hocha la tête sur le côté , son voile frémissant dans une brise légère qui remontait le long du champ de foire. Elle porta une nouvelle fois la tasse à ses lèvres et baissa drastiquement le ton de sa voix inhumainement mélodieuse.

    - Je vais très bientôt partir en voyage et j'aimerai garder un souvenir d'une personne qui m'était très cher... " commence-t-elle avec un trémolo dans la voix. Bon sang... Cela faisait des mois, il serait temps qu'elle s'en remette tout de même ! Mais se fustiger intérieurement n'est visiblement pas la meilleur solution pour se remettre d'une perte aussi douloureuse. ... La perte de trop lui avait susurrer une voix mielleuse.

    - Le problème est que je ne peux rien emporter de trop lourd ou de trop encombrant. J'aimerais que vous créiez un médaillon à partir d'une pierre précieuse et d'un masque enchanté fait dans un alliage assez particulier... Vous serez bien sûr rémunéré en conséquence, mais avant de vous confier quoi que ce soit, j'aimerai que vous me montriez de quoi vous êtes capable. Cette création a beaucoup d'importance pour moi et je n'ai pas le droit à l'erreur.

    Ce qu'elle ne disait pas c'était que la magie qui était concentré dans l'objet était confidentielle et qu'elle aurait du rendre le masque depuis longtemps au Sans-visage, comme la tradition l'ordonnait. Elle ne disait pas non plus qu'elle aurait aussi quelques bagues ou pendentifs bien plus simples à faire façonner dans du phantacier, mais qui peut le plus, peut le moins.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 28 Juil - 16:54
    Le chagrin de la dame est perceptible. Il ne faut pas être une génie pour imaginer que sa demande a des chances d'être en rapport avec l'ébène de sa tenue. Je lui adresse un sourire plein de compassion et hoche lentement la tête. Je réprime l'envie de poser la main sur la sienne pour la réconforter de façon muette. Trop humaine. Ma compassion me jouera des tours, je le sais.

    - Nous vous fabriquerons un souvenir à la hauteur de l'affection que vous lui portiez, c'est promis.

    J'entend les promesses de récompense mais elles me passent au dessus. Comme souvent. Les gens de Melorn font ce qu'on leur demande une fois qu'ils sont persuadés du bien fondé de la requête qu'on leur formule. L'idée de compensation ne vient que longtemps après dans leur esprit.

    - C'est naturel que vous vous posiez la question. Ne bougez pas, je vais vous montrer ce que je sais faire.


    Je me lève sans empressement et vais chercher dans ma roulotte le nécessaire à une démonstration de mes talents de mage-orfèvre. Un petit lingot d'argent, un autre de chalcocite et ... voyons voir. Je m'arrête quelques instants devant la boite compartimentée qui contient toutes mes pierres précieuses. Quelle pierre vais-je utiliser ?  

    Je laisse mon inspiration me guider et après quelques secondes d'hésitations, mon choix se porte sur une gemme en pierre d'amant. Et je ne sais pourquoi je lui choisis une pierre jumelle, une perle noire, un peu plus petite.

    Je pose le tout sur un petit plateau de bijoutier. Ceux dont le fond est recouvert de velours et qui sont munis de petits rebords pour éviter que toute pièce risque de choir au sol.  Mes aller et venues dans la roulotte me font passer devant un miroir et je me fige en voyant l'état de mon reflet.

    - Wow. C'est quoi cette tête ??

    C'est pas possible de rester avec une trogne pareille face à une cliente ... Je ne comprend même pas comment la noble dame ait daigné m'approcher. Je pose mon plateau, m'empare d'un peigne enchanté et entreprend de rectifier cette allure de souillon en quelques coups de peignes adroits. Je remet un ordre rapide dans ma tenue et faute de pouvoir faire une toilette complète m'asperge de quelques giclées de parfum. Un cache misère dirons-nous ... c'est mieux que rien.

    C'est donc quelques longues minutes après l'avoir abandonnée que je reviens auprès de la dame endeuillée. Je lui adresse un sourire d'excuse.

    - Pardon.  Je vous ai fait attendre.

    Je m'installe de nouveau et pose le petit plateau sur mes genoux. J'expose les quelques éléments bruts que j'ai amenés. Les deux petits lingots, les deux gemmes.

    - Voilà le genre de matière première à partir desquelles je peux travailler. Ca pourrait être votre masque ou votre gemme. J'utiliserai un procédé similaire à ce que je vais faire devant vous. Le temps et l'énergie que ca me demandera dépendront du matériau que vous souhaitez que je travaille.

    Je prend les deux petits lingots et les pose chacun dans une paume et j'écarte ainsi les mains. Avec la tranquillité née de l'habitude, je puise dans mon mana et fais appel à ma magie.  Entre mes paumes, les deux lingots s'animent et sont tressautements. Leur forme se fait indistincte. De leur masse flou et protéiforme, deux fils très minces en émergent et viennent s'entrelacer devant moi. Ils ondulent, se mélangent et forment un alliage argenté qui se recourbe sur lui même et commence à former de minuscules maillons.

    Mes doigts bougent de manière presque imperceptible, ces infimes mouvement m'aidant à canaliser et diriger le pouvoir subtil que j'invoque. Toute ma concentration est dédiée à la tâche, rendant mon visage étrangement sérieux. ( Un sacré contraste pour qui a l'habitude de me côtoyer.) De la masse de métal en ébullition, une chainette argentée faite de centaines maillons minuscule finit par émerger. C'est exagéré d'affirmer que le fil qui les forme est aussi épais qu'un cheveux mais la vérité n'est pas loin. Fragile, délicate, la résille argentée finit déposée sur le velours du plateau. Un bref sourire étire mes lèvres après la réalisation de cette première étape.

    - Je vous en prie, vous pouvez la prendre. Elle est bien plus solide qu'il n'y parait, je vous l'assure.

    Le temps que la cliente choisisse d'accéder ou non à cette proposition, je m'empare des deux billes. La perle noire et la gemme d'amant blanche, de taille inégale. Une fois encore je fais appel à ma magie et une fois encore entre mon poing ouvert ses effets ne tardent pas à se faire voir. La pierre d'amant vacille, roule sur elle même. Un infime chuintement se fait entendre alors qu'elle se condense, se replier sur elle même jusqu'à prendre une forme parfaitement sphérique de la même taille que la perle jumelle. J'invoque de nouveau le pouvoir de modeler la matière. Bientôt les deux pierres s'entremêlent de fils de l'alliance argenté et forment un pendentif fin et délicat où les sphère blanche et sphère noire se mêlent. A la fois séparées et pourtant unies en une curieuse dualité dans laquelle il serait impensable d'imaginer l'absence de l'autre.

    Il parait qu'il y a toujours une part de cœur et d'inspiration quand on réalise une belle œuvre. Je crois que c'est assez vrai. Le résultat de mon travail me plait et l'impression qu'il dégage correspond à ce que j'avais envie d'exprimer sur le moment. Je dépose à son tour le médaillon est déposé sur le plateau de velours et le tourne en direction de la femme pour qu'elle puisse jauger du résultat. Je souris.

    - Voilà. Une chaine. Et son médaillon. C'est ainsi que je travaille. Ce bijou n'a encore rien de magique, il ne sort de l'ordinaire que par le procédé utilisé pour le réaliser et par la résistance particulière que lui a donné l'utilisation de la métallomancie.
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    Anonymous
  • Jeu 28 Juil - 19:48
    Pendant que la naine part faire le tour de sa roulotte, Rowena baisse les yeux sur sa tasse à moitié vide. Après l'avoir remplie à nouveau, elle joue avec le liquide, les deux mains sur la tasse, créant magiquement un léger courant dans un sens puis dans l'autre comme si elle cherchait à touiller un sucre. Elle ne s'attendait pas à ce que l'artisane la serve aussi rapidement et consciencieusement alors qu'elle venait hors des horaires d'ouvertures. Elle était sympa tout de même...

    La jeune femme en noir se retint de justesse de commencer à chantonner et pour s'occuper la bouche, repris une gorgée d'infusion avant d'aviser une bouteille entamée et rebouchée, posée là près de l'homme qui ronflait comme un sonneur. Elle la prit pour en regarder l'étiquette, eu un sourire et délogea le bouchon de liège pour le sentir. Elle préférait le vin républicain, les terres arides du Reike ne donnant pas toute l'ampleur et la complexité que pouvaient atteindre des vignes d'après elle, mais ce cépage en particulier était une petite merveille de sucre grâce au soleil de l'ouest. Elle prit une gorgée de vin pour goûter avant de refermer la bouteille et cette trouvaille inattendue lui remit un peu de coeur au ventre pour son entreprise du jour.

    L'artisane revint avec plusieurs matériaux... Et les cheveux peignés. Si ça c'était pas une preuve qu'elle venait de passer en mode commercial !

    -Il n'y a pas de mal. Je viens vous voir en dehors de vos horaires, je ne m'attendais pas à ce que vous soyez aussi réactive.

    La démonstration qu'elle fit ensuite était de toute beauté. Charmée par le beau et l'art sous toutes ses formes, Rowena avait regardé avec attention le métal se déformer et se filer, les pierres se polir et se déformer. Pour mieux voir, elle avait levé son voile d'une main, révélant des traits délicats et raffinés ainsi qu'un teint d'ivoire... craquelé comme la surface d'une porcelaine sur toute la moitié de son visage. Du côté craquelé, le blanc de son œil était entièrement noir mais la pupille qui perçait l'iris bleuté avait l'air aussi vive que celle de son jumeau sain.

    - Je n'en doute pas. " Lorsqu'elle se pencha en avant pour examiner la chainette, le soleil pâle fit scintillait la broche qui fermait son col. De l'acier représentant l'emblème d'une maison, mais ciselé avec une telle finesse et une telle régularité qu'il était évident pour une artisane du calibre de la naine qu'il avait été fait à l'aide du contrôle du métal.

    Elle caressa du bout des doigts la chainette qui ventilait les dernières bribes de magie qui venaient de la façonner. Le pouvoir de cette jeune femme était doux contre sa peau. Quelque chose de frais et mouvant. Lumineux. Sans la moindre trace de corruption. La création en entier était d'une grande finesse. Une fois examinée, elle laissa le tissus reprendre place sur son visage.

    - C'est vraiment un travail magnifique... Vous êtes très douée. Je me laisserai surement tenter à vous l'acheter en plus du reste." et elle savait de quoi elle parlait étant donné le marché dans lequel opérait sa famille.

    Le petit pendentif décolla du velours, pour flotter au-dessus de la paume de la cliente, tournant dans plusieurs sens dans qu'elle n'y mette de traces de doigts, avant de revenir à sa place.

    - Vous êtes bel et bien la femme que je cherchais. Si nous pouvions passer dans votre roulotte peut-être ? J'ai les différents matériaux sur moi.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Jeu 28 Juil - 23:54
    - Il faut toujours savoir rester souple. Vous l'avez aussi été en pardonnant la façon dont je vous ai reçu. Ca me touche.

    Des mots que je prononce avec sincérité. Ma démonstration semble en tout cas satisfaire Dame Ironsoul et ca me fait plaisir. Elle fait usage de magie pour soulever ma création et l'admirer de plus près.  Voir son travail apprécié est toujours agréable.  L'examen ne dure que quelques instants, le temps que le bijou réintègre le plateau que je tiens toujours en main. Et je hoche ensuite la tête après avoir écouté son souhait d'entrer. Un geste aimable l'invite à me suivre dans "l'antre secret" de la boutique.

    L'intérieur de me caravane est égal à lui même : tout est rangé et d'une propreté méticuleuse. Je ne dispose pas de beaucoup de place là-dedans mais tout à été créé avec une grande astuce. Les rangements sont nombreux et discrets, les meubles pliables. Seule ma couche dans le fond de l'habitacle est en désordre ce qui m'aurait troublée si je n'avais pas eu la possibilité de tirer un rideau de séparation pour isoler mon coin personnel de l'espace potentiellement public des lieux. S'agissant d'une entrevue privée, je referme la porte de la cariole derrière nous, non sans avoir retourné vers l'extérieur le petit panneau indiquant que je suis occupée.

    A l'intérieur, un petit espace faisant face à la paroi de bois du chariot me sert d'établi. Il est entouré de tiroirs et rangements qui contiennent mes instruments de travail. Une lampe magique surplombe le lieu de travail, prête à fournir la lumière demandée sur besoin. C'est près de lui que j'invite dame Ironsoul à approcher. Un tabouret réglable me sert de siège et un autre, un peu plus confortable est proposé à la cliente. La caravane n'est pas vaste, l'entrevue aurait méritée un vrai bureau mais on devra se contenter de cet espace restreint. Me retrouver de dans un espace clos avec cette dame renforce l'impression d'étrangeté qui me tarabuste depuis la première fois que je l'ai vue. En fait ... depuis la première fois qu'elle a parlé plutôt. C'est étrange car je ne suis pas quelqu'un qu'il est facile de troubler, surtout pas dans un contexte social.

    Je lui adresse un sourire hésitant alors que je dépose le plateau sur l'établi, chercher mes mots pendants quelques instants. (Ce qui est inhabituel) et retrouve le fil sur lequel tirer pour poursuivre cette conversation avec un semblant de naturel.

    - Ca me fait plaisir que ma création vous plaise. On peut dire que vous me l'avez inspirée. Considérez la comme votre.

    Un jour peut-être que je serai bonne commerçante et penserai à évoquer le prix des choses avant d'offrir les choses ... La gestion de ma boutique serait catastrophique si mon but avait été de faire de l'argent.

    J'ôte les deux petits lingots du plateau. Chacun réintègre un petit rangement qui lui est dédié. Puis croisant les jambes, je pivote sur mon tabouret pour faire face à la femme.

    - Vous souhaitiez donc me montrer ... les objets vous souhaitez que j'utilise ?  Nous pouvons discuter également des motifs ... de l'aspect ou de la taille du médaillon que vous envisagez. On fera au mieux en fonction de la matière première disponible.

    Je dois vous avouer quelque chose. Je n'en ai pas l'air au premier regard mais je suis de nature horriblement curieuse. Une vraie mère-pie des fois, surtout avec ce qui brille. Je me retiens, je prends sur moi, mais intérieurement je bout de découvrir le fameux masque mystère que dame Ironsoul cache sur elle. Ainsi que la gemme. Une petite voix au fond de ma tête crie "Du mithriiiiil ! Garanti que c'est du mithril !" alors qu'une autre voix, plus pondérée et raisonnable  énonce avec plus de raison. "Calme ta joie, Gerda. Pourquoi un.e noble de la république s'amuserait à se faire-faire un masque en Mithril ? Le nacre offre un blanc bien plus pur et un aspect lissé, bien d'autres alliages offriront un éclat plus soutenu."

    Même si elle a probablement raison, cette deuxième voix donneuse de leçon est une briseuse de rêves et une casse-pieds finie, voilà ce que j'en dis.[/i]
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  • Ven 29 Juil - 18:37
    En montant dans la roulotte, Rowena ne savait plus ou poser les yeux, espérant voir de nouvelles petites merveilles... Mais déchanta rapidement bien qu'elle n'en laisse rien paraitre. Tout était rangé. Pas le moindre bibelot laissé trainé. Dommage... Le style de l'artisane lui plaisait bien et elle aurait bien eu envie d'en voir plus...

    Envie...

    Nom de nom... Elle avait envie de quelque chose. Son coeur se serra comme s'il s'était soudain rappeler que tout ce qui l'entourait était futile et inutile, mais c'était trop tard. Elle avait bien envie de voir ce dont la naine était capable et d'admirer son travail sous tous les angles. Et... et ça faisait du bien.

    Sous le voile, un sourire plus détendu naquit sur son visage blême. Elle accepta le siège sur lequel elle s'assit avec grande précaution, testant sa solidité avant de s'y appuyer pleinement, comme si elle avait peur qu'il ne rompe sous son poids... Ce qui était parfaitement le cas. Si la jeune femme avait des proportion plutôt sveltes et athlétiques, elle n'en restait pas moins une sirène et la densité de sa composition lui donnait un poids nettement supérieur à la moyenne des femmes de sa physionomie. Elle pouvait aisément compter le double. Aussi avait-elle prit l'habitude d'une certaine prudence après s'être retrouvé les fesses sur le sol quelques fois.

    - C'est très aimable mais nous verrons ce que je peux me permettre à l'addition.

    Pour la républicaine, le geste de la naine était avant tout un geste commercial et elle s'attendait de toute façon à une sacré douloureuse... Ce qui ne lui posait pas de problème dans le fond. Culturellement, la négociation n'avait rien de négatif et sa voix harmonieuse restait affable sans avoir à jouer la comédie.

    - C'est exacte, je les ai juste là.
    - Nous pouvons discuter également des motifs ... de l'aspect ou de la taille du médaillon que vous envisagez.
    - Pour ça je ne suis pas très sûre mais il y a quelques petites choses que j'aimerai conserver.
    - On fera au mieux en fonction de la matière première disponible.

    Tout en parlant, la femme en noir avait soulever son sac de toile sur ses genoux dans un cliquetis de métal disgracieux. Elle y plongea une main pour en sortir un masque à échelle d'une tête humaine. Des attaches et des fermoirs attestaient qu'il était fait pour être porté mais à le voir ainsi, cela devait être la chose la plus inconfortable à avoir sur le visage. Entièrement fait de métal et épais d'un bon bon demi centimètre, la pièce était, rude, volontairement brute. Deux trous pour les yeux, un au bout du nez et c'est tout.

    L'objet était entièrement d'un gris allant de l’anthracite presque noir à un fer blanc argenté selon la façon dont la lumière courait sur sa surface. Mais son côté massif n'était en rien la preuve de la paresse de son façonneur, au contraire. La symétrie de la pièce était absolument parfaite. Les traits semblaient, en schématique, reprendre ceux d'un visage bien précis. Le forgeron avait joué avec les zone polies et dépolies pour que la lumière y court de façon curieusement inquiétante. Il y avait aussi le bandeau au niveau du front. Posé et travaillé avec une minutie d'orfèvre, il formait une couronne d'argent la beauté beaucoup plus raffinée quoi que masculine et clanique.

    Un beau bijou, ca ne s'oublie jamais ! [ Rowena & Gerda ] [Terminé] Aez0

    En cherchant à percer le mystère de cet alliage, l'artisane pourrait se rendre compte qu'il était fait d'un très improbable mélange d'acier, d'adamantine et de rathonite. Elle pourrait également sentir un enchantement puissant et mystérieux l'entourer.

    Rowena posa à son côté une petite pièce de fer toute bête dont une face était ornée d'une hydre et l'autre d'un lancier.

    - Voilà... Ce sont des souvenirs de lui. Et... et si je dois être honnête, l'aura magique de ce masque... " sa voix s'enrouait petit à petit et elle prit un instant pour qu'elle retrouver une tonalité fluide. " L'aura de ce masque me réconforte... C'est comme l'avoir encore un peu à mes côtés. Vous pensez qu'il serait possible que l'aura que vous fabriquerez à partir du métal garde la même ?

    Il y avait dans cette question un espoir fragile. Celui de ne pas perdre plus que ce qu'on lui avait déjà arraché, bien qu'elle sache que tout cela n'était qu'un caprice particulièrement puéril. Elle aurait seulement voulu... Non... Elle aurait voulu bien des choses en vérité.
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  • Sam 30 Juil - 15:30
    Je dois avouer que je suis surprise en voyant la pièce qu'elle m'expose. Je tend le bras pour accéder à une des lanternes magiques et je l'allume dans l'idée qu'elle m'aiderait à mieux pouvoir le détailler. Mes yeux protestent quelques secondes devant cette lumière vive et tambourinant dans mes tempes par pure vengeance avant d'accepter de me laisser observer la pièce de métal.

    Je m'attendais à un masque discret et raffiné de bal, quelque chose de noble et distingué. Pas à cette gangue métallique qu'on pourrait presque croire punitive tant elle est austère.

    - L'objet est ... assez stupéfiant. Et votre demande est singulière.

    L'impression de malaise se renforce en étudiant de plus près le masque. De l'adamantine et surtout de la rathonite ? C'est un métal qui m'a toujours fait froid dans le dos. Il renforce mon idée que l'homme qui le portait devait être maudit d'une manière ou d'une autre. L'aura magique est en effet palpable. J'ai du mal à expliquer comment l'enchanteur qui l'a consu a su générer une aura magique stable avec l'adamantine qui compose en partie l'objet ...

    - C'est pas souvent dans une vie qu'on a l'occasion de toucher à un objet pareil.

    Passionnée comme je suis, je pourrais passer des heures à l'étudier. Et c'est d'ailleurs ce que je risque probablement de faire parce que mon verdict le concernant est sans appel.

    - Il va probablement me falloir des jours si c'est des semaines pour parvenir à faire ce que vous demandez, madame. Rien que l'alliage hors du commun constitue un travail important pour être remodelé.

    Un défi que je suis capable de relever avec un peu de préparation et des conditions de travail un peu meilleures qu'une roulotte étroite. Une ou deux grosses journées de travail et la mise en œuvre de mon savoir-faire en métallomancie. Rien d'insurmontable.

    - Ajouter à cela que l'enchantement doive être conservé, rend le processus encore plus délicat. Il va me falloir beaucoup de temps et une étude approfondie de l'objet pour que je puisse comprendre les énergies magiques qui le parcourent avant d'oser le transformer. Peut-être vais également devoir contacter mon maître à Melorn pour obtenir des conseils.

    Je ne suis plus étudiante mais je resterai à jamais l'élève de maître Hoesterill. Ce lien maître-élève ne se dénouera jamais.Je repose avec précautions le masque sur l'établi et prend le temps de lisser ma jupe, par pur réflexe, le temps de m'accorder une seconde de réflexion. Car il n'en faut pas beaucoup plus pour que je me décide.

    - Je n'avais rien de particulier de prévu prochainement. On dirait que je vais pouvoir me consacrer pleinement à la tâche si c'est là votre souhait. Je dois quitter l'esplanade avant ce soir mais si vous me proposez une solution qui me permette de trouver le gîte et le couvert quelque part, je peux volontiers demeurer en ville.

    C'est l'avantage de n'avoir de comptes à rendre à personne d'autre que soi même. Je suis libre d'aller et venir au gré de mes envies et de mes besoins. Le travail proposé par dame Ironsoul est suffisamment stimulant à mes yeux pour ne pas avoir envie de laisser passer l'affaire ! Quant à la rémunération ... bah on verra bien. Le gîte et le couvert pour commencer seront le minimum, le reste se discutera. Ce n'est pas comme si c'était important, surtout après l'excellent chiffre que je viens de faire avec le festival.
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  • Sam 30 Juil - 16:03
    Le regard curieux de la naine attire celui de la femme en noir. Voir quelqu'un inspecter ce visage de métal avec autant de minutie et d'attention, comme une œuvre complexe digne du plus grand intérêt, lui met un peu de baume au cœur. L'aveu du temps que cela pouvait prendre, en réalité, elle s'y attendait. Simplement savoir qu'il était possible d'arriver à quelque chose était une bonne nouvelle.

    - Ce serait parfait  ! Je peux vous accueillir au domaine le temps que vous ayez terminé. Il y a un atelier de métallurgie avec une forge à soufflet et un petit fourneau de fonderie. Vous seriez loger avec les artistes que nous parrainons et les serviteurs. Sinon je peux vous proposer une de disposer d'une maison en bord de lac dans les faubourgs. Elle n'est absolument pas équipée mais vous auriez votre tranquillité et votre espace pour vous organiser comme vous l'entendez.

    La seule chose qu'elle regrettait vraiment, c'était de ne pas pouvoir rester observer chaque étape de la création et du façonnage. Elle avait des affaires à mettre en ordre pour son départ... Et un premier point de chute à trouver. Tout cela lui demanderait du temps et surement quelques voyages.

    - Je me tiendrais de toute façon au maximum à votre disposition mais je devrais sans doute m'absenter plusieurs jours dans les semaines à venir... Enfin nous trouverons comment communiquer même dans ce cadre, je ne m'en fait pas. Qu'en dites vous ?

    Les doigts de la jeune femme au visage voilé trainèrent sur les contours du masque avec une sorte d'affection pensive.
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  • Sam 30 Juil - 18:25

    -  Vraiment ? J'adore les artistes !

    Ah oui quand même. Sous des airs humbles et tolérants, la cliente a vraiment les moyens de ses ambitions. Elle aurait pu faire envoyer un bataillon de valets pour me faire mander chez elle si elle l'avait voulu.

    Me voilà donc face à un choix. Pensez vous la décision est difficile à prendre pour moi ? Cette aristocrate mystérieuse me propose d'être nourrie, logée et blanchie le temps de réaliser un chef d'oeuvre ? Au milieu d'une ville que je connais pas et logée au contact d'artistes qui plus est ? (Les artistes ! Des gens que j'adore. Tant pour leur art que pour leur liberté de pensée et leur vie sans attaches.) Tout cela mis bout à bout, il ne faut que quelques secondes de réflexions pour que je réponde avec un joli sourire.

    - Ce serait un honneur et un plaisir d'accepter votre hospitalité dans ces conditions, dame Ironsoul.

    J'ai presque envie de rajouter "et je promet dorénavant d'être en mesure de me présenter devant vous dans une tenue un peu plus décente" sur un ton de plaisanterie. Mais je n'en suis pas encore au point de pouvoir me permettre ce niveau de familiarité avec elle.  Pourtant cette pensée allume une étincelle de malice tout au fond de mon regard. Une malice que je garde pour moi. Pour l'heure. Une autre pensée me vient :  "Existe t'il une chance pour que la demeure de la femme comporte quelques jolis tableaux ?" Je n'ose l'espérer ! J'ai un faible pour l'art républicain. Tableaux, statues, monuments. Même la marqueterie trouve grâce à mes yeux. Quel dommage qu'il soit si souvent enfermé dans des maisons particulières.

    Comme la vie est amusante. Hier je vendais des godets enchantés sur une foire populaire entourée de joyeux fêtards. Je me suis endormie cette nuit après avoir bu et chanté à tue tête des chansons ( dont certaines auraient fait rougir ma pauvre maman). Et il semblerait que je sois partie pour finir la journée au sein d'un palais de noble, missionnée pour réaliser une œuvre unique qui (je l'espère) me survivra. Une bonne étoile doit veiller sur ma destinée. Une étoile filante bourrée et erratique, sainte patronne des gens qui savent pas où ils se dirigent mais qui y vont avec sourire et optimisme.  

    Si les choses sont dites, qu'ajouter de plus ? J'avance le petit plateau contenant le bijou de pas grand chose que j'ai confectionné pour elle il y a quelques instants et je lui souris.

    - Je pense que vous pouvez en prendre possession. Nous sommes amenées à nous revoir très vite.

    Je cherche des yeux le regard de la mystérieuse dame au travers de la tulle noire. Difficile de déchiffrer l'expression qu'elle arbore derrière le voile noir. J'ose espérer que mon acceptation lui aura fait plaisir mais il n'y a aucun moyen pour moi d'en être sûre. La personne en face de moi constitue une énigme, autant que l'origine du masque sur lequel je vais travailler. Vous imaginez bien toutes les questions qui me taraudent en la regardant. Qui est elle ? D'où vient elle ? Quel fardeau porte t'elle et quel deuil l'accable ? D'où vient l'étrange impression que je ressens en la voyant ? Les cicatrices ni la peau d'albâtre que j'ai eu l'occasion d'entrevoir sous le voile n'ont fait qu'ajouter de nouvelles questions à la liste.

    J'ai de nouveau le reflexe de lisser la jupe de ma robe bordeaux avant de prudemment me relever. Je ne vois pas de prétexte que je pourrais invoquer pour prolonger davantage l'entretien.

    - Quelles instructions souhaitez vous me transmettre pour que je rejoigne votre logis ?

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