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  • Sam 8 Juil - 11:34
    - Comment est-ce que tu as pu la manquer ? Elle mange tous les midis dans cette alcôve, Jamil en est certain.

    - J’sais pas quoi vous dire boss, chicotait la souris aux pieds de Willow. P’tet que Jamil s’est trompé !

    Perché sur le dossier du banc sur lequel était assis Willow, un corbeau au plumage luisant, noir aux reflets d’émeraude, ébroua ses ailes avant de croasser en direction du rongeur :

    - Ou peut-être devrais-tu arrêter d’espionner ce qu’il se passe aux cuisines et sortir un peu de ta zone de confort ! Cria Jamil, manifestement courroucé d’avoir été accusé.

    - Hey doucement l’corbac, rétorqua le mâle gris à moustaches. Y a besoin d’yeux aux cuisines, c’est l’boss qui l’a dit.

    - Tu l’as manqué, c’est tout, fit Jamil en secouant son bec. Peut-être qu’on devrait avertir Bérénilde, ça te mettrait du plomb dans la tête… Hein Willow ?

    Soudain, la souris se mit à couiner et trembla si fort en serrant misérablement sa queue entre ses pattes. La simple évocation de Bérénilde l’avait mis dans tous ses états qu’il était prêt à détaler à toutes jambes dans les hautes herbes du jardin, loin de banc et de ses occupants.

    - Non, pitié ! Pas la chouette ! J’ferai plus de bêtises, boss, c’est promis !

    - Chhh

    Willow avait parlé d’une voix douce. Le jeune étudiant se massait les paupières en se passant simplement un index et un pouce dessus, jambes croisées, écoutant simplement la passe verbale entre ses deux compères. Il n’aimait pas les entendre se crêper le chignon, il ne devait pas y avoir de mésentente dans ses rangs ; une mauvaise collaboration serait bien fâcheuse et pourrait mettre ses affaires en péril. Non, il devait conserver une certaine mainmise sur les opérations, et calmer leurs ardeurs lui assurait au moins leur écoute. La souris à ses pieds était un habitant des parois des cuisines de l’université Magic, tandis que le corbeau était l’une de ses premières connaissances lors de sa première année à l’école. Le rongeur était crédule, facilement manipulable, tout le contraire de l’oiseau. La plupart des oiseaux étaient, de toute façon, bien difficiles à manipuler, surtout les corvidés ou les rapaces. Se lier avec un représentant de chaque espèce d’animaux de l’académie de magie avait été fort important à Willow pour avoir un point d’entrée dans chacun de leurs réseaux ; le reste s’était assemblé de lui-même. Will avait déjà passé une main dans une poche intérieure de son manteau de mage pour en ressortir un petit morceau de fromage bleu fumé. Il déposa le fromage juste sous le museau de la souris, qui ne savait pas trop quoi faire, regardant Willow penaud.

    - Ce qui est fait est fait, tu réussiras la prochaine fois, sinon Bérénilde devra effectivement prendre les choses en main. Aller, retourne aux cuisines, tu as des choses à voir, préviens le reste des souris du programme des prochains jours.

    -  M…Merci ! J’vais bien taffer, c’promis.

    Il attrapa sa récompense avant de disparaître entre deux fourrés en direction d’un bâtiment. La menace de Bérénilde avait fait son petit effet, la chouette effraie avait don de faire cauchemarder les rongeurs de l’université, et être un des meilleurs espions de Willow dans son enceinte. Tous ses « esprits », comme il aimait les appeler, n’avaient pas de nom à proprement parler. Mais certains avaient fortement apprécié le geste de leur en avoir donné un, ne faisaient que renforcer la confiance qu’ils portaient en l’humain avec qui ils s’étaient liés. Toujours sur le même perchoir, Jamil ricanait. Willow aimait la compagnie des corvidés, tous aussi désinvoltes et fourbes que lui, mais particulièrement celle de ce corbeau. Jamil savait qu’avec la protection d’un mage, il vivrait une vie confortable ; et Willow était suffisamment content de pouvoir bénéficier de la vue et de l’ouïe discrète d’un oiseau.

    - Rarement vu un nigaud pareil.

    - On a besoin des souris, répondit patiemment Will. Les araignées sont discrètes, mais peu mobiles. Les oiseaux ne peuvent pas vraiment rester dans les couloirs ni intérieurs, et les chats ne sont pas assez nombreux, avec une allégeance ambigüe.

    - Je sais, je sais, c’est pas à moi que tu vas apprendre tout ça. Sinon, c’est loupé pour l’enseignante qu’il devait surveiller ?

    - Pas vraiment, reprit Willow en rejetant la tête en arrière, fermant les yeux pour profiter du soleil. On m’a rapporté qu’elle folâtrait avec un professeur d’astronomie, marié bien évidemment.

    - Aaah… Alors au lieu de déjeuner, elle était en bonne compagnie.

    - T’as tout compris ! J’ai pas vraiment besoin de plus pour avoir l’avantage sur elle, mais tout juteux bonus est bon à prendre.

    Jamil croassa bruyamment en guise de rire, attirant l’attention de deux élèves de second cycle qui remontaient le sentier. Willow ne leur accorda pas le moindre regard, conservant ses yeux fermés et le nez levé vers le ciel. Il entendit cependant deux spatules faisant tinter l’intérieur de ce qui semblait être, à l’oreille, des chaudrons de fonte. Considérant l’heure, elles devaient sans doute se rendre vers le laboratoire alchimique pour pratiquer calmement leur fusions pour l’exercice mensuel sur lequel leur professeur les évaluait. Conservant sa position, Willow leva un index et effectua un léger revers de la main pour ouvrir son sac par télékinésie. Continuant d’user de son pouvoir, le jeune homme en fit sortir une pomme dorée ainsi qu’un couteau de poche. L’aisance télékinésique de Willow, magie qu’il pratiquait depuis qu’il avait découvert ses pouvoirs encore tout petit, lui permettait de manipuler les deux objets en gardant les yeux fermés. Faisant valser le couteau, il se coupa un quartier de pomme qu’il déposa dans sa main. Ceci fait, il en coupa un second qu’il réduisit en dés qui tombèrent à côté de lui, sur le banc. Jamil sauta du dossier sur l’assise pour picorer la chair de la pomme, tout heureux d’avoir un encas. Le reste du fruit ainsi que le couteau retournèrent dans la besace de Willow, comme si de rien n’était.

    Will appréciait beaucoup la quiétude des jardins de l’université. C’était là que la plupart des animaux se trouvaient. Fermer les yeux, faire mine de méditer, et écouter leurs conversations faisait partie de ses petits passe-temps favoris. Derrière lui, deux papillons piérides se délectaient du nectar de roses trémières tandis que lui et son compère à plume finissaient leur goûter fruité. Le magicien n’avait point de leçon, la fin de semaine était vouée, pour sa classe, à l’étude autonome et aux révisions diverses. Willow avait terminé sa part et tenait ses sous-fifres à la baguette pour qu’ils ne foirent pas leur contribution à l’effort de groupe. Il avait beau être la désinvolture même, le bougre tenait tout autant à maintenir l’excellence de son cursus avec le même œil d’aigle que sur son réseau d’informations. Un petit chantage par-ci, un marchandage au secret par là, et ses camarades finissaient par rentrer dans le rang pour faire ce qu’il désirait. Il était sans doute détesté, c’était même plus que probable ; mais le retour de flamme pour ceux qui avaient osé le défier s’était avéré bien ardent et nombre d’entre eux avaient regretté bien vite toute rébellion. Willow soupira cependant lorsqu’il entendit les couinements affolés de la souris qu’il avait congédié quelques instants plus tôt.

    - Qu’est-ce qu’il se passe cette fois ? Je pensais que tu étais en route vers les cuisines.

    - Boss ! Boss ! C’est la dame, la dame ! Celle qui fait les objets magiques ! Celle avec plein d’autres madames comme elles !

    La description était bien maigre, et hasardeuse, mais Will la reconnut aussitôt. Il n’y avait pas trente-six créatrices d’artefacts capables de se cloner, et qui visitaient régulièrement l’université Magic. Willow se redressa pour s’asseoir convenablement, ouvrant les yeux pour baisser la tête et plongea son regard vers le rongeur. Ce dernier reprit :

    - J’rentrais dans le conduit qui mène aux cuisines, haletait-t-il, j’ai pas tout tout bien compris. J’sais pas si c’est elle qui s’radine à l’école ou si elle a un truc dans le quartier. Mais… mais… elle devrait être pas loin !

    - Athénaïs de Noirvitrail, nomma Willow d’une voix de velours.

    - J’en reviens pas que ça soit lui qui revienne avec cette info, déplora Jamil. Depuis le temps que tu voulais qu’on te rapporte quoi que ce soit sur elle.

    Willow fit abstraction du commentaire ; un sourire venait de se dessiner sur son visage. Lui qui commençait à s’ennuyer sur son banc, il venait à penser que le vent allait tourner en sa faveur.

    - J’attends une occasion pareille depuis bien trop longtemps, un tremplin vers la haute société républicaine, enfin la clé qui me permettra d’ouvrir la porte qui me barre la route.

    - Alors on y va ! Croassa le corbeau, tout aussi enthousiaste.

    - Oh oui Jamil, mettons nous en route. Tâchons de tomber sur la Noirvitrail avant quiconque, et surtout avant qu’elle n’atteigne sa destination
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Jeu 13 Juil - 19:09
    [Chronologiquement situé après « Ballon » et avant « Splendor Solis]

    Nouveau mois, nouveau projet !

    Les sœurs Noirvitrail ne chômaient pas depuis que le ballon avait été présenté à l’auguste commission des attributions de brevets de la République. Le brevet avait été acquis et mademoiselle Athénaïs de Noirvitrail pouvait désormais tirer une grande fierté de ses accomplissements personnels (et collectifs). « Pas mal » avait dit son père en lui tapotant la tête comme si elle avait encore huit ans. « Comme si je doutais de votre compétence, ma fille » avait murmuré sa mère à moitié sur un ton de reproche avant de s’en retourner à ses plantes. Athénaïs était habituée à cette étrange expression d’affection. Cela avait toujours été comme ça et cela serait toujours comme ça. Mais au moins, les rentrées d’argent que son invention allait apporter permettraient de renflouer définitivement le clan Noirvitrail. Elle serait une note de bas de page dans l’histoire du clan, mais au moins, une note de bas de page intéressante.

    Mademoiselle de Noirvitrail était surtout préoccupée par son prochain projet. Maintenant que son nouveau fragment étoile était sécurisé, la demoiselle était à la recherche d’un nouveau défi. Nouvellement nommée « Voyageuse de Cristal », comme en témoignaient les deux fragments d’étoile qu’elle portait en pendants d’oreilles, Athénaïs planchait sur un sujet des plus atypiques qui avait émergé après avoir mis la main sur un fragment d’archive des plus intéressants à la bibliothèque de l’université. Des parfums magiques ! Rien que ça ! Si elle en croyait le fragment de texte qu’elle avait pu récupérer, d’anciens chercheurs de l’université s’étaient essayés à emprisonner la magie dans des vapeurs parfumées il y a de cela plusieurs siècles. Ces parfumeurs avaient disparu depuis longtemps, à la suite de fâcheux revers de fortune, mais après de longues recherches, Athénaïs et ses sœurs avaient réussi à retrouver l’emplacement de leur dernière parfumerie.

    La cabale de mages s’était installée à Kaizoku lors de ses dernières heures, mais à la suite de l’invasion républicaine, nombre de biens qui dormaient dans les coffres des pirates furent transférés à Liberty pour intégrer le trésor républicain. Malheureusement, les biens du Conclave des Parfumeurs s’étaient retrouvés dans le lot, brinqueballés dans les cales des galions jusqu’à Liberty. Grâce à ses contacts, la jeune femme avait réussi à retrouver la trace des héritages des parfumeurs et espérait pouvoir faire jouer ses relations pour obtenir le droit d’étudier leurs documents.

    Malheureusement, il y avait un hic … un hic qui commençait sérieusement à agacer la magicienne …

    Quelqu’un l’avait devancée …

    Le problème de la République était bien entendu sa corruption à tous les étages. Il n’était pas rare que de nombreux acteurs aux enjeux variés souhaitent leur part du gâteau républicain, quand bien même ils n’avaient pas participé à sa confection. Ce petit jeu qui amenait les coffres républicains à discrètement se vider dès qu’ils se remplissaient était aussi vieux que la République elle-même et il était monnaie courante que des biens « disparaissent » des inventaires, comme par magie. Cette découverte était souvent accompagnée du haussement d’épaule de l’officier républicain en charge des inventaires, et du tintement des pièces dans sa bourse.

    Ce qui s’apparentait à une frange un peu en vue de la pègre de Liberty avait réussi à s’emparer d’une partie du trésor de guerre de Kaizoku et avait transféré ses biens mal acquis dans ses territoires. Dans ce butin se trouvait l’héritage des Parfumeurs du Ponant … Cela faisait depuis plusieurs mois que ces biens étaient en leur possession et Athénaïs redoutait que la pègre ne fasse un mauvais usage de cet héritage particulier. Il lui fallait absolument récupérer les secrets des Parfumeurs du Ponant avant que ces imbéciles ne découvrent par erreur leur utilité, ou pire, ne les détruisent par inadvertance.

    Malheureusement pour elle, ses ressources étaient limitées. Elle ne pouvait décemment pas se pointer devant l’un de leurs repaires et démolir le tout avec un beffroi en morceaux jusqu’à ce qu’ils acceptent de restituer les biens volés. De plus, il n’était pas certain que la famille Veroni – car c’était le nom de cette association « d’hommes d’honneur » - soit particulièrement disposée à négocier avec une métisse aux cheveux bouclés et à l’accent reikois. Ses options, par conséquent, étaient limitées. Tant que les Veroni restaient en place dans leurs repaires et contrôlaient d’une main de fer leurs activités, les attaquer directement relevait du suicide. Quant à l’idée de les voler … disons que c’était facile à dire … mais plus compliqué à faire. Athénaïs était une magicienne, pas une voleuse.

    Perdue dans ses pensées, la demoiselle se déplaçait lentement dans les cloîtres de l’université, ignorant les étudiants sur son passage. Elle avait beau chercher, aucune de ses sœurs n’était spécialisée dans le cambriolage et il était hors de question qu’Athénaïs fasse appel à Ssisska ou à Althéa … Elle avait besoin de quelqu’un de discret et de suffisamment dégourdi pour cette affaire.

    Vêtue d’une robe ocre couvrant élégamment son corps, la jeune femme avait coiffé son épaisse chevelure bouclée en un épais chignon enveloppé dans un voile aux couleurs de l’été. Ses sandales à talons résonnaient sur le dallage millénaire de l’université tandis qu’elle réfléchissait à voix haute :

    « Si seulement j’avais des espions pour ça … »


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  • Sam 15 Juil - 17:36
    - Si seulement vous aviez des espions

    Observant la Voyageuse depuis un des piliers du cloître dans lequel ils se trouvaient tous deux, Willow usait d’un sortilège d’illusion pour donner l’impression que sa voix venait des quatre coins des lieux. Depuis le ciel, au-dessus du cloître, Jamil croassa bruyamment avant de se poser sur la branche du jeune cèdre qui avait été planté là. Le corbeau émit un nouveau cri à l’attention de la conceptrice d’artefacts, le soleil faisant briller le noir des plumes de l’oiseau autant que la peau chocolat de l’intéressée. Il n’y avait personne d’autre dans le cloître, ce dernier était trop éloigné de la grande bibliothèque, et n’avait pas la même utilité qu’une salle de pas perdus. Le cèdre solitaire n’avait pas loisir de croiser beaucoup de visiteurs, fort peu d’élèves venaient se retirer près de lui. Le temps semblait s’arrêter pour Willow à chaque fois qu’il passait par cet endroit pour accéder aux jardins, et il n’avait jamais vu ce cèdre pousser en cinq années d’études. Un vieux hibou désormais mort lui avait dit, alors qu’il débutait sa seconde année, que l’arbre avait été planté alors qu’il était encore dans son œuf…

    - Curieux endroit pour venir en quémander, reprit le jeune homme. À moins que vous ne sachiez exactement qui chercher… ?

    Willow ignorait pourquoi madame de Noirvitrail avait tant besoin d’espions, mais la situation ne pouvait pas mieux tomber. Peut-être l’aristocrate était-elle vraiment venue arpenter les couloirs de l’université Magic à sa recherche ? Après tout, Athénaïs avait été étudiante entre ces murs, dans un cursus différent de celui de Will. Ainsi, même si cette dernière était déjà diplômée, elle avait pu avoir loisir d’entendre parler de l’arcaniste, de ses talents particuliers et des « esprits » qui lui chuchotaient à l’oreille. Il ne voulait pas abuser du voile du mystère que lui conférait son illusion et stoppa le sort ; il était grand temps de sortir de l’ombre pour se dévoiler. Un ruban de fumée émeraude et péridot tourbillonna devant Athénaïs et, se dissipant en une fraction de secondes, fit apparaître Willow qui lui souriait mutinement.

    - Willow Knight. Si ma réputation me précède, alors j’en suis flatté.

    Jamil ébroua légèrement ses ailes avant de quitter sa branche, changeant de perchoir pour préférer l’épaule de son maître, passant près de la tête de l’artisane. L’emblème des Knight, une vipère d’argent sur un écu d’un vert profond, luisait discrètement entre deux pans de son manteau noir de magicien.

    - Une petite voix m’a dit que vous étiez de passage, et que vois-je ? Personne pour vous accueillir. T-t-t-t… où sont passées les manières et la bonne diligence de nos professeurs ?

    Passant sa main dans l’intérieur de son manteau, Willow en ressortit une baguette de presque une trentaine de centimètres. D’un bois verni aussi noir que du charbon, la poigné de l’outil avait été élégamment taillé pour un confort de paume des plus optimaux. Une perle opaline brillait d’un éclat sibyllin au bout de la poignée, sous de fins revêtements d’or blanc évoquant des motifs de plante grimpante. Agitant la baguette d’un prompt tour de poignet, Will fit se décoller du sol deux bancs de pierre qui gisaient contre le mur d’un couloir. Les bancs glissèrent dans l’air comme des oiseaux de papier pour venir se poser délicatement derrière lui ainsi que son interlocutrice. N’attendant pas que la belle ne se pose pour le faire, le jeune homme s’assit en croisant les jambes, laissant apparaître ses fossettes. Sur son épaule, le corbeau croassa derechef pour intimer à Athénaïs de s’asseoir également, comme s’il était le molosse diabolique d’un démon ou la murène d’une guenaude des mers.

    -  Bien, déclara Willow sérieusement. Les secrets, c’est mon affaire. Et, contrairement aux pathétiques espions que peuvent employer vos accointances bourgeoises, mes « esprits » sont inarrêtables, indétectables !

    Willow faisait tourner sa baguette entre ses doigts fins tandis que Jamil se gargarisait du compliment que le garçon venait de lui faire. Il reprit bien vite :

    - Je suis prêt à mettre pour vous mes talents à l’œuvre, quoi que vous vouliez, cela m’est bien égal. En échange, je veux une simple chose, une bagatelle pour une femme de votre calibre !

    Le sourire de Willow se fit, cette fois, bien plus carnassier.

    - Je veux que vous fassiez mon éloge publique. À chaque réception, j’aurai droit à une invitation ; face à chaque aristocrate, politique ou mondain, vous me présenterez comme votre ami, quelqu’un de tant respectable qu’admirable. Et n’oublions pas non plus de petits mots gentils à mon sujet lors de chaque passage dans les lieux les plus princiers de notre République.

    Il aurait ce qu’il mérite, il se l’était toujours promis, même s’il devait exposer les secrets de toute la République.

    - Alors ? Deal… ?
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Lun 24 Juil - 13:33
    « Vous … vous vous appelez Pillow Fight ? Sérieusement ? »

    Avait-elle mal entendu ? Probablement, mais l’idée de rencontrer un étudiant dont le nom traduit en Shierak Qyia ressemblait à « Bataille de Coussins » était de nature à lui tirer un grand sourire. Elle avait clairement mal entendu, mais au milieu de la loghorrée verbale de cet énergumène, difficile de tout retenir, si ce n’était ce curieux patronyme. L’homme agitait sa baguette comme la plupart des étudiants de l’université : comme une extension de son membre viril. Trente centimètres à première vue … pourquoi tous les magiciens cherchaient-ils à compenser quelque chose avec des baguettes aussi grandes ?!

    L’étudiant ne brillait pas par une quelconque particularité. Il était plutôt commun, limite passe-partout. Rien n’aurait pu le distinguer de la masse et en un sens, cela était la principale qualité que l’on pouvait attendre d’un espion, ou d’un observateur : celui de se fondre dans son environnement. Athénaïs ne connaissait personne du nom de Pillow Fight et c’était peut-être pour le mieux finalement. En tout cas, le jeune homme ne semblait pas dépourvu de talents. A sa manière de s’exprimer et au vu de sa maîtrise de la magie, il semblait parfaitement capable de tenir tête à nombre de ses pairs.

    S’il restait d’une vantardise sans nom … il semblait parfaitement disposer des compétences dont il se prévalait. Une chance, dans cette université où beaucoup se contentaient d’être présents uniquement pour montrer que leur famille avait de l’argent !

    Mademoiselle de Noirvitrail ne fit aucune difficulté pour s’assoir sur le banc et admira quelques secondes le corbeau au plumage d’obsidienne qui s’était posé sur son épaule. Athénaïs songea que c’était là un bien bel animal et se retint de déposer dans son bec un biscuit dont elle avait la recette. Elle reporta assez rapidement son regard sur le jeune homme, qui paraissait particulièrement satisfait de son petit effet.

    Pas mal … Monsieur Pillow Fight … Pas mal …

    « Monsieur Pillow, vous savez visiblement ménager vos effets et c’est là une bien belle qualité. A supposer que vous disposiez des compétences dont vous faites l’éloge, ce dont je suis persuadée, il va de soi que vous serez correctement rémunéré pour vos services. Cependant … »

    Elle croisa les doigts et se pencha en avant. Sur le ton de la confidence, elle déclara à son interlocuteur :

    « Votre prix est disproportionné par rapport à ce que l’or seul pourrait m’offrir … Il va de soi que j’entends vous rémunérer correctement pour mes services, mais je ne peux lier ma parole et mon honneur à une personne dont je ne sais rien. Néanmoins, je peux m’engager à faire en sorte que des invitations à votre nom vous parviennent régulièrement pour des évènements mondains. Contrairement à une croyance populaire, les listes ne sont jamais véritablement closes, si l’on sait à qui parler. Pour le reste, je suis persuadée que votre incroyable bagou saura parfaitement vous offrir ce que vous désirez. »

    La magicienne sourit. Elle ne pouvait offrir son honneur et sa parole à un inconnu. En revanche, elle pouvait s’arranger pour lui ouvrir des portes au bon moment. C’était, en République, une opportunité importante, bien plus que la parole d’honneur d’une Républicaine. Elle n’avait aucun doute sur le fait que ce mage soit capable de tirer son épingle du jeu une fois intégré dans les bons cercles.

    "Je suppose que c'est un arrangement des plus acceptables ... Un espion de métier m'aurait coûté moins cher, mais je suis prête à investir dans de la qualité et dans une relation humaine pérenne, monsieur Pillow."


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  • Lun 24 Juil - 19:26
    - Pillow ? Railla Jamil, toujours perché sur l’épaule de son maître. Qui c’est qu’elle appelle Pillow celle-là ? T’es sûr que c’est bien la vraie et pas la plus débile de ses clones ?!

    - Hm… répondit simplement Willow, tant à l’oiseau qu’à son interlocutrice.

    S’il avait eu des talents de senseur magique, il aurait peut-être pu déterminer si, oui ou non, la femme à qui il parlait était bien un des fameux clones de la Noirvitrail. Le jeune homme se disait que s’exercer à ce genre d’arcane devait être une de ses prochaines priorités, surtout s’il devait interagir avec ce genre de personnage. Quoi qu’il en fut, il n’appréciait pas non plus que l’on écorche son nom. Mais, au fait des origines étrangères de la Voyageuse cristalline, se disait que cela devait être dû à des pratiques linguistiques différentes. Aussi, il se gardait bien de la reprendre malgré sa frustration ; Willow pensait qu’elle pouvait s’en froisser, et qu’il pourrait toujours le faire plus tard une fois bien installé au sein de l’aristocratie. Concernant ce point, Athénaïs ne lui accordait pas toutes ses exigences, mais au moins l’assurance d’être invité de façon régulière à de nombreux événements mondains. Cela ne le dérangeait pas, Willow faisait exprès d’avoir les yeux plus gros que le ventre. Quand bien même la demoiselle ne lui donnait pas l’entièreté du trousseau, une seule de ses clés lui était amplement suffisante pour ce qu’il désirait. Il n’aurait qu’à cultiver le jardin de complaisance duquel on lui confiait les germes.

    - Fort bien, fort bien, reprit-il d’un ton nonchalant. Va pour les invitations, je saurai effectivement en tirer profit. Nous devrions nous mettre au travail, mais avant cela

    Willow tendit son avant-bras, comme s’il attendait qu’un assistant invisible ne dépose quelque chose dans sa paume. Personne ne vint, ni ne lui donna quoi que ce soit. Mais au bout de quelques secondes, une cétoine dorée aux élytres d’un magnifique vert menthe finit par se poser au milieu de ses doigts. Jamil le corbeau n’avait pas bougé d’un pouce, tournant sa tête vers le coléoptère. Baissant également le regard vers l’insecte, le magicien esquissa un sourire énigmatique et satisfait.

    - J’ai un travail très important pour toi, petit esprit.

    Willow avait fait l’emphase sur le mot « esprit » afin qu’Athénaïs comprenne enfin à quoi il ne cessait de faire référence.

    - Je vais devoir m’absenter de l’Université pendant au moins le reste de la journée. En mon absence, préviens les souris, et, toi et quelques autres amis, allez assister pour moi au séminaire magistral sur les arcanes de téléportation, à l'amphithéâtre extérieur. En échange, vous aurez droit à du nectar frais, tout droit issu des serres.

    - De l’eau de fouettard du Reike, s’il-te-plaît ! Répondit le scarabée d’une voix fluette. Ou, peut-être, du bon nectar de belle de jour ? Les abeilles disent que c’est si bon, j’aimerais tant en goûter…

    - Cela ne devrait pas poser de problème. Vole donc, et ne passe pas par l’intérieur, les araignées ne te libéreront pas de leurs toiles si tu y finis.

    La cétoine ne se fit pas prier, aucun insecte des jardins ne voulait avoir affaire aux araignées qui hantaient les murs de l’université. Ceci fait, il se leva pour quitter son banc et s’en retourna vers Athénaïs ainsi que les affaires qui les concernait. Il invita l’aristocrate à se lever et à le suivre ; se rencontrer dans l’académie était une chose, mais discuter de plans secrets en était une autre. N’importe qui pouvait débarquer sans crier gare dans leur cloître, voire même reconnaître Athénaïs et vouloir engager la conversation. Après tout, elle avait été étudiante ici, les professeurs la connaissait et beaucoup d’étudiants avaient déjà entendu parler d’elle. Willow trouvait plus prudent d’éloigner la jeune femme de l’Université. Il ne comptait cependant pas trop s’éloigner non plus. Si les plans de la demoiselle impliquaient d’agir discrètement au sein de l’école, ils seraient juste à côté. Néanmoins, Willow pensait qu’Athénaïs devaient avoir bien des portes ouvertes au sein de l’Université. Elle était sans doute bien appréciée du corps enseignant, voire des Pléiades en personne. Peut-être devrait-il se pencher sur leur opinion à son sujet une fois cette affaire réglée…

    Willow avait conduit Athénaïs hors de l’enceinte de l’Université en passant par les jardins vers la sortie la plus proche. Ils déboulèrent dans un quartier populaire plutôt animé, la proximité avec l’école de magie donnait l’occasion de nombreux commerces et marchands ambulants de faire de bon chiffres. S’engouffrant dans une rue pour couper vers une autre adjacente, c’est les mains dans les poches que le mage emmenait son équipière du jour vers le lieu qu’il avait en tête. Jamil, demeurant avec eux, volait au-dessus des toits, se posant de temps à autre sur une cheminée ou une gouttière. Ils arrivèrent bien vite devant l’entrée d’un bistrot dont la terrasse était presque bondée en raison du beau soleil. L’intérieur, plutôt déserté, ferait un bon abri avant le début des opérations.

    - Personne n’aura l’idée de venir vous chercher ici, commenta Willow, amusé, à Athénaïs alors qu’ils s’asseyaient dans un coin de la salle. Si jamais vous y tenez, je peux lancer un simple enchantement pour donner l’illusion que vous êtes un ramoneur, ou un jeune cordonnier

    Gardant son air mutin, Willow se tut lorsque le tenancier s’avança vers eux. Le jeune homme l’arrêta avant qu’il n'arrive à portée de leur table de sorte à ce qu’il reste dans le dos d’Athénaïs et ne puisse pas voir son visage.

    - Une bouteille de pétillant de sureau, et un plateau à grignoter, aucune viande, commanda-t-il avant d’ajouter à Athénaïs, l’homme une fois parti : je suis végétarien.

    Willow envoya d’une pichenette une miette de pain hors leur table qui n’avait pas été nettoyée. Au dehors, il voyait Jamil qui avait choisi de se percher sur l’armature métallique de l’enseigne d’un libraire, observant ça et là les passants, toujours à l'affût d’une bonne info à récolter. Il s’en retourna bien vite vers l’artisane, son sourire creusant ses fossettes :

    - Je suppose que vous connaissez le pétillant de sureau ; de nombreuses enseignes de luxe le renomment le « champagne des fées ». Quelle idiotie, comme si les fées se saoulaient avec ça.

    Un serveur arriva bientôt avec la fameuse boisson qu’on aurait aisément confondu avec de la citronnade tant elle était jaune et translucide. Le plateau qu’il avait posé sur leur table contenait du fromage fermier, du pain frais, des grappes de raisin, des figues, des noix et des amandes. L’arcaniste versa du pétillant dans les deux verres avant d’en passer un face à Athénaïs.

    - Alors, qu’est-ce que ça va être ? Faut-il que je perce à jour un ennemi politique ? Que je déniche des saletés sur un rival d’affaires ? Ou… que je suive un de vos amants ? Si c’est le cas, autant vous prévenir d’avance, il vous trompe avec votre domestique. Sauf s’il s’appelle Alfred ; personne ne veut tromper son conjoint avec un majordome qui s’appelle Alfred, allez savoir pourquoi

    Il but une gorgée de pétillant avant de reprendre :

    - Ceci étant, j’apprécierais que vous me surpreniez, les secrets de coucheries et autres similis sont légions et d’un ennui
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Dim 30 Juil - 14:03
    Mademoiselle de Noirvitrail écoutait Willow pépier avec l’assurance d’un jeune oisillon prêt à s’envoler de son nid. Il lui rappelait ces petits bourgeois tant pressés de montrer à leur demoiselle à quel point ils maîtrisaient les arcanes de la dernière mode républicaine. Il y avait dans cette assurance mâtinée d’empressement à bien se faire voir quelque chose de charmant, de presque naïf, qui mettait la demoiselle à l’aise. Le jeune homme était des plus compétents, c’était certain, mais il commettait l’imprudence de dévoiler une partie de ses talents à la première venue. Le jeune homme n’était visiblement pas encore rompu aux us et coutumes de la haute bourgeoisie car il révélait son jeu beaucoup trop rapidement. Et dans une société où tout se jouait sur le paraître, les non-dits et les bluffs, dévoiler son jeu trop rapidement pouvait se révéler fatal.

    Tandis que le jeune homme n’en finissait pas de vanter les bienfaits du pétillant de sureau sur un ton enjoué, Athénaïs se contentait d’acquiescer poliment à ses affirmations. La demoiselle observait avec un sourire non feint jouer de ses mains habiles pour servir le pétillant. Une inclination de la tête pour le remercier et la voilà qui porte le breuvage à ses lèvres, écoutant toujours avec attention les paroles de son partenaire.

    Pas mauvais … ce pétillant …

    Elle reposa le verre sur la table et entreprit d’éplucher une figue pour s’occuper les mains. C’était une de ses manies : il fallait toujours qu’elle ait les mains occupées à bricoler quelque chose. Et ce pauvre fruit allait en faire les frais avant d’être goulument dévoré. A ses mains, les cicatrices blanches révélaient les traces de ses expériences passées. La Façonneuse avait conservé ces souvenirs indélicats sur ses mains, comme une manière de se rappeler que la prudence était mère de sûreté.

    Mademoiselle de Noirvitrail se décida à tempérer les ardeurs de son camarade et lui fit un signe délicat lui intimant de se taire et d’écouter.

    « Monsieur Knight, vous parlez beaucoup, mais vous ne dites rien … déclara-t-elle avec un sourire, montrant que non seulement elle avait retenu son nom de famille, mais qu’en plus, elle suivait avec attention les ondulations de sa logorrhée verbale. Ce n’est pas que cela soit déplaisant, bien au contraire, mais cela vous emmènera sur de traitres chemins si vous n’y prenez pas garde. »

    Elle dévora la figue épluchée et croisa les jambes sous la table. Il était amusant de voir que Willow Knight supposait de piètres choses sur elle : des amants ? des ennemis politiques ? Etait-ce vraiment l’image qu’elle renvoyait ? Celle d’une parvenue avec des problèmes de lits conjugaux, elle qui n’était même pas mariée … Il fallait qu’elle travaille sur ça aussi un de ces jours. Oh bien sûr, elle connaissait bien les rumeurs qui circulaient à son sujet. Elle s’y était peu à peu habituée. Trop Reikoise pour les Républicains, trop Républicaine pour les immigrés reikois ; trop haut placée pour ses subordonnés, trop basse dans la hiérarchie pour ceux qui étaient tout en haut, elle n’était jamais véritablement à sa place nulle part, bien qu’elle ait dédié sa vie à son pays et à sa famille. Encore ces problèmes qui parasitaient sa vie.

    « Les coucheries des uns et des autres ne m’intéressent pas … En revanche, ce qui m’intéresse, c’est quand la République est lésée d’un bien qui lui revient. Voyez-vous, lorsque nous avons pris l’île des pirates il y a quelques années, le butin de guerre a été transféré à Liberty en attendant d’être expertisé et redistribué dans les différentes administrations et services républicains. Malheureusement, certains ont trouvé que leur absence sur la liste de redistribution était une simple erreur de greffier et se sont servis dans le trésor. D’ordinaire, ce genre de chose est tout à fait commun en République – à mon grand désarroi – mais il s’avère que les Veroni ont pris quelque chose qui devait revenir aux ateliers des Façonneurs. »

    Elle dévora à nouveau une figue et prit un morceau de fromage de chèvre, qu’elle avala avec un morceau de pain.

    « Les Veroni ont pris une boite de parfums, continua-t-elle. Une boite de parfums contenant probablement des notes écrites. C’est de cela dont j’ai besoin. Le problème, c’est que les Veroni s’en sont emparés, avec d’autres objets. Je ne suis pas certaine qu’ils aient conscience de la nature de ce qu’ils ont volé et c’est peut-être un avantage non négligeable. Quoiqu’il en soit … je veux récupérer cette boite. Cela implique malheureusement de devoir s’infiltrer en territoire Veroni et de leur subtiliser quelque chose … et de survivre. Toujours intéressé ? »


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  • Dim 30 Juil - 22:47
    - Navré, s’empressa d’ajouter Willow alors que la demoiselle mangeait figue et fromage. J’ai tendance à meubler les conversations quand elles sont bien ennuyeuses. Ou quand l’autre partie pense mieux savoir que moi quelles cordes j’ai à mon arc.

    Willow commençait à être un tantinet agacé par l’aristocrate. Il la pensait plus réfléchie que les autres de son rang en raison de son passage à l’Université. Mais il avait le sentiment qu’elle le sous-estimait ; pire encore, qu’elle le trouvait stupide. S’il y avait bien une chose que haïssait Willow, c’était ces choses là. Il avait passé sa vie à se faire traîner dans la boue et sous-estimé par les autres, en particulier la haute bourgeoisie qui avait eu tôt fait d’oublier le nom des Knight. Il avait réussi à implanter un réseau d’espionnage animalier au sein même de l’académie. Il avait réussi à dégoter des centaines de secrets ; certains sur des professeurs qui auraient pu faire blêmir n’importe quel archimage ou ministre de la capitale, elle compris. Il avait vécu dans la rue, espionné depuis qu’il était enfant, flirté avec l’illégalité et la pègre bon nombre de fois. Et il demeurait là, assis au milieu d’un bistrot de quartier, à subir le regard dédaigneux d’une femme qui lui demandait son aide. L’occasion était belle pour Willow, mais son propre orgueil lui suggérait, dans un coin de sa tête, de la laisser bêtement seule si elle continuait à le traîter comme un vulgaire gamin beau parleur.

    Enfin, après une bouchée de fruit et quelques gorgées de pétillant, Athénaïs en vint à lui expliquer ce pourquoi elle avait besoin de ses services. La jeune femme voulait mettre la main sur une boîte de parfums visiblement dérobée à sa guilde d’artisans. Ce ne devait pas être une simple boîte, ou alors c’étaient les parfums qui n’étaient pas normaux. Quoi qu’il en fut, le trésor n’était pas là où il aurait dû être et se trouvait, manifestement, entre des mains bien surprenantes. Les Veroni étaient loin d’être des enfants de cœur et si la boîte était toujours avec eux, alors il y allait avoir du travail pour la récupérer. Ceci étant, il demeurait toujours possible que contenant et contenu aient pu être revendus et que les Veroni n’eut été que receleurs de ce que la Noirvitrail convoitait. Si le coffre à parfums n’était plus là-bas, alors elle aurait dû fouiller toute la ville, voire la République pour le retrouver, d’où son besoin d’espion.

    Une nouvelle pensée traversa alors l’esprit de Willow. Si le butin de guerre de Kaizoku n’avait pas été correctement distribué et que des vols ont eu lieu, cela signifiait sans doute que, comme Athénaïs, d’autres personnes devaient être en recherche de ces restes. Vautours, collectionneurs, comploteurs ou héritiers, l’artisane devait être loin d’être la seule sur le coup. Il fallait donc s’attendre à rencontrer d’autres compétiteurs pour la cassette à fragrances, en plus des personnes qui l’avaient en leur possession. Cette affaire avec une bien étrange odeur, trouvait Willow. Personne ne se fatiguerait à garder une boîte à parfums, ils devaient forcément, vue la façon dont en parlait Athénaïs, être soit magiques, soit ne pas être des parfums. S’ils venaient du pays des pirates, le jeune homme ne serait pas surpris s’ils s’avéraient être de puissants poisons ou élixirs nauséabonds. Willow était plus curieux au sujet de la vraie nature de ces flacons que sur leur détenteur ; le mystère avait de quoi déchaîner quelques passions.

    - Je préfère vous prévenir d’avance, votre boîte est susceptible d’être dans l’une des villas des Veroni sur les îles paradisiaques. Ne soyez pas surprise si vous devez subitement quitter la capitale.

    Willow se gardait bien d’ajouter, car visiblement il parlait pour ne rien dire, qu’il avait déjà eu le loisir de conter fleurette avec un des jeunes fils Veroni. Il avait pu en croiser d’autres, bien avant son amourette, lorsqu’il logeait dans les combles d’une maison close. Les souris et araignées de l’établissement espionnaient beaucoup de chambres et voyaient bon nombre de visiteurs, dont des Veroni. Le garçon n’avait pas peur d’eux. Bien qu’il n’eut jamais pu travailler à leur compte, sa romance lui avait donné du répit pour s’adonner à ses activités à la frontière de leurs plates-bandes jusqu’à ce qu’il n’entre à l’université. Le magicien reprit :

    - Avant d’entreprendre quelque infiltration ou espionnage que ce soit, il faut savoir quels Veroni sont en ville ; vous n’avez pas envie de croiser Nonna Francesca, le Limier, ou Don Salvatore sous de mauvais jours. Pour ça, il faut aller dans des coins peu recommandables de la ville. En ce qui me concerne, ça va, je connais du monde, mais si vous permettez je vais à nouveau suggérer l’enchantement illusoire. Mais bon, vous faites comme vous voulez.

    Willow espérait pouvoir recontacter son ancien jules. Mais, aux dernières nouvelles, il était parti pour Courage. Aussi, à l’époque, il n’avait aucun pouvoir au sein de la « famille » et n’était que le fils nouvellement baptisé de l’un des grands pontes Veroni. Il fit glisser sa main vers la planche à victuailles pour en ramasser quelques morceaux de fromage ainsi que du pain. L’arcaniste passa ensuite la nourriture vers une poche intérieure de son manteau ; cela pouvait s’avérer utile pour payer quelques rongeurs ou oiseaux par la suite. Pour ce qui était du reste de leur déjeuner improvisé, il n’avait plus d’appétit ni soif.

    - Il faudrait mieux se hâter. Vous avez terminé vos études, pas moi. M’absenter trop longtemps de l’Université sans motif valable attirerait les soupçons.

    Willow se leva pour se diriger vers le comptoir, il ne désirait pas non plus que le tavernier revienne pour réclamer son dû. Le jeune homme déposa quelques pièces devant le tenancier en précisant quelle table il réglait, jetant un coup d’œil à Jamil. Dehors, le corbeau agitait ses ailes, remarquant son maître sur le départ, se doutant qu’ils allaient bientôt partir. Le maître-espion réfléchissait par quel quartier commencer ; il ne fallait pas qu’ils se fassent remarquer non plus, attirer les regards était la dernière chose qu’il fallait faire. Le quartier des Boyaux pouvait être un bon départ, les colonnades qui mènent aux caves des Miraculés aussi, même si y descendre aurait été pousser le bouchon un peu loin. Il soupira avant de retourner vers la table :

    - Bien, en route. Et au passage, vous avez le chemin pour réfléchir à augmenter mon dû. Je ne frôle pas les Veroni de près ou de loin pour de simples invitations à des réceptions. Autrement, il faudra vous trouver quelqu’un d’assez stupide pour se laisser aussi éhontément pigeonner..
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  • Sam 5 Aoû - 21:03
    Athénaïs afficha un grand sourire.

    « Désobligeant … »

    Elle prit un grain de raisin et le porta à sa bouche. Ce gamin avait du répondant, mais il se trompait très largement sur la manière de l’aborder. Athénaïs était loin d’être l’une de ces pimbêches qui écumait les rangs de l’université. Voir ainsi ce jeune homme sur la défensive alors qu’elle n’avait même pas lancé les hostilités était à l’image de la majorité des relations qu’elle avait avec les Républicains. Elle ne serait jamais véritablement acceptée comme une citoyenne à part entière … Mais son optimisme l’encourageait à persévérer … pour elle … pour ses sœurs … et pour tous les gens qui avaient foi en ses compétences à Justice.

    « Les voyages ne me dérangent pas, monsieur Knight. J’ai besoin de cette boite et il est hors de question que je ne mette pas la main à la pâte pour l’obtenir. »

    Elle l’écouta attentivement. Le jeune homme en savait visiblement beaucoup sur les Veroni, bien plus que les maigres informations qu’avait pu glaner la demoiselle sur leurs activités moins officielles. Les Veroni étaient des patriciens de la République à première vue bien sous tous rapports. Mais la façade cordiale et philanthropique qu’ils affichaient était destinée à cacher des opérations sordides et leurs accointances avec les familles les plus indélicates de la République. Mais cette réputation n’était jamais étayée par la moindre preuve tangible. Etrangement, les rares personnes ayant cherché à salir la réputation des Veroni avaient disparu dans des circonstances dramatiques ou avaient fuit le pays.

    Il ne fallait pas être devin pour comprendre où les Veroni voulaient en venir …

    La demoiselle resta interdite devant les connaissances de Willow Knight. Le jeune homme avait visiblement assez de ressources pour être l’espion parfait. Il n’y avait pas à tergiverser. C’était cet homme dont elle avait besoin pour mener sa mission à bien. Et elle y mettrait le prix, car les enjeux étaient bien trop grands pour se permettre d’embaucher des sbires de bas étages.

    Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, les deux larrons scellèrent leur accord par une poignée de main.

    « Bien … nous avons un accord, monsieur Knight. Je vous accompagnerai dans cette aventure. Je ne me fais aucun doute sur le fait que vous serez à la hauteur de la tâche. Quant à votre « prime de risques », considérez que je partagerai le contenu de cette boite avec vous. Si mon hypothèse est exacte, le jeu en vaut carrément la chandelle. »

    Elle s’excusa quelques instants et s’éclipsa dans une ruelle voisine pour lancer un sortilège d’illusion. Il fallait absolument qu’elle puisse passer inaperçue. Elle était beaucoup trop connue dans Liberty pour pouvoir se mouvoir sans attirer l’attention. Profitant du fait d’être seule, la demoiselle murmura une incantation dont elle avait le secret. Rapidement, elle tissa un voile d’illusions autour d’elle afin de prendre les traits d’une simple roturière de Liberty à la peau blanche et aux cheveux noirs raides. Elle revint rapidement vers son espion …

    « Cela devrait suffire pour commencer. J’adapterai l’enchantement en fonction de nos besoins … Allons-y. »




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  • Dim 6 Aoû - 16:09
    Ils avaient quitté le bistrot dans lequel ils s’étaient arrêtés et déambulaient dans les rues de Liberty depuis environ vingt minutes. Après avoir traversé bon nombres de ruelles et pris plusieurs raccourcis, Willow et Athénaïs pénétrèrent dans le quartier des Boyaux. Composé de quatre rues et une impasse, le quartier était surnommé ainsi en raison de son réseau tentaculaire de recoins sombres et passages dérobés permettant de passer d’une voie à l’autre. Ce caractère labyrinthique a permis un développement significatif d’activités informelles au sein du quartier des Boyaux, en faisant un coin de la ville peu recommandable voire dangereux. Pour Willow, ce n’était rien, il avait déjà vécu ici, l’ambiance du quartier et ce qui s’y passait lui était familier, habituel, et même plutôt agréable. Ici, il n’avait pas besoin de se plier aux règles, le zeste de chaos qui flottait dans l’air le lui rendait étrangement plus respirable. Avant d’entrer dans le quartier, il avait doucement intimé à Jamil de prendre son envol pour récolter de son côté des informations sur les Veroni. Le magicien avait confié un morceau de pain à l’oiseau pour qu’il puisse s’en servir de monnaie avec les autres animaux qu’il pouvait croiser ; le coin infestait de pigeons et de rats, parfait pour Willow et son propre réseau.

    L’illusion d’Athénaïs était bien active, de même que plutôt convaincante. Cependant, les deux n’avaient pas convenu d’une quelconque couverture pour la demoiselle. Willow improviserait, ils ne pouvaient décemment en discuter maintenant qu’ils étaient à l’orée des embrouilles. Le jeune homme avait une idée en tête, il espérait simplement que la Noirvitrail soit suffisamment bonne actrice pour suivre le ton correctement. Ils s’avancèrent dans les Boyaux ; à l’instant même où ils s’engouffrèrent dans une rue, un couple encapuchonné en train de deviser se sépara instantanément. L’un des deux disparut en une fraction de seconde derrière une porte tandis que le second s’évapora dans les airs, son corps ondoyant et devenant de plus en plus transparent. Plus loin, adossé contre un mur, un hybride taupe, dont le poil avait été arraché par endroits, crachait ses poumons tout en fouillant dans une sacoche à la recherche de tabac à chiquer. Willow ne le reconnaissait pas, sans doute un nouveau venu qui, à en juger par son excitation à trouver ses feuilles broyées, devait être en quête de psychotropes plus ludiques.

    - Willow ?

    Une voix rauque avait raisonné depuis l’ombre d’une ruelle, arrêtant les deux mages dans leur élan. Une forme terrifiante s’extirpa des ténèbres, un homme de grande taille, peu musclé mais néanmoins convenablement taillé. Mais ce qui attira le plus leur attention fut son atroce figure. Possédant un teint de cire, sa peau avait été horriblement déformée, comme si on l’avait fait fondre. Son nez avait plus des allures de groin qu’autre chose, sa lèvre supérieure avait complètement disparu et il n’avait des cheveux que sur la moitié de son crâne. Un œil jaunâtre scrutait le jeune homme tandis que la peau boursouflée de ses arcades sourcilières bougeaient sans que l’on parvienne à distinguer l’émotion qu’il désirait transmettre. Il n’était pas hybride, il n’était pas non plus un orc, juste un homme, un autre monstre hantant les Boyaux.

    Creed :

    - Ça faisait longtemps, Creed, lui lança Willow avec un sourire désinvolte.

    - C’est qui celle-là ? Demanda l’autre en pointant Athénaïs du menton.

    - Une fille de Magic, j’en ai besoin pour forger des trucs. Et toi les affaires ? Ça va en ce moment ?

    La question semblait banale, mais quand on savait que Creed était tueur à gage, elle prenait plus de sens. Possédant une connexion magique de faible puissance, il avait pu en tirer partie pour maîtriser les arcanes de la métamorphose, altérant son apparence pour se fondre dans la masse, dissimulant son visage aussi brûlé que balafré.

    - Tranquille, j’ai pas à me plaindre, j’vais me faire payer d’ailleurs, j’ai fini un boulot pas trop prise de nerfs pas loin de Justice. Tu fais quoi de beau par ici toi ?

    - Pas grand chose, je cherche Roméo, répondit innocemment Willow sur un ton mutin.

    - Roméo ?

    - Roméo Veroni, celui qui m’appelait tout le temps « mon rossignol ».

    Creed émit un petit rire sincère, sortant d’une poche un cure-dent qu’il porta à sa bouche avant de le mastiquer. Willow et lui se connaissaient depuis longtemps ; quand on a grandi et vécu dans la rue, il y a des confiances qu’on peut difficilement briser.

    - Je sais pas s’il est en ville, mais je sais que ses parents sont de passage.

    - Je vois, je vais m’arranger avec eux je suppose. Bon, on finit nos affaires et toi, ta face de cuir et moi, on va boire un verre.

    Creed acquiesça avant de continuer son chemin, laissant Willow et Athénaïs là où ils étaient. Le jeune homme intima à la demoiselle de le suivre pour ressortir du quartier ; ils ne pouvaient pas parler librement dans ces rues de leur entreprise. Rebroussant chemin et sortant des Boyaux, ils se mirent à l’abri en face de la ruelle qu’ils venaient d’emprunter pour quitter le quartier, sous l’enseigne d’un épicier. Là-bas, ils furent rejoints par le fidèle corbeau qui se posa sur l’épaule de Willow avant de lui chuchoter à l’oreille :

    - J’ai pas eu grand chose, mais en échange de pain, trois pigeons m’ont dit qu’ils avaient entendu des gars chercher un trappeur, ou chasseur, pour Donna Veroni. Une histoire de griffon.

    - Intéressant, répondit Willow alors que Jamil s’envolait à nouveau, cette fois pour se poser sur l’enseigne. Ça corrobore ce que Creed disait

    Il s’en retourna vers Athénaïs.

    - Bien, on a déjà deux noms : Donna et Anselmo Veroni. Je connais leur fils, Roméo, comme vous avez pu le constater. Donna est une amoureuse des bêtes, et pas forcément dans le bon sens, elle doit avoir plus de fourrure qu’il n’y a d’animaux dans la réserve faunique. Et d’après ce que je sais, elle cherche un griffon : soit pour son plumage, soit pour sa ménagerie personnelle. Vivant ou mort, elle saura en faire quelque chose.

    Willow marqua une pause, l’air pensif.

    - Anselmo est plus passif, c’est elle qui commande chez eux, mais faut pas le sous-estimer non plus, sous ses airs bons vivants c’est un requin. Une chose est sûre, c’est qu’on les trouvera pas dans ces sales quartiers, mais plutôt du côté des vôtres

    Il était plutôt content de la perspective d’aller dans les beaux quartiers. Une fois sur place, il pourrait peut-être se dégoter d’autres espions encore plus près des riches républicains.

    - Bon, si jamais vous avez un griffon sous la main c’est le moment de le sortir. Vous devez bien avoir ça, riche comme vous êtes !
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Lun 21 Aoû - 20:37
    Cette plongée dans les bas-fonds de la capitale n’avait pas été l’expérience la plus plaisante qu’Athénaïs avait pu vivre et pour cause : la rencontre avec Creed était un douloureux rappel que les bas-fonds étaient le territoire de la Gorgone. Plusieurs fois, Athénaïs avait surpris les regards perçants des petits espions de la Gorgone. Avec le temps, elle avait réussi à comprendre comment fonctionnait le réseau de Ssisska et il n’était pas étonnant que les mouchards de l’hybride aient les oreilles qui trainent partout dans les quartiers les moins reluisants de Liberty.

    Cachée derrière son illusion, la jeune femme espérait avoir donné le change pour Willow et aussi pour les espions de Ssisska. Avec un peu de chance, personne ne disposait des pouvoirs suffisants pour percer les voiles d’illusions de la magicienne. Le hasard faisait que leur rencontre avec le défiguré Creed avait eu lieu non loin du repaire de la Gorgone. Enfin … si on pouvait parler de hasard. Les bas-fonds de la capitale présentaient une architecture particulière qui faisait que l’on ne se retrouvait jamais très loin de l’ancien sauna désaffecté qui servait de repaire à l’hybride. Malgré la chaleur estivale, la demoiselle n’avait pu réprimer un frisson à l’idée de tomber par hasard sur la Gorgone.

    Ce n’était clairement pas le moment de se faire remarquer, aussi tint-elle sa langue et se contenta de présenter un visage ingénu et des manières discrètes. Ca, elle savait faire.

    Willow tira ce qu’il désirait de Creed et l’homme s’en retourna dans les ombres. N’ayant pas décroché un mot, Athénaïs se contenta d’observer avec attention les dires et les gestes de son petit espion, gardant ses réflexions pour elle-même. Ce n’est qu’à la sortie des Boyaux qu’ils purent reprendre une conversation formelle, après que le corbeau eut murmuré à l’oreille de son maître. Un don particulièrement utile que celui de pouvoir communiquer avec les animaux.

    La demoiselle leva les mains quand il lui demande si elle avait un griffon sous la main.

    « Mais bien entendu, dit-elle d’un ton détaché. Je l’ai rangé à côté de mon dragon de compagnie, celui qui gagne la montagne d’or sur laquelle ma famille est assise. »

    Athénaïs afficha une grimace entendue et chemina quelques instants auprès de Willow avant de reprendre.

    « Contrairement à ce que vous pouvez croire, je suis loin d’être riche. Et je n’ai pas le bras assez long pour en faire venir un de la réserve faunique. En revanche … je crois que je sais où l’on peut trouver des plumes de griffons. Venez. »

    Elle bifurqua instantanément dans la rue des Bruissants et descendit les marches de l’escalier de pierre menant à la rue des Trois Jupons. Traversant la traboule du Pot de Fer aux austères grilles d’acier calfeutrant les fenêtres des rez-de-chaussée, elle contourna le vieux puits abandonné couvert de mousse pour pénétrer dans l’allée des Nochers, qu’une vilaine odeur de poisson ne quittait jamais, avant de remonter tout droit vers la rue de Blancheflamme. C’était à l’angle de cette rue et du passage des Deux Portes – une ancienne rue de Liberty qui avait du être un ancien octroi – que le binôme se retrouva face à une vieille échoppe frappée des insignes de la corporation des marchands merciers.

    Vendeurs de tout, faiseurs de rien, comme le disait la rumeur.

    Contrairement aux autres corps de métiers de la capitale, qui restaient dans les limites de leurs spécialités, les marchands merciers étaient de purs commerçants qui achetaient pour revendre, qu’importait le produit. Les « marchands de marchandises » ne s’embarrassaient pas des étiquettes et des limites imposées aux autres corporations, comme celle des tanneurs. Tout ce qui ne bougeait pas pouvait s’acheter et tout ce qui pouvait s’acheter pouvait se revendre … de préférence plus cher ! Les marchands merciers s’étaient fait une spécialité d’être les intermédiaires de confiance pour tous ceux qui cherchaient des produits atypiques, notamment si ceux-ci provenaient du Reike, des terres de Shoumeï ou si ces produits étaient beaucoup trop rares pour être placés à la vue du béjaune moyen.

    A peine entrés, les deux comparses furent assaillis par une forte odeur d’encens suave et capiteuse. Les fenêtres ouvertes auraient dû les alerter … Des plaintes se firent entendre dans l’arrière-boutique, bien derrière les étagères encombrées de caisses étiquetées en Reikois et de bocaux aux mixtures étranges. Athénaïs lâcha temporairement son sortilège.

    « Crénon de mildiou d’bougre d’cornu ! Licia, je t’avais dit de pas faire ça ! »

    Une voix plus fluette se dit entendre de l’autre côté du comptoir, visiblement toute aussi contrariée.

    « Mais merde à la fin ! C’est quoi cette camelote que tu nous as ramené !?

    - De la camelote ?
    , lui répondit outrée, la voix d’homme au fond du commerce.C’est un encensoir reikois ! Ces choses-là, ma douce Licia, sont délicates. Une précision d’orfèvre était requise pour sublimer au sein de ce réceptacle l’encens que l’on y fait brûler. MAIS SI TU LE BOURRES COMME TU L’AS FAIT, CA VA BEAUCOUP MOINS BIEN FONCTIONNER !

    - La peste vieillard ! Aux démons tes jérémiades et aide-moi à ouvrir les fenêtres. Ca empeste les dessous de bras ! On dirait un clochard ayant couru dans la rue des Gamelles !

    - Raaaah ma robe empeste ! Je sors, ça me fera de l’air. Entre toi et tes breloques, j’en ai plus qu’assez !

    - Et bien va-t-en mégère ! Reviens quand tu auras trouvé comment gagner honnêtement ta vie au lieu de ruiner celle des gens de peu !
    maugréa le vieillard. »

    De l’arrière de la boutique sortit en trombe une demoiselle vêtue d’une robe de lin verte. Alicia de Tremblefrène – Licia, de son surnom – était une belle demoiselle qui avait à peu près l’âge d’Athénaïs. Ses taches de rousseur encadrées par une cascade de cheveux rouilles lui donnaient un air enfantin. Ancienne camarade d’Athénaïs, elle s’était reconvertie dans la vente d’objets de luxe et savait dénicher les bonnes affaires. Elle avait ouvert boutique non loin de celle-ci et coexistait avec son comparse de toujours, le vieux Gamelin d’Estrepont. Lorsqu’elle vit Athénaïs, elle l’enlaça avant de s’enfuir.

    « Désolés, Naïs, on se voit plus tard ! Je dois me débarrasser de cette odeur ! Embrasse Lalie de ma part. Ce petit vieux me rend dingue ! »

    A peine franchit-elle le seuil de la porte que la silhouette basanée d’un vieux briscard de Kaizoku apparut dans l’encadrement de la porte de l’arrière-boutique. L’épaisse fumée qui se dégageait derrière lui indiquait clairement qu’un encensoir reikois venait de rendre l’âme. Il fulminait derrière ses lunettes en demi-lune, mais se retint de pousser plus de jurons quand il vit Athénaïs et Willow.

    « Oh pardon, ma petite Athénaïs. Je ne m’attendais pas à ta venue. Mes excuses pour ce chambard. Licia fait encore des siennes. Tu sais bien que cette petite peste en veut certainement à ma vie et probablement à mon héritage ! Par les Etoiles, elle finira certainement par me tuer. Regarde ça ! Cet objet est d’une valeur inestimable et elle l’a brisé ! Regarde ça ! Des années de travail patient d’un orfèvre réduits à néant par les mains graciles d’une sorcière. C’est mon commerce que l’on assassine ! C’est la beauté du monde que l’on jette aux cochelards ! »

    Gamelin d’Estrepont n’était pas connu pour faire dans la demi-mesure. Une petite contrariété et c’était son commerce que l’on assassinait. Si Athénaïs avait gagné un écu chaque fois que le ciel lui tombait sur la tête, elle aurait été diablement riche aujourd’hui. Elle leva les mains au ciel et joua le jeu. Il adorait se faire plaindre …

    « Aaaaah mon pauvre Gamelin ! Si tu savais ce qu’elle me dit de toi, la vilaine impudente ! Dès que tu tourneras le dos, elle te volera tes biens, ton argent, ta maison et elle te laissera nu dans un tonneau. Par les Etoiles, méfie-toi ! Je crois bien que cette affreuse bonne femme complote avec toute la piraterie de Kaizoku pour s’emparer de l’or que tu caches dans cette île au sud. »

    Le vieil homme gémit et renifla, laissant choir sur le comptoir les morceaux de son encensoir. Athénaïs s’approcha et prit l’objet entre ses mains. Avec quelques gestes minutieux, elle en répara les morceaux et le reposa ... L’encensoir était simplement déboité.

    Il y eut un silence gêné …

    « Ahem … et donc … ? Que me vaut le plaisir de ta visite ? »

    Athénaïs laissa courir ses doigts sur le comptoir et s’expliqua simplement.

    « J’ai besoin de la pelisse de griffon … Non ne fait pas cette tête. Je sais qu’elle est encore en ta possession. Grand-père t’a fait promettre de ne pas la vendre avant qu’il ait rassemblé les fonds pour te la racheter. Tu es près de tes sous, mais je sais que tu n’aurais pas trahi ta parole auprès de lui. »

    L’homme reprit son sérieux et répondit d’un ton doux.

    « Mon enfant. Comment comptes-tu me dédommager … ? De mémoire, vous étiez presque sur la paille … Utilise plutôt ton argent pour autre chose et … »

    Athénaïs claqua des doigts et immédiatement, un sceptre d’acier orné d’une escarboucle apparut entre ses doigts. Il s’agissait de l’une des marchandises qu’elle avait subtilisé aux contrebandiers il y a quelques semaines … Toute une série d’objets magiques sortis du circuit officiel. Elle posa l’objet sur la table. Le vieil homme savait parfaitement ce que cet objet valait. Sans dire un mot, il descendit à sa cave et quelques minutes plus tard, revint avec un épais paquet enveloppé dans un drap de soie.

    « Ton grand-père était un homme bien tu sais … ? »

    Athénaïs garda le silence et tendit au commerçant la baguette. Elle lui laissa en guise de remerciements un sourire entendu et se retourna vers Willow, à qui elle tendit le paquet. A l’intérieur se trouvait l’un des plus anciens trésors de son grand-père : une cape tissée de plumes de griffon. Son grand-père y tenait énormément, mais avait du la mettre en vente pour rembourser une partie des créanciers de la famille. Une bien triste histoire … mais maintenant que les Noirvitrail s’étaient remis en selle, il convenait de récupérer les trésors familiaux et d’enterrer une bonne fois pour toute ce passé quelque peu honteux.

    La magicienne laissa à Willow le paquet et posa ses mains sur celles du marchand mercier. Elle lui murmura quelque chose en Shierak Qiya, qui parut apaiser le vieil homme. Se retournant vers son petit espion, elle prit congé de son ami et s’en retourna à ses affaires, non sans une pointe de nostalgie.

    Arrivée dehors … elle inspira bien fort, afin d’évacuer la sensation désagréable qui avait pris place dans son estomac. La pelisse serait utile, mais il était hors de question qu’elle l’abandonne à un Veroni. Son grand-père ne l’aurait pas permis … Mais cela permettait d’appâter ces voleurs, le jeu en valait la chandelle.

    « Bien … Et maintenant ? »



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  • Mer 23 Aoû - 11:27
    Willow avait toujours la pelisse en sortant de la brocante remplie de bric-à-brac dans laquelle l’avait emmené Athénaïs. Le vieil homme qui la tenait semblait fort apprécier la forgeuse ; il a portrait en haute estime et cela avait l’air réciproque. Ce type avait l’air d’avoir des objets intéressants, peut-être qu’il pourrait revenir plus tard, trouver une araignée volontaire pour aller lui faire l’inventaire des réserves ou des objets d’intérêt ? Il se pencherait sur cela plus tard ; pour l’heure, il devait régler l’affaire qui le liait à la Noirvitrail. Inspectant la cape, il remarqua que les plumes qui l’ornaient possédaient la couleur et les motifs d’un épervier des plaines. Le griffon à qui elles avaient appartenues avait dû être un spécimen vif, et de l’espèce la plus petite des griffons, s’il se souvenait des livres de zoologie qu’il avait pu lire à la bibliothèque de Magic. L’information n’avait aucune importance. Fronçant les sourcils, Willow appréciait l’allure du vêtement mais savait pertinemment que Donna Veroni n’en aurait absolument rien à faire. Lui offrir serait perçu comme un affront et elle l'enverrait aux flammes sans même y toucher. Il fallait agir avec malice, offrir quelque chose à Donna de suffisamment précieux en échange du coffret…

    - C’est tout ? Fit soudain Jamil en se posant sur l’épaule de Willow. J’pensais que vous alliez revenir avec un œuf de griffon, pas une étole plumée !

    Un œuf de griffon… Le jeune homme visualisait une coquille sphérique, brune, légèrement tachetée. Elle s’effritait, laissant sortir un oisillon sans plume, tout ridé, pourvu de pattes rachitiques et d’yeux globuleux encore aveugles. Comment allait-il pouvoir produire un œuf à partir d’une cape ? Un œuf à partir d’une plume ? Non, c’était impossible. Aussi puissante fusse-t-elle, la magie ne pouvait permettre aux mortels de créer vie et âme, encore moins à partir de rien. Il y avait forcément un coup à jouer, autrement tout ceci n’aurait servi qu’à brasser de l’air. On ne pouvait pas créer un œuf, on ne pouvait faire renaître le griffon à qui les plumes avaient appartenu. Willow rayait les impossibilités dans son esprit au fur et à mesure. Enchanter la cape n’avancerait que de peu les choses, Donna n’en voudrait toujours pas, et cela signifiait s’en séparer. Un griffon, il fallait qu’il fasse apparaître un griffon pour Donna Veroni.

    Faire apparaître un griffon… Et si ?

    Oui !


    - Je n’ai pas besoin de la cape, mais d’une ou deux plumes. Et maintenant, je veux que vous mettiez votre morale de côté, du moins si vous voulez votre coffre.

    Willow préférait prévenir sa partenaire du jour, car le plan qu’il était en train d’échafauder n’aurait pas été au goût de tout bon samaritain. Au contraire, il aurait plutôt été digne de toute méchante sorcière de conte qui se respecte.

    - Je vais devoir jouer sur la corde sensible de Donna Veroni. Et pour ce faire, vous aller devoir jouer un nouveau rôle, et donc tisser une nouvelle illusion pour vous déguiser. Cette fois, choisissez quelque chose d’exotique, une ondin d’Aquaria ou un elfe de Melorn. Quelque chose de suffisamment lointain, hors du réseau Veroni.

    Délicatement, il replia la cape à plumes pendant qu’il parlait. Derrière eux, un homme au visage lumineux les dépassa, contraignant le mage à parler plus bas. Il tenait une joyeuse petite fille par la main, le bâtonnet d’une friandise au miel dépassant entre ses lèvres. Une fois père et fille passés, Willow put reprendre :

    - Vous allez jouer le rôle d’une chasseuse de curiosités, une receleuse, et inventer quelque chose sur le griffon à qui a appartenu ces plumes pour leur donner un peu de cachet. Quant à moi…

    Il soupira, conscient qu’elle ne risquait pas d’apprécier son plan. Il n’en avait cependant pas de meilleur, à part aller dérober un griffon à la foire la plus proche ou directement à la réserve faunique. Ce qui, dans ce dernier cas de figure, le révulsait plus que l’idée qu’il avait en tête.

    - Je vais faire une offre à Donna qu’elle pourra difficilement refuser. Je vais prétendre avoir eu vent de sa recherche de griffon et lui proposer quelque chose que jamais elle n’aurait pu posséder autrement dans sa ménagerie. En alliant quelques plumes et du sang, je vais transformer le rebut de son choix en un monstre hybride semblable à un griffon en lançant une malédiction.

    Jamil croassa de surprise, comme s’il avait autant envie que son maître de voir le résultat du sortilège. Après tout, on ne gagne pas une partie d’échecs sans sacrifier des pions.

    - Ainsi, on fait d’une pierre deux coups : Donna obtient plus qu’un griffon, en échange de l’endroit où se trouve le coffre. Quant à la personne maudite, connaissant les Veroni, ce destin sera sans doute moins pire que les tortures qu’ils peuvent inventer. Je pourrai m’arranger pour abêtir sa psyché, peut-être qu’il souffrira moins en étant inconscient de son état

    Le jeune homme commençait déjà à réfléchir au phrasé qu’il allait emprunter pour lancer sa malédiction. Le moindre mot était essentiel dans ces cas-là, et il ne désirait pas faire le mauvais choix. Quoi qu’il en était, mentir ou tromper les Veroni était hors de question pour Willow, il refusait d’être en mauvais termes avec eux pour Athénaïs. Si cette dernière voulait se compromettre, elle devrait le faire seule.

    - Si ma mémoire est bonne, et elle l’est, Anselmo et Donna Veroni ont un hôtel particulier dans le Bourgeon de Radiance. Je propose qu’on y aille du coup.

    Willow n’était pas allé au Bourgeon depuis que Roméo Veroni avait quitté la ville. C’était un coin très huppé de Liberty mais quasi constitué de résidences, manoirs et hôtels de grosses fortunes. Le genre d’endroit qui regorge de chiens de garde et où les pavés sont si clairs qu’ils ont l’air neufs. Dans les Boyaux, on disait qu’il suffisait de se baisser dans l’herbe des jardins du Bourgeon pour y ramasser des joyaux tant les aristocrates en ont. Willow se demandait s’il allait pouvoir se lier avec un limier ou deux, là-bas. Ceux-là étaient de tempérament fidèle et glacé, presque aussi inflexibles que des abeilles, incontrôlables sans l’aval de leur reine. Le quartier dans lequel ils devaient se rendre n’était pas non plus la porte à côté. Scrutant la rue, Willow cherchait une diligence à louer mais remarqua qu’Athénaïs ne s’était toujours pas voilé d’un déguisement. Ils ne pourraient pas monter dans le véhicule et sortir avec une apparence différente, cela serait bien trop voyant.

    - Si c’est le futur maudit qui vous tracasse, ne vous faites pas tant de mouron que ça. La ménagerie de Donna est, d’après Roméo, très bien tenue, même si je ne l’ai jamais vue. Et si elle le tue pour son plumage, ça veut dire qu’elle l’aurait tué dans tous les cas ; il aura une seconde vie comme apparat, une vie bien plus reluisante que celle qu’il a actuellement.
    Citoyen de La République
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    Athénaïs de Noirvitrail
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  • Mer 30 Aoû - 23:20
    C’en était trop pour la magicienne !

    « Wow wow wow ! Qu’est-ce que vous me racontez-là ? glapit-elle complètement outrée par les propos de son compagnon. Mais vous êtes complètement cintré ma parole ?! Vous êtes en train d’estimer que notre seule option c’est de maudire une pauvre personne, de la refiler à une perverse narcissique, puis de s’en laver les mains ? C’est ça votre conception d’un plan bien huilé ?! Violer au bas mot une cinquantaine de lois républicaines pour juste avoir une fenêtre de tir pour voler un objet ? Mais n’y pensez même pas c’est non ! »

    Athénaïs avait saisi la cape de plumes de griffon comme si Willow était en train de la souiller avec ses mains. Elle était scandalisée par de tels propos et à juste titre. Sacrifier une personne pour obtenir simplement des informations était hors de question et qu’il ait estimé que cela soit un plan des plus respectables était non seulement d’une bétise folle, mais en plus témoignait de l’inclinaison de cet individu à se laisser aller à ses penchants les plus pervers pour assouvir son besoin de dominer les autres et de se prouver qu’il n’était pas un moins que rien.

    Athénaïs de Noirvitrail savait voir le bon dans chaque être et pouvait aisément faire fi de la naissance des individus, mais il y avait des limites à ne pas dépasser. Maudire une personne, et puis quoi encore ? C’était ça que l’on apprenait à l’université ?! A utiliser ses pouvoirs sans discernement, juste parce que l’on avait les moyens de s’en servir. Athénaïs abhorrait les magiciens qui ne voyaient dans la magie que du pouvoir, mais aucune responsabilité. Ce genre d’individus était des plus méprisables et Willow montrait qu’il ne valait pas mieux que ces personnes qu’il semblait ouvertement mépriser, derrière son sourire bien policé. A ce moment-là, le sang de la demoiselle bouillait. Elle l’aurait frappé pour avoir osé proposer une telle chose …

    Elle serra les poings, furibonde.

    « Vous êtes méprisable Willow Knight. Vous ne valez pas mieux que les gens que vous conspuez. Il est hors de question que je sacrifie une quelconque vie pour un plan aussi foireux. Je préfère encore démolir moi-même la porte des Veroni à coups de bélier plutôt que de souscrire à une telle infâmie. »

    Elle planta son regard dans celui du sorcier dépravé.

    « Je ne saurai trop vous conseiller que de changer d’approche. Vous disposez d’un contrôle sur les animaux et d’un réseau d’espion des plus estimables. Utilisez-les, plutôt que de songer à maudire quelqu’un dans l’espoir de récupérer une bride d’information. Si cette tâche vous semble impossible, alors nous en resterons là, mais si voler des voleurs me parait acceptable, je ne m’associerai pas à une malédiction juste pour satisfaire vos complexes. »

    La colère d'Athénaïs de Noirvitrail s'était muée en une fureur sourde et contenue. Peu de choses étaient capables d'énerver autant la lieutenante, mais là, il y avait matière à décorer le sol de viscères sanguinolentes.


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  • Dim 3 Sep - 14:29
    En entendant les mots d’Athénaïs, Jamil le corbeau, toujours sur l’épaule de son maître, se mit à croasser vers la demoiselle. Gonflant ses plumes, le corvidé était prêt à fondre sur elle pour lui picorer les yeux et les arracher. L’oiseau se montrait bien plus enragé que Willow face au refus catégorique de la Noirvitrail. Malgré cela, le jeune homme stoppa net son ami à plumes d’un simple geste de la main. Jamil se tut et dégonfla aussitôt, cessant le flot d’insultes qu’il tonnait à Athénaïs, qu’elle était incapable de comprendre. Le visage de Willow était grave, ému par une impassibilité glaciale. Les lèvres pincées, le magicien dardait la femme à peau d’ébène d’un regard si perçant qu’on aurait pu le confondre avec celui d’un faucon. Alors c’était ainsi qu’elle le considérait à présent ? D’abord, dans le bistrot où ils avaient discuté, il n’était qu’un arrogant gamin ; maintenant, il était un détraqué sociopathe et sadique. C’en était trop pour lui, bien trop pour pouvoir continuer dans ces conditions comme si de rien n’était. Sa tolérance et ses nerfs possédaient des limites qui avaient été on ne pouvait plus usées.

    - La vie doit paraître bien simple lorsque, comme vous, on estime être du bon côté de la barrière.

    Le ton de Willow était tout aussi froid que son visage, une froideur qui n’était, pour l’instant, pas empreinte d’agressivité. Il y avait dans son phrasé quelque chose d’à la fois impérieux et mélancolique, comme s’il avait exactement vécu cette situation auparavant.

    - J’ai fouiné dans les archives de l’académie, quelle élève modèle vous avez été. Athénaïs de Noirvitrail, haïe de ses pairs pour ce qu’elle était et pour son excellence ; une battante maudite par ses origines. Imaginez ma déception en découvrant finalement une aristocrate dédaigneuse et méprisante.

    Une des mains de Willow quitta sa position pour remonter doucement vers Jamil et passer délicatement son revers sur son poitrail plumé. Le sorcier ne quittait pas son interlocutrice des yeux :

    - Je n’aurais tiré aucun plaisir d’une telle malédiction, aucune satisfaction, pas la moindre. Comment osez-vous prétendre le contraire ? La seule personne méprisable, ici, c’est vous.

    Cette fois, il sifflait comme une vipère prête à mordre.

    - Vous attendez de moi une subordination sans faille, au point que je daigne tourner le dos sans sourciller à des connaissances de longue date, parents de mon ancienne romance. Et tout cela pour une femme que j’ai rencontré il n’y a même pas deux heures ? Mais pour qui vous prenez-vous ?

    Suivant cela, Willow ne put réprimer un ricanement narquois. La situation avait, pour lui, quelque chose de risible, presque comique. Les Veroni l’avaient toujours traité convenablement, d’autant plus lorsqu’il avait vécu conjointement avec Roméo. Il se refusait à trahir leur confiance, raison principale pour laquelle il préférait tabler sur l’échange de bons procédés avec eux. Aussi, se compromettre aux yeux des Veroni aurait pu lui coûter très cher, tant sur ses affaires que sa vie. Mais Willow sentait que, pour lui, l’artisane forgeuse n’en avait certainement rien à faire.

    - Vous embrassez sans même vous en rendre compte le stéréotype abject auquel vous pensez échapper ; exactement comme tous ceux qui vous haïssaient à Magic, et ceux qui continuent à le faire pour vos origines, triste tableau. Je commence à comprendre pourquoi vous vous entourez de clones ; elles sont sans doute les seules capables de vous supporter. Et pour votre gouverne, sachez que la personne que j’aurais dû maudire était tout sauf une âme innocente. Les Veroni ne sacrifient pas des agneaux sans défense.

    Il émit à nouveau un soupir désinvolte, passant une main dans ses cheveux en bataille.

    - Ironique, non ? Vous auriez pu débarrasser la République d’un déviant vermineux grâce à moi, et en plus de ça vous endormir paisiblement avec votre petit coffre entre les bras. Mais non, il a fallu que vous preniez vos grands airs de parvenu effarouchée.

    Willow fit alors un vif geste du poignet. Suivant le revers, plusieurs plumes de griffon se détachèrent de la pelisse entre les mains d’Athénaïs et filèrent entre les doigts de l’arcaniste.

    - Une compensation pour m’avoir fait perdre mon temps. Un charmant ingrédient pour de nombreux sortilèges. Quant à vous, arrêtez de vouloir singer un parangon de vertu. Je ne dirai rien aux Veroni, ils ne se mettront pas à vos trousses… pour l’instant. Essayez de m’emmerder et ils apprendront vos intentions, et vous pourrez dire adieu à votre coffre. Jamil, on se retrouve à Magic.

    Le corbeau s’envola aussitôt, disparaissant au-dessus des toits. Plusieurs rubans de fumée émergèrent du néant pour serpenter autour des pieds et jambes de Willow. En une fraction de secondes, les fumerolles d’émeraude et d’argent avaient enveloppé le jeune homme. Elles se dissipèrent aussi vite qu’elles étaient venues, ne laissant plus rien là où il s’était tenu. Willow se tenait maintenant au milieu des jardins de Magic, au milieu d’un sentier entouré de plusieurs buissons de roses. Il avait beau détester ces fleurs, leur parfum avait, compte tenu des circonstances, quelque chose d’apaisant.
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