Alors qu'elle partageait avec lui ses passions, certe moins nombreuses que celles de Zaïn, mais non moins riches et captivantes, il avança une main et commença à lui caresser l'avant-bras, espérant ne pas en faire trop ni pas assez. Un petit geste simple mais agréable, manifestant son attachement ainsi que toute son attention.

- Bien sûr que je n'ai pas oublié ma proposition de croisière, on va d'ailleurs pas tarder à s'y atteler, le soleil ne devrait pas tarder à décliner. Fit-il dans un sourire avant de rebondir sur ce qu'elle avait dit en dernier. En tout cas, il me faudra rencontrer cette fameuse troupe de théâtre, ça parait être un groupe de joyeuses personnes ! Tant qu'aux étoiles, je les connais bien en tant que navigateur. J'ai d'ailleurs de nombreuses cartes célestes des différentes constellations, ce sont de précieuses boussoles lorsqu'on est en mer, tu savais ? Elles nous permettent de nous repérer en pleine nuit.

L'étude des constellations est capitales pour les marins et navigateurs, lorsque le soleil était couché et qu'ils ne pouvaient plus déterminer la position du Nord et du Sud, les capitaines de navires se référaient à leurs cartes des constellations, se servant de leur position dans le ciel pour se diriger durant la nuit. C'était d'autant plus important pour des pratiquants du Shierak qui vénéraient les étoiles.

- Selon moi, il y a une étoile pour toute âme de ce monde, la lune et le soleil rythment quant à eux la vie de ceux qui vivent sur le Sekaï. La lune symbolise le repos et le soleil l’activité, et ce pour chaque être de ce monde. Il y a très longtemps, dans les temps anciens, les Hommes étaient vulnérables face aux dangers de la nuit, ils se réunissaient ainsi autour de feux de camps qui leur assuraient protection et réconfort dans cette existence difficile. Et lorsqu’ils observaient les paysages plongés dans les ombres, ils pouvaient y distinguer des points de lumière correspondant à d’autres feux de camps allumés par des Hommes. C’étaient ces lumières qui rappelaient aux premiers Hommes qu’ils n’étaient pas seuls, et lorsqu’ils levaient les yeux vers ce ciel nébuleux, ils pouvaient en voir une myriade d’autres. Raconta-t-il, des étoiles dans les yeux.

Il parlait là de ses croyances dans le Shierak, mais d'une manière si poétique que ce n'était même plus de la religion, c'était juste une belle histoire chargée d'espoir.

Zaïn savait faire énormément de choses bien différentes car il avait toujours eu à se débrouiller par lui-même, devant se nourrir par ses propres moyens, travailler de lui-même et tout simplement vivre sans l'aide de personne. Tout ce qu'il avait fait, il l'avait appris pour mieux s'en sortir dans la vie. S'il savait pêcher et cuisiner c'était parce qu'il devait le faire lui-même, s'il savait se repérer c'était uniquement parce que personne ne lui indiquerai le chemin à suivre et s'il s'était cultivé par ses propres moyens, c'était parce que nul n'avait pu lui enseigner quoi que ce soit. S'il avait été motivé par une curiosité dévorante, il ne serait jamais arrivé à un point où il était polyvalent. Il lui restait encore maintes choses à découvrir et à apprendre puis à maitriser, mais tout ce qui était essentiel, il pensait le savoir.

Il avait écouté les anciens, les professionnels mais avait aussi lu tout ce qu'il pouvait sur les sujets qu'il devait maitriser. Il avait appris à se battre de lui-même et avait maitrisé les arts-martiaux qu'on lui avait montré, par la seule observation. Il avait appris à cuisiner à l'instinct au début, puis c'était sa sœur qui lui avait permis de se perfectionner. Pour la nage, il avait tout simplement fait par lui-même, ne voulant pas se noyer, il avait dû s'entrainer. Et ainsi de suite pour de nombreuses thématiques qu'il avait observé, essayé puis maitrisé. Il était un excellent élève, apprenant vite et bien rien que par l'observation. Zaïn était passé du gosse des rues tout juste bon à récurer les ponts à un fun combattant à succès maitrisant de nombreuses disciplines variées, dont quelques unes plutôt complexes comme la navigation ou la connaissance des constellations.

De facto, il suffirait à Kila de lui montrer quelque chose pour qu'il commence tout de suite à l'apprendre. Et même si elle ne savait pas ce qu'elle pourrait bien lui enseigner en retour, il y avait toujours des choses qu'elle maitrisait mais pas lui. Par exemple, il ne savait pas coudre, ni se battre au couteau, ni voler (bien que cela elle allait lui enseigner bientôt), ni faire du théâtre, quoiqu'il avait déjà le sens du spectacle dû à ses combats. Il réfléchi un instant avant de lui répondre.

- Eh bien je ne maitrise aucune magie ! Je ne sais rien faire de ce côté là, mais peut-être possèdes-tu un pouvoir que tu m'as caché et dont tu pourrais me parler ? Je suis aussi fort pour écouter que pour parler. Un pouvoir de séduction peut-être ? Répondit-il dans un petit sourire taquin.

Il avait toujours rêvé d'apprendre une magie, quelle qu'elle soit. Il avait toujours admiré ces mages surpuissants, comme Tagar, qui étaient capables de prouesses qu'il ne pourrait jamais réaliser. S'il était incroyablement fort physiquement, il ne faisait pas le poids face à certaines magies puissantes. Si Zaïn apprenait à maitriser la magie pour mieux s'en protéger, il serait réellement invincible !

Il fut d'abord étonné face aux précautions de sa dulcinée, pourquoi avait-elle besoin de protéger les draps de son lit ? Allait-elle se liquéfier ou quelque chose dans le genre qui pourrait tâcher les draps ? L'attention de Kila pour ce genre de détail fit plaisir à Zaïn, lui prouvant que c'était quelqu'un de méticuleuse et soucieuse de son environnement, mais cela éveilla un peu plus sa curiosité. Il avait vu juste en devinant que cette dernière avait des pouvoirs tout comme lui. C'était facile à deviner dans la mesure où les hybrides étaient préposés à la magie, la plupart d'entre eux, si ce n'était la majorité, maitrisaient la magie. Rien que le fait de naitre hybride était spécial en soit, il fallait en plus qu'ils soient préposés à la pratique magique. Zaïn était né avec une force hors-normes, sa sœur avait des dons télékinétiques, et il se doutait qu'en dehors d'avoir un charme infini, Kilanna avait quelque chose de magique aussi.

Mais lorsqu'elle dégaina sa dague, sa curiosité passa à de l'étonnement, et lorsqu'elle s'entailla le bras, son étonnement se mu à de la surprise. Malgré le calme apparent de la jeune hybride, Zaïn ne pu que s'inquiéter, lorsqu'elle lui tendit le bras une certaine panique s'afficha sur son visage. Il se pencha alors vers la commode, tirant un mouchoir en tissu d'un placard, immédiatement il le plaqua sur la blessure pour tenter d'endiguer une quelconque hémorragie. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata qu'il n'y avait aucune entaille sous le sans qu'il nettoya. Il releva son regard vers le visage de la douce et afficha un sourire, amusé d'avoir été berné de la sorte. Elle vint s'installer de nouveau près de lui, sur le lit, il posa le mouchoir sur la commode.

- C'est déjà un pouvoir assez impressionnant et ma foi plutôt utile;, en dehors de faire des blagues comme celle que tu viens de me faire. Il rit de bon coeur. Une telle magie m'aurait été fort pratique au début de ma carrière... Mais Tagar ne pourrait-il pas t'apporter des clés pour accroitre tes pouvoirs ? Il est très pédagogue et je l'ai déjà vu à l'œuvre : Il est un très grand mage, il pourrait bien t'apprendre à perfectionner ces dons. Fit-il remarquer.

En effet, Tagar aimait beaucoup partager son savoir, échanger sur beaucoup de choses et apprendre des choses aux autres. Zaïn pensa alors à quelque chose.

- Et de mon côté, je pourrais t'enseigner les arts martiaux, si cela t'intéresse ? Il afficha un large sourire qui découvrit ses dents.

Zaïn paru surpris par la réponse que lui délivra Kilanna.

- C'est étrange de vouloir dresser un mur entre son patron et soi-même, de mon point de vue c'est difficile de ne pas se lier d'amitié avec la personne pour qui l'on travaille... Surtout si c'est Tagar, aussi jovial et ouvert soit-il. Maintenant que je suis patron, je m'entend à merveille avec chacun de mes employés, je base un solide lien de confiance sur cette amitié, si tu vois ce que je veux dire. On est difficilement trahis par quelqu'un avec qui on s'entend bien, je peux accorder une pleine confiance à mes matelots et à mes guerriers parce que je me montre amical avec eux. Expliqua-t-il.

Enfin, en tant que grand optimiste, il vit le bon côté des choses : au moins Kilanna et lui n'étaient pas pareils et divergeaient sur quelques points. C'était bon signe, parce que vivre et aimer quelqu'un qui est le miroir de soi-même ne pouvait tout bonnement pas fonctionner, l'ennui prenant rapidement un tel couple. Mais cela l'étonnait tout de même, surtout venant de Tagar, de ne point vouloir lier une amitié avec Kila, pourtant le Coeur était quelqu'un de très amical, comptant plus d'amis que d'ennemis. Zaïn se rappelait de sa rencontre avec Sieur Reys, et un lien d'amitié s'était crée en l'espace de quelques heures seulement alors que rien ne rapprochait l'homme et l'hybride. Tant pis Pour Kilanna alors ! Elle ne savait pas ce qu'elle loupait. Zaïn s'efforcerai, par son lien privilégié avec elle, de créer une amitié avec Tagar, comme cela il pourrai lui enseigner la magie... C'était sa nouvelle mission secrète.

Il proposa alors de lui enseigner les arts martiaux, à défaut de pouvoir lui apprendre la magie. Immédiatement, elle refusa, ce qui était bien étrange, lui qui avait pour habitude de ne jamais refuser d'apprendre quoi que ce soit. Tant pis pour elle, encore une fois. Il lui rendit son baiser avant de passer à autre chose alors, rigolant de bon coeur face à la mine mystérieuse qu'elle employa.

- Bon très bien ! Il se leva du lit. Allons jeter un coup d'oeil à la cuisson, puis si tu le veux toujours, on partira pour une petite croisière bucolique. Il lui tendit la main pour qu'elle lui prenne.

Kilanna avait vraiment envie de naviguer un peu, ça faisait plaisir à entendre et à voir, son engouement se transmettant à Zaïn, même s'il avait navigué des centaines de fois - pour de longs voyages même - faire une virée en mer avec Kila avait quelque chose de merveilleux que toutes ses autres sessions de navigation n'avaient pas jusque là. Bien évidemment ils étaient que deux, et même si Zaïn savait parfaitement manœuvre un tel navire, c'était tout bonnement impossible de déployer plus de deux voiles avec un équipage si restreint. Ils allaient donc déployer la voile d'artimon ainsi qu'un ou deux foc, comme une légère brise s'était levée dans la soirée, ils allaient pouvoir avancer un peu, certe lentement, mais suffisamment pour faire une petite virée en dehors de la baie, il l'espérait. Pendant qu'il déploierai les voiles, il laisserai le gouvernail à Kilanna, il avait hâte de voir comment elle réagirai.

Mais pour l'heure, ils devaient s'occuper de la cuisine. Ils s'étaient absentés un petit quart d'heure de la cuisine et le poisson devait commencer à sentir bon. Kila lui passa devant dans le couloir et annonça qu'elle avait faim. Ça tombait bien : une bonne odeur avait envahit la cuisine en leur absence. Zaïn s'approcha du four où était posé le plat et souleva la coupole de terre cuite qui surmontait le plat. Leurs narines accueillirent le doux parfum des épices qui imprégnaient les filets de dorade. L'huile et le beur crépitait et venait dorer la partie supérieure des filets.

- C'est presque prêt, on va laisser le tout caraméliser un peu, il explliqua, la chaleur du plat, vu qu'il est fermé, va faire fondre le sucre contenu dans la chair, ce qu'on appelle la caramélisation : c'est les parties dorées qui se forment sur les filets. Indiqua-t-il avant de refermer le plat en terre cuite. On va maintenant dresser la table. Tu préfères manger en intérieur peut-être ? Les soirées peuvent se montrer un poil frisquet en novembre, même à Ikusa.

Le soleil commençait dangereusement à s'abaisser, il allait leur falloir mettre la table et immédiatement mettre les voiles, s'ils voulaient dîner au coucher de soleil. La situation parfaite serait de dresser les chandelles et le couvert sur la table du salon, de la sorte, en orientant la poupe du navire en direction de l'ouest, ils auraient le coucher de soleil sur la mer visible depuis la baie vitrée du salon que Kilanna aimait tant. Ce serait si beau !

Il voyait bien en elle une grande cuisinière en devenir, la curiosité étant une trait essentiel à tout bon cuistot qui se respectait. C'était nécessaire à l'expérimentation de nouvelles saveurs, à l'exploration de nouveaux épices et à l'imagination de nouvelles présentations. La cuisine était en effet un art infini, chaque jour de nouvelles recettes étaient inventées, dérivant d'une simple variation d'un autre plat, mais recelant de nouvelles saveurs qui en faisait un plat à part entière. Ils allaient se régaler. Elle entrepris donc de mettre la table, se souvenant d'où étaient rangés les couverts, décidemment elle avait apprivoisée les lieux comme si elle y avait toujours vécue, ça faisait plaisir à voir. Mais Kila demanda tout de même où se trouvaient les plateaux.

Zaïn jeta alors un coup d'œil au meuble qu'elle avait ouvert, sur l'étagère où normalement les plateaux étaient rangés. Ils n'y étaient pas. Mais il devina où ils devaient se trouver, sans un mot, comme obéissant à un ordre lancé par Kila, il passa une petite porte près du four qui donnait sur la réserve, là où les tonneaux de vin et d'eau douce, les sacs de grains et les caisses de victuailles étaient stockées. Il trouva facilement les plateaux, empilés près d'une barrique d'eau, vu qu'il les avait lavés la veille, il les avait laissé sécher là avant de les ranger. Il revint alors dans la cuisine, un plateau en bois dans la main, qu'il donna à sa dulcinée.

Alors qu'elle parti dans le salon pour dresser le couvert, Zaïn en profita pour ôter le plat en terre cuite du feu à l'aide de gants et le déposa sur le plan de travail. Il sorti un plateau en argent et une cloche d'un placard et disposa les filets de dorade à l'intérieur, déposant les légumes autour et faisant ensuite couler le jus sur le poisson pour terminer le parfumer. Il s'empara d'un citron qu'il coupa en deux et plaça dans le plat, de la sorte, ils pourraient ajouter un peu de son jus à leurs assiettes. La cerise sur le gâteau pensa-t-il, satisfait. Il referme le plat de sa cloche de sorte que la nourriture ne refroidisse pas.

Portant une serviette sur l'avant-bras et le plat dans la paume de sa main, il grimpa les trois marches qui menaient au salon et dans un immense sourire déposa le plat sous cloche sur la table qu'avait préparé Kilanna. Ils allaient se régaler. Il ne leur manquait plus que le coucher de soleil.

- Aller, on va faire pivoter ce navire pour dîner devant le coucher de soleil ! Il l'invita à le suivre sur le pont avant de lui indiquer : Je vais remonter l'ancre et déployer une ou deux voiles et toi tu te charge du gouvernail, ça ta va ?

Lorsqu'il arriva dans le salon, Zaïn remarqua bien qu'il y avait des choses qui avaient bougées, déjà Kilanna avait dressé une très jolie tablée à l'aide de ce qu'elle avait trouvée dans le salon. Si elle avait parfaitement apprivoisée la cuisine, elle avait carrément remodelée le salon. L'intention et le résultat plut au guerrier, tout naturellement qui siffla d'admiration. Elle lui demanda alors ce qu'il en pensait, ce à quoi il lui déposa un baiser sur la joue avant de répondre.

- Tu es pleine à craquer de talents, ça ne fait aucun doute, tu es parvenue à faire une très belle décoration, bravo ! Et en effet, il manque des bougies. Tu devrais en trouver dans le petit placard de cette armoire, dans une boite en fer blanc. Il désigna le meuble en question.

Il lui donna alors les pierres à feu qu'il avait récupéré et qu'elle savait manier à présent.

Une fois sur le pont du navire, Zaïn commença à tirer sur la drisse de la brigandine, hissant la voile de taille moyenne. Cependant il ne toucha pas à l'Écoute, il bordera la brigantine lorsque l'ancre serai remontée, mais avant de rejoindre le cabestan vers la proue, il s'arrêta au niveau de Kilanna, dubitative face au gouvernail. Il posa une main sur son épaule et une main sur le volant de bois.

- Te verras c'est très simple, si tu veux que le navire aille à tribord, à droite, tu fais tourner la roue sur la droite, et inversement pour aller à bâbord, à gauche. Ça devrait être facile vu qu'il y a peu de courant dans la baie. Tu peux déjà tourner le gouvernail vers la gauche, dès que j'aurai remonté l'ancre, le navire commencera à un peu bouger. Il leva un pouce en l'air avec un sourire.

Il sauta alors sur le pont et arriva au niveau du cabestan. Il attrapa l'une des barre du pivot et commença à le tourner avec une facilité impressionnante, alors que l'ancre et sa chaine devait avoisiner les cinquante kilos, l'hybride à la force incommensurable remontait l'ancre comme s'il elle ne pesait que quelques grammes. Lorsque le son des chaines s'enroulant autour du cabestan s'arrêta, Zaïn fit signe à Kilanna de virer à bâbord. Le navire bougeait très doucement sus les quelques vaguelettes du soir. Zaïn alla au bout de la proue et tira sur la drisse du premier foc avant de hisser le second. Les deux petites voiles se gonflèrent doucement sous la brise. Il revint vers la poupe et borda la voile d'artimon qui se gonfla un peu à son tour. Le Vanguard avançait doucement, étant un gros navire, mais ces petites voiles suffisant à le tracter un peu sur les eaux calmes de la baie. Kilanna n'avait pas grand chose à faire mais se débrouillait à merveille !

Kilanna, en plus d'être riche de nombreux talents, était adorable, d'une beauté sans bornes, d'un humour à se tordre de rire, d'une curiosité bénéfique, d'une intelligence surprenante, mais apprenait vite en plus ! L'hybride se débrouilla à merveille pour orienter le navire vers la sortie de la baie du port d'Ikusa, en faisant instinctivement attention de bien rester au centre du chenal, sans que Zaïn ai eu à lui signifier. Après c'était logique de ne pas trop s'approcher des digues ni des autres navires, ce qu'elle parvenait à faire du premier coup sans mentorat. Finalement ils étaient pareils tous les deux, quelques unes des qualités citées tantôt pouvaient également être appliquées à Zaïn, pour certaines. Ils avaient été fait pour se rencontrer, c'était d'ailleurs un crime que leurs chemins ne se soient pas croisés plus tôt !

Ils voguaient lentement, avoisinant les cinq nœuds, en direction de la sortie de la baie, le soleil serait bientôt dans leur dos, le salon serait alors éclairé par les derniers rayons de soleil de la journée et ils pourraient dîner tout en observant le coucher de soleil de la mer. Zaïn remonta sa ligne, un brin déçu que sa canne à pêche n'ai eu aucune prise, mais il se réconforta en se disant que la ligne jetée par Kilanna avait tout de suite ferrée un poisson, ce qui était un sacré coup de chance. Etant revenu tout près d'elle, ayant terminé de déployer les petites voiles nécessaires, Zaïn ne manqua pas de lui signifier qu'elle se débrouillait à merveille.

- Tu t'en sors superbement bien. Les yeux bien dans l'axe du navire, en faisant bien attention de ne pas se rapprocher de trop des différents obstacles, tu maitrise parfaitement les bases de la navigation. Tu ferais une excellente timonière avec de l'expérience... ça te plait ? S'enquit-il.

Pour lui qui adorait la liberté de pouvoir voguer de par les mers, c'était une expérience qui était devenue la routine, mais pour une personne n'ayant jamais tenue la barre d'un navire, surement l'un des plus gros engins bâtit par l'homme - bien que celui de Zaïn ne soit pas le plus grand, il était point petit - ce devait être une expérience assez grisante. Mais après tout Kilanna avait la faculté de voler, peut-être que celle de naviguer sur les flots lui paraitrait banale à côté de celle de voler, d'où la question de Zaïn pour savoir si au moins cela lui plaisait, inquiet de lui avoir donné une tâche qui l'ennuyait.