Dans sa forge, il médite sur les âmes,
Leur destinée, leur errance dans les flammes,
Il est un homme ambitieux et sans crainte,
Qui défie la mort et toutes ses contraintes.

Il a l'espoir et la force de son côté,
Et sa foi en son dieu ne cesse de le guider,
Il s'accroche à son rêve avec persévérance,
Et continue à forger ses armes avec patience.

Dans la fureur des flammes, Mordred a une idée,
Pour forger des âmes, il lui faut une autre clé,
Il n'est pas de défi qu'il ne soit prêt à relever,
Pour ramener à la vie, son dieu bien-aimé,

Là-haut, dans le Royaume Divin, les Dieux s'étonneront
De voir un mortel, un diablotin, un forgeron
Je suis Mordred, forgeron fou, rêveur et ambitieux,
De ma main, Kazgoth renaîtra impérial et glorieux.

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Thème musical

⋞ Atelier impérial reikois de Mordred de Boktor, Kyouji, 08h51 ⋟

Mordred était plongé dans sa lecture, le "Traité des âmes" l'avait captivé depuis plusieurs heures déjà. Il avait toujours été fasciné par les mystères qui entouraient l'au-delà, les âmes et leur destination. Selon cet ouvrage, le monde des âmes était un antipode parfait de celui des vivants, où se dirigeait automatiquement toute âme après la mort du corps physique. Cette vie après la mort était très différente de celle d'avant, un endroit situé dans une dimension parallèle et aucun mortel n'avait réussi à y accéder à ce jour... Du moins, pas y étant encore en vie. Cet endroit restait un grand mystère pour les vivants et seules quelques légendes urbaines existaient à son sujet. Une question subsistait alors, un supplice qui lui pendait aux lèvres :

"... Mais dans ce cas, où l'âme de Kazgoth s'en est-elle allé ? Au Monde des âmes comme pour le commun des mortels, est-elle rentrée au Royaume divin ou s'est-elle tout simplement... évaporée ?"

Trop de questions pour si peu de réponses... Si l'âme était capable de survivre à la mort du corps, alors il devait y avoir un moyen de la capter d'une manière ou d'une autre, voir, de la forger dans un nouveau corps, dans une nouvelle arme. La question qui se posait alors était, comment y parvenir ?

"Peut-être que la clé réside dans la réincarnation de Kazgoth ?"

Quelque peu las de toutes ces incertitudes, le de Boktor continuait sa réflexion, murmurant de quelques paroles à la limite du silence les mystères dont son esprit n'arrivait point à ce suffire.

Et si la solution ne résidait pas dans la réincarnation, mais dans la création d'un lien indissoluble entre l'âme et l'arme ? La pensée venait de germer dans l'esprit de Mordred, et il l'examinait avec une attention toute particulière. Il fallait trouver le moyen de forger des armes capables d'abriter une âme et ou de communiquer avec elle.

"Peut-être que le fait d'édifier des outils à partir de métaux provenant du monde des âmes pourrait m'aider à établir ce lien ?"

C'était une tâche colossale, mais Mordred était prêt à relever le défi. Il ne pouvait s'empêcher de penser que la récompense était bien trop grande pour ne pas essayer. La possibilité de ramener Kazgoth en ce monde, la capacité de forger des armes vivantes, possédant une âme et une volonté propres, étaient des perspectives fascinantes. Avec un tel pouvoir entre ses mains, le jeune de Boktor peut-être devenir lui-même l'égale de son vénéré titan et devenir un véritable dieu, un maître incontesté de la création ?

"... Et si le sang, ou bien même un autre héritage de l'enveloppe du Dieu-Titan pourrait servir de catalyseur pour donner vie à cette thèse ? "

Il avait entendu dire que certains croyaient que le corps des dieux avait des pouvoirs spéciaux, alors pourquoi ne pas essayer ?

Des heures de réflexion passèrent ainsi, Mordred noircissant des pages et des pages de notes, de schémas, de plans, laissant la plume ainsi crissait sous le poids de ses ambitions et chantonner sa plainte tandis que les poumons du damné lui-même se s'énivraient du liquide obscur qu'était la passion. Il était déterminé à trouver une solution, même si cela prenait des années. Pour lui, rien n'était plus important que de voir Kazgoth renaître de ses cendres, plus puissant que jamais. Et il savait qu'il y arriverait, car son ardeur était à la hauteur de son zèle : implacable et sans fin.