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  • Jeu 29 Juin - 18:41


    Les tentes du camp de réfugiés se dressait enfin devant eux. Quelques enjambées seulement les séparaient de la lisière des premières installations temporaires, un dernier effort à fournir avant un repos salutaire et amplement mérité. Contrairement à d'autres, Lil' ne s'élançait pas –jamais– pour rejoindre les files d'attente qui permettaient de récolter vivres et eau ; non, elle restait en retrait, s'assurant par-là que personne n'abandonnerait cette pauvre mamie à l'équilibre instable, ni aucun des autres invalides que comptait leur convoi. Son propre comportement n'avait pas toujours été irréprochable, mais fa Fae n'avait jamais laissé qui que ce soit en arrière.

    « Enfin ! » Prononcer ce seul mot lui tira une grimace tant sa gorge sèche la brûlait.

    Rejoignant l'un des longues files qui s'étiraient à travers le camp, la jeune femme se laissa tomber à terre plus qu'elle ne s'assit, sans égard pour sa tenue de cuir bien mal en point. Il crissait à chacun de ses mouvements tandis que Lil' étirait ses jambes, écartées de part et d'autre du chapelet de rescapés en attente d'être servit, dans l'une desquelles un homme manqua se prendre les pieds. Il grogna quelques imprécations à son égard, qu'elle ne releva pas, tant elle était à bout. Néanmoins Lilas présenta de faibles, formulées du bout des lèvres pour ne pas heurter davantage sa trachée meurtrie.

    Fouler la poussière au milieu de rescapés et autres blessés, s'irriter les yeux avec le sable que soulevait le vent et inhaler un air si chaud qu'il en était irrespirable et lui brûlait les poumons, Lilas Nwalma n'en voulait plus. Sans parler du regard peu amène que jetaient, à leur passage, une majorité de Reikois, qui manquaient à chaque fois provoquer des rixes intempestives. Calmer tous les esprits déjà las et si prompts à s'enflammer à la moindre petite escarmouche l'avait épuisée au reste.

    Elle ne doutait aucunement de la multitude de charmes que pouvait proposer l'Empire mais, jusque-là, seul celui des nuits glaciales l'avait atteinte. Suer sang et eau à longueur de journée, avoir ce teint rougeâtre toute l'année, les cheveux pleins de sable collés à sa peau luisante... Très peu pour elle. Lil' passait volontiers son tour. En d'autres circonstances, la jeune femme aurait sans doute eu recours à quelques pouvoirs pour soulager sa soif, rendre supportable la température ou… Ou cela n'avait pas d'importance, le temps était à la modération, à l'économie de ressources et d'énergie, elle n'était même pas sûr de pouvoir réfléchir correctement.

    D'ailleurs, n'était-elle pas magnifique cette muraille ? Elle devait recéler bien des secrets qu'elle était déjà curieuse de percer. Mais quel dommage qu'il y fasse aussi chaud qu'à la surface du soleil. Non, vraiment, vivement qu'elle parvienne à Liberty !

    Un murmure s'éleva dans la file, la tirant presque de ses pensées. L'espace d'une seconde, le bruit lui parut comme un grondement sourd. Voilà que Lil' divaguait à nouveau…

    « Que se passe-t-il ? » demanda-t-elle à son plus proche voisin en se relevant.

    La foule s'écarta d'un même mouvement houleux, se répartissant sur les côtés et dégageant le champ de vision de la Fae. Ainsi, à quelques cinq ou six mètres devant elle, Lilas ne put que remarquer le corps étendu à terre, et reconnaître cette silhouette à présent familière.

    « Vieille dame ! » cria-t-elle en se précipitant sur la grand-mère instable, dans un tourbillon de cheveux châtains. « Un soigneur ! Que quelqu'un fasse venir un soigneur, vite ! »

    Nonobstant la température anormale qui se dégageait d'elle, sa respiration, quoi que laborieuse et rauque, rassura rapidement Lil' Nwalma. Dans l'attente d'un guérisseur, la mage élémentaire pouvait seulement lui apporter un minimum de confort en supportant sa tête, et abaisser la température de sa main grâce à son pouvoir sur le glace avant de la déposer délicatement sur le visage fripé et couvert de sueur. Ses grands yeux bleus anxieux fouillaient la foule à la recherche d'un quelconque guérisseur en chemin.

    CENDRES

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    Invité
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    Anonymous
  • Jeu 29 Juin - 22:50


    La Fae ne jette pas à un regard à l'homme, comme semble l'indiquer sa voix. Ce n'est pas qu'elle n'y fasse pas attention, mais, pour le moment, rien n'a plus d'importance que cette petite mamie. Elle confiait ses secrets à Lil' à peine quelques heures plus tôt, et ne méritait certainement pas un tel sort. Alors elle ne bouge pas d'un poil, seulement sa main qui parcoure lentement le front de la vieille femme et glisse sur ses cheveux à l'argenté blanchâtre. A cet instant, Lil' ne sourit plus, son visage est figé dans une expression sérieuse à peine troublée par une inquiétude évidente.

    La jeune femme ne regarde pas non plus le dôme se former autour d'elles. Elle le sent s'élever, la magie opérer, et apprécie aussitôt les bienfaits de l'ombre qu'il projette sur elles en s'admonestant de n'y avoir pas pensé elle-même. En temps normal, une telle erreur ne se serait pas produite ; « encore une étourderie à attribuer à la chaleur accablante de Reike, » songe-t-elle en saisissant la gourde que ce sauveur potentiel lui tend.

    Lil' Nwalma acquiesce en silence, et s'exécute, sans même penser à manifester sa méfiance coutumière. En vérité, la question ne se pose même pas. Ses options sont limitées, et sa camarade d'infortune ne peut risquer pire que la mort qui lui tend les bras si elle n'obtempère pas immédiatement. Alors elle fait s'écouler un mince filet d'eau entre les lèvres gercées, lentement, avec une délicatesse presque maternelle.

    La Fae ne réalise combien elle était tendue que lorsqu'elle se décrispe finalement, le dos endolorit de s'être tenue raide dans une posture si inconfortable, tandis sa patiente reprend vie à vue d'œil. Cette dernière boit d'ailleurs une dernière gorgée d'eau avant de reprendre conscience. Lil' sourit à sa pas-tout-à-fait-amie, avec chaleur et bienveillance, tandis que les paupières fatiguées se portent successivement de son bienfaiteur à elle, dévoilant son égarement.

    « Tout va bien se passer » affirme doucement Lil' comme pour achever de rassurer sa vieille camarade, qu'elle aide à assoir. « Merci infiniment, monsieur. Vous êtes sûr ? Cela ne posera pas de problèmes ? Qu'elle reste ici, je veux dire. »

    Lil' Nwalma daigne enfin regarder l'homme, ce sauveur, et l'étonnement se lit sur son visage. Elle s'attendait à un soigneur ordinaire, pas à… Cela. Elle a beau n'y rien connaître en tissus, la châtaine sait en reconnaitre de bonne qualité lorsqu'ils passent sous sa rétine. Cette dernière reste cependant braquée un peu plus longtemps que nécessaire sur les cheveux blancs qu'il arbore, malgré une apparence plus encline à la toute récente trentaine.

    Si la Fae détonne, il n'est pas en reste. Cet homme n'est certainement pas un citoyen ordinaire, contrairement à elles. A-t-elle froissé un noble, ou pire ? La panique s'empare aussitôt d'elle, jusqu'à ses hautes pommettes rougissantes, à l'idée qu'elle se soit adressée aussi nonchalamment à quelqu'un d'important –non pas que les soigneurs ne le soient pas, mais d'une autre façon.

    « Je suis désolée, je ne voulais pas… Comment vous remercier ? De nous être venu en aide » ajoute-t-elle vivement, comme s'il eut pu s'agir d'autre chose.

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  • Dim 2 Juil - 0:02

    Une longue marche

    La mine sérieuse de la Fae se transforme pour arborer à nouveau ce léger sourire qui la caractérise. Elle ne répond pas, pas tout de suite en tous cas. La tête inclinée de biais, elle se contente de jauger son interlocuteur du regard, sans ciller. La jeune femme a l'impression qu'elle pourrait déceler les moindres secrets cachés sous la protection de la chair, qu'elle en est à "ça" d'y parvenir, à chaque fois, alors qu'elle ne dispose aucunement de ce don… Mais, cela ne change en rien l'impression désagréable, dérangeante, que certains peuvent parfois ressentir face à une telle détermination. En observant un peu plus attentivement les deux globes bleus de ses yeux, même le plus parfait idiot percevrait sa méfiance tant elle transparait.

    Lil' Nwalma n'a aucune raison de douter de la bonne volonté des Reikois. Pas après l'hospitalité dont ils font preuves avec l'organisation de ces camps, ou la générosité qu'ils manifestent par leurs dons d'eau et de vivres. Ils ne sont assurément pas tous des brutes sanguinaires, quoiqu'elle admette que cette vision est particulièrement réductrice, mais sait-on jamais… La châtaine ne connait pas assez le Reikois –ni aucun autre, d'ailleurs. À la réflexion, Lilas ne peut leur attribuer que des rumeurs, si exagérées et transformées qu'il est difficile d'en déduire la vérité, et une lourdeur de regard sans pareille.

    Avant de lui répondre, la fée s'octroie encore quelques secondes de réflexion, inclinant sa tête de l'autre côté, plus pour le principe que par réel besoin de réfléchir. Elle doit lui sembler des plus étranges, mais, après tout, ce n'est pas comme si l'image que se font les gens de sa personne lui était d'un quelconque intérêt. « On est tous bizarres aux yeux de quelqu'un » avait un jour dit sa grand-mère, pleine de sagesse ; et c'est entièrement vrai. C'est également le cas pour sa variante « on est tous le con de quelqu'un ».

    Lil' hausse les épaules, et s'éclaircit la voix.

    « Si vous avez besoin de moi » formule-t-elle d'une voix rauque, avant de se désaltérer à son tour.

    A-t-elle seulement le choix ? Ses connaissances, quoique vastes, ne s'étendent pas aux soins ou à la médecine ; à ce sujet, Lil' n'a d'autres options que le croire. À son plus grand déplaisir.

    Tandis que l'homme s'éloigne, la jeune femme se demande en quoi elle peut bien lui apporter son aide. Est-ce vraiment, uniquement, pour le transport de sa camarade ? Lil' Nwalma ne détache pas son regard de son dos. Il doit bien faire deux têtes de plus qu'elle, à vue de nez, et en cas d'affrontement, elle n'aurait probablement aucune chance. Surtout par cette température épouvantable qui ne lui est absolument pas familière. Sous cette chaleur, utiliser un seul sort l'épuise comme si en utilisait dix ; un double calvaire.

    La vieille femme lui accorde un sourire, auquel deux dents manquantes ne retirent rien à la chaleur qu'il communique. Lil' lui presse la main, doucement, avant de lui tendre la gourde délestée de la moitié de son contenu.

    « Buvez encore un peu, vous en avez besoin. »

    La tendresse que la jeune femme manifeste envers cette ainée et diamétralement opposée à la méfiance qu'elle démontre envers leur bienfaiteur. Méfiance qu'elle destine à tout le monde, en tout temps. Dans les circonstances présentes, Lilas n'exclut pas, surtout pas, la possibilité qu'il veuille les éloigner du camp pour d'obscures raisons que lui seul connaitrait. Elle n'oublie pas que l'empire de Reike a recours à des aberrations comme l'esclavage… Quoique la grand-mère ne représente pas un choix des plus judicieux en matière de traite humaine ; elle est bien plus proche de son trépas que du zénith de sa vie. Bref, la Fae n'est jamais trop prudente.

    Lil' se lève instantanément lorsqu'il réapparait dans son champ de vision, comme si elle guettait ce moment. Une curieuse créature l'accompagne. De ce qu'elle en sait, c'est un animal plutôt commun dans cette région désertique, et paisible. Du moins, ce fut le cas pour ceux croisés en route. En revanche, elle en ignore totalement le nom. Et, tant d'autres détails qui éveillent sa curiosité. Son état d'épuisement est tel que la châtaine ne pense pas une seule seconde à communiquer avec lui –ou elle.

    « Nous n'avons pas vraiment le choix, n'est-ce pas ? » ose-t-elle pour toute réponse, avant d'escalader l'animal. « Je ne saurais où le guider. Et je ne peux voler. »

    Il est fréquemment admis qu'il ne faut pas dévoiler ses faiblesses, mais certaines sont d'une telle évidence que les dissimuler est parfaitement superflu. Dans notre cas, un simple regard à l'attirail Fae de Lil' suffit pour constater l'ampleur de l'évidence, et ses conséquences.

    Être ainsi juchée sur cet animal imposant lui procure un immense sentiment de fierté, de grandeur ; la jeune femme domine tout, y compris son guide. Quelle sensation agréable, pour un être de sa petitesse.

    Lil' Nwalma profite du trajet pour détailler son environnement avec avidité. Ce n'est que le désert, du sable et de la roche à perte de vue, des ondoiements de chaleur à profusion, et des tentes. Ne plus avoir à fournir d'effort rend la température plus supportable, quoique cette sensation de suffocation reste omniprésente et que la sueur goutte même d'endroits improbables, comme ses sourcils. Calée le dos contre la jeune femme, l'ainée s'est assoupie, et ne semble plus souffrante. Sa tête dodeline au rythme des pas de l'animal ; il progresse bien plus vite que la Fae ne l'aurait cru. Le kilomètre à parcourir devrait être vite avalé.

    « Oui ! » répond la châtaine avec un sursaut, tiré de sa contemplation. « Tagar Reys… Je n'ai pas la mémoire des noms, mais j'essaierais de me le rappeler. »

    Loin de se sentir désolée de sa mémoire aux remarquables qualités de passoire, Lil' observe l'homme à nouveau. Elle ignore tout de ce que peut bien être un "contrôleur Royal", mais s'il contient le mot "Royal" c'est forcément un poste important. C'est donc une personne importante, plus qu'un soigneur ordinaire. Qui doit avoir le pouvoir et les relations de le faire disparaître. Cette pensée étiole légèrement son sourire, l'affadit.

    « Je m'appelle Lilas Nwalma, mais Lil' suffit. Simple aventurière, mercenaire, cartographe… Ça dépend de ce que l'on me demande » précise-t-elle, avant de porter son regard devant eux. « Ça fait quoi, un contrôleur Royal, exactement ? »

    La curiosité l'emporte toujours chez la Fae. Même lorsque la soif se fait sentir, que sa bouche devient sèche et sa gorge brûlante, et qu'elle devrait économiser sa salive. À cet égard, elle ressemble encore à certains enfants, désireux de tout savoir du monde et absolument incapable d'y résister. Même si cela requiert d'interroger son potentiel pire ennemi.

    « Vous ais-je parlé trop familièrement ? Vous le savez déjà, mais je ne suis pas du tout familière avec cet endroit. Ni ces usages. » Son regard se perd au loin, avant qu'elle ne reprenne la parole, un entrain renouvelé sur ses traits faciaux et dans sa voix. « Il fait toujours aussi chaud ? À part la nuit, je veux dire. »

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    Invité
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  • Ven 14 Juil - 16:06

    Une longue marche

    Lil', toute rougissante du compliment, grave quelque part dans sa mémoire –dans un coin empoussiéré de celle-ci plus précisément– les informations que lui donne son guide. La politique ne l'intéresse pas ; et de toute façon, elle ne comprend rien à tous ces titres grandiloquents et les sombres magouilles inhérentes. Mais sait-on jamais, cela pourrait trouver son chemin lors d'une conversation. « Savoir, c'est pouvoir » se rappelle-t-elle avec un sourire.

    « Quel dommage, pour la chaleur » soupire-t-elle.

    Son regard glisse de Tagar –ou bien doit-elle dire Sieur Reys ?– en direction du Nord, comme pour y distinguer les crètes enneigées. Sans surprise, la châtaine n'y voit rien. Que du sable, de la roche dont l'éventail de nuances va du blanc au presque rouge, quelques crevasses, et toujours les ondoiements intrinsèques du désert qui déforme la ligne d'horizon. Quelques plantes poussent, mais rien de comparable à la végétation de Shoumeï. Bien trop peu au goût la Fae, habituée aux champs fleuris, aux arbustes abondants de baies, et aux forêts luxuriantes et fraiches.

    Une bâtisse se dresse devant-eux lorsqu'elle reprend :

    « Un jour, j'aimerais voir tout ça de mes propres yeux. Mais je le ferais en hiver plutôt qu'en plein été ! »

    Le rire de Lil' Nwalma s'élève, tirant de son sommeil la vieille femme qui relève la tête et sourit, l'air encore hagard. Malgré l'étirement de ses lèvres et une expression bien plus douce, la méfiance de la châtaine perdure.

    Elle se raidit tandis qu'un homme quitte l'abri ombragé, et sans doute fort agréable, de la bâtisse pour venir à leur rencontre. Ne sachant pas à quoi s'attendre, la Fae laisse sa main droite de glisser discrètement le long de son flanc, afin de s'assurer de la présence de son arme de fortune protégé dans sa gangue de cuir rigide. Le poignard est bel et bien présent à sa ceinture, suspendu à celle-ci à l'horizontale par trois solides passants. Le bout de ses doigts effleure le manche de l'arme, se loge sur la garde que la jeune femme se tient prête à dégainer ; non pas qu'elle soit une habile bretteuse –au poignard, en l'occurrence.

    C'est les sourcils froncés que Lil' accueille le parfait inconnu. Le cousin de son guide, vraisemblablement. Ses paroles hérissent le fin duvet de son dos, alors qu'une sorte de frisson parcourt ses ailes jusqu'à leur extrémité. Fiancée, quelle idée !

    « Il y a erreur sur la personne » dément-elle aussitôt. « Je ne suis qu'une réfugiée de passage qui accompagne cette vieille dame. »

    La Fae est si pressée de clarifier sa situation que Tagar lui-même n'a pas le temps d'ouvrir la bouche -si tant est qu'il le veuille.

    Sa jauge de méfiance chute de quelques graduations tandis qu'elle constate la confusion de l'aubergiste. Il est visiblement désarmé, mais rien n'exclue qu'il soit un mage… Aussi Lil' Nwalma préfère rester sur ses gardes et écoute d'une oreille furtive les quelques paroles qu'ils échangent.

    « Grand-mère ? On va vous aider à descendre. »

    La vieille femme est doucement déposée à terre. À son tour, la Fae passe sa jambe gauche par-dessus l'Aazho et saute habilement du dos de l'animal. Elle ne déploie ses ailes qu'afin de ralentir sa chute par un très bref planage, qui s'achève par un faible soulèvement de sable lorsque ses pieds touchent le sol. Sa place de béquille pour la grand-mère étant prise, Lil' se contente de suivre tout ce petit monde à l'intérieur de l'auberge.

    Une fois encore, la jeune femme ne sait à quoi s'attendre et avance avec un regain de vigilance. Un bouclier de glace prêt à déployer de sa main gauche, sa main droite posée sur la garde de son poignard, Lil' ne compte pas se faire prendre sans se battre bec et ongles. Néanmoins, tandis que ses yeux s'adaptent difficilement au changement de luminosité entre l'extérieur et l'intérieur de l'édifice, rien ne se passe. Elle constate seulement qu'il fait agréablement frais, du moins à comparer de dehors.

    « Ciel, que ça fait du bien ! »

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    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Mar 18 Juil - 17:58


    « Ah. »

    Un simple « Ah » est tout ce que Lil' Nwalma trouve à lui répondre, souligné d'une espèce de grimace signifiant sa compassion ; la première émotion favorable qu'elle montre à l'adresse de son interlocuteur. L'idée même de vouloir se marier lui est étrange, alors le fait que ça le soit dû à l'intervention d'autrui ou, pire encore, à leur conspiration… Non, ça, c'est inacceptable. Pourtant, comme l'indique l'indifférence de sa réaction, cela ne l'étonne pas. Elle sait que ce sont des choses qui arrivent, principalement chez les Nobles, et que certaines familles s'adonnent même à de pires pratiques nuptiales… Fort heureusement, elle n'aura jamais à vivre ça !

    « Ca sera un jus de fruit, dans ce cas. S'il vous plait. La bière risque de me monter à la tête par cette chaleur » explique-t-elle, sans raison, juste avant qu'il ne parle.

    Lil' réalise alors qu'elle a oublié de remercier l'animal pour l'avoir transporté sur son dos ; c'est dire à quel point le Reike, ou du moins son climat, l'affecte ! Il faudra qu'elle y pense plus tard.

    Promenant son regard sur la pièce, la Fae choisit de s'installer à une table accolée à un mur, près de la porte d'entrée ; choix stratégique. La fraicheur de ce rempart contre l'aridité extérieure lui apporte un bienêtre instantané, surtout lorsqu'elle y appuie son dos brûlant et trempé. Le fatras qu'elle y transporte depuis des jours, des semaines, repose à ses pieds, à côté de la besace qu'elle a fait glisser de l'épaule qu'elle étire. Ceci fait, Lil' dénoue l'étole qui constitue le bandeau à son front, l'essor, le pose sur le dessus de son sac de voyage pour ne pas l'oublier, et tire enfin en arrière tous ces cheveux trempés plaqués sur son visage. Le sel de sa propre transpiration la démange, surtout derrière ses genoux, ce qui la fait gigoter un étrangement.

    « Je vous remercie, vous n'êtes pas obligé. Je peux me permettre cette dépense » affirme-t-elle en rigolant. « Et puis, ce n'était pas important. Vraiment. »

    La jeune femme trempe ses lèvres dans la boisson, et ferme les yeux pour mieux en savourer le sucre. Dans le désert, boire un verre jus de fruit, bien frais qui plus est, lui apparait comme un luxe, quelque chose de hautement improbable… Pourtant, c'est ce qu'elle fait, avec délectation. La moitié de son verre disparait à la vitesse de l'éclair avant de retrouver sa place sur la table, loin de ses mains, pour ne pas céder à la tentation immédiatement.

    Les paupières de nouveau ouvertes, la Fae tourne brièvement son attention vers la vieille femme, veillant à ce que tout se passe bien pour elle. Lil' ne s'est pas spécialement prise d'affection pour elle, mais sa gentillesse et ses récits ont embelli son voyage, l'ont rendu plus agréable… Si tant est qu'on puisse décrire ainsi son exode.

    C'est ensuite au tour de Tagar, assis face à elle, d'être observé. Elle n'écarte pas encore la possibilité d'une embuscade, bien que cette même possibilité lui paraisse de moins en moins probable, mais la jeune femme éprouve toujours sa méfiance envers les inconnus. Ou, plutôt, envers tout le monde. Mais, dans l'immédiat, ce que Lil' cherche est son égo. Ce qu'elle ignore des Reikois reste inchangé, plus conséquent que ce qu'elle en connait en tous cas… Et leur fierté pour leur nation, qu'elle devine grande, fait partie de ces variables inconnues qui peuvent envenimer une conversation, s'attirer leurs foudres pour de si banales raisons que des divergences d'opinion.

    « La chaleur et moi sommes en conflit » admet-elle après un bon moment. « Je viens d'un endroit bien plus… Tempéré. Il ne faisait pas spécialement froid, mais c'était autre chose. J'ai passé cent années là-bas, ça doit être pour ça que c'est si difficile pour moi de m'habituer ici, Surtout après seulement sept ou huit jours. Ça m'endort complètement. Et m'assoiffe, aussi ! J'avais complètement oublié quel délice peut-être un "simple" jus de fruit. »

    Comme pour souligner ses propos, elle prélève une unique gorgée de sa boisson qu'elle fait rouler sous sa langue. Hors de question d'avouer à un possible ennemi que la chaleur l'empêche presque d'utiliser la magie, tellement elle l'anesthésie.

    « Je me ferais une idée de comment est la République. Son climat, je veux dire ! La majorité de mes amis ont péri avec Benedictus. Exactement en même temps qu'elle, d'ailleurs, à la seconde près. Alors, à priori, je n'y connais personne… » Elle réfléchit néanmoins, puis son visage s'illumine lorsqu'elle reprend. « Ou bien ça serait un heureux hasard de les y retrouver ! Et vous, êtes-vous déjà aller à Shoumeï ? A Benedictus ? Et en République ? »

    Incapable de reste immobile et inactive plus longtemps, Lil' se met à tapoter la table de ses indexes. Elle produit une sorte de sons de roulement de tambour, quoi que le rythme soit aléatoire.

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    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 1 Sep - 16:10

    Une longue marche


    Ft. Tagar
    An 3, le 4 juin


    Lil' écoute Tagar avec un plaisir non feint, des questions plein la tête. Dans son imagination, les paysages de la République prennent l'apparence de vallées verdoyantes, de cultures s'étirant à perte de vue, de forêts aussi denses que le furent celles de Shoumeï et de lacs étincelants aux surfaces légèrement ridées par de douces brises. Au loin se dessinent les pics et crêtes de montagnes aux sommets vertigineux sur lesquels vivent des créatures dont elle ne saurait même rêver. D'une nature bien différente que celle qui lui est familière, la faune et la flore y sont néanmoins aussi complexes et disparates, colorées, abondantes, et recèlent bien des secrets qu'elle se doit de percer. Combien de trésors et de joyaux, d'artefacts oubliés, de lieux interdits ou obscurs renferment cette nouvelle patrie ?

    La Fae, tendue en avant par-dessus la table, appuyée sur ses coudes comme une enfant qui regarderait avidement la figure maternelle préparer une pâtisserie, trépigne presque sur sa chaise. Son visage, dans cette position peut-être peu féminine et respectueuse d'une quelconque étiquette, se trouve à une distance fort peu protocolaire de celui de Tagar. Lorsqu'il lui propose un nouveau jus de fruit, qu'elle se rend compte de la posture dans laquelle elle se trouve, une rougeur significative envahit ses joues et gagne jusqu'à ses oreilles.

    « S'il vous plait ! » s'empresse-t-elle de répondre, encore gênée de s'être montrée soudainement si intéressée et…

    Sans défense. Sans résidus de méfiance, constate-t-elle en se renfonçant au fond de sa chaise, contrariée. Durant l'absence de Tagar, tendue, Lil' observe de plus belle la salle, les murs, le cousin de ce guide incongru, la vieille femme endormie… La réfugiée se fustige encore intérieurement lorsque le jeune homme refait son apparition.

    Elle ne connait rien des Reys, mais devine sans mal qu'il n'est pas dans leur fonction de servir autrui comme il le fait. Sans doute ont-ils une longue et riche histoire comme seules les familles nobles et autres aristocrates peuvent en avoir. Quelque part, avec sa famille brisée dont elle méprise les derniers représentants – potentiellement morts à l'heure actuelle –, la châtaine en vient presque à l'envier. La noblesse lui importe peu ; à vrai dire, elle ne comprend même pas en quoi cela consiste… Mais c'est une tout autre histoire concernant l'expérience et les connaissances du jeune homme que Lil' perçoit au-delà de ses paroles. Elles paraissent suffisamment vastes pour qu'il soit capable d'aborder des sujets de conversations aussi divers que le divertissement à Benedictus ou l'architecture à travers le Sekaï, et laissent présagées bien d'autres savoirs que la Fae serait bien curieuse de partager.

    « J'ignore quasiment tout de Maël. Je n'ai pas eut la chance de visiter tout Shoumeï avant… Tout ça » reprend-elle, l'air de rien, après l'avoir remercié des plus simplement. « Mais je compte bien me rattraper. Les reliques de Shoumeï peuvent encore m'attendre un peu ! »

    Lil' se pince les lèvres, et hésite un moment avant de poursuivre la conversation. C'est une occasion inespérée de récolter des informations ou d'apprendre quelques secrets au sujet de cette nation d'accueil. Mais impossible d'interroger ouvertement l'homme quant à la présence de trésors, reliques et autres artefacts à piller sans éveiller ses soupçons ou attirer une attention malvenue sur ses activités.

    « Que savez-vous d'autre sur la République ? » s'enquit-elle finalement, réellement curieuse. « Comment vivent ses gens ? Y a-t-il de belles choses à voir ? Que me conseillez-vous de visiter ? »
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