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Elle hocha la tête. Bien. Elle avait retenu l'information. Elle pourrait donc attendre le lendemain pour parler à la demoiselle. Et, ensemble, elles pourraient peut-être décider de quelque chose... Sans pour autant aller directement voir la rivale.
- C'est noté. Nous nous revoyons dans quelques jours, alors.
Elle avait soutenu son regard lorsqu'il avait planté le sien dans ses yeux. Elle ne fuierait pas. S'il cherchait ainsi à la sonder, il ne serait pas déçu. Elle était fidèle. Et, même si elle avait souvent trahi les autres assassins, cette fois, elle ne le ferait pas. Il était parti pour l'aider. Elle l'avait payé une fortune pour cela. Elle pouvait donc lui faire confiance. Au moins pour cette fois. L'argent menait le monde, elle était bien placée pour le savoir, elle qui avait failli avoir des problèmes d'argent, jusqu'à ce que le Coeur la sauve avec ce nouvel emploi. Même si jamais elle ne l'admettrait face à lui.
- Je compte aussi sur vous.
Après tout, dans un partenariat, toutes les parties étaient aussi importantes les unes que les autres. Elle se leva alors. De toutes façons, il serait bientôt l'heure pour l'auberge de fermer, si elle calculait bien. Seules les personnes ayant réservé une chambre ne seraient pas jetées dehors. Et elle faisait partie de la deuxième catégorie, étant logée un peu plus loin, avec le reste de la troupe.
- C'est noté. Nous nous revoyons dans quelques jours, alors.
Elle avait soutenu son regard lorsqu'il avait planté le sien dans ses yeux. Elle ne fuierait pas. S'il cherchait ainsi à la sonder, il ne serait pas déçu. Elle était fidèle. Et, même si elle avait souvent trahi les autres assassins, cette fois, elle ne le ferait pas. Il était parti pour l'aider. Elle l'avait payé une fortune pour cela. Elle pouvait donc lui faire confiance. Au moins pour cette fois. L'argent menait le monde, elle était bien placée pour le savoir, elle qui avait failli avoir des problèmes d'argent, jusqu'à ce que le Coeur la sauve avec ce nouvel emploi. Même si jamais elle ne l'admettrait face à lui.
- Je compte aussi sur vous.
Après tout, dans un partenariat, toutes les parties étaient aussi importantes les unes que les autres. Elle se leva alors. De toutes façons, il serait bientôt l'heure pour l'auberge de fermer, si elle calculait bien. Seules les personnes ayant réservé une chambre ne seraient pas jetées dehors. Et elle faisait partie de la deuxième catégorie, étant logée un peu plus loin, avec le reste de la troupe.
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- C'est noté. Nous nous revoyons dans quelques jours, alors.
La comédienne rousse n’avait pas bronché lorsqu’il l’avait appelée « petite », pas plus qu’elle n’avait fui son regard déterminé. Décidément, songea Aldrevin, non sans un certain contentement, ce n’est pas une jeune fille comme les autres...
L’assassin aurait pu craindre que la demoiselle ne le poignarde dans le dos, au propre comme au figuré ; après tout, elle avait avoué elle-même avoir trahi les siens par le passé. Cependant, et assez étrangement, il se rendait compte avec surprise qu’il lui faisait confiance. C’était logique, après tout : ils étaient tous les deux dans le même camp désormais, et maintenant qu’il ne menaçait plus personne que l’hybride aurait pu s’être mis en tête de protéger, elle n’avait plus vraiment de raison de le dénoncer. Le poids de la bourse qu’elle lui avait cédée plus tôt et qui pendait désormais à sa ceinture venait renforcer cette confiance, certes circonstancielle, mais bien réelle par ailleurs.
Après avoir rappelé à l’homme qu’elle comptait également sur lui, la jeune femme se leva, prête à quitter la taverne, qui fermerait ses portes pour la nuit d’une minute à l’autre. Aldrevin l’imita. Il semblait que les deux conspirateurs n’avaient plus rien à se dire pour le moment.
— À dans trois jours, alors. Essaye de ne pas te faire tuer d’ici-là, et de convaincre ton amie de ne pas jouer les têtes brûlées. Ça pourrait compromettre nos plans.
Il était sur le point de franchir la porte de l’établissement et de s’enfoncer dans l’obscurité de la nuit lorsqu’il se retourna une dernière fois vers la jeune hybride qui rassemblait ses affaires et lui déclara, se surprenant lui-même :
— Au fait, au point où on en est, je pense que tu peux me tutoyer, toi aussi. Ah, et au passage, juste pour info, je m’appelle Aldrevin. Voilà, euh… bonne nuit. Et bonne chance.
Les mots étaient sortis de sa bouche presque instinctivement et il se rendit compte, un peu tard, qu’il lui avait donné son véritable nom, et pas celui qu’il utilisait d’ordinaire avec ses clients. Il faut croire qu’elle m’a vraiment fait une forte impression, observa-t-il – en espérant qu’il n’aurait pas à le regretter.
La comédienne rousse n’avait pas bronché lorsqu’il l’avait appelée « petite », pas plus qu’elle n’avait fui son regard déterminé. Décidément, songea Aldrevin, non sans un certain contentement, ce n’est pas une jeune fille comme les autres...
L’assassin aurait pu craindre que la demoiselle ne le poignarde dans le dos, au propre comme au figuré ; après tout, elle avait avoué elle-même avoir trahi les siens par le passé. Cependant, et assez étrangement, il se rendait compte avec surprise qu’il lui faisait confiance. C’était logique, après tout : ils étaient tous les deux dans le même camp désormais, et maintenant qu’il ne menaçait plus personne que l’hybride aurait pu s’être mis en tête de protéger, elle n’avait plus vraiment de raison de le dénoncer. Le poids de la bourse qu’elle lui avait cédée plus tôt et qui pendait désormais à sa ceinture venait renforcer cette confiance, certes circonstancielle, mais bien réelle par ailleurs.
Après avoir rappelé à l’homme qu’elle comptait également sur lui, la jeune femme se leva, prête à quitter la taverne, qui fermerait ses portes pour la nuit d’une minute à l’autre. Aldrevin l’imita. Il semblait que les deux conspirateurs n’avaient plus rien à se dire pour le moment.
— À dans trois jours, alors. Essaye de ne pas te faire tuer d’ici-là, et de convaincre ton amie de ne pas jouer les têtes brûlées. Ça pourrait compromettre nos plans.
Il était sur le point de franchir la porte de l’établissement et de s’enfoncer dans l’obscurité de la nuit lorsqu’il se retourna une dernière fois vers la jeune hybride qui rassemblait ses affaires et lui déclara, se surprenant lui-même :
— Au fait, au point où on en est, je pense que tu peux me tutoyer, toi aussi. Ah, et au passage, juste pour info, je m’appelle Aldrevin. Voilà, euh… bonne nuit. Et bonne chance.
Les mots étaient sortis de sa bouche presque instinctivement et il se rendit compte, un peu tard, qu’il lui avait donné son véritable nom, et pas celui qu’il utilisait d’ordinaire avec ses clients. Il faut croire qu’elle m’a vraiment fait une forte impression, observa-t-il – en espérant qu’il n’aurait pas à le regretter.
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Ne pas se faire tuer.. Elle fit une moue ironique. S'il savait... Mourir avait toujours été le cadet de ses soucis, et ce n'était pas en ce jour que cet état de fait allait changer.
Elle s'apprêtait à rentrer au logement qui leur avait été fourni quand, sans prévenir, il l'autorisa à le tutoyer et lui donna son nom... Elle cligna des yeux plusieurs fois. Pardon ? Elle devait avoir mal entendu... Depuis quand un assassin se révélait-il à quelqu'un qu'il connaissait à peine ?
[color:a546=cc6633]- Kila... Nna.
Elle n'allait pas non plus lui donner son surnom, ils n'étaient pas amis ! Une fois leur mission commune accomplie, ils ne se reverraient probablement plus. Inutile donc de se montrer trop familiers.
Trois jours plus tard
Elle l'avait fait ! Elle avait réussi à la convaincre (tout en chassant pour l'aubergiste pour qu'il la laisse en paix, elle l'avait presque oublié, celui-là) de ne pas aller discuter directement avec sa rivale. Par contre, elle n'avait toujours pas de plan. En effet, elle lui avait confirmé que, lorsqu'Halewyn n'était pas là, c'était une mauvaise idée que de vouloir modifier le texte. Lui seul savait amadouer suffisamment leur directeur pour qu'il accepte des changements majeurs. Alors, elle était presque revenue au point de départ. De plus, la demoiselle avait insisté pour l'accompagner aux retrouvailles. Kilanna avait négocié, mais avait perdu. Elle avait simplement obtenu qu'elle reste à l'extérieur, au cas où sa rivale soit présente. Elles avaient convenu de deux signes muets, l'un pour si la voie était libre, l'autre pour si elle devait repartir sans se faire voir. C'était le mieux que Kila pouvait obtenir. Si sa rivale était absente, son amie viendrait assister et peut-être participer à l'échange. Elle avait été inflexible sur ce point.
Elle s'apprêtait à rentrer au logement qui leur avait été fourni quand, sans prévenir, il l'autorisa à le tutoyer et lui donna son nom... Elle cligna des yeux plusieurs fois. Pardon ? Elle devait avoir mal entendu... Depuis quand un assassin se révélait-il à quelqu'un qu'il connaissait à peine ?
[color:a546=cc6633]- Kila... Nna.
Elle n'allait pas non plus lui donner son surnom, ils n'étaient pas amis ! Une fois leur mission commune accomplie, ils ne se reverraient probablement plus. Inutile donc de se montrer trop familiers.
Trois jours plus tard
Elle l'avait fait ! Elle avait réussi à la convaincre (tout en chassant pour l'aubergiste pour qu'il la laisse en paix, elle l'avait presque oublié, celui-là) de ne pas aller discuter directement avec sa rivale. Par contre, elle n'avait toujours pas de plan. En effet, elle lui avait confirmé que, lorsqu'Halewyn n'était pas là, c'était une mauvaise idée que de vouloir modifier le texte. Lui seul savait amadouer suffisamment leur directeur pour qu'il accepte des changements majeurs. Alors, elle était presque revenue au point de départ. De plus, la demoiselle avait insisté pour l'accompagner aux retrouvailles. Kilanna avait négocié, mais avait perdu. Elle avait simplement obtenu qu'elle reste à l'extérieur, au cas où sa rivale soit présente. Elles avaient convenu de deux signes muets, l'un pour si la voie était libre, l'autre pour si elle devait repartir sans se faire voir. C'était le mieux que Kila pouvait obtenir. Si sa rivale était absente, son amie viendrait assister et peut-être participer à l'échange. Elle avait été inflexible sur ce point.
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Au cours de ces trois jours de répit, Aldrevin avait eu le temps de réfléchir à tout ça à tête reposée.
Plus il y pensait, et plus il se trouvait bête d’avoir ainsi cédé à la jeune femme – Kilanna, se souvint-il. Il aurait eu bien des opportunités, au cours de leur conversation, de l’envoyer paître ou, si nécessaire, de la mettre hors d’état de nuire. Et pourtant, il l’avait laissée le manipuler à sa guise. S’il prenait vraiment le temps d’y réfléchir, il devait admettre que le jeune âge de la comédienne l’avait sans doute incité à baisser sa garde et à se montrer plus conciliant envers elle, comme guidé par une sorte… d’instinct paternel ? Brrr. Il avait des frissons de dégoût rien que d’y penser.
Maintenant qu’il avait retrouvé toute sa raison, il réalisait avec stupeur à quel point il avait été imprudent. De base, il n’aurait jamais dû se pointer dans cette taverne à visage découvert, sans même une capuche sur la tête. Il n’aurait pas non plus dû rester aussi longtemps, à scruter sa victime en attendant l’occasion parfaite pour lui tomber dessus ; il aurait mieux fait d’abandonner son projet de s’acquitter de sa tâche ce soir-là et remettre ça à un moment plus propice. Fichue fierté, pesta-t-il intérieurement. Elle lui avait joué bien des tours au cours de sa vie…
Et puis qu’est-ce qui lui avait pris de dévoiler son nom – son véritable nom – à une parfaite inconnue, qui plus est une inconnue au service du Cœur ? Alors ça, c’était un mystère, même après trois jours d'intense réflexion. Qu’est-ce qui l’avait poussé à se montrer si imprudent, si inconscient ? Lui avait-elle jeté un sort quelconque, destiné à le forcer à s’ouvrir davantage ? Pourtant, il ne lui semblait pas qu’elle fût une mage… non, décidément, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Et, définitivement, ça ne lui plaisait pas.
Il en était là de ses réflexions – ou plutôt de ses ruminations – quand arriva le jour du rendez-vous. Ils n’avaient pas convenu d’un horaire précis pour leurs retrouvailles, aussi s’était-il installé dans la taverne en tout début de soirée, résigné à attendre que la jeune fille daigne pointer le bout de son nez. Il n’avait pas réfléchi à un plan plus précis, aux « preuves » qu’ils pourraient fabriquer pour duper son ex-cliente – qui commençait sans doute à s’impatienter –, aux moyens de mettre en œuvre leur stratagème ; il comptait sur elle pour cette partie-là. Après tout, il l’avait prévenue : il était un homme d’action, pas un intellectuel. Qui plus est, c’était elle qui était venue le trouver pour le détourner de sa mission initiale ; elle lui devait bien ça.
Aldrevin sirotait lentement sa deuxième chope de bière lorsqu’il aperçut une jeune femme à la chevelure rouge flamboyante, reconnaissable entre mille, en train de passer la porte de l’établissement. Pas trop tôt ! bougonna-t-il en son for intérieur. Bon, cette fois, Aldrevin, fais pas le con. Sois prudent. Elle est jeune, certes, mais aussi étonnant que ça puisse paraître, elle n’est pas née de la dernière pluie...
La jeune femme balaya la salle du regard et finit par poser ses yeux sur lui. Il lui fit un petit signe de la main tandis qu’elle s’avançait vers lui d’un pas assuré.
— Salut, l’affreuse, déclara-t-il d’un ton bourru lorsqu’elle fut à portée de voix. Bon, alors, ces derniers jours ont été productifs ?
Plus il y pensait, et plus il se trouvait bête d’avoir ainsi cédé à la jeune femme – Kilanna, se souvint-il. Il aurait eu bien des opportunités, au cours de leur conversation, de l’envoyer paître ou, si nécessaire, de la mettre hors d’état de nuire. Et pourtant, il l’avait laissée le manipuler à sa guise. S’il prenait vraiment le temps d’y réfléchir, il devait admettre que le jeune âge de la comédienne l’avait sans doute incité à baisser sa garde et à se montrer plus conciliant envers elle, comme guidé par une sorte… d’instinct paternel ? Brrr. Il avait des frissons de dégoût rien que d’y penser.
Maintenant qu’il avait retrouvé toute sa raison, il réalisait avec stupeur à quel point il avait été imprudent. De base, il n’aurait jamais dû se pointer dans cette taverne à visage découvert, sans même une capuche sur la tête. Il n’aurait pas non plus dû rester aussi longtemps, à scruter sa victime en attendant l’occasion parfaite pour lui tomber dessus ; il aurait mieux fait d’abandonner son projet de s’acquitter de sa tâche ce soir-là et remettre ça à un moment plus propice. Fichue fierté, pesta-t-il intérieurement. Elle lui avait joué bien des tours au cours de sa vie…
Et puis qu’est-ce qui lui avait pris de dévoiler son nom – son véritable nom – à une parfaite inconnue, qui plus est une inconnue au service du Cœur ? Alors ça, c’était un mystère, même après trois jours d'intense réflexion. Qu’est-ce qui l’avait poussé à se montrer si imprudent, si inconscient ? Lui avait-elle jeté un sort quelconque, destiné à le forcer à s’ouvrir davantage ? Pourtant, il ne lui semblait pas qu’elle fût une mage… non, décidément, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Et, définitivement, ça ne lui plaisait pas.
Il en était là de ses réflexions – ou plutôt de ses ruminations – quand arriva le jour du rendez-vous. Ils n’avaient pas convenu d’un horaire précis pour leurs retrouvailles, aussi s’était-il installé dans la taverne en tout début de soirée, résigné à attendre que la jeune fille daigne pointer le bout de son nez. Il n’avait pas réfléchi à un plan plus précis, aux « preuves » qu’ils pourraient fabriquer pour duper son ex-cliente – qui commençait sans doute à s’impatienter –, aux moyens de mettre en œuvre leur stratagème ; il comptait sur elle pour cette partie-là. Après tout, il l’avait prévenue : il était un homme d’action, pas un intellectuel. Qui plus est, c’était elle qui était venue le trouver pour le détourner de sa mission initiale ; elle lui devait bien ça.
Aldrevin sirotait lentement sa deuxième chope de bière lorsqu’il aperçut une jeune femme à la chevelure rouge flamboyante, reconnaissable entre mille, en train de passer la porte de l’établissement. Pas trop tôt ! bougonna-t-il en son for intérieur. Bon, cette fois, Aldrevin, fais pas le con. Sois prudent. Elle est jeune, certes, mais aussi étonnant que ça puisse paraître, elle n’est pas née de la dernière pluie...
La jeune femme balaya la salle du regard et finit par poser ses yeux sur lui. Il lui fit un petit signe de la main tandis qu’elle s’avançait vers lui d’un pas assuré.
— Salut, l’affreuse, déclara-t-il d’un ton bourru lorsqu’elle fut à portée de voix. Bon, alors, ces derniers jours ont été productifs ?
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Elle ne répondit pas tout de suite. En effet, elle commença par observer les environs. Leur adversaire commune était-elle présente ? À première vue, cela ne semblait pas être le cas. Mais on n'était jamais trop prudente.
Lorsque son impression fut confirmée, résignée, elle adressa à sa complice le signe convenu pour qu'elle les rejoigne. Puis, pendant qu'elle traversait les lieux, Kilanna répondit enfin :
- Disons que c'est une demi victoire. Elle a insisté pour venir.
Puis elle attendit que la deuxième demoiselle les ait rejoints, avant de lancer :
- Une idée ? Vous avez pu parler ? Vous... Tu lui as dit quelque chose ? Ou tu attends un plan plus précis ?
- Moi, j'ai une idée !
- Toi, tu te tais. Tu es là en spectatrice.
Cela eut le mérite de clouer le bec de la fameuse invitée. Néanmoins, cela donna une idée à l'ancienne assassin :
- Et si... Et si on retournait son plan contre elle ? Si on organisait une rencontre avec l'une de nous, ou les deux, pour qu'on la distraie, et vous... Tu... Lui ferais subir le sort initialement réservé à Mademoiselle ? Pour lui faire réaliser ce qu'elle demande ? En espérant que ça suffise pour lui faire abandonner son idée.
Cette idée ne lui semblait pas si idéale. Mais, tant qu'à amener l'ancienne cible de l'homme, autant lui donner un rôle. D'autant plus qu'elle était une actrice passionnée, ce qui saurait la rendre suffisamment convaincante.
Lorsque son impression fut confirmée, résignée, elle adressa à sa complice le signe convenu pour qu'elle les rejoigne. Puis, pendant qu'elle traversait les lieux, Kilanna répondit enfin :
- Disons que c'est une demi victoire. Elle a insisté pour venir.
Puis elle attendit que la deuxième demoiselle les ait rejoints, avant de lancer :
- Une idée ? Vous avez pu parler ? Vous... Tu lui as dit quelque chose ? Ou tu attends un plan plus précis ?
- Moi, j'ai une idée !
- Toi, tu te tais. Tu es là en spectatrice.
Cela eut le mérite de clouer le bec de la fameuse invitée. Néanmoins, cela donna une idée à l'ancienne assassin :
- Et si... Et si on retournait son plan contre elle ? Si on organisait une rencontre avec l'une de nous, ou les deux, pour qu'on la distraie, et vous... Tu... Lui ferais subir le sort initialement réservé à Mademoiselle ? Pour lui faire réaliser ce qu'elle demande ? En espérant que ça suffise pour lui faire abandonner son idée.
Cette idée ne lui semblait pas si idéale. Mais, tant qu'à amener l'ancienne cible de l'homme, autant lui donner un rôle. D'autant plus qu'elle était une actrice passionnée, ce qui saurait la rendre suffisamment convaincante.
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Tandis qu’Aldrevin attendait patiemment – le plus patiemment possible, du moins – que son associée réponde à sa question, la jeune femme scrutait les environs. Elle semblait être à la recherche de quelque chose… ou de quelqu’un ? Peut-être l’ex-cliente de l’assassin ? Ce dernier décida de la laisser faire, conscient qu’elle tiendrait de toute façon à vérifier par elle-même l’absence de la doublure même s’il lui assurait qu’elle ne se trouvait pas ici.
Au terme de ce qui sembla une éternité à l’homme, l’hybride sembla se résigner et, se tournant vers la porte d’entrée de la taverne, esquissa un petit signe de la main. Aldrevin fronça les sourcils, perplexe, mais comprit bien vite de quoi il était question lorsqu’il vit la comédienne brune, alias son ancienne cible, passer la porte de la taverne et s’avancer vers eux.
Impulsivement, le sang de l’assassin commença à chauffer. Elle aurait pu me prévenir, merde ! pesta-t-il intérieurement. Se montrer et révéler son identité à une ancienne rivale qui menaçait de le dénoncer si il ne se montrait pas coopératif, c’était une chose, mais exposer son visage et ses intentions à une illustre inconnue qu’à peine quelques jours auparavant il prévoyait d’attaquer, c’était une tout autre paire de manches. Faîtes que cette tête brûlée d’hybride ne lui en ait pas trop dit..., implora-t-il. Il aurait bien signifié son mécontentement à la rousse flamboyante mais, alors qu’il ouvrait la bouche, elle prit la parole, répondant enfin à sa question :
- Disons que c'est une demi victoire. Elle a insisté pour venir.
Ainsi donc, la brunette avait forcé son amie à la laisser venir avec elle. Bon. Cela ne rendait pas la situation moins embarrassante, mais au moins, il ne s’agissait vraisemblablement pas d’une tentative de l’ancienne assassin pour le mettre dos au mur. Comment une si frêle humaine peut forcer cette petite terreur à quoi que ce soit? se demanda toutefois Aldrevin à mesure que la comédienne brune s’approchait.
Alors que cette dernière atteignait finalement leur table et s’installait entre eux deux, la rousse reprit la parole.
- Une idée ? Vous avez pu parler ? Vous... Tu lui as dit quelque chose ? Ou tu attends un plan plus précis ?
- Moi, j'ai une idée ! intervint la brune.
- Toi, tu te tais. Tu es là en spectatrice.
Aldrevin ne savait pas vraiment s’il devait être amusé ou agacé par cet échange entre les deux jeunes femmes. Il avait toujours été extrêmement méfiant, pour ne pas dire hostile, à toute forme d’autorité ; or, le ton sur lequel la rousse s’adressait à son amie semblait dénoter une forme de domination de l’hybride sur l’humaine. Cela ne plaisait qu’à moitié à notre assassin.
Kilanna, qui ne semblait pas avoir perçu le trouble de l’homme, poursuivit, exposant à son compère un plan qui venait sans doute tout juste de germer dans son esprit. Aldrevin l’écouta, attentif. Ce n’était pas un mauvais plan, même si celui-ci impliquait que son ancienne cliente ne le payerait pas, finalement, mais l’assassin ne comptait pas céder à la jeune tyranne si facilement. D’un air pensif, il répondit :
— Hm, oui, pourquoi pas… ça peut s’envisager, mais j’aimerais bien entendre le plan de ton amie avant de me lancer là-dedans. Tu l’as muselée avant même de savoir ce qu’elle avait à dire. Ce n’est pas une façon de traiter ses amis.
Sa mine concentrée s’était au fil de sa phrase muée en un rictus ironique, qu’il adressa à la comédienne rousse, en guettant sa réaction.[/i]
Au terme de ce qui sembla une éternité à l’homme, l’hybride sembla se résigner et, se tournant vers la porte d’entrée de la taverne, esquissa un petit signe de la main. Aldrevin fronça les sourcils, perplexe, mais comprit bien vite de quoi il était question lorsqu’il vit la comédienne brune, alias son ancienne cible, passer la porte de la taverne et s’avancer vers eux.
Impulsivement, le sang de l’assassin commença à chauffer. Elle aurait pu me prévenir, merde ! pesta-t-il intérieurement. Se montrer et révéler son identité à une ancienne rivale qui menaçait de le dénoncer si il ne se montrait pas coopératif, c’était une chose, mais exposer son visage et ses intentions à une illustre inconnue qu’à peine quelques jours auparavant il prévoyait d’attaquer, c’était une tout autre paire de manches. Faîtes que cette tête brûlée d’hybride ne lui en ait pas trop dit..., implora-t-il. Il aurait bien signifié son mécontentement à la rousse flamboyante mais, alors qu’il ouvrait la bouche, elle prit la parole, répondant enfin à sa question :
- Disons que c'est une demi victoire. Elle a insisté pour venir.
Ainsi donc, la brunette avait forcé son amie à la laisser venir avec elle. Bon. Cela ne rendait pas la situation moins embarrassante, mais au moins, il ne s’agissait vraisemblablement pas d’une tentative de l’ancienne assassin pour le mettre dos au mur. Comment une si frêle humaine peut forcer cette petite terreur à quoi que ce soit? se demanda toutefois Aldrevin à mesure que la comédienne brune s’approchait.
Alors que cette dernière atteignait finalement leur table et s’installait entre eux deux, la rousse reprit la parole.
- Une idée ? Vous avez pu parler ? Vous... Tu lui as dit quelque chose ? Ou tu attends un plan plus précis ?
- Moi, j'ai une idée ! intervint la brune.
- Toi, tu te tais. Tu es là en spectatrice.
Aldrevin ne savait pas vraiment s’il devait être amusé ou agacé par cet échange entre les deux jeunes femmes. Il avait toujours été extrêmement méfiant, pour ne pas dire hostile, à toute forme d’autorité ; or, le ton sur lequel la rousse s’adressait à son amie semblait dénoter une forme de domination de l’hybride sur l’humaine. Cela ne plaisait qu’à moitié à notre assassin.
Kilanna, qui ne semblait pas avoir perçu le trouble de l’homme, poursuivit, exposant à son compère un plan qui venait sans doute tout juste de germer dans son esprit. Aldrevin l’écouta, attentif. Ce n’était pas un mauvais plan, même si celui-ci impliquait que son ancienne cliente ne le payerait pas, finalement, mais l’assassin ne comptait pas céder à la jeune tyranne si facilement. D’un air pensif, il répondit :
— Hm, oui, pourquoi pas… ça peut s’envisager, mais j’aimerais bien entendre le plan de ton amie avant de me lancer là-dedans. Tu l’as muselée avant même de savoir ce qu’elle avait à dire. Ce n’est pas une façon de traiter ses amis.
Sa mine concentrée s’était au fil de sa phrase muée en un rictus ironique, qu’il adressa à la comédienne rousse, en guettant sa réaction.[/i]
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Ah bon, on ne traitait pas ses amis ainsi ? Confuse, elle adressa un regard interrogateur à l'amie en question. Les relations sociales, sa plus grosse difficulté... C'est alors que la brune partit d'un rire cristallin :
- C'est parce qu'elle me connaît ! Mais promis, Kila, cette fois, je saurai me tenir... Enfin, je vais essayer.
L'hybride ne parlait toujours pas. Apparemment, dès qu'elle ouvrait la bouche, elle faisait une erreur. Très bien, elle ne le ferait plus, dans ce cas.
- En fait... J'aurais pensé aller la voir directement. Régler tout ça à l'amiable. Mais dans ce cas, nous n'aurions pas besoin de vous, Monsieur. Ni de Kila. Mon idée, c'est de régler ce conflit moi-même, sans y impliquer qui que ce soit d'autre. Elle a un problème avec moi ? J'irai le régler avec elle. Seule à seule.
Kilanna secoua la tête :
- Si elle a fait appel à un assassin, qui sait de quoi elle est capable ? Elle n'est peut-être pas cette incapable que je vois en elle.
- Peut-être. Mais peut-être aussi qu'elle a fait appel à quelqu'un d'extérieur parce qu'elle ne pense pas être assurée d'en sortir victorieuse si on se confronte directement l'une face à l'autre.
- Et imagine que tu la sous-estimes ? Qu'est-ce que je ferais, moi, s'il t'arrive quelque chose ?!
Elle eut droit à cette moue taquine qu'elle craignait tant.
- Oh, alors Madame a enfin accepté d'ouvrir son coeur ? Plus sérieusement, sache que ça me touche, mais je ne suis pas du genre à reculer. Elle me provoque ? Très bien. J'y répondrai.
- Je suis garde du corps. Laisse-moi t'accompagner et te protéger.
- Non. C'est mon problème. Laisse-moi le gérer seule.
Kilanna soupira. Décidemment, elle était têtue. Néanmoins, elle se retourna vers l'homme :
- Content ? Je crois que tu vas devoir nous départager.
- C'est parce qu'elle me connaît ! Mais promis, Kila, cette fois, je saurai me tenir... Enfin, je vais essayer.
L'hybride ne parlait toujours pas. Apparemment, dès qu'elle ouvrait la bouche, elle faisait une erreur. Très bien, elle ne le ferait plus, dans ce cas.
- En fait... J'aurais pensé aller la voir directement. Régler tout ça à l'amiable. Mais dans ce cas, nous n'aurions pas besoin de vous, Monsieur. Ni de Kila. Mon idée, c'est de régler ce conflit moi-même, sans y impliquer qui que ce soit d'autre. Elle a un problème avec moi ? J'irai le régler avec elle. Seule à seule.
Kilanna secoua la tête :
- Si elle a fait appel à un assassin, qui sait de quoi elle est capable ? Elle n'est peut-être pas cette incapable que je vois en elle.
- Peut-être. Mais peut-être aussi qu'elle a fait appel à quelqu'un d'extérieur parce qu'elle ne pense pas être assurée d'en sortir victorieuse si on se confronte directement l'une face à l'autre.
- Et imagine que tu la sous-estimes ? Qu'est-ce que je ferais, moi, s'il t'arrive quelque chose ?!
Elle eut droit à cette moue taquine qu'elle craignait tant.
- Oh, alors Madame a enfin accepté d'ouvrir son coeur ? Plus sérieusement, sache que ça me touche, mais je ne suis pas du genre à reculer. Elle me provoque ? Très bien. J'y répondrai.
- Je suis garde du corps. Laisse-moi t'accompagner et te protéger.
- Non. C'est mon problème. Laisse-moi le gérer seule.
Kilanna soupira. Décidemment, elle était têtue. Néanmoins, elle se retourna vers l'homme :
- Content ? Je crois que tu vas devoir nous départager.
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Suite à la provocation d’Aldrevin, la jeune hybride s’était contentée de se tourner vers son amie, une mine confuse sur le visage. L’assassin ne s’attendait pas vraiment à cette réaction – ou plutôt, d’ailleurs, cette absence de réaction ; il s’attendait encore moins à la réponse de l’autre jeune fille, pas du tout vexée par la façon dont son amie la traitait. En fait, ça avait l’air de l’amuser.
Aldrevin croisa les bras et s’adossa au mur derrière lui tandis que la brunette, visiblement enthousiaste, exposait son plan. Un plan pour le moins bancal, si ce n’est affreusement dangereux – non seulement pour elle, mais surtout pour lui : la comédienne brune semblait être d’une sincérité qui, dans d’autres circonstances, aurait pu être touchante mais qui, dans ce cas précis, les desservirait tous. À commencer par lui : en apprenant qu’il avait mis sa cible au courant de ses plans, son ancienne cliente pourrait être tentée de creuser jusqu’à trouver la véritable identité de l’assassin pour ensuite le dénoncer. Et elle n’aurait sans doute pas à creuser bien loin, l’homme ayant été suffisamment idiot pour révéler son identité à la comédienne hybride...
Tandis que les deux jeunes femmes débattaient, le cerveau d’Aldrevin tournait à plein régime – chose relativement inhabituelle, ses plans étant d’ordinaire assez simplistes. Mais cette situation était loin d’être ordinaire.
Quand Kilanna se tourna finalement vers lui pour l’inviter à les départager, il prit une profonde inspiration avant de se mettre à réfléchir à voix haute.
— Bon, de ce que j’ai compris, je ne dois pas tuer cette femme. Ça ne me facilite pas la tâche, sachant que, si elle apprend que je l’ai trahie – contre mon gré, mais tout de même –, elle tentera par tous les moyens de découvrir ma véritable identité pour ensuite aller me dénoncer. Si je pouvais la tuer, ce ne serait pas un problème, mais… bref. (Il se tut quelques secondes, le temps de rassembler ses idées.) Vos deux plans ne sont pas incompatibles. Toi, dit-il en désignant la jeune brune, tu pourrais aller voir madame, lui laisser entendre que tu sais – ou en tout cas, que tu te doutes – qu’elle cherche à te nuire – sans faire allusion à moi – ,ajouta-t-il d’un air menaçant, et tenter de régler ça à l’amiable. Sait-on jamais, ça pourrait marcher. Dans le doute, l’affreuse et moi, on serait cachés pas loin et on garderait un œil sur la situation. On pourrait convenir d’un signal, un petit signe de main que tu nous adresserais si les choses te semblent particulièrement mal engagées, et alors, je lui tirerais une flèche dans la jambe, et on en parle plus. Qu’est-ce que vous en dîtes?
Il se tourna vers les deux demoiselles, se demandant sincèrement si elles adhéreraient à ce plan qu’il avait mis sur pied en quelques minutes à peine. Il avait conscience de l’imperfection de ce dernier, mais il lui semblait ne pas pouvoir mieux faire. Pour l’heure, il espérait surtout ne pas avoir commis une erreur irréparable en se fiant à ces deux comédiennes...
Aldrevin croisa les bras et s’adossa au mur derrière lui tandis que la brunette, visiblement enthousiaste, exposait son plan. Un plan pour le moins bancal, si ce n’est affreusement dangereux – non seulement pour elle, mais surtout pour lui : la comédienne brune semblait être d’une sincérité qui, dans d’autres circonstances, aurait pu être touchante mais qui, dans ce cas précis, les desservirait tous. À commencer par lui : en apprenant qu’il avait mis sa cible au courant de ses plans, son ancienne cliente pourrait être tentée de creuser jusqu’à trouver la véritable identité de l’assassin pour ensuite le dénoncer. Et elle n’aurait sans doute pas à creuser bien loin, l’homme ayant été suffisamment idiot pour révéler son identité à la comédienne hybride...
Tandis que les deux jeunes femmes débattaient, le cerveau d’Aldrevin tournait à plein régime – chose relativement inhabituelle, ses plans étant d’ordinaire assez simplistes. Mais cette situation était loin d’être ordinaire.
Quand Kilanna se tourna finalement vers lui pour l’inviter à les départager, il prit une profonde inspiration avant de se mettre à réfléchir à voix haute.
— Bon, de ce que j’ai compris, je ne dois pas tuer cette femme. Ça ne me facilite pas la tâche, sachant que, si elle apprend que je l’ai trahie – contre mon gré, mais tout de même –, elle tentera par tous les moyens de découvrir ma véritable identité pour ensuite aller me dénoncer. Si je pouvais la tuer, ce ne serait pas un problème, mais… bref. (Il se tut quelques secondes, le temps de rassembler ses idées.) Vos deux plans ne sont pas incompatibles. Toi, dit-il en désignant la jeune brune, tu pourrais aller voir madame, lui laisser entendre que tu sais – ou en tout cas, que tu te doutes – qu’elle cherche à te nuire – sans faire allusion à moi – ,ajouta-t-il d’un air menaçant, et tenter de régler ça à l’amiable. Sait-on jamais, ça pourrait marcher. Dans le doute, l’affreuse et moi, on serait cachés pas loin et on garderait un œil sur la situation. On pourrait convenir d’un signal, un petit signe de main que tu nous adresserais si les choses te semblent particulièrement mal engagées, et alors, je lui tirerais une flèche dans la jambe, et on en parle plus. Qu’est-ce que vous en dîtes?
Il se tourna vers les deux demoiselles, se demandant sincèrement si elles adhéreraient à ce plan qu’il avait mis sur pied en quelques minutes à peine. Il avait conscience de l’imperfection de ce dernier, mais il lui semblait ne pas pouvoir mieux faire. Pour l’heure, il espérait surtout ne pas avoir commis une erreur irréparable en se fiant à ces deux comédiennes...
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Elle était vraiment ravie de ne plus faire partie du même monde que lui. Voilà qu'il envisageait encore de la tuer... Mais, même si elle-même était encore assassin, elle ne se serait pas attaquée à cette femme, tout simplement parce que, certes, elle traitait les hybrides d'une manière qui faisait bouillir son sang, mais elle agissait également de même avec d'autres races. N'étant pas une tortionnaire exclusive aux siens, Kilanna avait du mal à l'admettre, mais elle n'était pas son ennemie. Alors, elle ne devait pas mourir. D'un autre côté... Même dans cette optique, l'hybride n'était pas forcée de la protéger si quelqu'un d'autre tentait quelque chose... Mais elle ne pouvait pas donner cette autorisation à l'homme en face de la comédienne. Rha, décidemment, elle lui avait tout gâché en s'imposant ! Elle savait, pourtant, qu'elle n'aurait pas dû impliquer quelqu'un qui ignorait son passé dans toute cette histoire... Mais à présent, il était trop tard pour les regrets.
Alors, après avoir sondé du regard l'avis de sa collègue, elle se fit leur porte-parole.
- Ce que vous proposez nous mettra tous en grand danger : vous, Monsieur l'assassin, il est inutile de préciser ce que vous risquez en cas d'échec. Toi, très chère, tu risques d'y passer, ni plus ni moins. Quant à moi, une bonne réputation m'est indispensable. Si on découvre que je complote avec la pègre, ça impactera forcément mon employeur. Et il pourrait me renvoyer pour se venger. Mais si vous êtes tous d'accord, on peut tenter le coup.
Tagar, pardonnez-moi. Tiens, voilà qu'elle arrivait à l'appeler ainsi, maintenant. Mais c'était en elle-même. Cela comptait-il vraiment ?
- Ce n'est pas la peine de s'inquiéter. On n'échouera pas. Et pour le signe... Kila, celui que tu m'as fait avant que j'arrive, ça te va ?
Elle hocha la tête. Puis, après avoir de nouveau échangé un regard avec ses deux complices, elle lança :
- Bien ! On lève le camp ?
Alors qu'ils se levaient, elle s'arrangea pour se rapprocher de l'homme et, parlant à voix basse pour s'assurer que la femme ne l'entende pas, lui confia :
- Elle n'est pas au courant pour mon passé. Pas de gaffe. Souvenez-vous que j'ai toujours le poison.
Puis, l'air de rien, elle rejoignit son amie au comptoir pour payer leurs consommations.
Alors, après avoir sondé du regard l'avis de sa collègue, elle se fit leur porte-parole.
- Ce que vous proposez nous mettra tous en grand danger : vous, Monsieur l'assassin, il est inutile de préciser ce que vous risquez en cas d'échec. Toi, très chère, tu risques d'y passer, ni plus ni moins. Quant à moi, une bonne réputation m'est indispensable. Si on découvre que je complote avec la pègre, ça impactera forcément mon employeur. Et il pourrait me renvoyer pour se venger. Mais si vous êtes tous d'accord, on peut tenter le coup.
Tagar, pardonnez-moi. Tiens, voilà qu'elle arrivait à l'appeler ainsi, maintenant. Mais c'était en elle-même. Cela comptait-il vraiment ?
- Ce n'est pas la peine de s'inquiéter. On n'échouera pas. Et pour le signe... Kila, celui que tu m'as fait avant que j'arrive, ça te va ?
Elle hocha la tête. Puis, après avoir de nouveau échangé un regard avec ses deux complices, elle lança :
- Bien ! On lève le camp ?
Alors qu'ils se levaient, elle s'arrangea pour se rapprocher de l'homme et, parlant à voix basse pour s'assurer que la femme ne l'entende pas, lui confia :
- Elle n'est pas au courant pour mon passé. Pas de gaffe. Souvenez-vous que j'ai toujours le poison.
Puis, l'air de rien, elle rejoignit son amie au comptoir pour payer leurs consommations.
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Aldrevin observait les deux jeunes femmes du coin de l’œil en attendant leur réponse, qu’au fond de lui il espérait négative : plus il y pensait, plus son plan lui paraissait bancal. La doublure de la jeune brune, du peu qu’il en savait, ne semblait pas être femme à se laisser convaincre facilement ; il avait suggéré à la comédienne de régler ça « à l’amiable » plus pour lui faire plaisir qu’autre chose. Mais, si les choses venaient à s’envenimer et qu’il devait attaquer son ancienne cliente, même de loin, elle se douterait sans doute qu’il s’agissait de lui… Ceci dit, réalisa-t-il, je n’ai promis à personne de ne pas la tuer, elle. Si jamais les choses tournent mal, je pourrais toujours lui tirer une flèche dans la tête « par erreur »...
Tandis que l’assassin se perdait dans ses pensées, la jeune hybride semblait en pleine réflexion. Aldrevin commençait mine de rien à s’impatienter, retenant inconsciemment sa respiration. La comédienne rousse mit finalement un terme à son attente quand, après avoir consulté son amie du regard, elle lui répondit enfin. Aldrevin, à l’entendre énumérer les dangers de la solution qu’il proposait, crut avec soulagement qu’elle allait refuser ; sa conclusion le laissa donc sans voix. Elle était prête à prendre tous ces risques, malgré le danger évident ? Tiens donc.
La brune, toujours fidèle à elle-même, déclara avec enthousiasme – et une once de naïveté – que les trois compères n’échoueraient pas. Je n’en serais pas si sûr, à ta place, songea Aldrevin avec une grimace.
Ainsi, son plan avait été adopté. Bon. Il était toujours temps de se rétracter, mais… non. Aldrevin était trop fier pour ça – et cette fierté n’avait pas fini de lui jouer des tours…
Les deux jeunes femmes semblaient en avoir fini, aussi Kilanna proposa de lever le camp. Les trois comploteurs se levèrent mais, alors qu’Aldrevin, toujours sous le choc, allait prendre congé des deux demoiselles, la terrible hybride se pencha vers lui et le menaça, d’une voix presque inaudible :
- Elle n'est pas au courant pour mon passé. Pas de gaffe. Souvenez-vous que j'ai toujours le poison.
Malgré lui, l’assassin sourit. Il savait ce que c’était de devoir cacher son passé ; après tout, Renold, l’homme qu’il considérait comme son meilleur ami – son seul ami, à vrai dire –, ne connaissait pas même son véritable nom…
Reprenant ses esprits, Aldrevin répondit, sans se départir de son calme ni de son petit sourire :
— Pas besoin de me menacer, je ne comptais pas particulièrement m’entretenir avec ton amie autour d’une bière au sujet de ton passé sordide. Bon, par contre, on a un plan, c’est bien, mais quand est-ce qu’on le met à exécution ? Là, tout de suite, qu’est-ce qui va se passer ? On rentre chez nous, et puis ? On se retrouve quand ? Où ? Raaah, c’est compliqué de devoir collaborer avec d’autres gens !
Aldrevin ronchonnait plus pour le plaisir qu’autre chose, s’étant fait à l’idée de devoir composer avec ces deux inconnues, mais tant de réflexion lui donnait effectivement mal à la tête. Il avait bien besoin d’une bière supplémentaire...
Tandis que l’assassin se perdait dans ses pensées, la jeune hybride semblait en pleine réflexion. Aldrevin commençait mine de rien à s’impatienter, retenant inconsciemment sa respiration. La comédienne rousse mit finalement un terme à son attente quand, après avoir consulté son amie du regard, elle lui répondit enfin. Aldrevin, à l’entendre énumérer les dangers de la solution qu’il proposait, crut avec soulagement qu’elle allait refuser ; sa conclusion le laissa donc sans voix. Elle était prête à prendre tous ces risques, malgré le danger évident ? Tiens donc.
La brune, toujours fidèle à elle-même, déclara avec enthousiasme – et une once de naïveté – que les trois compères n’échoueraient pas. Je n’en serais pas si sûr, à ta place, songea Aldrevin avec une grimace.
Ainsi, son plan avait été adopté. Bon. Il était toujours temps de se rétracter, mais… non. Aldrevin était trop fier pour ça – et cette fierté n’avait pas fini de lui jouer des tours…
Les deux jeunes femmes semblaient en avoir fini, aussi Kilanna proposa de lever le camp. Les trois comploteurs se levèrent mais, alors qu’Aldrevin, toujours sous le choc, allait prendre congé des deux demoiselles, la terrible hybride se pencha vers lui et le menaça, d’une voix presque inaudible :
- Elle n'est pas au courant pour mon passé. Pas de gaffe. Souvenez-vous que j'ai toujours le poison.
Malgré lui, l’assassin sourit. Il savait ce que c’était de devoir cacher son passé ; après tout, Renold, l’homme qu’il considérait comme son meilleur ami – son seul ami, à vrai dire –, ne connaissait pas même son véritable nom…
Reprenant ses esprits, Aldrevin répondit, sans se départir de son calme ni de son petit sourire :
— Pas besoin de me menacer, je ne comptais pas particulièrement m’entretenir avec ton amie autour d’une bière au sujet de ton passé sordide. Bon, par contre, on a un plan, c’est bien, mais quand est-ce qu’on le met à exécution ? Là, tout de suite, qu’est-ce qui va se passer ? On rentre chez nous, et puis ? On se retrouve quand ? Où ? Raaah, c’est compliqué de devoir collaborer avec d’autres gens !
Aldrevin ronchonnait plus pour le plaisir qu’autre chose, s’étant fait à l’idée de devoir composer avec ces deux inconnues, mais tant de réflexion lui donnait effectivement mal à la tête. Il avait bien besoin d’une bière supplémentaire...
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Il ne comptait pas la trahir. Bien. Elle pourrait peut-être... Non. C'était un assassin, et un qui n'avait pas tourné le dos à sa profession. Elle ne devait pas baisser sa garde. En tous cas, il semblait avoir plus de jugeotte qu'elle, alors qu'il mettait le doigt sur tous les détails logistiques auxquels elle avait oublié de prêter attention. Alors, elle réfléchit. Il ne serait peut-être pas judicieux d'attendre la fin de toutes les représentations de la pièce en cours, car c'était probablement pour celle-là que leur nouvelle cible voulait la première place. Mais il fallait néanmoins rester discrets, ne pas attirer l'attention du public...
- Hum... Peut-être qu'on pourra mettre tout ça en place demain, après la représentation ? Pour le lieu, ce n'est pas à moi de le décider, mais disons... On se retrouve ici à la même heure, tous les trois ? Ce ne serait pas prudent de faire ça dans les coulisses ou notre logement. Il faudra qu'elle l'entraîne plus loin. Alors, voilà ce que je propose : on se retrouve, puis elle prend la direction des opérations, lui demande de lui parler ailleurs, dans un lieu isolé. Nous, on suit de loin, sans se faire remarquer. Ou alors, je suis, puisque même si elle me voit, je peux peut-être trouver une justification. Vous... Il faudrait que je puisse vous faire signe.
Elle avait complètement oublié qu'elle était censée le tutoyer. Et puis, pour elle aussi, c'était compliqué. Après tout, elle n'avait jamais été douée en relations sociales, ce qui n'était pas une bonne chose lorsqu'il s'agissait de travailler en équipe. Alors, elle ne pouvait que faire de son mieux. Elle avait conscience que son organisation était bancale, mais pour le moment, elle ne pouvait pas proposer mieux.
- Hum... Peut-être qu'on pourra mettre tout ça en place demain, après la représentation ? Pour le lieu, ce n'est pas à moi de le décider, mais disons... On se retrouve ici à la même heure, tous les trois ? Ce ne serait pas prudent de faire ça dans les coulisses ou notre logement. Il faudra qu'elle l'entraîne plus loin. Alors, voilà ce que je propose : on se retrouve, puis elle prend la direction des opérations, lui demande de lui parler ailleurs, dans un lieu isolé. Nous, on suit de loin, sans se faire remarquer. Ou alors, je suis, puisque même si elle me voit, je peux peut-être trouver une justification. Vous... Il faudrait que je puisse vous faire signe.
Elle avait complètement oublié qu'elle était censée le tutoyer. Et puis, pour elle aussi, c'était compliqué. Après tout, elle n'avait jamais été douée en relations sociales, ce qui n'était pas une bonne chose lorsqu'il s'agissait de travailler en équipe. Alors, elle ne pouvait que faire de son mieux. Elle avait conscience que son organisation était bancale, mais pour le moment, elle ne pouvait pas proposer mieux.
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La jeune femme sembla réfléchir intensément aux questions qu’Aldrevin venait de soulever. Quand elle reprit la parole, ce fut pour suggérer un plan d’attaque certes bancal, mais fonctionnel.
Demain, donc, nota l’assassin tout en écoutant attentivement la suite du plan de la jeune hybride. Il aurait aimé avoir plus de temps pour se préparer à cette périlleuse mission mais, ma foi, il ne pouvait pas repousser indéfiniment l’échéance. Après tout, il avait eu suffisamment de temps pour se préparer à accomplir la mission que sa désormais cible lui avait confiée, cette mission-là n’était pas si différente. Nouvelle cible, même façon de procéder – À peu de choses près, se reprit-il ; cette fois, il n’agissait pas seul.
Il ponctuait de hochements de tête discrets les propositions de l’hybride. Il n’aurait sans doute pas proposé mieux lui-même, de toute façon. Un détail, cependant, le faisait tiquer ; la rouquine suggérait qu’ils se séparent pour qu’elle puisse suivre leur cible, tandis que lui restait à l’écart. Étonnamment, Aldrevin n’était que moyennement à l’aise avec cette partie du plan ; il avait certes l’habitude de travailler seul mais, quitte à avoir une associée, il préférait la garder à l’œil… Je l’aurai à l’œil, se raisonna-t-il, il faut qu’elle puisse me faire signe si les choses s’enveniment. Malgré tout, ça ne lui plaisait pas ; si d’aventure l’hybride se faisait repérer par sa cible, il ne serait certainement pas en mesure d’entendre ce qu’elle lui racontait pour se justifier. Et si, dans la panique, ou simplement pour se dédouaner, elle le dénonçait ? La méfiance naturelle d’Aldrevin n’adhérait décidément pas à cette partie du plan ; néanmoins, la partie rationnelle de son cerveau devait bien admettre que c’était plus prudent de procéder ainsi. Il choisit donc d’acquiescer, une fois de plus, à cette proposition, faisant taire la voix intérieure qui lui hurlait de ne pas se fier à la jeune fille à la chevelure flamboyante. D’une façon ou d’une autre, il allait devoir lui faire confiance, temporairement du moins.
— D’accord, céda-t-il donc, si crispé qu’il ne remarqua pas que son interlocutrice était revenue au vouvoiement, on fait comme ça. Pour le signal, hm… disons le même signe que celui que tu as adressé à ta petite camarade pour qu’elle nous rejoigne ?
[i]Dans quel pétrin je me suis encore fourré...[i/] pesta intérieurement Aldrevin pour la énième fois depuis qu’il avait rencontré la jeune femme. Mais il était désormais trop tard pour reculer…
Demain, donc, nota l’assassin tout en écoutant attentivement la suite du plan de la jeune hybride. Il aurait aimé avoir plus de temps pour se préparer à cette périlleuse mission mais, ma foi, il ne pouvait pas repousser indéfiniment l’échéance. Après tout, il avait eu suffisamment de temps pour se préparer à accomplir la mission que sa désormais cible lui avait confiée, cette mission-là n’était pas si différente. Nouvelle cible, même façon de procéder – À peu de choses près, se reprit-il ; cette fois, il n’agissait pas seul.
Il ponctuait de hochements de tête discrets les propositions de l’hybride. Il n’aurait sans doute pas proposé mieux lui-même, de toute façon. Un détail, cependant, le faisait tiquer ; la rouquine suggérait qu’ils se séparent pour qu’elle puisse suivre leur cible, tandis que lui restait à l’écart. Étonnamment, Aldrevin n’était que moyennement à l’aise avec cette partie du plan ; il avait certes l’habitude de travailler seul mais, quitte à avoir une associée, il préférait la garder à l’œil… Je l’aurai à l’œil, se raisonna-t-il, il faut qu’elle puisse me faire signe si les choses s’enveniment. Malgré tout, ça ne lui plaisait pas ; si d’aventure l’hybride se faisait repérer par sa cible, il ne serait certainement pas en mesure d’entendre ce qu’elle lui racontait pour se justifier. Et si, dans la panique, ou simplement pour se dédouaner, elle le dénonçait ? La méfiance naturelle d’Aldrevin n’adhérait décidément pas à cette partie du plan ; néanmoins, la partie rationnelle de son cerveau devait bien admettre que c’était plus prudent de procéder ainsi. Il choisit donc d’acquiescer, une fois de plus, à cette proposition, faisant taire la voix intérieure qui lui hurlait de ne pas se fier à la jeune fille à la chevelure flamboyante. D’une façon ou d’une autre, il allait devoir lui faire confiance, temporairement du moins.
— D’accord, céda-t-il donc, si crispé qu’il ne remarqua pas que son interlocutrice était revenue au vouvoiement, on fait comme ça. Pour le signal, hm… disons le même signe que celui que tu as adressé à ta petite camarade pour qu’elle nous rejoigne ?
[i]Dans quel pétrin je me suis encore fourré...[i/] pesta intérieurement Aldrevin pour la énième fois depuis qu’il avait rencontré la jeune femme. Mais il était désormais trop tard pour reculer…
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Elle hocha la tête. C'était noté. Il avait probablement remarqué le signe, elle devrait donc s'assurer d'être plus discrète le lendemain. D'un autre côté... Il était un professionnel. Il savait donc certainement repérer ce genre de choses bien plus facilement qu'un oeil non entraîné. Mais on n'était jamais trop prudent.
Le soir suivant, cette fois, les femmes furent en avance. Elles se rendirent directement à la table qui semblait être devenue la leur. Mais immédiatement, l'aubergiste la reconnut et se dirigea droit sur elle.
- Bonjour ! Alors, est-ce que vous avez réussi à chasser quelque chose ?
Ah. Elle l'avait oublié, celui-là.
- Herzebel, tu pourrais accueillir notre ami ? Je vais devoir négocier...
Puis elle se retourna vers l'aubergiste alors que son amie se dirigeait vers l'entrée, probablement pour réceptionner l'assassin et le diriger vers une table plus calme que celle qui allait voir le débat entre le propriétaire des lieux et sa fournisseuse qui n'avait jamais accepté cet emploi.
- Ecoutez, je ne suis pas...
- Vous êtes revenue, ce qui veut dire que vous acceptez mon offre, non ?
- Non, je...
- Oh, je vois ! Vous voulez une commande, c'est ça ? Venez en cuisine, les employés pourront vous donner le menu de demain.
- Mais...
Il l'entraîna alors derrière le comptoir, sans lui laisser le choix. Elle soupira. Elle ne s'en débarrasserait pas si elle n'acceptait pas sa fichue offre, visiblement. Alors, elle s'y résigna, écoutant le menu, prenant des notes. Et tentant de préciser que ce ne serait que pour une fois, qu'elle ne comptait pas les fournir régulièrement.
Lorsqu'enfin elle put sortir de la cuisine, elle chercha pendant un moment ses complices, avant de les trouver dans un coin à l'écart. Elle les rejoignit alors.
- Bonsoir, excusez-moi, il me fallait régler quelque chose... Tout est bon, on peut y aller ?
Le soir suivant, cette fois, les femmes furent en avance. Elles se rendirent directement à la table qui semblait être devenue la leur. Mais immédiatement, l'aubergiste la reconnut et se dirigea droit sur elle.
- Bonjour ! Alors, est-ce que vous avez réussi à chasser quelque chose ?
Ah. Elle l'avait oublié, celui-là.
- Herzebel, tu pourrais accueillir notre ami ? Je vais devoir négocier...
Puis elle se retourna vers l'aubergiste alors que son amie se dirigeait vers l'entrée, probablement pour réceptionner l'assassin et le diriger vers une table plus calme que celle qui allait voir le débat entre le propriétaire des lieux et sa fournisseuse qui n'avait jamais accepté cet emploi.
- Ecoutez, je ne suis pas...
- Vous êtes revenue, ce qui veut dire que vous acceptez mon offre, non ?
- Non, je...
- Oh, je vois ! Vous voulez une commande, c'est ça ? Venez en cuisine, les employés pourront vous donner le menu de demain.
- Mais...
Il l'entraîna alors derrière le comptoir, sans lui laisser le choix. Elle soupira. Elle ne s'en débarrasserait pas si elle n'acceptait pas sa fichue offre, visiblement. Alors, elle s'y résigna, écoutant le menu, prenant des notes. Et tentant de préciser que ce ne serait que pour une fois, qu'elle ne comptait pas les fournir régulièrement.
Lorsqu'enfin elle put sortir de la cuisine, elle chercha pendant un moment ses complices, avant de les trouver dans un coin à l'écart. Elle les rejoignit alors.
- Bonsoir, excusez-moi, il me fallait régler quelque chose... Tout est bon, on peut y aller ?
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Quand il arriva à la taverne le soir suivant, Aldrevin fut étonné d’y être accueilli dès l’entrée par la jeune femme brune, alias son ancienne cible. Il se crispa instinctivement. Que se passait-il ? Pourquoi était-elle seule ? Kilanna avait-elle eu un problème, ou bien s’agissait-il d’un piège.. ?
— Ah, monsieur Aldrevin, bonsoir ! déclara alors la comédienne d’un ton joyeux.
L’assassin pesta une fois de plus. Cette petite traîtresse d’hybride a dit à sa copine comment je m’appelais. Il était furieux, bien qu’il n’en montrât rien. Ceci dit, se raisonna-t-il après quelques secondes, je ne lui ai jamais interdit de le faire. Et puis on va travailler ensemble, alors autant qu’on sache tous les trois à qui on a affaire... Il se détendit donc légèrement,mais resta malgré tout sur ses gardes.
— Bonsoir, mademoiselle… euh...
— Herzebel, compléta la brune avec engouement, répondant à la question qu’Aldrevin n’avait pas posée.
— Bonsoir, Herzebel. Où est Kilanna ? Pourquoi elle n’est pas avec toi ?
— Oh, elle va arriver, ne t’inquiète pas ! Elle est dans les cuisines en train de marchander avec le tavernier, je crois, gloussa la jeune femme.
Aldrevin nota que la jeune Herzebel, à l’inverse de sa comparse, le tutoyait naturellement, mais il ne s’en formalisa pas. La comédienne brune semblait naturellement avenante et insouciante – sans doute trop pour son propre bien.
Suite à cette explication, les deux individus se turent. L’assassin songea brièvement à entamer la conversation, mais y renonça aussitôt. Il n’était pas doué pour ça, et puis, ce n’était pas lui qui avait demandé à s’associer aux deux jeunes femmes ; il n’avait pas à se montrer particulièrement chaleureux envers elles.
Quand il se détendit soudainement en voyant Kilanna sortir des cuisines et se diriger vers eux, Aldrevin réalisa qu’il était resté crispé même après que la brune ait justifié l’absence de son amie. Sans aller jusqu’à dire qu’il ne l’avait pas crue, disons qu’il nourrissait quelques doutes vis-à-vis de cette comédienne bien trop joviale et innocente, des doutes qui l’incitaient à se méfier d’elle.
Quand la terrible hybride atteignit finalement leur hauteur, elle ne perdit pas son temps en explications, ce qu’Aldrevin approuva. Malgré son appréhension face à cette nouvelle mission en si étrange compagnie, il savait qu’il était temps de se mettre en route.
— Allons-y. acquiesça-t-il. Mesdemoiselles, je suggère que vous passiez devant, puisque vous êtes les actrices principales de cette petite escarmouche – en particulier toi, très chère, précisa-t-il à l’intention d’Herzebel, avant de se tourner vers Kilanna, puisque toi, à moins de te faire repérer, tu n’es pas censée rentrer en scène. Moi, je vous suivrais de plus loin. Je resterai en coulisses, pour ainsi dire. conclut-il, filant ainsi la métaphore théâtrale.
Ce fut avec une main fermement posée sur le pommeau de son épée qu'il emboîta le pas aux deux jeunes femmes, espérant vraiment ne pas avoir à s'en servir.
— Ah, monsieur Aldrevin, bonsoir ! déclara alors la comédienne d’un ton joyeux.
L’assassin pesta une fois de plus. Cette petite traîtresse d’hybride a dit à sa copine comment je m’appelais. Il était furieux, bien qu’il n’en montrât rien. Ceci dit, se raisonna-t-il après quelques secondes, je ne lui ai jamais interdit de le faire. Et puis on va travailler ensemble, alors autant qu’on sache tous les trois à qui on a affaire... Il se détendit donc légèrement,mais resta malgré tout sur ses gardes.
— Bonsoir, mademoiselle… euh...
— Herzebel, compléta la brune avec engouement, répondant à la question qu’Aldrevin n’avait pas posée.
— Bonsoir, Herzebel. Où est Kilanna ? Pourquoi elle n’est pas avec toi ?
— Oh, elle va arriver, ne t’inquiète pas ! Elle est dans les cuisines en train de marchander avec le tavernier, je crois, gloussa la jeune femme.
Aldrevin nota que la jeune Herzebel, à l’inverse de sa comparse, le tutoyait naturellement, mais il ne s’en formalisa pas. La comédienne brune semblait naturellement avenante et insouciante – sans doute trop pour son propre bien.
Suite à cette explication, les deux individus se turent. L’assassin songea brièvement à entamer la conversation, mais y renonça aussitôt. Il n’était pas doué pour ça, et puis, ce n’était pas lui qui avait demandé à s’associer aux deux jeunes femmes ; il n’avait pas à se montrer particulièrement chaleureux envers elles.
Quand il se détendit soudainement en voyant Kilanna sortir des cuisines et se diriger vers eux, Aldrevin réalisa qu’il était resté crispé même après que la brune ait justifié l’absence de son amie. Sans aller jusqu’à dire qu’il ne l’avait pas crue, disons qu’il nourrissait quelques doutes vis-à-vis de cette comédienne bien trop joviale et innocente, des doutes qui l’incitaient à se méfier d’elle.
Quand la terrible hybride atteignit finalement leur hauteur, elle ne perdit pas son temps en explications, ce qu’Aldrevin approuva. Malgré son appréhension face à cette nouvelle mission en si étrange compagnie, il savait qu’il était temps de se mettre en route.
— Allons-y. acquiesça-t-il. Mesdemoiselles, je suggère que vous passiez devant, puisque vous êtes les actrices principales de cette petite escarmouche – en particulier toi, très chère, précisa-t-il à l’intention d’Herzebel, avant de se tourner vers Kilanna, puisque toi, à moins de te faire repérer, tu n’es pas censée rentrer en scène. Moi, je vous suivrais de plus loin. Je resterai en coulisses, pour ainsi dire. conclut-il, filant ainsi la métaphore théâtrale.
Ce fut avec une main fermement posée sur le pommeau de son épée qu'il emboîta le pas aux deux jeunes femmes, espérant vraiment ne pas avoir à s'en servir.
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Elle hocha la tête. Bien. Il avait résumé leur plan, afin, certainement, de s'assurer que tout le monde l'avait compris de la même manière. Puis il fallut suivre Herzebel, qui avait d'un coup perdu son attitude enfantine. Elle savait que les choses sérieuses avaient commencé. Les deux femmes savaient parfaitement où aller. Mais, à l'approche du lieu où la troupe logeait, Kilanna arrêta l'homme avant qu'il ne passe le palier.
- Il vaudrait mieux qu'on ne vous voie pas à l'intérieur. Voilà ce que je vous propose : je n'entre pas non plus. Je regarderai par la fenêtre sans me faire voir. S'il faut qu'on intervienne avant qu'elle ne sorte, je vous fais signe comme prévu. Et zut, on était censés se tutoyer.
Sans vraiment attendre de réponse, elle prit son envol. Elle savait en effet parfaitement où se trouvait la chambre de leur victime, ainsi, évidemment, que la fenêtre correspondante. Et le tout était au premier étage. Elle se trouva donc une place sur le toit proche de la fenêtre, pour ne pas avoir à rester en l'air et donc à battre des ailes, ce qui l'aurait trahie. Elle jeta un coup d'oeil à l'homme en contrebas, comme pour lui indiquer qu'elle était en place. À présent, il n'y avait plus qu'à attendre.
Quelques minutes plus tard, la lumière s'alluma dans la pièce. Kilanna recula un peu plus dans les ombres, ayant pris soin d'entrouvrir la fenêtre au préalable, assez légèrement pour que personne ne le remarque, mais suffisamment pour qu'elle puisse entendre ce qu'il se passait à l'intérieur. L'homme serait-il également capable d'entendre ? Elle n'en savait rien. Probablement pas, si les femmes ne se disputaient pas. Mais tant pis. Elle ne pouvait pas prendre le risque d'ouvrir franchement la fenêtre.
Elle n'avait donc plus à regarder par la fenêtre pour savoir ce qu'il s'y passait. N'utilisant que son ouïe, il devint vite évident que les deux femmes négociaient. Voilà qui n'était pas forcément bon signe. Plus leur discussion durerait, plus la cible risquait d'avoir des soupçons. Elle leva la main en drection de l'homme, prête à lui faire signe. Mais pas encore. Elle pouvait encore leur laisser quelques minutes. Mais il ne fallait pas que la discussion s'éternise...
- Il vaudrait mieux qu'on ne vous voie pas à l'intérieur. Voilà ce que je vous propose : je n'entre pas non plus. Je regarderai par la fenêtre sans me faire voir. S'il faut qu'on intervienne avant qu'elle ne sorte, je vous fais signe comme prévu. Et zut, on était censés se tutoyer.
Sans vraiment attendre de réponse, elle prit son envol. Elle savait en effet parfaitement où se trouvait la chambre de leur victime, ainsi, évidemment, que la fenêtre correspondante. Et le tout était au premier étage. Elle se trouva donc une place sur le toit proche de la fenêtre, pour ne pas avoir à rester en l'air et donc à battre des ailes, ce qui l'aurait trahie. Elle jeta un coup d'oeil à l'homme en contrebas, comme pour lui indiquer qu'elle était en place. À présent, il n'y avait plus qu'à attendre.
Quelques minutes plus tard, la lumière s'alluma dans la pièce. Kilanna recula un peu plus dans les ombres, ayant pris soin d'entrouvrir la fenêtre au préalable, assez légèrement pour que personne ne le remarque, mais suffisamment pour qu'elle puisse entendre ce qu'il se passait à l'intérieur. L'homme serait-il également capable d'entendre ? Elle n'en savait rien. Probablement pas, si les femmes ne se disputaient pas. Mais tant pis. Elle ne pouvait pas prendre le risque d'ouvrir franchement la fenêtre.
Elle n'avait donc plus à regarder par la fenêtre pour savoir ce qu'il s'y passait. N'utilisant que son ouïe, il devint vite évident que les deux femmes négociaient. Voilà qui n'était pas forcément bon signe. Plus leur discussion durerait, plus la cible risquait d'avoir des soupçons. Elle leva la main en drection de l'homme, prête à lui faire signe. Mais pas encore. Elle pouvait encore leur laisser quelques minutes. Mais il ne fallait pas que la discussion s'éternise...
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