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  • Mer 10 Mai - 21:08

    Au beau milieu du désert impitoyable du Reike, quelque part le long des routes commerçantes caravanières entre Taisen et Ikusa, un groupe de bédouins profitent de la température clémente du crépuscule pour progresser vers la capitale impériale. L’air aride est mort, il n’y a absolument pas de vent et les itinérants peuvent donc se permettre de voyager à visage découvert et de retirer du tissus, les libérant un peu plus de la chaleur étouffante qui régnait pendant les heures plus chaude du jour. Le chef de file gobelin avance, surveillant du mieux qu’il le peut l’horizon orangé qui danse lentement sous l’effet de la chaleur résiduelle qui s’échappe dans l’atmosphère, difficile de guetter correctement les embuscades à cette heure ci, est-ce que le point noir qu’il voyait au loin était dû à un mirage? Était-ce la réflexion d’un oiseau sur la mer de sable? Était-ce un cavalier ou une personne au loin annonciatrice d’une attaque ou d’une rencontre? Était-ce simplement sa vue qui lui jouait des tours à force de se fatiguer les yeux sur l’immensité de sable à longueur de journée? Beaucoup de questions dont la réponse peut signifier la vie ou la mort de lui et de son clan.

    ”Mel.”

    Le dirigeant de sa tribue perché sur son dromadaire tourne la tête pour regarder son fils arriver à sa hauteur, lui-même chevauchant sa propre monture. Le jeune gobelin au teint verdâtre et halé lui tends une gourde débouchonnée que Mel Z’khti empoigne précautionneusement, craignant que ses doigts tremblants un peu avec l’âge ne la laisse s’échapper pour en répandre le précieux liquide au sol. Il approche le récipient de ses lèvres craquelées et laisse avec délice l’eau tiède remplir sa gorge. Faisant quelques gestes de ses joues pour faire circuler l’eau entre ses gencives et dénicher les quelques grains de sable fichés entre ses dents gâtées, il avale ensuite avant de rendre l’objet au petiot en le remerciant.

    ”Dit à Ma’ qu’on va pas tarder à s’arrêter, c’est pas la peine de continuer plus loin aujourd’hui.”

    ”Pourquoi ça Mel? Le couché du soleil vient tout juste de commencer pourquoi on s’arrête maintenant?” Il paraît étonné de la décision de son paternel même s’il ne la remet pas en cause, respectant les années d’expérience d’un marcheur comme lui.

    Il était rare de trouver des marchands ayant survécu aussi longtemps que Mel et son clan, d’ordinaire, la mort sévissait régulièrement dans le désert qu’elle soit d’ordre naturelle ou non. Si ce n’était pas la chaleur insupportable, la faune hostile, l’aridité sans pareil, c’était les brigands et les raids de pillage inopinés qui venaient à bout des anciens. L’expérience, dans ces dunes, était quelque chose de bien plus rare que les oasis.

    ”Les Peaux-Clairs vont canner.”

    En entendant la réponse de son père, Corinth se retourne et regarde en direction d’un des traineaux tirés par les dromadaires. Sous la tente déployée tout autour pour créer un espace à l’abri du soleil mais aussi des regards, leurs passagers sont confortablement installés en comparaison du reste des marchands, pourtant ils sont clairement en nage et semblent être à bout.

    Corinth Z’khti signale l’arrêt du convoi et les bédouins commencent à s’affairer pour la prochaine heure à déballer le camp pour passer la nuit entre deux dunes. Le gobelin regarde les quatre personnes étrangères au clan sortir de sous la toile et boire avec avidité l’eau qu’on leur tend, en réclamant plus comme des ingrats fragiles. Les Peaux-Clairs sont vraiment pas bien solide hein. Il sourit parce que c’est drôle, mais il sourit aussi parce que l’un des Peaux-Clairs est une femme vraiment pas vilaine. Son regard se perds le long des quelques courbes élusives que ses yeux parviennent à espionner à travers les pans de sa robe épaisse. C’est quelque chose d’étrange quand même, on leur avait demandé d’escorter des gens avec eux pour les aider à traverser le désert mais on ne leur avait donné ni noms, ni raisons, juste qu’il fallait le faire. Héhé, si en plus ça lui permettait de se rincer l’oeil il n’était pas contre. Par contre il fallait dire que ni lui ni les autres du clan ne s’attendaient à les voir arriver comme des touristes, habillés de manière vraiment trop lourde pour le désert, emmitouflés sous des capes bien trop amples et avec des sacs lourds qui faisaient travailler les dromadaires. Il descend de sa monture exotique pour s’avancer vers les passagers et leur demander s’ils ont besoin de quoi que ce soit mais il n’a pas le temps d’arriver jusqu’à eux, la voix de Mel en tête de peloton se perds à travers le clan, semant la panique parmis les marchands.


    ”ATTAQUE! PRÉPAREZ VOUS!”

    ”Quoi? D'où est-ce qu'ils arrivent?”
    ”Là haut regardez! Aux armes!”
    ”Préparez vous! Où est ton enfant? Cache là!”


    Effectivement, au loin on entendait déjà les cris des pilleurs qui fendaient sur eux et dont les silhouettes apparaissaient en haut d’une des dunes qui les dissimulaient. Comment c’était possible? Ils n’avaient rien vu toute la journée alors comment avaient-ils étés vus? Pas le temps de trouver des réponses aux questions, ils verront plus tard. Corinth fait confiance à sa famille pour mettre à l’abri ceux qui ne peuvent pas se défendre pendant que le groupe organisé de marchands se resserrent les uns aux autres et dégainent les armes, prêts à se battre pour protéger leurs vies. Dans le désert, se faire voler son eau c’est mourir. Se faire voler sa nourriture c’est mourir. Se faire voler son argent, c’est ne pas pouvoir acheter à la prochaine oasis, et mourir. Corinth file vers les Peaux-Clairs, eux ne savent probablement pas se battre alors ils devraient aller avec les enfants et les vieilles femmes au centre de la formation po-

    Il n’a pas le temps d’aller au bout de sa pensée. Les quatre voyageurs font tomber leurs capes et dévoilent des armures prêtes au combat, des fourreaux, des épées, des lances attachées aux ceintures, et surtout la femme que Corinth matait un peu plus tôt, arbore maintenant une paire d’ailes angéliques qu’elle déploit derrière elle, soulignant sa silhouette pour lui donner l'aspect d'un messager divin. Le gobelin est bouche-bée, l’espace d’un instant, il en oublie les pilleurs qui se rapprochent toujours de leur position. L'être ailée récupère une lame bleutée, dont les reflets noirs comme la nuit sans étoile ne suffit pourtant pas à dérober le regard du jeune marchand à sa manieuse. Ceux qui se révèlent être des mercenaires échangent quelques mots pour se mettre d'accord sur leur stratégie avant de se jeter à l'assaut. Un d'entre eux est un élémentaire de sable qui se fond dans les dunes en disparaissant soudainement, tandis que les deux autres personnes accompagnant la Valkyrie ensorcelante se mettent à courir avec une rapidité fulgurante vers les attaquants pourtant à cheval. La femme quant à elle, semble prendre son temps, elle paraît évaluer les forces de ses adversaires, puis, sans un mot, elle saute dans les airs, et dans une nuée de plumes elle prends son envol.

    ”Wow.”
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  • Ven 26 Mai - 14:31
    J’étais pas spécialement ravie d’accepter une mission d’escorte, escorte qui comptait deux humains qui se la ramenait en armure de plaques et un élémentaire de sable (oui ça existe), mais alors quand j’ai appris que ça allait se dérouler dans le désert…

    JE DÉTESTE LA CHALEUR, JE VIENS D’UN PAYS OU EN ÉTÉ IL FAIT 10 DEGRÉS AU SOLEIL ET C’EST GÉNIAL.

    Enfin bref, c’est bien payé et ça ne dure qu’une semaine donc pourquoi pas. Les gobelins ont la réputation d’être de bons clients et n’étant pas connu pour maîtriser l’art du combat, ils rémunèrent bien leurs escortes.

    Au début c’était tranquille, être payée pour rester assis dans une caravane à l’ombre c’est pas désagréable; On a connu journée plus trépidante, mais les risques étaient plutôt limités et j’étais intérieurement ravie de ne pas avoir à transpercer des bandits en armure de plaques sous 40 degrés.
    Bon après, tu meurs de soif très vite dans le désert, et l’eau étant rationnée, j’ai dû attendre très longtemps avant de pouvoir me désaltérer.
    Par ailleurs, j’avais bien l’impression que personne, mis à part les clients qui nous ont embauchés, n’étaient au courant de la raison de notre présence ici. C’était évident pour eux qu’on était considérés comme des voyageurs ayant dépense une petite somme pour se rendre à la destination prévue.
    J’avais pas vraiment envie de faire la causette durant ce séjour improvisé, mais à ma grande surprise mes compagnons de voyage étaient plutôt calmes. Les deux tocards en armure ne mouftaient pas, probablement trop épuisés et affaiblis par la chaleur, tandis que le dernier d’entre nous était plutôt…silencieux. Pourtant c’est censé être son environnement de prédilection. Il m’avait l’air d’être plutôt compétent, même si je n’ai pas encore eu l’occasion de combattre aux côtés d’un élémentaire.

    Le 3e jour, alors que la journée avait été plutôt calme, un cri déchira le silence à la tombée de la nuit

    “On nous attaque”

    AH NON PITIÉ IL FAIT TROP CHAUD JE VEUX PAS SORTIR EN ARMURE J’AIME PAS LA CHALEUR ET… ah mais c’est vrai il fait froid dans le désert la nuit. J’aime bosser dans de bonnes conditions;
    Je réprimais un immense soulagement intérieur et commençait à descendre de la caravane avec mes 3 camarades, quand j’aperçu un des marchands responsables du convoi courir dans notre direction avec une mine terrifiée. Son expression a changé quand j’ai déployé mes ailes et que j’ai décollé. J’adore faire cet effet aux humains, c’est toujours aussi plaisant de voir leur tête quand ils se rendent compte que la gueuse en face d’eux n’est pas une bourge de belle famille ou une aristo.

    “Ils attaquent par groupe de combien ?” demandais-je au marchand, toujours stoîque face à nous (les ailes je vous dis, les ailes)

    “Euh, je…”
    “Combien ?”
    “En général, ils sont une vingtaine, mais vous êtes sûre que ça va aller Madame ?”

    Madame ??? Ouais bon peu importe, j’ai acquiesé d’un signe de tête satisfait, avant de tourner la tête vers l’endroit ou mes 3 collègues d’une semaine étaient supposés être. J’ai juste eu le temps d’apercevoir l’élémentaire plonger dans le sable, et de me rendre compte que les deux blaireaux restants s'accommodent parfaitement de ce que je pensais d’eux, au vu de leur expression qui signifiait clairement “non mais vas-y en première on te rejoins”.

    Allez c’est parti, bon par quoi je commence ? Ou plutôt par qui ?
    A première vue, ils avaient l’air d’être répartis en petits groupes de 4, et attaquaient depuis la dune située à l’ouest de l’endroit où se dirigeait la caravane.

    J’ai fondu sur un des groupes depuis les airs, et l’effet de surprise jouant en ma faveur (leur inexpérience et leur stratégie primitive consistant à encercler l’adversaire par la force du nombre sans trop de plan B ou de guerrier qui avait l’air d’en valoir la peine est à mentionner également) m’a rendu la tâche plus que facile. Ca aurait été encore mieux sans le “Chienne” prononcé par un des pillards que j’ai entendu sortir de sa bouche, mais bon on ne peut pas tout avoir.

    Au loin, l’élémentaire de sable avait l’air de maîtriser les débats de son côté, et les deux mongols en armure en contrebas avaient l’air de vaquer à leurs occupations, c’est à dire pas grand chose de pertinent.
    Honnêtement ce scénario est propice quant à l’utilisation de mes compétences, c’est un endroit dégagé, éclairé, suffisamment large pour me permettre de voler et face à des pilleurs inexpérimentés et faibles. Et il fait plutôt froid, et ça c’est très important.

    Le combat a duré 10 minutes environ, un blessé et un mort du côté des gobelins, et la force pillarde en face n’est plus.
    “Bon au moins j’ai pu me dégourdir les ailes” vu que je commençais à sentir les plaques de l’armure coller aux plumes, sortir de cet espace exigu n’était pas déplaisant.

    Un petit attroupement de gobelins s’est réuni autour de moi, visiblement admiratif de…non, presque fasciné par ma présence et ma personne. Pour eux, une valkyrie est un mythe, une créature des pays froids qu’on ne croiserait pas dans le désert.
    Je pense que la taille joue beaucoup, mon 1m95 détonnant un peu dans l’atmosphère ambiante post bataille.

    Je senti une main sur mon épaule gauche suivie d’une voix
    “Hey, merci de ton aide”

    C’était l’élémentaire de sable qui s’était adressé à moi. Il n’avait pas l’air blessé, mis à part une entaille superficielle à l’épaule.
    “J’avais jamais vu une Valkyrie en vrai, et encore moins se battre, mais ça a d' la gueule, j’espère qu’on pourra à nouveau travailler ensemble”

    “Pas de soucis, tu as l’air d’avoir plutôt maîtrisé les débats de ton côté”

    “La route est encore longue, et les attaques de pillards se multiplient dans cette région depuis quelques mois, on est pas à l’abri que ça se produise à nouveau. Mais en tout cas, ça va être plus facile de les repousser en ta compagnie”

    Après les remerciements multiples formulés par les gobelins, nous nous replaçâmes à l’intérieur de la caravane qui nous avait été attribuée pour continuer la route. On avait fait une partie du voyage, mais je ne savais pas trop ce qui pouvait mal se passer, si les attaques suivantes ne se cantonnaient qu’à cela.
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  • Mer 7 Juin - 17:45


    L’attaque a été repoussée, Mel peut pousser un soupir de soulagement. Le gobelin remerci personnellement les deux mercenaires les plus prolifiques sur l’escarmouche, à savoir la Valkyrie et l’Élémentaire de sable, et alors qu’il se dirige à nouveau vers la tête du convoi en les laissant se réinstaller à l’intérieur de la roulotte-traineau, il se félicite de la qualité de son investissement. Non seulement il a réussi à conserver sa cargaison et ses hommes, mais en plus de ça l’élimination de cette tribue de raideurs va leur rapporter une sacrée réputation une fois que le mot se sera un peu répandu. Le chef de la caravane Z’khti se rassieds sur le dos de sa monture et alors qu’il donne l’ordre de se remettre en chemin, quelque chose de singulier se produit.


    Un éclair blanc tombe du ciel devant lui, suivit d’un bruit mat et bref, le reflet des derniers rayons de soleil dans l’objet qui a chuté ainsi l’a aveuglé au point qu’il a cru au tonerre, mais en regardant à deux fois, il s’aperçoit qu’il n’en est rien. Se penchant par dessus le parapet de la selle, il observe éberlué l’épée fichée dans le sable en face de lui.

    ”C’est… ??? C’est, mais qu’est-ce que ?!”

    L’épée est tombée du ciel? Il relève son nez vert pour dévisager la voûte céleste parée de ses plus belles stries rosées, impossible. C’est impossible, comment? D’où? Pourquoi? Mel n’était pas même religieux, sa foi c’était celle du gain et son credo était financier, pour lui cette arme descendue sur terre n’était pas un signe divin, dans le pire des cas c’était le retour des Titans. Bon, c’était sans doute plutôt le retour des Titans de deux mètres cinquante vu la taille de l’arme mais quelle autre explication y avait-il à une arme qui fend les cieux pour s’écraser dans le sable hein?

    ”Mel? Quelque chose ne va pas? Pourquoi on ne reprends pas? On pose le camp ici?”

    Le père empoigne son fils trop curieux et impatient par le col et lui désigne sans piper mot l’étrange apparition. Corinth se demande ce que cette épée a de si particulier qu’elle suscite visiblement toute l’attention de son paternel, lui ne l’a pas aperçue dans son arrivée théâtrale et il se doute plutôt qu’il s’agit d’une des armes maniées par les défunts attaquants de la caravane. Ce qui l’interpelle plutôt, c’est d’autant la taille de l’arme en question que l’absence du cadavre de son porteur non loin, ça pour le coup, c’est louche. Corinth fait quelques pas en direction de l’épée et remarque son caractère étrange, son métal est d’un blanc immaculé, presque irréel, trop parfait, sa texture ne lui permet même pas de déterminer si l’alliage est en acier, en fer, en mithril ou en autre chose. À la couleur il aurait peut-être tendance à dire mithril? Mais même le fer des nains n’est pas aussi blanc ni aussi régulier dans sa composition, et ensuite l’assemblage de l’épée est singulier, il donne l’impression que le pommeau et la garde sont également fait dans le même matériau que la lame elle-même, et d’un seul tenant, comme si l’arme avait été moulée dans un seul bloc de matière. Ajouté à ça sa taille et l’information de son père qui lui indique que la lame est tombée du ciel, et le jeune gobelin ne tarde pas à ajouter deux plus deux. C’est une arme, ça a l’air étrange et ils ne savent pas d’où elle vient, c’est forcément quelque chose de cher.

    De cher, et peut-être de dangereux.

    D’ordinaire ils auraient fait honneur à leur profession et aux traditions de leurs races en récupérant l’objet sans rien demander à personne et en le vendant derrière à la première occasion pour un gros profit. Là c’est différent, ils ont des mercenaires, autant en faire usage. Corinth débarque à nouveau devant le traineau bâché et soulève la toile pour annoncer au groupe de quatre:

    ”Un d’entre vous peut venir voir? Un bretteur de préférence.”

    Un des deux humains se dévoue, le type qui possède les deux fourreaux attachés dans le dos au niveau des reins. Il sort de la roulotte, accompagne le gobelin à la peau grisâtre jusqu’à l’avant du convoi pendant qu’il lui explique la situation et Corinth retourne se ficher à côté du vieux Mel pendant que le merco fait son travail.

    Le type approche de la lame plantée dans le sable, regardant avec un visage confus et interrogateur l’objet magique qui serait tombé du ciel, tout compte fait, peut-être qu’il devrait retourner à l’arrière pour laisser la valkyrie ou l’élémentaire s’en charger non? Enfin merde quoi, de quoi il avait peur en fait? C’était juste une épée, et si c’était un artéfact? Il y aurait peut-être même moyen qu’il la garde pour lui même non? À cette idée il tends une main vers le pommeau, et lorsqu’il pose sa paume sur le métal, il se retourne et affiche un sourire arrogant aux deux marchands qui le regardent apeurés sur leur Aazho.

    ”RAS les grippe-sous, j-”

    TROP FAIBLE!

    La voix résonne dans l’esprit de l’homme, soudainement surpris par l’intrusion psychique dans ses pensées, la voix était bien clairement audible, mais son timbre rauque et spectral ne laisse rien augurer de bon. Le mercenaire saisit l’arme fermement de sa main droite et dégaine une des deux dagues dans son dos avec rapidité, posture de combat, prêt à l’assaut, d’où venait l’ennemi? Sa soudaine alerte paraît incompréhensible pour les gobelins qui le regardent se mettre en posture contre un ennemi invisible.

    Beaucoup trop faible, ce n’est pas toi qui les a tué n’est-ce pas?

    Cette fois il ressent du mouvement, et le jappement horrifié de Mel Z’khti attire son attention, il tourne la tête vers le gobelin pour voir ses yeux écarquillés comme s’il avait vu un Titan en personne, et en suivant son regard il se retourne pour voir… rien. Un nouveau demi-tour et il n’y a absolument rien non plus de l’autre côté. C’est seulement lorsqu’il sent une forte poigne l’enserrer au niveau de l’épaule qu’il baisse la tête et comprends l’horreur de la situation dans laquelle il se retrouve.

    Des bras.

    Des bras l’attrapent férocement, d’où sortent-ils? Ils sont partout, ils l’aggrippent si vite, il n’a pas le temps de répliquer ni l’espace pour pouvoir réagir, il se retrouve rapidement submergé par la Multitude de bras qui l’attaquent, qui dépècent son armure, déchirent le cuir, arrachent les mailles et retirent les plaques. Bientôt les bras avides travaillent sa chair en râclant le derme pour révéler le trésor carmin en dessous, l’humeur de vie qui se répand et se mêle au sable tandis que le mercenaire s’effondre au sol et se roule de douleur en tentant vainement de se débattre. Il ne parvient pas à leur échapper, et pour cause, ils sont littéralement sur lui, les bases des bras poussent sur l’armure, sur le métal de l’épée, sur sa propre peau bientôt. Non, ce n’est pas vrai, ce n’est pas exactement ça, il se fait soulever dans les airs par une force qu’il n’arrive pas à voir, des doigts lui crèvent les yeux, d’un seul coup tout devient rouge, puis noir, puis plus rien. Il perds connaissance pour la dernière fois de sa vie.

    Du point de vue de Mel et Corinth, la scène est atroce, après avoir ramassé l’épée et s’être tourné vers eux, une sorte d’armure externe a commencé à se manifester depuis les airs derrière le mercenaire, suivant très exactement ses mouvements au fur et à mesure qu’il se réorientait pour essayer de faire face à son adversaire. Une fois que les premiers morceaux furent générés, c’est une cuirasse colossale qui se dessinait et s’assemblait peu à peu devant eux, couronnée par une foule de bras, la Multitude s’agite frénétiquement et encadre une sorte de Sphère noire en son sommet. Le colosse s’acharne de tout ses bras humains sur le pauvre homme et l’étripe sans ménagement en répandant indistinctement sur le sol muscles, tendons et chair avec frénésie. Le massacre est écoeurant, Corinth est occupé à lui aussi répandre ses boyaux sur le sol, seulement il se contente de le faire de manière figurative. Mel sonne l’alarme à nouveau mais sa voix s’éreinte lorsqu’il crie à l’attaque. En refaisant face à la créature démoniaque, il la voit dans toute sa terreur, une armure titanesque de plus de trois mètres, ses plaques de métal semblent être croisées dans un alliage de chair indiscernable et d’acier, comme si la cuirasse était croisée avec un être vivant quelconque, le colosse tient dans sa main la Lame Famélique et s’avance lentement vers eux tandis que la Sphère noire d’une couleur parfaite les dévisage, ce n’est qu’un puit sans fond de lumière, une singularité dans la réalité. Seuls ses pourtours qui déforment légèrement la lumière blanche lui donnent des touches colorées de bleu et d’orange, tandis que la quarantaine de bras autour semblable à une collerette macabre s’agite fanatiquement à la recherche de quelque chose à étriper. Les restes de ce qui était il y a encore vingt secondes un homme en vie tombent à terre, un carnage bordélique d’os et de sang qui retombe dans un bruit visqueux et maladif sur le sable. L’entité s’avance encore un peu plus.

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